Vous êtes ici

Agrégateur de flux

Le fascisme à visage humain

Coulisses de Bruxelles - jeu, 07/05/2015 - 09:44

REUTERS/Benoit Tessier

En ce début de XXIe siècle, le politiquement correct a rejeté le fascisme et le nazisme dans les limbes du passé. À l’heure de l’internet tout puissant, ils sont même devenus un simple «point», le «point Godwin» qui clôt tout débat : dire d’un parti populiste, souverainiste, anti-musulman, anti-immigré, anti-libéral, anti-capitaliste, anti-américain (les États-Unis étant l’incarnation du «grand Satan» pour tous ceux qui haïssent la liberté), qu’il est fasciste ou simplement évoquer les années 30 pour s’inquiéter de la percée de ces partis, favorisée par l’impotence des forces démocratiques et républicaines, c’est s’assurer la risée du «net» et, au-delà, des bien-pensants. Le fascisme, c’est le XXe siècle, ce sont des circonstances historiques différentes, il n’a plus sa place dans l’Europe apaisée et démocratique d’aujourd’hui !

On peut certes qualifier le NPD en Allemagne, Aube Dorée en Grèce ou le Jobbik en Hongrie de «néo-nazis», mais c’est seulement parce qu’eux-mêmes revendiquent l’encombrant héritage nazi. Tous les autres partis sont forcément démocrates : ils ont le droit de «poser les bonnes questions», comme le disait Laurent Fabius à Jean-Marie Le Pen en 1984 puisqu’ils jouent le jeu électoral et que le respect du peuple implique que ces partis participent au débat démocratique. À la limite, on peut encore parler d’extrême droite, mais l’expression «droite radicale», par opposition à la «gauche radicale», est en passe de l’emporter dans la guerre des mots. Rares sont ceux qui osent encore dire tout haut que ces partis représentent un danger mortel pour la démocratie, alors même qu’on a sous les yeux l’exemple du Fidesz de Viktor Orban en Hongrie, une version allégée du FN, qui déconstruit pan par pan l’État de droit sous le regard impuissant de ses partenaires européens. Hé bien, n’écoutant que mon courage, je vais braver le point Godwin !

On oublie un peu vite que les partis fascistes d’avant-guerre ne sont pas arrivés au pouvoir en Italie et en Allemagne (l’Espagne est un cas à part, puisque Franco est le produit d’une sanglante guerre civile) en promettant la suppression des libertés civiles, la déportation de leurs opposants ou des «races inférieures», le génocide et une guerre mondiale ! Ils se sont imposés sur des thèmes souvent empruntés à la gauche à la fois sociaux, étatistes et souverainistes (ce qui englobe le sujet identitaire). Le fascisme italien se voulait avant tout social et populaire, tout comme le nazisme qui signifie, ne l’oublions pas, «national-socialisme». À l’époque, les contemporains des fascismes allemand et italien se sont totalement trompés sur la véritable nature de ces partis. Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique, n’affirmait-il pas, au lendemain des accords de Munich qui signaient la capitulation des démocraties occidentales, que «Herr Hitler est un gentleman» et que c’était «un homme à qui on pouvait se fier quand il avait donné sa parole» ?

Le refus de qualifier de fascistes des mouvements qui en présentent pourtant les traits caractéristiques (par exemple le culte du chef, la famille Le Pen en offrant un bon exemple, le pouvoir absolu donné à l’État, la volonté de «purger» la communauté nationale de ses éléments étrangers ou politiquement adverses [ramenés au statut d’ennemis de la nation]) date des années 80. Il trouve son origine dans la diabolisation extrême du nazisme, et par contrecoup du fascisme, qui est l’incarnation du mal absolu, un mal incompréhensible par sa singularité et donc pas susceptible de se répéter. Or, résumer le fascisme à sa dimension impériale, raciste et antisémite, c’est cela qui interdit aujourd’hui de penser la percée de leurs équivalents modernes. Dans un entretien au Soir, l’historien allemand Thomas Weber, auteur de «La première guerre d’Hitler», estime très justement qu’en «réduisant Hitler à cette incarnation du mal absolu, ultra-antisémite et raciste, nous omettons de voir où est le vrai danger. Si nous prenons «l’autre» Hitler, celui qui est farouchement antilibéral et anticapitaliste, alors c’est peut-être encore plus inquiétant pour l’Europe, car ces idées pullulent de nouveau, sous la forme des mouvements de contestation populistes, comme Pegida en Allemagne, le FN en France, le Vlaams Belang en Belgique, le FPÖ en Autriche ou le Fidesz en Hongrie. Les dirigeants de ces partis affichent un pragmatisme comparable, teinté d’antilibéralisme. Nous devrions reconnaître ces similitudes: lors de son ascension initiale, Hitler ne s’est pas imposé avec un discours raciste et xénophobe, mais antiaméricain, anticapitaliste et antilibéral. Ces nouveaux leaders sont plus dangereux, car ils sont plus modérés et usent d’un langage moins antagonisant, à l’instar de Marine Le Pen en France».

Pour contourner le véritable interdit moral qui empêche désormais toute assimilation du FN français ou du FPÖ autrichien au fascisme, les «intellectuels» ont inventé le mot de «populisme» jugé historiquement plus «neutre» et moins polémique. Quelle erreur ! Ce faisant on a légitimé un peu plus ces partis : dans populisme, il y a peuple et le FN, par exemple, en joue pour affirmer qu’il est le parti du peuple. Ce terme qui se veut méprisant valide en réalité son discours : d’un côté, il y aurait un parti populiste ou «anti-establishment» pour reprendre une expression de Le Pen père, à l’écoute du peuple, de l’autre «l’UMPS» représentant les élites. Le mot «populisme» donne une façade aimable à des partis qui détestent les valeurs européennes d’égalité, de liberté, de fraternité léguées par la Révolution française. S’interdire de nommer ce que l’on combat, c’est s’interdire tout simplement de le combattre : si les jeunes sont attirés par ces partis, c’est aussi parce qu’ils sont sans filiation encombrante, qu’ils paraissent neufs alors, ce qui leur permet de se revendiquer des traditions nationales les plus nobles, comme le fait sans vergogne le FN avec De Gaulle et Jaurès.

Aucun de ces partis «populistes», tous fascinés, ça n’est pas un hasard, par la Russie autoritaire de Poutine, ne dit, en effet, qu’il va confisquer le pouvoir ou limiter les libertés civiles et politiques, aucun de ces partis n’utilise (encore ?) systématiquement la violence physique comme leurs prédécesseurs du XXe siècle. Pourtant, c’est la conséquence logique de leur programme.

Prenons l’exemple du FN. Sur le plan intérieur, les incidents du 1er mai ont donné une idée précise de ses conceptions en matière de libertés publiques : plusieurs journalistes ont été tabassés par un élu et des militants FN et la milice du parti (le DPS –département protection et sécurité-dont la devise est «honneur et fidélité») a pénétré dans un lieu privé (une chambre d’hôtel) pour arrêter violemment des manifestantes (les Femens) pacifistes : atteinte à la liberté de la presse, viol de domicile, coups et blessures, arrestation arbitraire, tout cela en quelques minutes… Un comportement qui est en phase avec le parti «réel» : il suffit de lire la «fachosphère» pour se rendre compte des haines et de la violence qui travaillent ses militants et électeurs.

Le FN ne cache pas sa volonté de remettre en cause les libertés civiles (droits des femmes avec, par exemple, la remise en cause de l’avortement, droits des homosexuels avec l’abrogation du mariage, etc.) et économiques («protectionnisme intelligent», interventionnisme de l’État). Les libertés politiques sont elles aussi menacées, même si pour le coup, ça n’est pas assumé publiquement. Mais il est clair que toute opposition sera perçue comme une atteinte aux intérêts nationaux : ainsi, comme l’a tweeté après les incidents du 1er mai, dans un bel acte manqué, Florian Phillipot, le numéro 2 du FN : «défendre d’une façon ou d’une autre les Femens, c’est de fait avouer sa haine de la France». En clair, on n’appartient plus à la communauté nationale si on n’est pas avec le FN. La liberté de la presse et plus généralement de pensée sera sans aucun doute remise en cause afin d’assurer au parti le contrôle du pays : pas d’argent public pour ceux qui déplaisent, contrôle de l’audiovisuel public (Nicolas Sarkozy a montré l’exemple), intimidations (la liste des journalistes tabassés par le FN commence à être longue)…

Si les citoyens français attachés aux libertés démocratiques souffriront, que dire des étrangers et des Français d’origine étrangère ! La lutte sans merci contre l’immigration clandestine, qu’elle soit africaine ou européenne, impliquera la multiplication des contrôles non seulement aux frontières, mais à l’intérieur du pays. Sans compter que la reconduite à la frontière de ces étrangers sans papier, une politique que le FN annonce impitoyable, passera par des renvois de masse qui ne s’embarrasseront pas du respect des droits humains. Les immigrés légaux, eux, passeront après les Français tant pour le travail que pour les services sociaux. Lorsque Marine Le Pen s’en prend «aux Mohamed Merah» qui traversent la Méditerranée, elle indique que pour elle un Français né en France n’est pas à l’abri d’une interdiction du territoire à cause de son origine… D’ailleurs, elle veut en finir avec le droit du sol au profit du droit du sang et de la nationalité «au mérite». L’étranger restera un étranger pour longtemps, surtout s’il n’est pas chrétien : un élu proche du FN n’a-t-il pas mis en place des statistiques ethniques sur la base des prénoms (arabes bien sûr) ?

Quant à l’alternance, il ne faut pas rêver : un parti comme le FN qui plonge ses racines dans ce que la France a de plus haïssables (la collaboration avec les nazis, l’OAS et l’Algérie française) et dont la présidente se fait élire avec 100 % des voix comme dans une République bananière trouvera les moyens nécessaires pour se maintenir au pouvoir, comme le montre le Fidesz hongrois. Ceux qui en France estiment qu’il faudrait que le FN puisse gouverner pour le normaliser font exactement la même erreur stratégique tragique que les partis démocratiques allemands au début des années 30.

Procès d’intentions que tout cela ? Que nenni : il suffit d’observer ce qui se passe en Hongrie avec le Fidesz pour avoir un avant-goût de ce qui attend la France «bleu marine». Et ce pays appartient, lui, à l’Union, ce qui freine –un peu- l’autoritarisme de Viktor Orban… Ça ne sera pas le cas d’une France FN qui quittera l’euro et l’Union afin de remettre à l’honneur les frontières nationales (pour mieux contrôler) et avoir les mains libres en matière de libertés publiques et d’économie. L’explosion du projet européen sera sans doute la conséquence géopolitique la plus grave pour le vieux continent : 70 ans de paix seraient rayés d’un trait de plume et on en reviendrait aux bons vieux rapports d’État à État qui ont fait leurs preuves dans un passé récent. Quand on voit que la Grèce en est à réclamer des dommages de guerre à l’Allemagne, cela donne un avant-goût du retour des vieilles haines recuites, toujours présentes, qui nous attend. D’autant que l’Allemagne et plus généralement les pays étrangers fourniront un excellent bouc émissaire aux difficultés que ne manquerait pas de rencontrer le FN. Un ennemi extérieur, c’est l’idéal pour se maintenir au pouvoir…

Collectivement, nous sous-estimons le danger qu’incarnent ces partis dits «populistes». On s’habitue, petit à petit, à l’idée qu’ils accéderont un jour au pouvoir. La douceur des mots qu’on emploie pour les désigner cache leur brutalité. Il est temps de faire tomber les masques et de combattre sans état d’âme ces fascismes à visage humain avant qu’il ne soit trop tard.

N.B.: version remaniée d’une chronique pour le site de la Libre.be (écrite avant les incidents du 1er mai…)

Catégories: Union européenne

Video of a committee meeting - Wednesday, 6 May 2015 - 15:10 - Subcommittee on Security and Defence

Length of video : 131'
You may manually download this video in WMV (1.2Gb) format

Disclaimer : The interpretation of debates serves to facilitate communication and does not constitute an authentic record of proceedings. Only the original speech or the revised written translation is authentic.
Source : © European Union, 2015 - EP

Vidéo d'une réunion d'une commission - Mercredi 6 mai 2015 - 09:40 - Commission de la culture et de l'éducation - Sous-commission "Droits de l'homme"

Durée de la vidéo : 150'
Vous pouvez télécharger manuellement cette vidéo au format WMV (1.5Gb)

Clause de non-responsabilité : L'interprétation des débats facilite la communication mais ne constitue en aucun cas un enregistrement authentifié des débats. Seuls le discours original ou la traduction écrite révisée du discours original peuvent être considérés authentiques.
Source : © Union européenne, 2015 - PE
Catégories: Union européenne

Das Ende des handelspolitischen Multilateralismus

SWP - jeu, 07/05/2015 - 09:19
Mega-Abkommen wie TTIP und TPP flankieren einen neuen geostrategischen Großkonflikt. Die Folgen...

Digitális jövőt álmodnak Brüsszelben

Eurológus - jeu, 07/05/2015 - 07:18
Az online kereskedők 70 százaléka csak saját piacán van jelen, egységes szabályok kellenek.

Sudan: Bombing Campaign’s Heavy Toll on Children

HRW / Africa - jeu, 07/05/2015 - 05:45
The Sudanese government’s persistent indiscriminate air attacks in the Nuba Mountains area of Southern Kordofan are killing and maiming children.

(Nairobi) – The Sudanese government’s persistent indiscriminate air attacks in the Nuba Mountains area of Southern Kordofan are killing and maiming children. An aid blockade is causing a health and education crisis in the conflict-affected region.

read more

Catégories: Africa

Niebla en el canal: El próximo gobierno británico y la UE

Real Instituto Elcano - jeu, 07/05/2015 - 03:02
Opinión - 7/5/2015
Ignacio Molina
Cualquiera de las combinaciones de gobierno resultantes de las elecciones puede llevar a que, bien desde Downing Street o desde una oposición jaleada por parte de la opinión pública, se enconen aún más las relaciones entre Reino Unido y UE.

Niebla en el canal: El próximo gobierno británico y la UE

Real Instituto Elcano - jeu, 07/05/2015 - 03:02
Opinión - 7/5/2015
Ignacio Molina
Cualquiera de las combinaciones de gobierno resultantes de las elecciones puede llevar a que, bien desde Downing Street o desde una oposición jaleada por parte de la opinión pública, se enconen aún más las relaciones entre Reino Unido y UE.

Open Day: activities at the EEAS

EEAS News - jeu, 07/05/2015 - 00:00
Catégories: European Union

Briefing - The European Year for Development: Peace and Stability - PE 549.037 - Subcommittee on Human Rights - Committee on Development - Committee on Foreign Affairs - Subcommittee on Security and Defence

Conflict and poverty have a circular relation: violence negatively affects development and vice versa – poverty is often one of the root causes of conflict. The EU has long recognised the need for conflict prevention, resolution and peace building, as well as for addressing the root causes of conflict, which include poverty, weak governance and human rights abuses. The EU increasingly works to better harmonise its security and development objectives, as well as to coordinate its external policy tools in a 'comprehensive approach'. The European Parliament (EP) has welcomed this coordination, while also asking that anti-poverty objectives not be marginalised, and that humanitarian aid not serve political ends. The EU has dedicated financial instruments for promoting peace; they include the African Peace Facility and the Instrument contributing to Security and Peace. The EP has also underscored the need for a long-term engagement with fragile states and for ensuring that women participate in resolving conflicts and building democracy.
Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: Union européenne

The Renaissance of the West (I)

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - jeu, 07/05/2015 - 00:00
(Own report) - German foreign policy experts are calling for a "renaissance" of the transatlantic alliance to defend Western global hegemony. According to the strategy paper written by two German authors, published recently by the think tank of the European People's Party (EPP), the EU must strengthen its cooperation with the United States in spite of certain controversies. The experts write that the "global liberal order," which had secured a global hegemony for Western countries since the end of the Cold War, can only be maintained if Europe and North America enhance their economic, political, and military cooperation. All efforts aimed at improving cooperation with Russia should be halted. To enhance influence, the focus should, instead, be shifted to engaging NGOs and East European religious communities in pro-western activities. A new consensus within the EU must be established and pro-Russian "disinformation" must be systematically "exposed." One of the authors even calls for the nuclear rearmament of Europe, claiming "we" must be "willing to go to war."

Briefing - The European Year for Development: Peace and Stability - PE 549.037 - Subcommittee on Human Rights - Committee on Development - Committee on Foreign Affairs - Subcommittee on Security and Defence

Conflict and poverty have a circular relation: violence negatively affects development and vice versa – poverty is often one of the root causes of conflict. The EU has long recognised the need for conflict prevention, resolution and peace building, as well as for addressing the root causes of conflict, which include poverty, weak governance and human rights abuses. The EU increasingly works to better harmonise its security and development objectives, as well as to coordinate its external policy tools in a 'comprehensive approach'. The European Parliament (EP) has welcomed this coordination, while also asking that anti-poverty objectives not be marginalised, and that humanitarian aid not serve political ends. The EU has dedicated financial instruments for promoting peace; they include the African Peace Facility and the Instrument contributing to Security and Peace. The EP has also underscored the need for a long-term engagement with fragile states and for ensuring that women participate in resolving conflicts and building democracy.
Source : © European Union, 2015 - EP

Briefing - The European Year for Development: Peace and Stability - PE 549.037 - Subcommittee on Human Rights - Committee on Development - Committee on Foreign Affairs - Subcommittee on Security and Defence

Conflict and poverty have a circular relation: violence negatively affects development and vice versa – poverty is often one of the root causes of conflict. The EU has long recognised the need for conflict prevention, resolution and peace building, as well as for addressing the root causes of conflict, which include poverty, weak governance and human rights abuses. The EU increasingly works to better harmonise its security and development objectives, as well as to coordinate its external policy tools in a 'comprehensive approach'. The European Parliament (EP) has welcomed this coordination, while also asking that anti-poverty objectives not be marginalised, and that humanitarian aid not serve political ends. The EU has dedicated financial instruments for promoting peace; they include the African Peace Facility and the Instrument contributing to Security and Peace. The EP has also underscored the need for a long-term engagement with fragile states and for ensuring that women participate in resolving conflicts and building democracy.
Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: European Union

Somalis Are Resilient but Face Daunting Humanitarian Situation

European Peace Institute / News - mer, 06/05/2015 - 21:11

jQuery(document).ready(function(){jQuery("#isloaderfor-ftuqxw").fadeOut(2000, function () { jQuery(".pagwrap-ftuqxw").fadeIn(1000);});});

High-level UN humanitarian officials say that violence and instability make Somalia one of the most challenging environments when it comes to delivering aid, a reality that, however, does not question the laudable level of resilience demonstrated by Somalis over the years.

Philippe Lazzarini, the UN humanitarian and resident coordinator for Somalia, and Edem Wosornu, the head of the Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) in the country, spoke at IPI on May 6th of the high barriers that humanitarians encounter when assisting Somali civilians, all the while praising the perseverance of Somalis in their desire to restore political order in the country.

“Somalia is one of the most difficult contexts to deliver any type of assistance,” Mr. Lazzarini said. “It’s a very complex and fluid situation, and we have to admit that we will never completely grasp its reality.”

The East African country is currently undergoing a process of political and social restoration known as Vision 2016 which is poised to see Somalis holding democratic elections by September 2016, laying the foundations for a democratic, federal state.

Somalia has been in turmoil for the past 25 years, including a period from 1991 to 2012 with no central government. Recently, terrorist attacks by extremists from the al-Shabaab group have further exacerbated the security climate in the country, challenging both Somalis’ reconstruction efforts as well as international humanitarian aid delivery.

According to Ms. Wosornu, there are more than three million Somalis in need of humanitarian assistance, amounting to about a quarter of Somalia’s total population. Of the over 200,000 malnourished Somali children living in the country, Ms. Wosornu said that about 40,000 require medical attention in order to survive.

That said, both UN officials praised the high degree of resilience shown by Somalis in dealing with their situation over the years and praised their determination to build a stable and durable state. But this resilience, they said, needs to be accompanied by support from the international community, particularly in terms of funding for humanitarian programs.

Ms. Wosornu cited numbers from recent years, noting that humanitarian pledges are usually at least partially met. “This shows that people do care about Somalia, [whether it’s] the donor community, member states, or Somalis,” she said. “The key challenge… is to sustain attention” to the response.

The OCHA official also said that as challenges in the country change, so does the humanitarian effort. She recalled a recent episode in which helicopters had to rush assistance goods to an area that had only recently opened up, drawing some criticism for possibly violating humanitarian standards.

“We [knew] that the 30,000 children there [had] not been assisted; you know that they haven’t received polio vaccinations, so why wait and count them?” she said. “We found creative ways of delivering aid in Somalia without breaching or disrespecting our principles.”

But as humanitarian assistance adjusts, it needs to do so within certain boundaries, Mr. Lazzarini said. He mentioned the increasingly larger role played by NGOs and private actors, which are becoming more active when it comes to humanitarian assistance in Somalia, but sometimes pose problems of coordination. This is not a negative development in itself, he said, but it needs to be assessed cautiously.

“We have to make sure that the shift from agency-funded programs to international NGOs is based only on efficiency,” he warned, “and not on the fact that donors or member states do not want to cover some of the costs related to the safety of staff.”

Mr. Lazzarini and Ms. Wosornu also discussed the role played by African Union forces in stabilizing Somalia as well as the effects of regional conflicts on humanitarian delivery in the country.

The conversation was moderated by IPI Senior Adviser John Hirsch.

Watch event:

Guinea ismét a teljes összeomlás határára sodródott – és nem is várható jobb

Mindennapi Afrika - mer, 06/05/2015 - 20:58

Az Afrikát figyelők, sorsáért aggódók az elmúlt időszakban ismét növekvő aggodalommal fordulhattak a kontinens felé, hiszen egyre-másra feszült gócpontok ütik fel fejüket különböző országokban – Togóban, Burundiban, Mozambikban vagy éppen a Dél-afrikai Köztársaságban, bár a mai posztban egy olyan országról lesz szó, ahol mondjuk Burundihoz hasonló módon eléggé várható volt a társadalmi-politikai helyzet ilyen alakulása. Guineáról van szó, ahol az elmúlt hetek véres erőszakba torkolló tüntetései bizonyítják a Mindennapiafrikán korábban már feszegetett alaptézist, azaz kommunikáció nélkül a kormányzat bukásra, az ország pedig belső feszültségekből fakadó erőszakra van ítélve.

Legutóbb tegnapelőtt (május 4.) vonult az utcára szerte az országban az ellenzék, hogy a helyi választások megtartását követelje a sokadik alkalommal elhalasztott elnökválasztás előtt, amely papíron valamikor októberben kerül majd megrendezésre. A főként a fővárost, Conakryt megbénítő megmozdulás során a főként fiatal elégedetlenkedők több városnegyedben összecsaptak a rendőrökkel, a város gazdasági élete pedig teljesen megbénult, még a híres Madina-piac is egész nap zárva volt. Az ellenzék követelései alapvetően egyszerűek, a nemzetközi közösség segítségével mielőbb le kell bonyolítani a helyi voksolást és ezt mindenképpen az elnökválasztás előtt kell megtenni, ellenkező esetben ugyanis arra számítanak az ellenzékiek, hogy a különleges kormánymegbízottak az önkormányzatokban befolyásolhatják az elnöki voksolás végkimenetelét. Az ellenzék szerint a technikai feltételek is adottak ehhez, bár ezt a kormányzat cáfolja.

Az április végén tartott hasonló megmozdulások egyébként a mostaninál is erőszakosabbra sikerültek, akkor Labéban meg is halt egy ember, akit szemtanúk szerint a rendőrökök gumibotokkal vertek halálra, de érkeztek jelentések éles lőszerrel meglőtt felvonulókról is. Az Alpha Condé vezette kormány kitart korábbi elképzelése mellett a választások megtartását illetően, rámutatva, hogy az időpontokat a független választási bizottság határozta meg, amelyben egyenlő arányban képviselteti magát az ellenzék és a kormány is. Valószínűsíthető azonban, hogy a mostani, a helyi választások okán tetőző feszültség csak az utolsó csepp volt a pohárban, hiszen jelentős feszültségeket gerjesztenek Guineában az Ebola-járványhoz kapcsolódó vádaskodások, a katonaság és rendőrség soraiban fejét felütő elégedetlenség, a feléjük irányuló gyűlölet és az etnikai ellentétek is.

Alpha Condé 2010-es elnökké választása óta (ami szintén elég vitatott volt) folyamatosan erőszakos események jellemzik a guineai politikai életet, a 2013. szeptemberében tartott választások előtt több tucatnyian meghaltak a mostanihoz hasonló tüntetések és összecsapások során, de úgy tűnik a választási bizottság bejelentése, miszerint csak 2016. márciusában, már az elnökválasztás után lesznek helyi voksolások, elviselhetetlen gondolatnak tűnik a lakosság jelentős része számára – akiket egyébként az ellenzéki pártok igyekeznek aktivizálni, azok a pártok, amelyeket ráadásul a kormány nem is próbál meg párbeszéddel nyugalomra bírni. Amúgy a kormány nem jár el helytelenül hivatalosan, hiszen az ország alkotmánya szerint ha két választás ugyanarra az időpontra esik, akkor a “fontosabbat, erősebbet” kell előbb megtartani – az ellenzék viszont tart attól, hogy az önkormányzati különleges megbízottak befolyásolni fogják az elnökválasztás kimenetelét.

Az ellenzéki Egyesült Köztársasági Erők pártjának elnöke, Sidya Touré kijelentette, semmiféle egyezkedésre nem hajlandóak, amíg nem lesz változás a választási naptárban, folyamatosan az utcán lesznek híveik (bár hallani olyan ígéreteket is az elmúlt órákból, hogy mégis lesz valamiféle tárgyalás a felek között). Ami biztató, hogy a legutóbbi tüntetés sem volt igazából annyira hatalmas, mint azt előzetesen gondolták sokan, érezhető, hogy a guineai emberek nagyobb része már belefáradt az erőszakba és inkább békét, nyugalmat szeretne – látható volt, hogy főként munkanélküli, frusztrált fiatalok ugráltak a barikádokon és gyújtogattak gumikat. És persze ahogy mindig lenni szokott, azok járnak a legrosszabbul, akik csak élni szeretnének, hiszen az iskolákat az Ebola-járvány utáni megnyitás után ismét be kellett zárni, a boltok sem nyithattak ki, tehát a politikai szembenállás és patthelyzet senkinek sem jó.

twitter.com/napiafrika

5 ember kedveli ezt a posztot.Tetszett az írás.Tetszett az írás.
Catégories: Afrika

Press release - Investor-state dispute settlement proposals debated with Commissioner Malmström - Committee on International Trade

Europäisches Parlament (Nachrichten) - mer, 06/05/2015 - 19:10
A lively debate on the proposal for “reformed system” to resolve disputes between foreign investors and states in the Transatlantic Trade and investment partnership (TTIP) deal, currently being negotiated between the EU and the United states, took place between Trade Committee MEPs and EU Trade Commissioner Malmström on Wednesday afternoon.
Committee on International Trade

Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: Europäische Union

Pages