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Afrique

La France organise son impunité

Survie - Sun, 01/11/2015 - 00:00
Les gouvernements successifs font tout pour que leurs livraisons d'armes contraires au droit international passent hors des radars de la justice. Un projet loi relatif à la violation des embargos attend toujours d'être programmé à l'Assemblée. « Les exportations constituent chaque jour un peu plus des relais de croissance importants pour nos entreprises. » se félicite Jean-Yves Le Drian, dans le dernier rapport au Parlement sur les exportations d'armes. Fort de ses résultats (8,2 milliards d'euros de (...) - 250 - octobre 2015 / , ,
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Finie l'omerta ?

Survie - Sun, 01/11/2015 - 00:00
Nono Théophile du Collectif Mémoire 60 réagit à la promesse du président français de déclassification des archives sur la guerre de décolonisation. Pouvez-vous brièvement présenter le Collectif Mémoire 60 ? Le CM60 est une association créée à Bafoussam en octobre 2009 par des militants politiques pour faire valoir le devoir de mémoire envers la lutte indépendantiste occultée de l'UPC. « 60 » cristallise cette date de l'histoire du Cameroun en tant qu'année de « l'indépendance ». Je suis un des trois (...) - 249 - septembre 2015 / , , ,
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L'Afrique Réelle n°71 - Novembre 2015

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - Fri, 30/10/2015 - 14:22
Sommaire  Actualité :Algérie : Saïd Bouteflika se prépare-t-il à succéder à son frère ?
Economie :Afrique : l'impasse économique
Dossier :Islam et islamisme en Afrique sud saharienne
- L'islam africain traditionnel- Le wahhabisme à la conquête de l'Afrique- L’islam radical, nouvel horizon révolutionnaire africain- Pourquoi les Européens sont-ils désarmés face à l’islam révolutionnaire africain ?

Editorial de Bernard Lugan
Fin de règne à Alger
En Algérie, c'est une course pour la survie qui vient d'être engagée par la famille du président Bouteflika. Afin de neutraliser par avance toute contestation du président qu'elle voudrait se choisir, l'armée et les forces de sécurité sont actuellement épurées des cadres qui ne lui ont pas fait allégeance. La longue liste des suspects (voir la page 3 de la revue), vient encore de s'allonger avec la mise à la retraite de 12 généraux et de 2 colonels du DRS (les services spéciaux), ainsi que de 14 colonels de la justice militaire.Deux hommes exécutent la manoeuvre décidée par Saïd Bouteflika, le frère du président moribond. Le général Gaïd Salah, chef d'état-major et vice-ministre de la Défense est chargé d'épurer l'armée. Le général Tartag a, quant à lui, reçu pour mission de « nettoyer » le DRS de tous ceux qui pourraient avoir conservé des liens avec le général Mediene, leur ancien chef évincé le 13 septembre.
De 1999, date de l'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika à 2013, veille de l'actuelle crise pétrolière, l'Algérie a engrangé entre 800 et 1000 milliards de dollars de revenus tirés des hydrocarbures. Où est passée cette somme colossale ? Aucune industrie n'a été créée, aucun véritable développement agricole n'a été entrepris. La rue va donc demander des comptes.Or, ceux qui ont pillé le pays ont fait un pari : la nomenklatura élargie qui a profité de la manne des hydrocarbures n'a pas intérêt à pousser à la déstabilisation politique dont elle serait la première victime. Elle jouera donc la sécurité en se ralliant à celui que le clan Bouteflika aura désigné. Comme la situation régionale est hautement explosive et que l'Algérie est un maillon essentiel dans la lutte contre le terrorisme, les pays européens n'ont pas davantage intérêt à une explosion de l'Algérie, et c'est pourquoi ils entérineront ce choix.
Il n'est cependant pas certain que cela suffise à empêcher de graves évènements car, en raison de l'effondrement des cours du pétrole, l'Etat n'est plus en mesure d'acheter la paix sociale. Pour calmer la rue, le gouvernement a assuré qu'il ne toucherait pas aux subventions et il a construit un projet de budget 2016 basé sur un baril à 45 dollars[1]. Certes, mais selon la Banque mondiale et le FMI, pour éviter la faillite, l'Algérie a besoin d'un baril à plus de 100 dollars...
Les autorités ne cessent de faire remarquer que l'Algérie a déjà connu ce genre de situation, notamment en 1986, mais qu'elle a toujours réussi à se redresser. La comparaison est abusive car, entre 1986 et 2015, la population algérienne ayant doublé il y a  aujourd'hui deux fois plus d'hommes, de femmes et d'enfants à nourrir, à soigner et à vêtir ; or l'Algérie qui ne produit rien, achète tout à l'extérieur... Comment le fera-t-elle dans 18 mois quand ses 150 milliards de réserves de change auront disparu ? En 1986, les importations annuelles n'étaient en effet que de 6 milliards de dollars contre, officiellement, 60 milliards - et peut-être 80 ou 90 milliards - aujourd'hui. Quant aux subventions, elles atteignaient alors 10% du PIB contre plus de 30% aujourd'hui.
[1] Celui de 2015 l'était sur un baril à 60 dollars.
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Mascarade électorale au Congo-Brazzaville : de qui se moquent les autorités françaises ?

Survie - Tue, 27/10/2015 - 15:40
Les autorités congolaises ont annoncé dans la matinée les résultats officiels du référendum sur le changement de constitution organisé dimanche 25 octobre : près de 93% des voix en faveur des modifications de la Constitution, qui interdit actuellement au dictateur Sassou Nguesso de rester au pouvoir après 2016, et surtout un taux de participation de plus 72%. C'est ce dernier chiffre qui choque le plus, en totale contradiction avec le boycott massif qui a été observé sur le terrain dimanche. Selon (...) - Congo Brazzaville / , , , , , ,
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Arrestations politiques, silence diplomatique

Survie - Mon, 26/10/2015 - 00:00
Deux mois après la visite de François Hollande, le régime de Paul Biya fait à nouveau la démonstration de son autoritarisme. Pas de quoi gêner la diplomatie française. Paul Biya l'a assuré, à côté du président français, le 3 juillet à Yaoundé : il n'est « pas à la tête d'un État par la force », ajoutant un peu après que « la justice au Cameroun est totalement indépendante. Même s'il arrivait à l'exécutif de vouloir l'influencer, l'exécutif ne réussirait pas ». François Hollande, comme à son habitude lorsqu'il tente (...) - 250 - octobre 2015 / , , , ,
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Élection de pacotille en Côte d'Ivoire : la Françafrique n'a rien à craindre des urnes

Survie - Sat, 24/10/2015 - 15:22
À l'approche de l'élection présidentielle qui aura lieu dimanche, de nombreuses ONG dénoncent le harcèlement et les violences subies par les militants de l'opposition ivoirienne. Au delà du scrutin dont le scénario est trop bien ficelé, Survie dénonce la réinscription des relations franco-ivoiriennes dans le temps long de la Françafrique. La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW) et treize organisations ivoiriennes ont publié, ce 21 octobre, un communiqué de presse (...) - Côte d'Ivoire / , , , , ,
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La France a une responsabilité particulière au Congo-Brazzaville : l'Elysée doit annoncer la suspension de la coopération militaire !

Survie - Fri, 23/10/2015 - 13:30
Dans ses déclarations successives sur la situation au Congo , le président François Hollande condamne la violence mais reste dans une ambiguïté dangereuse en renvoyant à des consultations électorales transparentes et incontestables, un vœu pieu dans ce pays, sans condamner ce référendum sur une réforme constitutionnelle qui n'a rien de « consensuelle » ou même demander son report comme l'ont fait les Etats-Unis. Pour Thomas Noirot, de l'association Survie, « L'Elysée tourne autour du pot en rappelant une (...) - Congo Brazzaville / , , , , , , ,
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Congo-Brazzaville : au lieu d'isoler le régime et de suspendre sa coopération militaire, la France accueille aujourd'hui un ministre de Sassou !

Survie - Wed, 21/10/2015 - 13:51
L'association Survie dénonce la réception au Quai d'Orsay du ministre des Affaires étrangères congolais ce mercredi 21 octobre et exhorte la France à suspendre sa coopération militaire avec un régime prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Au Congo-Brazzaville, le dictateur Denis Sassou Nguesso tente de passer en force en faisant modifier la Constitution pour pouvoir rester au pouvoir après 2016 . L'opposition appelait à bloquer le pays si Sassou Nguesso ne retirait pas son projet de referendum, prévu (...) - Congo Brazzaville / , , , , , ,
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Sassou franchit le pas

Survie - Mon, 19/10/2015 - 00:00
Crainte mais attendue depuis des mois, l'annonce est tombée : Sassou Nguesso convoque un référendum pour changer « sa » Constitution. Annoncée par la presse d'opposition dès la veille (zengamambu. com, 21 septembre), l'intervention préenregistrée du dictateur Denis Sassou Nguesso a été diffusée à la télévision congolaise le mardi 22 septembre : il y informait « son peuple », pourtant excédé par trente années cumulées de pouvoir du vieux général, de l'organisation prochaine d'un référendum sur la Constitution. (...) - 250 - octobre 2015 / , , , , ,
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Allons-nous intervenir en Libye au profit d’Al Qaïda et des Frères musulmans ?

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - Thu, 15/10/2015 - 13:55
En Libye, près de 300 kilomètres de littoral sont aux mains d’un Etat islamique que rien ne semble pouvoir arrêter. A partir de cette fenêtre sur la Méditerranée, des terroristes mêlés aux clandestins rebaptisés « migrants » s’infiltrent en Europe. Contrairement aux annonces de la presse internationale, les efforts désespérés de M. Bernardino Leon, Emissaire des Nations unies pour la Libye, et qui, depuis plus d’un an, cherche à obtenir un accord inter-Libyen, n’ont pas débouché sur une solution politico-militaire viable.
Face à cette situation plus que périlleuse pour notre sécurité, une opération militaire serait donc envisagée. Or, celle à laquelle pensent nos diplomates aurait pour résultat de donner le pouvoir à des islamistes aussi dangereux que ceux de l’Etat islamique… Comme en Syrie où, si le président Poutine n’avait pas sifflé la fin de la récréation, le Quai d’Orsay voulait faire remplacer le président Assad par de « gentils démocrates » salafistes. En Libye, ce serait au profit des Frères musulmans et d’Al-Qaïda (ou de ses diverticules) que nos forces pourraient être engagées. Comme elles le furent hier à l’avantage des musulmans de Bosnie et du Kosovo…
L’idée française serait en effet  de miser sur la cité-Etat de Misrata, fief des Frères musulmans et base avancée turque en Libye. Ses milices [1] sont certes parmi les plus opérationnelles du pays, mais elles sont détestées par la plupart des tribus de Tripolitaine et de Cyrénaïque. Intervenir en appui de Misrata permettrait peut-être de freiner les forces de l’Etat islamique, mais en nous aliénant les vraies forces vives du pays.Ce plan envisagerait également un renforcement de la coopération avec les islamistes de Tripoli qui reçoivent actuellement des renforts jihadistes acheminés par voie aérienne depuis la Turquie. Comme si, pressé en Syrie par la Russie, le président Erdogan voulait ouvrir un second front en Libye.
Or, et il importe de ne pas perdre de vue deux éléments essentiels : 

1) Comme notre ami-client égyptien est en guerre contre les Frères musulmans d’Egypte, l’arrivée au pouvoir de cette organisation en Libye ferait courir un danger mortel au régime du général Sissi.

2) Aucune intervention franco-européenne ne peut se faire sans, au moins, la neutralité de l’Algérie. Or, qui commande à Alger ? Les clans qui guettent la mort du président Bouteflika pour s’emparer du pouvoir ont en effet des positions contradictoires à ce sujet. Certains sont farouchement opposés à toute intervention étrangère, d’autres l’accepteraient sous certaines conditions, cependant  que ceux qui espèrent obtenir le soutien des islamistes feront tout pour torpiller une opération franco-européenne.
La réalité est donc cruelle. Ce n’est pourtant pas en la niant que nous avancerons. Face au chaos libyen il n’existe en effet pas de solution miracle qui permettrait de refermer les plaies ouvertes par MM. Sarkozy et BHL.La solution consisterait peut-être à « renverser la table » et à changer de paradigme en oubliant les « solutions électorales » et les constructions européo-centrées fondées sur les actuels acteurs libyens. Comme rien ne pourra se faire sans les tribus, c’est donc en partie sur ces dernières que toute opération viable devrait être fondée. Autrement, dans le théâtre d’ombres libyen, nos figurants politiques ne feront que traiter avec des figurants locaux.
Le problème de fond est que les alliances tribales sur lesquelles reposait l’ordre socio-politique libyen ont été éclatées par l’intervention franco-otanienne de 2011. Dans le vide alors créé se sont engouffrés des acteurs secondaires devenus artificiellement les maîtres du jeu. Qu’il s’agisse de Misrata, des islamistes de Tripoli et de Derna, puis ensuite de ceux de l’Etat islamique.Toute pacification de la Libye passe donc par :

1) Le rééquilibrage entre les vrais acteurs tribaux et ces acteurs secondaires devenus incontournables et qu’une intervention franco-européenne aboutirait à installer seuls au pouvoir.

2) La levée du mandat d’arrêt international lancé contre Saïf al-islam Kadhafi qui est le seul actuellement en situation de pouvoir reconstituer les alliances tribales libyennes (voir mon communiqué en date du 24 septembre 2015).
Très modestement, il faut bien voir que ce sont là des mesures de long terme. Or, dans l’immédiat, il est urgent de bloquer la progression de l’Etat islamique tout en coupant le flot migratoire partant essentiellement des zones tenues par ceux que nos diplomates considèrent déjà comme nos « alliés », à savoir les  islamistes de Tripoli et les Frères musulmans de Misrata…Alors, oui à une intervention, mais à la condition de ne pas la lancer à la légère.

Bernard Lugan
15/10/2015

[1] Ce sont elles qui lynchèrent le colonel Kadhafi.
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Survie soutient la Marche de la Dignité

Survie - Thu, 15/10/2015 - 11:07
Survie soutient la Marche de la Dignité. La Marche de la Dignité aura lieu le 31 octobre 2015. Elle partira de Barbès à 14h pour rejoindre la place de la Bastille. Rejoignez le mouvement ! Pour en savoir plus ou contacter les personnes qui sont à l'initiative de cette marche, rendez-vous sur la page Facebook de la Marche de la Dignité. L'Appel de la Marche de la Dignité En octobre 2005, étaient fauchées en Seine-Saint-Denis, les jeunes vies de deux clichois, une tragédie mettant en cause des (...) - Campagnes et mobilisation / , , ,
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Un ami qui vous veut du bien

Survie - Thu, 08/10/2015 - 17:19
Dans une interview publiée le 24/09 par La Voix du Faso, le général Emmanuel Beth, ancien ambassadeur de France au Burkina et proche de Diendéré, aujourd'hui reconverti dans le privé, s'est permis de donner du crédit aux revendications du RSP : « la situation actuelle au Burkina démontre une nouvelle fois qu'en politique on ne peut faire d'impasse sur l'essentiel : l'accès de tous (candidats et électeurs) aux élections », et de dénigrer l'exigence de justice de la société civile sur les crimes de l'ancien (...) - 250 - octobre 2015 / , ,
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Fin de partie

Survie - Thu, 08/10/2015 - 17:17
Dans sa chute, Diendéré a sans doute laissé ses amis militaires français bien en peine pour le remplacer, eux qui continuaient à voir en lui, malgré la chute de son mentor Compaoré, un élément prometteur, comme le rappelle Le Monde (24/09) : « Il aurait été un candidat idéal pour diriger une force sahélienne de lutte contre le terrorisme djihadiste, sûrement appuyé par la France où il dispose de nombreux relais dans les services de renseignements ». Au lieu de quoi, c'est lui qui vient d'être qualifié de « (...) - 250 - octobre 2015 / , , , , ,
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Drôle d'avocat

Survie - Thu, 08/10/2015 - 17:14
La justice burkinabè a déjà commencé à travailler sur l'établissement des responsabilités dans le putsch, en gelant les avoirs de 14 personnes et en menant plusieurs arrestations, notamment celle de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé. Il est défendu par plusieurs avocats, notamment le français Alexandre Varaut. Issu de l'extrême-droite, au sein du MPF de Philippe de Villiers, proche des réseaux de Charles Pasqua, l'avocat est aujourd'hui dans les premiers cercles (...) - 250 - octobre 2015 / , , ,
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Putsch raté en pays insoumis

Survie - Thu, 08/10/2015 - 10:50
Vestiges du régime de Compaoré, la garde présidentielle et le général Diendéré ont tenté de prendre le pouvoir, moins d'un an après l'insurrection qui a chassé le dictateur. Ils ont échoué face à la résistance massive des Burkinabè et d'une partie de l'armée. Les dirigeants africains ou français se sont positionnés à contretemps et parfois à contresens de la volonté populaire. Le 16 septembre, des membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) interrompent le conseil des ministres. C'est au moins la (...) - 250 - octobre 2015 / , , , , ,
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Les temps sont durs

Survie - Thu, 08/10/2015 - 10:36
C'est depuis le perron même de l'Élysée qu'Ali Bongo a dénoncé une tentative « d'humilier le Gabon », concernant l'interpellation en France de son directeur de cabinet, Maxent Accrombessi, véritable numéro 2 du régime. Celui-ci, soupçonné d'avoir touché des commissions occulte de la part du groupe français Marck (fabrication d'uniformes), avait été arrêté le 4 août dernier puis relâché pour raisons diplomatiques. Le président gabonais a remis le couvert quelques jours plus tard dans une interview à Jeune Afrique (...) - 250 - octobre 2015 / , , , ,
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L'Afrique Réelle N°70 - Octobre 2015

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - Sat, 03/10/2015 - 15:27
Sommaire   Actualité :- Algérie : une situation sans issue ?- Chine-Afrique, l’illusion se dissipe  Dossier Centrafrique :Quel bilan pour l'opération Sangaris ?
- Les spécificités du conflit centrafricain- Le déclenchement de la guerre- Les perspectives géopolitiques
Histoire :Quand les Arabes colonisaient les Berbères

Editorial de Bernard Lugan : Le retour au réel
Comme l'écrit Thomas Flichy dans un article intitulé « Géopolitique : retour aux règles du jeu »[1], les faux paradigmes d'hier ont volé en éclats cependant que les paradigmes prétendument désuets, se sont au contraire révélés opérants.C'est donc à un retour au réel que nous assistons. Obstinément nié depuis 1945 au nom d'une idéologie désincarnée, ce réel revient en force depuis l'éclatement des blocs à travers la renaissance de la vieille Russie, le retour de l'Iran, l'éveil de la Chine et de l'Inde.Aveugles à la perte du monopole intellectuel découlant de ce basculement géographique et géopolitique, les responsables « occidentaux » ont continué à vouloir régir le monde au nom de leurs vieilles lunes. Ils y ont même ajouté de nouveaux impératifs catégoriques comme la féminisation de la société et la place réservée aux minorités sexuelles. Sans voir que ces règles, applicables à eux-mêmes, soit à moins de 15% de la population mondiale, sont rejetées par 85% de l'humanité...
Prisonniers de leurs dogmes, autistes et sourds à la fois, ils sont désemparés quand le réel leur explose à la figure. Comme en Syrie où, au nom des « droits de l'homme », ils ont armé les pires fanatiques et mis à bas une société multi-confessionnelle. Or, voilà qu'après avoir parlé du président Assad comme d'un nouvel Hitler, acculés par les évidences, ils se préparent, toute honte bue, à discuter avec lui.
En Afrique, le mythe universaliste négateur des ethnies (lire des enracinements et des différences) a gravement mutilé le continent. N'est-on pas allé jusqu'au bout de l'absurde avec ces africanistes français (Jean-Pierre Chrétien, Catherine Coquery-Vidrovitch, Jean-Loup Amselle et leurs élèves), qui ont osé soutenir que les ethnies africaines étant des créations coloniales, elles devaient être écartées des grilles d'analyse politiques et géopolitiques. Or, ces errements intellectuels sont une insulte faite à l'Afrique car ils sous-entendent que les peuples africains ont tout reçu des colonisateurs, jusqu’à leur nom et leur identité. Avant la colonisation, le continent n'était-il donc peuplé que de masses indifférenciées ?Mais là encore, le réel est de retour et ces arrogantes prétentions universalistes n'apparaissent plus aujourd'hui que comme la butte témoin d'une pensée prisonnière d'impératifs idéologiques anachroniques car nés dans les années 1950.
L'exemple de la Libye est éloquent à cet égard. Désintégrée au nom des « droits de l'homme » et de la démocratie universelle, puis plongée dans un chaos sans nom, voilà qu'elle se tourne vers le réel pour sortir de l'abîme. Or, ce réel prend l'exact contre-pied des principes abstraits au nom desquels fut déclenchée la guerre contre le colonel Kadhafi : c'est celui des tribus dont on nous disait hier encore qu'elles appartenaient au passé.Le 14 septembre 2015, un coup de tonnerre a ainsi retenti dans le ciel serein des certitudes démocratiques européo centrées quand le Conseil suprême des tribus de Libye désigna Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, voilà donc un fils du défunt colonel seul habilité à parler au nom des vraies forces vives du pays... Contre les universalistes. Qu'ils soient islamistes ou démocrates.

[1] Thomas Flichy est professeur aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan et cet article est à paraître dans la revue Le Casoar.
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Un fils du colonel Kadhafi sera t-il le futur chef de l'Etat libyen ?

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - Thu, 24/09/2015 - 15:41
Le 14 septembre 2015, un coup de tonnerre a retenti dans le ciel serein des certitudes démocratiques européo centrées quand le Conseil suprême des tribus de Libye désigna Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, voilà donc un fils du défunt colonel seul habilité à parler au nom des vraies forces vives de Libye...Les abonnés à l'Afrique Réelle et les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris par cette nouvelle puisque, depuis 2012, je ne cesse d'écrire :
1) Que la pacification de la Libye ne pourra se faire qu'à partir des réalités tribales.2) Que le seul à pouvoir reconstituer l'alchimie tribale pulvérisée par l'intervention militaire de 2011, est Seif al-Islam que son père, le colonel Kadhafi, avait pressenti pour lui succéder, et qui est actuellement "détenu" par les milices de Zenten.
Mes analyses ne procédaient pas du fantasme, mais du seul réel qui est que :
1) En Libye, la grande constante historique est la faiblesse du pouvoir par rapport aux tribus. Au nombre de plusieurs dizaines, si toutefois nous ne comptons que les principales, mais de plusieurs centaines si nous  prenons en compte toutes leurs subdivisions, ces tribus sont groupées en çoff (alliances ou confédérations).
2) L'allégeance des tribus au pouvoir central n'est jamais acquise.
3) Les bases démographiques des groupes tribaux ont glissé vers les villes, mais les liens tribaux ne se sont pas distendus pour autant.
Le colonel Kadhafi fonda son pouvoir sur l'équilibre entre les trois grands çoff libyens, à savoir la confédération Sa'adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar  du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu. De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa'adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant donc à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa'adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l'ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne. Mais pour comprendre cela, encore faut-il se rattacher à la Tradition lyautéenne des "Affaires indigènes" et répudier l'approche universaliste des "cerveaux à noeud" du quai d'Orsay.
Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l'anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c'est ce qu'elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la "communauté internationale" que la solution passe par les tribus... Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d'un Etat islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam...
Le 12 octobre, avec son habituel sens de la clairvoyance, sa célèbre hauteur de vue et son immense connaissance du dossier, BHL expliquera certainement cette évolution de la situation libyenne aux auditeurs de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense nationale) devant lesquels il doit prononcer une conférence de "géopolitique". Il est en effet bon que les plus hauts cadres civils et militaires sélectionnés pour intégrer cet institut prestigieux, puissent écouter les analyses des experts les plus qualifiés...
NB : Au début du mois de novembre, aux éditions de l'Afrique Réelle, sortira mon livre intitulé "Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours" dans lequel, sur la longue durée, est mise en perspective la marqueterie tribale libyenne, clé de compréhension de la situation libyenne actuelle. Ce blog en rendra compte.
Bernard Lugan24/09/2015
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Egypte: au Caire, des milliers d’appartements vides et des pauvres mal logés

Maliactu - Wed, 23/09/2015 - 10:38
Ahmed et Mohamed, deux frères, ont la trentaine. Mariés, avec des enfants, ces Egyptiens habitent cependant toujours chez leur mère car leur maigre salaire ne leur permet pas de se payer l’un des innombrables appartements vides du Caire. Dans leur quartier pauvre du centre de la capitale, les immeubles décrépis et surpeuplés s’alignent le long […]
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Procès Habré: un ancien décrit la documentation de l'intérieur

RFI /Afrique - Wed, 23/09/2015 - 10:11
A Dakar, le procès d'Hissène Habré fait une pause à partir de ce mercredi soir, en raison de la célébration de la fête de la Tabaski (Aïd el-Kebir). Il ne reprendra que lundi prochain. Mardi 22 septembre a débuté un témoignage très attendu, celui d’un ancien agent de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique. Bandjim Bandoum décrit de l'intérieur le système de répression.
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