Les BD politiques sont un genre difficile. Trop souvent en effet elles récitent une vision de l’histoire ou des événements qui est partiale, puisqu’au service d’une lecture et donc d’un parti-pris. Bref, on y voit rarement de nuances ou d’ambiguïté. Aussi sont-elles souvent décevantes. Tel n’est pas le cas de cet album – à ma surprise, confessons-le.
En effet, tout part de deux auteurs de BD (Thomas Kotlarek et Jef) qui constatent une perte généralisée de sens et du détricotage de structures sociales. Ecoutant Michel Onfray, ils le contactent et celui-ci répond favorablement à leur projet, qui est donc initié avant le début du mouvement des Gilets Jaunes.
C’est d’ailleurs ce qui rend l’album si intéressant. Voici en effet le premier tome d’une pentalogie qui nous emmènera jusqu’à notre environnement. Mais si l’action se passe au présent, les quatre premiers tomes sont organisés en flash-back, d’où le nom de la série « Une histoire de France ».
Le premier tome dont il est question s’organise autour de l’arrestation d’un vidéaste de 30 ans qui a filmé, par hasard et avec un drone, un attentat s’étant déroulé à Lyon. Comme il est anarchiste et que la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, on le soupçonne de complicité et il est arrêté, son nom étant soumis à la vindicte populaire. Le volume raconte les efforts de son avocat pour trouver des éléments le disculpant, en allant notamment voir ses grands-parents. Or, ceux-ci ont été des résistants pendant la Deuxième Guerre mondiale.
C’est ici que le livre est le plus convaincant. D’abord, parce que les personnages ne sont pas caricaturaux et que les fêlures, les hésitations, les paradoxes se font jour. On est donc loin de l’habituel tableau de la période où tout est en blanc et noir. Cela est vrai de l’époque, mais aussi des personnages du monde actuel, à l’image de l’avocat, habitué des codes parisiens contemporains, au-delà du germano-pratisme et du boboisme qui relativisent tout en assénant pourtant des hectolitres de moraline : peu à peu, on le sent évoluer. C’est enfin vrai de la résistance telle qu’elle est évoquée, une résistance lyonnaise qui n’est pas celle bien connue de Jean Moulin, mais de la galerie Folklore, autour de personnages comme René Leynaud, Jean Martin, Marcel Michaux et avec la présence d’un Albert Camus qu’on ne savait pas avoir été en ces lieux.
Le dessin est intéressant, travaillé avec pourtant une volonté de ligne claire. J’ai apprécié la composition des scènes. Le rendu des visages est assez déroutant mais convainc peu à peu, notamment dans le très bon travail de rendu des visages à 50 ans d’écart : reconnaître le visage de la fraiche jeune fille dans celui de la grand-mère ridée (idem pour le personnage masculin) constitue une prouesse de dessin rarement vue et ici très bien rendue.
Bref, je me méfiais un peu et en refermant le livre, je suis convaincu. Belle histoire, assez subtile, qui anime une vraie BD et non pas un pamphlet militant.
La dalle rouge, éditions du Lombard.
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La prochaine séance du séminaire d’histoire militaire général Jean Delmas aura lieu mardi 30 avril, de 15h à 17h à l’Hôtel national des Invalides, 129, rue de Grenelle, Paris 7e . Métro Invalides ou La Tour Maubourg .
Le capitaine Jean-Baptiste Pétrequin (officier historien, CIRFA-Terre de Paris) interviendra sur le sujet « Le char Renault FT et la construction du mythe du char de la Victoire ».
Pour retrouver le programme complet : https://calenda.org/565445.
Entrée libre.
Attention ! En raison de travaux dans la salle Gouraud, le séminaire aura lieu en salle Gallieni, escalier B (suivre le fléchage qui sera indiqué).
Les prochaines conférences:
- 28 mai 2019 Lieutenant-colonel Jean Bourcart (officier historien, SHD/DHS/DREE), « L'approche prosopographique appliquée à l'étude d'un réseau de la Résistance » ;
- 25 juin 2019 Lieutenant Christophe Lafaye (officier référent histoire orale de la DELPAT), « Les sources orales et le recueil des expériences combattantes dans le contexte des OPEX ».
(B2) Après la mort d’une journaliste Lyra McKee dans les rues de Londonderry jeudi soir, les représentants des principaux partis d’Irlande du Nord, des nationalistes de gauche du Sinn Fein aux unionistes du DUP en passant par les conservateurs et les verts, ont lancé un appel au calme à l’approche des fêtes de Pâques, condamnant le meurtre dans les « termes les plus forts possibles ».
(crédit : famille Lyra McKee)Le « meurtre de Lyra est aussi une attaque contre toute la population , une attaque contre le processus de paix et démocratique » écrivent-ils. « Nous sommes unis dans le rejet de ceux qui sont responsables de ce crime haineux. […] Nous réitérons notre soutien à la PSNI [police d’Irlande du Nord], qui en assurant ses fonctions était aussi visée dans l’attaque de la nuit dernière. »
Selon le chef de la police, Mark Hamilton « un seul homme armé a tiré des coups de feu dans une zone résidentielle. Mme McKee a été blessée. Elle est morte de ses blessures. » Une enquête pour meurtre a été ouverte, le chef de la PSNI « appelant toute personne disposant d’informations à appeler la police ».
ACC Mark Hamilton says a murder inquiry has been launched & appeals to anyone with information to call police. A single gunman fired shots in a residential area and as result Ms McKee was wounded. Tragically she died from her injuries. pic.twitter.com/Y2CSmkPfl2
— PSNI (@PoliceServiceNI) 19 avril 2019
NB : Cet évènement vient remettre en lumière combien les accords du Vendredi Saint sont importants (1). Et qu’il importe de ne pas les fragiliser. Les négociateurs du Brexit, du côté de Londres, devraient en avoir davantage conscience.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) L’accord du Vendredi Saint, ou accord de Belfast, a été signé le 10 avril 1998 par le Premier ministre anglais de l’époque, Tony Blair, le Premier ministre de la République d’Irlande, les nationalistes et les unionistes pour mettre fin à 30 ans de conflit en Irlande du Nord.
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(B2) Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères, européennes et de la Défense, était sur la base aérienne de Florennes jeudi (18 avril)
Entre une arrivée en hélicoptère NH90, une conférence de presse et un vol d’entraînement à bord d’un avion F-16B, l’opération de com’ était bien rodée avec un message : les Belges se préparent sérieusement à l’arrivée du F-35A sur la base, d’ici 2025 (article à suivre).
Le ministre D. Reynders en tenue de vol avec son pilote (© B2 / C. Traverson)Toutes les composantes de l’armée, et pas seulement l’aviation, souffrent d’un « vrai besoin d’équipement », a souligné le ministre, passant en revue quelques défis auxquels doit faire face l’armée belge : le recrutement — le problème n’est pas seulement d’attirer les jeunes, mais de les garder ensuite — ou la « féminisation » des forces — les femmes ne représentent que 7% de l’armée aérienne belge.
(crédit : video armée belge – sélection B2)Un dernier vol avant l’envol
La conférence de presse terminée, le ministre Reynders a clôturé sa visite par un vol d’essai sur un F-16 biplace. Un petit plaisir pour le Liégois qui pourrait s’envoler bientôt vers d’autres horizons : Strasbourg et le Conseil de l’Europe, où sa candidature a des chances sérieuses. Il ne lui reste qu’un(e) adversaire à vaincre, la ministre croate des Affaires étrangères, Marija Pejcinovic Buric. Réponse à la session parlementaire du Conseil de l’Europe de juin (24-28 juin).
(Coline Traverson, st., avec NGV)
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