(B2) Pris sur le fait en violation des réglementations imposées aux Irlandais sur le coronavirus, le commissaire européen au Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, a fini par lâcher le guidon
Phil Hogan dans ses bureaux du Berlaymont (crédit : Commission européenne)Après quelques jours d’interrogation, et de demi-mensonges (1), l’homme politique du Fine Gael désigné par l’Irlande pour être son représentant dans l’exécutif européen a fini par se rendre compte à l’évidence : il fallait mieux partir de lui-même que d’être mis à la porte par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La situation était en effet devenue intenable, avec l’affaire du Golfgate.
Un golfgate qui fait des ravages
L’homme politique avait participé avec 80 convives à un diner de gala de l’Oireachtas Golf Society, le club de golf du parlement irlandais il y a une semaine (mercredi 19 août). Ce qui dépassait la jauge autorisée de 50 personnes pour une telle réunion. En pleine période de resserrage des boulons — passage notamment à une bulle de 6 personnes — l’évènement passe mal, et le mot est faible, dans la verte Irlande. Tour à tour, les personnalités présentes à l’évènement sont tenues de s’expliquer et d’assumer. La ministre de l’Agriculture a déjà démissionné, des juges également… Et plusieurs responsables du gouvernement ont demandé que Phil Hogan suive le mouvement.
Un statut de relative indépendance
Seul hic, un commissaire européen, une fois proposé par son gouvernement, est adoubé à la fois par la présidente de la Commission et le Parlement européen. Ce statut lui garantit une relative indépendance. Il quitte son costume national et les us et coutumes locaux, pour devenir un être atypique, qui ne dépend plus que de la sphère européenne. Il ne peut alors être contraint à la démission que par ceux qui l’ont validé. Autrement dit, l’Irlande n’a plus son mot à dire. Et seules les instances européennes (ou l’intéressé lui-même) peuvent le démissionner. C’est cette argumentation que l’exécutif européen a d’abord fait valoir pour refuser tout mouvement vers la porte pour son commissaire au Commerce.
Une contrepartie à l’indépendance des commissaires européens
Ce statut exceptionnel a cependant plusieurs contreparties. L’une est officielle et expressément indiquée par le Traité : consacrer tout son temps à l’activité européenne. Or, on peut vraiment se demander si assister à un dîner de gala du golf club parlementaire irlandais rentre vraiment dans le mandat d’un commissaire au Commerce, voire même dans la tradition de présence de la Commission européenne aux évènements nationaux. La réponse est assez rapide et évidente. C’est Non. La présence de Phil Hogan tenait avant tout à sa nationalité, irlandaise, à ses activités politiques dans l’île, voire éventuellement à ses visées futures. Il ne pouvait donc plus vraiment exciper de sa fonction de commissaire pour prétendre être intouchable. C’est ce que les juristes appelleraient un « acte détachable ». Il y avait là une réelle contradiction qu’il fallait trancher.
Une loyauté nécessaire vis-à-vis de la population
Ensuite, et surtout, il y a une clause non écrite au statut de commissaire : il faut être loyal non seulement vis-à-vis de ses mandants, des États, comme de la population européenne. Or, la manière dont Phil Hogan a cherché à se dédouaner et à s’excuser de sa présence était on peut plus ‘limite’. Dans son mot « chaleureux » de remerciement pour toute son action « pour son travail inlassable et fructueux », Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, n’a pas manqué de le rappeler que chacun devait être responsable de ses actes.
Le rappel à l’ordre de Von der Leyen
« Dans les circonstances actuelles, alors que l’Europe se bat pour réduire la propagation du coronavirus et que les Européens font des sacrifices et acceptent des restrictions douloureuses, j’attends des membres du Collège qu’ils soient particulièrement vigilants quant au respect des règles ou recommandations nationales ou régionales applicables », a indiqué Ursula von der Leyen dans une déclaration publiée aujourd’hui. Avis aux amateurs…
Commentaire : Le temps de l’impunité semble bien révolu. La sortie sera proche pour ceux ou celles qui ne respecteront pas certaines règles, écrites comme non écrites.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2 à Berlin) Alors que son influence baisse, le président biélorusse cherche à rallier ses troupes contre un ennemi : l’Alliance atlantique. Il l’accuse de militariser ses frontières. Une attaque infondée et inacceptable, s’insurge Jens Stoltenberg
Jens Stoltenberg à son arrivée à l’informelle défense à Berlin (crédit : OTAN)Présent à Berlin pour participer à la réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne depuis hier (mercredi 26 août), le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a voulu — une fois de plus — faire passer le message.
Fausses accusations
« Il n’y a pas de renforcement militaire par l’OTAN dans la région », a-t-il assuré, fustigeant les « tentatives d’utiliser l’OTAN comme une sorte d’excuse pour sévir contre les manifestants, contre l’opposition politique au Belarus ». Et de tonner : « toute tentative d’essayer de déplacer l’attention des questions intérieures vers les questions extérieures pour créer une excuse pour utiliser la violence contre son propre peuple est inacceptable. » L’OTAN « reste une alliance défensive », a-t-il tenu à rappeler.
Une Alliance préoccupée
Alors que celui que l’on surnomme le dernier dictateur d’Europe ne se prive pas, depuis une semaine, d’accuser également les Européens d’ingérence, les Alliés s’avouent « très préoccupés par la situation en Biélorussie » et « suivent bien sûr de très près » la crise qui s’y déroule depuis la ré-élection de Loukachenko, a-t-il partagé avec la presse.
(Aurélie Pugnet)
Lire aussi :
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(B2) Les militaires européens ont quitté leur quartier historique qui les abrite depuis le début des missions de l’UE en Centrafrique, il y a six ans
Les éléments européens ont quitté le camp d’Ucatex, pour se relocaliser près de l’aéroport, à M’Poko, base historique des forces françaises et de l’ONU. Durant une bonne semaine, ce mois d’août (du 15 au 23), ils ont transféré tous leurs effets et matériels, containers y compris.
La fin d’une présence de six ans
Basé sur le site d’une ancienne usine désaffectée, le camp Ucatex a tout d’abord été utilisé par la force de stabilisation de l’UE à Bangui EUFOR RCA, en 2014 (lire : En patrouille avec les gendarmes), puis par la mission de conseil militaire EUMAM RCA (lire : EUMAM RCA lancée. Mais effet retard pour les effectifs) et la Minusca, et enfin par la mission de formation (lire : EUTM RCA lancée. Les premières formations mises en place…).
Destination : M’Poko
L’opération s’inscrit dans le cadre de la « densification des missions de conseils, d’entrainement et d’instruction » d’EUTM RCA au profit des FACA, les forces armées centrafricaines. NB : ce déménagement permet aussi plus de synergies entre les différentes forces (notamment en matière de force protection).
Des convois étalés dans la journée
Pour éviter tout problème, les convois ont été répartis entre la matinée et l’après-midi. La vitesse de déplacement a aussi été adaptée pour que la sécurité « soit assurée lors du passage des convois notamment sur le marché des combattants» indique-t-on à EUTM RCA. Un lieu particulièrement prisé des habitants de Bangui, et avec une forte densité (personnes, motocyclettes, etc.).
La présence à Bouar reprend
Autre acquis organisationnel : le détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) d’EUTM est « désormais au complet sur le camp de Bouar » assure-t-on du côté européen. L’installation a été finalisée ce mois d’août, avec de petits travaux et l’entretien du camp pour être fin prêts pour commencer l’instruction avec les FACA. Le chef d’état-major centrafricain (alias le CEMA), le général Zéphirin Mamadou, et le chef d’EUTM, le général français Éric Peltier, se sont rendus sur place lundi (24 août) pour visiter les installations, l’état-major de zone de défense ainsi que le centre d’instruction et d’entraînement qui accueillera les formations des FACA.
Une montée en puissance des FACA
Ces changements s’inscrivent dans un renforcement de la mission, en personnel comme en infrastructures, dans le nouveau mandat qui lui a été confié par les ’27’ (1), pour faire face à la (re)montée en puissance des FACA, dans le cadre du plan national de défense. De nouvelles recrues vont ainsi venir s’ajouter au renforcement de l’état-major de zone de défense (EMZD) à Bouar. Les EMZD de Ndele et Bangassou vont aussi poursuivre leur déploiement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Des mesures barrières face au Covid-19
Le coronavirus a un peu compliqué le travail d’EUTM RCA. Il faut bien le dire. Mais la première réaction des autorités centrafricaines, qui ont réagi assez fortement à l’épidémie, en demandant aux Européens de stopper tout contact et de rester confinés, semble aujourd’hui assouplie. EUTM-RCA et les FACA se sont adaptés à la nouvelle donne, pour continuer à travailler en toute sécurité. Désormais avant chaque activité, « une information précise et détaillée est dispensée à tous les stagiaires sur l’importance des gestes à adopter » pour prévenir la diffusion du virus.
Lire aussi : Avec la formation de Bouar, on voit les fruits du travail de ces trois années (Général Peltier, EUTM RCA)
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La capitaine Emilie est une des cinq femmes brevetées ORSEM ce vendredi : elle accumule 12 ans de
Plus d'infos »Le JO livre ce matin les détails sur la nouvelle bonification indiciaire dont bénéficient les plus
Plus d'infos »Les cartouches de cigarettes cohabitaient avec celles d'authentiques armes, sur ce voilier, en baie de
Plus d'infos »(B2) Il ne fait pas bon être opposant apparemment dans la Russie de Vladimir Poutine. Alexei Navalny aurait été empoisonné. Une seconde tentative en un an apparemment
L’opposant en soins intensifs
L’incident s’est produit durant le vol de retour depuis Tomsk en Sibérie, de l’opposant moscovite (1). « Il s’est senti malade pendant le vol » raconte sa porte-parole Kira Yarmysh sur twitter jeudi (20 août) au matin. L’avion a fait un atterrissage d’urgence à Omsk. Et Navalny a été transporté à l’hôpital en ambulance. Il est « en soins intensifs, inconscient ».
Сегодня утром Навальный возвращался в Москву из Томска. В полёте ему стало плохо. Самолет экстренно сел в Омске. У Алексея токсическое отравление. Сейчас мы на скорой едем в больницу
— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) August 20, 2020
Un empoisonnement au thé
« Nous supposons qu’Alexei a été empoisonné avec quelque chose mélangé dans son thé » poursuit Kira Yarmysh. « C’était la seule chose qu’il avait bue depuis ce matin. Les médecins disent que la toxine a été aspirée plus rapidement à travers le liquide chaud. » Si l’hypothèse d’un empoisonnement s’avère, ce serait la seconde tentative en près d’un an.
Précédente tentative d’empoisonnement
L’opposant avait en effet été hospitalisé un court moment, fin juillet 2019, pour de larges boursouflures au visage. Une « grave réaction allergique », avait indiqué les autorités. Navalny avait senti son cou, son visage, son front se gonfler ; et d’importantes marques rouges apparaitre. Ce « mal bizarre », comme le qualifiait alors son entourage, avait immédiatement fait pensé à un empoisonnement, l’intéressé n’ayant pas d’antécédents allergiques. Il était alors emprisonné au lendemain d’une manifestation pour protester contre le résultat des élections locales à Moscou.
Un pourfendeur de la corruption
Ce pourfendeur de la corruption qui gangrène le pays nous avait confié lorsque nous l’avions rencontré à Moscou (3), en septembre 2013, « ma situation est un peu meilleure en ce sens ». « J’ai une certaine célébrité, qui me protège ». Apparemment, cela ne suffit plus à le protéger.
Un accueil en France ou en Allemagne ?
Dans le fil de la journée, l’état de l’opposant russe n’était pas rassurant. « Les nouvelles que nous avons à cette heure sont extrêmement inquiétantes » a indiqué Emmanuel Macron.
Une proposition Macron – Merkel
Recevant la Chancelière allemande Angela Merkel au Fort de Brégançon, le président français s’est dit « extrêmement préoccupé ». Il s’est dit « prêt à apporter toute l’assistance nécessaire » à l’opposant comme « à ses proches » sur le plan « sanitaire, sur le plan de l’asile ou de la protection ». Il pourrait ainsi être accueilli en France, ou en Allemagne (comme l’a proposé Angela Merkel).
Un avion prêt à décoller en Allemagne
L’Allemagne a, sur ce sujet, une certaine avance. Le leader de l’ONG allemande de défense des droits de l’homme Cinema for Peace, Jaka Bizilj a indiqué être prêt. « Un avion avec des spécialistes de réanimation décollera ce soir » a-t-il indiqué au quotidien Bild. « Si Navalny est prêt à être transporté dans la matinée, l’avion s’envolera immédiatement pour Berlin, sa femme sera également à bord ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Mis à jour sur son état de santé, et avec la possibilité d’accueil en France ou en Allemagne
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Aurélien Bellanger est un auteur contemporain important, d’une veine houellebecquienne mais dont les préoccupations tournent autour de l’information (on se souvient d’un remarquable Théorie de l’information) mais aussi de l’espace et de son ordonnancement politique. On avait ainsi adoré L’aménagement du territoire mais aussi Le grand Paris.
Son dernier opus prend l’Europe comme sujet avec une excellente métaphore, celle d’un pays qui n’existe pas, la principauté de Karst (ex-Yougoslavie). La principauté vit l’invention des machines horlogères à la complication diabolique et l’utilité inconnue, mais aussi accueillit un mathématicien hors pair, dont le souvenir irrigue le roman qui conte l’histoire de la diaspora karste et de la « résurrection » de la principauté.
C’est follement drôle avec beaucoup de références en tout sens, une moquerie gentille de l’UE (la nouvelle machine karstienne), l’inclusion géographique et historique des deux hémisphères européens, un BHL traité pour ce qu’il est, à savoir un personnage farce de roman. On s’amuse beaucoup en se sentant intelligent et cultivé avec une douce ironie, pour ne pas dire moquerie, envers cette Europe qui se croit si importante alors qu’elle n’est plus qu’un doux souvenir.
Le continent de la douceur Aurélien Bellanger, ici
O. Kempf
(B2) La 96e réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) à Ergneti, jeudi (30 juillet), s’est tenue « dans une atmosphère positive et constructive » selon le communiqué de la mission des observateurs européens (EUMM Georgia).
(crédit : EUMM Georgia)Après une certaine période de crispation, chacun des participants (séparatistes ossètes comme responsables géorgiens) s’est engagé à « reprendre un dialogue régulier » et à recourir à la ligne d’assistance téléphonique gérée par l’EUMM Georgia.
La réunion a permis d’aborder plusieurs sujets délicats : l’impact sur la population locale de la fermeture prolongée des points de passage contrôlés le long de la ligne de démarcation administrative (ABL), la situation sécuritaire dans la région de Chorchana-Tsnelisi, les cas récents de détention ; ainsi que « d’autres incidents importants non résolus ».
Les questions relatives à la gestion des infrastructures d’irrigation le long de la ligne ont également été abordées.
Prochaine réunion : le 24 septembre.
(NGV)
Cet article Ossétie-Géorgie. Une réunion pour reprendre le dialogue est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Le sous-titre de l’ouvrage dit son programme : une contre-histoire d’Internet, du XVe au XXIe siècle.
L’auteur est membre de la Quadrature du net, association militant pour la sauvegarde de la liberté d’expression sur Internet et des libertés publiques.
Le programme du livre est donc celui de la liberté d’expression et des tentatives de contrôle de celle-ci par les pouvoirs, au travers des siècles : autrement dit, ce qui arrive aujourd’hui à la « régulation de l’Internet » ne serait que la réplication de méthodes expérimentées par le passé par les pouvoirs. Le changement est évident aujourd’hui, car nous observons l’association de divers types de pouvoirs (politique, économique, médiatique) qui de facto s’entendent pour maîtriser cet espace de liberté que devrait être l’Internet. Un livre qui permet de prolonger notre article « Pays média, pays réel » du LV 147.
L’utopie déchue Félix Tréguer, Fayard 2019, ici
O. Kempf
Voici un très bon polar qui nous emmène en RD Congo et la région des Grands lacs.
L’enjeu : à la fois une opération minière qui allie un géant minier français et de nouveaux investisseurs chinois, le tout servant à illusionner des investisseurs anglo-saxons ; et la recherche d’une opération ratée des services français, dix ans auparavant, du côté du Ruanda et de l’est de la RDC, qui mettrait en cause le dirigeant du groupe français.
On le comprend, le tableau peint une âme humaine bien noire même si le héros, improbable, est un des cadres du groupe qui recherche la vérité au mépris de ses intérêts et au péril de sa vie : on le sent embarqué là un peu par hasard, anti-héros logiquement inattendu mais qui apporte le regard frais sans être pourtant candide. Enfin, on sent cette Afrique profonde du côté du Katanga, avec sa vitalité, ses profondes injustices et ses richesses gâchées.
Kisanga Emmanuel Grand, Livre de poche, 2019. Ici
O. Kempf
(B2) Un AWACS français a effectué une mission de reconnaissance en Méditerranée centrale au profit de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye jeudi (6 août)
Décollant de la base aérienne 702 d’Avord, l’appareil a rejoint ensuite la Méditerranée. A bord, une vingtaine d’aviateurs spécialisés (pilotes, opérateurs et contrôleurs ainsi que techniciens radar et communication) dans l’observation. Durée du vol : huit heures, destinées selon l’état-major français à « enrichir la connaissance de l’activité maritime et aérienne en Méditerranée centrale ».
L’avantage de cet appareil est, en effet, qu’il permet de détecter et de surveiller un large espace (environ un million de km2), notamment les zones dépourvues de couverture radar. « Son endurance en vol, ses capacités techniques et le traitement des informations en temps réel » lui permettent ainsi de construire une image assez complète de la situation, ce « de manière autonome ».
C’est la première fois qu’un tel appareil est employé pour le compte de l’opération Irini, mais pas la première fois dans une opération maritime européenne. L’armée de l’air française avait ainsi prêté main forte à plusieurs reprises au plus fort de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta en 2009 et 2010 notamment (lire : Un avion Awacs français en renfort pour Atalanta).
Cette mission n’était pas apparemment prévue dans le timing originel de la mission. « La mission a été planifiée et programmée en quelques jours puis commandée en temps réel par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon, en lien étroit avec le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) » indique l’état-major des armées français dans son communiqué publié une semaine après le vol (le 13 août).
NB : on peut raisonnablement présumer que les informations rapportées sur ce vol n’ont pas servi qu’à l’opération Irini, mais aussi à rassembler nombre d’informations sur les navires turcs présents dans la zone.
(NGV)
Cet article Un Awacs français en renfort pour huit heures dans l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Face aux pressions turques en Méditerranée orientale, la France a décidé de renforcer sa présence maritime et aérienne au large de la Grèce
Rafale à La Souda (crédit : état-major grec)Réaffirmer l’attachement à la libre circulation
Objectif de cette présence : « renforcer l’appréciation autonome de la situation et affirmer l’attachement de la France à la libre circulation, à la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée et au respect du droit international » comme le précise un communiqué du ministère français des Armées.
Regain de tensions gréco-turques
C’est le regain de tensions en Méditerranée orientale qui justifie cette prise de position. La Turquie a repris ses relevés sismographiques à proximité des îles grecques et annoncé des forages supplémentaires. Le navire turc Oruc Reis, sous escorte de la marine turque, s’est ainsi dirigé vers une zone considérée par la Grèce comme sa zone économique exclusive (ZEE). La marine grecque a été mise en état d’alerte. Le gouvernement turc a mal réagi à l’annonce d’un accord bilatéral de démarcation maritime entre la Grèce et l’Égypte le 6 août dernier. Accord qui empêche la réalisation de son projet de grande zone maritime issu d’un précédent accord entre Ankara et Tripoli (Libye).
Une décision française
La décision d’assurer un renfort « temporaire » de la présence militaire française en Méditerranée orientale a été annoncée mercredi (12 août) par Emmanuel Macron après sa rencontre avec le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, mercredi (12 août), et immédiatement mise à exécution. « Les décisions unilatérales de la Turquie en matière d’exploration pétrolière provoquent des tensions. Celles-ci doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et alliés au sein de l’OTAN » a-t-il indiqué dans un tweet.
Utiliser les moyens disponibles
Dans l’immédiat, Paris va utiliser les moyens déjà déployés dans la zone au niveau aérien comme naval. Deux Rafale précédemment déployés à Chypre du 10 au 12 août pour un exercice ont ainsi fait « une étape » à la base aérienne de La Souda, en Crète, jeudi (13 août) où est stationnée la 115e escadre de combat grecque. Sur mer, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, en route vers le Liban, a été « rejoint cette nuit par la frégate Lafayette » (F-710), qui a appareillé de Larnaca (à Chypre), pour un exercice conjoint avec la marine grecque.
Manoeuvres franco-grecque. Au centre le PHA Tonnerre reconnaissable à sa silhouette carrée haute sur l’eau (crédit : état-major grec)Des exercices conjoints avec la marine grecque
Ont participé ainsi du côté grec les frégates Spetsai (F-453) qui a ainsi quitté pour un moment l’opération Irini où elle était déployée), Aigaίon IV (F-460), Limnos III (F-451) et Koundouriotis (F-462). Objectif, selon l’état-major grec : « contribuer à élever le niveau de préparation opérationnelle, la capacité de combat et la coopération des participants dans un contexte allié ». Outre les manœuvres en mer, les exercices ont notamment inclus, des éléments de planification opérationnelle conjointe, des échanges d’images tactiques et de communications, comme la coopération aérienne. Précision importante : ces manœuvres ont eu lieu y compris dans la zone où la Turquie a émis un Navtex (message d’information maritime) sur ses forages.
Commentaire : une répartition des rôles entre Paris et Berlin ?
Le déploiement de ces moyens a davantage une tonalité politique vis-à-vis de la Turquie, comme des partenaires européens. Tandis que Berlin joue les ‘bons offices’ entre Athènes et Ankara (sans grand succès pour l’instant), Paris hausse le ton et affiche ainsi sa détermination à ne pas baisser la garde face à la Turquie. Plutôt qu’une divergence dans le couple franco-allemand, on peut parler d’une répartition des rôles, assez logique. L’Allemagne qui assure la présidence de l’UE doit s’en tenir à une certaine neutralité entre les États membres qui n’ont pas tous une attitude très ferme vis-à-vis de la Turquie. Peu de pays européens embrayent ainsi le pas de la France en affichant ostensiblement une présence dans cette zone de la Méditerranée. Tandis que du côté de l’OTAN, on affiche un silence prudent bien embarrassés par cette nouvelle querelle entre alliés.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Mis à jour à 13h avec les éléments grecs de l’exercice
Cet article La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
A Ankara, les commentateurs vont s'en donner à coeur joie. Hier, le président annonçait un
Plus d'infos »Cette somme en quatre volumes (deux parus cette année) réunit, sous la direction d’Hervé Drévillon, les analyses des historiens sur la guerre à leur époque de prédilection.
Le premier tome est consacré à la période vaquant de la Préhistoire au Moyen-Âge, le second volume à l’époque moderne (jusque 1870). Ces ouvrages sont non seulement bien écrits, ils sont également remarquablement illustrés grâce à une iconographie soigneusement choisie. On attend avec impatience le troisième tome (1870-1945) et le quatrième (de 1945 à nos jours). Un fonds de bibliothèque stratégique.
Mondes en guerre (2 tomes sur 4) Dir H. Drévillon, Passés composés, 2019. ici.
O. Kempf
La ministre des armées arrivera demain à Beyrouth. Elle aura un programme politique, et un plus au
Plus d'infos »A Paris, l'EMA parle d'un entraînement lié à la coopération bilatérale, mais à Chypre, la venue de deux
Plus d'infos »Les ouvrages d’histoire se divisent souvent en des genres bien convenus : biographies, période chronologique, histoire transversale et histoire d’un lieu. Il s’agit souvent de pays ou de villes, plus rarement d’ensembles géographiques (montagnes, mers).
Cette histoire de l’Atlantique appartient à cette dernière catégorie et a été écrite par un spécialiste des Antilles, Paul Butel. Il est particulièrement à l’aise avec la période du XVIIe au XIXe siècle, qui vit l’essentiel des trafics et migrations transatlantiques et pour laquelle les données sont plus nombreuses.
Est-ce sa perception ou la réalité ? on a l’impression, à le lire, que l’essentiel se fit dans l’Atlantique nord car il y a très peu de relation de ce qui se fît au sud. Il reste qu’on découvre l’importance précoce de Liverpool dans le commerce océanique, le rôle esclavagiste des colonies américaines, la part relative de ce commerce négrier dans l’enrichissement français, l’effacement précoce de l’Espagne, les tentatives de la France qui manquèrent de continuité et l’arrivée, à la fin du XIXe siècle, de la puissance allemande.
Histoire de l’Atlantique Paul Butel, Perrin Tempus, 2012. Ici
O. Kempf
(B2) L’assassinat de six Français des ONG française Acted et suisse Impact international, et de leurs deux accompagnateurs nigériens, dimanche (9 août), dans la région de Kouré, au Niger, a entraîné une réaction d’éléments de l’opération Barkhane.
Une patrouille de 2 Mirage 2000D a été immédiatement engagée dans la région pour participer à l’identification et la recherche des auteurs. Ce « à la demande des Forces armées nigériennes » précise un communiqué de l’état-major des armées. Cette patrouille aérienne a ensuite relayée ensuite par un drone.
Une équipe de prévôts et de techniciens d’identification criminelle venue de Gao (au Mali) a également été prépositionnées sur la BAP (base aérienne projetée) de Niamey avant d’être déployée sur la zone lundi (10 août) matin dans le cadre d’une mission d’assistance aux forces de police locales.
(NGV)
Cet article Des éléments Barkhane déployés au Niger après l’assassinat de six Français est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Silencieux depuis hier, le minarm a confirmé ce soir les informations de ce blog et de son twitter
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