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Crises - Défense UE - Pouvoirs
Updated: 1 month 1 week ago

Une torpille des Lords sur EUNAVFOR Med. L’échec de qui ?

Thu, 19/05/2016 - 20:50

(BRUXELLES2) Le dernier rapport publié par la Chambre des Lords (House of Lords) il y a quelques jours, titre sur l’échec de l’opération EUNAVFOR Med Sophia. Mais quand on lit non pas seulement le communiqué de presse, mais le rapport dans son intégralité, la vision de l’échec mis en avant par les Lords s’avère quelque peu différente. Et le rapport, pour le moins léger, mis à part quelques réflexions pour le moins « originales »…

Un échec européen pointe un Lord…

L’opération n’aurait pas atteint ses objectifs en matière de lutte contre le business model des passeurs de Libye vers l’Europe, tonne le président de la sous-commission aux affaires européennes, Lord Tugendhat. Un nom qui ne parlera qu’aux plus anciens (et sages) de nos lecteurs. Christopher, de son prénom, était commissaire européen au Budget sous la Commission … Jenkins (1977-1981 !). Mais à 79 ans, le gaillard a encore des tripes… surtout quand il s’agit de pourfendre l’Europe. Presqu’une seconde nature chez un Britannique.

« Cette mission a sauvé des vies. C’est une considération importante. Mais elle n’a pas réussi à stopper ou interrompre le flux d’immigration en provenance de la Méditerranée, et détruire le business model. (…) Le problème est l’absence d’un Etat stable en Libye. Quand vous avez un Etat stable, comme au Maroc, il y a peu de mouvements de personnes à travers la Méditerranée. » Lord Tugengdhat

Un échec mais quel échec ?

Ce constat, on peut d’une certaine façon le partager. Près d’un an après son lancement, l’opération n’a toujours pas atteint sa pleine opérationnalité. Le flux des immigrants continue. Et la Libye est toujours un pays instable. Mais il est très facile de demander des résultats à une opération qui n’en est qu’à sa première année. En matière de lutte anti-piraterie, il a fallu 3-4 années avant de voir les premiers résultats tangibles. Il faut surtout se poser la question de l’origine de l’échec libyen. Question plus délicate qu’évite le rapport…

Qu’apporte ce rapport ? Des considérations générales plutôt convenues

Sur le fond, le rapport n’apporte en fait aucune information nouvelle. Quand on lit le rapport intégralement, il est d’ailleurs beaucoup moins critique que le communiqué de presse. Et les recommandations des Lords recoupent, en grande partie, la feuille de route dressée par l’Union européenne.

Une opération qui fait davantage du sauvetage en mer que de la dissuasion

Sur le fond, le rapport n’apporte aucun élément vraiment nouveau. Il pointe un problème fondamental de l’opération : être davantage une opération de sauvetage en mer qu’une opération de dissuasion des passeurs. C’est un fait ! Inutile de tourner en rond. Les quelque dizaines de passeurs « remarqués » et arrêtés à leur descente du bateau en Sicile sont en général des seconds couteaux. Et, faute de bateaux en bois, les opérateurs du trafic ont opté pour des canots pneumatiques. Le trafic a peut-être été perturbé, ralenti un peu, mais il continue.

La destruction du business model ne pourra se faire qu’en Libye et avec les Libyens

Le rapport met en lumière un fait, qui est une évidence, aux yeux de tous : une réelle destruction du business model des passeurs ne pourra se faire que dans les ports d’embarquement du trafic, sur les rivages et à terre. C’est une réalité qui est, déjà, prise en compte pour les phases 2b et 3 de l’opération. Ces phases sont soumises à un obstacle d’ordre politique : leur acceptation par un gouvernement légitime libyen. Pour cela, il faut un gouvernement légitime reconnu par tous à l’intérieur du pays, à commencer par l’assemblée reconnue légitime, le Parlement de Toubrok. Et, personne, ou presque, n’envisage de passer outre cette condition.

Ne pas confondre le remède et la cause

Mettre cette impossibilité au débit de l’opération EUNAVFOR MED est plutôt anachronique, surtout venant d’un Britannique. Car l’instabilité libyenne est peut-être davantage le fait de l’intervention militaire, menée de concert par le Royaume-Uni et la France, en 2011, que de l’opération européenne. EUNAVFOR Med cherche, en fait tant bien que mal à pallier aux effets de cette instabilité. Effectivement, soigner un cancer avec des cachets d’aspirine n’est pas très efficace. Mais faute d’autres traitements et de rayons X, que peut-on faire ?

Une opération en cours d’évolution

Le rapport est, en fait, quelque peu daté. Car depuis plusieurs semaines une évolution s’est fait jour. Les pays qui militaient pour une opération plus robuste (1), depuis plusieurs mois, — le Royaume-uni et la France notamment — sont en passe d’obtenir gain de cause. Même s’il y a quelques résistances, la discussion est bien entamée sur l’évolution du mandat depuis la réunion d’avril. Et le feu vert de principe est déjà acquis (Lire : Deux nouvelles tâches pour l’opération SOPHIA. Feu vert des 28).

… et une ou deux propositions … originales (farfelues ?)

Dans le rapport, en revanche, on trouve quelques « pépites » qui traduisent un présupposé plus idéologique qu’opérationnel.

Privatiser les moyens de sauvetage ?

A écouter un éminent expert du Royal United Services Institute (RUSI), ancien commandant de la Royal Navy, il faudrait recourir aux « moyens commerciaux privés » pour le sauvetage en mer, au lieu de moyens militaires trop couteux !

  • NB : l’expérience britannique de la privatisation du sauvetage en mer est effectivement un tel modèle qu’il est urgent… de ne pas adopter !

Utiliser des moyens aériens plus adaptés ?

Cet expert du RUSI critique également les moyens aériens utilisés – faits « pour détecter des sous-marins en Arctique » souligne-t-il.

  • NB : Je n’ai pas une très grande expérience aéronautique et je ne me hasarderais bien sûr pas à mettre en doute cette assertion. Mais, jusqu’à nouvel ordre, j’avais l’impression qu’un avion de type Lockheed P-3 Orion (utilisé par les Portugais ou Espagnols), un CN-235 Vigma (espagnol) ou un Merlin III luxembourgeois, qui sont de permanence sur la zone, sont plutôt bien adaptés à la patrouille et la surveillance maritime.

En tout cas, on peut noter que les donneurs de leçons britanniques se sont bien gardés de mettre en évidence un point notable. Si la marine britannique est bien présente depuis le début de l’opération avec un navire sur zone, les moyens aériens à la cocarde rouge-blanc-bleu sont plutôt une denrée rare. Zéro avion de reconnaissance ou de surveillance maritime que ce soit de la Royal Air Force ou de la Marine britannique. Quant à l’hélicoptère … basé à Malte (!), il est rentré à la maison ou resté sur le tarmac. Chut…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Ils étaient assez seuls en général. De nombreux pays — comme l’Allemagne, l’Irlande ou la Suède — étaient assez satisfaits d’une opération qui se cantonne au sauvetage en mer

Categories: Défense

Cinq Casques bleus tchadiens tués au Mali (maj)

Thu, 19/05/2016 - 20:30

(B2) Un convoi logistique de la force des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, a été victime d’une embuscade à environ 15 km au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal, mercredi (18 mai). Le convoi a « heurté un engin explosif improvisé » et a été par la suite « attaqué par un groupe armé non identifié », selon le communiqué de la MINUSMA. Bilan : cinq casques bleus tchadiens tués, trois autres blessés.

Cette attaque — comme celle de la mi-février qui avait coûté la vie à sept soldats guinéens — a été revendiquée par le groupe Ansar Dine. Depuis le début de l’opération de maintien de la paix, en juillet 2013, plus de 90 personnels de la Minusma ont été tués, en grande partie des Africains. Les Tchadiens payant le prix le plus lourd, totalisant désormais 30 victimes dans leurs rangs (lire aussi cet article de Jeune Afrique).

Une opération ‘Medevac’ de Barkhane

Les Français de la force Barkhane ont participé aux secours, envoyant deux hélicoptères, un Puma médicalisé et un Caracal, ainsi qu’un détachement armé pour évacuer les blessés et sécuriser la zone. Les blessés ont été rapatriés vers le poste médical français de Tessalit « où ils ont été pris en charge » annonce l’état-major des armées, avant d’être confiés à la MINUSMA.

L’UE appuie la MINUSMA

La porte-parole de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères a exprimé « ses condoléances » aux familles des soldats décédés, souhaitant un « rétablissement rapide aux soldats blessés » et réitérant son « plein appui à la MINUSMA et aux pays contributeurs des troupes à cette opération » (1). Pour l’Union européenne « les terroristes ont démontré encore une fois leur mépris de la volonté du peuple malien à vivre en paix ».

(NGV)

(1) Plusieurs Etats membres de l’UE — Pays-Bas, Suède, Allemagne, Rép. Tchèque — contribuent à la MINUSMA

(Mis à jour ven. 20 mai et sam. 21 mai) avec la déclaration de l’UE et des précisions sur les circonstances – la revendication de Ansar Dine, le nombre de victimes de la Minusma.

Categories: Défense

Crash d’Egypt air : les forces égyptiennes, françaises et grecques déployées sur zone (maj)

Thu, 19/05/2016 - 16:19

Un hélicoptère Super Puma des forces aériennes helléniques (crédit : armée de l’air grecque – archives B2)

(B2) Très rapidement, les trois principaux pays les plus concernés par le crash de l’avion A320 Airbus d’EgyptAir survenu dans la nuit de mercredi à jeudi (19 mai), ont dépêché sur place des moyens aériens et maritimes, sur la zone supposée du crash, situé entre l’ile grecque de Karpathos et la ville d’Alexandrie. C’est le centre égyptien de coordination, de recherches et de sauvetage en mer (JRCC) qui coordonne les secours, le lieu de l’accident se situant dans la zone de secours égyptienne (lire : Qui coordonne les secours en cas de crash d’avion ? Pourquoi l’Egypte ?).

Moyens égyptiens et grecs

L’Egypte a déployé des moyens – avions de reconnaissance – et un navire, comme en témoigne cette vidéo prise sur les liens du crash.

Les forces armées grecques ont déployé dès jeudi un avion C-130 militaire, un avion de reconnaissance aérienne Erieye EMB-145 H. Un autre C-130 fait également en route vers la zone, ainsi que la frégate Nikiforos Fokas et un hélicoptère Super Puma.

Falcon 50, puis Atlantique 2 et le Jacoubet

De son côté, la marine nationale française a mobilisé, dès jeudi matin (19 mai), un avion de surveillance maritime Falcon 50, de la flottille 24F, initialement engagé dans l’opération européenne EUNAVFOR Med Sophia. Il a ensuite été relayé par un avion Atlantique 2 (ou ATL2), qui a décollé de la base d’aéronautique navale de Hyères, au matin de vendredi (20 mai). L’ATL2 a rapidement été « réorienté vers une nouvelle zone » par le centre égyptien de coordination des secours (JRCC).

Un patrouilleur de haute mer, l’Enseigne de vaisseau Jacoubet (F-794), a appareillé, vendredi, du port militaire de Toulon pour rejoindre la zone. A son bord, indique la marine nationale « du matériel et des équipes spécialisées pour les recherches sous-marines d’épave » : un médecin (en plus de l’infirmier du patrouilleur), deux enquêteurs (OPJ) de la gendarmerie maritime et de la gendarmerie de l’air spécialisés et deux marins de la cellule d’expertise de la plongée humaine et de l’intervention sous la mer (CEPHISMER). Il devrait être sur place lundi.

Selon les « besoins exprimés par les autorités égyptiennes, d’autres moyens de la Marine nationale pourraient être envisagés » indique-t-on à Paris.

Embarquement des enquêteurs spécialisés de la gendarmerie à bord du Jacoubet

 

L’hypothèse d’un acte terroriste est très vite évoquée aux côtés de l’hypothèse d’un incident technique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Egyptiens et Français en majorité et une dizaine d’autres nationalités

L’avion Airbus A320 d’EgyptAir (MS804) qui faisait la liaison entre Paris Charles-De-Gaulle et Le Caire a disparu des écrans radar dans la nuit au-dessus de la mer entre la Crète et Alexandrie (Egypte). Il avait à son bord, selon la compagnie, 66 personnes (56 passagers, 7 membres d’équipage et 3 agents de sécurité).

  • 15 Français.
  • 1 Belge : Geert Supré, directeur régional de Vanguard Logistics Services.
  • 1 Britannique (avec double nationalité australienne) : le docteur Richard Osman, un géologue de 40 ans, qui travaille pour une société minière aurifère. Il était marié à une Française selon The Guardian qui dresse sa biographie.
  • 1 Portugais : João Silva, ingénieur civil 62 ans, chef de la Mota-Engil pour les marchés africains, selon José Luis Carneiro, secrétaire d’Etat portugais aux Communautés (comme le rapporte Correio da Manhã).

Ainsi que :

  • 30 Egyptiens
  • 1 Tchadien : un élève officier de St Cyr Coetquidan, Seitchi Mahamat.
  • 1 Algérien
  • 1 Canadien
  • 2 Irakiens
  • 1 Koweïtien
  • 1 Saoudien
  • 1 Soudanais
Categories: Défense

L’adieu de la Marine au Super Etendard avant le « Tout rafale »

Wed, 18/05/2016 - 15:10

Un avion Super Etendard Modernisé avec un missile AS30 (crédit : DICOD / EMA)

(B2) Snif ! Le Super Etendard Modernisé (SEM), l’avion mythique de la marine française, va faire sa dernière apparition en public au meeting aérien de Biscarrosse (au sud de Bordeaux), dimanche prochain (22 mai).

Dernière avant le Tout Rafale Marine

Après 37 ans d’opérations à travers le monde, le Super Etendard va, en effet, être retiré du service actif dès juillet. La chasse embarquée de l’aéronautique navale passera alors au « Tout Rafale Marine ». Le symbole est « fort » assure-t-on du côté de la Royale. Biscarrosse est, en effet, la ville marraine de la flotille 17F, la dernière de l’aéronautique navale à mettre en œuvre l’aéronef mythique qui vient d’accomplir sa dernière mission opérationnelle à bord du porte-avions Charles de Gaulle.

Une simple évolution au départ

À l’origine, le Super Étendard ne devait être qu’une évolution de l’ Étendard IVM. Mais « la refonte de l’avion et de son système d’armes fut si complète que le Super Étendard ne partage plus guère aujourd’hui qu’une partie de son nom » avec le glorieux ancêtre. Il a été produit à 71 exemplaires pour la Marine nationale, entre 1977 et 1983. Il prendra l’appellation de Super Etendard Modernisé en 1986 après un programme de modernisation.

De toutes les opérations

Cet appareil a été engagé dans la plupart des conflits internationaux auxquels la France a participé : Agapanthe (en Afghanistan), Harmattan (en Libye, 2011) et Arromanches (en Irak et Syrie, en 2015 et 2016). NB : son nom est aussi inséparable de son arme par excellence, le missile AM39 Exocet, qui fit des ravages dans la marine britannique, dans le conflit entre l’Argentine et le Royaume-Uni aux Malouines/Falklands. 

Dernier meeting à Biscarosse

Donc … Ne ratez pas ce dernier meeting si vous êtes dans le Sud-Ouest ! Deux appareils effectueront des démonstrations aériennes. Les pilotes seront également disponibles sur le tarmac, pour présenter les missions des marins du ciel et de leur flottille.

(NGV)

Categories: Défense

115 migrants récupérés en mer par le Frankfurt

Tue, 17/05/2016 - 21:13

Les canots de sauvetage du Francfort font la navette vers le navire Aquarius de l’ONG SOS Méditerranée (crédit : Bundeswehr/Pirrwitz)

(BRUXELLES2) Le navire de soutien Frankfurt qui évolue en Méditerranée dans le cadre de l’opération militaire Sophia (EUNAVFOR Med) est intervenu à environ 40 kilomètres au nord de Tripoli (Libye), lundi (16 mai), pour venir en secours d’un canot de migrants en détresse.

115 personnes ont été récupérées, dont 24 femmes. Une personne blessée a été prise en charge par les équipes médiales. Le canot, classé comme un obstacle à la navigation, a été coulé. Les migrants ont ensuite été transférés sur l’Aquarius, le navire des ONG de SOS Méditerranée. Transfert achevé à 19h05 précise la Bundeswehr.

Depuis le début de leur engagement dans la zone, il y a un an, le 7 mai 2015, la marine allemande est venue au secours de 14.065 personnes et a engagé en permanence deux navires dans l’opération européenne en Méditerranée.

(NGV)

Categories: Défense

Une place Angela Merkel à Bruxelles

Fri, 01/04/2016 - 08:59

la place Jourdan dans le futur (crédit : Etterbeek)

(B2 – exclusif) La place Jourdan située à deux pas du rond-point Schuman, centre névralgique des pouvoirs européens, où séjournent régulièrement les dirigeants lors des sommets européens, à l’hôtel Sofitel notamment, pourrait être renommée place « Angela Merkel ». Un hommage à celle qui est devenue une des membres les plus anciennes et les plus influentes du Conseil européen. Crise après crise — Zone Euro, Pacte de stabilité, crise des migrants, des réfugiés… —, la Chancelière rythme, à chaque réunion du Conseil européen, la politique européenne.

Une impulseuse d’Europe

La Commission européenne en a recommandé le principe, mercredi (30 mars), lors de sa réunion intermédiaire (en pleine période de vacances). Pour Jean-Claude Juncker, cette décision est logique. Angela est « une impulseuse d’Europe ». C’est elle « qui porte la jupe en Europe au Conseil. Il n’y a pas un homme qui lui arrive à la hauteur de la cuisse » juronne le Luxembourgeois qui a de l’expérience en la matière pour avoir cotôyé la chancelière à plusieurs reprises et subi quelques unes de ses colères, froides, redoutées par son entourage.

Le réaménagement de la place

La décision revient cependant à la commune d’Etterbeek où se situe la place. Mais d’après le bourgmestre, Vincent De Wolf, que nous avons joint, cette décision pourrait être actée rapidement. Elle s’inscrit dans un réaménagement de l’endroit, qui est devenu davantage un lieu de parking, plutôt qu’une place agréable à vivre. Reste à fixer la date du baptême. Certains proposaient la date du 17 juillet, date anniversaire de Mutti. Mais il n’y a pas de sommet prévu à cette date. Et hors de question pour Jean-Claude (Juncker) et Donald (Tusk) de rajouter une réunion de plus. « On s’est réuni suffisamment ces temps-ci sans rajouter encore une réunion de plus. Ils commencent tous à me g… » jure un de ses hauts responsables européens, dans sa langue natale.

La friterie Antoine & Angela

Du côté de la célèbre friterie Antoine, située sur la place, on envisage aussi un changement de nom, sous forme de Antoine & Angela, sorte de clin d’oeil à la visite impromptue de la chancelière allemande, en plein sommet européen, pour aller manger un petit cornet de frites, de la célèbre maison.

(NGV)

Categories: Défense

De nouveaux migrants secourus en Méditerranée. Un effet de bascule d’Est au Centre ?

Thu, 31/03/2016 - 17:30

(B2) Le ‘Frankfurt am Main‘, le navire de soutien de l’opération militaire européenne en mer Méditerranée (EUNAVFOR MED / Sophia) a pris en charge ce mardi (29 mars) 105 personnes d’un canot pneumatique en détresse à environ 50 kilomètres au nord de Tripoli (Libye), dont 51 femmes et deux enfants. Le canot qui les contenait a été détruit, considéré « comme un obstacle à la navigation ». Les rescapés ont ensuite été transférés sur la frégate italienne « Grecale », qui participe à l’opération italienne Mare Sicuro. Depuis le 7 mai 2015, les navires allemands ont ainsi participé à la prise en charge « de 12.613 personnes en détresse » précise l’état-major de la marine allemande.

Dans le même temps, d’autres migrants ont été pris en charge par les garde-côtes libyens et la marine italienne. Depuis lundi, ce sont environ 3000 personnes qui ont ainsi été secourues. Et dimanche, ce sont 129 migrants qui ont été secourus par le navire océanographique britannique Enterprise.

Une route rouverte

Cela correspond, somme toute, à ce que j’avais observé quand j’étais sur place à bord du Cavour à la mi-mars : la route libyenne est rouverte, avec des arrivées de l’ordre de 800-900 personnes en moyenne par jour. Y voir une conséquence de la fermeture de la route orientale (via Turquie et Grèce) — comme certains observateurs calés dans leur fauteuil avec la règle et le compas le voient — est une hypothèse. Mais, de fait, c’est surtout la météo favorable, une mer calme, qui permettent aux trafiquants libyens et égyptiens de reprendre leur « business ».

Vider les stocks

D’une certaine façon, ils « écoulent » les stocks de candidats à l’exil avant une nouvelle campagne, comme le ferait n’importe quel commerçant avant une nouvelle saison. Sauf qu’ici il ne s’agit pas de marchandises. Mais d’hommes, de femmes et d’enfants. Une manière, pour eux, de faire la promotion de leur trafic auprès de personnes intéressées. Un peu comme les agences de voyage, valorisent leur catalogue de vacances au printemps, il s’agit d’attirer de nouveaux adeptes à l’arrivée en Europe.

Des routes alternatives au sein de chaque grande voie

L’idée d’une bascule d’une route à l’autre (de la voie orientale à la voie centrale) est souvent évoquée. Elle a une logique, vue d’Europe. Mais elle n’est pas systématique. Et ceux qui cotoient, au jour le jour, ces flux migratoires, et que j’ai consultés, restent très prudents. Il existe certes des effets de bascule entre la voie occidentale (via le Maroc et l’Espagne, voie aujourd’hui fermée) et la voie centrale (via la Libye et l’Italie) qui, toutes les deux, puisent leur réservoir humain en Afrique pour une bonne partie. Il existe certainement des voies de bascule au sein de la route orientale entre Turquie, Grèce : soit via la Bulgarie (aujourd’hui clôturée) ou via les Balkans. Au lieu de l’autoroute Belgrade Zagreb, on peut passer par la Bosnie-Herzégovine, ou l’Albanie et ensuite la voie terrestre et l’Adriatique.

Un effet de bascule d’Est en Ouest ?

Imaginer une bascule de la voie orientale (via Turquie) à la voie centrale (via Libye) parait aujourd’hui un peu plus compliqué. D’une part, les réseaux de trafiquants ne sont pas systématiquement les mêmes (même s’il peut y avoir fort bien des « joint-ventures »). D’autre part, pour arriver en Libye, en venant de l’Est, sauf à arriver par la mer, dans des cargos ou des ferrys (ce qui est pas toujours évident), il faut aujourd’hui emprunter une voie terrestre. Ce qui oblige à passer 1) soit par la Syrie (en guerre), 2) soit par le Liban ou la Jordanie, puis Israël, et ensuite vers l’Egypte. Or, la plupart de ces pays (Jordanie et Egypte) ont plus ou moins consolidé leurs frontières. Des passages, via la mer du Liban ou de l’Egypte vers la Libye, restent plus réalistes en revanche.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Categories: Défense

Le procès du Tribal Kat commence ce mardi à Paris

Mon, 28/03/2016 - 23:46

(BRUXELLES2) Les pirates du Tribal kat vont être jugés devant la Cour d’assises à Paris, à partir de ce mardi (29 mars). Procès prévu pour se tenir jusqu’au 15 avril. Il aura fallu ainsi 5 ans pour que la justice puisse passer…

Une journée du 8 septembre dans le Golfe d’Aden

Neuf pirates avaient pris d’assaut, à l’arme automatique, dans la journée du 8 septembre 2011, ce catamaran de 17 mètres, qui se trouvait dans le golfe d’Aden, à environ 120 milles des côtes yemenites. Un SOS lancé par radio avait lancé l’alerte. S’il y a eu un peu d’incertitude et de confusion entretenue par les autorités yémenites, très vite la conviction est faite. Il s’agit bien d’un acte de piraterie. Il y a des traces de sang à bord du navire qui incitent au pire (Lire : Un couple de plaisanciers français disparu au large du Yemen. Acte de piraterie ?).

Plusieurs frégates à l’action

Plusieurs frégates européennes se rapprochent de la zone, notamment la frégate allemande FS Bayern qui localise le Tribal Kat vide et mène les premières investigations. Elle est suivie du navire amphibie espagnol SPS Galicia et de la frégate française Surcouf, qui localisent un des skiffs des pirates. Le skipper, Christian Colombo, a été tué. Son corps a été jeté par dessus bord.

Une otage libérée

Son épouse, Evelyne, restera prisonnière trois jours avant d’être libérée par la marine espagnole qui va tuer deux des neuf pirates (lire : Un membre de l’équipage du Tribal Kat récupéré sain et sauf. L’autre décédé). Le skiff est d’abord localisé par le Surcouf, et son hélicoptère Panther, puis relocalisé par le Galicia qui déclenche alors l’intervention, d’abord avec son hélicoptère puis avec son équipe d’abordage (lire : Opération menée de main de maitre, quelques détails).

La méthode du toucher-couler

Il semblerait ainsi que les Espagnols du Galicia aient utilisé une méthode offensive, assez directe contre les pirates, dite du « toucher, couler ». Ils ont ainsi « tiré » sur le skiff pirate et « l’ont coulé, obligeant ainsi les pirates à plonger à l’eau et nager ». Il ne restait ensuite plus qu’à récupérer tout le monde (Lire : Tribal Kat : la tactique indienne du Galicia. Touché, coulé).

Remis aux Français pour jugement

Les ravisseurs suspects – qui étaient au nombre de 7 – présents sont désarmés et arrêtés. Le magistrat de permanence à l’Audiencia Nacional (Espagne) émet alors un ordre autonome de désistement provisoire, qui a permis cette livraison de prisonniers aux autorités françaises. Les Espagnols remettent également aux autorités françaises les preuves de la recherche déjà communiquées au juge espagnol et les témoignages recueillis lors des interrogatoires. Très utiles pour un futur procès (lire : Les 7 pirates suspects du Tribal Kat transférés à la justice française ?).

 

 

(NGV)

Categories: Défense

Attentats de Bruxelles. Des victimes de diverses nationalités (Maj6)

Sun, 27/03/2016 - 18:54

(B2) Parmi les victimes de la double attaque de l’aéroport comme du métro Maelbeck du 22 mars, on retrouve naturellement de nombreux Belges mais aussi de nombreuses autres nationalités.

Une quarantaine de nationalités sont impliquées, avait indiqué très vite le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur la RTBF mercredi (23 mars). Sans atteindre encore ce nombre, on peut noter la très grande diversité des nationalités touchées, ancrant la caractéristique « capitale européenne » de Bruxelles dans la réalité.

Le dernier bilan officiel, dressé le dimanche (27 mars), mentionnait 28 victimes décédées, auxquels il faut rajouter les 3 kamikazes, soit 31 morts. Le bilan a été augmenté, mardi (29 mars), à 32 morts (+ 3 kamikazes, soit 35 morts) dont 17 Belges et 15 étrangers de huit nationalités différentes.

On déplore environ 340 blessés, de 19 nationalités différentes (en plus des ressortissants belges) : 101 encore hospitalisés, dimanche (27 mars), dont 62 en soins intensifs (32 en unités de grands brûlés).

Plus d’une dizaine de nationalités touchées

Selon le dernier décompte établi par B2, à partir de sources diplomatiques, officielles, des familles, ou de presse, on remarque 14 nationalités différentes parmi les décédés : 13 Belges + 1 Allemand, 1 Français, 1 Italien, 1 Britannique, 3 Néerlandais, 1 Polonais, 2 Suédois, 1 Suisse. Ainsi que : 1 Chinois, 1 Congolais, 1 Indien, 1 Marocain, 1 Péruvien, 2 Américains.

  • Il faut remarquer que plusieurs personnes peuvent avoir la double nationalité. Ce qui complique les décomptes et explique les chiffres mouvants d’une source à l’autre.

Plusieurs d’entre d’eux travaillaient directement ou indirectement, auprès des institutions européennes (Commission européenne) ou sur les questions européennes (Etats membres, lobbys).

Décédés

Voici la liste nominative, qui reste encore à confirmer

Au métro Maelbeek

  1. Aline Bastin (Belge), 29 ans, originaire de Bassenge, responsable de la communication pour la Communauté Européenne du Rail et des Compagnies d’Infrastructure. Décès confirmé par sa famille dans La Meuse et par la CER
  2. Yves Ciyombo Cibuabua (Belge ? / Congolais), 27 ans, d’Auvelais, originaire de la RD Congo. Père de deux petites filles de 3 et 5 ans.
  3. Mélanie Defize (Belge), 29 ans, Musicologue, musicothérapeute, violoniste. Diplômée de l’UCL (Louvain la Neuve), de Liège et de Paris V (René Descartes), elle était assistante de production et d’édition chez Cypres Records.
  4.     Olivier Delespesse (Belge), 45 ans, agent au Service général de l’enseignement secondaire et des CPMS, du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
  5.  Sabrina Esmael Fazal (Belge), 24 ans, née le 20 décembre 1991, étudiante en soins infirmiers à la Haute école Galilée, habitante d’Ottignies. Elle était la compagne de Jonathan Selemani, joueur de football au Grez-Doiceau et au RJ Wavre, et mère d’une petite fille Heyden.
  6. Léopold Hecht (Belge), 20 ans. Etudiant du deuxième bloc de BAC droit à l’Université Saint-Louis, il s’inscrivait ainsi dans la lignée d’une famille de juristes, avocats et magistrats. Sa grand-mère, Marina Coppieters, était une grande magistrate, rapporte le Soir. Elle avait notamment été le juge d’instruction dans le drame du Heysel. Dans le coma, Léopold est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Ses parents ont décidé de procéder à un don d’organes, pour pouvoir sauver d’autres vies, comme ils le racontent à La Libre Belgique.
  7. Gilles Laurent (Belge). Ingénieur du son.
  8. Lauriane Visart de Bocarmé (Belge), 27 ans. Passée par l’UCL, l’université catholique de Louvain, où elle a défendu son mémoire à la faculté de droit sur « l’égalité de genre : limites et avancées », elle était juriste à l’Union Nationale des Mutualités Socialistes. Elle est la fille du journaliste économiste de la RTBF, Michel Visart. Son témoignage sur la RTBF.
  9. Patricia Rizzo (Italienne), 48 ans, née le 11 janvier 1968. Elle était employée au Conseil européen de la recherche (CER/ERCEA), confirme la Farnesina. Diplômée de Institut supérieur  de secrétariat de direction et tourisme (ECSEDI), elle a rejoint les institutions européennes en 1995, d’abord au sein de European Training Foundation (ETF) à Turin, puis avait travaillé auparavant durant 5 ans pour l’Autorité alimentaire européenne (EFSA) à Parme (2003-2008), et à l’Agence exécutive Education, Audiovisuel et Culture (AECEA) (2008-2015).
  10. David Dixon (Britannique), 51 ans. originaire de Nottingham. Il vivait à Bruxelles avec sa compagne Charlotte Sutcliffe et leur fils Henry, de 7 ans selon The Telegraph.
  11. Johanna (My) Atlegrim (Suède), 30 ans, née le 27 avril 1985. Originaire de Umeå, domiciliée à Etterbeek, elle travaillait dans une boutique de thé. Diplômée en arts illustratifs de l’école Saint-Luc et en communication graphique de La Cambre, elle était aussi illustratrice et donnait des cours de dessin. Décès confirmé par la diplomatie suédoise.
  12. Janina Panasewicz (Pologne), 61 ans, née en 1955, originaire de Podlachie. Dècès confirmée par sa famille et son comité de soutien
  13. Loubna Lafquiri (Marocaine), professeur de gymnastique à l’école islamique privée ‘la vertu’ de Schaerbeek.
  14. Raghavendra (Rag) Ganeshan (Indien), 30 ans, travaillant pour la firme informatique Infosys. Décès confirmé par la diplomatie indienne. Il venait d’être père d’un enfant qui a 1 mois.

Décédés à l’aéroport

  1. Bart Migom (Belge), 21 ans, originaire de Dixmude, étudiant en marketing à la Haute Ecole Howest de Bruges. Il devait rejoindre son amie en Géorgie aux Etats-Unis.
  2. Nic Coopman (Belge), 58 ans, originaire de La Roche, il habitait à Deurne.
  3. Fabienne Vansteenkiste (Belge), 51 ans, une employée de l’aéroport, habitant Namur. Décédée de ses blessures à l’hôpital. « Fabienne aurait dû achever son service à 6h du matin, ce jour-là. Après une nuit de travail. Mais elle avait accepté de prolonger de deux heures sa prestation au check-in de l’aéroport pour aider un collègue » témoigne son mari, Eddy, recueilli par TF1 et publié par Le Soir.
  4. André Adam (Belge / Français), 79 ans, diplomate belge, il a notamment été consul général à Los Angeles (1982-1986), puis ambassadeur de Belgique en Algérie (1986-1990), au Zaïre / RD Congo (1990-1991), aux Etats-Unis – Washington et enfin représentant permanent belge auprès des Nations unies à New York (1997-1998). Comme l’indique sa famille, dans le journal du Gers, il « a connu Paris sous les barricades en mai 68, puis Kinshasa pendant la ‘Zaïrisation’, puis Londres pendant les attentats irlandais. Il fut le témoin navré de la montée du front Islamique en Algérie en 1986 ». Il résidait à Larressingle, dans le Gers (France) où il s’était beaucoup investi dans la préservation du village.
  5. Jennifer Scintu Waetzmann (Allemande d’origine italienne et espagnole), 29 ans, originaire d’Aix-La-Chapelle, confirmé par la police d’Aachen. Elle était coordinateur de clientèle dans une firme de vêtements, Stedman GmbH, selon son profil linkedin. Son mari Lars (Allemand), infirmier, a été grièvement blessé et hospitalisé dans le coma. Ils se rendaient à New-York pour l’anniversaire de leur mariage, il y a un an, selon le quotidien Bild.
  6. Alexander Pinczowski (Néerlandais), 30 ans.
  7. et sa soeur Sascha Pinczowski (Néerlandais), 29 ans. Tous les deux domiciliés à New-York. Confirmation par la diplomatie néerlandaise.
  8. Elita Weah (Néerlandaise), 41 ans, de Deventer. Originaire du Libéria, elle a fui la guerre à 16 ans et s’est réfugiée aux Pays-Bas. Elle a acquis la nationalité néerlandaise en 2007, comme le rapporte De telegraaf. Elle se rendait à Boston, à l’enterrement de son beau-père ; une partie de sa famille vit aux États-Unis. Bénévole dans une maison de soins infirmiers et dans l’église, elle laisse une jeune adolescente de 14 ans, précise De volkskrant.
  9. Berit Viktorsson (Suède), née le 29 mars 1952, 63 ans. Décès confirmé par la diplomatie suédoise
  10. Adelma Marina Tapia Ruiz (Belge / Péruvienne), 36 ans. Chef cuisinière. Depuis six ans établie en Belgique, elle vivait à Tubize avec son mari, un Belge, Christophe Delcambe (qui est indemne). Elle avait deux filles jumelles Maureen et Alondra, de 4 ans. L’une d’entre elles a été blessée.
  11. Jing Quan (Frank) Deng (Chinois), 24 ans.
  12. Justin Shults (Américain), 30 ans, originaire de Gatlinburg (Tennessee). Justin travaillait comme comptable dans la société Clarcor. Décès confirmé par son frère sur twitter.
  13. Et sa femme, Stephanie Shults, 29 ans, originaire de Lexington (Kentucky). Ils résidaient depuis 2014 en Belgique.

Disparus à l’aéroport

Fabrice Thomasseau (Suisse ?), 48 ans, né à Genève en 1968, photographe, il réside depuis 2013 à Bruxelles, enseignant les Beaux-Arts à l’école européenne de Bruxelles II, après avoir résidé en Dordogne, dans le Sud-Ouest. Il est diplômé de l’université de Strasbourg et de l’université de Bordeaux (maîtrise d’’arts plastiques).

Dinko Malnar (Croate), en transit entre Montréal et Zaghreb, selon la BBC

Parmi les blessés

Parmi les blessés, outre les nombreux Belges, des citoyens de : Allemagne (1), Espagne (9), France (12), Hongrie (2), Italie (3), Pologne (3), Portugal (19-21), Roumanie (4), Royaume-Uni (6). Ainsi que des nationaux de : Colombie, Equateur (1), Inde (2), Japon (2), Maroc (4), USA (14).

De nombreux Belges

  • Danielle Adam (Belge), dont son mari est décédé, gravement blessée.
  • Sébastian Bellin (Belgo – Brésilien), ancien joueur de basketball sévèrement blessé aux jambes
  • Jimmy Ernesto Montenegro Rosero (Belge / Equatorien), selon le ministre équatorien de la Culture (Guillaume Long). Grièvement blessé au métro, il est hospitalisé à l’Hôpital Saint Pierre, en soins intensifs.

19 à 21 Portugais

Au moins 19 personnes, ayant un passeport portugais, figurent sur la liste des personnes blessées des autorités belges a précisé le secrétaire d’Etat à la communauté portugaise, Jose Luis Carneiro.

  • Une infirmière de 30 ans, originaire de Coimbra, blessée à la station de métro. Hospitalisée, elle a pu rentrer à la maison, selon Jose Luis Carneiro cité par Sapo
  • Un chauffeur de bus de la Stib, André Pinto, 27 ans, légèrement blessé au pied et atteint à l’oreille, selon Sapo

12 Français, dont 3 grièvement, selon le Quai d’Orsay

  •  Fanny Rachel Clain (France), 20 ans, originaire de La Réunion, accueillie à Montélimar, elle a poursuivi ses études dans la chaussure de cuir, à Romans sur Isère (Drôme), avant d’émigrer en Belgique à Liège. Membre de l’église des derniers jours (Mormons), elle accompagnait les Américains de l’église mormone qui se rendaient dans l’Ohio. Son portrait sur France-Bleu. Ecouter son témoignage sur ATV via l’info.re

9 Espagnols, selon le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García Margallo, dont 4 étaient déjà sortis de l’hôpital le lendemain des attentats

  • María Gloria Arana, 45 ans, née à Miranda de Ebro

6 Britanniques, selon le Foreign office,

  • dont 4 étaient déjà sortis de l’hôpital jeudi (24 mars).

4 Roumains, dont 3 étaient toujours hospitalisés jeudi selon le ministère des Affaires étrangères, et un mineur.

  • Roxana Stefanuca (23 ans) et sa fille Miruna, qui étaient dans la rame de métro visée par l’explosion à Maelbeck.

3 Polonais hospitalisés mercredi selon le ministère des Affaires étrangères (4 selon la presse)

  • dont 2 agents des Douanes polonaises (Służby Celnej) de Cracovie, en visite à Bruxelles, l’un est grièvement blessé selon la presse polonaise, l’autre plus légèrement.
  • et 2 femmes blessées à l’aéroport, originaires de la voïvodie de Podlachie (Bialystok et Siemiatycze), dont la vie n’est pas en danger

3 Italiens blessés, soignés à l’hôpital et déjà sortis.

  • Chiara Burla, 24 ans, originaire de Varallo Sesia (Vercelli), un résident de Florence;
  • Marco Semenzato, 34 ans, de Padoue, architecte d’origine de la Vénétie, mais depuis longtemps en Belgique;
  • Michele Venetico, 21 ans, jeune employé de l’aéroport de Bruxelles, fils d’immigrants d’origine sicilienne.

2 Hongrois blessés,

  • L’un légèrement blessé dans l’explosion du métro, travaille à la Représentation permanente de la Hongrie auprès de l’UE.
  • Le second, salarié d’une entreprise locale, souffre de plusieurs fractures après les explosions de l’aéroport.

1 Maltais, légèrement blessé

  • Lorenzo Vella, l’ancien secrétaire général des jeunes travaillistes maltais

14 Américains

  • dont 4 missionnaires mormons — Mason Wells, 19 ans, Richard Norby, 66 ans, Joseph Empey, 20 ans de l’Utah gravement blessés et Fanny Clain, légèrement blessé — et un militaire de l’armée de l’air US
  • Karen Northshield, formatrice, ex nageuse professionnelle, blessée très grièvement à l’aéroport

4 Marocains blessés à l’aéroport

  • dont 2 sérieusement

2 Indiens

  • Nidhi Chaphekar (Inde) blessée, 40 ans employée de Jet Airways
  • Amit Motwani (Inde), autre employé de Jet Airways

2 Japonais

  • Yu Takita (Japon), 30 ans, blessé grièvement au métro, dans le coma. Il travaillait pour Fédération mondiale des associations d’assurance à Bruxelles
  • Minoru Hino (Japon), 53 ans, employé de l’agence de voyage basée à Bruxelles, Japon P.I. Voyages, blessé plus légèrement, lorsque le toit de la voiture de métro s’est effondrés suite à l’attentat. , selon l’agence Kyodo. Blessé au pied, au nez et sur le front, il a aussi subi une rupture des tympans dû au souffle. « Un grand boom a retenti » a-t-il expliqué. Hino s’est immédiatement échappé du train avec les autres passagers, avant de se précipiter d’un escalier mal éclairé. L’endroit était « plein de fumée. Et je ne pouvais pas arrêter de tousser pendant un certain temps après l’inhalation » a-t-il précisé, ajoutant que le verre brisé était éparpillé un peu partout.

(NGV)

Article publié par anticipation dans B2 Pro jeudi 25.3 et mis à jour – 26.3, 27.3 matin, après-midi

Lire aussi : Bruxelles touchée à son tour par les attentats. Le réveil brutal de la capitale européenne

NB : plusieurs sites facebook ont été mis en place en souvenir ici et « recherche victimes bruxelles« 

Categories: Défense

Face à la menace de l’Etat islamique, une minute de silence et puis quoi ?

Fri, 25/03/2016 - 14:10

Les ministres belges Jan Jambon (Intérieur) & Koen Goens (Justice) lors de la minute de silence au Conseil exceptionnel du 14 mars (Crédit : UE)

(BRUXELLES2) La réunion exceptionnelle des 28 ministres de l’intérieur ce jeudi (24 mars) avait d’abord un objectif symbolique : exprimer les condoléances au peuple belge et réaffirmer l’unité européenne après la double attaque terroriste perpétrée ce mardi 22 mars à Bruxelles.

Une symbolique nécessaire

Cette symbolique peut paraitre parfois superficielle. Elle est importante en matière politique, car elle montre une Europe unie, même si il existe des divergences d’appréciation, et surtout présente. On se souvient certainement du certain cafouillage politique après les attentats de janvier 2015 à Paris, durant la présidence lettonne (lire : Anti-terrorisme. Un retard à l’allumage européen ).

Six mois de perdus !

L’impression d’une absence de réactivité politique avait été à l’époque pour le moins nocive au plan politique. Elle a très concrètement retardé toute prise de conscience, le début des travaux et l’accélération nécessaire. Car ensuite, entre avril 2015 et novembre 2015, l’attention européenne et la volonté politique ont été distraits de la question « terrorisme » pour se focaliser sur d’autres aspects, notamment la crise des réfugiés et des migrants. Clairement il y a eu ainsi six mois de perdus qu’il faudrait rattraper maintenant.

Peu d’engagements nouveaux … et un délai retard probable

Or la réunion de jeudi l’a montré. Si la symbolique est bien là, en matière d’engagements concrets, il n’y a malheureusement rien de très nouveau en soi. On accélère un peu par ci par là, notamment sur le PNR. On attend une proposition (sur les frontières), des mesures concrètes (sur les empreintes digitales), un code de conduite (pour internet)… Tout cela d’ici juin 2016. Ce qui est tout de même dans trois mois. Mais rien de plus. A vrai dire, c’est même un peu léger face à l’ampleur des menaces nouvelles qui se jouent clairement des frontières et attaquent de front plusieurs pays européens en même temps…

Un réseau plus organisé que l’apparence

Malgré une impression d’amateurs qui peut parfois sembler exister, le « réseau » mis en place par l’organisation de l’Etat islamique en Europe (ISIL / Daesh) s’appuie en effet clairement sur une organisation para-militaire, avec des unités de « l’avant », des unités « logistiques », des structures de commandement, des lieux de repli qui jongle avec les frontières, qui peut ressembler dans certains points à celui mis en place par le GIA algérien dans les années 1990.

Un ennemi qui cherche à diviser plus qu’à revendiquer

Cet « ennemi » n’a pas de revendications politiques classiquement exprimées par un mouvement terroriste (reconnaissance d’un Etat, renversement du pouvoir…). Mais il a une volonté très claire de semer la terreur, de diviser, de prendre à partie la population civile de plusieurs Etats membres.

Des pays francophones au coeur de cible, jusqu’à quand ?

Pour l’instant, seuls les pays francophones (France et Belgique) ont été plus nettement visés (mis à part une action au Danemark). Il n’est pas exclu qu’il en soit différemment dans l’avenir : que l’Allemagne ou l’Italie voire le Royaume-Uni, l’Autriche ou la Hongrie soient visées. La présence de l’unité franco-bruxelloise d’Abdelslam entre Allemagne, Autriche et Hongrie devraient, aussi, inquiéter nettement ces pays. Il y a des cellules logistiques dormantes, ou au moins des points d’appui qui mériteraient un intérêt.

Une Europe de tolérance

La double attaque de Bruxelles ne visait pas spécifiquement la Belgique, malgré les apparences, mais au-delà l’organisation européenne. C’est l’Europe avec son fonctionnement somme toute pacifique, démocratique, de mixité sociale et religieuse qui est ciblé. Les attentats de lundi à Bamako (tentative) et mardi à Bruxelles (deux attaques suicidaires mortelles) l’ont démontré (lire notre éditorial : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). En répondant faiblement et lentement à cette menace, les Européens s’exposent à ce que la réplique suivante les prenne, une nouvelle fois de court.

Passer la vitesse supérieure

Il ne s’agit pas de réinventer la roue, ou de mettre en place de nouvelles institutions mais de commencer à réfléchir à un nouveau dimensionnement de la réponse policière et judiciaire européenne, comme l’avaient fait en leur temps en matière de criminalité « ordinaire » l’affaire Dutroux, ou de temporalité terroriste, les attentats de septembre 2001 (New-York) et surtout de mars 2004 et juillet 2005 (Madrid / Londres). Les Européens doivent passer la vitesse supérieure.

Concevoir un dispositif interopérable

On peut rêver à une agence européenne de renseignement. Mais cela reste, pour l’instant, une chimère. Cela prendrait du temps. Et cela ne résoudrait que très partiellement le problème. Il faut repenser tout le système, concevoir un dispositif, plutôt que communautaire, interopérable, allant des unités communes d’analyse et de prévention de la menace, aux équipes conjointes d’enquête, aux interventions communes de forces spéciales. Cela nécessite de multiplier très vite les entraînements en commun, les passerelles, de résoudre toutes les « petites » questions de procédure, etc. L’impératif est également de développer une analyse de risque commune.

Une agence européenne du renseignement

Certains – à l’image de Guy Verhofstadt (1) – préconisent une agence européenne du renseignement. Une idée jugée irréalisable par certains spécialistes de la question comme l’eurodéputé Arnaud Danjean, qui estime que cela prendrait des années pour un résultat limité. Un avis que nous partageons : inutile de faire de grands projets institutionnels qui produisent peu à l’arrivée.

Certains Etats membres, en général les « grands » pays qui investissent dans le renseignement, sont également opposés à cette proposition. Mais du côté des « petits pays » (Autriche, Belgique, etc.), qui n’ont souvent pas des moyens importants ni une palette générale d’observation, cette idée revient souvent.

Plutôt qu’une opposition, stérile, entre deux conceptions, défendables chacune, une piste de solution pourrait être entrevue. Elle consisterait à concevoir une agence non pas européenne mais multinationale, de façon volontaire, entre plusieurs pays qui regrouperaient leurs forces, leurs moyens, s’échangeraient du renseignement.

Entre la Belgique, l’Autriche, la Finlande ou la Grèce, on peut estimer qu’il y a à la fois une volonté commune, des économies d’échelle possibles et des sources de renseignements assez diversifiées pour être complémentaires et utiles. Cette solution permettrait d’une certaine façon d’avoir une autre « grande » agence du renseignement qui pourrait ainsi compléter utilement celui fourni par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, voire avoir des pistes originales de renseignement et les échanger ainsi de façon « informelle ».

Réfléchir à un procès binational

Il faudra aussi se poser la question de mettre sur pied des procédures communes permettant à une enquête judiciaire comme au procès pénal ensuite de couvrir les faits commis dans deux (voire trois) pays. Cela implique de révolutionner un peu nos modes de pensée et d’organisation judiciaire.  Abdelslam est-il aujourd’hui davantage coupable en France pour avoir été le « chef d’équipe » de plusieurs kamikazes avant de se rétracter lui-même ou avoir été le complice ou l’ « instigateur » des auteurs des attaques de Bruxelles ? C’est une vraie question. Et choisir le lieu du procès aujourd’hui, ce serait déjà répondre à la question finale : de quoi est-il coupable ? Avec un risque de cafouillage judiciaire… et au final d’une peine plus légère qu’attendue. Le manque d’Europe sur ce dossier est clairement préjudiciable à l’enquête. Il faut entamer ce travail tout de suite.

Renforcer les liens dans les structures de secours d’urgence

Il ne faut pas oublier non plus la dimension de l’après-attentat. C’est-à-dire la réponse médicale et de secours d’urgence, comme de protection civile (anti explosifs ou anti bactériologiques). A Paris comme à Bruxelles, les dispositifs de réponse aux secours d’urgence ont été à la limite de leurs possibilités, avec des temps d’intervention supérieurs à ce qui serait attendu en pareille circonstance. Il faut repenser le système d’intervention de secours, pour le rendre là encore interopérable. Surtout pour les « petits » pays qui ne disposent pas de ressources inépuisables.

Pouvoir faire face à des menaces non classiques

Si un troisième attentat avait eu lieu à Liège ou Anvers, il n’est pas sûr que la structure belge aurait été à même de répondre toute seule. Si une menace de type non classique (bactériologique, chimique, etc.) se fait jour, il n’est pas sûr vraiment que tous les services en Europe puissent y faire face, etc. Il ne serait pas inutile ainsi de réfléchir à une réserve opérationnelle mobilisable en quelques heures et non quelques jours. Peut-on utiliser dans ce cas des structures militaires rôdées à ce genre de questions (à l’image du battlegroup européen inemployé jusqu’ici) ? Cela mérite au moins réflexion.

Planifier une possible neutralisation du coeur du pouvoir européen

La question du pouvoir européen doit aussi être posée. Qu’existe-t-il comme structure de repli si le « rond-point Schuman », coeur névralgique du dispositif européen, est atteint ? Une question qui ne peut plus être que théorique aujourd’hui après l’attaque à la station Maelbeck à deux pas du siège des institutions européennes. Il y a toute une planification d’urgence qui semble aujourd’hui plutôt débutante voire balbutiante. C’est tout cela qu’il faut entamer de façon urgente pour disposer d’ici la fin de l’année d’un dispositif plus abouti. Sinon au prochain attentat, vous pourrez reprendre la déclaration faite cette semaine, modifier deux paragraphes, deux dates… et on sera reparti pour une nouvelle minute de silence, la phase compassion, la phase « on le savait bien », et la phase « délitement ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi (en juillet 2004 !) L’Europe en retard sur le crime

(1) Pour l’ancien Premier ministre belge, ce n’est pas une lubie dernière minute. Il y plus de 10 ans, au lendemain des attentats de Madrid, en mars 2004, il défendait déjà cette création.

Maj sur l’agence européenne de renseignement

Categories: Défense

Les Européens et la Libye : intervenir, sanctionner, faire pression ?

Thu, 24/03/2016 - 15:37

(B2) Quel avenir pour la Libye ? Faut-il sanctionner les fauteurs de trouble ? Quel est l’objectif ? Une intervention militaire en Libye est-elle utile, nécessaire, réaliste ? Comment les Européens peuvent agir en Libye ? Quelques questions réalistes, avec des réponses aussi concrètes que possible sur un terrain délicat…

Categories: Défense

Bruxelles, ville blessée. La fin d’une certaine insouciance

Wed, 23/03/2016 - 12:18

(B2 *) Le double attentat du 22 mars signe pour les Belges et Européens qui vivent en Belgique, la fin d’une certaine insouciance.

Chacun s’y attendait. Et au niveau des forces de sécurité, on le redoutait. C’est finalement quelques jours à peine après l’annonce de l’arrestation de Salah Abdelslam que la terrible nouvelle est arrivée. Dans la capitale européenne, très vite, la nouvelle s’est répandue. Bruxelles reste une « petite » ville. Et il suffit d’ouvrir sa fenêtre ou de lever les yeux au ciel pour voir que cette journée ne sera pas tout à fait normale. Les sirènes des voitures de police et de pompiers, stridentes à la manière de la police américaine, se succèdent sans discontinuité. Plusieurs hélicoptères survolent les habitations.

Chacun pressent qu’il y a quelque chose d’inhabituel dans l’air. On n’est pas un jour de sommet européen ni de manifestation. Effectivement… Un double attentat vient d’avoir lieu au petit matin. La RTBF, la radio et télévision publique francophone, son alter ego flamand, la VRT, tout comme les chaînes privées RTL ou VTM interrompent leurs programmes et passent en information quasi-continue, comme c’est l’habitude en cas d’événement, grave ou… joyeux.

Les réflexes acquis lors du premier « lockdown » de novembre après les attentats de Paris jouent, quand Bruxelles est devenu en quelques heures ville morte, jouent. Ceux qui ne sont pas encore partis travailler restent chez eux. Ceux qui sont au travail ne sortent plus. Les métros s’interrompent. Les bus font demi-tour, évitant le quartier européen où ils passent d’habitude. Les enfants sont confinés dans les écoles, avec interdiction de sortir. Les parents sont directement informés directement par SMS. Il est, en effet, impossible de téléphoner. Tous les réseaux de téléphone mobile sont saturés. Les tunnels routiers, qui amènent la circulation dans la ville, se ferment. La rue de la Loi, d’habitude dégorgeant de voitures, est bloquée, étrangement vide. Une atmosphère d’inachevé règne.

Le soir venu, l’inquiétude voire l’angoisse affleurent sur les visages des passants, pressés de rentrer chez eux de quitter cette capitale européenne. La menace hier ressentie de façon intellectuelle est devenue aujourd’hui réelle.

Certes, dans le passé, la Belgique a pu être atteinte par divers attentats, ils restaient en général bien ciblés, contre la communauté juive notamment, ou contre l’Etat du temps de l’action des Cellules communistes combattantes, groupuscule d’extrême gauche. Mais, c’est loin. Le souvenir collectif s’est estompé. Aucun n’avait en tout cas, la puissance de souffle, en termes de victimes comme de symbolique de cette journée du 22 mars. Et la Belgique n’a jamais connu les vagues d’attentat qu’ont connu la France (en 1986 et 1995), l’Espagne en 2004 (et aussi avec l’ETA), le Royaume-Uni en 2005 (et aussi avec l’IRA).

Inconsciemment, aussi, les Belges (et les Européens) se disaient qu’en abritant les structures arrières ou logistiques de divers groupes terroristes, oeuvrant ailleurs en Europe — GIA algériens il y a 10 ans, Al Qaida, en 2001, groupe de l’Etat islamique aujourd’hui —, ils étaient protégés par une sorte de karma extraordinaire et ne pourraient pas être touchés. Cette foi, sous-jacente,

Le double attentat à l’aéroport national où travaillent de nombreux Bruxellois comme à la station Maalbeck en plein centre du quartier européen, a ainsi brisé plusieurs dizaines de vies mais aussi une certaine innocence et douceur de vivre qui irradiaient la capitale belge, flamande et… européenne.

La station Maelbeck, moins connue que sa grande sœur, la station Schuman, est en effet stratégique dans le puzzle européen. Située à quelques minutes à pied du Berlaymont, le siège de la Commission européenne, elle est très fréquentée le matin par tous ceux qui travaillent de près ou de loin « au Marché commun », comme on dit encore à Bruxelles (lire aussi : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). Maelbeck est ainsi un petit condensé de l’Europe en Belgique.

Aujourd’hui, quand la ville va commencer à se réveiller, groggy, c’est donc chacun de ses quartiers, de ses communes, de Uccle, la riche, à Anderlecht la populaire, en passant par Ixelles, la bobo, ou Saint Gilles, la francophone, et Zaventem la flamande, qui pleureront leurs morts ou souffriront aux côtés des blessés.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Johanna Bouquet)

(*) Papier publié dans une première version dans Sud-Ouest ce matin

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Une Europe aux couleurs belges ce soir

Tue, 22/03/2016 - 21:32

La tour Eiffel aux couleurs belges ce soir (crédit : France Bleue)

(B2) A l’image de la tour Eiffel, nombre de bâtiments publics en Europe mais aussi dans le reste du monde afficheront les couleurs noire, jaune, rouge de la Belgique… en hommage aux victimes du double attentat de ce 22 mars…

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Mobilisation de la défense belge après les attentats

Tue, 22/03/2016 - 19:30

Le déminage militaire du SEDEE a été appelé en renfort (crédit : ministère belge de la Défense)

(B2) Juste après les attentats, le ministère belge de la Défense a décidé de mobiliser différentes unités, après la décision de l’OCAM de relever le niveau de menace au niveau 4.

Tous les moyens mobilisés

Cela s’est traduit — précise-t-on à la Défense — par la mise à disposition des unités civiles, « des moyens logistiques, du déminage du SEDEE ou les chiens pisteurs de la défense » pour détecter les engins explosifs artisanaux (IED) suspects. Des ambulances ont été également mobilisées pour assurer le transport médical, ainsi que des hélicoptères pour assurer la surveillance ainsi du transport médical et logistique.

L’hôpital militaire mobilisé

L’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, qui dispose d’une expérience dans le traitement des blessés par explosion ou brûlés. L’Hôpital Militaire a été « en première ligne lors de la réception initiale des victimes » précise la défense. Certaines victimes, notamment celles avec des brûlures graves, ont été prises en charge de façon permanente alors que d’autres ont reçu les premiers soins avant d’être ensuite transférés vers d’autres hôpitaux. Passée la phase de première urgence, il a aussi servi de point central pour recevoir les familles de victimes ou à la recherche de proches.

Des militaires appelés en renfort

Des « troupes supplémentaires ont été mobilisées ». Le dispositif de 740 militaires qui assure la surveillance statique et la surveillance des centrales nucléaires — en vigueur au niveau 3 — monte ainsi en quelques heures jusqu’à presque 1000 dans tout le pays, avec un renfort de 225 personnels environ, venant de différentes unités. Ce qui permet notamment d’assurer la sécurisation des gares et stations de métro et de rouvrir la plupart des lignes de métro. Et quelques centaines de militaires sont tenus en permanence en réserve, prêts à venir renforcer les unités.

Pouvoirs de patrouille et de fouille des sacs

Le Conseil national de sécurité a décidé de donner plus de pouvoirs aux militaires. Au lieu de simples gardes statiques, les militaires ont reçu ainsi l’autorisation de « patrouiller et si nécessaire, contrôler les bagages / les sacs à dos ». Ceci toujours « sous le commandement direct de la police ». Mais les militaires ne sont pas systématiquement accompagnés de policiers. Ceux-ci ne sont pas loin. Leur « présence physique » est aux « alentours des militaires » et ils « sont de toute façon en contact permanent ».

(maj) L’OCAM ayant décidé de rabaisser le niveau de la baisse de 4 à 3 (le niveau qu’elle avait avant les attentats), le dispositif militaire actuel va revenir à 740 hommes « dans les jours et semaines à venir » comme l’a « décidé le Conseil national de la sécurité », vendredi (25 mars), précise le ministère de la défense.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE) de Oud-Heverlee compte 311 militaires, dont 187 démineurs brevetés.

(Maj 27.3) avec des éléments de précision sur la baisse de la menace, les pouvoirs augmentés des militaires et des détails sur le rôle de l’hôpital militaire

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L’Europe solidaire. Une attaque contre les valeurs démocratiques et de tolérance

Tue, 22/03/2016 - 18:23

Les drapeaux en berne au dessus du Quai d’Orsay et de Paris (crédit : MAE France)

(B2) Juste après les attentats, les réactions ont fusé. Si l’Europe pouvait paraître ces derniers jours, faible, divisée, les attentats de Bruxelles ont immédiatement resserré les rangs.

En témoigne la rapidité avec lesquels les capitales ont, tour à tour, convoqué des réunions de crise. Mais aussi les messages venus des institutions européennes comme de l’extérieur. Au-delà des messages de condoléance.

Cette nuit nombre de monuments en Europe et dans le reste du monde seront mis aux couleurs de la Belgique, à commencer par la Tour Eiffel.

« Une attaque contre notre société démocratique ouverte », Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UE

The European Union mourns the victims of today’s terrorist attacks in Brussels. It was an attack on our open democratic society. (…) The European Union and its Member States stand firm with Belgium in solidarity and are determined to face this threat together with all necessary means. This latest attack only strengthens our resolve to defend the European values and tolerance from the attacks of the intolerant. We will be united and firm in the fight against hatred, violent extremism and terrorism.

« Bruxelles nous accueille, nous aiderons Bruxelles », Donald Tusk, Conseil européen

The European institutions are hosted in Brussels thanks to the generosity of Belgium’s government and its people. The European Union returns this solidarity now and will fulfill its role to help Brussels, Belgium and Europe as a whole counter the terror threat which we are all facing.

« Nous resterons unis face à la terreur », Jean-Claude Juncker, Commission européenne

Ces attaques touchent aujourd’hui Bruxelles, hier Paris. L’Europe dans son entièreté est visée. L’Union européenne et les Institutions doivent et resteront unies face à la terreur. Ces évènements nous touchent mais ne nous effrayent pas. Nous continuons notre travail pour faire face ensemble à la menace terroriste et pour apporter des solutions européennes aux questions qui nous concernent tous.

« Les racines de notre peine sont les mêmes dans nos régions », Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE. En visite en Jordanie, la chef de la diplomatie européenne a tenu à assurer sa solidarité la capitale européenne, avant de fondre en larmes, visiblement submergée par l’émotion.

« It s a sad for Europe as Europe and its capital. We are suffering the same pain that this region as known and knows being it in Syria, being it elsewhere. We are still waiting for more precise news on the dynamics on the attacks of brussels but its quite clear that the pain we are suffering around our region are very much the same. We are united in not only in suffering our victims, but in acting and preventing radicalisation and violence together. I think that being here together with its Majesty as we were together in Brussels just a week ago is the most powerful message of strength and friendship among our people that we can pass to those that we can like to divide us. We will not, we will stay together ».

« Bruxelles ne cèdera pas » Martin Schulz, Parlement européen

« Je suis horrifié par les attentats lâches et odieux qui se sont déroulés à Bruxelles aujourd’hui. Mes premières pensées vont aux victimes et aux blessés, ainsi qu’à leurs familles et à leurs proches.  Ces actes provoquent en moi colère et tristesse. Ils prennent leurs racines dans la barbarie et la haine. Et aucune cause ne pourra jamais les justifier. Bruxelles, comme d’autres villes frappées par de telles attaques terroristes, ne cédera pas et les institutions européennes, accueillies avec générosité par les autorités bruxelloises et ses habitants, feront de même (…) »

Au Parlement européen, aussitôt connue la nouvelle de l’attentat de Zaventem, la commission des Affaires étrangères du Parlement européen entame une minute de silence.

« L’Europe est notre force », eurodéputés Socialistes français

« A travers ces nouveaux massacres, au lendemain de l’attentat de Bamako ou d’Ankara, c’est l’Union qui est visée parce qu’elle est l’Union. Si nous n’en avions pas encore totalement conscience, c’est bien la preuve que nous sommes embarqués sur le même bateau, et que nous devons, de manière intangible, agir dans une solidarité totale. Dans un monde instable, l’Union est une force, elle est notre force. »

« Nous ne les laisserons jamais gagner », David Cameron (Royaume-Uni)

 

 

 

« C’est toute l’Europe qui est touchée », François Hollande (France)

 

 

 

« La Grèce solidaire », Alexis Tsipras (Grèce)

 

 

 

Cela aurait pu « être ailleurs », Andrzej Duda (Pologne)

« Ces attaques touchent la Belgique mais auraient pu être en Grande Bretagne, en France ou ailleurs, il faut être unis et s’assurer qu’ils ne pourront pas gagner. »

« La capitale d’une Europe unie », Boïko Borissov (Bulgarie)

« Nous ne laisserons pas détruire notre civilisation Bruxelles est non seulement la capitale belge. Elle est la capitale d’une Europe unie. C’est le cœur d’une communauté à laquelle la Bulgarie appartient. Aujourd’hui, plus que jamais, tous les Européens ont besoin de montrer au monde qu’ils ne laisseront pas le terrorisme détruire notre civilisation. »

« La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent à part égale », Lars Løkke Rasmussen (Danemark)

« Le terrorisme a frappé le cœur de l’Europe. Des innocents ont été tués et blessés par des terroristes impitoyables. Mes pensées sont avec les personnes touchées et leurs proches et l’ensemble du peuple belge. Des familles et des destinées humaines ont été brisées. La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent. Je ne peux que me distancer de la manière la plus forte possible des actes brutaux que nous avons vu, ce matin, et des forces obscurantistes qui sont derrières. La Belgique n’est pas seule. Toute notre solidarité va à la société belge. Nous sommes ensemble en Europe. Les autorités danoises suivent de près la situation et prendront les précautions nécessaires. »

« Les Européens doivent prendre conjointement toutes les mesures nécessaires », Pavel Bělobrádek, république Tchèque (Vice-Premier Ministre de la science, de la recherche et de l’innovation)

« Les attentats terroristes à Bruxelles sont un nouvel acte dans une série d’actes de barbarie, commis par des fanatiques qui tentent de renverser la civilisation. Ces crimes inhumains méritent avec encore plus de conviction (d’être sanctionnés) que leurs auteurs ont abusé à plusieurs reprises l’hospitalité et de la protection que l’Europe fournit des arrivants. (…) Je souhaite que l’Union européenne prenne conjointement toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité des citoyens et de prévenir les actes semblables. (…) Je demande instamment aux représentants des musulmans européens de se dissocier clairement et de condamner toute manifestation du terrorisme islamique, de commencer à lutter efficacement contre toutes les expressions verbales de la haine religieuse, et de mener cette communauté vers la tolérance et le respect des valeurs européennes et la conformité. »

(propos recueillis par la rédaction de B2)

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Alerte 4 sur Bruxelles. Réunions de crise partout en Europe

Tue, 22/03/2016 - 16:00

Réunion de crise à la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Aussitôt après les deux attentats de Bruxelles, les différentes structures de pouvoir se sont réunies à Bruxelles comme ailleurs en Europe.

Alerte 4 à Bruxelles

Après une réunion de l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace), le gouvernement belge décide de renforcer le niveau de l’alerte au niveau 4, le niveau maximal.

Premières décisions au niveau belge

Une première réunion du conseil national de sécurité — regroupant les vice-Premier ministres et les ministres en charge des questions de sécurité — a décidé des premières mesures : « des renforts militaires déployés dans les principaux lieux de la capitale, le contrôle aux frontières est renforcé, des restrictions sont applicables dans les transports en commun » indique Charles Michel après la réunion. Elles seront suivies d’autres : les écoles pourraient être fermées ce mercredi (23 mars).

Réunion de crise à la Commission européenne

Une réunion de crise s’est tenue très tôt au Berlaymont, siège de la Commission européenne, entre le président Jean-Claude Juncker et la vice-présidente chargée de l’Administration, Kristalina Georgieva, en coordination avec les services de sécurité internes de l’institution.

Alerte orange à la Commission

Kristalina Georgieva, la commissaire européenne chargée de l’Administration, annonce le relèvement de l’alerte interne à Orange (elle était « Blanche » jusqu’ici). Elle demande à son personnel de rester dans ses locaux ou chez eux s’ils ne sont pas encore arrivés. Toutes les réunions internes ou extérieures sont annulées. L’accès des bâtiments est réservé uniquement aux membres de l’administration (pas d’invités ni d’extérieurs). Des mesures similaires sont prises au Parlement européen.

All EU institutions are at alert level ORANGE – all meetings on premises and outside cancelled, access only for staff with badges

— Kristalina Georgieva (@KGeorgievaEU) 22 mars 2016

Réunions dans toutes les capitales

A Paris, une réunion d’urgence est convoquée à l’Élysée autour de François Hollande avec les principaux ministres concernés (Défense, Intérieur, Justice, Transports). Un mouvement imité dans nombre de capitales européennes à Varsovie, Londres, Madrid…

A Londres, une réunion du COBRA s’est tenue sous la présidence du Premier ministre David Cameron. Cette réunion de crise des principaux ministres et responsables de sécurité britanniques a convenu « d’augmenter la présence de police dans les ports et aéroports, dans les gares internationales et dans les stations de métro ».

A Madrid, en pleine semaine sainte, alors que le gouvernement est déjà en vacances, devrait se tenir une réunion demain. Ce mardi, déjà, vers 17h, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez Díaz, et le secrétaire d’Etat à la sécurité, Francisco Martínez, doit présider une réunion du « groupe d’examen de la menace terroriste en Espagne ». Ce groupe réunit les plus hauts responsables de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale, la Guardia Civil, le Centre du renseignement de lutte contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le Centre national du renseignement (CNI), etc.

Pas de réunion prévue encore au niveau européen

Du côté des 28, il n’y a, d’après les informations recueillies par B2, pour l’instant pas de réunion de crise prévue à un niveau quelconque au niveau des ambassadeurs (COREPER ou COPS), des spécialistes de sécurité (COSI, sécurité intérieure), ou au niveau ministériel ou des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais une réunion pourrait être convoquée rapidement (éventuellement hors de Bruxelles).

(Nicolas Gros-Verheyde avec JB et LH)

Mesures de sécurité dans les aéroports

La sécurité est renforcée à Paris, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. De même, à l’aéroport de Frankfurt en Allemagne, l’un des aéroport internationaux les plus importants d’Europe. Aux Pays-Bas, tous les aéroports du pays renforcent leurs mesures de sécurité. Quant à l’aéroport de Rome, il ferme.

(NGV avec JB et LH)

Categories: Défense

C’est l’Europe qu’on a voulu viser ! (Maj)

Tue, 22/03/2016 - 14:00

Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Il ne faut pas s’y tromper… Les attentats de Bruxelles du 22 mars avaient un objectif : viser l’Europe en ciblant ses principaux points de transit où passent les voyageurs et les expatriés européens, à commencer par l’aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeck. La nationalité comme le profil des victimes devrait le démontrer (1).

La station Maelbeck, centre du pouvoir européen

Située à mi-chemin entre la station Schuman, centre du pouvoir européen, et la station Arts-Lois, noeud de circulation des différents métros, à quelques minutes à pied du Berlaymont (le siège de la Commission européenne), sur la rue de La Loi (la grande artère du pouvoir belgo-européen), la station Maelbeck est une « petite station », sans doute moins surveillée que celle de Schuman. Elle se situe pourtant à quelques centaines de mètres à peine du Berlaymont, le siège de la Commission européenne (3-4 minutes à pied). Elle borde le Lex (le bâtiment du Conseil qui abrite les services juridiques, de traduction et sert de salle de réunion pour l’Eurogroupe bien souvent), du Charlemagne (le bâtiment de la DG Commerce). Et elle dessert directement plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire / Protection civile…) ainsi que plusieurs ambassades (notamment les Représentations permanentes auprès de l’Union européenne de la Belgique, de la Hongrie ou de la Finlande) et le Parlement européen.

L’heure de l’explosion : 9h11

L’heure où a eu lieu l’explosion — quelques minutes après 9h — n’est pas tout à fait un détail. A cette heure-là, tous les élèves sont déjà à l’école. Les fonctionnaires et travailleurs belges ont déjà fait leur trajet quotidien pour rejoindre leur bureau (on embauche à Bruxelles entre 6h30 et 8h). Ce sont donc les autres, surtout les ‘Européens’ qui transitent par le métro à cette heure-là. S’y croisent ainsi les fonctionnaires allant au travail, les diplomates, journalistes ou lobbyistes venant couvrir ou assister à une réunion, mais aussi les agents du nettoyage qui reviennent chez eux la matinée finie.

Un élément précurseur : l’attentat de Bamako

L’attaque, la veille, du quartier général de la mission EUTM Mali par plusieurs « terroristes » à l’arme légère est passée relativement inaperçue. Cette attaque a été déjouée par les forces de sécurité présentes sur place (Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako). On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont souvent précédées d’une attaque dans un pays proche de la zone francophone (Liban, Mali, Burkina Faso, Tunisie). L’attentat de Beyrouth avait précédé de peu celui de Paris le 13 novembre. Un point qu’il est sans doute trop tôt pour analyser qui peut ressortir du simple hasard mais pourrait refléter aussi un modus operandi plus organisé. Un peu comme un élément déclencheur…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Maj 26.3 – Les victimes viennent de 40 nationalités a signalé Didier Reynders. Dans la liste détaillée (lire : Des victimes de 40 nationalités. Une première liste), on remarque parmi les décédés 14 nationalités, dont une employée de la Commission européenne, une jeune chargée de communication d’un lobby du rail, un ancien diplomate belge (qui la double nationalité française). Parmi les blessés, des douaniers polonais, un agent de la Représentation permanente hongroise, etc.

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La Royale et la Navy passent en mer Egée

Mon, 07/03/2016 - 15:48

L’hélicoptère de bord Wildcat alias AW159 SuperLynx (crédit : MOD uk)

(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé juste après le mini sommet franco-allemand à l’Elysée, vendredi (4 mars) : un navire français part de Toulon cette semaine. Direction : la mer Egée pour compléter le déploiement de l’OTAN sur place. C’est l’aviso Commandant Bouan (F-797), commandé depuis peu par le capitaine de corvette Lucas Saliou, qui a été désigné pour cette mission, comme l’a précisé l’Etat-major des armées. Les opérations de sauvetage en mer, ce patrouilleur de haute mer les connait quelque peu. Il avait participé à l’automne dernier à l’opération menée par l’agence européenne Frontex en mer Ionienne, au large de l’Italie, récupérant plusieurs centaines de réfugiés (lire sur le journal du navire). Il avait fait escale à Malte lors du sommet UE-Afrique sur les migrations et avait reçu, à ce moment la visite du chef de l’Etat, François Hollande.

La Royal Navy également présente

Coté britannique, c’est David Cameron qui, avant le début du sommet de Bruxelles, a annoncé que le navire amphibie RFA Mounts Bay partira en mer Egée dans le même cadre. « Cette migration est le plus grand défi auquel fait face l’Europe aujourd’hui » a-t-il déclaré. Le locataire de Downing street poursuit ainsi sa diplomatie maritime. On se rappelle effectivement qu’en avril, très vite après la réunion européenne sur l’alerte migratoire en Méditerranée, il avait rapidement décidé d’envoyer une frégate britannique (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).

Mission : identifier les passeurs

La mission assignée par le Premier ministre à son navire est d’ « identifier les passeurs et passer les informations aux garde-côtes turcs afin qu’ils puissent intercepter ces bateaux ». Dans sa tâche le RFA Mounts bay sera soutenus par 3 bateaux des garde-frontières : le VOS Grace « qui est déjà dans la mer Egée », avec une équipe de garde-frontières britanniques (grecs et italiens), une équipe médicale dans le cadre de l’opération Frontex, un autre patrouilleur « qui se trouve en chemin vers la région ». Un troisième devrait le rejoindre « ce mois-ci » (pour prendre le relais du premier).

Mais aussi du sauvetage en mer ?

Le RFA Mounts Bay (L-3008) est un navire amphibie, doté d’un hélicoptère de bord de type Wildcat. Il a notamment été déployé lors de l’opération en Sierra Leone en 2006 et a participé à l’exercice Corsican Lion en 2002 (lire : Les Royal(es) encerclent la Corse). Ce n’est pas vraiment le navire idéal pour faire de l’observation et du recueil d’information, discrètement. En revanche, il peut accueillir beaucoup de monde à bord : un Etat-major ou des réfugiés. Voire les deux. Il disposera à bord de deux patrouilleurs de côtes permettant ainsi de venir en aide aux « naufragés ».

(NGV)

Lire :

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Un bavarois aux fruits de la passion

Mon, 22/02/2016 - 05:45

(B2) Les Européens adorent discuter de faux problèmes, passer de longues heures à se chamailler pour de sombres questions qui n’auront plus d’importance le lendemain. Jouer durant plus de 24 heures une sorte de psychodrame aux accents surjoués : c’est difficile, c’est dur, on ne sait pas si on y arrivera… pour finir par un dénouement en queue de poisson où on ne comprend pas bien pourquoi, en fait, cela a duré aussi longtemps. En temps ordinaire, cela me ferait rire. Je me passionnerais pour un tel jeu politique. Aujourd’hui non !

La crise britannique : une crise d’egos

A la différence des précédents ‘problèmes’ créé par un ‘Non’ à la ratification d’un Traité (Danemark, Irlande, France, Pays-Bas…), cette crise du Brexit est une crise totalement artificielle. Elle ne vise pas à résoudre un problème posé. Elle ne vise pas à obtenir certaines avancées en échange de certaines concessions : ce qui a toujours été l’objectif des ‘discussions’ européennes : je t’échange mon charbon contre ton acier, ton agriculture contre mon industrie, mes services financiers contre ton savoir-faire technologique, etc. Elle ne vise pas non plus à faire confirmer par le peuple un traité européen qui prévoit de nouvelles compétences. Elle ne vise, en fait, qu’à satisfaire le petit ego d’un Premier ministre David Cameron, qui entend parfaire son pouvoir dans son Royaume et à l’intérieur de son parti, et l’aider à se sortir d’un piège qu’il s’est lui-même tendu… Elle ne vise aussi qu’à donner l’illusion aux Britanniques qu’ils pèsent encore sur la scène européenne, et aux Européens qu’ils sont le centre du monde. Une crise de petits egos en quelque sorte.

Des questions faussement existentielles ?

Fallait-il affirmer le principe d’une union un peu étroite, très étroite ou pas du tout ? Une fois ce principe défini, pouvait-on en excepter le Royaume-Uni ? Dans quel document inscrire ce pas de deux ? Que se passait-il en cas de Non britannique, etc. (1)  Quand on regarde attentivement le document sorti des conclusions du sommet, on ne peut qu’être frappé par l’inanité du document produit par les 28 après 24 heures de discussion. Quand à examiner la différence entre ce qui est entré et sorti, il ne vaut mieux pas, c’est très peu de choses finalement. « Ce n’est pas parce qu’un sommet est long qu’il s’y discute des choses intéressantes » résumait après la réunion François Hollande. Effectivement…

Une perte de temps inqualifiable

Réunir 28 chefs d’Etat et de gouvernement, plus de 24 heures, pour discuter d’un faux problème, avec des solutions qui ne convaincront pas plus les Britanniques de rester dans l’Union européenne que convaincre Maitre corbeau de rester perché sur sa branche pour ne pas aller manger son fromage, est plutôt formidable et témoigne d’une absolue cécité (2). Personnellement il me met en rage. Car il y a des problèmes autrement plus conséquents à résoudre qui n’ont jamais vraiment mobilisé les Européens jusqu’ici.

La Syrie…

Jamais, les Européens n’ont discuté ces dernières années, 24 heures durant, de la Syrie par exemple. Un conflit intérieur violent, doublé d’un conflit par proxy interposé qui peut déraper à tout moment, entre plusieurs puissances au nationalisme exarcerbé (arabe, turc, russe, perse etc…). Le conflit le plus grave du moment pour l’existence de l’Union européenne : ses valeurs, sa sécurité, sa place dans le monde… Les Européens sont à la remorque des Américains et des Russes sur ce sujet.

La Libye…

Jamais les Européens n’ont discuté 24 heures de la Libye : que peut-on faire pour ramener à la raison ce pays ? Comment faire taire les rivalités de puissances étrangères qui, là encore, cherchent à tirer parti de l’instabilité pour protéger leurs intérêts ? Que faire si le noyau ‘Etat islamique’ grossit à Syrte ?

La crise des frontières …

Jamais les Européens n’ont discuté 24 heures de la meilleure manière de protéger leurs frontières, de prévoir des mesures temporaires (ou permanentes) de protection, de mettre en place en commun une réaction possible (3). Et sur ces sujets, il n’y avait pas besoin d’avoir un Premier ministre turc à table pour savoir comment les résoudre. Bien entendu, il reste des divisions entre Européens sur la solidarité nécessaire (relocalisation et réinstallation). Mais c’était l’occasion de tenter d’aplanir les différences, de mettre sur pied un plan B si les frontières se ferment en Autriche et en Slovénie : que faire des dizaines de milliers de personnes qui vont se retrouver coincées entre Grèce et Slovénie ? Comment aider la Croatie, la Bosnie, la Serbie, la Macédoine / Fyrom ? N’y-a-t-il pas moyen d’avoir une réponse européenne au lieu de l’intervention de l’OTAN en Mer Egée ?

Des convergences notables malgré tout

La Commission européenne a proposé en décembre, il y a plus de deux mois, un plan ambitieux prévoyant un corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. N’était-ce pas le bon moment pour accélérer le mouvement … plutôt que de conclure qu’il était nécessaire « d’accélérer le mouvement » ? Tous les dirigeants européens sont d’accord pour renforcer le contrôle aux frontières, trouver si possible une solution européenne, et même mettre en place ce corps européen de garde-frontières. C’est assez rare pour être souligné. Ce n’était pas le cas il y a encore six mois. Ce rare momentum, on aurait pu en profiter pour avaliser très vite tous les détails techniques restant à régler. Ils sont nombreux. Mais on pourrait mettre au point une autre méthode de travail. Une méthode ‘rush’… plutôt qu’une méthode du ‘lento piano ralentissimo’.

Trouver une méthode de travail plus rapide

Pourquoi ne pas avoir tous les niveaux de décisions qui travaillent en parallèle : les techniciens d’un côté, les ministres de l’Intérieur de l’autre, voire des Finances, les chefs d’Etat et de gouvernement, au troisième niveau. Avec le Parlement européen réuni en séance extraordinaire de l’autre.

Le menu du sommet européen, tweeté par le Premier ministre maltais, Joseph Muscat

Avec un peu d’audace et d’innovation (comme ont su trouver les juristes pour résoudre le Brexit), il était possible de régler rapidement cette question. Ce qui aurait été un atout dans la manche des Européens alors que se profile une nouvelle vague de migrants et de réfugiés à la faveur du printemps…

NB : J’ai trouvé le menu du dîner du sommet qui prévoyait au dessert un « Bavarois aux fruits de la passion », un intitulé tout en ironie. Car, à ce sommet, s’il y a bien eu la gélatine, un peu collante, il manquait des fruits et… de la passion.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cela me rappelle tout le débat constitutionnel pour savoir s’il fallait un seuil de majorité à 62 %, 65% ou 67 %? Ou combien de temps on pouvait mettre en oeuvre le compromis de Ioannina ? Des dispositions jamais réellement utilisées car elle ne correspondent pas à la réalité des enjeux politiques…

(2) On sait très bien qu’un référendum n’est pas fait pour répondre aux questions posées. Or les réponses trouvées par les Européens me semblent très raffinées, trop même pour pouvoir peser réellement leur poids dans le référendum, surtout si une partie de la presse populaire et des torys se met de la partie.

(3) Il y a eu des discussions longues mais on parlait davantage du programme de relocalisations pas de gestion et protection des frontières en commun.

(crédit photo : la marmite à m’Alice)

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Sauvetage en cours en Méditerranée

Sun, 21/02/2016 - 15:35

(crédit : EUnavfor Med)

(B2) L’avion espagnol VIGMA D-4 a repéré ce dimanche (matin), deux navires en caoutchouc, chargés de migrants, en détresse en Méditerranée, indique le QG de l’opération EUNAVFOR Med sur son fil twitter.

#OpSophia this morning the Spanish aircraft VIGMA D-4 has spotted two rubber boats in distress. Watch the video.. pic.twitter.com/TNPvJUCSsS

— EUNAVFOR MED OHQ (@EUNAVFORMED_OHQ) 21 Février 2016

Le patrouilleur de haute mer slovène SNS Triglav (11), ainsi que la corvette allemande Ludwigshafen (F-264) et le navire de soutien Frankfurt (A-1412) se sont dirigés sur les lieux. En fin d’après-midi, 357 personnes avaient été récupérées et mises à l’abri sur le navire allemand Frankfurt, provenant de trois bateaux au total. Un troisième bateau ayant été localisé à proximité.

Déjà samedi (20 février), un hélicoptère italien EH101 avait localisé un bateau en caoutchouc en détresse « dans les eaux internationales au nord de la Libye ». 122 migrants avaient finalement été sauvés par le Triglav et le Frankfurt, qui les a accueillis à son bord.

Ces deux séries de sauvetage portent à 9600 le nombre de personnes sauvées par l’opération maritime européenne Sophia (EUNAVFOR Med).

(NGV)

(Mis à jour) dim 21.2 – 18h et 21h

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