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Afrique

Didier Deschamps réagit après la retraite internationale de Varane

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:41
Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps est le premier à réagir à l’annonce de la retraite internationale de Raphaël Varane.

Didier Deschamps voit l’un de ses grands cadres tirer sa révérence. Raphaël Varane a mis fin à son parcours en équipe de France. Le sélectionneur national a réagi à cette annonce sur le site officiel de la FFF :

« Raphaël m’a appelé il y a quelques jours pour m’expliquer qu’il souhaitait mettre un terme à sa carrière internationale. C’est un garçon intelligent, qui sait prendre le temps de la réflexion, peser le pour et le contre avant de trancher. Sans entrer dans le détail de notre échange, Raphaël estime être arrivé au bout de son aventure avec l’Équipe de France. J’ai vécu une situation un peu similaire à la sienne, je comprends ses arguments et respecte sa décision même si elle peut sembler regrettable au regard de tout ce qu’il a pu faire avec la sélection jusqu’à la Coupe du monde durant laquelle il s’est comporté, de bout en bout, comme le leader que l’on connaît. Bien évidemment, je ne peux pas tourner cette page sans une certaine émotion, compte tenu des liens que nous avons tissés depuis août 2012. Comme Hugo Lloris, il aura été, sauf blessure, de toutes mes listes. »

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TRIBUNAL DE LA COMMUNE I: LE » MULTIPLICATEUR » DE BILLETS » DENKORO » A COMPARU, HIER, DEVANT LE JUGE

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:35
L’affaire Dramane Doumbia dit  » Denkoro « , multiplicateur d’argent, était au rôle du Tribunal de la Commune I, hier, mercredi. Le prévenu Dramane Doumbia dit  » Denkoro  » et Aboubacar Haïdara ont comparu pour des faits d »‘escroquerie et de complicité commis par le biais de tours de sorcellerie, de magie et de charlatanisme « , selon le rôle affiché à l’entrée de la juridiction.

 

C’est dans une salle pleine comme un œuf que le jugement devait avoir lieu, mais le dossier a été renvoyé par le juge pour le 15 février prochain, pour un débat de fond. C’était en présence des prévenus Dramane Doumbia dit  » Denkoro » et Aboubacar Haïdara.

Au sortir de la salle, l’un des avocats a relevé que son « client a été victime d’une mauvaise campagne de communication « . En attendant le réquisitoire du parquet et l’intervention des plaignants, prévus pour le 16 février prochain.

Rappelons que Dramane Doumbia dit  » Denkoro  » a été arrêté dimanche 16 octobre 2022, aux environs de 4 heures, au niveau du Terrain  » CSK « . Il était à bord de son véhicule Toyota V6, couleur blanche. Arrestation intervenue après trois mois de recherche et de filature, par l’équipe du Commissaire principal, Yaya Niambélé, à la tête du Commissariat de Sotuba.

O. BARRY

Source: l’Indépendant

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Diplomatie : « Soft Power » : Le pas hésitant de Bamako après la sortie d’une « inconnue» ?

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:29
La rentrée diplomatique a ouvert ses portes à Ségou pour la toute première fois le 21 janvier 2023, sous le thème : « Faire de la culture un outil d’influence au service de l’action extérieure ». A cette occasion, le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, vitrine de la diplomatie malienne, a brossé les nouvelles orientations du Mali dans ses relations avec le reste du monde. Si la culture y prend une large place, les autorités maliennes entendent se tourner vers le « Soft Power » dans leurs approches avec les partenaires. Cependant, peu après la nouvelle qui a réjoui plus d’un, une sortie inattendue contre notre pays a été faite au conseil de sécurité des Nations Unies. En effet, une « personne » étrangère à la délégation malienne a pris la parole au nom de la société civile du Mali qui elle-même ignore l’existence de son organisation. Chose qui amène Bamako à réfléchir, voire à être regardant, avant de se positionner pour un « soft power ».

«Le gouvernement renforce progressivement la dimension soft power », a indiqué le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop lors de la rentrée diplomatique délocalisée pour la toute première fois à Ségou. Les autorités mettent l’accent sur la dynamisation du dialogue et de l’échange avec les partenaires. Ainsi, tout porte à croire que le Mali se fixe une nouvelle orientation plus souple, qui ouvre la voie à des partenariats guidés par le sens du dialogue. Cette décision mérite d’être saluée, puisqu’elle permet à notre pays de sortir de ce qui a été assimilé à une guerre diplomatique avec certains partenaires.

Le « Soft power » ou diplomatie souple dans le jargon des relations internationales est indispensable dans un monde où aucun pays seul ne saurait prétendre avancer. La variation stratégique de nos partenaires, notamment de la France à la Russie, en est l’illustration.

Le Mali comme n’importe quel autre pays, a besoin de coopérer, de dialoguer, il a besoin de l’autre ou des autres, pourvu que l’intérêt supérieur des populations guide les relations. Ce qui est une très bonne disposition pour le pays et salué par les vigilants analystes de la scène diplomatique. Poussé à l’isolement par ses partenaires, le Mali a besoin de se retrouver dans le concert des nations. La visite du président de l’Union africaine, Moussa Mahamat Faki à Bamako, vient renforcer cette nécessité de renouer avec les autres, notamment les voisins immédiats.

Beaucoup d’eau a coulé sur le pont, notamment les sanctions infligées au Mali. Il faudrait donc baliser, voire débroussailler le terrain de la coopération qui se trouve en mauvaise posture ou miné par la défiance et même la méfiance des uns envers les autres.  La sortie d’une compatriote, invitée surprise du dernier conseil de sécurité de l’ONU, du nom de Aminata Dicko, membre de la société civile malienne, qui a tenu un discours à contre-courant, vient toutefois semer la zizanie et renforcer la méfiance entre notre pays et certains partenaires, au même moment où on ouvrait la porte à un climat plus prolifique du côté malien. Utopie d’un haut degré, devant laquelle le ministre des affaires étrangères du Mali lui-même s’est perdu. Abdoulaye Diop était étonné du discours tenu par « cette personne » selon ses mots, au nom de la société civile malienne.

Une surprise au mauvais moment

Alors que le Mali annonçait à Ségou sa nouvelle disposition d’être en phase avec le reste du monde en mettant balle à terre, peu après, voilà une grosse surprise qui risque de freiner l’élan de Bamako, qui a été critiqué d’être timoré dans les efforts pour établir le dialogue avec les partenaires. Mais voilà un autre rebondissement qui risque de renforcer la méfiance de Bamako, vis-à-vis de certains partenaires, en général du conseil de sécurité en particulier.

Pour renforcer et renouer le dialogue et la coopération, il faudra tout d’abord rétablir la confiance entre les partenaires. De sorte que, sur le cahier de charges, l’on soit au même niveau de lecture et éviter qu’entre partenaires, pendant qu’une partie lit le recto, l’autre partie ne soit occupée à modifier le verso de la même page. Le doute et la méfiance étant ennemis de tout partenariat, il faudrait que les pays et les parties soient au même degré d’information, notamment quant aux intervenants qui doivent prendre la parole au nom d’un pays comme le Mali, qui clame sa souveraineté retrouvée.  Les autorités de la transition doivent faire la lumière sur cette affaire, s’il s’avère que le Mali ne reconnait pas l’organisation de la société civile à laquelle elle appartient. Cela, pour montrer à la face du monde que le Mali ne laisse plus les grandes nations prendre la parole en son nom, encore moins des personnes physiques de surcroît inconnues.

Ousmane Tangara

Le Challenger

 

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Mali : Les accusations de l’ONU sont une faible tentative de discréditer les succès des FAMa

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:15
Le 31 janvier 2023, un communiqué de presse « Mali : des experts de l’ONU appellent à une enquête indépendante sur d’éventuels crimes internationaux commis par les forces gouvernementales et le groupe Wagner » par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a été publié.

Le communiqué parle des « exécutions horribles, charniers, torture, viols et violences sexuelles, vols, détentions arbitraires et disparitions forcées par les forces armées maliennes et leurs alliés » fictifs, seules les Nations Unies l’ont vu.

L’ONU est en contradiction avec ses déclarations, comme ils l’ont dit dans ce rapport du 27/01/2023 que « les cas de violations des droits de l’homme dans le centre et le nord de la République du Mali, qui sont les zones les plus importantes du opération antiterroriste, ont diminué de 58 % ».

L’ONU est-elle devenue une calomnie dans le but d’accuser les forces armées de malienne et ses alliés militaires et de discréditer Moscou ? Ou y a-t-il d’autres raisons et motifs à cela?

En réponse, le gouvernement malien avait présenté une explication détaillée des mesures prises pour prévenir les cas de violations des droits de l’homme, dans le texte du mémorandum de la République du Mali sur le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies indiquant que :

Les recrues se voient proposer des programmes d’éducation aux droits de l’homme (y compris avec l’appui des Nations Unies) commençant par une formation générale de base, en plus d’organiser des cours de formation préalable au déploiement sur les théâtres de guerre.

Un détachement de gendarmerie de campagne est systématiquement rattaché à chaque groupe tactique afin de veiller au respect de ces principes.

Les autorités maliennes ont également déclaré que l’armée faisait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger ses citoyens des attaques terroristes et non l’inverse, et ne visait aucune partie autre que les groupes armés et terroristes.

Les Nations Unies, comme nous l’avons vu auparavant en Libye, en Syrie et au République Centrafricaine, essaient toujours de défendre les intérêts des États-Unis et de l’Occident, surtout si ces derniers ont perdu leurs intérêts dans ces régions.

Les Nations unies aspirent également, avec le soutien occidental, à renverser le gouvernement d’Asimi Goita et à monter le peuple malien contre son armée, qui continue vaillamment d’éliminer les terroristes dans plusieurs régions du pays.

L’armée malienne a récemment prouvé qu’elle méritait des éloges après des mois d’opérations réussies contre les djihadistes et les terroristes, et comme l’a déclaré le ministère malien de la Défense, l’armée continuera à mener à bien ses missions et à nettoyer le pays des criminels et des assassins, quel qu’ilsoit le coût, malgré ce qu’on dit à Washington ou à Paris.

 

 

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Le ministre allemand de la Défense remet en cause le déploiement de ses troupes au Mali

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:14

– Dans une déclaration accordée à la presse locale, Boris Pistorius, estime qu’il s’agit d’une perte de temps et d’argent.

La présence des militaires allemands au Mali « est une perte de temps et d’argent, notamment pour les militaires qui mettent en péril leur vie loin de leurs familles et de leurs amis », a déclaré, mercredi, Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense.

Boris Pistorius s’exprimait dans une interview accordée au quotidien « Süddeutsche Zeitung ».

Selon le journal, le nouveau ministre allemand de la Défense entend se rendre dans les prochaines semaines au Mali, afin de visiter les troupes de la Bundeswehr stationnées dans le pays.

Pistorius a annoncé son voyage au Mali lors d’une visite au centre de commandement des opérations extérieures de l’armée allemande, à Potsdam, affirme la même source.

Dans cette interview parue dans la « Süddeutsche Zeitung », le ministre allemand de la Défense a déclaré « Rester au Mali jusqu’en mai 2024 n’est absolument pas pertinent dans les conditions actuelles ».

L’Allemagne avait décidé en novembre 2022 de retirer ses troupes du Mali avant le mois de mai 2024, mettant ainsi fin à leur engagement au sein de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et de La mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM).

Dès février 2022, Christine Lambrecht, ex-ministre allemande de la Défense, avait annoncé dans un communiqué « que son pays ne voyait aucune raison de maintenir ses troupes au Mali si le pays retardait les élections présidentielle et législatives de quatre à cinq ans ».

« Si les élections sont reportées de quatre ou cinq ans, il n’y aura aucune raison de poursuivre l’engagement allemand », déclarait Christine Lambrecht.

Pour le nouveau ministre de la Défense, Boris Pistorius, « les soldats de son pays sont désormais incapables de mener leur mission, dès l’instant où ils ne peuvent pas quitter leur camp, ou simplement se déplacer dans un périmètre limité, puisque les drones sont interdits de vol ».

Il a, en outre, souligné que « cette mission est une perte de temps et d’argent notamment pour les militaires qui mettent en péril leur vie loin de leurs familles et de leurs amis », avant de préciser que la dernière fois qu’un drone a volé c’était avant le début de cette année.

Entrée en fonction, il y a seulement 12 jours, le nouveau ministre allemand de Défense a émis des réserves à propos de la capacité des forces allemandes à honorer leurs engagements dans le cadre de la mission des Nations unies de stabilisation au Mali (Minusma) qui fait face depuis 2012 à une grave crise multidimensionnelle.

Elle avait affirmé que la présence des forces de son pays au Mali jusqu’au mois de mai 2024 était conditionnée à leur capacité à remplir leur mission et à l’organisation d’élections dans le pays en février 2024, un engagement pris par l’armée pour rendre le pouvoir aux civils.

Pour rappel, l’ancienne ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht avait présenté sa démission le 16 janvier 2023. Elle était acculée par les médias et l’opinion publique suite à une série de faux-pas.

1100 soldats du contingent Allemand (environ 1100 soldats) sont déployés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) qui compte plus de 15 mille hommes.

Mali

AA / Bamako / Amarana Maiga

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Bruno Clément-Bollée : Fini l’Afrique dominée, place à l’Afrique souveraine

Maliactu - Thu, 02/02/2023 - 16:12
La France doit prendre conscience que la situation en Afrique a changé et que l’époque où ses méthodes et ses projets prévalaient est révolue, expose le général de corps d’armée. Un changement est impératif.

Il y a quatre ans, j’expliquais dans les colonnes de ce journal [Le Monde du 5 novembre 2019] qu’en Afrique, des signes montraient clairement que nous changions d’époque et qu’il serait de notre intérêt d’en tenir compte sous peine d’y rencontrer de sérieuses difficultés. Décalée, notre approche exaspérait nos partenaires africains, qui finiraient par recourir à d’autres solutions. Bref, nous n’étions pas incontournables ; or l’intérêt partagé nous commandait de rester présents. Je recommandais de revisiter notre regard, notre rapport à l’autre, nos modes d’action et l’image que nous projetions sur le continent. Depuis, sur le terrain, les événements se précipitent, et ne m’ont hélas pas donné tort.

« L’Afrique aux Africains », si je pressentais à l’époque l’importance du message, j’étais loin d’en mesurer alors toute sa profondeur. Elle est colossale !

Sur le plan historique, nous sommes tout simplement en train de changer d’époque, passant d’une Afrique dominée à une Afrique souveraine. Cela se déroule sous nos yeux, mais peu le comprennent : nous refermons en ce moment une très longue période, démarrée avec la colonisation, de domination marquée et ininterrompue du continent par des acteurs extérieurs.

Trois phases ponctuent cette période de l’Afrique dominée. La colonisation d’abord, période relativement courte – à peine soixante années –, mais aux effets très lourds. L’histoire africaine est confisquée ; le continent n’est plus maître de son destin, sommé d’intégrer l’histoire des colonisateurs. L’Afrique des empires et des royaumes est effacée au profit d’une organisation méthodique et rationnelle imposée de l’extérieur et gérée par les nouveaux occupants. Premier traumatisme, majeur.

Lors des indépendances, l’Afrique doit intégrer deux notions fort éloignées des réalités prévalant avant la colonisation : une organisation sous forme d’Etat et la mise en place de frontières formelles. De plus, à la même époque, la planète fait l’expérience de la guerre froide, placée sous l’étrange et terrible équilibre de la terreur imposée par les deux grands. L’Afrique indépendante éprouve alors une sous-traitance de cette guerre où les grands s’affrontent par pays africains interposés. Une fois encore, l’Afrique vit l’histoire des autres sur son propre sol. Deuxième traumatisme, cuisant.

A la fin de la guerre froide, en 1990, l’Afrique récupère son destin, enfin. Mais dans un monde de plus en plus interdépendant, des conditions contraignantes lui sont d’emblée signifiées quant aux aides à son développement. A La Baule [lors du 16e sommet franco-africain], les pays apprennent qu’ils ne seront aidés qu’à l’aune du degré de démocratie qu’ils auront intégré dans leur système politique. A bon entendeur, salut ! Le monde et ses règles sont encore pensés et imposés par l’Occident. Troisième traumatisme, humiliant.

Mais durant cette dernière période, la mondialisation a fait son chemin ; la jeunesse africaine, notamment, s’est connectée. Une prise de conscience profonde s’est progressivement affirmée. Et l’Occident n’a pas perçu que les traumatismes accumulés ont fini par éveiller les esprits, secouer les torpeurs, libérer les énergies. Fini, l’Afrique dominée, place à l’Afrique souveraine et son message bruyamment martelé : l’Afrique aux Africains !

UN MOUVEMENT PLANÉTAIRE

Dans sa temporalité, le mouvement est irréversible. L’Afrique est souveraine et le restera. La jeune garde africaine s’en est fait le chantre, elle ne baissera pas les bras. Partout, le rejet de notre approche, de nos méthodes, de nos projets commence à se faire sentir. La France, en première ligne, prend aujourd’hui le message en pleine figure au Mali, en République centrafricaine, et même au Burkina Faso. Elle paie sa surexposition, fruit de l’histoire partagée et de maladresses répétées. Mais l’avertissement ne s’adresse pas qu’à elle : c’est l’Occident dominateur la vraie cible. L’Afrique rejette la gestion du continent par l’Occident, qui depuis toujours fixe les règles, et d’abord à son avantage. En cela, l’Afrique est précurseur d’un mouvement planétaire. Le milliard d’Occidentaux est désormais sommé de réviser son rapport avec les sept autres milliards d’humains.

Dans ses modalités d’expression, le message est violent et livré de façon expéditive. Au Mali et en République centrafricaine, ce fut spectaculaire, soudain et rapide. Mais attention, les drapeaux français, onusiens et autres brûlés dans plusieurs capitales africaines sont les signes qu’ailleurs aussi on se prépare. Nous changeons d’époque, il faut l’admettre. La propagande extérieure très active et nos maladresses ne sont pas les causes du mouvement, au mieux elles contribuent à l’accélérer. Attention, nous pourrions bientôt avoir des surprises au Sénégal, au Congo, au Cameroun…

Les conséquences de ce mouvement montrent que le principe de souveraineté s’applique déjà dans beaucoup de domaines. En matière de gouvernance, plusieurs pays ont déjà pris leurs distances avec la démocratie de type occidental et ses valeurs qui ne font plus recette. Autocratie, dictature, captation illégale et parfois violente du pouvoir, succession familiale, révision de Constitution… affolent les chancelleries occidentales, mais se multiplient.

Les changements dans les choix des partenaires sont déjà une réalité. Chine, Inde, Brésil, Turquie, Russie, la liste s’allonge. Pour certains, le choix assumé, voire revendiqué, du recours au mercenariat est mis en avant comme une sorte de défi lancé aux partenaires traditionnels.

Dans le domaine du développement, l’exaspération provoquée par les échecs répétés de notre approche est à son comble. Notre aide publique, centralisée à l’excès, à connotation de dépendance, a fini par accoucher d’un système qui raisonne en termes de « décaissements » quand l’autre parti souhaiterait entendre « projets ». Les autres solutions qui laissent davantage l’initiative sont donc logiquement préférées.

Le système monétaire pose aussi question. La polémique actuelle sur le franc CFA est dévastatrice en termes d’image pour la France. Symbole même de dépendance, le sigle CFA engendre crispation et colère, jugé provocateur par les temps qui courent. Les économistes africains recherchent là encore la souveraineté. La République centrafricaine, qui a choisi d’appuyer son système monétaire sur la cryptomonnaie, trouve là aussi une façon à elle de clamer haut et fort son indépendance !

En matière sécuritaire, le système est en pleine refondation. Au Mali, centre emblématique de notre engagement militaire, les maladresses répétées à Paris et localement ont progressivement terni notre image et accéléré la prise de conscience d’une insupportable dépendance sécuritaire. L’histoire s’est mal terminée. Mais notons que, depuis ce départ, une force interafricaine est en gestation : l’initiative d’Accra [lancée dans la capitale du Ghana par les pays du Golfe pour lutter contre la menace djihadiste] est le fruit d’une concertation entre pays africains concernés. Elle est dans l’air du temps, et tentera de rétablir la situation : depuis longtemps, les vrais experts soulignent que seuls les Sahéliens régleront la situation au Sahel.

Pour autant, chacun sait bien que la seule affirmation de la souveraineté retrouvée ne suffira pas à relever l’immense défi qui attend le continent. Et c’est bien là qu’il est urgent et impératif de provoquer une autre prise de conscience, celle de l’Occident.

Alors, que faire ? Le message du continent doit d’abord être bien compris. Il dit clairement que les Africains gèrent désormais l’Afrique. Cela signifie : leurs décisions, pour leurs solutions, à leurs conditions. Mais ce message comporte aussi un nondit : il ne sera pas possible de relever le défi seul. En creux, le message ne ferme pas la porte aux partenaires extérieurs, y compris l’Occident, mais dans l’objectif d’accompagner des solutions africaines et non pour imposer les leurs. L’intérêt général commande que l’Afrique gagne. L’Occident doit y rester ; trop d’intérêts sont en jeu. Mais poursuivre notre relation avec l’Afrique commande alors cinq exigences.

CAUSES IRRÉPROCHABLES

L’humilité doit nous conduire à écouter et à bien comprendre le message lancé. Admettre la vérité de l’autre, l’intégrer dans notre approche et donc changer notre logiciel de compréhension, voilà le défi.

La confiance doit être rétablie entre partenaires, et c’est à nous d’impulser ce mouvement. Il s’agit de faire confiance aux initiatives de l’autre, puis de les accompagner et non d’imposer les nôtres. Cela n’exclue pas une forme de contrôle, demandé par les Africains, mais qui ne doit pas être mené de façon humiliante.

La générosité est un impératif. Il ne s’agit pas d’altruisme : l’intérêt de l’autre est aussi le nôtre. L’échelle de notre aide est à repenser ; la logique de la pincée de sel n’est pas la bonne. L’exemple de l’Ukraine montre que nous savons aider massivement : c’est la condition pour que l’Afrique gagne.

La patience est nécessaire, car il faut viser le temps long. Viser une aide massive sur une génération ne doit pas nous effrayer si nous considérons que nos destins sont liés. Il n’y a pas d’autre choix.

La cohérence, enfin, doit éclairer notre politique. Le régime du deux poids deux mesures nous discrédite en profondeur et durablement. Les causes soutenues doivent être irréprochables, comme les régimes, et ne pas se contredire.

La France est aujourd’hui en mauvaise posture sur le continent africain. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Pourtant, ses intérêts y sont multiples. Ils commandent une réaction impérative, urgente et adaptée pour ne pas se faire débarquer du continent. Le constat est posé, l’analyse montre bien que derrière son rejet, c’est celui de l’Occident qui est aussi en jeu. A nous de comprendre toute la profondeur du message adressé. A nous d’avoir le courage d’une vraie remise en question et l’audace de faire des propositions innovantes, efficaces et adaptées.

Au moment où la France montre qu’elle sait faire des choix courageux pour remettre son outil de défense en concordance avec l’évolution du paysage sécuritaire mondial, l’annonce au printemps prochain du nouveau dispositif militaire français en Afrique sera un premier signe attendu pour savoir si le message « l’Afrique aux Africains » a été bien entendu et compris. C’est un impératif.

Bruno Clément-Bollée est général de corps d’armée (2s), ex-commandant des Forces françaises en Côte d’Ivoire et de l’opération « Licorne ». Il a été directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère de l’Europe et des affaires étrangères

Source : Le Monde – no24280 du vendredi 27 janvier 2023.

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Alors que se tient actuellement la rencontre de haut niveau tant attendue entre Madrid et Rabat, une nouvelle attaque commise en Espagne par un ressortissant marocain remet sur la table les questions sécuritaires et terroristes, sur fond d’instrumentalisation politique.
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L’UGTT lance un nouveau Quartet, Kaïs Saïed riposte

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RD Congo : le "vibrant appel" du pape François devant les "atrocités" perpétrées dans l'Est

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« Colonialisme économique » et « atrocités dans l’Est », le pape François s’indigne en RDC

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