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Syrie : Dossier

OPÉRATIONS / MISSIONS RÉCENTES EN SYRIE

Relations de l'UE avec la Syrie

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25 Septembre 2015

HISTOIRE - CHRONOLOGIE

Le croissant fertile :
- Mesopotamie (> Irak, 500.000 km2)
- Provincia Syria, Bilad-as-Sam (> Grande-Syrie, 250-330.000 km2)
- Egypte


Le Croissant fertile - Source de l'image : https://ysengrimus.files.wordpress.com/2014/08/croissant-fertile.png

Syrie sous l'Empire ottoman (1516-1918)
La Syrie ottomane fait référence au Levant sans l'Empire ottoman entre 1516 et 1918. La Syrie au cours de l'ère ottomane incluait la Syrie, le Liban, Israël, la Cisjordanie, la Bande de Gaza, la Jordanie et des parties de l'Irak et de la Turquie.
La Syrie était divisée en 2 eyalets : Damas et Alep, comprenant chacun plusieurs subdivisions, appelées Sanyak.

- 24 août 1516 : La bataille de Marj Dabiq, appelée aussi bataille de Mercidabik par les Turcs, est une bataille entre les Mamelouks et les Ottomans qui s'est déroulée à 44 km au nord d'Alep (Syrie) et qui a marqué la suprématie des Ottomans.
Sur le plan militaire, l'usage des armes à feu et de l'artillerie devient la règle dans les batailles.
Sur le plan politique, la suprématie ottomane est affirmée, la Syrie et l'Égypte font désormais partie de l'empire.
Sur le plan religieux, le califat abbasside est aboli et Selim Ier instaure le califat ottoman qui perdurera jusqu'en 1924.
- 1633 : Insurrection d'Al-Ma'ni dans l'Eyalet de Damas
- 1831 : Sous la direction de son fils Ibrahim Pacha, les armées de Méhémet-Ali s'emparèrent de la Palestine et de la Syrie, et s'approchèrent jusqu'à quelques jours de marche de Constantinople. Le 21 décembre 1832, une armée égyptienne de 15 000 hommes vainquit l'armée turque de 100 000 hommes durant la bataille de Konya. Une intervention diplomatique franco-britannique conduisit à une solution négociée :
- 4 mai 1833 : La convention de Kütahya met fin à la Première Guerre égypto-ottomane. L'empire ottoman de Mahmoud II cède le Vilayet de Syrie et la ville d'Adana. Les forces égyptiennes de Méhémet Ali s'engagent à se retirer de l'Anatolie.
- 1900 : Le Vilayet de Damas comprend 62,180 km2 et 1 million d`habitants.

Vilayet Damascus
Vilayet Aleppo
Vilayet Beirut
Vilayet Dayr-az-Zawr


La Syrie (Vilayet de Damas) comme partie de l`Empire ottomane en 1900 - Source de l'image :

Premier partage de la "Grande-Syrie" en 4 en 1920 :
- Syrie (français) : la Grande-Syrie agrandie par la vallée d`Euphrate (le triangle : Mari - Jarabulus /ancien Karkemish/ - fleuve Tigre) mais diminuée par le Liban, la Palestine et la Jordanie
- Liban (français)
- Palestine (anglais)
- Jordanie (Transjordan, anglais)


La Syrie en 1920, (la "Grande-Syrie" en rouge) - Source de l'image :

Deuxième partage de la "Petite-Syrie" en 4 en 1920 :
- Etat d`Alep (capitale : Alep)
> avec la région d`Alexandretta (5500 km2, 400.000 habitants majoritairement arabe et non turc) région perdue par la Syrie en faveur de la Turquie en 1939
- Etat de Damas (capitale : Damas)
- Etat des Drouzes / Djebel Drouze (capitale : Souëida)
- Territoire des Alaouites / Djebel Alauit (capitale : Lattaquié)


La Syrie en 1920 : Le mandat français - Source de l'image :

Alexandretta
la Syrie perd la région d`Alexandretta (5500 km2) en faveur de la Turquie

(...)

République syrienne (1930-1958 ; 1961-1963)
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- 1936 : En France, l'arrivée au pouvoir du Front populaire est rendu possible l'envoi à Paris d'une délégation nationaliste. Les négociations entre le gouvernement français et les nationalistes s'est conclué >
- le 22 décembre 1936 sur un traité d'indépendance (accord Viénot) de la Syrie dans un délai de cinq ans en échange de divers avantages politiques, économiques et militaires. Le traité a été ratifié par le parlement syrien à l'unanimité, mais ne passera pas devant le parlement français, le gouvernement prévoyait déjà un rejet du Sénat. Le traité a été définitivement enterré en 1938 devant l'imminence d'une guerre contre l'Allemagne.
- 1939 : pour s'assurer de la neutralité de la Turquie dans la deuxième guerre mondiale, les Français ont cédé le Sandjak d'Alexandrette au gouvernement kémaliste.
- juin 1941 : les Britanniques et les Français libres entrent en Syrie et au Liban et, après une violente campagne militaire, concluent un armistice avec les troupes françaises. Avec l'aide britannique, les deux territoires passent sous le contrôle des Forces françaises libres (FFL) et le Haut-commissariat devient par la même occasion la délégation générale de la France libre au Proche-Orient.
- 8 juin 1941 : le général Catroux, chef des Forces françaises libres (FFL) en Orient a proclamé solennellement l'indépendance de la Syrie et du Liban, ainsi que la fin du mandat au Levant. Mais le pays est resté encore dans les faits, sous domination française.
- 1943 : Michel Aflak (un chrétien orthodoxe) et Salah ad-Din al-Bitar (un sunnite) ont fondé le Parti de la renaissance arabe (Hizb al-Ba'ath al-Arabi); le Parti Baas.

Première présidence de Shukri al-Kuwatli (1943-1949)
- 1943 : Shukri al-Kuwatli a été élu comme premier président de la république.
- 1945 : l'affrontement entre Français et Syriens est proche. Le Baath a créé des équipes de "Jihad nationale" dont le rôle est de mobiliser les bases populaires contre l'autorité française.
- 29 mai 1945 : Après dix jours de manifestations ininterrompues, les Français, sous l'ordre du général Oliva-Roget bombardent Damas pendant 36 heures d'affilée. Les morts et les blessés se comptent par centaines. Une partie de la ville est détruite par ce bombardement dont le parlement syrien. La Grande-Bretagne demande l'arrêt des combats et intervient le 1er juin pour faire cesser la répression. Durant le mois de juillet, le commandement de l'armée passe aux mains des Syriens.
- 17 avril 1946 : Shukri a obtenu le retrait définitif des troupes françaises. Le dernier soldat étranger quitte la Syrie.
- 1948 : La Syrie prend part à la première guerre contre l'établissement de l'État d'Israël. La défaite subie engendre l'instabilité politique.
- mars 1949 : Shukri al-Kuwatli a été renversé par un coup d'État militaire de Husni al-Zaim. Ce coup d'État est suivi par d'autres, alimentés par l'opposition entre une faction pro-irakienne de l'armée et une autre faction pro-égyptienne.

Période intérimaire (1949-1955)
Le 30 mars 1949, Husni al-Zaim accomplit un coup d'État et destitue Shukri al-Kuwatli, alors président de la république. Le 14 août 1949, Sami al-Hinnawi renverse Husni al-Zaim et le fait exécuter. Le 15 août 1949, Hachem al-Atassi est nommé chef de l'État. En décembre 1949, Adib Chichakli renverse Sami al-Hinnawi. Le 3 décembre 1951, Hachem al-Atassi démissionne de son poste et fut remplacé par Fawzi Selu. Le 11 juillet 1953, Fawzi Selu est démis de ses fonctions par Adib Chichakli qui devint président. Le 25 février 1954, Adib Chichakli est victime d'un coup d'État qui rétablit Hachem al-Atassi. En septembre 1955, ce dernier démissionne pour raisons de santé et des élections libres sont organisées.

Deuxième présidence de Shukri al-Kuwatli (1955-)
- 1955 : après le retour de la démocratie, Shukri al-Kuwatli est de nouveau élu président, un poste à l'époque largement honorifique.
- février 1958 : Sous l'influence des pro-égyptiens, le président a signé l'union avec l'Égypte de Nasser.
> R.A.U.: République arabe unie (1958-1961)

Le Parti Baas prend le pouvoir (1963-)
-1963 : Après la chute de la RAU les conservateurs ont repris le pouvoir jusqu'au coup d'État de 1963, à partir duquel le Parti Baas syrien s'est assuré le gouvernement du pays, en s'adaptant aux évolutions politiques.
- 1966 : un premier gouvernement «modéré» est renversé par une faction du parti Baas pro-soviétique et extrémiste,
- 1967 : une guerre désastreuse contre Israël, la Guerre des Six Jours.

Le régime de Hafez el-Assad (1970-2000)
Le régime a trouvé un soutien essentiel dans la minorité alaouite, dont Hafez el-Assad a placé des membres à de nombreux postes clés de l'appareil d'État. Le régime s' est caractérisé ainsi par l'emprise qu'il exerce sur la vie sociale et politique, interdisant toute opposition et réprimant avec violence toute contestation.
- La libéralisation progressive de l’économie est engagée, tandis que le nouveau régime, consacré par la Constitution de 1973, tente de rompre l’isolement diplomatique du pays.
- 1973 - la guerre du Kippour : La politique étrangère de Hafez el-Assad est structurée par le conflit entre la Syrie et Israël – conflit antérieur à la prise de pouvoir de Assad, et qui a continué après sa mort. La Syrie a joué un rôle majeur dans la guerre du Kippour qui a été présentée par le régime comme une importante victoire patriotique, quoique son bilan soit extrêmement nuancé. Après une faible avancée sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967), l'armée syrienne connaît d'importantes pertes et doit reculer devant une contre-attaque israélienne. Toutefois, la Syrie regagne, in fine, des territoires sur le tracé de 1967, grâce aux négociations de paix, dirigées par Henry Kissinger. La volonté de reconquête de l'intégralité du plateau du Golan n'a pas cessé, par la suite, d'être un des axes centraux de la politique de Hafez el-Assad. Il a respecté, toutefois, la ligne de cessez-le-feu placée sous le contrôle des Nations unies. Assad choisit, en effet, une politique indirecte de pression sur Israël, à travers le soutien à divers mouvements arabes, hostiles à l'État juif, qu'il a clientélisés. Ainsi, il soutient le Hezbollah au Liban, durant l'invasion de ce pays par Israël. Il apporte, de même, son soutien à de nombreux groupes palestiniens, comme le Hamas. Assad refuse de reconnaître l'existence d'Israël, officiellement qualifié d'« entité sioniste ».
- 1975 - guerre civile libanaise : Au Liban, craignant de perdre le pouvoir présidentiel qui était réservé aux chrétiens de rite maronite depuis le Pacte de 1943, les leaders des milices chrétiennes Camille Chamoun et Pierre Gemayel lancent un appel à l'armée syrienne, pour mettre un terme à cette guerre fratricide. Le président syrien, qui soufflait sur les braises de la guerre du Liban, en soutenant tour à tour les différents belligérants, y voit l'occasion d'installer ses troupes au pays du Cèdre, avant-poste de sa lutte contre Israël. Ce sera le début de la mainmise syrienne sur le Liban, qui durera jusqu'à la révolution du Cèdre en 2005.
- 1982 : L'écrasement militaire du soulèvement des fondamentalistes sunnites, les Frères musulmans, dans la ville de Hama est l'épisode le plus marquant de la répression religieuse.
- 1991 : Après la chute de l'URSS, le président a compris que l'équilibre des forces avait été transformé en faveur des États-Unis, et de son principal allié dans la région, Israël. Il a accepté alors, pressé par les États-Unis, de s'engager dans des négociations avec Israël, qui ont échoué.
- 1996 : Assad a obtenu du président français, Jacques Chirac que les dossiers de l'occupation israélienne au Liban et au Golan soient liés, et que la France fasse pression en ce sens sur l'État hébreu.

Le régime de Bachar el-Assad (2000-2007, 2007-)

- mai 2001, il a accueilli le pape Jean-Paul II et a prononcé un discours à Damas dans lequel il a critiqué Israël, il dit notamment :
« Nous constatons que la justice est bafouée : les territoires sont occupés au Liban, au Golan et en Palestine. Nous les entendons massacrer les principes de l’égalité lorsqu’ils disent que Dieu a créé un peuple meilleur que les autres [...] Ils violent les lieux sacrés, ils tentent de tuer tous les principes des religions célestes avec la même mentalité par laquelle fut trahi puis torturé le Christ et de la même manière qu'ils ont essayé de trahir et tuer le prophète Mahomet. »
- juin 2001 : Il a commencé le retrait des forces d'occupation syriennes au Liban, sous la pression internationale. Le gros des forces syriennes s’était retiré de Beyrouth et de sa région, et un nouveau retrait des forces de la capitale et du Metn avait eu lieu en avril 2002.
- 2003 : Assad s'est opposé à l'invasion de l'Irak par l'armée américaine, en utilisant le siège de la Syrie au conseil de sécurité de l'ONU en dépit de l'animosité qui existait alors entre les régimes syrien et irakien. Avec l'assassinat du Premier ministre libanais, Rafiq Hariri, et l'hébergement supposé de militants palestiniens en Syrie, il s'attire les foudres de Washington et de Paris.
- février 2005 : L'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafiq Hariri, a provoqué la colère d'une large partie de la population libanaise, les accusations se focalisant rapidement sur les services secrets syriens.
- mars 2005 : Assad a abouti à un troisième redéploiement des troupes syriennes, lancé en mars 2005. Le retrait complet du territoire libanais est effectué à la fin avril 2005.
- 30 décembre 2005 : Le vice-président Abdel Halim Khaddam a annoncé sa démission de son poste le dans une interview à la chaîne Al-Arabiya à Dubaï et s' est réfugié à Paris avec sa famille. En janvier 2006, il y a accusé Bachar el-Assad d'avoir menacé Rafiq Hariri quelques mois avant son assassinat, ainsi que d'être l'une des têtes d'un système mafieux s'étendant à la Syrie et au Liban.
- 27 mai 2007 : Assad a été reconduit à la présidence de la République par 97,62 % des suffrages exprimés lors du référendum présidentiel.
- 13-14 juillet 2008 : Partisan du projet de Nicolas Sarkozy pour instituer une Union pour la Méditerranée, Bachar el-Assad est devenu un partenaire indispensable à la réussite du projet. Il a participé au sommet à Paris et a été invité au défilé militaire du 14 juillet aux côtés des autres chefs d'États signataires de l'accord. Sa présence à la tribune officielle a provoqué une controverse.

Dans le monde arabe, Bachar el-Assad a repris de bonnes relations avec l'OLP et a essayé d'en établir avec des États arabes conservateurs, tout en se tenant garant de l'agenda nationaliste arabe de la Syrie.

La guerre en Syrie (2011-)
( Remarque : La guerre en Syrie depuis 2011 n'est pas une guerre civile, même si certains éléments des anciens opposants du régime y sont impliqués pour nous le faire croire. Les ennemies du président sont armés et financés surtout par les Etats-Unis /CIA/ et la Turquie, y compris plusieurs membres de l'Al-Kaïda. Le Front Al-Noosra a été la branche d'Al-Kaïda en Syrie avant de rompre avec Al-Kaïda et devenir membre du Daesh, Etat islamique /ISIS, ISIL/. )
- 15-16 mars 2011 : à Damas, rassemblements sous le slogan pour "une Syrie sans tyrannie". Plusieurs manifestations contre le pouvoir sont ensuite violemment réprimées à Damas et Deraa (Sud). Le régime dénonce une "rébellion armée de groupes salafistes".
- 21 avril 2011 : levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. Des dizaines de morts dès le lendemain. La contestation s'étend et se radicalise avec des appels à la chute du régime.
- 30 juillet 2011 : le colonel Riad al-Assaad, déserteur réfugié en Turquie, annonce la création de l'Armée syrienne libre (ASL) pour combattre le régime.
- 18 août 2011 : Barack Obama et ses alliés occidentaux appellent Assad à partir. Série de sanctions internationales depuis contre le régime et contre des dirigeants des Gardiens de la révolution iraniens accusés de l'aider à mater la contestation.
- 2 octobre 2011 : création du Conseil national syrien (CNS, opposition) en Turquie (!)
- 12 novembre 2011 : la Ligue arabe suspend la Syrie, après plusieurs tentatives de médiations infructueuses
- 16 février 2012 : Malgré l'opposition de la Chine et de la Russie, l'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution qui condamne la répression en Syrie.
- 1er mars 2012 : l'armée prend le contrôle de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (centre), après des semaines de siège.
- 2 avril 2012 : Bachar al-Assad a accepté le plan de sortie de crise proposé par l'émissaire Koffi Annan, mais a posé ses conditions. Le plan restera lettre morte.
- 16 juin 2012 : les observateurs de l'ONU, chargés de surveiller un cessez-le-feu complètement ignoré, ont suspendu leurs opérations.
- 17 juillet 2012 : les rebelles lancent la bataille de la "libération" de Damas mais sont repoussés par une contre-offensive de l'armée. Depuis, celle-ci ne cesse de repousser les tentatives des rebelles d'entrer dans Damas et bombarde par air et à l'artillerie lourde les poches de résistance à la périphérie.
- 19 juillet 2012 : troisième véto russo-chinois à l'ONU à une résolution menaçant le régime de sanctions.
- 23 juillet 2012 : le régime syrien reconnaît être en possession d'armes chimiques et menace de les employer en cas d'agression extérieure. La nouvelle inquiète particulièrement Israël.
- 28 juillet 2012 : l'armée lance l'assaut sur Alep (nord), deuxième ville du pays.
- 25 septembre 2012: le nombre de réfugiés syriens ne cesse d'augmenter, l'organisation Save the Children attire l’attention sur la situation des enfants syriens victimes de tortures.
- 11 novembre 2012 : Ahmad Moaz al-Khatib élu président de la nouvelle Coalition nationale de l'opposition, incluant le CNS.
- 22 décembre 2012 : l'Otan annonce avoir détecté de nouveaux tirs de missiles Scud par le régime.
- 4 janvier 2013 : le Haut Commissariat de l'ONU aux Droits de l'Homme publie un bilan des victimes du conflit syrien: 60.000 morts au moins depuis mars 2011.
- 6 janvier 2013 : Bachar al-Assad a proposé un plan "politique" impliquant son maintien au pouvoir. L'opposition exige son départ comme préalable à toute solution.
- 26 janvier 2013 : l'Otan a annoncé que ses premiers missiles Patriot à la frontière syro-turque sont opérationnels.
- 22 février 2013 : au moins 83 morts dans un attentat à Damas. Une série d'attentats meurtriers ont frappé ces derniers mois le pays, revendiqués pour la plupart par le Front jihadiste Al-Nosra, placé par Washington sur sa liste des "organisations terroristes".
- 25 février 2013 : le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem affirme pour le première fois que le régime est prêt au dialogue avec les rebelles armés.
- 28 février 2013 : Washington annonce pour la première fois des aides directes non létales à la rébellion.
- 6 mars 2013 : des rebelles capturent 21 observateurs philippins de l'ONU sur le Golan. Le même jour, la ville de Raqa passe sous contrôle rebelle, c'est la première ville "libérée". Les rebelles ont avancé dans le Nord et l'Est, alors que l'armée se maintient à Damas, dans le centre et l'Ouest. Le cap du million de réfugiés est passé, selon l'ONU.
- 18 mars 2013 : l'opposition syrienne réunie à Istanbul se dote d'un Premier ministre, Ghassan Hitto.
- 21 mars 2013 : l'ONU annonce qu'elle va ouvrir une enquête sur les soupçons de recours aux armes chimiques par les rebelles et par l'armée du régime, le Suédois Ake Sellstrom dirige l'équipe d'experts.
- 25 avril 2013 : les Etats-Unis reconnaissent que le régime a probablement utilisé des armes chimiques contre les rebelles, ce que dément Damas.
- 3 et 5 mai 2013 : Israël mène deux frappes aériennes en 48 heures en Syrie, l'objectif est d'empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais.
- 5 mai 2013 : Carla Del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, affirme que les enquêteurs des Nations unies ont réuni des témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international.
- 6 mai 2013 : la Commission d'enquête internationale, mandatée par l'ONU, affirme qu'elle "n'a pas obtenu les résultats permettant de conclure que des armes chimiques avaient été utilisées par les parties au conflit".
- 11 mai 2013 : un double attentat fait 50 morts à Reyhanli en Turquie, ville proche de la Syrie. Ankara en attribue la responsabilité au régime de Damas qui dément toute implication.
- 20 mai 2013 : Le Hezbollah libanais, engagé aux côtés du régime de Bachar al-Assad, perd une trentaine de combattants à Qousseir, ville stratégique pour Damas comme pour les rebelles.
- 27 mai 2013 : L'UE décide de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens, mais aucun pays n'a l'intention d'en envoyer dans les deux prochains mois pour ne pas nuire à la conférence de paix de juin.
- 6 juin 2013 : Coup dur pour les rebelles syriens : après avoir repris la région stratégique de Qousseir, à la frontière avec le Liban, les forces de Bachar al-Assad s'emparent du seul point de passage sur le Golan sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël.
- 14 juin 2013 : Les Etats-Unis confirment les déclarations de la France concernant les preuves de l'usage de gaz sarin par le régime syrien. Pour Barack Obama, la "ligne rouge" est franchie. Washington se prépare (désormais officiellement et ouvertement) à armer les rebelles.
- 9 juillet 2013 : Moscou a affirmé avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin. La Maison blanche répond "n'avoir encore vu aucune preuve qui appuie cette affirmation".
- 23 août 2013: Ban Ki-moon, à l'instar de nombreux pays occidentaux et ONG, réclame que les inspecteurs de l'ONU actuellement en Syrie puissent enquêter, avertissant que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un "crime contre l'humanité".
- 29 août 2013 : Le parlement britannique rejette la motion du Premier ministre David Cameron sur une intervention militaire en Syrie.
- 30 août 2013 : sur la base d'un rapport des services de renseignement américains, l'administration Obama affirme avoir "la certitude" que le régime syrien est l'auteur des attaques de Damas, dont le bilan humain est estimé à 1.429 morts dont 426 enfants. Washington semble prêt à agir. Le gouvernement syrien dénonce des "mensonges sans fondement".
- 6 septembre 2013 : Douze pays présents au G20 appellent à une "réponse internationale forte", assurant que la responsabilité du régime dans l'attaque chimique est "clairement" établie.
- 8 septembre 2013 : Dans une interview à la chaîne américaine CBS, le président Assad nie avoir ordonné l'emploi d'armes chimiques.
- 9 septembre 2013: La Russie appelle la Syrie à mettre sous contrôle international ses armes chimiques et à les détruire. La Syrie a immédiatement "accueilli favorablement" cette proposition. Le chef de l'Armée syrienne libre, Sélim Idriss, a accusé le régime de Bachar al-Assad et son allié russe de mentir.
- 14 septembre 2013 : Accord russo-américain sur les armes chimiques, pour éviter une intervention militaire en Syrie.
- 19 septembre 2013 : Le régime de Bachar al-Assad donne une liste de ses sites de production et de stockage d'armes chimiques à Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), conformément à l'accord passé entre les Etats-Unis et la Russie.
- 25 au 30 septembre 2013 : Des enquêteurs de l'ONU se rendent à Damas, sur les sites où des armes chimiques ont peut-être été employées. Ils doivent rendre leur rapport avant la fin octobre.
- 27 septembre 2013 : Adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2118 sur les armes chimiques. Il s'agit de la première résolution Conseil de sécurité depuis le début du conflit en Syrie. Ce texte contraint le régime à détruire son arsenal chimique, sans cependant stipuler de sanctions automatiques en cas de manquement à ses engagements. Les éventuelles sanctions devront alors être adoptées dans un deuxième texte, qui pourrait encore être bloqué par la Russie, alliée du régime syrien.
- 1er octobre 2013 : Des spécialistes onusiens du démantèlement des armes chimiques se rendent à Damas pour enquête.
- (...)

PERSONNAGES CLES

Bachar el-Assad (بشار الاسد), alaouite
(1965-)
Bachar el-Assad est né le 11 septembre 1965 à Damas. Il est le deuxième fils de Hafez el-Assad. À l'âge de trois ans, il débute sa scolarité à Damas, dans l'École laïque, un établissement jouissant d'une grande réputation nationale. En raison de ses notes insuffisantes, il a quitté la « Laïque » pour terminer ses deux années de secondaire à l'école Le Frère (un lycée français). Contrairement à d'autres enfants de familles importantes, il est arrivé à l'école sans service de sécurité et préfère les voyages scolaires en bus, plutôt qu'un chauffeur privé.
En septembre 1982, Bachar el-Assad a été admis à l'université de Damas et a obtenu un diplôme en ophtalmologie en 1988. Il a effectué quatre années d'internat à l'hôpital militaire de Tishreen, dans la banlieue de Damas. Afin de poursuivre sa spécialisation, il est parti en 1992 pour Londres. Il a commencé sa résidence au Western Eye Hospital, faisant partie du St Mary's Hospital, dans le quartier de Marylebone. Plus tard, il a été accepté en tant qu'apprenti par le docteur Ed Schulenber au St Mary's Hospital. Ce dernier garde un bon souvenir de Bachar el-Assad qu'il qualifie de « gentil » et « sympathique ».
À Londres, Bachar el-Assad a vécu seul dans un appartement au sud de Hyde Park. Il y a découvert la liberté d'accès à Internet et de manière plus générale la haute technologie. Il y est rencontré sa future femme, Asma al-Akhras, une Britannico-Syrienne de confession sunnite et travaillant à la City pour JP Morgan.
A l'origine il a eu un faible intérêt pour la politique. Hafez el-Assad avait préparé son fils aîné, Bassel, à prendre sa succession à la tête du régime. À la mort de son fils aîné dans un accident de voiture en 1994, Hafez el-Assad fait alors appel à son fils cadet. Bachar a été contraint de revenir en Syrie où il est rentré à l'académie militaire de Homs. En 1999, il est devenu colonel. Il s'est rendu au Liban pour rendre une visite au président Émile Lahoud et, en novembre 1999, il a été reçu en tête-à-tête par le président Jacques Chirac à l'Élysée.
À la mort du président Hafez el-Assad en 2000, le Parlement a amendé la Constitution pour abaisser l'âge minimum de candidature à la présidentielle, qui a passé de 40 à 34 ans. Bachar el-Assad a été promu deux jours plus tard général en chef des forces armées syriennes par le vice-président Khaddam. Il a promu de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques en Syrie, et a été élu président de la République par un référendum qui s'est tenu le 10 juillet 2000, le peuple syrien voyant en lui un réformateur qui démocratiserait le pays.
À la suite de son élection, le régime se libéralisait timidement, ce qu'on appelle généralement le « Printemps de Damas ». Des centaines de prisonniers politiques ont retrouvé la liberté. Des forums regroupant des intellectuels parlant de la démocratisation de la Syrie et de la fin de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 ont vu le jour. Sous la pression de la vieille garde du régime, en particulier Khaddam qui craint l'« algérisation » de la Syrie, Assad a mis fin à ce mouvement libéral en déclarant qu'il est des limites à ne pas franchir. Il a fait arrêté des dizaines d'intellectuels.
Il est parfois décrit comme un président devant composer avec les membres les plus radicaux de l'administration de son père qui se placent toujours dans une optique de conflit armé avec Israël. Il a cependant réalisé quelques réformes économiques. La libéralisation économique du pays a été très limitée, l'interventionnisme de l'État reste extrêmement présent. Il s'inspire du modèle chinois en proclamant « les réformes économiques passent avant les réformes politiques ». De démocratie, il n'est plus question. En 2003, il explique que les opposants avaient « mal compris » les promesses de son discours d'investiture. Les sanctions économiques mises en place par les États-Unis compliquent la situation.

En dépit des relations tendues qu'a la Syrie avec Israël, le président Assad a demandé la reprise des négociations de paix pour la restitution du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967. Les États-Unis et Israël l'accusent, par ailleurs, de soutenir activement des groupes armés comme le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique.

Maher el-Assad (ماهر الأسد) alaouite
(1967-)
Il est un militaire syrien, frère cadet du président Bachar el-Assad et dernier fils de l'ancien président Hafez el-Assad. Il est à la tête de la garde républicaine en Syrie. Il est membre du comité central du Parti Baas syrien et un des conseillers proches de Bachar.

Farouk Al-Chareh (فاروق الشرع ), sunnite
(1938-)
Vice-président de Syrie chargé des Affaires étrangères et des médias depuis 2006.
Sunnite né à Mhardé, un village situé dans le gouvernorat de Deraa, au sein d'une famille originaire de Beni Yenni en Kabylie. Il a obtenu une licence de littérature anglaise à l'université de Damas en 1964. Il est devu ensuite directeur des bureaux de Londres de la Syrian Arab Airlines, la compagnie aérienne nationale, de 1963 à 1976 et profite de ce séjour pour décrocher un diplôme de droit international à l'université de Londres. Il a commencé une carrière diplomatique en 1977 en tant qu'ambassadeur à Rome, poste qu'il a occupé jusqu'en 1980.
Membre du comité central du parti Baas depuis le 8 mars 1963, il a été ministre d'État pour les Affaires extérieures de 1980 à 1986, ministre de l'Information par intérim pendant quatre mois, puis ministre des Affaires étrangères de 1984 à 2006, remplacé à cette date par Walid al-Mouallem. Chargé par Hafez el-Assad du suivi des négociations avec Israël lancées secrètement en 1991, il s'est fait remarquer à ce poste par sa violente diatribe à l'encontre du Premier ministre israélien Yitzhak Shamir lors de la conférence de paix de Madrid d'octobre 1991. D'une manière générale, il a la réputation d'être partisan d'une politique dure à l'égard du Liban et considéré comme un négociateur déterminé. En 2000, il a été nommé membre du commandement national du parti Baas par Bachar el-Assad.
En 2005, il est accusé « par un rapport de l'ONU d'avoir tenté d'"égarer" l'enquête internationale sur l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en fournissant de « fausses informations » aux enquêteurs ». En 2006, il a remplacé Abdel Halim Khaddam à la vice-présidence, il occupe cette fonction en tandem avec Najah al-Attar, quant à elle chargée de la Culture et de la question féminine.
Au début de la guerre syrienne (2011-), il a proposé de servir comme médiateur, mais il est alors éconduit par des responsables syriens intransigeants selon des diplomates européens alors en poste à Damas. Il a protesté également à la fin du mois de mars 2011 contre la brutalité de la répression des forces de protection du régime, ce qui lui vaut une attaque au revolver de Maher el-Assad. À partir de juin 2011, il préside un comité chargé de mener la Syrie vers « un État multipartite et démocratique » lancé par Bachar el-Assad.

Abdel Halim Khaddam (عبد الحليم خدام),
(1932-)
Président par intérim du 10 juin au 17 juillet 2000 et vice-président du 17 juillet 2000 au 30 décembre 2005 en Syrie. Il a participé pendant des décennies au régime de Damas, en étant un proche de Hafez el-Assad. Il a ordonné et dirigé le massacre de Hama en 1982). Agé de 73 ans, il a annoncé sa démission du poste de vice-président le 30 décembre 2005 et il est parti pour Paris. Dans un interview à la chaîne Al-Arabiya à Dubaï en prétextant de sa conviction que le processus de développement et de réformes, qu'il soit politique, économique ou administratif, réussirait.
Il a expliqué dans son entretien à la chaîne de télévision panarabe qu'il avait rompu formellement tout lien avec le régime de Damas, critiquant l'autoritarisme du président el-Assad. Il a affirmé cependant de rester en bons termes avec lui. Dans un autre entretien accordé au journal Achark al Awsat, il a déclaré souhaiter fédérer les partis de l'opposition syrienne afin de « créer l'atmosphère propice pour que le peuple syrien renverse le régime ». Farouk Al-Chareh lui a succédé au poste de vice-président de Syrie.

Hafez el-Assad (حافظ الأسد), alaouite
(1930-2000)
Après son accession au pouvoir à la suite d'un coup d'État en 1970, il a étéprésident de la République jusqu'à sa mort en 2000. Son fils, Bachar, lui a succédé. Son régime fortement autoritaire, structuré autour du parti unique du Baas, a mis en place un contrôle de l'ensemble de la vie politique syrienne. Il a conféré une stabilité à un pouvoir politique syrien marqué jusque-là par les coups d'État et a fait de la Syrie un acteur incontournable du Moyen-Orient.
Le père de Hafez el-Assad, Ali Sulayman el-Wahch, s'était opposé à l'occupation française de la Syrie. Les autochtones ayant apprécié son engagement l'appelaient Ali el-Assad, où « Assad » signifie « lion » en arabe. Ce dernier a définitivement adopté ce nom en 1927. Il est à noter que son ancien nom de famille, el-Wahch (en arabe : الوحش), se traduit par « la bête sauvage, le monstre ».
Hafez el-Assad est né à Qardaha dans l'ouest de la Syrie au sein d'une famille pauvre appartenant à la communauté religieuse minoritaire des Alaouites, proche du chiisme. Il est le premier membre de sa famille à aller au lycée. Il milite au sein du parti Baas dès l'âge de 16 ans, en 1946. Sa famille ne pouvant lui offrir une éducation universitaire, Assad s'est inscrit à l'Académie militaire syrienne, pour bénéficier d'une scolarité gratuite. Il s'y révèle un élève brillant et est envoyé en formation complémentaire de pilote de chasse en Union soviétique au sein de l'Armée rouge pendant onze mois.
Par ailleurs, Assad rencontre, à l'Académie, Mustapha Tlass, qui devient, par la suite, son compagnon de lutte politique. Son ascension au sein de la hiérarchie militaire est rapide, faisant de lui une figure importante de celle-ci. Assad s'est opposé en 1958 à l'union entre l'Égypte et la Syrie qui a créé la République arabe unie. Stationné au Caire, il travaillait, en compagnie d'autres officiers, à mettre un terme à cette union. Quoique baassiste et favorable à l'idéal d'une union panarabe, il s'est opposé à la domination du régime de Nasser au sein de la République arabe unie. En conséquence, Hafez el-Assad a été brièvement emprisonné par les autorités égyptiennes lors de la dissolution de la république unitaire en 1961.
Dans l'incertitude qui suit la dissolution de l'union égypto-syrienne, une coalition de groupements politiques de gauche menée par le Ba'as prend le pouvoir. Assad a été nommé chef d'état-major de l'armée de l'air en 1964. L'État était alors officiellement dirigé par Amin al-Hafez, d'obédience sunnite. En fait, à travers le parti Baas qu'ils contrôlent, il est dominé par un groupe de jeunes alaouites, dont Assad a fait partie.
En 1966, l'aile pro-soviétique du Baas, menée par Salah Jedid, a entrepris un coup d'État au sein du régime et écarte les autres partis du gouvernement. Pressenti de plus en plus comme un membre puissant du gouvernement, Assad est devenu ministre de la Défense, et exerçait dès lors un pouvoir considérable sur la politique gouvernementale. Le pouvoir est toutefois traversé par d'importantes tensions entre une aile radicale du Baas, favorable à une politique étrangère agressive et à des réformes sociales rapides, et une aile militaire, dirigée par Assad, plus pragmatique.
Après le discrédit de la défaite militaire de la guerre des Six Jours (en 1967) et l'intervention avortée de la Syrie dans le conflit jordano-palestinien de Septembre noir, ces tensions se transforment en un conflit ouvert. Quand le président Noureddine al-Atassi et le secrétaire général du parti Baas, Salah Jedid, prennent conscience du danger et ordonnent qu'Assad et Tlass soient écartés de toute position de pouvoir dans le parti et le gouvernement, il était déjà trop tard. Hafez el-Assad a lancé rapidement un coup de force à l'intérieur du parti qui est « purgé » et les partisans d'Assad se sont emparés de tous les postes clés de l'appareil d'État.
Hafez el-Assad a hérité un régime dictatorial, établi durant de longues années d'un pouvoir militaire instable, puis réorganisé suivant la politique du parti unique du Baas. Non seulement, il n' a pas rompu avec ce régime, mais il en a accru la dimension répressive, et s'est efforcé de contrôler chaque secteur de la société à travers un vaste appareil policier et de renseignement.
Le régime a mis également en place un culte de sa personnalité, le décrivant comme un dirigeant juste, sage et puissant de la Syrie et du monde arabe en général. À la manière soviétique, ce culte se traduisait par un vaste système de propagande fait notamment d'affichages de son effigie, d'érections de statues, de discours publics glorificateurs. Son fils Bassel appelé à lui succéder, fait, plus tard, l'objet d'un culte semblable mais il est mort dans un accident de voiture le 21 janvier 1994.
Le bilan de ses trente années de règne reste controversé : aux critiques contre sa politique interne répressive (écrasement dans le sang des Frères musulmans dont notamment le massacre de Hama) et de son soutien au groupe islamique libanais (Hezbollah), s'opposent des analyses qui voient en lui un « redoutable diplomate » (Henry Kissinger), ainsi que l'homme qui a fait de la Syrie un interlocuteur incontournable dans le règlement des conflits du Proche-Orient. Jacques Chirac a été le seul chef d’État occidental à se rendre à ses funérailles.

Michel Aflak orthodoxe
(1910-1989)
Ecrivain, historien, enseignant et homme politique syrien qui a fondé avec son camarade Bitar, le Parti de la résurrection arabe et socialiste (en arabe : Hizb al-Ishtiraki al-Ba'ath al-Arabi) ou parti Baas, un parti nationaliste arabe prônant le panarabisme. À la tête du parti, il pose les bases idéologiques du nationalisme et du socialisme arabe. En 1966, après la prise de pouvoir des militaires sur le Baas, il est contraint avec les autres cadres du parti à l'exil. Il a terminé sa vie en Irak, où il a obtenu le poste honorifique de Secrétaire général du comité panarabe du Baas. Il est mort à l'hôpital militaire du Val de Grâce à Paris.
Né à Damas en 1910 dans une famille de la petite bourgeoisie grecque orthodoxe, Michel Aflak a été le fils d'un nationaliste arabe convaincu, opposé à l’Empire ottoman puis à la présence française en Syrie. Son père a adhéré au Bloc national, dès sa fondation en 1928, il a longtemps milité contre la présence turque puis française dans la région et s'est fait arrêter plusieurs fois pour cela.
Les membres de sa famille ont participé à la révolution syrienne de 1925, ainsi qu'à toutes les révolutions palestiniennes.
Étudiant à la faculté d'histoire de la Sorbonne à partir de 1928, il s'y est passionné pour l'histoire des idées politiques. Il s'intéressait tout particulièrement à Proudhon, Marx, Lénine, Nietzsche, Georges Sorel, Maurras, Bergson, André Gide et Romain Rolland. Avant de venir en France il n'était qu'un nationaliste de sentiment, et c'est en entamant ses études à Paris qu'il a compris que le nationalisme arabe doit dépasser le cadre sentimental pour reposer sur des bases solides, et envisager tous les champs : la politique, l'économie, la culture et les problèmes sociaux. Paris devient au début du xxe siècle le centre de rayonnement du nationalisme arabe en raison du grand nombre d'étudiants arabes présents dans la ville. C'est à Paris que le chrétien Michel Aflak rencontre son compatriote Salah al-Din al-Bitar, un musulman sunnite qui partage les mêmes préoccupations que lui, ce qui les conduit à fonder l'Union des Étudiants arabes en France. Il militait également au sein de l'Association arabe syrienne et de l'Association culturelle arabe. Rentrés tous deux en Syrie, ils enseignent au prestigieux lycée Tajhiz al-Ula de Damas, l'un l'histoire et l'autre les sciences naturelles et la physique.
Aflak et Bitar se sont exprimés tout d'abord dans les colonnes de la revue At-Taliya – L'Avant-Garde –, et du journal Al-Aiam de tendance communiste qui rassemblent des auteurs de diverses tendances opposées au maintien du régime des mandats français et anglais dans le Proche-Orient arabe. Cependant, dès 1936, ils ont constaté, lors de la victoire remportée en France par le Front populaire, que leurs amis communistes se font beaucoup plus modérés, obéissant en cela aux consignes venues de Moscou. Il affirme alors,
« Nous n'avons que faire du mythe de l'Internationale prolétarienne et nous ne voulons pas passer d'une domination à une autre. Nous sommes des nationalistes arabes et nous ne pouvons que constater une divergence fondamentale pour ce qui concerne nos objectifs stratégiques essentiels avec ceux des marxistes. Nous plaçons la question nationale au centre de nos priorités, eux ne prennent en compte que les mots d'ordre et les directives émanent de leur capitale politique : Moscou. » (Charles Saint-Prot : Le nationalisme arabe : Alternative à l'intégrisme)
En 1939 Aflak et Bitar ont été rejoints par Zaki al-Arzouzi, un Alaouite d'Alexandrette qui s'est également imposé depuis plusieurs années, avec sa Ligue d'action nationaliste et son Cercle de l'arabisme, comme l'un des intellectuels capables de formuler les idées nécessaires à la résurrection de la nation arabe. C'est avec lui, qu'Aflak et Bitar sont entré dans le milieu des intellectuels arabes nationalistes. Ils fondent alors un petit club littéraire, la Jeunesse de la résurgence arabe (Shabab al-Ihya al-Arabi). En 1941, en Irak, un jeune militaire nationaliste, Rachid Ali al Gaylani renverse le gouvernement pro-britannique et ouvre le pays aux Allemands. La révolution de Gaylani était alors antimonarchique et anticolonialiste et elle a eu un grand retentissement dans la Syrie voisine. Pour soutenir son coup d'État, Aflak et son groupe se sont mobilisés, et ont créé le mouvement Haraka nisrat al irak (mouvement de soutien à l'Irak).
En 1942, pour protester contre la répression menée par les forces coloniales françaises contre les lycéens syriens, Aflak et Bitar ont démissionné de leur poste. En 1943, ils ont fondu le Parti de la renaissance arabe (Hizb al-Ba'ath al-Arabi). En juillet de la même année, avec le soutien des étudiants du lycée où il enseignait, il se sont présentés aux élections législatives. L'intérêt pour lui n'était pas alors de se faire élire député, mais plutôt de faire connaître son parti et ses idées à la population syrienne. C'est pendant ces élections que Michel Aflak rédige un programme qui sera le premier vrai programme politique du Baas. C'est pendant cette campagne qu'a été formulée l'une des devises du parti, Umma arabia uahida thata risala halida (une nation arabe avec une mission éternelle). Dans un communiqué, il a déclaré,
« Nous représentons l'esprit arabe contre le matérialisme communiste. Nous représentons l'histoire arabe vivante, contre l'idéologie réactionnaire morte et le progrès artificiel. Nous représentons le nationalisme en son essence, qui exprime la personnalité contre le nationalisme en mots, qui nuit à la personnalité et contredit les comportements naturels. Nous représentons al risala arabe, contre le métier de la politique. Nous représentons la nouvelle génération arabe. » (Iva Said : Approche comparative des discours de Michel Aflaq et de Saddam Hussein)

SOURCES

http://www.dw.com/fr/syrie-chronologie-dune-guerre/a-16805509

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dernière mise à jour : 10/10/2015