Dans le livre majeur de Péter Esterházy, Harmonia Caelestis (Gallimard, 2001), la figure récurrente du père, et partant de tous ses pères au fil des générations, est majeure. Ce livre forme un inattendu et sidérant diptyque avec le livre suivant, Revu et corrigé (Gallimard, 2005). Ayant mis un point final à Harmonia Caelestis, Esterházy obtient, après une longue attente, la possibilité de voir enfin le dossier de son père, conservé dans les archives des services de renseignements. Il y lit ce qu’il n’avait jamais soupçonné : son père, héritier de la « grande » famille des Esterházy (châteaux, ministres, gâteau – délicieux – portant le nom familial, etc.), était un informateur pour la police communiste. Par la suite Esterházy devait publier Pas question d’art (Gallimard, 2012) autour de la figure de sa mère, mais pas seulement.
Une famille d’ « ennemis du peuple »Atteint d’un cancer du pancréas, Péter Esterházy est mort l’an dernier à 66 ans. La Version selon Marc qui paraît aujourd’hui en traduction devait faire partie d’une trilogie qui restera inachevée. C’est un livre qui fait retour sur l’enfance du narrateur (Péter lui-même) quand sa famille – son grand frère, sa mère, son père et lui – se retrouve relégués à la campagne par le régime communiste en tant qu’ « ennemis du peuple ». Dans la maison d’un koulak (mot russe sans frontière signifiant paysan aisé) chargé de les surveiller et d’écrire des rapports, ils vivent à quatre dans une pièce et travaillent dans les champs.
La figure centrale n’est plus celle du père et de la lignée (d’ailleurs, le père est souvent absent : il se saoule au bistrot du village), ni celle de la mère, mais celle de Dieu sur lequel veillent les deux grands-mères, l’une chrétienne, l’autre juive, et aussi le fils de Dieu accroché au mur de la pièce, crucifié. « Il me ressemble. Dodu, souriant, fort », note le narrateur, surnommé « petit Zob » par son frère aîné.
Tous les lecteurs d’Esterházy, auteur aussi érudit que joueur, ne seront pas étonnés de voir le récit, s’éloigner à grands pas de la description sociale d’une famille de relégués.
Marc, Pierre, PéterPlusieurs registres se mêlent, unis souvent par la notion de découverte. Des sens avec la voisine Mari, de l’écriture avec le frère aîné (ce qui ne manque pas d’humour : dans Voyage au bout des seize mètres traduit chez Christian Bourgois, et aussi dans Pas question d’art, l’auteur raconte sa passion pour le foot, mais c’est son frère aîné qui mènera une carrière de joueur professionnel international, et c’est lui qui deviendra un écrivain traduit dans le monde entier). Découverte compliquée de Dieu chez cet enfant atteint de surdité à travers l’évangile selon saint Marc attribué souvent à Pierre donc à Péter. Esterházy en cite une version du XVIe siècle, corrigeant souvent le texte de l’époque en le mettant à la première personne (saluons au passage le phénoménal travail de la traductrice – de bien des livres d’Esterházy –, Agnès Járfás).
Péter Esterházy joue cartes sur table. Les torsions du récit, les piratages narratifs comme les emprunts faits à Simone Weil, (La Personne et le Sacré) ou à Imre Kertész via les deux grands-mères, tout comme encore les clins d’œil à l’un de ses anciens livres (Trois anges me surveillent, Gallimard 1989) sont clairement référencés en fin de l’ouvrage et non en marge comme il le faisait habituellement.
La Version selon Marc est un récit fait d’une centaine de courts chapitres (une à trois pages) où chaque fin entraîne le début de la séquence suivante, un déroulement du récit par enveloppements comme Esterházy les aimait. Les phrases souvent courtes et la simplicité de leur enchaînement donnent à ce petit livre une étrange légèreté, d’autant plus étrange que l’on découvre La Version selon Marc après la disparition de l’auteur. Derrière le masque de Dieu, la mort joue les premiers rôles. Exemple, cette fin du court chapitre 40 :
« Les rides de ma mère ne lui appartiennent pas, c’est bien pourquoi elle tente de les cacher. Dans ses rides, le temps passe en direction de la mort. En direction de la peur. Moi, je n’ai pas peur. Ce n’est pas pour rendre la mort plus facile que Dieu existe, dit Grand-mère. Pas pour qu’elle soit plus facile. Mais pour qu’elle ait un sens. Et elle a un sens si sa mort à lui a un sens. »
Attendons maintenant de nouvelles traductions, entre autres celle de son ultime pièce et celle de son dernier ouvrage : Journal intime du pancréas.
Le régent Miklós Horthy fut "un homme d'Etat exceptionnel" a déclaré le Premier ministre Orbán mercredi dernier. Il était également « un grand patriote hongrois », a poursuivi le lendemain le chef du cabinet du Premier ministre, János Lázár. András Heisler, président du Mazsihisz, [1]Le Mazsihisz : « Magyarországi Zsidó Hitközségek Szövetsége », à savoir Association des Communautés de Confession Juive de Hongrie. jQuery("#footnote_plugin_tooltip_8282_1").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_8282_1", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); l’équivalent du Crif en France, a réagi dans une lettre ouverte publiée dans le journal de gauche Népszava.
Tribune parue dans le journal Népszava le 22 juin 2017. Traduction réalisée par Paul Maddens.
D’après la lourde expérience historique de notre communauté, notre patrie a été ensevelie par l’histoire du vingtième siècle, et l’action du régent Horthy Miklós entre le 1er mars 1920 et le 16 octobre 1944 y a contribué pour une part significative. Sa qualité d’homme d’Etat de l’entre-deux guerres est . . .
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Notes [ + ]
1. ↑ Le Mazsihisz : « Magyarországi Zsidó Hitközségek Szövetsége », à savoir Association des Communautés de Confession Juive de Hongrie. function footnote_expand_reference_container() { jQuery("#footnote_references_container").show(); jQuery("#footnote_reference_container_collapse_button").text("-"); } function footnote_collapse_reference_container() { jQuery("#footnote_references_container").hide(); jQuery("#footnote_reference_container_collapse_button").text("+"); } function footnote_expand_collapse_reference_container() { if (jQuery("#footnote_references_container").is(":hidden")) { footnote_expand_reference_container(); } else { footnote_collapse_reference_container(); } } function footnote_moveToAnchor(p_str_TargetID) { footnote_expand_reference_container(); var l_obj_Target = jQuery("#" + p_str_TargetID); if(l_obj_Target.length) { jQuery('html, body').animate({ scrollTop: l_obj_Target.offset().top - window.innerHeight/2 }, 1000); } }Viktor Orbán a fait sauter une nouvelle digue entre le Fidesz et l'extrême-droite en encensant le dirigeant de l'entre-deux guerres, Miklós Horthy, souvent qualifié de "Pétain hongrois".
Désormais, le culte de Horthy n'est plus seulement le fait de l'extrême-droite traditionnelle. La nation hongroise n'a pu survivre aux années 20 et 30 que grâce à "des hommes d'État exceptionnels tels que le régent Miklós Horthy, le Premier ministre István Bethlen et Kuno Klebelsberg", a ainsi déclaré le dirigeant hongrois mercredi lors de l'inauguration de la villa Klebelsberg . . .
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Une version modifiée du controversé projet de loi concernant les campagnes d’affichage des partis politiques a été adoptée ce vendredi par le parlement hongrois.
Comme le rappelle le site d’informations 24.hu, le MSZP avait envisagé de soumettre un texte de loi assez contraignant sur cette question et de s’associer avec le FIDESZ pour le vote, qui devait avoir lieu à la majorité des deux tiers. Dès mardi, László Botka, chef de file du MSZP pour les prochaines élections législatives, a cependant intimé l’ordre à son parti de ne pas soumettre ce projet de loi . . .
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En marge du sommet européen qui se déroule jeudi et vendredi, le Premier ministre hongrois a affiché son mépris pour le nouveau président français, après que celui-ci ait critiqué l'illibéralisme qu'il promeut. Les dirigeants hongrois et français font figure de pôles opposés.
Le ton est donné. Viktor Orbán a tenu à répondre du tac-au-tac à Emmanuel Macron dès son arrivée à Bruxelles jeudi, devant des médias hongrois. "Le président français est un petit nouveau qui vient à un sommet pour la première fois . . .
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Avant d’ouvrir ce livre, bien sûr j’avais une série d’a priori en tête. De quoi s’agit-il ? D’un livre tchèque. Pourquoi cette étiquette ? C’est comme ça, on ne se refait pas. Je regarde la couverture. Le titre affiche en rouge : Nous étions cinq. Bon jusque là ce n’est qu’un titre sans grande signification. Ce qui attire plus mon regard, c’est le nom de l’auteur, Karel Poláček. Bon je me dis, cela ne va pas être facile d’écrire ce nom. Le č comment faire ? C’est le č mouillé comme dans tchèque. Je consulte mon clavier mais je ne trouve pas. Cela commence bien, d’autant que je suis très à cheval sur le respect de la typographie.
Au-delà de ces questions très formelles, me viennent à l’esprit quelques auteurs tchèques et pas des moindres. Le plus grand selon moi et sans doute l’un des plus grands de la littérature mondiale, se nomme Franz Kafka. Me vient ensuite à l’esprit le très grand Milan Kundera, puis Hašek, ah et j’allais oublier Bohumil Hrabal pour citer les auteurs tchèques dont j’ai lu quelques ouvrages. Ah mais tu oublies un autre Karel, me souffle-t-on dans l’oreille, avec un c mouillé, Karel Čapek, dont j’aperçois un roman dans ma bibliothèque et pour lequel, je le note au passage, l’éditeur ne s’est pas fatigué avec le c mouillé, il l’a carrément remplacé par un c sec. Autant dire que la littérature tchèque, ne serait-ce qu’avec ces quelques noms peut être classée, en tout cas dans mon esprit, dans le peloton de tête de la littérature mondiale.
Voilà dans quel état d’esprit j’ai entrepris la lecture de Nous étions cinq en espérant que Karel Poláček saurait tenir son rang auprès de ses illustres prédécesseurs dans mon panthéon tchèque. Ah mais j’oubliais encore un point important avant de m’engager dans la lecture. Il y a un traducteur, Martin Daneš ! En fait je ne vais pas lire Karel Poláček, mais Karel Poláček traduit, transcrit, trahit (?), interprété (?) par Martin Daneš. Est-ce un bon traducteur ? Cela me rappelle que Milan Kundera, mécontent des traductions françaises de ses œuvres a tout retraduit après son exil en France. Cela ne se produira pas avec Karel Poláček, mort en 1945 dans un camp de concentration pour délit de judaïté.
Martin Daneš, sur les traces de Karel Poláček
D’emblée on est étonné par la jeunesse du narrateur, un enfant de 10 ans tout au plus. On pense alors à d’autres romans où les rôles principaux sont tenus par des enfants comme dans Les gars de la rue Paul de Ferenc Molnár. Mais dans le roman de Poláček la narration passe par le regard d’un enfant sur le monde adulte comme dans la trilogie d’Agota Kristof (Le Grand Cahier, La Preuve et Le Troisième mensonge) ou La Miséricorde des cœurs de Szilárd Borbély ou encore dans Etre sans destin d’Imre Kertész. Tiens, toutes mes références proviennent de la littérature hongroise. Je dois avouer que je me suis un peu spécialisé dans ce genre de lecture là. Mais contrairement à ces romans hongrois qui contiennent tous peu ou prou une dimension tragique affichée, le roman de Poláček, lui, se situe davantage dans la légèreté, la naïveté enfantine, l’humour, la dérision même si en filigrane on subodore une dimension tragique. Voilà toute l’élégance ou peut-être une particularité de la littérature tchèque ?
Poláček parvient à rendre toute la fraîcheur et l’innocence de l’enfance, en totale opposition à ce qui se passe autour de lui.
Est-ce un exutoire, une manière de s’échapper de la réalité terrible qui l’accable et qui aura raison de son existence ? C’est une question qu’on se pose tout au long de la lecture. A quel moment de ce conte un peu féerique va-t-on basculer vers le réel c’est-à-dire vers le tragique ? Est-ce sa façon de lutter contre la barbarie ambiante ? Est-ce une stratégie de survie ? Cette fiction semble, en première approche, à l’exact opposé de ce qui se passe dehors, dans le monde réel, hors la tête de Poláček. Ne l’oublions pas, nous sommes en 1943, en pleine guerre, les déportations de juifs ont pris un tour industriel, quand Poláček, lui-même juif, écrit Nous étions cinq.
Le journaliste, écrivain, Martin Daneš traducteur de cet ouvrage nous révèle que « …ce roman a été écrit dans des conditions particulièrement difficiles […]. C’est son dernier manuscrit qui a été publié à titre posthume en 1946. Lui, il l’a écrit en 1943 lorsqu’il attendait sa convocation pour un camp. Il était un homme intelligent et je pense qu’il était conscient de ce qui l’attendait. Ce n’est pas un hasard qu’il écrive une ode à la vie. Un livre joyeux qui décrit sa propre enfance dans la ville de Rychnov, même si la ville n’est jamais nommée dans le livre. En fait, il retourne dans son enfance qui était aussi une période joyeuse pour lui. »
En 1943, il est déporté dans le camp de Terezin (Theresienstadt) et il meurt quatre mois avant la fin de la guerre.
Ce titre, Nous étions cinq, reprend un leitmotiv repris par Pierre Bajza, le jeune narrateur, qui nous rappelle régulièrement que lui et ses amis forment un groupe de cinq enfants.
Mais à qui s’adresse véritablement ce roman ? A des enfants ou à des adultes.
On peut avoir différents niveaux de lecture pour cette œuvre que je qualifierais d’inclassable.
Une lecture de premier degré est parfaitement adaptée à un jeune lecteur : une histoire d’enfants racontée avec grâce par un enfant avec des mots d’enfant.
Une lecture plus poétique me paraît évidente, tant il est vrai que Poláček nous entraîne dans un monde d’abord enfantin puis onirique, et cette dimension de l’oeuvre s’adresse à la fois à un jeune public mais aussi à un lectorat adulte.
Enfin, un niveau de lecture plus accessible à un adulte fera deviner le drame qui se joue autour de l’auteur au moment où il écrit ces lignes bien que l’horreur l’entourant ne soit jamais évoquée. Seul un terme vient signaler au lecteur qu’il se passe quelque chose de grave hors le monde de la littérature. Le mot « nazi » émis comme une insulte, survient à la page 289, soit sept pages avant la fin du roman. La légèreté de l’enfance et de ses petits soucis en opposition avec la gravité de la guerre et les exterminations ambiantes, voilà ce que le lecteur, averti par sa culture historique et informé des conditions dans lesquelles Poláček écrit son roman, pourra y percevoir.
Je retrouve ici une constante dans cette littérature tchèque qu’il m’a été donné de parcourir, celle d’un esprit de liberté en dépit de toutes les folies meurtrières, de tous les absolutismes et totalitarismes. Que ce soit chez Hašek ou Kafka, l’humain parvient toujours à se frayer son petit chemin par les interstices de liberté qui lui restent ne serait-ce que dans l’imaginaire.
Étrangement, l’histoire bascule à un certain moment vers quelque chose s’apparentant au Conte des mille et une nuits avec une face de merveilleux et un aspect aussi qu’on pressent pouvoir virer vers le tragique sans que celui-ci n’advienne vraiment. Il y a comme une transposition dans la fiction, de la situation réelle de l’auteur qui se réfugie, comme le héros du livre, un moment frappé par la maladie, dans un merveilleux fantasmé pour s’évader, occulter son propre drame et celui du monde en 1943.
J’aurais envie d’écrire que sous son apparence lumineuse, il s’agit d’un roman crépusculaire sans pour autant que cet aspect soit directement perceptible à un lecteur non averti.
Au fil du récit qui ressemble toujours à un conte merveilleux commence à naître chez le lecteur un sentiment trouble d’oppression sourde. Il y a quelque chose de paradoxal entre la légèreté apparente et un sentiment diffus qui laisse présager que le pire pourrait arriver.
Deux thèmes récurrents relevant de la morale émaillent aussi le récit. Le vice et la vertu sont abordés sous deux angles très amusants.
Le narrateur, régulièrement, se juge lui-même et ses camarades selon le critère de la vertu. « Il avait un regard vertueux » note-t-il à propos de tel ou tel de ses amis. Lui-même adopte un comportement vertueux quand il veut obtenir quelque chose de ses parents. « Nous avons vu Zilvar, assis à côté de la princesse, une expression d’adulte sur le visage, et d’après la manière dont il remuait les lèvres, faisait la bouche en cœur et haussait les sourcils, nous avons compris qu’il parlait selon les règles de l’orthographe pour paraître vertueux. »
La bigoterie de l’un de ses camarades revient aussi comme un leit-motiv. Ce personnage va régulièrement se confesser et cale ses actions en fonction de ce moment.
On peut enfin trouver dans ce roman quelque parenté avec La vie devant soi d’Emile Ajar, ce roman, écrit quelques dizaines d’années plus tard, dans lequel le narrateur, un enfant, use comme Pierre Bajza, le héros de Poláček d’une grande inventivité langagière.
Nous étions cinq, est un roman culte en Tchéquie et qu’on peut lire désormais avec grand plaisir en France, grâce à Martin Daneš.
L’association Kino Visegrad a été créée à Paris en 2014 afin de promouvoir la cinématographie et la culture des pays d’Europe centrale, et plus précisément de la Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque et de la Slovaquie.
Soutenue par le Fonds Visegrád et coopérant avec les instituts culturels des pays concernés situés à Paris, l’association organise régulièrement des projections au cinéma l’Entrepôt (14e), à l’Institut Hongrois, au Centre tchèque, mais aussi à l’INALCO et à la Sorbonne.
Kino Visegrad œuvre également auprès des distributeurs français pour promouvoir la sortie en salles de films en provenance de l’Europe Centrale et de l’Est, à l’appui d’un travail d’encadrement et de logistique.
Afin de toucher l’ensemble du public de la zone francophone, un partenariat est désormais établi avec UniversCiné, une plateforme V.O.D. reconnue et soutenue par le programme MEDIA auprès de la Commission Européenne.
Dès le mois de juin 2017, quatre titres tchèques et slovaques récents sont disponibles au visionnage sur les territoires suivants : métropole française, Corse, Territoire d’Outre-Mer, Monaco, Andorre, Belgique et Suisse. Il s’agit de Gottland (Viera Čákanyová, Petr Hátle, Radovan Sibrt, Klára Tasovská, Lukáš Kokeš, Rozálie Kohoutová, 2014), Totally talking (Tomáš Pavlíček, 2014), Le Candidat (Jonáš Karásek, 2013) et Schmitke (Štěpán Altrichter, 2014). D’autres titres seront progressivement ajoutés au cours des mois prochains.
Pour plus d’informations :
Suppression des fonds européens pour la Hongrie et la Pologne, parquet européen anti-fraude, Europe à deux vitesses, intégration à la zone euro… L’eurodéputée allemande de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) Sylvia-Yvonne Kaufmann, membre du Parlement européen depuis 1999, aborde tous ces sujets dans une interview avec l’hebdomadaire Vasárnapi Hírek.
Article paru dans l’hebdomadaire Vasárnapi Hírek du 10 juin 2017 sous le titre « Ha nem akar, mit csináljunk ? ». Traduit du hongrois par Paul Maddens . . .
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Le gouvernement hongrois avait promis d'attendre l'avis de la Commission de Venise avant de passer la loi devant le parlement. Celle-ci a rendu un avis préliminaire le 2 juin dans lequel elle reconnaissait les objectifs légitimes poursuivis par le projet de loi, mais estimait que celui-ci prévoyait des contraintes excessives et des sanctions disproportionnées. En réponse, le gouvernement a retiré la disposition prévoyant à titre de sanction la « dissolution » de toute ONG, fondation, association, qui ne respecterait pas les obligations prévues par la loi . . .
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Radio Prague relaie une information de l’agence de presse tchèque ČTK selon laquelle le président français Emmanuel Macron participera à une réunion des Premiers ministres du groupe V4, jeudi à Bruxelles. Transport européen et dumping social sont notamment au programme.
Le président français Emmanuel Macron prendra part à une réunion des Premiers ministres du Groupe de Visegrád (République tchèque, Hongrie, Pologne, Slovaquie), qui se tiendra ce jeudi avant le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UE à Bruxelles. L’information a été annoncée par l’agence de presse ČTK . . .
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Le ministre autrichien de la Défense Hans Peter Doskozil s'est rendu vendredi sur la frontière Schengen entre la Hongrie et la Serbie pour saluer les soldats autrichiens et soutenir les autorités hongroises. Dimanche, 1 200 policiers hongrois ont prêté serment à Budapest.
Hans Peter Doskozil, ministre issu Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ), a estimé que la construction de la clôture hongroise pour bloquer la progression des migrants vers l'Europe du Nord et de l'Ouest était une "bonne étape" dans la sécurisation des frontières de la zone Schengen. Il a également déclaré que le dispositif frontalier hongrois devait être maintenu, la route des Balkans n'étant pas complètement fermée . . .
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Helmut Kohl, chancelier allemand pendant seize ans de 1982 à 1998, est décédé vendredi à Ludwigshafen, dans l'ouest de l'Allemagne, à l'âge de 87 ans. Voici quelques-unes des réactions suscitées en Europe centrale à la mort de ce grand artisan de la réunification allemande et de l'un des grands artisans de l'intégration européenne.
La Première ministre polonaise Beata Szydlo a réagit à la mort du politicien allemand vendredi sur Twitter en le qualifiant de "personnage remarquable" et de "grand politicien dans des moments exceptionnels . . .
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Le nouveau vote sur le controversé projet de loi concernant les campagnes d’affichage des partis politiques pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.
Ce jeudi, le Président de la République János Áder a décidé de renvoyer devant le Parlement le projet de loi concernant l’affichage politique dont l’adoption a été rejetée à une voix près mercredi. La raison officielle de cette décision est la présence d’importants problèmes de forme dans le texte de loi et le fait que certains passages ne nécessitaient qu’une majorité absolue tandis que d’autres nécessitaient une majorité aux deux tiers . . .
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Les nuisances liées au "tourisme de cuite" qui s'est développé dans le 7e arrondissement de Budapest sont devenues insupportables pour certain de ses habitants et ceux-ci commencent à s'organiser, rapporte le site d'actualités 444.hu.
Le tourisme de fête a explosé ces cinq dernières années à Budapest. Des jeunes vingtenaires, majoritairement venus de l'Europe de l'Ouest, convergent au printemps et en été dans le 7e arrondissement de la capitale hongroise (Erzsébetváros) pour profiter des fameux ruin pubs ayant acquis une réputation mondiale . . .
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Cher Stag-doer à Budapest,
Il y a certaines choses dont nous aimerions te parler, avant que tu n’arrives ici pour faire la meilleure fête de ta vie. Il y a certaines choses que tu pourrais avoir mal compris à propos de nous, les locaux, et de notre ville.
1. Budapest, c’est une ville historique, pas ton terrain de jeu
On comprend bien. Tu veux passer un bon moment, mais tu dois comprendre que nous vivons ici depuis des siècles et que nous avons l’intention de continuer. Nos rues ne sont pas tes toilettes et pas un bar où tu peux brailler avec tes amis.
2. Et nous, les filles hongroises, on est pas là non plus pour te divertir
Il m’est arrivé plusieurs fois que tu t’approches de moi pour me demander d’avoir une relation sexuelle avec toi. En fait, les mots que tu as utilisé étaient un peu différents. Quand je me suis excusée, en te disant que j’aimerais d’abord finir ma conversation avec ma mère, tu t’es offusqué que je ne réagisse pas comme ces filles que tu as vu dans les films que tu consommes. Les filles de l’Europe de l’Est ne sont pas toutes à ranger dans la catégorie porno. Donc non, nous ne faisons pas partie de ta soirée. En fait, ça pourrait être le cas, si tu nous traitais avec respect, si tu avais quelque chose d’intéressant à dire, si toutefois tu n’étais pas trop bourré pour articuler.
3. Ce n’est pas une plage
S’il te plait, portes un T-shirt quand tu te promènes dans la rue. Il ne fait pas si chaud.
4. Si, nous avons le sens de l’humour…
… mais quand on croise des gars habillés en Borat chevauchant un énorme ballon en forme de gode… Ça nous a fait rire la première fois quand un gars l’a fait il y a dix ans, mais on vient de croiser le même il y a deux minutes. Et hier. Et vendredi dernier aussi. Si on fait les gros yeux c’est parce que pour nous, tu n’es pas original. Juste pathétique. Non, tes tétons ne sont pas drôles. Désolée.
5. Il faut vraiment que vous arrêtiez de vous battre
Avant votre arrivée, on ne voyait quasiment jamais de bagarre dans nos rues. Personnellement, je n’en ai jamais vu à Budapest. Nous aussi on boit de la pálinka pourtant, et même beaucoup. Ensuite, on entre dans des conversations vraiment profondes (en tout cas c’est ce qui nous semble dans un tel moment), et puis on chante, et on pleure, et on va se coucher comme un bébé innocent. La bagarre n’est pas au programme. On ne veut pas avoir à se battre avec vous.
6. Nous aimons les touristes
Je veux vraiment le souligner. On aime quand vous venez et vous étonnez par le charme de la ville, les rues, l’architecture. On aime quand les voyageurs viennent ici et font de Budapest leur ville préférée. On aime vous voir y passer un bon moment. Mais vous devez comprendre que si vous ne nous respectez pas, on ne vous respectera pas non plus. […] Vous devez aussi comprendre que vous ne pourrissez pas seulement notre ville et notre comportement, mais aussi le séjour des voyageurs respectueux. Ce n’est ni une boite de nuit, ni un zoo.
Cordialement.
Ahmed Hamed a obtenu l'annulation du jugement de première instance, par la Cour d'appel, ce jeudi à Szeged. Il sera rejugé par un nouveau jury mais reste en détention, rapporte Index.hu.
Le procès en appel d'Ahmed Hamed était très attendu ce jeudi 15 juin à Szeged, dans le sud de la Hongrie. Cet homme syrien de quarante ans a été condamné à dix ans de détention pour "actes de terrorisme" par le Tribunal de Szeged, le 30 novembre 2016, après quatorze mois de détention préventive, « pour avoir commis un acte de terrorisme . . .
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L’odeur âcre du métal en fusion pénètre dans les narines. Les oreilles, elles, sifflent sous la respiration d’énormes presses qui battent le métal, inlassablement, depuis 1882. Le sol de la rue Színesfém tremble. En ce samedi matin de mai 2017, Csepel Művek, transpire, crache, halète. Au rythme des machines. Et des hommes.
« CSM n’est plus que l’ombre d’elle même »
Sur 250 hectares, s’étendent usines, entrepôts et des foyers d’ouvriers. Aujourd’hui, près de 10.000 ouvriers y vivent. Y dorment. Y travaillent. Lorsque l’Union Soviétique a réquisitionné CSM au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, près de 20.000 ouvriers travaillaient dans la zone industrielle construite par Manfred Weiss. « C’est une ville dans la ville, qui ne dort jamais vraiment, mais qui n’est plus que l’ombre d’elle même. CSM est à l’automne de sa vie. Sauf qu’à la place des feuilles mortes, on y trouve des cheminées rouillées », médite Anikó Toth, architecte. Aujourd’hui, près de 75% des usines sont désaffectées.
Le destin de la jeune femme est doublement lié à cette CSM : une thèse, soutenue en 2014 et inspirée des études du « Retina Project« , sur la revalorisation de cette frange urbaine en décrépitude, ainsi qu’un père directeur d’usines spécialisées dans la conception de tubes ignifugés – 4.000 tonnes d’acier sortent chaque année de ses 5 usines. « Lorsqu’Anikó était enfant, elle venait à l’usine chaque semaine », se souvient son père. « J’adorais me perdre dans cet enfer de rouille, d’acier et d’étincelles. Ma mère pensait que j’étais folle … », acquiesce-t-elle. Un beau sourire passe sur son visage.
“J’adorais me perdre dans cet enfer de rouille, d’acier et d’étincelles”
Temps figéAujourd’hui, pour l’architecte, « CSM est une plaie béante dans la ville. Parce que les propriétaires d’usines n’arrivent pas à se coordonner, rien ne bouge … Alors que le potentiel de cette zone est simplement énorme » se désole Anikó. En 2016, Marcel Wanders, fameux designer à qui l’on doit notamment l’aménagement du luxueux Hyatt Hotel à Amsterdam propose le rachat de 30 bâtiments désaffectés. Il se voit opposer une fin de non-recevoir par la poignée de propriétaires concernés. Non, CSM ne bougera pas.
Déli, Désza, Központi … Les rues désertes s’étirent à perte de vue sous le ciel menaçant. Il est midi. L’heure de la pause déjeuner. Partout, la rouille. Le poids de l’histoire. Bouts de ferraille, carcasses de voitures. Objets inanimés, reliques d’un temps figé. Parfois, des notes de musiques mêlées au bruit des machines qui tire le promeneur de sa rêverie solitaire, de sa déambulation historique.
Les mille vies de Csepel MűvekAu loin, une silhouette humaine se détache, solitaire. Derrick rentre de sa pause. Il travaille depuis 4 mois dans une usine d’engrais chimique. 600 euros par mois, 8 heures de travail chaque jour « Le travail est OK. Le plus dur, c’est l’isolement : je ne parle pas la langue, et ma famille vit toujours au Ghana ». Déjà, de sa démarche lourde, l’homme s’en va retrouver son usine, sa machine, son masque à gaz.
Quelques blocs plus loin, des notes d’acid techno – ou le bruit d’une perceuse et d’un marteau. L’atelier de Gábor Miklós, sculpteur basé à Budapest, a des allures d’arche de Noé : un loup, haut de 6 mètres, trône au fond de l’entrepôt. Son voisin ? Un hibou sombre et grave. Krisztián Kovács, ingénieur charpentier, travaille sur une gigantesque baleine de bois bleu. La sculpture ornera bientôt les bassins des 17e championnats du monde de natation à Budapest. Secret professionnel oblige, impossible de la prendre en photo
Un orage passe. Le tonnerre gronde. A l’abri d’un auvent, Attila et ses compagnons couturiers fument une clope, en silence. Première pause de la journée. Il leur reste 4 heures à tirer.
Leurs voisins ? Des potiers, dont l’atelier est noyé par les particules de terre cuite en suspension. « Mon travail est simple, presque poétique », sourit Mariska. Sculpter, polir, poncer. Ses mains caressent l’argile avec douceur.
Au hasard d’un bunker, les membres de Budapest Scene, l’organisation budapestoise de visite de lieux abandonnés, plie bagages. Quelques mots plus tard, on apprend qu’un concert de musique punk se déroule dans le bunker n°11. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les 17 bunkers ont permis de sauver la vie des 37.000 ouvriers qui travaillaient à CSM « alors que les membres de leurs familles, qui vivaient dans le centre ville, étaient menacés », explique Anikò.
Dans le dédale des couloirs sombres du bunker, les claquements de la batterie se répercutent, insolents : impossible d’en discerner l’origine. Les portes ouvertes mènent à des culs de sac. Désorientent le visiteur. Les portes scellées garderont leur secret.
Le grondement des machines s’est tu. Le jour se couche. La nuit avance. Avale les façades ternies. Et, avec elles, les mystères encore inviolés de Csepel Művek.
Le procès en appel de Ahmed Hamed doit débuter ce jeudi 15 juin devant la Cour de Szeged, dans le sud de la Hongrie.
Mercredi 30 novembre 2016, un homme syrien de quarante ans a été condamné à dix ans de prison par le Tribunal de Szeged, après quatorze mois de détention préventive, « pour avoir commis un acte de terrorisme ». Le 16 novembre 2017, il avait pénétré de force en Hongrie, lors d'échauffourées entre migrants et policiers au point de passage de Röszke à la frontière serbo-hongroise . . .
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Visite de la brasserie-musée de Dalešice immortalisée par le film Une blonde émoustillante de Jiří Menzel (1981), adapté du roman de Bohumil Hrabal . . .
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Les États qui refusent de mettre en œuvre les quotas de migrants sont soumis à "un chantage pur et simple, a déclaré Péter Szijjárt . . .
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