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Diplomacy & Crisis News

Watch Russian Daredevils Climb Megatall Skyscraper in Shenzhen

Foreign Policy - Fri, 08/05/2015 - 20:45

Vadim Makhorov and Vitaliy Raskalov are two of my favorite lunatics in the world right now. They travel the world and illicitly scale tall buildings, videotaping and photographing their journeys. I’ve written about their adventures before, and the climbing pair have a new video out documenting their climb of what will be China’s tallest building. It’s harrowing and totally amazing.

When completed, the Ping An Finance Center in Shenzhen will be the world’s second-highest skyscraper, behind only the Burj Khalifa in Dubai. Makhorov and Raskalov’s climb took place over Chinese New Year, explaining why the construction site was totally deserted at the time of their summit. Presumably, the building’s owners will be none too pleased when they find out that these Russian daredevils made it not only to the building’s roof and then proceeded to climb to the top of the crane being used to build it.

YouTube/on the roofs

Jean Cavaillès, une pensée explosive

Le Monde Diplomatique - Fri, 08/05/2015 - 16:30
Jean Cavaillès (1903-1944) était professeur de philosophie des sciences, et grand logicien. C'est précisément en tant que philosophe et logicien qu'il s'engagea dans la Résistance. / France, Culture, Idées, Intellectuels, Personnalités, Politique, Science, Seconde guerre mondiale 1939-1945 - (...) / , , , , , , , - 2014/05

Bonapartisme ou Constituante

Le Monde Diplomatique - Fri, 08/05/2015 - 16:30
C'est devenu une évidence : le fossé se creuse entre les citoyens et leurs représentants. Adopté en violation de la volonté exprimée par les électeurs le 29 mai 2005, le traité de Lisbonne a signalé la tentation autoritaire d'une partie des élites. L'élection d'une Assemblée constituante en France (...) / , , , , , , , , - 2014/04

Mai 2015 en perspective

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/05/2015 - 16:28
Quarante ans d'immigration dans les médias en France et aux Etats-Unis, échapper à la confusion politique, la guérilla littéraire du collectif d'écrivains bolonais Wu Ming, l'internationalisme au temps de la Commune de Paris : voici une sélection d'archives en rapport avec quelques articles du numéro (...) - La valise diplomatique

L'agrobusiness, tueur en série

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/05/2015 - 16:20
« Produire toujours plus, toujours moins cher, avec toujours moins d'agriculteurs » : Aurélie Trouvé résume ainsi la logique de l'agriculture productiviste. Dans son dernier livre, la coprésidente de l'association Attac, ingénieure agronome, montre avec clarté comment, sous couvert d'une modernité (...) / , , , , , , , , , - 2015/05

Le rire du misanthrope

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/05/2015 - 16:20
« Voiture banalisée arrêtée par un platane banal » ou « Professeur de géographie perdu dans le désert » : voilà des situations qu'aimait dessiner Yvan Le Louarn (1915-1968). Il choisit comme pseudonyme Cheval, en hommage au facteur, mais devint Chaval à la suite d'une erreur typographique. Hérité de sa (...) / , , , - 2015/05

There will be no winners in Syria’s war, but there can be an end

Crisisgroup - Thu, 07/05/2015 - 15:31
Whatever the Assad regime and its opponents may think, no side is heading toward military victory in Syria. On its current trajectory the war will worsen, with the already devastating death toll accompanied by increasing trans-border radicalization and further destruction of the country’s social and urban fabric.

70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 07/05/2015 - 14:43

Alors que nous célèbrerons demain, 8 mai 2015, le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est l’occasion d’examiner comment, l’Allemagne d’aujourd’hui continue à faire face aux fantômes du passé.

Nous vous invitons pour cela à lire l’éditorial spécialement écrit par le Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri : “70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale : Changement dans la culture de mémoire allemande ?”

“Le 8 mai 2015, pour la première fois, un historien et non pas un représentant politique interviendra devant le Bundestag pour commémorer le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1964, le président fédéral et le chancelier se sont relayés pour assumer cette tâche clé pour la nouvelle identité démocratique de la RFA. La politique se retire-t-elle alors du cycle mémoriel comme le constatent plusieurs observateurs et connaisseurs de l’Allemagne ?”

Lisez la suite de l’article sur le site de l’Ifri.

En parallèle à cet éditorial et pour approfondir le sujet, nous vous invitons à relire l’article “L’Allemagne : le passé qui ne passe pas” publié dans le numéro de printemps de Politique étrangère (1/2014).

Retrouvez l’intégralité de cet article sur Cairn.info.

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The Renaissance of the West (I)

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Thu, 07/05/2015 - 00:00
(Own report) - German foreign policy experts are calling for a "renaissance" of the transatlantic alliance to defend Western global hegemony. According to the strategy paper written by two German authors, published recently by the think tank of the European People's Party (EPP), the EU must strengthen its cooperation with the United States in spite of certain controversies. The experts write that the "global liberal order," which had secured a global hegemony for Western countries since the end of the Cold War, can only be maintained if Europe and North America enhance their economic, political, and military cooperation. All efforts aimed at improving cooperation with Russia should be halted. To enhance influence, the focus should, instead, be shifted to engaging NGOs and East European religious communities in pro-western activities. A new consensus within the EU must be established and pro-Russian "disinformation" must be systematically "exposed." One of the authors even calls for the nuclear rearmament of Europe, claiming "we" must be "willing to go to war."

Historical Experience : Burden or Bonus in Today’s Wars ?

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 06/05/2015 - 10:08

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Stéphane Taillat propose une analyse de l’ouvrage d’Eric Sangar, Historical Experience. Burden or Bonus in Today’s Wars? The British Army and the Bundeswehr in Afghanistan  (Freiburg im Breisgau, Rombach, 2014, 280 pages).

La littérature sur l’adaptation militaire a connu un renouveau avec les conflits d’Irak et d’Afghanistan. Conçue comme un processus de changements organisationnels, doctrinaux et opérationnels en temps de guerre, l’adaptation a été analysée selon différentes échelles (institutions et unités sur le terrain) ou à partir de plusieurs variables (matérielles, culturelles, sociales, politiques). Eric Sangar s’intéresse ici au rôle de l’histoire dans ce processus. Amplement discutée dans les cercles militaires – notamment anglo-saxons –, la recherche d’enseignements par l’observation du passé demeure sous-théorisée. D’un côté domine une conception positiviste de l’histoire comme réservoir d’expériences dont il suffirait d’identifier les plus pertinentes. De l’autre, se retrouve une vision critique insistant sur le danger des métaphores et analogies. Sangar s’interroge plutôt sur la manière dont les expériences sont analysées et diffusées dans les organisations militaires. Son approche pragmatique de l’usage de l’histoire voit cette dernière comme une source d’arguments rhétoriques permettant de débattre et d’évaluer les stratégies possibles. Dans cette optique, une organisation possédant un riche répertoire d’expériences sera plus capable de développer une stratégie fondée sur une compréhension correcte du présent. À condition qu’elle réussisse à transformer cette expérience en enseignements nourrissant les débats et en une interprétation partagée du présent. Ainsi le passé joue-t-il un rôle essentiel dans la formulation des stratégies contemporaines ; mais il n’est ni une structure déterminant les agents, ni le produit de leurs seules actions.

L’expérience historique est une ressource qui doit être mobilisée et exploitée, et qui peut l’être par d’autres organisations, selon les traditions de ces dernières. Tirer des enseignements du passé est primordial pour orienter l’action opérationnelle : l’auteur compare ainsi l’utilisation de l’histoire par la British Army et par la Bundeswehr confrontées au conflit d’Afghanistan.

La riche expérience en contre-insurrection de la première n’a pas produit d’adaptation initiale en Irak ou dans le Helmand. L’absence de débats sur les enseignements de la Malaisie et de l’Irlande du Nord, couplée à la croyance en un lien mécanique entre expérience et expertise explique cette inertie. La perception d’un échec en Irak en 2007 a pourtant affecté la manière dont l’histoire était incorporée dans le processus d’adaptation. D’une part, les Britanniques ont effectué une analyse comparative de plusieurs cas historiques. D’autre part, le débat doctrinal a souligné la validité continue des principes de contre-insurrection définis par Robert Thompson après la Malaisie, tout en reconnaissant la singularité de chaque contexte opérationnel.

Le cas de la Bundeswehr illustre la combinaison d’une absence d’expériences et de débats doctrinaux. Ainsi, le mandat dans la province de Kunduz est-il tout d’abord interprété à l’aune des opérations de l’armée allemande dans les Balkans. D’où une posture essentiellement réactive du fait de l’écart entre ce modèle et les dynamiques de violence en Afghanistan. L’escalade de ces dernières à partir de 2009 produit donc une réorientation vers le combat classique interarmes hérité de la guerre froide.

L’ouvrage de Sangar apporte une ouverture bienvenue sur les mécanismes par lesquels l’histoire est incorporée dans la compréhension des contraintes opérationnelles. Son étude pourrait être utilement poursuivie en comparant les cas d’organisations articulant différemment répertoire d’expériences et propension aux débats doctrinaux.

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الأمم المتّحدة وليبيا: محادثات، لا أسلحة

Crisisgroup - Tue, 05/05/2015 - 18:41
تمشي الأمم المتحدة على حبل رفيع في ليبيا. الشهر الماضي، اتخذ مجلس الأمن قراراّ بإدانة تنظيم الدولة الاسلاميّة – وهو آخر الفاعلين من غير الدولة الذي ظهر في الفوضى الحاليّة. وبسبب هذا التهديد، يزداد الضغط على الأمم المتحدّة للتخفيف من حظر السلاح الدولي المفروض منذ أربع سنوات للسّماح بتوريد السلاح للجيش الوطني الليبي لمحاربة تنظيم الدولة. إلّا أن هذه خطوة ستكون سيئة للغاية؛ حيث من شبه المؤكد أنها ستُفشِل المحادثات الجارية بواسطة الموفد الأممي برناردينيو ليون، والقضاء على أيّ أمل في حل سلميّ، وخلق تربة خصبة لازدهار الجماعات الجهاديّة.

1945, la politique au village

Le Monde Diplomatique - Mon, 04/05/2015 - 15:46
Romancier, essayiste et dramaturge, Roger Vailland (1907-1965) a également connu une longue carrière de journaliste. L'un de ses articles, paru dans l'hebdomadaire communiste « Action » le 28 septembre 1945, relate la transformation d'un village français. / France, Agriculture, Communisme, Culture, (...) / , , , , , , , , , , , - 2015/04

Europa. La dernière chance de l’Europe

Politique étrangère (IFRI) - Mon, 04/05/2015 - 14:44

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Marion Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de Valéry Giscard d’Estaing, Europa. La dernière chance de l’Europe  (XO Éditions, 2014, 188 pages).

À l’heure où l’Union européenne (UE) traverse une crise multiforme, Valéry Giscard d’Estaing propose aux dirigeants européens actuels et à venir un nouvel horizon pour leur continent. Son objectif est aussi de répondre au problème, crucial selon lui, de l’obésité de l’UE élargie et de faire de l’Europe une puissance dans le monde.

L’idée est de créer une nouvelle entité, Europa, « Union monétaire, budgétaire et fiscale, à l’espace homogène, dotée à terme d’un Trésor public et d’un mécanisme de solidarité financière ». L’auteur précise d’ailleurs que l’union monétaire existe déjà, tout comme l’union budgétaire grâce au Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de mars 2012.

Dès lors, quels sont les aspects novateurs de la proposition de l’ancien président ? Il s’agirait pour lui d’aller plus loin dans l’unité de cette zone monétaire en l’accompagnant d’une union fiscale. Il suggère qu’Europa constitue un espace neutre fiscalement – à l’exception de la fiscalité locale – au sein duquel les entreprises et les citoyens acquitteraient les mêmes impôts sur les bénéfices, les revenus ou le patrimoine, quel que soit leur lieu d’activité et de résidence. Par ailleurs, alors qu’il récuse l’idée jugée « prématurée, et donc absurde » d’une mutualisation des dettes, l’auteur propose la création, à terme, d’un Trésor public afin d’émettre des emprunts communs au sein de la zone.

Ce nouveau projet, qui a le mérite de faire une proposition concrète pour l’avenir de l’UE, présente néanmoins des limites. D’une part, il demeure flou sur les contours de cette Europa, qui n’est en fait qu’une nouvelle version des différentes réflexions autour de la création d’un noyau dur. L’auteur évoque en effet à plusieurs reprises la zone euro comme base de cette union mais, lorsqu’il en détaille la composition, on y trouve les six pays fondateurs de la Communauté européenne, auxquels s’ajoutent l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, l’Irlande si elle accepte l’égalité fiscale, la Finlande si elle le souhaite, et la Pologne « le moment venu », c’est-à-dire une fois qu’elle aura intégré l’euro. Cette liste est loin d’inclure tous les membres actuels de la zone euro, y manquent notamment la Grèce et les « nouveaux » États membres qui ont rejoint l’union monétaire. Dès lors, au cas où Europa et la zone euro seraient deux entités distinctes, se poserait la question de leur articulation, qui peut sembler problématique.

D’autre part, le projet de l’ancien président français se révèle relativement intergouvernemental puisqu’il dépouillerait la Commission européenne de son droit de demander des ajustements budgétaires aux États, droit qui serait conféré au Conseil de la zone euro, lequel deviendrait ensuite le directoire d’Europa, composé des chefs d’État et de gouvernement. L’auteur en profite d’ailleurs pour fustiger les dérives de la Commission dans les années 1960 et pour glorifier la création, à son initiative, du Conseil européen en 1974.

On peut à cet égard regretter que l’ouvrage, présenté comme une proposition pour l’avenir de l’Europe, ne consacre finalement qu’une trentaine de pages à celle-ci et préfère revenir sur les grandes lignes de l’histoire de sa construction ainsi que sur l’action conjointe de l’auteur et de son préfacier Helmut Schmidt en faveur de son unification voici 40 ans.

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Le forum de Bangui : ne pas répéter les erreurs du passé

Crisisgroup - Mon, 04/05/2015 - 11:14
Le forum de Bangui, qui s’ouvre aujourd’hui, est une étape fondamentale de la transition en République centrafricaine (RCA) et suscite des attentes très importantes. Il doit permettre aux participants de débattre des causes profondes de la crise, de forger un consensus national autour des principaux défis auxquels le pays est confronté et, selon les termes de la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, de « dégager une vision pour l’avenir ».

1945, la politique au village

Le Monde Diplomatique - Sat, 02/05/2015 - 15:24
Romancier, essayiste et dramaturge, Roger Vailland (1907-1965) a également connu une longue carrière de journaliste. L'un de ses articles, paru dans l'hebdomadaire communiste « Action » le 28 septembre 1945, relate la transformation d'un village français. / France, Agriculture, Communisme, Culture, (...) / , , , , , , , , , , , - 2015/04

Pour les Afro-Américains, amer bilan d'une présidence noire

Le Monde Diplomatique - Sat, 02/05/2015 - 15:24
Les images de la révolte urbaine partie du Missouri ont fait le tour du monde, écorchant le mythe de l'« Amérique postraciale » qu'aurait fait naître l'arrivée de M. Barack Obama à la Maison Blanche en janvier 2009. / États-Unis, États-Unis (affaires intérieures), Inégalités, Mouvement de contestation, (...) / , , , , , , , , , , , , - 2015/01

La goutte d'eau irlandaise

Le Monde Diplomatique - Fri, 01/05/2015 - 15:15
En Irlande, le parti nationaliste Sinn Féin pourrait profiter d'un paysage politique en décomposition lors des prochaines élections législatives. Mais la principale menace pour les politiques d'austérité a pris une forme plus inattendue : le rejet massif d'une taxe sur l'eau courante. / République (...) / , , , , , , , - 2015/05

CrisisWatch N°141

Crisisgroup - Thu, 30/04/2015 - 18:07
An agreement on the framework for a Joint Plan of Action on Iran’s nuclear enrichment program in early April marked a major step forward. However, mid-month, Colombia’s peace process suffered a serious blow when Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) fighters killed government soldiers in an ambush; and fighting resumed in Ukraine between the military and separatist forces. The announced end of Saudi Arabia’s five-week airstrike campaign in Yemen on 21 April brought few tangible results: missile strikes continued as the humanitarian situation became increasingly dire. Violent protests erupted in Burundi late month ahead of crucial presidential elections in June, and in Chad where popular discontent spilled over into violence. South Sudan and Kashmir saw their worst violence in months, while an earthquake in Nepal on 25 April killed thousands, amid the country’s ongoing political impasse.

The Euro Trap: On Bursting Bubbles, Budgets and Beliefs

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 30/04/2015 - 12:00

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Vincent Bignon propose une analyse de l’ouvrage de Hans-Werner Sinn, The Euro Trap: On Bursting Bubbles, Budgets and Beliefs  (Oxford University Press, 2014, 380 pages).

Hans-Werner Sinn, président de l’institut de recherche en économie (IFO) à Munich, analyse ici comment l’architecture économique et monétaire de la zone euro a modelé la crise des dettes souveraines. Le titre du livre fait donc référence à la croyance de l’auteur, pour qui la zone euro fut un piège pour ses pays membres. Dans cet ouvrage polémique et partial, Sinn argumente que la crise vient des excès d’endettement accumulés par des États peu vertueux et permis par les bas taux d’intérêt causés par leur entrée dans la zone. La raison en est une gouvernance publique défaillante. Pour Sinn, la crise a touché des pays dotés de gouvernements ayant choisi d’utiliser les marges de manœuvre créées par l’adoption de l’euro dans des dépenses publiques improductives ou de réductions d’impôts. Il estime que les efforts de compétitivité n’y ont pas été faits – contrairement à l’Allemagne – si bien que, comme dans la fable, ces pays furent fort dépourvus quand la crise fut venue. Les calculs de Sinn lui font penser que leur compétitivité est trop dégradée, et requiert des ajustements majeurs. Il plaide donc pour l’adoption de réformes structurelles et critique la politique de l’eurosystème, qui retarderait leur mise en place.

Sinn est un économiste international, d’où les défauts et qualités du livre. Il apporte un éclairage informé quant à l’impact potentiellement déstabilisant des afflux de capitaux, leur effet délétère sur la compétitivité et la dissection de l’efficacité potentielle des solutions à la crise. L’auteur plaide pour un possible défaut des gouvernements, afin de ne pas contrevenir aux traités européens interdisant les transferts inter-pays. Il pense également que l’architecture de la zone euro doit être réformée pour permettre aux pays de dévaluer dans le but de retrouver leur compétitivité. Cette solution implique la possibilité d’une sortie – temporaire selon Sinn – de la zone euro. Solution hautement irréaliste d’un point de vue pratique. En effet, s’il y eut quelques précédents historiques, toute sortie fut définitive. La lourdeur des procédures légales, les délais de mise en œuvre des réformes monétaires et leurs coûts économiques rendent très improbable la possibilité d’entrer et de sortir régulièrement de la zone. La négligence affichée pour ces questions pourrait avoir pour cause la fougue et la passion de l’auteur.

Le livre choque par son traitement de la politique monétaire en période de crise. Adepte du vieil adage selon lequel tout ce qui ne tue pas rend plus fort, Sinn pense que toute politique monétaire permettant d’étaler les conséquences négatives des chocs macroéconomiques et financiers est un transfert indu et contre-productif, car conduisant à repousser la restauration de la compétitivité. Ce faisant, Sinn fait de la politique monétaire une affaire de moralité. Or en période de crise, celle-ci a surtout pour but d’ajuster le lien entre monnaie et crédit quand la confiance – littéralement le crédit – s’évanouit.

Cet ouvrage sera utile à ceux qui cherchent à comprendre la radicalité parfois affichée outre-Rhin vis-à-vis des autres pays. Sinn est un observateur attentif de la politique européenne, et son livre donne le point de vue, informé mais pas toujours juste, des eurosceptiques allemands. Ses nombreux jugements à l’emporte-pièce, son interprétation trop unilatérale et l’imprécision dans les détails institutionnels empêchent de le considérer comme un ouvrage de référence.

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