Voici une fiche de recrutement pour un poste d’enseignant-chercheur à l’université de Paris 8. Un cas « clinique » qui met en évidence le processus de conquête des universités à travers le recrutement des enseignants.
On se reportera à ce sujet au chapitre III « La gauche universitaire, ses errances scientifiques et son aveuglement idéologique », de mon livre « Répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et auxterroristes de la repentance ».Le « Système » algérien et les « décoloniaux » accusent la France d’être responsable de leurs problèmes. Une attitude œdipienne déjà bien décrite en son temps par Agrippa d’Aubigné quand il écrivait que :
« Le cadavre de France se décompose sous l’œil de deux enfants : le premier est félon et le second parasite. L’un est tourné vers la mort et l’autre vers la dévastation. »
Au mois de janvier 2021, un journaliste algérien complaisamment relayé par les médias français, exigea même de la France un dédommagement pour le « pillage » du fer « algérien » qui, selon lui, aurait servi à fabriquer la Tour Eiffel !!!
Or, comme l’a montré Paul Sugy, les pièces composant l’emblématique monument furent fondues en Lorraine, dans les aciéries de Pompey, à partir de minerai de fer extrait de la mine de Lurdres, également située en Meurthe-et-Moselle…
La prétention aussi exorbitante que surréaliste de ce stipendié du « Système » algérien n’est pas le coup de folie d’un illuminé. Elle s’inscrit tout au contraire dans une stratégie de surenchère revendicatrice destinée à obtenir des excuses, puis des réparations « sonnantes et trébuchantes » de la part de la France.
Or, il faut bien voir que, jusqu'à l’arrivée de François Hollande au pouvoir, la position algérienne avait été relativement « retenue ». Ni Georges Pompidou, ni Valéry Giscard d'Estaing, ni François Mitterrand, ni Jacques Chirac et ni Nicolas Sarkozy n’auraient en effet accepté de telles demandes d’excuses. Or, tout a changé avec les déclarations irresponsables de François Hollande suivies de celles d’Emmanuel Macron au sujet de la colonisation. A partir de là, la France s’étant auto-humiliée, l’Algérie s’est donc trouvée en position de force pour exiger toujours plus d’elle. D'autant qu’acculé par la rue, sa survie étant même en jeu, le « Système » algérien n’a plus que deux moyens pour tenter de détourner la marée de la contestation populaire qui menace de l’emporter :
1) S’attaquer au Maroc, comme en 1963 quand la « Guerre des Sables » lui a permis de mettre en parenthèses le soulèvement kabyle. Mais, avec le Maroc, qui s’y frotte s’y pique…
2) Rien de tel avec le chapon français dont les actuels dirigeants n’osent pas rappeler à leurs homologues algériens qu’en 1962, la France « mère généreuse », légua à sa « chère Algérie » selon la formule du regretté Daniel Lefeuvre, un héritage composé de 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), de 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, de 4300 km de voies ferrées, de 4 ports équipés aux normes internationales, de 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), de 34 phares maritimes, d’une douzaine d’aérodromes principaux, de centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), de milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, de 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, d’une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., de milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes ( soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), d’un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, de trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, de 14 hôpitaux spécialisés et de 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler du pétrole découvert et mis en exploitation par des ingénieurs français. Ni même d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu'aujourd’hui l’Algérie doit même importer du concentré de tomates, des pois chiches et jusqu'à la semoule du couscous…
Tout ce qui existait en Algérie en 1962 avait été payé par les impôts des Français. En 1959, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! Et tout ce que la France léguait à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé puisqu'il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française. Même son nom lui avait été donné par la France…
L’attitude des « décoloniaux » relève quant à elle d’un complexe œdipo-existentiel doublé d’une dose de schizophrénie.
Selon eux, la France qui les accueille, les nourrit, les habille, les soigne, les loge et les éduque, est une nation « génétiquement esclavagiste, raciste et colonisatrice », dans laquelle les descendants des colonisées sont dans une « situation coloniale », c’est-à-dire de « dominés ». D'où leur prétendue « marginalisation ». A cette affirmation victimaire s’ajoute un sentiment à la fois revanchard et conquérant bien résumé par Houria Bouteldja, une des figures de proue de ce courant:
« Notre simple existence, doublée d’un poids démographique relatif (1 pour 6) africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise, la fille aînée de l’Eglise, jadis blanche et immaculée, aussi sûrement que le sac et le ressac des flots polissent et repolissent les blocs de granit aux prétentions d’éternité (…) ».
Authentiquement francophobes, haïssant la France, les « décoloniaux » rejettent donc tout ce qui se rattache à elle. Hafsa Askar, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, a ainsi écrit le 15 avril 2019, jour de son incendie :
« Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris, car je m’en fiche de l’histoire de France… Wallah … on s’en balek (traduction : on s’en bat les c…), objectivement, c’est votre délire de petits blancs ».
Cependant, exprimant leur ressentiment et leur haine de la France dans la langue du « colon » honni, et s’affirmant intellectuellement à travers ses références philosophico-politiques, les « décoloniaux » ont une attitude schizophrénique…
Là n’est cependant pas le moindre paradoxe de ces sycophantes dont la « pensée » a germé sur le terreau philosophique de la révolution de 1789. En s’attaquant frontalement, et d’une manière œdipienne, aux dogmes de leurs géniteurs - « valeurs de la République », « droits de l’homme », « vivre ensemble » et « laïcité » -, les « décoloniaux » ont en effet pulvérisé l’armature doctrinale et morale de cette gauche universaliste qui, depuis des décennies, est le vecteur de la décadence française. Comme elle ne survivra pas à la mort de son idéologie et de ses « valeurs fondatrices », la voilà qui sort donc peu à peu de l’histoire, dégageant ainsi la voie à un changement de paradigme.
Aux porteurs de forces créatrices de saisir cette opportunité historique !
- Pour la critique de l’histoire officielle de l’Algérie écrite par le FLN et par Benjamin Stora, l’on se reportera à mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.
- Pour l’analyse et la réfutation de l’idéologie « décoloniale », on consultera mon livreRépondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance.
Pour l’édification des lecteurs de ce blog, nous donnons copie de la lettre du député Bastien Lachaud, du groupe « France insoumise », adressée à Madame la présidente de la Commission de la Défense pour fins de censure.
Selon Wikipédia, le député Bastien Lachaud a été condamné le 9 décembre 2019 par le tribunal correctionnel de Bobigny à 6000 euros d’amende pour « acte d’intimidation contre l’autorité judiciaire, rébellion et provocation ».
Sa lettre :
« Madame la Présidente, chère collègue,
Je tiens à vous faire part de mon incompréhension de voir la mission d’information sur Barkhane auditionner demain monsieur Bernard Lugan. Je regrette de n’avoir pu vous en faire part plus tôt mais comme vous le savez la modestie des effectifs de mon groupe ainsi que l’usage qui a cours à l’Assemblée de laisser aux rapporteurs une grande latitude dans l’organisation de leurs travaux ne me permettent pas de m’y investir autant que j’aurais souhaité.
Néanmoins je tiens à vous signaler que, selon moi, monsieur Lugan ne devrait pas être auditionné par la mission d’information. Ce polygraphe extrêmement prolixe, auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages, n’est tout simplement pas un spécialiste de la région sahélienne.
En outre, de très nombreux universitaires considèrent, non sans raison, que ses écrits sont, à tout le moins, empreints d’une idéologie politique qui fait de la race ou de l’ethnie le critère prépondérant sinon unique pour la compréhension des relations sociales et de l’organisation des sociétés, en particulier africaines.
Quoique monsieur Lugan ait longtemps professé ses thèses dans les milieux militaires, on pouvait croire que la recherche scientifique contemporaine avait fini par faire reconnaître que le biais intellectuel et politique qui affecte toute sa production était de nature à brouiller la compréhension des sociétés africaines, mais aussi de faire advenir les tensions intercommunautaires par un mécanisme de « prophétie autoréalisatrice » hélas bien connu.
Notre mission d’information doit certes veiller à recueillir une diversité de points de vue académiques afin de proposer, en toute conscience, une reformulation politique des résultats et des défis de l’opération Barkhane. En revanche, cet impératif éthique et méthodologique ne devrait pas bénéficier à la promotion d’une recherche universitaire dévoyée ni à un conservatisme politique extrême dissimulé sous les atours d’une érudition ampoulée.
Si notre commission souhaite l’éclairage d’universitaires reconnus pour compléter celles de messieurs Alain Antil, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Olivier de France et de madame Caroline Roussy, je me permets de suggérer d’entendre plutôt mesdames Niagalé Bagayoko, Johanna Siméant, Marielle Debos, messieurs André Bourgeot et Yvan Guichaoua ou encore pour une réflexion sur l’histoire longue du continent madame Catherine Coquery-Vidrovitch ou messieurs François-Xavier Fauvelle et Jean-François Bayart.
Notre commission pourrait également s'appuyer sur de nombreux jeunes chercheurs, docteurs et doctorants dont la discrétion n'a d’égale que la maîtrise des complexités africaines, et sahéliennes en particulier.
Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ce courrier et vous prie d’agréer, Madame la Présidente, mes meilleures sentiments républicaines.
Bastien Lachaud »
Nous donnons rendez-vous aux lecteurs de ce blog et à tous ceux qui reçoivent ses communiqués, au jeudi 4 mars pour l’annonce d’une robuste riposte aux offensives des « islamo-gauchistes » et de leurs alliés « décoloniaux ».
Selon la DGSE, lors de cette réunion, Abdelmalek Droukdel aurait décidé d’étendre les opérations d’Aqmi à la Côte d’Ivoire, au Ghana et à l’Europe.
Si cette menace est naturellement à prendre au sérieux, la liquidation d’Abdelmalek Droukdel a cependant changé le contexte régional sur trois points essentiels :
1) Iyad Ag Ghali et Ahmadou Koufa sont désormais autonomes et, semble-t-il, ils n’ont pas les mêmes objectifs que ceux qui avaient été définis par Abdelmalek Droukdel.
2) Al-Qaïda dans la BSS n’est plus dirigé par un étranger, en l’occurrence un Algérien, mais par deux Maliens, le Touareg Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa.
3) Derrière les slogans faisant référence au califat universel, Iyad Ag Ghali et dans une moindre mesure Ahmadou Koufa, ont une approche politique « nationale ». L’islam est en effet pour eux, et à des degrés différents, le paravent de revendications ethno-politiques résurgentes enracinées dans leurs peuples (voir à ce sujet mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours).
Après la mort d’Abdelmalek Droukdel, j’ai formulé une hypothèse selon laquelle ses ordres qui étaient d’élargir la zone d’opérations d’Aqmi, non seulement ne seraient pas exécutés par Iyad Ag-Ghali, mais, et tout au contraire, qu’ils seraient remplacés par une volonté de règlement du conflit. Du moins pour la partie nord du Mali, là où la guerre régionale a démarré en 2011.
Depuis, quatre éléments sont venus à l’appui de mon hypothèse qui ouvrent sur plusieurs scénarios :
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Pacifier les mémoires, certes, mais à condition :
1) Que cela ne soit pas une fois de plus à sens unique… Or, les principales mesures préconisées par le Rapport Stora incombent à la partie française alors que du côté algérien il est simplement demandé des vœux pieux…
2) Que la mémoire algérienne ne repose plus sur une artificielle construction idéologique car, comme l’a joliment écrit l’historien Mohammed Harbi, « L’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens ».
Enferparce que les dirigeants algériens savent bien qu’à la différence du Maroc millénaire, l’Algérie n’a jamais existé en tant qu’Etat et qu’elle est directement passée de la colonisation turque à la colonisation française. (Voir à ce sujet mon livre Algérie l’histoire à l’endroit).
Paradisparce que, pour oublier cet « enfer », arc-boutés sur un nationalisme pointilleux, les dirigeants algériens vivent dans une fausse histoire « authentifiée » par une certaine intelligentsia française…dont Benjamin Stora fait précisément partie….
Voilà donc pourquoi, dans l’état actuel des choses, la « réconciliation » des mémoires est impossible. Voilà aussi pourquoi toutes les concessions successives, toutes les déclarations de contrition que fera la France, seront sans effet tant que l’Algérie n’aura pas réglé son propre non-dit existentiel. Et cela, les « préconisations » du Rapport Stora sont incapables de l’obtenir, puisque, pour l’Algérie, la rente-alibi victimaire obtenue de la France, notamment par les visas, est un pilier, non seulement de sa propre histoire, mais de sa philosophie politique…
Un peu de culture historique permettant de comprendre pourquoi, il est donc singulier de devoir constater que l’historien Benjamin Stora a fait l’impasse sur cette question qui constitue pourtant le cœur du non-dit algérien. Au moment de l’indépendance, la priorité des nouveaux maîtres de l’Algérie fut en effet d’éviter la dislocation. Pour cela, ils plaquèrent une cohérence historique artificielle sur les différents ensembles composant le pays. Ce volontarisme unitaire se fit à travers deux axes principaux :
1) Un nationalisme arabo-musulman niant la composante berbère du pays. Résultat, les Berbères furent certes « libérés » de la colonisation française qui avait duré 132 ans, mais pour retomber aussitôt dans une « colonisation arabo-musulmane » qu’ils subissaient depuis plus de dix siècles…
2) Le mythe de l’unité de la population levée comme un bloc contre le colonisateur français, à l’exception d’une petite minorité de « collaborateurs », les Harkis. Or, la réalité est très différente puisqu’en 1961, 250.000 Algériens servaient dans l’armée française, alors qu’à la même date, environ 60.000 avaient rejoint les rangs des indépendantistes[1].
Or, cette fausse histoire constitue le socle du « Système » algérien, lequel se maintient contre le peuple, appuyé sur une clientèle régimiste achetée par les subventions et les passe-droits. Ce même « Système » qui, à chaque fois qu’il est en difficulté intérieure, lance des attaques contre la France.
N’en déplaise à Benjamin Stora, voilà qui n’autorise pas à croire à sa volonté d’apaisement mémoriel.
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[1] Soit 15.200 réguliers et auxiliaires selon le 2° Bureau français et 35.000 pour Benyoucef Benkheda, président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). En plus de ces combattants de l’intérieur, 32000 servaient dans l’ALN, l’armée des frontières, dont 22.000 en Tunisie et 10.000 au Maroc. Le détail de ces chiffres est également donné dans mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.
[1] L’on pourra à ce sujet se reporter à mon communiqué en date du 24 octobre 2020 intitulé « Mali : le changement de paradigme s’impose ».
« Quand votre enfant parle arabe, c’est une chance pour la France, ça a quelque chose à apporter à notre pays », le président français était en réalité sur la même ligne nationaliste arabe que Jack Lang, président de l’Institut du Monde Arabe pour lequel « la langue arabe est une langue et un trésor de France ».
Or, même si l’arabe est la langue religieuse des musulmans, ce n’est pas elle qui est majoritairement parlée en France par la constellation de l’immigration maghrébine, mais la langue berbère (amazighe) sous ses diverses variantes. En faisant ce contre-sens généralisateur, le président Macron livre en réalité les jeunes issus de l’immigration aux radicalistes arabo-islamistes. Donc aux descendants des conquérants arabes qui, au VIIIe siècle, rebaptisèrent Maghreb (le Couchant), la Berbèrie originelle.
Politiquement, la confusion est grave car elle prend le contre-pied de la lutte que les autorités françaises prétendent vouloir mener contre le « séparatisme » islamiste.
Pour le courant arabo-islamiste nord-africain, l’islamisation du VIIIe siècle a en effet marqué la fin de l’histoire des Berbères, leur conversion à l’Islam les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’arabité. Dans les années 1950, en pleine crise berbériste, la revue Al Maghrib écrivit même que les Berbères ne pouvaient accéder au Paradis que s’ils se rattachaient à des lignées arabes, leur salut passant par leur intégration au peuple ayant donné naissance à l’ultime messager de Dieu. En un mot, le salut par le suicide ethno-national…
En Algérie, mis en accusation, les cadres berbéristes, essentiellement des Kabyles, furent écartés de la direction du mouvement nationaliste, puis exclus. Certains furent même assassinés. Le berbérisme fut ensuite évacué de la revendication nationaliste au profit de l'arabo-islamisme qui devint la doctrine officielle du FLN. En 1962, le gouvernement algérien supprima la chaire de kabyle de l’université d’Alger. Cette mesure symbolique annonçait l’orientation qu’il comptait donner au pays, la légitimité du régime s’ancrant sur la négation de son histoire et de sa composition ethnique. La génétique montre pourtant que le peuplement berbère nord-africain n’a été que très peu pénétré par la colonisation humaine arabe et que le fond ancien de peuplement de toute l’Afrique du Nord, de l’Egypte au Maroc, est Berbère (voir à ce sujet mes livres cités en note infrapaginale).
Paniqués à l’idée d’un réveil de la belle endormie berbère qui risquait d’entraîner à la fois le rejet de l’arabité et celui de l’islam politique, les dirigeants algériens définirent une ligne nationalitariste arabo-islamique. Ayant échoué, les salafistes, les wahhabites et les diverses obédiences islamistes prirent ensuite le relais, cherchant à dissoudre l’identité berbère dans l’universalisme islamique et la Umma. Actuellement, une course contre la montre est engagée entre l’identité berbère enracinée et le broyeur arabo-islamiste universaliste. Or, le président Macron vient de donner un sérieux appui au second en encourageant la langue arabe…
Portés par le réveil identitaire planétaire, les Berbères vont-ils prendre véritablement conscience de leur situation de colonisés ? S’ils y parvenaient, au terme de leur réappropriation historique, culturelle et politique, la géopolitique de la Méditerranée serait alors totalement bouleversée. Redevenu la Berbérie, le Maghreb cesserait en effet de regarder vers l’Orient pour revenir dans sa matrice occidentale. Comme avant la conquête arabo-musulmane du VIIIe siècle[1].
Mais cela, le président Macron et ses conseillers sont incapables de le voir… et encore moins de le comprendre. Par manque de culture ethno-historique, voilà en effet qu’ils font le lit du nationalisme arabo-islamique qu’ils prétendent pourtant combattre...
[1] Pour en savoir plus, voir mes livres : Histoire des Berbères, Histoire de l’Afrique du Nord et Algérie l’histoire à l’endroit.