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Diplomacy & Defense Think Tank News

Dr Ioannis Armakolas discusses developments in FYROM on news.gr, 11/5/2015

ELIAMEP - Tue, 12/05/2015 - 10:59

Dr Ioannis Armakolas spoke to news.gr on recent developments and unrest in FYROM. He attempts to explains the reasons for current tensions and analyse  the evolution of the crisis and its impact not only on the country but also on the Balkan region. The interview is available here. It was published on 11 May 2015 (in Greek).

»Die Waffen aus dem Kosovo-Krieg sind noch im Umlauf«

SWP - Tue, 12/05/2015 - 10:13
Wie kam es zu dem Gewaltausbruch am Wochenende in Mazedonien? Dušan Reljić erklärt, warum der...

François Hollande à Cuba : les raisons d’une visite historique

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 18:12

Pour la première fois, un président français est en visite à Cuba. Pourquoi aucun dirigeant français ne s’est rendu sur l’île auparavant ?
Pendant la Guerre froide, aller à Cuba aurait compliqué les relations avec les Etats-Unis. Par la suite, la France a néanmoins reçu Fidel Castro en 1995. C’était à la toute fin du second septennat de François Mitterrand. Après la crise d’Irak, Nicolas Sarkozy avait envisagé de se rendre sur l’île mais il a été rattrapé par la guerre en Libye. Ce voyage a donc été repoussé jusqu’à cette année. L’annonce du rapprochement entre Washington et Cuba, après 65 ans d’embargo, a néanmoins accéléré cette visite officielle.

Au delà de l’aspect historique, quelle est la symbolique de ce déplacement ?
Cette visite est certes historique sur le fond mais elle vient surtout confirmer les bonnes relations que la France et Cuba entretiennent. Le voyage officiel de François Hollande vient consacrer cet état de fait et intervient en 2015 au moment où l’île va s’ouvrir aux Etats-Unis. Le président a choisi de s’y rendre pour avoir un effet d’entraînement, les partenaires européens, principalement les pays nordiques, étant fortement réservés sur ce processus de normalisation depuis le 17 décembre dernier.
Le rapprochement historique entre La Havane et Washington sera en toile de fond. Quel message veut faire passer François Hollande ?
Le président français veut faire comprendre aux Cubains que normaliser dans un délai proche leurs relations avec les Etats-Unis est une avancée importante mais qu’ils ne doivent pas oublier que la France les a aidés à survivre pendant l’embargo. Cuba occupe une place centrale dans les Antilles mais sa position stratégique sera encore plus renforcée avec la perspective de la levée de l’embargo américain. Sur le plan purement économique, il s’agit aussi de donner une impulsion et de préserver les acquis français.

La présence française est-elle importante à Cuba ?
La France n’est effectivement pas le premier partenaire économique de Cuba, loin derrière la Chine ou le Venezuela mais elle est déjà bien présente à Cuba et a la possibilité de mieux faire dans le secteur agricole, touristique et de la santé par exemple. Les visées de cette visite seront économiques pour les patrons qui accompagnent François Hollande. Air France et Accor, déjà présentes à Cuba, sont attirées par le développement touristique de l’île où se rendent chaque année quelque 100.000 Français. Le but pour François Hollande est de préserver les entreprises françaises à Cuba qui est un marché de plus de 11 millions d’habitants en devenir. Pour toutes ces entreprises , la concurrence sera rude et agressive, autant se préparer dès maintenant.

Visite de François Hollande à Cuba : pour quelle stratégie diplomatique ?

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 18:06

Ce lundi 11 mai 2015, François Hollande est en visite officielle à Cuba. Il est le premier président français depuis l’indépendance de l’île en 1898 à s’y rendre. Comment cela s’explique-t-il ?
Cuba est un petit pays. Indépendamment de son régime politique, Cuba a toujours été très proche des États-Unis, qui historiquement ont interféré dans sa vie intérieure. La France n’a jamais voulu se mêler des affaires cubaines avant que cela ne soit possible, que n’apparaisse une fenêtre d’opportunité. Cette occasion de rapprochement est apparue avec la fin de la division du monde entre l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et les États-Unis, qui a permis une réinsertion de Cuba dans son environnement régional et d’une manière générale, dans le monde.
En 1993, peu de temps après la chute du mur de Berlin et la disparition de l’URSS, la France a décidé de voter à l’Assemblée générale des Nations unies en faveur de la résolution qui condamne l’embargo des États-Unis. En 1995, la France, a reçu Fidel Castro. Depuis lors, les relations entre la France et Cuba se sont densifiées et beaucoup de visites ministérielles ont eu lieu. La visite de François Hollande consacre la normalité des relations entre la France et Cuba à un moment où elles pourraient être bousculées par l’irruption, en matière économique et culturelle, des États-Unis. En effet, les deux présidents – cubain et américain – ont décidé le 17 décembre 2014 de normaliser leurs relations, suspendues depuis 1962.

François Hollande et son homologue cubain, Raul Castro, discuteront du développement de liens économiques entre leurs deux pays. Cela se fera-t-il au détriment de la question des droits de l’Homme ? Quelle est la nature actuelle des liens économiques entre les deux pays ? La France peut-elle passer outre la réalité des droits de l’Homme à Cuba ?
Je ne sais pas si la visite du président français se fera « au détriment » de la question des droits de l’Homme. Je n’ai en tous les cas rien lu de tel venant de la part de la présidence de la République française. C’est un commentaire qui a été fait par des associations proches des milieux dissidents, par des associations de droits de l’Homme ou encore des organisations d’opposants au régime cubain. La question des droits et libertés avait gravement perturbé les relations de la France avec la Colombie puis le Mexique, au cours de la mandature de Nicolas Sarkozy. Une nouvelle approche a été mise en application par François Hollande. Elle vise à parler des droits de l’Homme de façon discrète, en tête à tête, et sans tapage médiatique. Cette méthode a permis la libération d’une française incarcérée au Mexique pour un délit de droit commun qui avait provoqué la quasi suspension des relations ministérielles entre ces deux pays. C’est une méthode qui est évidemment beaucoup moins bruyante et médiatique que celle qui été appliquée précédemment. Mais elle a le mérite de ne pas affecter l’ensemble des relations bilatérales. Un chef d’État, doit défendre au mieux la globalité des intérêts nationaux. François Hollande pour préserver les intérêts culturels et économiques de la France à Cuba, comme ailleurs dans le monde, a donc choisi de ne pas faire de déclaration publique spectaculaire sur les droits de l’Homme. Mais il en sera néanmoins question à l’occasion de son dîner de tête avec le président Raúl Castro.
Concernant les relations économiques, la préoccupation française est de préserver les positions acquises par les entreprises françaises à Cuba avant le déferlement prévisible des entreprises nord-américaines. Barack Obama a en effet ouvert le 17 décembre 2014 la voie à une normalisation sans condition avec Cuba. Il a mis entre parenthèses ce qui était exigé jusqu’à aujourd’hui par les États-Unis, le changement de régime, plus de libertés et de démocratie avant de normaliser les relations avec Cuba. Le président américain a considéré que cette politique d’isolement et de sanctions n’avait eu aucun effet et avait eu plutôt comme conséquence d’isoler les États-Unis sur le sous-continent latino-américain. Barack Obama a opté pour une autre stratégie. Elle prendra certainement du temps, compte-tenu des résistances du parlement. Mais le jour où elle arrivera à maturation, il est évident que les entreprises nord-américaines seront très bien placées pour prendre des parts de marché aux entreprises françaises, européennes, chinoises, colombiennes, mexicaines ou encore canadiennes, qui sont pour l’instant présentes à Cuba sans véritable concurrence venue des États-Unis.

Selon vous, ce rapprochement avec Cuba s’inscrit-il dans une stratégie plus large de renforcement de la présence française dans les Caraïbes voire en Amérique Latine ?
Tout le monde a les yeux fixés sur Cuba puisque c’est la première fois qu’un président français y effectue une visite officielle mais aussi en raison du caractère particulier du régime cubain. Pourtant, cette visite de François Hollande s’inscrit dans une stratégie caribéenne, régionale : après Cuba, le président se rendra en Haïti et avant Cuba, il avait réuni les chefs d’États de la région en Martinique, pour une conférence sur le changement climatique et ses incidences dans les grandes et petites Antilles. C’est une stratégie qui est en cohérence avec la diplomatie économique qu’il a mise en place depuis 2012. Elle concerne tous les continents. En Amérique latine, François Hollande a effectué des déplacements au Mexique et au Brésil. Le ministre des Affaires étrangères a visité un grand nombre de pays d’Amérique latine, tout comme le secrétaire d’État au Commerce extérieur ainsi que d’autres ministres. Marisol Touraine, ministre de la Santé, était d’ailleurs à Cuba avant l’arrivée du président Hollande. Ce voyage s’inscrit donc dans une cohérence continentale. Elle vise à assurer une présence économique et culturelle française plus forte, afin de donner à la France des fenêtres extérieures de sortie de crise.
Cuba présente par ailleurs un double intérêt pour la France. L’un est économique, l’autre est d’influence. Nul doute que ces deux considérations sont entrées dans le scénario ayant justifié cette visite.
L’intérêt économique va bien au-delà du modeste marché cubain, qui représente à peine onze millions de consommateurs. L’intérêt économique de Cuba vient de sa situation géographique. L’’île, est une sorte de « porte-avions » entre l’Amérique du Nord, les Amériques du Sud et Centrale, face au Canal de Panama, en phase d’élargissement. Cette position stratégique en fait un lieu privilégié pour développer le commerce maritime et des plateformes d’échanges en matière aérienne pour le tourisme. Un grand port de redistribution de conteneurs est actuellement en construction à Mariel près de La Havane, avec le soutien du Brésil. D’un point de vue économique, c’est dans ces domaines que la France entend se placer sans pour autant négliger quelques grands contrats potentiels.
Concernant l’influence, Cuba symbolise la résistance d’un petit pays face à un géant, les États-Unis. Les frères Castro ont une image positive auprès de leurs homologues latino-américains et caribéens. Il y a quelques mois, Cuba, du fait de cette image a pu présider la Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbes (Celac). Cuba par ailleurs joue actuellement un rôle dans la recherche de la paix en Colombie. Rendre visite au chef d’État cubain, c’est prendre en compte aussi cette réalité et ce rayonnement.

Masoud: Arab Spring Future Will Be as Grim as its Past

European Peace Institute / News - Mon, 11/05/2015 - 17:30

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The Arab Spring uprisings failed to meet people’s expectations for bringing democracy to the Middle East because most countries in the region inherited a long history of authoritarianism that inhibited any move toward representative government.

This was the central point of Tarek Masoud’s talk at a May 11th IPI Distinguished Author Series event during which he explained the reasoning behind the new book he co-authored with Jason Brownlee of the University of Texas at Austin and Andrew Reynolds of the University of North Carolina at Chapel Hill, The Arab Spring: Pathways of Repression and Reform.

The newly released book explains why some of the uprisings that shook the region beginning in 2011 managed to achieve regime change, while others didn’t. But it also goes deeper. Of the countries that overthrew their rulers—Egypt, Libya, Tunisia, and Yemen—only one, Tunisia, has actually turned into a full democracy.

Mr. Masoud, the Sultan of Oman associate professor of International Relations at Harvard University’s John F. Kennedy School of Government, said the main reason why Tunisia succeeded is that the small country inherited a tradition of pluralism and internal balance of power that was missing from the state apparatus of countries such as Egypt and Libya.

“We could have predicted how the Arab Spring would end even before it began,” Mr. Masoud declared. “The future of the Arab world is going to look a lot like its authoritarian past—except worse,” he added, noting that “at least during the authoritarian past you had some modicum of state authority that protected people from the kind of Hobbesian war of all against all. Today, we don’t even have that.”

Tunisia, he said, is the Arab World’s only liberal democracy and the only success story of the Arab Spring. “The central obsession of this book is to explain why,” he added.

Mr. Masoud acknowledged that many have tried to tackle this question. But they have focused on the wrong answers, he said, such as the role played by the countries’ militaries, the impact of new communication technologies, or the different grievances that existed in those states. While these factors may address part of the question, Mr. Masoud said, they don’t actually answer it.

On grievances, for example, the Harvard professor said that in most cases these had been there for a long time, and so saying they provoked the 2011 uprisings doesn’t really answer the question of why then.

The same goes for the role played by the military, Mr. Masoud said. Revolutions succeed, the argument goes, only when a professional military decides to defect from the ruling regime. “But of course,” he said, “if you know anything about the militaries in those countries, it’s not at all the case.” Yemen, he said, did not have a professional military, but Yemenis still removed Ali Abdullah Saleh from power. And Tunisia, he continued, transitioned to democracy without the involvement of its military.

“Explaining why Tunisia didn’t have a military coup requires us to do more than just look at the army, because all the conditions for a military coup were actually there,” he said.

The answer, Mr. Masoud said, has to do with the kind of state Tunisians and Egyptians inherited, which in turn explains why their first post-revolution elections went in different directions.

“The difference really rests in understanding what happened among the politicians themselves,” he said. “In Tunisia, the politicians were actually able to come to some kind of an agreement, and therefore avoided the mass protests of the magnitude that we saw in Egypt.”

That agreement was the result of a relatively balanced first election in which the Islamist al-Nahda won 40 percent of the votes. In Egypt, however, Islamist parties gained a total of 70 percent of seats in the parliament. “There was a huge imbalance in the political landscape,” Mr. Masoud said, which “is the proximate explanation for why Tunisia goes one way and Egypt goes the other.”

This imbalance ultimately led to Egypt’s 2013 military coup, Mr. Masoud said, reflecting a political science truth that, in states where power is evenly shared, “the government does not feel that it can be arbitrary, and the opposition should not be revolutionary and irreconcilable.”

“I think this even balance of power existed in Tunisia,” Mr. Masoud said. “The liberal opposition saw that they got a majority of the vote in 2011, so they had no need to be revolutionary and irreconcilable.”

“The liberals in contrast in Egypt did not want another election…. They didn’t want that because they knew that compared to the Muslim Brotherhood and the Salafists—both of whom had large ground operations—they would have a hard time mounting political campaigns, even finding candidates to run.”

When it comes to Libya, Mr. Masoud said the importance of inherited state traditions is even more evident. Muammar Qaddafi’s 40-year rule, Mr. Masoud said, was based on a philosophy of state dismantlement, carried out with the goal of eliminating any challenger to his rule.

“The problem,” Mr. Masoud said, “is that when you then overthrow Qaddafi, you as an ascendant democrat, have very little in the way of a state to actually govern the territory.”

The event was moderated by IPI Senior Adviser for External Relations Warren Hoge.

Watch event:

Hollande en Caraïbe : un retour de la guerre de course ?

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 16:55

Grandes et Petites Antilles sont terres de tourisme. Et peut-être un peu plus. Depuis quelques semaines en effet, les avions officiels côtoient sur les aéroports les vols nolisés par les agences de voyages. Erdogan, le Turc, Hollande, le Français, Obama, le Nord-américain, Poutine, le Russe, Rajoy l’Espagnol, et en septembre prochain, le pape François ont dans le désordre posé ou vont faire stationner leurs aéronefs dans la région. Mais leur venue n’a rien à voir avec le triptyque des vacanciers, « rhum, cigares et soleil ». Assisterait-on alors à une reprise actualisée de la guerre de course des temps passés ?

Dès le XVIIe siècle, les Caraïbes ont été au cœur de contestations impériales. Anglais, Danois, Français, Hollandais, Suédois, ont contesté la domination espagnole. Ces puissances montantes ont grignoté avec succès le domaine insulaire des Habsbourg. Corsaires, pirates, marins officiels de ces différents royaumes ont alors écumé le Golfe du Mexique. A coups de sabre et de canon, ils ont fabriqué une nouvelle carte politique de la Méditerranée américaine.

Erdogan, Hollande, Obama, François et Poutine, n’ont rien de commun avec Henry Morgan, et François l’Olonnais. Ils ont délaissé le bateau pour l’avion et le pistolet pour l’appareil de photo. Leurs visites croisées et parallèles sont rythmées par le seul bruit des médias. Ces va-et-vient d’aujourd’hui rappellent pourtant ceux d’hier. Une sorte de course au trésor commune rapproche à trois siècles de distance ces visiteurs des Antilles. Mais que peuvent-ils donc chercher dans ces îles souvent minuscules, et pour les plus grandes de superficie modeste?

Sans doute ce qui fait courir le monde, depuis que le monde est monde, selon les enseignements de la sagesse populaire. De l’argent et du pouvoir. Hier de l’or, des produits tropicaux, et un accès facile à la terre ferme, les Amériques, centrale, du nord et du sud, garantis par un chapelet de forteresses construites au plus haut des îles. Aujourd’hui de l’influence, ces pays ayant pour la plupart un siège et une voix aux Nations Unies, et une place maritime stratégique au cœur du continent américain.

Le Turc Erdogan a ciblé en février 2015 Cuba, située au centre du dispositif caribéen et deux pays riverains, la Colombie et le Mexique. La Turquie en plein essor économique, cherche à bonifier diplomatiquement cet acquis. Face à ces trois pays il y a Panama, et son canal en voie de modernisation. Et à Port Mariel, à deux pas de La Havane, il y a un port en eaux profondes et une zone franche, construits avec des capitaux brésiliens. La Colombie et le Mexique sont économiquement liés aux Etats-Unis. La Havane et Washington négocient en ce moment la normalisation de leurs relations. Que cela plaise ou déplaise aux Etats-Unis et aux alliés de l’OTAN le chef de l’Etat turc, a profité de la circonstance pour signaler que c’était le bon chemin: « car les sanctions, a-t-il déclaré, ne sont pas de notre point de vue une bonne chose ».

Hollande, le Français, est chez lui aux Antilles. Il entendait le faire savoir et valoriser la plate-forme des DFA (départements français des Amériques). Diplomatie climatique et diplomatie économique ont été sollicitées. Le 10 mai 2015, il a inauguré en Guadeloupe un centre de la mémoire, rappelant le fléau moral imposé par l’Europe à toute la Caraïbe, la traite négrière. Il a réuni en Martinique, le 9 mai 2015, l’ensemble des territoires de la région pour les mobiliser sur les objectifs de la conférence climatique organisée à Paris en fin d’année. Le 11, il effectue une visite officielle à Cuba, la première jamais réalisée par un président français. Le 12 mai, il sera à Haïti, seul état francophone des Grandes Antilles. Façon de rappeler avant la déferlante attendue des Etats-Unis que la France a des intérêts à Cuba et qu’elle entend les préserver. Façon aussi de faire bouger Bruxelles, arc-bouté à la suite de l’Espagne et des anciens satellites de l’URSS sur une coopération conditionnelle avec Cuba, désormais abandonnée par les Etats-Unis.

Obama en effet a surpris son monde le 17 décembre 2014. Ce jour-là, il a en effet annoncé l’ouverture de négociations destinées à normaliser les relations diplomatiques avec Cuba. Le 11 avril 2015, à Panama, à l’occasion du 7e sommet des Amériques, il a devant une forêt de caméras ostensiblement serré les mains de son homologue cubain, Raúl Castro. Les conversations sont complexes. La majorité républicaine s’oppose dans les Chambres à cette normalisation. Mais a déclaré le président soucieux de justifier son prix Nobel de la paix, et sans doute un tantinet agacé par ses opposants, il est temps de tourner la page. La guerre froide est finie. Cuba ne menace pas ou plus la sécurité des Etats-Unis. L’embargo unilatéral paradoxalement isole les Etats-Unis et de moins en moins Cuba, totalement intégré dans la société internationale. Pour bien profiter des difficultés du Venezuela, contraint par la crise de réduire son soutien aux pays de la Caraïbe, Washington doit impérativement revenir dans la course en rétablissant ses relations avec La Havane. Le 10 avril 2015, en Jamaïque, Obama a posé un premier jalon en faisant une offre de sécurité énergétique aux pays de la région désormais privés du pétrole venu de Caracas.

Rajoy l’Espagnol aimerait bien participer à la fête. L’Espagne après tout n’est-elle pas la mère patrie de la plupart de ces Etats? Mais l’Espagne n’a plus de points d’attache territoriaux, comme la France. Elle vit des moments économiques difficiles depuis 2008, qui ont réduit la voilure de son influence. Elle souffre enfin d’une idéologisation de sa diplomatie qui l’a éloigné de Cuba comme du Venezuela. En dépit de démarches répétées, les présidents de Cuba et du Venezuela ont parmi d’autres boudé le sommet ibéro-américain qui s’est tenu à Veracruz (Mexique) les 8 et 9 décembre 2014. Raúl Castro a en revanche mis les petits plats dans les grands pour recevoir l’ex-premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, le 25 février 2015.
Poutine le Russe en quête de pontages diplomatiques, économiques, et commerciaux, a retrouvé le chemin de Cuba et de ses voisins. Les logiques de la guerre froide remises sur rail par la crise ukrainienne ont repris du service. Le président russe a visité La Havane en juillet 2014. Il a reçu le 9 mai 2015, Raúl Castro, le président cubain. D’autres visites et d’autres accords, avec le Nicaragua, le Venezuela, ont matérialisé ce retour de la Russie dans l’étranger proche des Etats-Unis.

Le Pape François enfin est attendu à Cuba en septembre 2015. Il doit aussi visiter les Etats-Unis et d’autres pays de la région. La réconciliation en cours de Cuba avec les Etats-Unis doit en effet beaucoup à la diplomatie vaticane. Non seulement à celle de François, mais aussi à celles de Jean-Paul II et de Benoit XVI qui tous deux ont travaillé au corps et peut-être à l’âme les autorités cubaines. Bousculée par beaucoup de contentieux mettant en cause l’éthique de ses prêtres, l’Eglise catholique a retrouvé là une légitimité morale. Elle a par la même occasion élargi l’espace d’autonomie du clergé cubain.

Il y a trois siècles, les Européens se disputaient la Caraïbe à coups de canon. La page de la guerre de course est tournée depuis longtemps. Mais les Européens, les Nord-Américains, les Turcs et bien d’autres, gardent un œil vigilant sur des iles géographiquement si bien situées. Les visites se sont multipliées depuis quelques mois. Les uns et les autres à défaut de guerre de course, placent des pions diplomatiques comme économiques, et font.. leurs courses.

Expo universelle, G20 et COP21 : l’agriculture comme thème central dans l’agenda stratégique international

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 16:45

En quoi l’année 2015 est-elle particulière pour les questions agricoles et alimentaires ?
L’agriculture n’est pas un sujet conjoncturel. Loin de là ! Je le dis d’entrée car c’est une évidence pour certains, un rappel pour d’autres. Il n’y a pas une année pour l’agriculture, mais un impératif alimentaire en tout temps et en tout lieu. C’est vieux comme le monde et cette histoire n’est pas prête de se finir. Il faut se nourrir pour vivre et il faut donc produire en agriculture pour assurer la sécurité alimentaire du plus grand nombre de personnes. Or démographiquement, la planète est en croissance continue. Des tensions fréquentes existent dans ce secteur vital puisqu’il arrive que l’offre ne corresponde pas à la demande, provoquant un emballement des prix, que d’autres facteurs peuvent accentuer ou par ailleurs déclencher, comme les accidents climatiques, les problèmes logistiques et bien évidemment les conflits. Guerre, pauvreté et faim sont malheureusement liées.
Aux yeux de l’opinion publique et des non-initiés, il est certain que la crise alimentaire de 2008 aura été un marqueur de cette centralité agricole dans les affaires stratégiques mondiales. Ce fut un tournant puisqu’une attention accrue s’est véritablement porté sur l’agriculture depuis. Il faut d’ailleurs au passage indiquer que l’indice moyen des prix des denrées alimentaires de base, proposé mensuellement par la FAO, n’est toujours pas redescendu en dessous de ses niveaux d’avant crise alimentaire 2008. Le monde se situe dans une séquence particulièrement fragile, quand bien même un repli des prix est enregistré ces derniers mois. Ce repli ne doit pas masquer des enjeux immenses, qui sont structurels, et que l’on résumera ainsi pour faire court : comment produire plus (pour répondre aux besoins humains, animaliers, énergétiques et industriels) mais mieux (pour préserver davantage l’environnement et cesser de commettre certains excès) avec moins de ressources (rareté de l’eau et des sols, financements, etc.).

Mais 2015 est tout de même une année spéciale non ?
En effet, sans être « l’année » de l’agriculture, 2015 n’en reste toutefois pas moins une année chargée en événements mondiaux où la problématique de la sécurité alimentaire sera mise en exergue. La 21ème conférence des parties sur le changement climatique (COP21) se tiendra à Paris en décembre 2015. Ouverte de mai à octobre, l’Exposition universelle de Milan, intitulée « Nourrir la planète. Une énergie pour la vie », représente un autre moment fort de l’année 2015. Le 7ème forum mondial de l’eau, organisé du 12 au 17 avril dernier en Corée du Sud, s’est longuement attardé sur les défis hydriques et l’irrigation. De même, l’année internationale des sols lancée par les Nations Unies en 2015 met en exergue le rôle essentiel de l’agriculture dans la conservation des sols et du foncier agricole dans les politiques de développement. Dans le cadre du G20, la Turquie, présidant le Forum en 2015, a également placé l’agriculture dans ses priorités. Une ministérielle vient de se tenir à ce sujet à Istanbul, le 8 mai dernier.
Les questions liées aux ressources naturelles, aux dérèglements climatiques, à la production agricole, à la croissance inclusive (sociale et territoriale) et à la sécurité alimentaire (socle indispensable à la sécurité humaine) se trouvent donc au cœur d’une année 2015 riche en événements, qui se veut celle des solutions pour un développement plus durable. Incontestablement, ces rendez-vous internationaux positionnent les enjeux agricoles, alimentaires et ruraux au centre de l’attention politique et médiatique. Mais également au cœur des Objectifs de développement durable (ODD) qui seront instaurés dans le cadre du nouvel agenda global du développement post-2015. Celui-ci sera adopté en septembre lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies et constituera une des principales matrices de la coopération internationale pour les quinze prochaines années, comme le fut l’agenda du Millénaire entre 2000 et 2015.

Comment expliquer ce choix thématique sur l’agriculture pour l’Exposition universelle de Milan ?
Les Italiens sont très attachés à l’agriculture et à l’alimentation, et l’Italie est sans cesse soucieuse à bien considérer ces questions dans l’agenda de la coopération internationale. Dans sa propre politique étrangère, les questions agricoles sont d’ailleurs centrales. En présentant en octobre 2006 sa candidature pour l’organisation de l’Exposition universelle en 2015 dans la ville de Milan, le gouvernement italien et les autorités de cette grande ville de Lombardie avaient vu juste sur le plan thématique. En mars 2008, quand le vote final s’est déroulé au Bureau international des Expositions (BIE) pour l’attribution du choix de la ville organisatrice, nous étions en pleine crise alimentaire mondiale ! Cela détermina sans aucun doute pour beaucoup le choix du dossier de Milan intitulé « Nourrir la planète. Une énergie pour la vie ».
Cette Exposition vient de s’ouvrir le 1er mai. Pendant six mois, Milan sera en quelque sorte la capitale mondiale des agricultures du monde et des systèmes alimentaires les plus variés. L’accent est mis sur les pratiques innovantes et les solutions locales adoptées dans les pays et leurs territoires. Milan, capitale traditionnelle de la haute-couture, propose donc la sécurité alimentaire comme sujet à la mode. Mais une mode qui se doit d’être permanente, et en aucun cas passagère. Voilà le message principal de Milan avec cette Exposition. Tournée vers les enjeux d’un développement agricole et alimentaire plus durable et responsable, elle constitue un lieu privilégié de rencontres, de découvertes et de débats, à la fois pour le grand public mais également les décideurs et les scientifiques. Les autorités italiennes se sont beaucoup mobilisées ces derniers mois pour faire de ce Forum à ciel ouvert un grand succès qui puisse apporter des résultats dans la durée en termes de coopération et de diplomatie agricoles mondiales. Outre l’influence de l’Italie dans ce domaine et les retombées économiques locales qu’il ne faut pas déconsidérer avec l’afflux de visiteurs, c’est un pari politique qui est fait avec cette Exposition : comme tant d’autres par le passé, elle vise à léguer des éléments dans la durée. Une charte sera adoptée pour la sécurité alimentaire mondiale, certains pavillons seront utiles par-delà la période de six mois, un Centre de connaissances sera constitué, les meilleures innovations seront primées et partagées. Beaucoup de pays ont leur propre pavillon. Une Exposition, c’est aussi l’expression d’identités nationales et donc des spécificités et des atouts de chacun vis-à-vis des autres. En cela, il est intéressant d’observer sur quels thèmes les accents ont été mis pour chaque pavillon, afin d’obtenir une cartographie des différents modes de représentation actuels de l’agriculture et de l’alimentation par les États de la planète. Coopération donc, mais aussi concurrences indirectes à travers cet événement, car en agriculture, des modèles de développement s’opposent, des visions différentes existent et des stratégies de puissance s’expriment. Il ne faut pas le nier. A Milan, ce sont aussi des jeux de pouvoir qui rythmeront six mois d’Exposition. Plusieurs décideurs s’y retrouveront. Avec plaisir, mais surtout pour négocier et faire avancer des positions. Pour les responsables agricoles du monde, ne pas aller à Milan serait préjudiciable. Rares sont les occasions de voir autant de personnes et de découvrir autant de connaissances en un lieu unique.

Quels sont les principaux enseignements à tirer de la deuxième réunion des ministres de l’Agriculture du G20, tenue à Istanbul le 8 mai ?
D’abord, soulignons que la Turquie préside, après l’Australie et avant la Chine, le G20 en cette année 2015. Créé en 1999, ce Forum connut une véritable impulsion en 2008 pour tenter de résoudre la crise financière internationale et d’esquisser une nouvelle gouvernance mondiale en ce sens. Les matières premières agricoles ont été au cœur de ces travaux, et notamment quand la France avait la présidence du G20 en 2011. La réunion, en juin 2011, à Paris, des ministres de l’Agriculture du G20, fut jugée comme une réussite. Ce forum des vingt économies les plus puissantes de la planète représentent 80% de la production agricole mondiale actuelle. Un Système d’information sur les marchés agricoles (Agricultural Markets Information System, AMIS) avait été lancé pour encourager le partage de données, optimiser les systèmes d’information existants, permettre une meilleure compréhension partagée de l’évolution des prix alimentaires (notamment des céréales) et favoriser le dialogue politique. Pour cette seconde réunion ministérielle sur l’agriculture du G20, la Turquie, grande nation agricole (sur le plan productif et commercial), s’est attelée à poursuivre dans la direction entreprise depuis 2011, tout en concentrant les discussions sur la durabilité des systèmes alimentaires, avec le défi de la lutte contre les pertes et gaspillages de produits agricoles au premier plan. Une plate-forme internationale sera prochainement instituée pour mieux traiter cette problématique et améliorer les dispositifs pour y faire face. Rappelons que selon la FAO, un tiers environ de la production d’aliments dans le monde serait perdue ou gaspillée, faute de conditions techniques et logistiques adéquates en post-récoltes ou de comportements insuffisamment responsables dans la distribution et lors des consommations individuelles. Réduire les gaspillages constitue donc un vrai levier pour réduire les insécurités alimentaires mondiales et renforcer le pouvoir économique des individus. En outre, à Istanbul, les ministres et les chefs des organisations internationales participants (FAO, Banque mondiale, OCDE, PAM, IFAD, IFPRI, CIHEAM) ont insisté dans leur déclaration sur l’importance de parler désormais de « sécurité alimentaire et nutritionnelle », appelant à des approches davantage intégrées entre politiques de développement agricole et celles menées en matière de santé-nutrition. Si le communiqué final adopté reste assez classique et peu novateur, il n’en fut pas moins adopté à l’unanimité grâce aux efforts payants de la présidence turque et de son ministre de l’agriculture, M. Eker. Pivot géopolitique du globe pour de nombreuses raisons, la Turquie joue de plus en plus un rôle central dans les échanges agricoles mondiaux et les débats sur la sécurité alimentaire. Dans l’expression de sa diplomatie, l’agriculture représente donc une force majeure.
Ayant eu la chance d’assister à la réunion à Istanbul, au sein de la délégation du CIHEAM, je termine en disant à quel point fut intéressante l’observation évidente faite à l’écoute des discours des différents ministres. Rapides, ils n’en ont pas moins révélé de profondes divergences d’approches quand il s’agit d’exprimer la vision du pays vis-à-vis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale. Ainsi donc certains ont mis l’accent sur l’importance du commerce (Australie, Chine, Canada, Etats-Unis), des infrastructures et de la logistique (Inde, Arabie Saoudite, Brésil, Suède, Turquie), des investissements en agriculture (Chine, Royaume-Uni), des progrès de la recherche (Australie, Argentine, États-Unis) sur la qualité sanitaire des produits (Japon, Allemagne, Italie) ou encore sur la transparence des marchés (France, Afrique du Sud, Royaume-Uni), le climat (France, Inde, Mexique) et la contribution des femmes (Espagne, États-Unis).

Faut-il relier ces événements (Expo, G20) à la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre 2015 ? Si oui, dans quelle mesure la France peut-elle apporter une contribution originale ?
Complément, et ce fut d’ailleurs l’un des points saillant dans le discours du ministre français Stéphane Le Foll prononcé lors de la réunion du G20. Il a appelé à saisir les opportunités offertes par cette séquence 2015 composée de l’Exposition à Milan, du G20 à Istanbul et de COP21 à Paris. « Sécurité alimentaire, lutte contre le réchauffement climatique et paix dans le monde sont intimement liées » a-t-il rappelé. Ces interdépendances sont d’ailleurs mises en exergue sur le site du Pavillon de la France à l’Exposition de Milan. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, considère lui-même que l’agriculture doit trouver toute sa place dans le processus en cours des négociations sur le changement climatique, n’hésitant pas à indiquer qu’elle est source de solutions autant que victime des évolutions climatiques. À l’occasion du Forum de haut niveau sur l’agriculture et le changement climatique organisé à Paris le 20 février 2015, Laurent Fabius plaida ainsi pour une « agriculture climato-protectrice, c’est-à-dire protégeant la planète et nourrissant la population ». La France joue donc un rôle essentiel pour reclasser l’agriculture à sa juste valeur stratégique dans le cadre du débat climatique mondial. Elle le fait aussi dans le cadre du G20 et dans bien d’autres forums régionaux (notamment en Méditerranée et en Afrique), convaincue que les enjeux alimentaires y déterminent pour beaucoup la stabilité, le développement et la coopération entre les sociétés. Elle a aussi fait la promotion des solutions agro-écologiques dans ce contexte, les situant même comme pratiques incontournablesdésormais dans les champs de l’Hexagone depuis l’adoption en 2014 de la nouvelle Loi d’avenir agricole.
Cette préoccupation sur l’international et sur l’écologie doit s’accompagner par un soutien envers l’agriculture du pays qui continue à être compétitive. La puissance de la France ne peut pas uniquement être cantonnée à la diplomatie et à la coopération technique. L’exportation de produits agricoles stratégiques comme les céréales permet aussi de vitaliser l’économie française et de réduire le déficit commercial du pays. En agriculture, la France n’a pas perdu la bataille de la mondialisation, bien au contraire. Mais c’est vraiment maintenant qu’il faut agir stratégiquement pour éviter qu’un lent déclin ne s’opère silencieusement. Et grâce à la dialectique du « produire plus et produire mieux », la France peut contribuer à répondre aux besoins de la planète sur le plan alimentaire mais aussi sur le plan écologique. Performances diplomatiques, performances économiques et performances environnementales forment trois piliers d’une même stratégie : faire du développement de l’agriculture un moteur de la puissance responsable, et de l’influence durable de la France dans le monde.

 

Sébastien Abis  publiera en juin prochain « Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale » chez Armand Colin/IRIS.

»Das macht Cameron erpressbar«

SWP - Mon, 11/05/2015 - 14:28
Nach den Parlamentswahlen sei Großbritannien gespalten wie noch nie, meint der...

Continuidad y cambio en la política británica

Real Instituto Elcano - Mon, 11/05/2015 - 14:02
Opinión - 11/5/2015
Ignacio Molina
David Cameron ha ganado estas elecciones en Reino Unido pero cuando la Reina de Inglaterra le renueve la petición de formar gobierno todos los desafíos seguirán ahí.

Continuidad y cambio en la política británica

Real Instituto Elcano - Mon, 11/05/2015 - 14:02
Opinión - 11/5/2015
Ignacio Molina
David Cameron ha ganado estas elecciones en Reino Unido pero cuando la Reina de Inglaterra le renueve la petición de formar gobierno todos los desafíos seguirán ahí.

PROGRAMME et INSCRIPTION : « Valeurs d’islam, république et citoyenneté » : matinée exceptionnelle de débats le dimanche 14 juin 2015

Fondapol / Général - Mon, 11/05/2015 - 13:02

La Fondation pour l’innovation politique vous invite à une matinée exceptionnelle de débats le dimanche 14 juin, de 9h à 13h, au Pavillon Cambon-Capucines, à Paris 1er, autour du thème : « Valeurs d’islam, république et citoyenneté ».

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»Wissenschaft und Weißbuch«

SWP - Mon, 11/05/2015 - 12:08
Vortrag in Berlin am 17.02.2015 bei der Auftaktveranstaltung des Weißbuchprozesses 2016

Klima: »Die Modelle sind dubios«

SWP - Mon, 11/05/2015 - 11:31
Damit der Klimawandel nicht vollends aus dem Ruder läuft, soll die Erderwärmung zwei Grad nicht...

Public event: ‘Greece and the EU: Learning from the past, shaping the future’, 13/05/2015

ELIAMEP - Mon, 11/05/2015 - 11:20

On the occasion of Europe Day, Europe Direct ELIAMEP, Europe Direct of the City of Athens and Europe Direct ACCI will organise a public event on: ‘Greece and the EU: Learning from the past, shaping the future’. This event will take place on Wednesday 13 May 2015, from 17:30 until 20:30 at the Byzantine & Christian Museum (22 Vas. Sofias Ave., Athens).

Simultaneous interpretation into Greek and English will be available.

»Grüne Männchen als Retter«

SWP - Mon, 11/05/2015 - 10:50
Der Regierungsberater Oliver Geden kritisiert die von Forschern und Politikern genährte Illusion,...

David Cameron mise tout sur l’économie. Les Britanniques vont payer son erreur

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 10:26

La victoire des conservateurs aux élections législatives britanniques est aussi massive que surprenante. Ils ont une centaine de sièges de plus que les travaillistes alors que tous les instituts de sondage donnaient les deux partis au coude à coude.

Vers une sortie de l’Europe ?

Au final, c’est la situation économique qui a compté. Elle est incontestablement bonne : le taux de chômage n’est que de 5,5 %, la croissance de 2,6 % pour 2014. De quoi faire rêver la plupart des pays européens.

Comment, dès lors, a-t-on pu douter de la victoire de David Cameron ? Il y a un hic : les très fortes inégalités sociales qui se creusent et la peur du déclassement qui hante de nombreux Britanniques. Mais aussi le déclassement international du pays.

Ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, souhaitaient la victoire des travaillistes, seuls en mesure de redonner une nouvelle vigueur à leur politique étrangère et la possibilité de rejouer un rôle moteur en partenariat avec les Français, ne peuvent qu’être déçus.

Le maintien au pouvoir de David Cameron risque d’avoir une conséquence majeure : la sortie possible, voire probable, du Royaume-Uni – même si lorsque les indépendantistes du SNP remportent 56 sièges sur 59 en Écosse le terme semble sujet à caution – de l’Union européenne.

David Cameron s’est engagé à soumettre au référendum la question du maintien de son pays au sein de l’UE avant fin 2017. Dans un climat général de fatigue de l’Europe au sein des frontières de l’Union européenne, on peut penser que dans un pays qui n’a jamais eu la fibre européenne le « non » l’emportera.

Une réussite économique, pas géopolitique

Dans sa grande majorité, la presse attise les sentiments anti-européens. Les Britanniques voient dans l’Europe un risque d’immigration massive, une stagnation économique et une perte d’identité nationale. Si le parti anti-européen UKIP a échoué aux élections, c’est en grande partie parce que David Cameron a asséché leur terrain électoral en prenant (et donc en nourrissant) des positions anti-européennes.

Mais, après tout, ne faut-il pas se réjouir de cette clarification ? Puisque Londres a décidé de ne pas jouer son rôle moteur dans la construction européenne, ne vaut-il mieux pas rompre avec un pays qui est un frein ? Et cela ne permettrait-il pas au contraire de donner un nouvel élan à l’Europe ?

Si David Cameron a réussi sur le plan économique, il a largement échoué sur le plan international. C’est sans lui qu’Angela Merkel et François Hollande ont conclu les accords de Minsk avec la Russie et l’Ukraine.

La Chambre des communes a refusé en 2013 de laisser l’armée britannique intervenir en Syrie, le Foreign Office subit des coupes sombres, ainsi que le budget de la défense qui passe en dessous de la barre des 2% du PIB à un tel point que le chef d’état-major de l’armée américaine a émis des commentaires publics négatifs sur l’évolution de l’armée britannique.

L’influence britannique en Europe rétrécit

Vu de Washington, la Grande-Bretagne n’est plus un allié aussi fiable que par le passé. C’est l’Allemagne pour les aspects économiques et la France pour les aspects stratégiques qui sont devenus les partenaires privilégiés.

David Cameron a également rétréci l’influence britannique en Europe. Son influence est réduite et même son pouvoir de nuisance a diminué. Il s’est opposé en vain à la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. Le parti conservateur a quitté le groupe politique le plus important, le PPE, et cultive un isolement qui n’est pas splendide.

Les demandes de Cameron de réaménager les positions britanniques au sein de l’Union ont été repoussées. La sortie de l’Union européenne risque de s’avérer beaucoup plus coûteuse pour le Royaume-Uni que pour l’Europe. Mais David Cameron a, par sa promesse de référendum, lancé un processus qu’il ne contrôle plus.

Loin de la politique de Tony Blair

Quelle dégradation de la situation par rapport à celle qui prévalait au début de ce siècle ! Tony Blair qui, faut-il le rappeler, voulait que son pays adopte l’euro, avec sa troisième voie, était un leader incontournable d’une Europe sociale-démocrate avec ses partenaires français, allemands, espagnols et portugais. Il avait une influence supérieure à ces derniers aux États-Unis.

La Grande-Bretagne était à la fois influente en Europe et outre-Atlantique. Elle n’est plus ni l’une ni l’autre. C’est certainement l’une des conséquences de la décision catastrophique d’entrer en guerre aux côtés de Washington contre l’Irak en 2003. C’est a partir de là qu’est venue la rétraction actuelle de la Grande-Bretagne sur la scène internationale, qu’une sortie de l’Union européenne va accélérer.

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