Convoi logistique (crédit : DICOD / EMA)
(B2) Il y a bien eu une explosion parmi les troupes françaises qui évoluaient au nord du Mali. L’Elysée et le ministère de la Défense l’ont confirmé ce matin.
Victime d’un engin explosif
Deux VAB (véhicules de l’avant blindé) d’un convoi logistique de la force Barkhane, armé par le 515e régiment du train de la Braconne, ont été sauté sur une mine, vendredi dans l’après-midi (14h), alors qu’ils se trouvaient à environ 40 km au nord-est de Kidal. Composé d’une soixantaine de véhicules, le détachement avait quitté Kidal dans la matinée pour ravitailler le poste d’Abéibara au nord du Mali.
Blessé mortellement
L’explosion a fait deux blessés, l’un très gravement atteint, l’autre plus léger et trois soldats commotionnés. Les deux militaires blessés ont immédiatement été « secourus par les équipes médicales présentes dans le convoi puis évacués par hélicoptère sur la plate-forme de Tessalit », où se trouve une unité chirurgicale militaire française. Malgré les soins, le maréchal des logis-chef Fabien Jacq âgé de 28 ans, n’a pu être sauvé. Il est « décédé des suites de ses blessures dans la nuit du 4 (au 5) novembre ».
Le 18e soldat depuis le début de l’intervention française au Mali
Le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian a rendu « hommage à ce militaire mort pour la France dans l’accomplissement de sa mission » et présenté « ses condoléances à sa famille, ses proches et frères d’armes ». Le Président de la république a tenu à redire « sa confiance et sa fierté aux soldats des forces françaises qui apportent leur soutien à l’armée malienne et à la mission des Nations Unies pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali et la réduction des groupes armés terroristes dont la menace pèse sur l’ensemble du Sahel ».
NB : C’est le 8e soldat français décédé depuis le lancement de l’opération Barkhane le 1er août 2014 sur la zone du Sahel, et le 18e, si on prend en compte l’opération Serval, qui l’a précédée au Mali à compter de janvier 2013.
Une situation loin d’être pacifiée dans le nord
La région du nord Mali est loin d’être pacifiée. Les engins explosifs improvisés (IED) sont régulièrement placés sur les routes. La force Barkhane avait ainsi perdu trois de ses hommes en avril dernier par l’explosion d’une mine (Lire : Trois soldats français tués par l’explosion d’une mine au nord Mali). Et les camps des casques bleus de la Minusma sont régulièrement attaqués (Lire notamment : La Minusma sévèrement attaquée à Gao et Sévaré. Une stratégie à revoir ?).
(NGV)
Né en janvier 1988 à Trappes (78), Fabien Jacq avait rejoint les rangs de l’armée de Terre en mars 2008 comme engagé volontaire, selon sa biographie officielle. A l’issue de sa formation initiale à l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA), il est nommé maréchal des logis le 1er juillet 2008 et affecté au 515e régiment du train, à l’escadron de circulation routière, le 3 novembre 2008. Il a été au Sud Liban, de septembre 2010 à février 2011 ; en Afghanistan, de juillet à octobre 2012, au Mali (dans le cadre de l’opération Serval), de mai à novembre 2013, et à nouveau au Mali (à partir d’octobre 2016). Il a également participé aux missions de sécurisation en France (opération Sentinelle) en août 2015 puis de novembre à décembre 2015.
(B2) C’est une première attaque depuis près de deux ans et demi. Le QG de l’opération européenne anti-piraterie à Northwood (Londres) a confirmé l’attaque d’un chimiquier battant pavillon britannique au large de la Somalie (à hauteur de Ceeldhere) le 22 octobre dernier.
Un skiff avec six hommes armés
« Six hommes armés à bord d’un skiff ont tenté de prendre le contrôle du CPO Korea [appartenant à la compagnie Offen Tankers de Hambourg], à 330 milles nautiques à l’est des côtes somaliennes », annonce ainsi le QG d’Atalanta, au terme « d’une enquête approfondie ».
« Un certain nombre de tirs ont été échangés entre les [assaillants] et l’équipe de sécurité à bord du navire ». L’équipage du chimiquier a aussi mis en œuvre les mesures d’autoprotection en augmentant la vitesse, en modifiant le cap et en activant les tuyaux d’incendie.
A 300 miles au large des côtes somaliennes
Selon nos informations, l’attaque a eu lieu dans la matinée à 10h UTC très au nord de la zone habituelle de la piraterie, par 04.28 nord et 53.22 Est. Les tirs d’avertissement de l’équipe de sécurité à bord ont suscité des répliques en retour des assaillants qui ont fini par fuir.
Aucun blessé n’a été relevé parmi les marins et équipes de sécurité. Et le navire « a été en mesure de continuer son transit dans l’océan Indien ».
La vigilance de mise
Le commandant de l’opération navale de l’UE, le général britannique Rob Magowan a aussitôt lancé un appel de « vigilance continue en mer » rappelant « la nécessité » de respecter toutes les règles de sécurité. « Cette attaque montre que les pirates ont toujours l’intention d’attaquer des navires pour la rançon et de causer du tort aux gens de mer et leurs familles. Il est impératif que la communauté internationale reste vigilante. »
NB : Selon nos informations provenant de sources maritimes, une autre attaque au RPG a été relevée en mer rouge contre un tanker trois jours plus tard, le 25 octobre. Une attaque qui n’a pas été confirmée par le QG d’Atalanta (que B2 a contacté).
(NGV)
(B2) Au bout de deux ans de captivité, une femme kenyane a été libérée ce week-end par des pirates somaliens. Lois Njeri Weru avait été prise en otage par des pirates somaliens en novembre 2014 pendant qu’elle effectuait une livraison de médicaments en Somalie, indique CCTV Afrique. C’est important de le souligner car dans les décomptes officiels des otages des pirates somaliens ne sont pas décomptés tout le monde. Si les marins des navires marchands ou pêcheurs naviguant dans l’Océan indien sont normalement libres (lire : Les 26 derniers marins otages des pirates somaliens libres !), il y aurait encore dix Iraniens et quatre Kenyans aux mains des pirates en Somalie selon l’ONG Ocean Beyond Piracy.
(NGV)
(Crédit: HCR)
(BRUXELLES2) Le nombre de migrants morts en tentant de traverser la Méditerranée a atteint un niveau record. Avec les deux derniers naufrages recensés jeudi faisant 239 disparus, ce sont au moins 4220 personnes qui ont péri ou ont disparu en mer Méditerranée depuis janvier. Soit largement plus que l’année précédente. Pour l’ensemble de l’année 2015, le bilan avait été de 3771 morts. Il s’agit du « bilan le plus élevé jamais enregistré », a souligné William Spindler, porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), mercredi (26 octobre).
Taux de décès multiplié par trois
Si les migrants « ont été nettement moins nombreux à tenter la traversée de la Méditerranée en 2016 » (plus d’un million de traversées en 2015, contre 327.800 passages en 2016), ils meurent plus. « Alors qu’il y a eu un décès pour 269 arrivées l’année dernière, la probabilité de mourir en 2016 est montée en flèche avec un décès pour 88 arrivées. » Le taux de décès a ainsi « été multiplié par trois ». Une multiplication qui s’explique par la réduction du trafic sur la route Est de la Méditerranée (face à la Grèce) et une augmentation sur la route Centre de la Méditerranée (face à l’Italie).
Réduction des traversées grâce à l’accord avec la Turquie
Une forte réduction des traversées vers la Grèce est observée. Elle est due notamment à l’accord conclu en mars entre la Turquie et l’Union européenne pour freiner les arrivées sur les côtes grecques.
La route libyenne, la plus mortifère
« Sur la route méditerranéenne centrale, entre la Libye et l’Italie, le taux de décès est encore plus élevé, avec un décès pour 47 arrivées ». Il s’agit de l’itinéraire le plus périlleux. Les naufrages sont plus fréquents. Car « les passeurs utilisent maintenant des embarcations de moindre qualité : des canots pneumatiques fragiles qui souvent ne résistent pas au voyage ni aux mauvaises conditions atmosphériques. » Les tactiques des passeurs changent aussi avec, en plusieurs occasions, « l’embarquement simultané de milliers de personnes », afin d’augmenter le profit. « Si cela peut correspondre à une évolution dans la manière de faire des passeurs ou vise à limiter les risques de détection, le travail des sauveteurs est également rendu plus difficile. »
Appel à renforcer les capacités
« Ce taux de mortalité élevé rappelle aussi l’importance de poursuivre de robustes capacités de recherche et sauvetage, sans lesquelles les taux de mortalité seraient très certainement plus élevés », rappelle le porte-parole du HCR.
(Leonor Hubaut)
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