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Union européenne

Réfugiés de Kos en Grèce: des renforts policiers et administratifs

RFI (Europe) - Thu, 13/08/2015 - 10:00
Sur l'île grecque de Kos, face à la Turquie, des milliers de migrants et de réfugiés affluent depuis plusieurs semaines : 7 000 environ, pour une population de 33 000 habitants. Sur cette île, qui vit surtout du tourisme, rien n'a été prévu pour faire face à ce flux. Les incidents se sont donc multipliés ces derniers jours. Les autorités ont donc commencé à réagir mercredi. Une réunion d'urgence doit se tenir à Athènes en présence du commissaire européen aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, ce jeudi 13 août à la mi-journée.
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Grèce: l’île de Kos débordée par l’afflux de migrants

RFI (Europe) - Thu, 13/08/2015 - 04:19
L'arrivée massive de migrants se poursuit sur les îles grecques situées en face de la Turquie. La situation est particulièrement préoccupante sur l'île de Kos. On y dénombre plus de 7 000 migrants pour une population de 30 000 habitants. Devant le stade de la ville de Kos où les migrants doivent s'enregistrer auprès des autorités pour pouvoir poursuivre leur périple, la tension est particulièrement vive. Reportage.
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La Turquie tente d’expliquer sa «guerre contre le terrorisme»

RFI (Europe) - Wed, 12/08/2015 - 23:54
Le président turc promet de poursuivre « avec détermination » les opérations lancées contre les rebelles kurdes fin-juillet. La Turquie assure qu’elle mène une guerre contre toutes les formes de terrorisme, ce qui inclut le groupe Etat islamique (EI). Selon des témoignages recueillis par RFI, des militaires turcs auraient pénétré secrètement en territoire syrien ces derniers jours.
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Nouveau plan de financement: les députés grecs doivent voter

RFI (Europe) - Wed, 12/08/2015 - 23:41
L’accord trouvé mardi entre la Grèce et ses créanciers est soumis ce jeudi 13 août au Parlement d'Athènes. Les députés grecs sont appelés à voter un difficile programme de réformes pour les trois prochaines années en échange d’un nouvel apport de ses créanciers.
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Dette grecque: malgré un troisième accord, Berlin reste sur ses gardes

RFI (Europe) - Wed, 12/08/2015 - 10:02
Les réactions en Allemagne sont pour le moins réservées au sujet du troisième plan d'aides pour la Grèce conclu mardi 11 août avec ses créanciers. Le texte devra être adopté par le Bundestag — le Parlement allemand — dans les jours qui viennent.
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Article - La Rencontre des Jeunes européens est de retour !

Parlement européen (Nouvelles) - Wed, 12/08/2015 - 09:00
Général : Vous avez bien entendu, une nouvelle édition de la Rencontre des Jeunes européens (#EYE2016) aura lieu en 2016 ! Cet événement est fait à la fois pour les jeunes et par les jeunes : nous sommes donc à la recherche de personnes enthousiastes et motivées, ainsi que d'organisations qui souhaitent prendre part à l'élaboration du programme. Suivez-nous sur notre page Facebook pour être tenu au courant des dernières actualités... Et rendez-vous les 20 et 21 mai 2016 à Strasbourg.

Source : © Union européenne, 2015 - PE
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Italie: plus de 800 passeurs de migrants interpellés

RFI (Europe) - Wed, 12/08/2015 - 08:06
Le quotidien catholique Avvenire qui suit avec attention toutes les questions relatives aux migrants a publié un article fondé sur un rapport de la police judiciaire italienne ; celui-ci indique qu’entre le 1er janvier 2014 et le 7 août 2015, 888 passeurs ont été arrêtés grâce à des témoignages de migrants secourus et arrivés en Sicile ou en Calabre. Ces passeurs sont cependant essentiellement des « petits poissons ».
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Migrants: la situation dégénère sur l'île de Kos en Grèce

RFI (Europe) - Wed, 12/08/2015 - 01:51
Plusieurs dizaines de milliers de migrants sont arrivées ces derniers mois en mer Egée. Face à cet afflux massif, les autorités grecques se disent complètement dépassées par les événements. Preuve que les tensions s'aggravent, mardi, des violences ont éclaté entre migrants sur l'île de Kos. A coup de matraque et à l'aide d'extincteurs, les forces de l’ordre ont tenté de reprendre le contrôle de la situation.
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Y a-t-il vraiment des terroristes du groupe EI parmi les migrants?

RFI (Europe) - Tue, 11/08/2015 - 23:29
« Parmi les migrants, nous avons des terroristes de Daech qui s’infiltrent », a affirmé ce mardi Christian Estrosi sur France Info. Pourtant, au-delà des appels à la vigilance de certains responsables européens, aucun cas de terroristes infiltrés parmi des migrants n'a encore été signalé à ce jour.
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Vol MH17: les experts évoquent la piste d’un tir de missile BUK

RFI (Europe) - Tue, 11/08/2015 - 22:44
Les experts qui enquêtent sur le crash de l'avion MH17 de la Malaysia Airlines, en juillet de l'an dernier, dans l'est de l'Ukraine, disent avoir identifié des éléments appartenant « peut-être » à un missile BUK, dont disposent la Russie et l'Ukraine.
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Crise grecque: un accord technique mais pas encore politique

RFI (Europe) - Tue, 11/08/2015 - 13:51
A Bruxelles, lors d’une conférence de presse ce 11 août en fin de matinée, la Commission européenne a évoqué un accord technique autour du troisième plan d’aide à la Grèce mais prévient qu’il n’y a pas encore d'accord politique. A Athènes, on assure avoir reçu « un financement d'environ 85 milliards d'euros » sur trois ans en échange d'une liste d'ajustements budgétaires et de réformes diverses.
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Turquie: après les attaques, quels sont les objectifs des Kurdes?

RFI (Europe) - Tue, 11/08/2015 - 09:24
En marge des attentats du lundi 10 août à Istanbul, il y a eu ces attaques meurtrières menées par le PKK dans le sud-est du pays; celles-ci rappellent que la Turquie est en guerre sur plusieurs fronts. Quelle est la situation, du côté de la rébellion ; est-ce la guerre totale ou bien est-ce qu’on peut éviter un conflit plus large ?
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Un accord budgétaire conclu entre la Grèce et ses créanciers

RFI (Europe) - Tue, 11/08/2015 - 08:09
La Grèce obtient un accord sur un troisième plan d'aide avec ses créanciers, à savoir l'Union européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et le Mécanisme européen de stabilité. L'accord prévoit un troisième plan d'aide d'environ 82 milliards d'euros. C'est le résultat de deux semaines de discussions intenses avec les représentants des créanciers à Athènes. Il reste encore quelques détails à régler, mais les partenaires se seraient mis d'accord sur l'essentiel.
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L’UE accorde 2,4 milliards d’euros aux pays accueillant des migrants

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 23:49
La Commission européenne a annoncé ce lundi le déblocage de 2,4 milliards d'euros. Ce soutien à 19 Etats membres est prévu pour la période 2014-2020. Si cette annonce n'est pas une réponse directe à la demande d'aide lancée la semaine dernière par la Grèce et l'Italie, c'est un pas pour aider les pays confrontés à un afflux croissant de demandeurs d'asile.
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Des migrants aux traumatismes multiples

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 23:30
Depuis le début de l’année, on estime à plus de 2 000 le nombreux de migrants morts en Méditerranée. Mais pour ceux qui ont survécu, il faut souvent faire face à de graves traumatismes. Dans un rapport publié ce lundi, l'organisation italienne Médecins pour les droits de l'homme (Medu) appelle à prendre en compte ces séquelles psychologiques. L'étude a été menée sur plusieurs mois en Sicile auprès de centaines de demandeurs d'asile originaires d'Afrique de l'Ouest et d'Erythrée.
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L’Etat et le groupe EI: les deux ennemis de l’extrême gauche turque

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 23:26
L’attentat contre le consulat américain à Istanbul ce lundi a été revendiqué par le DHKP-C (Front-parti de libération du peuple révolutionnaire) l'extrême gauche alévie. L’attaque contre le commissariat a quant à elle été revendiquée par le HSB, l’Unité de défense populaire, une autre organisation d’extrême gauche, quasiment inconnue jusque-là.
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De l'hystérisation du débat à l'heure numérique

Coulisses de Bruxelles - Mon, 10/08/2015 - 20:57

«Quatremer serait mieux entre quatre planches » (@Marmo73). « Voici des journalistes ! Mes vieux slips ont plus de personnalité… » (@winston4511). « Les gens en ont marre de votre propagande néolibérale. On sait reconnaître les chiens de garde lorsqu’ils aboient » (@JonathanMachier). « Oui ! Interrogez-vous vite et choisissez une terre d’accueil ! Ca ne va pas tarder » (@Wanatoctouillou). « Il est tellement pro-allemand que je me demande de quel côté Leparmentier aurait été en 1939 » (@lepiche). « Quatremer n’a jamais fait un océan. Pardon, si, un océan de connerie ! » (@Le_Comptoir). « Imagine un être avec la gueule de merde de Quatremer, la coupe de cheveux à la con de Leparmentier et aussi que leur somme. Chaud ! » (@ASBAFfr). « On parle de vous, Quatremer et Leparmentier et la clique éditocratique docile » (@DonBishopSam). « Leparmentier et Quatremer, une patate et une nouille, le régime des temps difficile » (@MaloKerfriden). « Leparmentier et Quatremer, encore deux kollabos à mettre sur la liste pour le jour de la Libération. Mais le problème, en amont, ce sont les milliers de crétins qui continuent à lire leur torchon » (Rodolphe Dumouch). « En fait quatremerde pendant la seconde guerre mondiale t’aurais vendu du beurre aux allemands je pense… eurocollabo ». « Leparmentier et Quatremer doivent démissionner ou être licenciés ». (@Lantiboutin) « Des amis antifa athéniens les cherchent, on ne sait pas encore s’ils y sont, c’est dommage » (@talktilk). « La propagande austéritaire et imbécile des merdes comme Quatremer et autres éditocrates » (@KampfVoid). « Là, faut faire quelque chose: Leparmentier et Quatremer sont en pleine phase d’exhibitionnisme de leur QI sur twitter. C’est pas beau à voir » (@PopulusRe). « C’est en faisant trop le malin qu’on finit dans une rizière (proverbe Khmer rouge) » (@bheiderich).

Sus aux «éditocrates libéraux eurobéats»

Ce florilège de tweets haineux et menaçants (je vous épargne ceux à connotations sexuelles...), émanant généralement de courageux anonymes, ne sont qu’un échantillon de ceux que mon collègue du Monde, Arnaud Leparmentier, et moi-même avons reçus ces dernières semaines à propos de la Grèce. D’autres journalistes, comme Jean-Michel Apathie, Bruno-Roger Petit, Jean-Marie Colombani, Bernard Guetta ou encore Laurent Joffrin, tous qualifiés «d’éditocrates» libéraux et eurobéats, n’ont pas été oubliés par une «gauchosphère» et une «fachosphère» en folie. Notre « faute » ? Ne pas être béat d’admiration devant Syriza, le nouvel eldorado des souverainistes de tous bords, montrer une réalité grecque un peu plus complexe que celle que s’imaginent des gens qui plaquent sur un pays qu’ils ne connaissent pas leurs a priori idéologiques. Tout fait qui s’éloigne de la doxa qui veut que « les » Grecs (le pluriel est important dans l’essentialisation des Grecs) crèvent de faim à cause de l’Europe, du FMI et des banques est aussitôt brocardé, pas réfuté, brocardé.

L’agitation de ces internautes, certes minoritaires, mais bruyants, a, et c’est une première, trouvé quelques relais (des RT complaisants, voire des interpellations directes avec le même ton de procureur à la petite semaine) parmi des journalistes qui n’ont pas mesuré ce que ces tentatives de réduire au silence des confrères accusés de « mal penser » impliquait pour la liberté de la presse et la liberté d’expression en général. Car on cherchera en vain le même type de prise à partie émanant de ceux que ces gens qualifient « d’eurobéats ultra libéraux anti-Grecs » : cette violence hystérique, cette volonté d’interdire le débat, en opposition frontale avec toutes les valeurs démocratiques, est bien le fait d’une partie du spectre politique français, la gauche radicale (héritière du communisme et de ses déclinaisons) et la droite radicale (héritière de Pétain et de Maurras), celle qui, en réalité, n’a jamais admis la démocratie. La Grèce, de ce point de vue, offre un bon exemple de leur façon de penser : Syriza élu, c’est le peuple et la démocratie en marche. Les dix-huit autres gouvernements de la zone euro, ce sont des technocraties peu respectables (l’Allemagne est quasiment redevenue nazie) puisqu’ils osent s’opposer à cette gauche radicale…

On se dira qu’il s’agit là d’un épiphénomène, que cela n’est le fait que d’une minorité et que cela n’est pas très grave. C’est se tromper. Car si ces « « twitteux en folie et internautes déchaînés », comme les qualifie le philosophe et historien Marcel Gauchet (entretien à Libération, 17 juin 2015), se croient autorisés à insulter des journalistes (je parle ici de la profession qui est la mienne) qui ne font que leur travail, c’est parce que cette haine est validée par des politiques (la famille Le Pen et consorts, Jean-Luc Mélenchon pour ne citer que les plus tristement célèbres) qui dénoncent sans cesse des journalistes « aux ordres », mais aussi des intellectuels, comme l’économiste Frédéric Lordon, dont les articles sont autant d’appels répétés à la haine (et je suis l’une de ses cibles favorites).

Envoyer les journalistes à la décharge

Ainsi, Lordon a écrit une interminable chronique sur son blog du Monde Diplomatique à propos d’un selfie ironique que Leparmentier et moi-même avons posté le 2 juillet sur Twitter pour nous moquer des excités du clavier qui nous poursuivaient (je revendique le droit à l’humour et à la dérision, oui, oui). Il nous qualifie avec sa délicatesse habituelle « d’ahuris » aux « regards béats et satisfaits » avant d’inviter ses lecteurs à nous mettre à la « décharge », avec ce que cela sous-entend quand on connaît les « réalisations » de la gauche radicale, par exemple au Cambodge : « Têtes politiques en gélatine, experts de service, journalisme dominant décérébré, voilà le cortège des importants qui aura fait une époque. Et dont les réalisations historiques, spécialement celle de l’Europe, seront offertes à l’appréciation des temps futurs. Il se pourrait que ce soit cette époque à laquelle le référendum grec aura porté un coup fatal. Comme on sait, il faut un moment entre le coup de hache décisif et le fracas de l’arbre qui s’abat. Mais toutes les fibres commencent déjà à craquer. Maintenant il faut pousser, pousser c’est-à-dire refaire de la politique intensément puisque c’est la chose dont ils ignorent tout et que c’est par elle qu’on les renversera. L’histoire nous livre un enseignement précieux : c’est qu’elle a des poubelles. Il y a des poubelles de l’histoire. Et c’est bien. On y met les époques faillies, les générations calamiteuses, les élites insuffisantes, bref les encombrants à oublier. Alors tous ensemble, voilà ce qu’il faudrait que nous fassions : faire la tournée des rebuts, remplir la benne, et prendre le chemin de la décharge ». En quelques phrases glaçantes, tout est dit.

Cette volonté d’éradiquer, au sens propre, des journalistes qui seraient l’incarnation du libéralisme honnie, on la retrouve aussi sur des sites spécialisés dans la « critique » des médias comme Acrimed ou Arrêt sur Images qui se sont fait une spécialité de clouer au pilori ceux qui ont le malheur de ne pas être « antilibéraux » ou anti-européens (pour ne pas être en reste, je signale que l’extrême droite a créé son propre « Observatoire des journalistes et de l’information médiatique »). Cette aversion se retrouve dans un hebdomadaire parisien comme les Inrockuptibles dont un chroniqueur vient de dénoncer (avec notre photo à l’appui, style « liste rouge ») la « suffisance » et « l’arrogance » de notre selfie humoristique, justifiant, citations de Lordon à l’appui, « la détestation du journalisme à la botte de Bruxelles ». En clair, nous n’avons qu’à nous en prendre à nous même si nous nous faisons ainsi trainer dans la boue.

Le procès qui nous est fait ne se base évidemment pas sur des faits, puisqu’on est dans l’ordre de la diabolisation visant à la disqualification. Comme dans les procès totalitaires, on ne va pas laisser les faits stopper une condamnation ! Mes contempteurs sont bien en peine de faire la même chose. Aucun de mes articles, aucune de mes notes de blog n’est jamais cité. Et pour cause. J’agace, car je dis ce qui est et non ce qui devrait être. J’agace quand j’ose rappeler que la dette grecque n’est pas tombée du ciel, que tous les Grecs en ont profité et que ce n’est pas l’euro qui a mis le pays à genoux, mais sa classe politique très démocratiquement élue. Alors on se rabat sur mes tweets : en annonçant la faillite de la Grèce pour le 30 juin, je manifesterais une « joie mauvaise » (Lordon). En utilisant le #Grexit, je militerais pour la sortie de la Grèce de la zone euro alors que j’écris l’exact contraire depuis 2010 ; surtout ce # est utilisé par l’ensemble de la presse (y compris Guillaume Duval, le patron d’Alternatives économiques…). Je raconte que des jeunes hurlent leur joie le soir du non au référendum en agitant des drapeaux au volant d’une Porsche Cayenne, je sous-entends que les Grecs sont « des voleurs de poules ». Je dis que la place Syntagma n’est pas pleine le soir du 5 juillet, je suis accusé de mentir, images de la télévision russe RT à l’appui… Je dirais quelques jours plus tard la même chose pour la manif pro-oui, sans que cela ne soulève de protestations des pro-européens et des « libéraux ». Comme on le voit, on est dans le procès d’intentions. Un déferlement émotionnel auquel il est impossible de répondre. Que voulez-dire quand on vous accuse « de ne pas aimer les Grecs » ou d’être l’ennemi de la démocratie ou d’être l’ami des banquiers ?

La revanche du café du commerce

Ce phénomène de disqualification de ceux qui pensent mal a toujours existé en France : « mieux vaut avoir tort avec Sartre que raison avec Aron », clamait ainsi stupidement une certaine gauche au siècle dernier (avec prescience, on l’a vu…). Mais il a pris une autre ampleur à l’ère numérique. L’heure de la revanche du café du commerce a sonné : des propos qui ne quittaient pas le zinc ou la machine à café peuvent désormais être portés à la connaissance d’un large public via les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas de regretter le bon vieux temps et de nier que le net permet l’avènement d’une société du savoir ! Mais, comme l’imprimerie a permis la diffusion des livres les plus nauséabonds, le net et les plates-formes style Twitter ou Facebook véhiculent le pire avec une efficacité démultipliée. Les groupes extrémistes l’ont parfaitement compris.

Autre phénomène nouveau apparu avec le net : tout le monde a le sentiment d’être sur un plan d’égalité avec son interlocuteur, ce qui n’est évidemment pas le cas. Poser une question, partager une réflexion avec un philosophe, un physicien, un politique est devenu possible. Mais cette proximité nouvelle et bienvenue ne veut pas dire que toute parole se vaut. Ainsi, un journaliste, lorsqu’il écrit un article, publie une note de blog ou tweete, fait son métier. Il donne de l’information ou fait une analyse basée sur une connaissance intime d’un sujet. Il a recueilli des faits, rencontré des acteurs et livre son travail au public. Ceux qui le prennent à partie en vociférant le font avec leur sentiment et leur passion, sans fait à leur disposition. Par exemple, lorsque je dis qu’il y a peu de monde dans une manifestation à laquelle j’assiste, c’est un fait. Quand un internaute me dit à 3000 km de là que c’est faux, c’est irrationnel. Si je dis qu’Athènes est mise sous tutelle par la zone euro, c’est un fait, pas une réjouissance. Si je dis que Syriza s’est planté, c’est une analyse qui appelle une réfutation, pas une insulte. La Grèce est un très bon exemple de cette fausse horizontalité qui créé une cacophonie excluant tout débat : tout le monde a un avis sur le sujet, sans doute pour y avoir passé 15 jours de vacances, mais personne n’a enquêté sur ce pays (sauf d’autres journalistes et de rares économistes). On « croit » savoir, on ne sait pas. Pas plus que je ne sais, autrement que par mes lectures, ce qui se passe en Chine ou en Russie (et je me garde bien de commenter des sujets que je ne connais pas).

Pourtant, grâce au net, ceux qui estiment avoir quelque chose à dire peuvent écrire des articles, faits à l’appui, trouver leurs lecteurs et ainsi ouvrir un débat qui pourrait être intéressant. Mais, outre qu’il est plus simple de cracher des insultes et de proférer des menaces, le débat n’est pas le but recherché. Au contraire, il s’agit de l’interdire, de décourager l’expression d’opinions divergentes, de mettre en place, par la violence des mots, une police de la pensée. Une minorité agissante, certes, qui donne une image déformée du monde, mais qui fait du bruit tant il est vrai que c’est la haine qui attire le regard, pas le débat serein. Quelques dizaines de tweets anonymes et c’est le peuple qui s’exprime, comme on peut le lire dans la presse…

Compatir et non comprendre

Si ce n’est pas la première fois que j’affronte la violence des réseaux sociaux (de DSK à « Bruxelles pas belle » en passant par mes démêlés avec le FN ou la gauche de la gauche), celle qui entoure la question grecque est intéressante en ce qu’elle est typique du fonctionnement de cette « hystérisation » du débat public que dénonce Gauchet : chacun est sommé de choisir son camp. Le soutien au peuple grec souffrant, forcément victimes des banques, de l’euro et de l’Europe, ne tolère pas la nuance. Blanc ou noir, surtout pas de gris. Il faudrait presque commencer chaque tweet, chaque article, par : « je compatis aux terribles souffrances du peuple grec » pour ne pas être soupçonné de racisme anti-grec, de mépris de classe, de suffisance, d’arrogance, bref d’être du côté des Allemands et de leurs alliés Finlandais, Baltes, Slovaques, de tous ces peuples indignes de la démocratie. Cela me rappelle la fin des années 70 où, avant de s’émouvoir des conditions de détentions des terroristes d’extrême gauche, chacun était sommé de prendre d’abord ses distances avec le terrorisme… Cette nouvelle version du « camarade, choisi ton camp », est bien pratique : tout ce qui ne va pas dans le sens que l’on pressent être « juste » est disqualifié. Pas factuellement, car là on serait dans le débat, mais émotionnellement, par l’insulte. La compassion a remplacé la compréhension.

Marcel Gauchet dénonce à raison « l’irruption de la culture du ressentiment et de la haine qui fleurit dans l’univers numérique » : « Il y a une surréaction émotionnelle à des événements ou des propos publics d’importance très relative, une disproportion théâtrale des arguments » de la part de « Twitteux en folie et d’internautes déchaînés ». « Dans cette joyeuse ambiance, il est impossible de discuter de façon sereine, argumentée et respectueuse. Débattre de l’Europe ou de l’islam est une hérésie à proscrire par la vocifération, le procès d’intention et la disqualification morale. La maladie française, c’est le refoulement hystérique de ce qui devrait être sur la table commune. » Et de conclure avec justesse : « il faut de la contradiction, c’est sûr. Mais laquelle et comment ? Il y a une manière de s’engueuler qui fait reculer tout le monde en s’enferrant dans des oppositions stériles. L’art de l’engueulade constructive, voilà ce dont nous avons besoin. Il n’est pas au rendez-vous. » Le seul moyen que j’ai personnellement trouvé, c’est de modérer a priori les commentaires sur mon blog pour écarter ceux qui ne développent pas une argumentation afin de créer un espace de qualité (et c’est une réussite) et de bloquer les fâcheux sur Twitter pour ne plus entendre leur vocifération.

N.B. 1 : J’ai supprimé des exemples d’agressions le tweet de Vincent Glad qui me fait savoir de la régie que son référendum sur mon éventuelle exclusion de la zone twitto était de l’humour. Je lui avais posé la question à l’époque, mais je n’avais pas eu de réponse. Dont acte!

N.B. 2 : Voir aussi l’article du Point.fr sur le déchainement de certains twittos (ici). Et Acrimed se lache allant à chaque fois un peu plus loin : ici, ici, ici, ici, ici ou encore ici. Il parait que ce site tout à fait neutre m’aurait, selon un internaute, mais je n’ai pas vérifié, déjà consacré en tout ou en partie 38 articles. Et ça s’accélère. Mazette

N.B. 3 : Un article tente de répondre à mon papier: c’est . Son auteur, Vincent Glad, à qui j’ai longuement parlé au téléphone, semble conseiller aux journalistes de ne pas descendre «dans l’arène numérique», en clair de ne pas répondre, ni par l’humour, ni par l’invective (ce qui m’arrive, nul n’est parfait). En fait, pour se préserver, il faudrait retrouver notre magistère dédaigneux, ignorer la plèbe... Ce n’est pas ma conception du journalisme à l’heure des réseaux sociaux: je passe beaucoup de temps à répondre aux internautes, sur mon blog, sur Facebook, sur Twitter, car le débat est très majoritairement intéressant et me permet d’améliorer mon travail. Et qu’on ne dise pas que je me plains, que je me sens brimé, j’analyse juste un phénomène. Et la modestie, cher Glad, ce n’est pas considérer que toute parole se vaut. Mais d’aller sur le terrain pour confronter ses idées à la réalité.

N.B. 4 : Eloise Bouton a posté un excellent papier sur la violence et les menaces sur internet dont font l’objet les femmes. Il fait écho à mon article et constitute aussi une réponse à Vincent Glad. J’ai hâte qu’il lui réponde qu’elle manque de «modestie»...

N.B. 5 : La télévision allemande dénonce la haine sur le net. Nous sommes manifestement nombreux à ne pas nous accommoder de cette expression soi disant démocratique : http://tvmag.lefigaro.fr/le-scan-tele/polemiques/2015/08/07/28003-20150807ARTFIG00207-migrants-une-journaliste-allemande-denonce-les-discours-racistes.php

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En Russie, la destruction des produits sous embargo suscite la colère

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 13:24
En Russie, la destruction des produits sous embargo suscite la colère. Un an après la promulgation de l’embargo visant les produits alimentaires des pays ayant adopté des sanctions contre la Russie, le Kremlin s’emploie à éradiquer de son territoire les marchandises interdites : celles qui passeraient entre les mailles du filet seront désormais détruites.
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La Turquie sous haute tension après de nombreuses attaques

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 09:26
La Turquie a été le théâtre de plusieurs attaques, ce lundi 10 août tôt dans la matinée. Des individus ont ouvert le feu sur le consulat des Etats-Unis à Istanbul, sans faire de blessés. Par ailleurs, un attentat à la voiture piégée a visé un poste de police sur la rive asiatique de la cité. Un policier est décédé. Enfin, quatre policiers turcs ont été tués par un engin explosif placé le long d'une route du sud-est de la Turquie, ont annoncé des médias locaux.
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[Reportage] Royaume-Uni: Ali, l’épicier afghan de Folkestone europe-RFI

RFI (Europe) - Mon, 10/08/2015 - 00:27
Qu’est-ce qui attire les migrants qui franchissent le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre ? Ali Ahmadzai est un réfugié afghan. Il raconte son parcours.
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