Le chantier Ocea des Sables d’Olonne a mis à flot, le 3 août, le sistership du KRI Rigel, livré en mars à la marine indonésienne et arrivé à Djakarta le 14 mai à l’issue d’un périple de 8300 milles. Comme son aîné du type OCEA OSV 190 SC-WB, le nouveau bâtiment océanographique réalisé par le constructeur vendéen mesure 60.1 mètres de long pour une largeur de 11.5 mètres.
- Voir notre reportage sur le KRI Rigel
Les armes nucléaires sont les dernières armes de destruction massive à ne pas être interdite… 70 ans après Hiroshima et Nagasaki, il est temps de mettre en oeuvre une interdiction juridique de ces armes.
L’Ambassadeur à la représentation permanente de la France à la Conférence du désarmement Jean-Hugues Simon Michel, a quitté son poste pour le laisser à une Ambassadrice !
(BRUXELLES2) Les mails de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton – publiés par le Département d’Etat US – sont une vraie mine d’or pour celui qui enquête sur la géopolitique moderne. C’est la série d’été de B2…
Sur la période de la crise en Libye en 2011, ces échanges électroniques révèlent (ou confirment plutôt) que la division de la Libye en deux entités distinctes non seulement était envisagée mais potentiellement souhaitée par certains acteurs clés du conflit, notamment français et britanniques, voire égyptiens.
Diviser pour mieux régner ?
Nous sommes le 8 avril 2011 — l’opération des alliés, surtout Français et Britanniques est entamée depuis à peine un mois et semble s’enliser (lire : Un mois après le début de la campagne libyenne, quel bilan ? Pourquoi çà traine ?). Un haut fonctionnaire du Conseil National de Transition (CNT) de Libye avertit la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton « Français, Anglais et d’autres pays européens seraient pleinement satisfaits avec une situation d’impasse qui laisserait la Libye divisée en deux entités rivales ». La méfiance semble de mise dans les rangs du CNT. Un haut fonctionnaire militaire informe ainsi les services américains de ses doutes, « ni les Français, ni les Britanniques ne fournissent suffisamment d’aides pour contrer les forces de Kadhafi ». Suspicieux, les leaders de l’opposition envisagent même à cette époque « d’engager des firmes privées pour fournir entrainement au combat et pour organiser leurs forces ».
La frustration de Nicolas Sarkozy
Dès le début de l’intervention armée (opération Harmattan pour les Français, Ellamy pour les Britanniques), une source européenne informe les Américains que « le commandement militaire français anticipe l’effondrement total de la structure militaire libyenne pour la semaine suivante ». Mais à partir de mars 2011, il devient très difficile d’obtenir des informations provenant du terrain. Ce qui d’après les informations américaines a eu le don d’agacer l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, de plus en plus « frustré » par cette situation. Une source bien informée souligne que le président français « exerce une pression afin que France émerge de cette crise comme le principal allié extérieur quel que soit le gouvernement qui prendra le pouvoir » en Libye (NB: le 18 mars, Sarkozy est un des premiers a reconnaitre publiquement le CNT comme l’autorité légitime).
Le flegme britannique
Plus pragmatiques, les Britanniques eux ne fondent pas leurs objectifs sur un prétendu prestige qui découlerait de la « protection des populations civiles ». Celle-ci n’est qu’un moyen pour la défense des intérêts du Royaume en Libye.
Informée par des hauts fonctionnaires militaires du Conseil National de Transition de Libye, Hilary Clinton apprend dès mars 2011 l’état des tractations des services de renseignements franco-britannique. Sur le terrain, « en dépit de l’intervention de l’OTAN contre les forces de Kadhafi, le gouvernement britannique utilise ses services de renseignement dans le but de dicter le comportement à la fois du CNT et Kadhafi » affirment des hauts gradés du CNT.
Les tractations britanniques auprès de Saif Al-Islam Kadhafi mettent en évidence la planification des relations futures si ce dernier succède à son père à l’issue du conflit qui embrase le pays en 2011. Ces mêmes sources informent les Américains que « les services diplomatiques et de renseignement maintiennent des contacts avec les membres du gouvernement de Kadhafi ». La fuite au Royaume-Uni du ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa n’est pas un hasard…
(Johanna Bouquet)
(BRUXELLES2) L’annulation du contrat de livraison aux Russes des deux navires porte-hélicoptères de type BPC Mistral — le Vladivostok et le Sébatospol — peut apparaitre très défavorable aux Français. 1,2 milliard d’euros d’indemnités, deux navires sur les bras à revendre… l’addition peut paraitre lourde, à première vue. Il faut cependant se garder d’une analyse à courte vue….
Premièrement, l’industrie française a pu gagner d’autres contrats, notamment avec la Pologne, grâce à cette annulation. Il n’est pas évident que le gouvernement polonais aurait pu signé un contrat avec un industriel européen (mais à forte tonalité française) pour les hélicoptères qui vendait de l’autre côté des armes aux Russes. Autrement plus rentable à terme que le contrat russe. (lire sur le club : La Pologne répartit ses premiers contrats entre Européens et Américains).
Deuxièmement, on l’oublie assez souvent, ce contrat a permis de donner aux chantiers de St-Nazaire un sacré souffle. A la fin des années 2000, début 2010, les ex-chantiers de l’Atlantique n’étaient pas au mieux. La construction de navires civils (grands paquebots) faisait alors défaut. Les effectifs avaient fondu d’année en année, n’employant plus qu’un peu plus de 2000 personnes début 2010, avec un nouveau plan social de 200 personnes à l’oeuvre. La commande anticipée en 2009 d’un troisième BPC, le Dixmude, avait donné un premier souffle d’air aux chantiers que la fabrication des deux BPC Russes avait complété, lui permettant ainsi de traverser une passe difficile. Le marché des BPC russes représentait – expliquait alors l’Elysée — « 5 millions d’heures de travail et 1.000 emplois maintenus pour quatre ans » pour les chantiers STX et l’industriel français DCNS (1). D’une certaine façon, l’annulation de la commande des navires ressemble d’un point de vue économique à une aide publique d’Etat, même si elle n’en revêt pas le format. Aide qui n’a pas besoin de passer sous les fourches caudines de la Commission européenne.
Troisièmement, en rompant ce contrat, Paris met une croix définitive sur la seconde partie du contrat. Celle-ci consistait à transférer une partie du savoir-faire aux chantiers maritimes russes de St Petersburg pour leur permettre de fabriquer deux répliques des navires type Mistral. En signant ce contrat, en 2011, contesté aussi par certains milieux militaro-industriels, Moscou espérait gagner en technologie et rattraper une partie du retard qu’ont acquis les chantiers navals russes. Les Russes avaient renoncé en 2012 à cette option autrement plus risquée à la fois pour l’industrie française maritime et pour l’équilibre géopolitique que la livraison des deux navires Vladivostok et Sebastopol.
Enfin, il ne faut pas sous-estimer la possibilité, éventuelle, de revente du navire qui pourrait réduire d’autant la facture.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Jamais avare d’emphase, Nicolas Sarzkoy, arrondissait aux chiffres supérieurs : 6 millions d’heures et 1200 emplois selon le président de la République.
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