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Défense

Le dernier train des OGX gendarmerie

Le mamouth (Blog) - Tue, 04/08/2020 - 10:11
Les OGX des armées se plaignent souvent du caractère tardif des nominations (1), ils n'ont pas forcément Plus d'infos »
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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juillet 2020)

Bruxelles2 - Mon, 03/08/2020 - 15:26

(B2) La gestion d’un entrepôt logistique ou le commandement d’une salle de situation. Ce sont quelques unes des formations qui ont réussi à maintenir malgré le coronavirus. À côté des habituels dons d’équipements

(Ergneti) Ossétie-Géorgie. Dialogue autour de la stabilisation

La dernière réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) s’est tenue le 30 juillet à Ergneti, entre les responsables ossètes et géorgiens, sous les auspices de EUMM Georgia. Lire : Ossétie-Géorgie. Une réunion pour reprendre le dialogue

 

(Djibouti) Remorquage en mer

Opération de secours en mer pour la frégate espagnole Santa Maria de l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta), suite à un appel à détresse, à environ 200 nautiques de là. Ll’hélicoptère de bord AB-212 a été réquisitionné pour localiser le navire et lui balancer nourriture et eau. Le remorqueur était à la dérive, en panne de moteurs depuis une dizaine de jours. Un seul homme d’équipage à bord, sans eau ni nourriture. La frégate, arrivée entretemps, sur zone, a envoyé une équipe d’arraisonnement, avec un mécano, pour essayer de réparer les moteurs. Verdict : impossible. Les marins se sont alors engagés dans une opération délicate : remorquer le bateau jusqu’à la terre. Un voyage de 130 nautiques accompli sans encombre jusqu’au port de Bossasso en Somalie, où le remorqueur a ét remis aux garde-côtes locaux. Détails ici

(crédit / EUNAVFOR Atalanta)

(Kalesija) Bosnie-Herzégovine. Nouvelle stratégie de déminage

La technique de déminage « Land Release », plus rapide que les précédentes, va permettre de terminer plus vite le déminage du pays. Il reste près de mille km² à neutraliser. C’est ce qu’ont expliqué les experts de l’opération de stabilisation de l’UE (EUFOR Althea), lors de la visite d’officiels mi-juillet, sur un site à 120 km au nord de Sarajevo. 

(crédit : EUFOR Althea)

(Mogadiscio) Somalie. Formation en salle de situation

Première des quatre phases bouclée pour les 23 officiers et sous-officiers de l’armée nationale somalienne formés par la mission de l’UE de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia). Les militaires ont suivi une  préparation théorique et procédurale à la salle de situation du quartier général des forces armées somaliennes. Détails ici

(crédit : EUTM Somalia)

(Sénou) Mali. Gestion de stocks

Comment tenir un entrepôt aérien, stocker les pièces de rechange, gérer et faire le niveau des stocks, documenter le suivi et le stockage des produits chimiques ? C’est ce qu’ont appris douze sous-officiers des Forces Armées Maliennes (FAMa) (de huit escadrons différents). Le but de cette formation dispensée par la Cellule Stratégique Air de l’Advisory Task Force (ATF) de la mission de formation de l’UE de l’armée malienne (EUTM Mali) est de les rendre autonomes dans la gestion des pièces de rechange de leurs avions. Détails ici

(crédit : EUCAP Mali)

(Agadez) Matériel

Des imprimantes, ordinateurs, onduleurs, caméscopes terrain et d’autres matériels indispensables pour contrer les menaces sécuritaires au nord du pays ont été remises à la police nationale et au service de lutte contre le terrorisme et la criminalité, par la mission UE de soutien aux forces de sécurité intérieures et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

(Sarajevo) Bosnie-Herzégovine. Partenariat médical

L’hôpital général Abdulah Nakas de Sarajevo a été ajouté à la liste des hôpitaux qui coopèrent avec l’opération de l’UE en Bosnie-Herzégovine. Cela évite à l’opération de mettre en place des installations spécialisées. L’établissement gagne lui en contrepartie un soutien. Détails ici

(crédit : EUFOR Althea)

Kosovo. Remerciements

Des membres du personnel de la mission État de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) ont reçu la « médaille pour services rendus dans le cadre de la mission PSDC au Kosovo. Elle leur a été décernée par le chef de mission, Lars-Gunnar Wigemark. Détails ici

(crédit : EULEX Kosovo)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro :

… et sur le blog : 

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Il y a trente ans : la guerre du Koweït



Il y a trente ans ce jour, le 2 août 1990, l’armée irakienne de Saddam Hussein envahissait le Koweït. Cet épisode a déclenché ou révélé une cascade de recompositions géopolitiques.

Il a d’abord révélé la profonde division du monde arabe, à parts presque égales, soit à l’époque 11 contre 10 (l’Autorité palestinienne n’existait pas encore), entre ceux qui condamnaient l’invasion, et ceux qui fustigeaient « les émirs ». Il a permis ensuite aux Etats-Unis de s’implanter dans la région, à la suite d’une démonstration de force capacitaire (535.000 hommes projetés, des technologies de pointe que le monde allait découvrir, et qui faisaient ressembler – faussement - la guerre à un jeu vidéo). Une démonstration de force diplomatique également (une coalition de 34 pays, dont plusieurs pays arabes hors du Golfe, comme le Maroc ou la Syrie, pour un total de 938.000 hommes), ainsi que de « soft power » : CNN eut le quasi-monopole des images de cette guerre en direct. La France mitterrandienne finissait pas suivre après avoir tenté de tergiverser, et le président demandait aux français de « faire blocs avec nos soldats ». Si plusieurs dirigeants, comme Margaret Thatcher qui allait quitter le pouvoir peu après, faisaient l’analogie avec Munich (arrêter le tyran avant qu’il soit trop tard), le ministre français de la défense Jean-Pierre Chevènement démissionnait, refusant en âme et conscience une opération occidentale contre un pays arabe, qui lui rappelait plutôt Suez ou les guerres coloniales.

La guerre a permis à un président américain plus éclairé que ne le sera sa progéniture, d’imposer un processus de paix au Proche-Orient, conscient qu’après ce conflit, un geste fort à l’égard des Arabes était indispensable pour consolider la région. Elle a permis aussi à plusieurs puissances de prendre conscience de leur faiblesse militaire. Sur le papier, la France pouvait projeter 50.000 hommes. Elle peina à en envoyer plus de 15.000, et tirera les leçons de cette situation en professionnalisant son armée. Sur le papier également, les monarchies du Golfe étaient dotées du matériel (souvent américain) le plus sophistiqué. Mais leur vulnérabilité éclata au grand jour, dans un traumatisme durable. Le poids des acteurs non étatiques, transnationaux, dans ce conflit, allait surprendre. On craignait, dans les chancelleries, le poids des acteurs religieux, l’impact des médias, les opinions publiques… A l’issue de la guerre, la résolution 688 allait imposer à l'Irak de laisser entrer les ONG humanitaires sur son territoire, première brèche importante au principe de souveraineté, au nom du devoir d’ingérence. Ce qui n’empêcha pas la survie de la Realpolitik : le vaincu, Saddam Hussein put s’acharner sur les Kurdes au nord et sur les chi’ites au sud. On découvrait alors que les notions de vaincu et de vainqueur s’étaient considérablement brouillées, puisque le vaincu survivait (sans compter qu’aux Etats-Unis, le vainqueur, qui fit aussi le « vainqueur » de la guerre froide, George H. Bush, allait être battu aux élections).

que reste-t-il de cet épisode ? beaucoup de leçons que l’on croyait durables, cependant, se révélèrent être des illusions à court terme. Le « brave nouveau monde » qui apparut lorsque l’URSS finissante soutenait les Etats-Unis contre son ancien allié, et qui devait sortir de la fin de la guerre froide, n’a pas perduré. Le processus de paix israélo-arabe n’est plus. Le « moment unipolaire » (Charles Krauthammer dans la revue Foreign Affairs) a tenu en apparence une dizaine d’années, sérieusement ébranlé cependant par les épisodes somalien, balkaniques, ou d’autres. Et la prochaine guerre d’Irak, en 2003, allait ruiner les acquis américains au Moyen-Orient, en discréditant moralement une Amérique enlisée dans deux conflits simultanés (Irak et Afghanistan), offrant à l’Iran une prépondérance régionale inespérée. Les tergiversations américaines en Syrie, encore dix ans plus tard, permettront à Moscou de rejoindre Téhéran pour combler le vide américain, un vide que l'administration Trump allait porter à son paroxysme, ce dont Ankara allait profiter à son tour. En lieu et place d’un monde d’ingérence au nom du droit international et des droits humains, les interventions occidentales répétées, toujours à  l’égard d’anciens alliés de Moscou (Irak, Serbie…) allaient finir, avec la goutte d’eau libyenne qui fit déborder le vase en 2011, par reconstituer un front souverainiste, alliant Moscou et Pékin. Les belles idées libérales démocratiques allaient finir par être perçues, dans ces capitales mais aussi au Sud, comme un savoir-faire occidental machiavélique visant à faire exclusivement du regime change à leur avantage. Un regime change qui a donné lieu à plusieurs chaos effroyables, où les rogue states se sont transformés en collapsed states, comme en Irak (ou en Libye). Ce qui donne aujourd’hui des arguments importants à la Russie ou à la Chine, pour s’attaquer à plusieurs décennies de gestion occidentale des affaires du monde.

La guerre du Golfe de 1991, qui suivit l’invasion du Koweït, a été lancée par George H. Bush pour de bonnes raisons (le droit international et la stabilité dans un moment crucial), menée avec un savoir-faire politique et militaire indéniable, et accompagnée d’une initiative louable, à la suite du processus d’Oslo. Trente ans plus tard, cette guerre apparaît non comme annonciatrice des nouveaux conflits, mais comme le dernier cas anachronique d’une guerre interétatique en bonne et due forme, avant le retour des conflits asymétriques et hybrides. Non comme le point de départ d’une stabilité hégémonique américaine sur le Proche-Orient, mais comme le début du power shift dans cette zone. Non comme le déclencheur d’une domination médiatique occidentale avec CNN, mais comme celui du règne des médias globaux dans un environnement terriblement concurrentiel (Al Jazeera, Russia Today…), lorsqu’apparaîtront les technologies numériques puis les réseaux sociaux. C’est sans doute ce que l’on appelle des ruses de l’Histoire.



Alice EKMAN, Rouge vif. L’idéal communiste chinois


Alice EKMAN, Rouge vif. L’idéal communiste chinois, L’Observatoire, Paris, 2020

 

Déjà à l’origine de l’ouvrage La Chine dans le monde (CNRS Editions, 2018), Alice Ekman se penche cette fois sur la politique intérieure de l’Empire du Milieu, mais étudie également les conséquences de ces évolutions chinoises pour le reste du monde. A partir de constats fort bien documentés, de la part de l’une des toutes meilleures spécialistes européennes du sujet (actuellement Senior Analyst en charge de l’Asie à l’Institut de sécurité de l'Union européenne), son travail défriche un terrain considérable. Surtout, il corrige un certain nombre d’idées reçues, ou largement diffusées dans le débat public. On retiendra, comme fil conducteur essentiel de ce travail, la persistance de l'idéologie communiste au sommet du pouvoir à Pékin. Dans les dix constats qui constituent la première partie du livre, l’omniprésence d’un Parti communiste chinois (PCC) qui n’a jamais renié ses fondamentaux marxistes, léninistes et maoïstes est frappante. La supervision des rouages politiques, administratifs, ceux de l'éducation, de la culture et même de la vie quotidienne personnelle, n'a peut-être jamais été aussi forte que sous Xi Jinping, accentuée par les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies. Un vocabulaire que l’on entendait plus depuis Mao, dur, idéologique, intransigeant, refait surface.

Il ressort naturellement de ce tableau une leçon importante pour le reste du monde. La Chine n'a nullement le projet de se convertir au capitalisme. Encore moins à la démocratie libérale, comme l'actualité récente le montre encore. Pékin entend bien promouvoir son modèle, et estime que les normes occidentales ont échoué. De nombreux canaux de diplomatie publique ont ainsi été mis en œuvre, depuis les relations entre partis politiques (notamment avec des pays du Sud, mais pas uniquement) jusqu'au développement des routes de la soie (la Belt and Road initiative, qui sert de cadre à de nombreux liens), en passant par la création de think tanks chargés de rivaliser avec la vision occidentale des relations internationales. Les concepts de politique étrangère occidentaux qui ont connu un large succès dans les dernières années (état de droit, droit d'ingérence, responsabilité de protéger…), sont particulièrement visés par le discours chinois. Pékin cherche à remplacer ces notions par d'autres plus nouvelles comme celle de « connectivité », et dénonce aujourd’hui le culte occidental de la « democrazy ».

L’auteur nous montre bien comment une compétition se met en place à l’échelle internationale, entre plusieurs systèmes politique. La Chine se veut maintenant puissance de proposition pour présenter une alternative à un ordre mondial jugé insatisfaisant. La bataille fera rage, notamment au Sud (Afrique) mais aussi dans l'environnement stratégique asiatique (Hong Kong, Taïwan…).

Ecrit et publié avant la crise du Covid-19, ce livre détecte néanmoins, déjà, une faiblesse chinoise potentielle dans le rôle omniprésent et rigide du PCC, peut-être incompatible avec une diplomatie souple, adaptable à une nouvelle scène mondiale traversées de nombreux soubresauts issus des sociétés civiles. La crise sanitaire actuelle rebat encore les cartes. La Chine, point de départ de l’épidémie, fait l’objet d’une défiance internationale et lutte pour retrouver un statut de modèle. Y parviendra-t-elle ? La tension croît avec les Etats-Unis et même avec leurs alliés européens, sur un vaste ensemble de sujets (Hong Kong, Huawei, le Xinjiang, la Mer de Chine du Sud…). Le debt trap chinois en Afrique est montré du doigt. les crispations du régime aussi. A l’heure où les observateurs se perdent en conjectures et où beaucoup d’analyses oscillent entre les deux extrêmes des « panda-kissers » et du « China bashing », le regard avisé d’Alice Ekman n’en est que plus précieux.


In memoriam : BCH Andy Fila (14e RISLP)

Le mamouth (Blog) - Fri, 31/07/2020 - 21:27
Le brigadier-chef Andy Fila (25 ans) était originaire de Cormeilles en Parisis. Il a servi au 14e RISLPPlus d'infos »
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Un militaire de Barkhane tué par une explosion à N'Djamena

Le mamouth (Blog) - Fri, 31/07/2020 - 21:17
Un 46e militaire Français est mort au Sahel, ce matin. Le brigadier-chef Andy Fila du 14e RISLP a Plus d'infos »
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Ils partirent une vingtaine...

Le mamouth (Blog) - Fri, 31/07/2020 - 11:11
Le très sélectif stage des nageurs de combat, considéré comme un des plus durs, sinon le plus dur en Plus d'infos »
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Le Hamburg dans l’opération Irini courant août

Bruxelles2 - Thu, 30/07/2020 - 18:30

(B2) C’est désormais officiel. La frégate Hamburg va rejoindre l’opération de contrôle de l’embargo sur les armes EUNAVFOR Med Irini

L’intérêt de cette frégate, sa capacité d’observation à l’aide de son radar multifonctions APAR (crédit : Bundeswehr / Sandra Elbern)

Cela ne surprendra pas les lecteurs fidèles de B2 à qui nous avions déjà annoncé ce départ (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort).

Départ le 4 août, pour 4 mois et demi

La frégate qui porte le numéro de coque F-220 partira de la base navale de Heppenser Groden, à Wilhemhaven, mardi (4 août) annonce la marine allemande. À bord, deux hélicoptères et une unité d’abordage du bataillon maritime (Seebataillons). Durée de la mission : 4 mois et demi. Le retour est attendu juste avant Noël, le 20 décembre.

La pleine capacité opérationnelle atteinte

Cela permettra à l’opération européenne d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle, juste quelques jours avant la réunion informelle des ministres de la Défense de l’UE, la dernière semaine d’août, à Berlin. Il aura fallu cependant près de cinq mois à l’opération pour atteindre cette maturité.

Une capacité de surveillance sur une zone de 400 km

Cette frégate de la classe Sachsen est un navire polyvalent conçu pour l’escorte comme le contrôle maritime. Avec son radar SMART-L, d’une portée de plus de 400 km, capable de détecter plus de 1000 cibles simultanément, il peut surveiller un vaste espace aérien. Son système informatique permet de traiter toutes les données provenant des radars et autres capteurs ainsi que les informations des navires alliés.

Une mission sous l’influence du coronavirus

Le capitaine de frégate Jan Fitschen (42 ans), qui commande le navire, est bien conscient de la difficulté de la tâche qui l’attend. Une mission dont « la préparation, comme le déroulement, est placée sous le signe de Corona ». Les marins ont été mis dans une quarantaine spéciale pendant les deux premières semaines de transit, comprenant deux tests au Covid-19. Les escales portuaires seront aussi sensiblement différentes. Il se peut que les marins ne touchent pas terre avant leur retour à Wilhemhaven.

(NGV)

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Perle et Suffren : où en sont les sous-marins français?

Blog Secret Défense - Thu, 30/07/2020 - 11:12
Les causes et les conséquences de l’incendie du SNA ne sont toujours pas connues. Le Suffren de nouvelle génération poursuit ses essais avec succès, désormais en Méditerranée.
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Le dernier train des OGX

Le mamouth (Blog) - Thu, 30/07/2020 - 10:59
Ancien chef de corps du 126e RI, le général de brigade Jérôme Goisque est nommé chef d'état-major Plus d'infos »
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Corymbe, une mission à double facette (cap. vaisseau Tranchant – PHA Tonnerre)

Bruxelles2 - Thu, 30/07/2020 - 07:42

(B2) Avant la pause estivale, j’ai choisi de donner la parole au commandant du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant, qui vient de boucler une présence dans le golfe de Guinée

Le CV Tranchant à bord du PHA Tonnerre (crédit : Marine nationale)

Déclenchée début juin, cette mission est désormais un classique pour la marine nationale. Depuis 1990, un bâtiment est présent dans la zone (1). Cette fois, avec des conditions d’exécution un peu différentes, compte-tenu de la crise du Covid-19.

Corymbe, c’est une mission à multiples facettes en fait ?

— On peut le dire. Notre présence a deux volets. Premièrement, assurer la sécurité des intérêts stratégiques français. Nous réalisons des patrouilles du fond du golfe de Guinée, dans la zone où nos opérateurs industriels sont présents, en interaction avec les forces françaises prépositionnées en Côte d’Ivoire et au Gabon. C’est un volet purement national. Deuxièmement, nous venons en appui aux marines du Golfe (Sénégal, Côté d’Ivoire, Bénin, Togo, Nigeria et Gabon). Nous faisons des patrouilles en commun ou effectuons des vols à leur profit avec notre hélicoptère de bord Caïman (2) pour surveiller la zone économique exclusive, ou lutter contre la piraterie et contre la pêche illégale. Nous faisons des entraînements conjoints et procédons à de multiples échanges.

Cette collaboration est un point important ?

— Bien sûr. Cela permet de partager l’appréciation de la situation. Ensuite le fait que la marine française soit présente régulièrement nous donne de la crédibilité, nous permet de tisser des liens fraternels assez intimes avec ces marines de manière à nous parler comme de vrais frères d’armes.

La crise du Covid-19 a-t-elle entraîné une modification du cours de la mission ?

— En effet. Cette mission a connu des modalités inédites avec six semaines de mer, en quasi autonomie. Nous avons fait juste deux escales de ravitaillement en gasoil à Dakar. Mais sans ravitaillement en vivres, ni en eau [Le Tonnerre est équipé pour produire sa propre eau potable]. C’était exigeant pour les équipages. Mais nous avons réussi à trouver des modalités, pour faire face à la fatigue induite par ces conditions.

Ce n’est pas la première fois que vous êtes dans la zone. La septième si j’ai bien compté. Quelle leçon en tirez-vous ?

— C’est ma septième mission en zone Corymbe. Il y a ici une densité en mer et une grande diversité des acteurs. Entre les pêcheurs locaux, les pêcheurs plus hauturiers, souvent asiatiques, la présence des plate-formes pétrolières, sans oublier les acteurs de la sécurité, privés ou étatiques, on voit bien ici la maritimisation du monde. Il y a énormément de monde sur l’eau. En vingt ans, j’ai pu assister à la densification des activités, avec du coup une évolution de la sécurité, liée à l’augmentation de ces activités, licites ou illicites.

Les marines locales sont-elles en état, à même de contrer cette menace ?

— Je ne porterai pas de jugement sur l’état des marines. Ce que je vois c’est qu’elles produisent des effets opérationnels. Elles ont déjà des capacités et montent en puissance. Elles naviguent, patrouillent, interviennent. Sur le plan du partage de l’information, le processus [de Yaoundé] produit de l’effet. Maintenant, l’intervention maritime reste un enjeu de taille. Il reste toujours des axes d’effort.

La crise du coronavirus a-t-elle aussi fait évoluer les modes d’action des pirates et bandits de mer ?

— La chute du cours de pétrole a produit une évolution du mode d’action des pirates, comme géographique. Le détournement de pétrole (bunkering) devenant moins rentable dans le golfe du Nigeria, ils se sont tournés vers la prise d’otages, lucratif avec les rançons. Les bunkerings étaient auparavant très concentrés dans les zones pétrolières. Mais cette activité d’otages se produit hors de ces zones, beaucoup plus loin des côtes. Ce qui augmente les zones à risque. Il faudra veiller à l’avenir si cette évolution persiste.

Ces attaques restent plutôt violentes, comparé avec ce qui se produit en Afrique de l’Est ?

— Le caractère très violent des actes pirates dans cette zone persiste. Cela n’a pas changé. Ce ne sont pas des pêcheurs reconvertis comme en Somalie. Ici, ce sont des organisations criminelles, organisées dans cet objectif, dont c’est le revenu principal, avec un impératif de résultat. Ce sont des attaques rapides. Ils montent à bord très vite, repartent avec des otages choisis très vite aussi, pour réintégrer leurs bases cachées [d’où ils négocient le versement d’une rançon]. Ils sont armés, avec des capacités d’autodéfense et d’agression importantes. Cela nous oblige à adapter nos modes : l’attaque étant rapide, il faut agir rapidement.

Vous êtes intervenus ?

— À chaque fois que nous avons pu apporter un appui, nous l’avons fait. Nous avons ainsi pu observer [à distance] trois attaques pirates (3). Toutes trois ont débouché sur des prises d’otages. Pour deux sur trois, nous étions trop loin pour intervenir. Une était davantage à portée. Nous avons déployé notre hélicoptère Caïman pour permettre le pistage de tous les navires à proximité. Les informations ont été transmises aux marines partenaires pour leur permettre d’agir. Nous nous sommes ensuite approchés du navire piraté, pour réconforter les marins, voir s’il y avait des blessés, recueillir les informations. C’est toujours utile pour connaître les modalités d’action des pirates.

Après Corymbe, quel est votre programme ?

— Retour à Toulon, où nous serons en alerte en métropole. En fin année, le navire connaitra un arrêt technique. Et l’année prochaine (2021), nous assurerons la mission ‘Jeanne d’arc’ de formation des jeunes officiers…

(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)

Entretien réalisé le 11 juillet 2020, par téléphone alors que le PHA Tonnerre était dans le Golfe de Guinée, par une mer plutôt forte. Le navire est rentré au port le 17 juillet.

Le volet ‘coopération’ de la mission

La mission Corymbe a débuté par des entraînements conjoints avec les éléments français au Sénégal (EFS) et la marine sénégalaise. Fin juin, il s’est d’abord entraîné avec le patrouilleur ivoirien L’Emergence la lagune d’Abidjan, puis, dans le golfe de Biafra, avec les forces gabonaises avec, à la clé, entraînement amphibie, plongée et exercice anti-piraterie. L’hélicoptère Caïman a patrouillé ensuite à la demande du Nigéria et du Bénin pour repérer des navires. Après une seconde escale logistique à Dakar, sur le chemin du retour, le Tonnerre a mené un exercice de tenue de situation « surface » et un treuillage avec le patrouilleur sénégalais Fouladou. Au total, plus de 16.000 nautiques parcourus par le navire et 63 heures de vol pour l’hélicoptère Caïman, dont 12 missions de surveillance maritime.

  1. La France déploie au moins une fois par an dans la zone un grand navire amphibie ou porte-avions hélicoptères (Tonnerre, Mistral…).
  2. L’usage de l’hélicoptère a un gros avantage : augmenter l’allonge du navire. L’autonomie assez importante du Caïman lui permet d’intervenir dans un rayon de 100 nautiques environ (avec une demi-heure sur place et le trajet retour). Il est surtout doté d’un radar de veille surface « très performant » qui permet le recueil d’images de jour comme de nuit.
  3. Il y a un système de déclenchement d’alerte, à la fois sur radio VHF et satellite (doublée sur plusieurs fréquences). Cela permet à la fois aux navires publics d’intervenir comme aux navires marchands d’être informés et de se prémunir d’une attaque. Les centres de coordination mondiale sont aussi informés (via satellite), permettant de répercuter l’information sur tous les autres navires.

Lire aussi sur le sujet :

Et notre dossier Mica Center :

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Le Carnival Fantasy échoué à Aliaga

MeretMarine.com - Wed, 29/07/2020 - 23:30

Après les Monarch et Sovereign, ce fut au tour le 28 juillet du paquebot Carnival Fantasy d’être échoué sur la plage d’Aliaga, en Turquie, où il va être déconstruit. Premier d’une série de huit navires construit à Helsinki, en Finlande, pour la compagnie américaine Carnival Cruise Line, il était en service depuis 1990 et est prématurément envoyé à la démolition en raison de la crise liée au coronavirus.

 

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Le SNA Suffren a rejoint sa base de Toulon

MeretMarine.com - Wed, 29/07/2020 - 18:18

Avec une journée d’avance sur le planning initialement fixé, le nouveau sous-marin nucléaire d’attaque de la Marine nationale est arrivé mardi 28 juillet dans la base navale de Toulon. Le Suffren est allé s’amarrer dans la darse Missiessy, où stationnent les SNA français.

 

Le Suffren entrant dans la petite rade de Toulon le 28 juillet (© FRANCIS JACQUOT)

 

@ FRANCIS JACQUOT

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@ JEAN-CLAUDE BELLONNE

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Le préfet Stéphane Bouillon nommé SGDSN

Blog Secret Défense - Wed, 29/07/2020 - 16:53
(Actualisé)
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Hors plan de relance, le budget des armées devrait à nouveau augmenter de 1,7 milliard d’euros en 2021

Zone militaire - Wed, 29/07/2020 - 14:29

La baisse d’activité liée aux mesures prises pour contenir l’épidémie de covid-19 a évidemment fait plonger les indicateurs économiques, avec des rentrées fiscales en chute libre et des dépenses publiques en fortes hausse. Dans ce contexte, la question de savoir si les dépenses militaires allaient être affectées s’est rapidement posée. Certains, comme, l’ex-général David Barno...

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Thales a lancé la production du radar Ground Fire, qui va doper la capacité antimissile de l’armée de l’Air

Zone militaire - Wed, 29/07/2020 - 11:01

Actuellement, le système de défense aérienne Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], mis en oeuvre par l’armée de l’Air et de l’Espace [sous l’appellation « Mamba »], repose sur le missile intercepteur Aster 30 Block 1 ainsi que sur le radar Arabel qui, permettant une poursuite jusqu’à 120 km, peut être déployé en 45 minutes. Afin d’accroître...

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L’Ifremer entre au capital de Forssea Robotics

MeretMarine.com - Wed, 29/07/2020 - 09:20

L’entreprise de robotique sous-marine Forssea Robotics développe des véhicules autonomes télé-opérés et des caméras intelligentes pour le secteur maritime. Elle annonce la prise de participation de l’Institut français pour la recherche et l’exploitation de la mer (Ifremer) à son capital. A travers ce partenariat, Forssea veut accélérer sa diversification dans les secteurs des énergies marines renouvelables et de l’exploration scientifique. L’Ifremer marque ainsi  à nouveau son ambition de devenir un moteur de l’innovation pour l’économie bleue.

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Airbus : le drone VSR700 réalise son premier vol libre

MeretMarine.com - Wed, 29/07/2020 - 09:14

Airbus Helicopters a annoncé le 28 juillet que le prototype de son nouveau drone aérien, le VSR700, avait réalisé son premier vol libre. D’une durée de 10 minutes, ce test s’est déroulé sur le site d’essais situé près d’Aix-en-Provence, où se trouve la société Guimbal Hélicoptères, dont le modèle Cabri G2 sert de base au développement de cet engin, qui a réalisé son premier vol en novembre 2019.

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François lambert quitte le GICAN pour rejoindre le cabinet de la ministre de la Mer

MeretMarine.com - Wed, 29/07/2020 - 00:01

Nommée le lundi 6 juillet Ministre de la Mer au sein du Gouvernement, Mme Annick GIRARDIN a désigné M. François LAMBERT, Délégué Général du Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN) pour le poste de Directeur adjoint de son cabinet. L’intérim à la délégation générale du Groupement est assuré par M. Jean-Marie DUMON, Délégué à la Défense et à la Sécurité.

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