C'est à minuit, heure de grande vigilance dans les média que le MAE a diffusé un communiqué évoquant
Plus d'infos »Les bons romans de géopolitiques sont rarissimes. Celui-ci en est un, à l’évidence, qui prend la suite d’un déjà remarqué Babel minute zéro.
Julia O Brien, agente de la CIA, est libérée des geôles russes pour être immédiatement replongée dans une aventure extrême : Un groupe d’extrémistes hindous a réussi à fabriquer des bombes nucléaires et après un premier attentat, annonce en avoir placé une ou plusieurs autres. Le roman n’est pas la simple course au temps, d’usage dans ce genre d’ouvrages, car il témoigne de vraies connaissances des situations géopolitiques locales (en Inde ou en Arabie Séoudite) mais aussi des véritables interrogations liées à la prise de décision d’un homme d’Etat face à la crise.
En cela, il ne s’agit pas seulement de tourner les pages compulsivement (c’est un très bon roman), mais aussi d’en profiter pour comprendre et s’interroger.
Sept jours avant la nuit, G.-P. Goldstein, Folio Gallimard, 2017. ici.
L'Union-IHEDN vient de publier l'ouvrage collectif de la commission cyber-stratégie de l'Union-IHEDN préfacé par Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Ce livre collectif a été rédigé sous la direction de Julien Roitman; il est intitulé "Cyber : une question de souveraineté La quatrième dimension de l’espace national".
Constituée d'une quarantaine d'auditeurs délibérément recrutés dans toutes les régions et issus des horizons professionnels les plus divers, la commission s'est donné comme objectif de "stimuler et fédérer des initiatives dans le domaine cyber, d'en identifier les grands thèmes et les axes de progrès, de dégager 30 recommandations à faire connaître et appliquer".
S'en est suivi un important travail de réflexion dont les premières conclusions et propositions sont regroupées dans cet ouvrage
Ce livre devrait en principe se prolonger par une mobilisation nationale sur le terrain d'anciens auditeurs, en vue d'aider à titre bénévole à sensibiliser au cyber dans toutes les Régions les segments les plus vulnérables de la population.
Pour le consulter, c'est ici.
Petit point sur l'aide militaire française à destination du Liban (photo ci-dessus EPA-EFE).
Les armées françaises se mobilisent encore plus pour venir en aide à la population de la capitale libanaise. Les violentes explosions qui ont secoué Beyrouth mardi ont fait au moins 137 morts, alors que des dizaines de personnes restent portées disparues.
Deux vols humanitaires ont déjà atteint Beyrouth et un troisième avion militaire pourrait quitter ce soir Paris, transportant des enquêteurs, probablement de la gendarmerie. L'annonce a été faite ce jeudi lors du déplacement du président Macron à Beyrouth.
Selon l'EMA, deux avions ont quitté Roissy, avec 20,5 tonnes de fret humanitaire et d'intervention (15 tonnes fournies par le ministère de l'Intérieur, et 5,5 tonnes par le ministère de la Santé). L'un des deux avions est un MRTT Phénix de l'escadron Bretagne qui convoyait une cinquantaine de membres de la sécurité civile (UIISC1 de Nogent-le-Rotrou), quelques membres des SAMU, ainsi que quelques spécialistes du centre de crise du MAE.
Par ailleurs, le PHA (porte-hélicoptères amphibie) Tonnerre est en phase de montée en puissance pour une mission humanitaire au Liban. Le bâtiment actuellement à Toulon devrait arriver sur place sous une semaine.
Comme le précise le mamouth, "son équipage est donc rappelé de vacances et sera à pied d'oeuvre après avoir été chargé en matériel humanitaire. Le Dixmude prend sa place dans la liste d'alerte."
Le ministère des Armées a enfin (voir un de mes posts de 2015 ici) reçu son premier avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR). Ce Beechcraft est arrivé le 6 août sur la base aérienne d'Evreux pour rejoindre l'escadron électronique aéroporté.
Cet avion ISR, baptisé Vador, est capable d’effectuer des missions de renseignement avec une faible empreinte logistique et une grande facilité de déploiement. Il s'agit du premier des deux ALSR commandés en 2016 à Sabena Technics et Thales.
La LPM 2019-2025 prévoit un parc de 8 ALSR à l’horizon 2030. La commande d'un 3e avion va être anticipée de façon à ce qu'il soit livré en 2023 (au lieu de 2027).
L'armée de l'Air, qui va opérer les deux premiers appareils, a d$u patienter un peu avant de mettre la main dessus puisque c'est la DGA qui a réceptionné ce premier avion léger de surveillance et de reconnaissance le 31 juillet 2020.
Mieux qu’une bande dessinée, ce long album de 500 pages raconte l’histoire de l’invention de la première bombe atomique et de son premier lancement opérationnel sur Hiroshima.
Tout commence en 1933, lorsqu’un physicien hongrois, Leo Szilard, décide de quitter son université à Berlin, devant l’arrivée de Hitler au pouvoir, pour rejoindre les États-Unis. Là commencent les premières recherches puis, à partir de l’entrée en guerre, le lancement du projet Manhattan.
On croise Fermi, Heisenberg, le général Grooves et tous les autres qui ont participé, d’une façon ou d’une autre, à cette histoire. Nous connaissions leurs noms sans savoir exactement qui avait fait quoi.
Cet album de référence, mieux peut-être qu’un essai, nous donne à comprendre ce qui s’est passé, grâce à une documentation impeccable et un dessin (N&B) éblouissant.
La Bombe, par Alcante, Bollée et D. Rodier, Glénat. Ici.
O. Kempf
Le 22 juillet 2019, j'avais mis en ligne un post sur un projet parlementaire américain pour forcer le Pentagone à enquêter sur une rumeur concernant la maladie de Lyme (lire ici le rapport de 2018 destiné au Congrès sur la maladie aux USA) et sur des soi-disant manipulations génétiques sur des insectes.
J'y écrivais: "Les militaires américains ont-ils, entre 1950 et 1975, effectué des expériences sur des tiques pour en faire des armes biologiques? Des élus de la Chambre des représentants voudraient bien le savoir; c’est pourquoi ils demandent que l’Inspection générale rédige un rapport sur ces tests et sur le risque qu’ils aient contribué à la propagation de la maladie de Lyme. La demande a été formulée et un amendement en ce sens figure dans la 2020 National Defense Authorization Act."
Le 12 juillet 2019, l'amendement en question avait été voté à l'unanimité par la Chambre des représentants (à majorité démocrate) mais pas par le Sénat.
Où en est-on un an après? Sur le plan de la rumeur, rien n'a changé: elle est toujours bien tenace et basée, entre autres, sur le livre “Bitten” de Kris Newby, (que j'ai à tort présentée comme une chercheuse de la Stanford University):
Sur le plan législatif, les choses bougent un peu.
Le même élu de la Chambre, Christopher Smith (voir son site web ici), a de nouveau déposé un amendement à la NDAA, la National Defense Authorization Act.
Cet amendement a été voté le 20 juillet. Il s'agit du Chris Smith/Collin Peterson amendment, n°587 qui demande que "The Comptroller General of the United States shall conduct a review of whether the Department of Defense experimented with ticks, other insects, airborne releases of tick-borne bacteria, viruses, pathogens, or any other tick-borne agents regarding use as a biological weapon between the years of 1950 and 1977".
Je traduis: "le Contrôleur général des USA conduira une étude pour déterminer si le ministère de la Défense a mené des expériences avec des tiques et d'autres insectes volants pour diffuser des bactéries, des virus et les utiliser comme des armes biologiques entre 1950 et 1977."
Plus précisément, la demande d'enquête est adressée au GAO, le plutôt scrupuleux Government Accountability Office:
Ce qu'il est aussi intéressant de noter, c'est que cet amendement est "bi-partisan": il est donc soutenu par les démocrates et les républicains, et il a donc des chances d'être voté par la Chambre et cette fois par le Sénat (à majorité républicaine).
Les travaux se poursuivent actuellement pour rédiger le texte qui sera inclus dans la version finale de la NDAA et qui donnera donc au GAO une mission officielle à mener sur les prétendues ou avérées recherches militaires sur les tiques, le laboratoire militaire de Lyme et les accusations lancées contre le DoD et ses expérimentations passées.
(B2) L’attention est tournée vers le Liban ce mardi (4 août) après l’explosion qui a eu lieu vers 17h10 (locales) dans le port de Beyrouth
Une méga catastrophe
Un bilan qui s’aggrave d’heure en heure
Plus d’une centaine de morts (157 au dernier bilan) et plus de 5000 blessés ont été comptabilisés par la Croix-Rouge libanaise. Un bilan encore très provisoire, selon le quotidien l’Orient Le jour, qui pourrait s’aggraver encore dans les prochaines heures. 120 blessés sont dans un état critique. Et il y a toujours 60 disparus.
Plusieurs quartiers atteints
L’explosion, gigantesque, a en effet non seulement touché la zone portuaire mais les quartiers voisins, notamment Mir Mikael et plus généralement le quartier d’Achrafieh. Elle a été entendue à des kilomètres à la ronde. L’origine semble accidentelle selon des diplomates européens, dû « à l’explosion [en cascade] de stocks chimiques contenant de l’acide nitrique » (nitrate d’ammonium).
Hôpitaux submergés
Les hôpitaux libanais déjà aux prises avec l’épidémie de Covid-19 sont submergés. La Croix-Rouge libanaise a ouvert des centres de tri et de premiers soins dans plusieurs points de la capitale (place des Martyrs près de la mosquée Al Amin et au Forum de Beyrouth notamment).
Un navire de la FINUL touché
Un des navires que compte la force maritime des casques bleus a été touché par l’explosion et plusieurs de ses occupants blessés annonce la FINUL. Il s’agit d’une corvette de la marine du Bangladesh, le BNS Bijoy. 19 marins ont été blessés, certains assez gravement selon la FINUL. Deux hommes particulièrement seraient en état critique, selon le site Defseca.
Des ambassades européennes endommagées
Plusieurs ambassades de pays européens ont aussi été touchées. L’ambassade belge a subi « d’énormes dégâts » selon le ministre Philippe Goffin. Deux agents et deux membres de leur famille ont été légèrement blessés par des éclats de verre. L’ambassade néerlandaise a également été touchée, avec cinq blessés, dont un dans un état très grave. La femme de l’ambassadeur, Hedwig Waltmans-Molier, également diplomate, est décédée de ses blessures samedi (8 août).
Les représentations allemande comme autrichienne ont également été atteintes. Il y a des blessés dans le personnel allemand. Du côté autrichien on précise qu’il n’est « pas certain actuellement que les bureaux de l’ambassade puissent être utilisés dans les prochains jours ».
Une aide européenne qui se mobilise
Copernicus mis en œuvre
Le centre de coordination de la réponse d’urgence (alias ERCC, Emergency Response Coordination Centre) a rapidement mis en œuvre le système de repérage satellitaire Copernicus. Objectif : dresser une rapide cartographie de la situation et venir en aide aux autorités locales, indique Janez Lenarčič, le commissaire européen chargé de la gestion de crises. Le mécanisme européen de protection civile a été activé.
Le mécanisme européen de protection civile déclenché
Trois pays ont tout de suite répondu à la demande libanaise — la Grèce, les Pays-Bas et la république Tchèque — en envoyant des équipes de recherche et sauvetage. En tout, plus d’une centaine de personnes, spécialisées dans la recherche et le sauvetage en milieu urbain, avec des véhicules, des chiens et du matériel. Ces trois pays (avec la France) avaient très rapidement indiqué leur intention d’aider le Liban de façon concrète (1), tout comme la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, Chypre, suivis par l’Autriche la Finlande, la Belgique et la Roumanie. Le Royaume-Uni a également répondu à l’appel.
Une aide financière
La Commission européenne a annoncé mobiliser 33 millions d’euros. Une somme qui inclut des ressources disponibles dans le cadre du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne et débloquées en juin. Un contrat de 8 millions d’euros a été signé jeudi (6 août) pour soutenir les services médicaux d’urgence de la Croix-Rouge libanaise « dans ses efforts à améliorer l’accès aux soins pré-hospitaliers d’urgence et aux services de transfusion sanguine » indique l’exécutif européen dans un communiqué.
Un soutien politique affirmé
Le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé, via un tweet, se rendre au Liban samedi (8 août), « pour transmettre la solidarité de l’Europe avec les habitants du Liban ». Des rencontres sont prévues avec le président Michel Aoun (Courant patriotique libre/Maronites), le président du Parlement Nabih Berri (Amal/Chiites) et le président du Conseil des ministres Hassane Diab. « Choqués et attristés, nous sommes aux côtés de tous ceux qui sont touchés et nous leur apporterons notre aide. »
Un pont aérien qui s’organise
En tout, onze pays de l’Union européenne + le Royaume-Uni ont répondu à l’appel du Liban par une aide directe, mobilisant plus de 330 sauveteurs et spécialistes (médical, risques, etc.).
France : huit avions militaires + 1 avion civil + 1 navire hôpital + 1 cargo + 124 sauveteurs, enquêteurs et médicaux
Du côté français, on n’a pas attendu. Deux avions militaires (un A400M Atlas et un A330 MRTT Phénix), transportant 55 personnes de l’UIISC1, l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°1 de Nogent le Rotrou (50 spécialistes du sauvetage-déblaiement et cinq experts du risque technologique) ont décollé de Roissy ce mercredi matin (5 août). À bord plusieurs tonnes de matériel sanitaire. De quoi monter un poste médical avancé pour prendre en charge jusqu’à 500 blessés.
Sapeurs pompiers militaires de l’UIISC1 sur le départ (crédit : Sécurité civile)Cela suit l’intention affichée par le président de la République. « Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place » indique par tweet Emmanuel Macron dès 21h le mardi soir. Un autre avion (un Bombardier Global 6000 affrété par CMA CGM) avec à bord neuf marins-pompiers de Marseille (médecins et infirmiers) de l’unité médicale d’intervention en milieu maritime (UMIM) a atterri dans l’après-midi à Beyrouth.
Un troisième avion militaire, un A400M Atlas transportant un détachement de 60 personnels du ministère de l’Intérieur, des renforts du ministère des affaires étrangères et de la Croix rouge — « des enquêteurs pour avancer dans les investigations, de recherche des corps comme des causes » de l’accident selon Emmanuel Macron —, a décollé de Vélizy-Villacoublay (région parisienne), jeudi (6 août), avec 15 tonnes de matériel et équipements. Le président français s’est rendu au Liban dès jeudi matin (écouter sa conférence de presse).
Il a été suivi (vendredi 7 août ) d’un avion C130J qui a décollé de la base aérienne d’Orléans avec du fret (11 tonnes de médicaments, ainsi qu’une palette de 10.000 doses de vaccins). Cela devrait permettre « la prise en charge de plus de 1000 blessés », précise le Quai d’Orsay. Un cinquième vol, assuré par un A310, a transporté personnels et frets, essentiellement pour assurer la relève de la FINUL. Trois autres vols militaires (deux A400M et un C160 Transall) sont prévus samedi 8 août et dimanche 9 août, afin d’acheminer notamment 13 tonnes de produits alimentaires et trois tonnes de médicaments.
Du côté de la marine aussi le soutien est actif, le BPC porte-hélicoptère amphibie PHA Tonnerre part dimanche (9 août) de Toulon pour arriver normalement jeudi suivant (13 août) à Beyrouth. Il permettra de déployer un hôpital de campagne. Il sera suivi par un cargo affrété par le ministère de la Défense. Au total, les armées auront convoyé 96 tonnes de fret, 130 personnes et 3 chiens (bilan au dimanche 10 août soir).
Grèce : 12 sauveteurs et 1 chien
Dès mercredi (5 août) matin également, une première équipe de l’unité spéciale grecque de lutte contre les catastrophes (EMAK), avec 2 véhicules, 12 sauveteurs et un chien, sont partis par un avion C-130 des forces aériennes, indique la protection civile grecque. Athènes est prête à envoyer une aide supplémentaire et du matériel médical au Liban, a indiqué le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
L’équipe EMAK sur le départ (Crédit : protection civile grecque)République tchèque : 36 sauveteurs et 5 chiens
Une équipe de secours tchèque, composée de 36 pompiers secouristes et 5 chiens de sauvetage, spécialisés dans la recherche de victimes de catastrophes dans les décombres, est partie mercredi (5 août) à 16h, a fait savoir le même jour le ministre de l’Intérieur, Jan Hamáček.
Pays-Bas : un avion et 60 sauveteurs
Mercredi soir (5 août), c’était au tour de l’équipe de recherche et de sauvetage en milieu urbain (USAR) néerlandais de s’envoler de l’aéroport d’Eindhoven à bord d’un avion civil vers Beyrouth. À bord plus de 60 personnes (pompiers, policiers, médecins et militaires), spécialisés dans la recherche de personnes disparues. Quelque 16 tonnes d’équipement lourd avec sauvetage et chiens suivent par un avion de transport lourd type C-17.
Allemagne : un navire et une unité de reconnaissance médicale
Berlin a décidé de réaffecter la corvette Ludwigshafen am Rhein qui dépendait de la FINUL vers l’assistance à la catastrophe. Le navire a quitté Limasol à Chypre jeudi matin (6 août) à 7 heures locales et doit être sur place après un trajet de six heures. Avec son médecin de bord, l’équipage d’environ 70 personnels est prêt à porter secours.
L’unité de soins intensifs mobile de la Bundeswehr à Cologne/Wahn destinée au transport aérien stratégique de patients (StratAirMedEvac) a été placée en état d’alerte accru. Une équipe de reconnaissance médicale de la Bundeswehr est déjà partie d’Allemagne avec un avion Global 5000. Selon le résultat, l’hôpital mobile pourrait être déployé et opérationnel en 96 heures, indique la Bundeswehr.
Pologne : 45 sauveteurs + 11 spécialistes (médecins, experts )
Un groupe de sauveteurs a décollé de Varsovie vers Beyrouth mercredi (5 août), à bord d’un avion de ligne régulière de la LOT vers 23h le soir. À bord, un groupe de recherche et de sauvetage du service d’incendie (USAR), composé de 43 sauveteurs et quatre chiens, renforcés de six médecins et cinq experts en matière de risques biologiques, radiologiques et chimiques et explosifs du Centre polonais pour l’aide internationale (PCPM Polskiego Centrum Pomocy Międzynarodowej). Groupe groupe dirigé par le brigadier Mariusz Feltynowski, qui a déjà dirigé les opérations de sauvetage lors des missions après les tremblements de terre en Haïti et au Népal. Ils sont arrivés dans la nuit (3 heures du matin) à Beyrouth, selon les pompiers polonais.
L’équipe de sauveteurs polonais USAR avant le départ (crédit : Państwowej Straży Pożarnej)Italie : 14 spécialistes des risques technologiques + un navire hôpital
Une équipe de 14 pompiers spécialistes des risques NBCR (Nucléaire, Biologique, Chimique et Radiologique) est arrivée à Beyrouth jeudi (6 août). Ils sont dirigés par la cheffe d’unité Stefania Fiore. Objectif, selon la sécurité civile italienne : « apporter un appui technique sur les risques chimiques et évaluer l’état des structures endommagées » par l’explosion.
Un avion a aussi décollé de la base d’intervention d’urgence humanitaire des Nations unies à Brindisi, organisé par le ministère des affaires étrangères, en collaboration avec le département de la protection civile, avec 8,5 tonnes de matériel médical mis à disposition par la coopération italienne, indique le ministre des Affaires étrangères Luigi di Maio sur facebook. Enfin, un navire hôpital devrait rejoindre le Liban également.
Finlande : une équipe de coordination de sauvetage
La Finlande envoie une équipe finlandaise de sauvetage, d’assistance technique et de soutien (TAST), formée aux opérations de sauvetage internationales. L’une des tâches de cette équipe sera de soutenir une équipe de coordination de l’aide internationale. Une aide matérielle est aussi prévue, contenant fournitures médicales et matériel d’hygiène.
Chypre : 10 sauveteurs, deux hélicoptères, deux avions d’aide
L’île de Méditerranée la plus proche du Liban a envoyé dès jeudi (5 août) une équipe de dix sauveteurs et huit chiens de recherche, à bord de deux hélicoptères de la police, partis de l’aéroport de Larnaca. Des équipes intégrées dans l’équipe grecque EMAK. Des fournitures d’aides médicales, alimentaires et logistiques ont également été convoyées à bord d’un Airbus A319 de Cyprus Airlines, le premier vol jeudi (6 août), le second le vendredi (7 août).
Equipe chypriote de sauveteur de la police (crédit : Aéroports de Chypre)Autriche : un coordinateur de secours
Un officier expérimenté dans les opérations internationales de secours en cas de catastrophe, le capitaine Gernot Hirschmugl, est parti jeudi (6 août) renforcer l’équipe de coordination de l’ONU (composée de 12 personnes), précise le ministère autrichien de la Défense. L’Austrian Force Disaster Relief Unit (AFDRU), une unité spécialisée de l’armée, a été mise en alerte.
Belgique : un C130 avec de l’aide, mais pas d’équipe BFast
Roumanie : un avion de matériel
Environ huit tonnes de matériel médical ont décollé samedi (8 août) de la 90e base aérienne de transport à bord de deux avions des forces aériennes (un C-130 Hercules et un C-27J Spartan).
L’aide roumaine déchargée à Beyrouth (crédit : ministère roumain des Affaires étrangères)Royaume-Uni : un navire
Londres envoie le navire HMS Entreprise actuellement amarré non loin du Liban, à Limassol (Chypre). Objectif : « aider aux travaux d’inspection du port de Beyrouth, évaluer les dégâts et aider à reconstruire cette structure vitale » selon les termes du ministre de la défense Ben Wallace. Une petite équipe de militaires a également été déployée à l’ambassade « pour aider à identifier les besoins et coordonner l’ensemble des mesures de soutien aux forces armées libanaises » (soutien médical adapté, assistance au transport aérien militaire et capacités de génie et de communication).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Une coordination des secours sur place
La répartition des secours sur place fait l’objet d’une coordination sous égide de l’ONU. Différents secteurs ont été attribués aux équipes de recherche déjà opérationnelles : A pour les Néerlandais, B pour les Qataris, C pour les Grecs, F pour les Français (à côté des Russes qui s’occupent du secteur G), I pour les Tchèques.
(crédit : USAR.NL)Mis à jour mercredi 13h et 20h, jeudi 19h, vendredi 12-13h et 16h, samedi 13h, dimanche 8h, avec les éléments du mécanisme européen de protection civile (v2), les détails des aides française (v2), néerlandaise et tchèque (v3), grecque et allemande (v4), l’aide supplémentaire française (v5), les aides polonaise, finlandaise et italienne (v6), chypriote et britannique, l’annonce par Charles Michel de son déplacement à Beyrouth (v7), l’aide potentielle belge et l’encadré sur la carte des secours (v8), précisions sur l’aide belge et roumaine (v9), aide supplémentaire française (v10).
Cet article Gigantesque explosion dans le port de Beyrouth. Les Européens se mobilisent (v10) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) La gestion d’un entrepôt logistique ou le commandement d’une salle de situation. Ce sont quelques unes des formations qui ont réussi à maintenir malgré le coronavirus. À côté des habituels dons d’équipements
(Ergneti) Ossétie-Géorgie. Dialogue autour de la stabilisation
La dernière réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) s’est tenue le 30 juillet à Ergneti, entre les responsables ossètes et géorgiens, sous les auspices de EUMM Georgia. Lire : Ossétie-Géorgie. Une réunion pour reprendre le dialogue
(Djibouti) Remorquage en mer
Opération de secours en mer pour la frégate espagnole Santa Maria de l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta), suite à un appel à détresse, à environ 200 nautiques de là. Ll’hélicoptère de bord AB-212 a été réquisitionné pour localiser le navire et lui balancer nourriture et eau. Le remorqueur était à la dérive, en panne de moteurs depuis une dizaine de jours. Un seul homme d’équipage à bord, sans eau ni nourriture. La frégate, arrivée entretemps, sur zone, a envoyé une équipe d’arraisonnement, avec un mécano, pour essayer de réparer les moteurs. Verdict : impossible. Les marins se sont alors engagés dans une opération délicate : remorquer le bateau jusqu’à la terre. Un voyage de 130 nautiques accompli sans encombre jusqu’au port de Bossasso en Somalie, où le remorqueur a ét remis aux garde-côtes locaux. Détails ici
(crédit / EUNAVFOR Atalanta)(Kalesija) Bosnie-Herzégovine. Nouvelle stratégie de déminage
La technique de déminage « Land Release », plus rapide que les précédentes, va permettre de terminer plus vite le déminage du pays. Il reste près de mille km² à neutraliser. C’est ce qu’ont expliqué les experts de l’opération de stabilisation de l’UE (EUFOR Althea), lors de la visite d’officiels mi-juillet, sur un site à 120 km au nord de Sarajevo.
(crédit : EUFOR Althea)(Mogadiscio) Somalie. Formation en salle de situation
Première des quatre phases bouclée pour les 23 officiers et sous-officiers de l’armée nationale somalienne formés par la mission de l’UE de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia). Les militaires ont suivi une préparation théorique et procédurale à la salle de situation du quartier général des forces armées somaliennes. Détails ici
(crédit : EUTM Somalia)(Sénou) Mali. Gestion de stocks
Comment tenir un entrepôt aérien, stocker les pièces de rechange, gérer et faire le niveau des stocks, documenter le suivi et le stockage des produits chimiques ? C’est ce qu’ont appris douze sous-officiers des Forces Armées Maliennes (FAMa) (de huit escadrons différents). Le but de cette formation dispensée par la Cellule Stratégique Air de l’Advisory Task Force (ATF) de la mission de formation de l’UE de l’armée malienne (EUTM Mali) est de les rendre autonomes dans la gestion des pièces de rechange de leurs avions. Détails ici
(crédit : EUCAP Mali)(Agadez) Matériel
Des imprimantes, ordinateurs, onduleurs, caméscopes terrain et d’autres matériels indispensables pour contrer les menaces sécuritaires au nord du pays ont été remises à la police nationale et au service de lutte contre le terrorisme et la criminalité, par la mission UE de soutien aux forces de sécurité intérieures et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)(Sarajevo) Bosnie-Herzégovine. Partenariat médical
L’hôpital général Abdulah Nakas de Sarajevo a été ajouté à la liste des hôpitaux qui coopèrent avec l’opération de l’UE en Bosnie-Herzégovine. Cela évite à l’opération de mettre en place des installations spécialisées. L’établissement gagne lui en contrepartie un soutien. Détails ici
(crédit : EUFOR Althea)Kosovo. Remerciements
Des membres du personnel de la mission État de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) ont reçu la « médaille pour services rendus dans le cadre de la mission PSDC au Kosovo. Elle leur a été décernée par le chef de mission, Lars-Gunnar Wigemark. Détails ici
(crédit : EULEX Kosovo)(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro :
… et sur le blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juillet 2020) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Il y a trente ans ce jour, le 2 août 1990, l’armée irakienne de Saddam Hussein envahissait le Koweït. Cet épisode a déclenché ou révélé une cascade de recompositions géopolitiques.
Il a d’abord révélé la profonde division du monde arabe, à parts presque égales, soit à l’époque 11 contre 10 (l’Autorité palestinienne n’existait pas encore), entre ceux qui condamnaient l’invasion, et ceux qui fustigeaient « les émirs ». Il a permis ensuite aux Etats-Unis de s’implanter dans la région, à la suite d’une démonstration de force capacitaire (535.000 hommes projetés, des technologies de pointe que le monde allait découvrir, et qui faisaient ressembler – faussement - la guerre à un jeu vidéo). Une démonstration de force diplomatique également (une coalition de 34 pays, dont plusieurs pays arabes hors du Golfe, comme le Maroc ou la Syrie, pour un total de 938.000 hommes), ainsi que de « soft power » : CNN eut le quasi-monopole des images de cette guerre en direct. La France mitterrandienne finissait pas suivre après avoir tenté de tergiverser, et le président demandait aux français de « faire blocs avec nos soldats ». Si plusieurs dirigeants, comme Margaret Thatcher qui allait quitter le pouvoir peu après, faisaient l’analogie avec Munich (arrêter le tyran avant qu’il soit trop tard), le ministre français de la défense Jean-Pierre Chevènement démissionnait, refusant en âme et conscience une opération occidentale contre un pays arabe, qui lui rappelait plutôt Suez ou les guerres coloniales.
La guerre a permis à un président américain plus éclairé que ne le sera sa progéniture, d’imposer un processus de paix au Proche-Orient, conscient qu’après ce conflit, un geste fort à l’égard des Arabes était indispensable pour consolider la région. Elle a permis aussi à plusieurs puissances de prendre conscience de leur faiblesse militaire. Sur le papier, la France pouvait projeter 50.000 hommes. Elle peina à en envoyer plus de 15.000, et tirera les leçons de cette situation en professionnalisant son armée. Sur le papier également, les monarchies du Golfe étaient dotées du matériel (souvent américain) le plus sophistiqué. Mais leur vulnérabilité éclata au grand jour, dans un traumatisme durable. Le poids des acteurs non étatiques, transnationaux, dans ce conflit, allait surprendre. On craignait, dans les chancelleries, le poids des acteurs religieux, l’impact des médias, les opinions publiques… A l’issue de la guerre, la résolution 688 allait imposer à l'Irak de laisser entrer les ONG humanitaires sur son territoire, première brèche importante au principe de souveraineté, au nom du devoir d’ingérence. Ce qui n’empêcha pas la survie de la Realpolitik : le vaincu, Saddam Hussein put s’acharner sur les Kurdes au nord et sur les chi’ites au sud. On découvrait alors que les notions de vaincu et de vainqueur s’étaient considérablement brouillées, puisque le vaincu survivait (sans compter qu’aux Etats-Unis, le vainqueur, qui fit aussi le « vainqueur » de la guerre froide, George H. Bush, allait être battu aux élections).
que reste-t-il de cet épisode ? beaucoup de leçons que l’on croyait durables, cependant, se révélèrent être des illusions à court terme. Le « brave nouveau monde » qui apparut lorsque l’URSS finissante soutenait les Etats-Unis contre son ancien allié, et qui devait sortir de la fin de la guerre froide, n’a pas perduré. Le processus de paix israélo-arabe n’est plus. Le « moment unipolaire » (Charles Krauthammer dans la revue Foreign Affairs) a tenu en apparence une dizaine d’années, sérieusement ébranlé cependant par les épisodes somalien, balkaniques, ou d’autres. Et la prochaine guerre d’Irak, en 2003, allait ruiner les acquis américains au Moyen-Orient, en discréditant moralement une Amérique enlisée dans deux conflits simultanés (Irak et Afghanistan), offrant à l’Iran une prépondérance régionale inespérée. Les tergiversations américaines en Syrie, encore dix ans plus tard, permettront à Moscou de rejoindre Téhéran pour combler le vide américain, un vide que l'administration Trump allait porter à son paroxysme, ce dont Ankara allait profiter à son tour. En lieu et place d’un monde d’ingérence au nom du droit international et des droits humains, les interventions occidentales répétées, toujours à l’égard d’anciens alliés de Moscou (Irak, Serbie…) allaient finir, avec la goutte d’eau libyenne qui fit déborder le vase en 2011, par reconstituer un front souverainiste, alliant Moscou et Pékin. Les belles idées libérales démocratiques allaient finir par être perçues, dans ces capitales mais aussi au Sud, comme un savoir-faire occidental machiavélique visant à faire exclusivement du regime change à leur avantage. Un regime change qui a donné lieu à plusieurs chaos effroyables, où les rogue states se sont transformés en collapsed states, comme en Irak (ou en Libye). Ce qui donne aujourd’hui des arguments importants à la Russie ou à la Chine, pour s’attaquer à plusieurs décennies de gestion occidentale des affaires du monde.
La guerre du Golfe de 1991, qui suivit l’invasion du Koweït, a été lancée par George H. Bush pour de bonnes raisons (le droit international et la stabilité dans un moment crucial), menée avec un savoir-faire politique et militaire indéniable, et accompagnée d’une initiative louable, à la suite du processus d’Oslo. Trente ans plus tard, cette guerre apparaît non comme annonciatrice des nouveaux conflits, mais comme le dernier cas anachronique d’une guerre interétatique en bonne et due forme, avant le retour des conflits asymétriques et hybrides. Non comme le point de départ d’une stabilité hégémonique américaine sur le Proche-Orient, mais comme le début du power shift dans cette zone. Non comme le déclencheur d’une domination médiatique occidentale avec CNN, mais comme celui du règne des médias globaux dans un environnement terriblement concurrentiel (Al Jazeera, Russia Today…), lorsqu’apparaîtront les technologies numériques puis les réseaux sociaux. C’est sans doute ce que l’on appelle des ruses de l’Histoire.