(BRUXELLES2) Réponse : beaucoup d’argent. Selon un rapport publié à New-York, début mai (*) le commerce migrant illicite à travers la Méditerranée pourrait rapporter jusqu’à 323 millions $ par an pour la seule Libye où certaines de ses ressources sont canalisées dans des groupes terroristes, notamment le groupe « Etat islamique ». Un certain nombre de trafiquants de contrebande de migrants et des réfugiés syriens opèrent par le Liban et l’Egypte.
(source : Global initiative)
Syriens et Erythréens… mais pas seulement
Les Syriens représentent également une part la plus importante des migrants clandestins par la Libye. Mais un nombre croissant d’Africains sub-sahariens migrent également le long de ces routes, indique le rapport. Selon Frontex, actuellement, 6 migrants clandestins sur 10 arrivant en Europe en traversant la Méditerranée passent par la Libye (la fameuse « Route Centrale Méditerranée »).
La Libye – point de regroupement de nombre de migrants (source : Global initiative)
Sur les 170.000 migrants qui ont emprunté cette route en 2014, une bonne partie provient de Syrie (39.651 migrants) et d’Erythrée (33.559), suivie par le reste de l’Afrique subsaharienne (26 340 migrants). C’est devenu une des plus grandes sources de revenus en Libye. Et un large éventail de groupes en profitent. Le business est ancien. « Depuis l’ère Kadhafi, des groupes de miliciens en Libye ont eu pour fonction de faire marcher des centres de détention pour migrants, et continuent de le faire. »
(source : Global initiative)
Le coût d’un trajet
Les contrebandiers « facturent généralement 800-1000 $ par personne pour le passage en Libye + 1.500-1.900 $ pour le trajet en bateau à travers la Méditerranée, l’argent étant souvent extorqué par la force ». « Une fois en mer, (les contrebandiers) font peu de cas des migrants ou de leur destination finale. Car ils supposent qu’ils seront sauvés à un moment donné lors de leur traversée ». Mais, en revanche, « il y a peu de preuves que les contrebandiers opérant en Libye ont établi des réseaux pour fournir des services sur les rives européennes ».
(NGV)
(*) Global Initiative Against Transnational Organized Crime + Rhipto analysis center
Dans le cadre de la fête des marins à Honfleur (14), le Bâtiment de Base des Plongeurs Démineurs Vulcain fera une escale de courtoisie dans sa ville marraine pendant 4 jours. Des démonstrations de plongées seront réalisées à chaque créneau de visite (soit 2 plongées quotidiennes).
En parallèle des conseillers du Centre d’information et de recrutement des forces armées de la marine (CIRFA) de Caen seront présents sur les 4 journées de festivités pour répondre aux questions de la population.
Le BBPD Vulcain sera ouvert au public (visites gratuites) du 22 au 25 mai, de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00.
La passe de salvador entre Niger et Libye
(B2) Un violent accrochage a eu lieu au sud de la passe de Salvador, jeudi (14 mai), près de la frontière libyenne, entre les forces françaises et nigériennes d’un côté et six individus lourdement armés à bord de deux pick-up, vient d’annoncer le ministère français de la défense.
Drogue et armes de guerre
Ce convoi de deux pick-up avait été observé « progressant à vive allure en direction d’un point de contrôle tenu par les éléments de la force Barkhane ». A l’approche du check-point, les occupants des deux pick-up ont « tenté de forcer le passage, répondant aux sommations par une ouverture brutale du feu ». Trois occupants du convoi ont été tués et 3 autres faits prisonniers, « remis aux forces armées nigériennes ». La fouille des véhicules a permis la saisie de « 1,5 tonnes de drogue, d’armes de guerre (fusils mitrailleurs de type PKM et Kalachnikov), ainsi que de moyens de communication ».
L’opération Kounama 3
La force Barkhane a déclenché le 9 mai dernier, aux côtés des forces nigériennes, une opération de contrôle de zone dans la région de la passe de Salvador située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Manama, visant à déceler les éventuelles infiltrations dans cette importante zone de transit entre la Libye et le nord du Sahel. Cette opération, dénommée « Kounama 3″, a début dans la nuit du 9 au 10 mai par le parachutage d’une centaine d’hommes du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP). Opération qui privilégiait la surprise.
Les forces déployées au sol ont été ensuite rejointes par une colonne de véhicules français et nigériens partis de Madama. Au total, 200 militaires ont été engagés dans cette opération de contrôle de zone : 150 soldats de la forces Barkhane (parachutistes du 2e REP et du 1er régiment de hussards parachutistes) et 50 soldats des forces armées nigériennes (FAN).
(NGV)
Lors de la convention d’affaires Thetis EMR, qui se déroule les 20 et 21 mai à Nantes, la société Inter Pôle présentera son nouveau pôle dédié aux métiers issus des Énergies Marines Renouvelables.
Créé en 2010, Inter Pôle offre à ses clients une solution globale d’externalisation des ressources humaines comprenant l’intérim, le recrutement, et la formation. Un concept innovant, renforcé par un très haut niveau d’expertise métier, puisqu’Inter Pôle a choisi de se spécialiser dans des secteurs ciblés : naval, BTP, agroalimentaire, tertiaire, logistique et transport.
A l’intérieur d’un avion de surveillance Atlantique 2 (crédit : DICOD France)
(BRUXELLES2) Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 27 * donnent aujourd’hui leur « feu vert » à EUNAVFOR Med, la nouvelle opération maritime de l’UE destinée à « déjouer le trafic d’êtres humains en Méditerranée« , notamment en provenance de Libye. Faute de résolution des Nations-Unies dans l’immédiat, cette opération devrait démarrer par une première phase : l’échange d’informations et du renseignement (lire : Une tactique politique remarquable. Le voile se lève sur EUNAVFOR Med). Ce n’est pas du tout négligeable, contrairement aux apparences. C’est même un point essentiel pour cette opération, qui ne rencontre que peu de problèmes de génération de forces. Un point assez étonnant qu’il mérite aussi d’expliquer.
L’échange de renseignements, est-ce si important ?
Cela peut paraître un détail… mais c’est un point fondamental. C’est même LE nerf de la guerre contre les trafiquants d’êtres humains. Sans un exact traçage des différents trajectoires des trafiquants, des différents moyens employés, une identification précise (photos à l’appui) des personnes, etc. la réduction de ce trafic sera une pure illusion d’optique.
Si l’objectif est bien de neutraliser ces réseaux, donc de traduire leurs auteurs devant la justice, il faut, en effet, avoir des preuves précises à l’encontre de leurs auteurs et pas seulement de quelques passeurs qui sont, généralement, des seconds couteaux… Sinon les suspects arrêtés auront alors beau jeu de dire qu’ils ne sont que « d’innocents organisateurs de croisières en Méditerranée » Un peu comme les pirates dans l’Océan indien indiquaient régulièrement être « d’inoffensifs pêcheurs »… juste après avoir jeté les armes dans l’eau. Il faut donc des moyens d’observation aériens (avions de surveillance maritime, drones, hélicoptères…) et d’imagerie (radars, satellites, etc.).
Si l’objectif est de traduire les trafiquants en justice, alors qu’ils sont en haute mer, il faudra aussi que le droit soit adapté au besoin. Poursuivre des étrangers, pris hors territoire national, à faire du convoyage d’êtres humains, n’est pas automatiquement tout à fait simple. Et les droits des différents Etats membres devront, au besoin, être ajustés.
Une question de moyens ?
La génération de force pour cette opération apparait moins difficile que pour d’autres opérations pour différentes raisons.
1° La mer n’est pas la terre. Une opération maritime est toujours plus facile à « mettre en place » qu’une opération terrestre. Il n’y a pas de zone de contact, autrement que dans les eaux territoriales (si on décide de mettre ces eaux dans les opérations), pas d’emprise terrestre dans un pays tiers (donc pas de nécessité de négocier un accord de protection des troupes), et les effectifs sont déjà formés en unités constituées (des navires).
2° Les eaux internationales face à la Libye sont toutes proches. Et on bénéficie déjà de points d’appui déjà éprouvés et connus – pour les marines ou les avions – sur le territoire italien (en Sicile) ou à Malte. Il n’y a pas donc de difficulté d’établir un QG en zone hostile ou des bases loin des territoires nationaux. Une bonne part des marines concernées (Grèce, Italie, France, Espagne…) sont déjà quasiment sur place.
3° La Méditerranée est vraiment une « mare nostrum ». Toutes les marines européennes s’y croisent un jour ou l’autre ne serait-ce que pour participer à des manoeuvres interalliées (au sein de l’OTAN en général) ou pour se rendre dans l’Océan indien — pour participer à l’opération de lutte anti-piraterie, à l’opération des alliés en Irak, etc. — ou pour aller plus loin. De fait, il sera tout à fait loisible durant le trajet de faire une « halte » dans l’opération EUNAVFOR Med. Le coût pour les marines est alors réduit.
4° Le Quartier général d’opérations (OHQ) choisi par les Européens, à Rome, est déjà opérationnel. Ce QG de Rome a servi de coordination pour l’opération Mare Nostrum et est actuellement utilisé pour l’opération Triton menée sous l’égide de Frontex (l’agence européenne de contrôle aux frontières).
Précisons enfin que les marines sont d’autant plus « allantes » qu’elles sont actuellement en « manque d’opérations ». Cette opération est pour elles à la fois, un très bon exercice en terme d’opération interalliée mais aussi de démonstration de leur savoir-faire, au plan national. Démonstration nécessaire quand il s’agit de discuter la répartition des budgets. C’est particulièrement le cas au Royaume-Uni, où le gouvernement a été accusé de négliger sa marine, mais c’est le cas dans tous les pays européens où le partage de ressources budgétaires rares révèle souvent des arbitrages délicats.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi sur une possible présence à terre en Libye, l’utilisation des forces spéciales : Des « Boots on the ground » en Libye, le grand phantasme ?
(*) Le Danemark ne participe pas aux opérations militaires de l’UE ni au processus de décision, en vertu de l’opt-out négocié à la ratification du traité de Maastricht.
Le Drian, Von der Leyen, Pinotti : « on signe au-dessous ou au-dessus ? », grande interrogation des 3 signataires (© NGV / B2)
(BRUXELLES2) Les ministres de la Défense — français, allemand et italien — ont signé ce lundi (18 mai) à midi à Bruxelles la lettre d’intention pour le développement d’un drone européen MALE (moyenne altitude longue endurance).
Une capacité critique
« Le fait de s’engager ensemble sur ce projet d’Eurodrone (*) est considérable » a souligné le Français Jean-Yves Le Drian. « C’est une capacité critique dont nous devons disposer, dont nous devons avoir la maitrise » a-t-il souligné, reconnaissant avoir emprunté le terme d’Eurodrone à sa collègue allemande von der Leyen. « C’est Ursula qui en a les droits d’auteur » a-t-il plaisanté. Ce topo a été repris et agrémenté dans les autres langues par ses collègues européens. C’est « une technologie pointue », une réelle « capacité manquante » a souligné la ministre allemande Ursula von der Leyen (Allemagne). « Une capacité critique aujourd’hui mais aussi une capacité pour le futur » a renchéri Roberta Pinotti (Italie).
Un trio ouvert à d’autres Pologne ou Espagne ?
Cette démarche est « ouverte » a tenu à souligner le ministre français. « Ce trio, après la période de définition, est sans doute destiné à s’élargir (…) D’autres pourront nous rejoindre demain. » Deux pays sont particulièrement « dans la boucle ». « L’Espagne et la Pologne ont déjà manifesté leur intérêt » a-t-il ajouté
(NGV)
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