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Afrique

Manchester City : de neutre à brillant, Mahrez dévoile son secret

Algérie 360 - Fri, 27/01/2023 - 11:51

Étincelant depuis la reprise des championnats européens, l’international algérien, Riyad Mahrez, est sur un nuage. Retrouvant son meilleur niveau, le capitaine de l’équipe d’Algérie est sur une dynamique grandiose avec son club mancunien. En effet, l’ailier de Manchester City est le joueur algérien le plus décisif de ce début d’année de 2023. Ainsi, réussissant à […]

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Une fausse médecin tue un enfant de 6 ans à Ain Defla

Algérie 360 - Fri, 27/01/2023 - 11:43

De nos jours, les arnaques se font nombreuses et si les Algériens restent méfiants vis-à-vis de certaines activités, ils ont tendance à baisser la garde quand ils s’agit de professions dites règlementées. Des personnes en profitent afin de mettre en place, des activités douteuses voire illégales en escroquant les citoyens allant jusqu’à mettre leurs vies […]

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Ces roches peuvent-elles vraiment alimenter des ampoules électriques ?

BBC Afrique - Fri, 27/01/2023 - 11:10
Des vidéos censées démontrer que des roches trouvées en Afrique peuvent produire de l'électricité ont été visionnées des millions de fois en ligne.
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L’incendie de la Sonara, épée de Damoclès sur la tête d’Activa Assurances ?

Jeune Afrique / Finance - Thu, 26/01/2023 - 09:41
Trois années après le sinistre ayant endommagé les installations de l’unique raffinerie du Cameroun, l’apériteur tarde à indemniser l’assuré. Le peut-il seulement ?
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Avec Estelle Komlan, Orabank ne manque pas d’ambition

Jeune Afrique / Finance - Wed, 25/01/2023 - 20:43
Première femme à diriger une salle des marchés en zone Uemoa, la financière de 39 ans espère servir d’exemple aux futures générations. Rencontre.
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Nutrition : Quelle quantité d'eau faut-il boire par jour ?

BBC Afrique - Tue, 24/01/2023 - 19:09
Quels sont les avantages de l'eau, quelle quantité faut-il boire par jour et quels sont les symptômes de la déshydratation ? Découvrez les faits dans notre guide d'experts.
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Comment des médecins camerounais survivent au chômage après leur formation

BBC Afrique - Mon, 23/01/2023 - 13:34
Contraints au chômage après leur formation par une politique du gouvernement qui limite le nombre de recrutements à la Fonction publique, des médecins diplômés Camerounais, pour survivre, sont obligés d’émigrer ou de faire des activités différentes de leur métier. BBC Afrique s’est penchée sur la question dans l’émission Au Cœur de l’Actu.
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Le marocain TGCC en quête d’un second souffle à Casablanca

Jeune Afrique / Finance - Mon, 23/01/2023 - 09:09
Un an après son entrée fracassante en Bourse, le groupe de BTP tente son va-tout pour revigorer un titre en net déclin.
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L'artiste nigérian qui réinvente une vieillesse élégante par l'IA

BBC Afrique - Sun, 22/01/2023 - 13:03
Les œuvres d'art générées par l'intelligence artificielle (IA) sont devenues une source de controverse, mais le cinéaste et artiste nigérian Malik Afegbua défend l'idée qu'elle peut nous inciter à créer un monde réel meilleur - et un monde plus élégant pour les personnes âgées.
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L'artiste nigérian qui réinvente une vieillesse élégante par l'IA

BBC Afrique - Sun, 22/01/2023 - 13:03
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L'artiste nigérian qui réinvente une vieillesse élégante par l'IA

BBC Afrique - Sun, 22/01/2023 - 13:03
Les œuvres d'art générées par l'intelligence artificielle (IA) sont devenues une source de controverse, mais le cinéaste et artiste nigérian Malik Afegbua défend l'idée qu'elle peut nous inciter à créer un monde réel meilleur - et un monde plus élégant pour les personnes âgées.
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Cette méthode contre-intuitive qui sauve des champs de riz au Sénégal

BBC Afrique - Sat, 21/01/2023 - 16:05
Dans le village de Fanda, les voix des enfants se mélangent au doux clapotis des barques sur la rive du fleuve Casamance. Le long du fleuve, des étendues d’herbes sauvages ont remplacé les anciennes rizières, qui s’étiraient à perte de vue.
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Affaire usine de coton hydrophile : « Tout ce que je souhaite, c'est qu'ils remettent mon unité en place pour que je puisse reprendre mes activités », supplie Dr Céline Kontyaré/Kobéané (SOFACOB)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:57

Dr Céline Kontyaré/Kobéané est la promotrice de la Société de fabrication de coton burkinabè (SOFACO-B). Une unité de fabrication de coton hydrophile au Burkina Faso, la seule du genre dans la sous-région. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux affirme qu'elle a eu des déboires avec Wendkuni Bank International (WBI).

Après avoir contracté un prêt avec cette banque et malgré l'existence d'une garantie, son unité de fabrication a été démontée et saisie par les huissiers et avocats de ladite banque. Cette situation, difficile à comprendre pour la jeune pharmacienne, a mis plus d'une cinquantaine de personnes au chômage technique et laissé des bons de commandes non honorés. En attendant le règlement définitif de cette affaire, dans un entretien accordé au journal Lefaso.net ce vendredi 20 janvier 2023, Dr Kontyaré souhaite la réinstallation de ses machines afin qu'elle puisse continuer ses activités et honorer ses engagements envers ses créanciers, clients et employés.

Pharmacienne de son état, Dr Céline Kontyaré/Kobéané s'est également lancée dans l'entreprenariat, suivant l'idée du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara qui disait ceci : « Produisons ce qu'on nous consommons et consommons ce que nous produisons ». En effet, elle s'est rendu compte que malgré son rang de premier producteur de coton en Afrique à plusieurs reprises, le Burkina Faso importe du coton de la Chine ou de l'Inde à des fins médicaux. Elle décide d'aller se faire former en Chine et de revenir créer son usine de fabrication de coton hydrophile avec du coton 100% burkinabè.

Avec ses économies et le soutien de ses proches, elle va se former et se procurer onze machines d'une valeur de plus de 100 millions de francs pour mettre en place la SOFACO-B. Une usine de production de coton hydrophile 100% burkinabè qui emploie une cinquantaine de personnes. Très rapidement, cette jeune entreprise devient une fierté et une référence dans la sous-région. Mais les rêves et les ambitions de Dr Kontyaré vont se heurter à certaines réalités de l'entrepreneuriat du pays des hommes intègres.

La jeune entreprise de la jeune pharmacienne connaitra ses premières difficultés dès son ouverture en raison de la réticence des autorités sanitaires qui semblaient se méfier de ses produits. « C'est une première au Burkina Faso et dans toute la sous-région. Donc la mise en œuvre du projet était truffée de difficultés. Je suis allé en Chine me former et j'y ai acquis le matériel pour l'installation de l'usine. J'ai mis l'usine en place vers fin 2016, et j'ai produit le coton en 2017, en 2018 et j'ai stocké parce que l'Etat n'avait pas pris l'engagement de m'accompagner. On a stocké et on était en train de fermer l'usine parce qu'ici les gens étaient encore réticents malgré le fait que j'ai fait certifié ce coton par le laboratoire national. En passant, c'est le seul coton qui est certifié au Burkina Faso », assure Dr Kontyaré.

Du coton hydrophile 100% burkinabè produit par la SOFACO-B de Dr Kontyaré

Mais la SOFACO-B sera sauvée miraculeusement par un client malien, fier de consommer un produit 100% africain. « Il a fallu qu'un collègue malien présente le produit et que des pharmaciens maliens s'engagent à m'accompagner. Et grâce à cela, le stock a été vidé au bout de deux commandes. Ce qui a permis à l'usine de tenir et de renaitre. Après cela, j'ai eu l'accompagnement du gouvernement burkinabè et la CAMEG a commencé à consommer nos produits », explique-t-elle.

La demande va ensuite augmenter. Elle va donc contracter un prêt de 25 millions de FCFA à WBI, en laissant comme garantie un permis urbain d'habitation (PUH) d'une valeur de 35 millions afin d'augmenter la capacité de production de l'usine. Après l'acquisition de onze machines d'une valeur de plus de 100 millions de FCFA, elle aura 25 millions de FCFA de la banque pour l'acquisition de trois machines supplémentaires.

Ce prêt sera le nœud de ses problèmes et va signer l'acte de fermeture de son usine. Une fermeture qui dure depuis plusieurs mois, malgré les investissements colossaux. Juste après l'installation des machines sur le site de Kossodo, Dr Kontyaré aura des démêlés avec son bailleur qui lui demande de libérer les locaux. N'ayant pas le choix, elle délocalise l'usine sera à Pabré, sur un site acquis depuis 2014. Malgré les difficultés et ne voulant pas perdre la clientèle qu'elle a eu du mal à conquérir, l'usine fonctionnera avec un groupe électrogène loué un mois sur trois, selon Dr Kontyaré.

C'est alors qu'elle traverse ces difficultés que la banque va lui réclamer le remboursement du prêt allant jusqu'à saisir la justice. Malgré ses explications et supplications, la banque ne cèdera pas. La situation lui fait rater une subvention qu'une ONG voulait lui accorder et éponger une partie de ses dettes. « J'avais eu même une ONG, prête à me subventionner pour le remboursement d'une partie des équipements. J'ai été auprès de cette banque avec un courrier pour les formalités administratives et autres. Malheureusement je n'ai pas eu gain de cause et je n'ai pas pu bénéficier de cette subvention », regrette-t-elle.

Absente au procès pour des raisons qu'elle n'a pas voulu dévoiler, elle recevra de la part d'un huissier, une ordonnance de paiement au profit de la banque. L'huissier procédera par la suite à la saisie de l'usine. Une chose que Dr Kontyaré a du mal à comprendre. Pour elle, l'usine est un bien immeuble, par conséquent ses machines ne devraient pas être arrachées, à ne moins qu'un autre jugement ne le décide.

La pharmacienne va malgré tout contacter un avocat pour négocier avec l'huissier. « Avant que mon avocat me fasse un retour, un matin vers 7 heures, deux cargos de CRS sont venus encercler mon usine. L'huissier me dit qu'ils sont venus pour enlever les machines. Je lui ai fait savoir que le dossier est entre les mains d'un avocat et il répond que l'avocat ne l'a jamais appelé. Je lui ai demandé de m'accorder du temps, afin que je trouve une solution, prouver au moins ma bonne foi. Il m'a répondu qu'il était venu ramasser les machines pour aller les vendre, pas pour faire un débat avec moi », a-t-elle laissé entendre.

C'est après avoir obtenu un branchement de la SONABEL pour la reprise de l'activité que la saisie est intervenue, selon Dr Kontyaré, qui y voit une volonté manifeste de nuire à ses activités. « Dès que j'ai eu la SONABEL (électricité), j'ai pris des avances avec des clients au Mali et au Burkina Faso pour pouvoir payer la fibre. Dès que le coton est venu, dans la même semaine, ils sont venus arracher les machines. Cela veut dire qu'on me surveillait, quand l'usine était fermée, ils ne venaient pas et dès que j'ai eu la SONABEL et que j'ai commencé à fonctionner, ils sont venus. Je leur ai expliqué, supplié de me laisser livrer les commandes afin d'honorer la dette même si c'est 50%. J'étais prête à signer des engagements pour virer l'argent des commandes directement dans leurs comptes mais l'huissier est resté catégorique », confie-t-elle.

« Les machines que les Chinois sont venus installer en un mois, ils les ont arrachés en une demi-journée, trimbalées avec des grues. Quand mon comptable a voulu filmer la scène, ils ont retiré son téléphone et l'ont mis dehors. Ils sont venus trouver le personnel en train de travailler, ils ont mis tout le monde dehors. Ce qui m'a choqué, dix jours après, ils sont venus afficher un avis de vente sur mon portail, qu'ils vont vendre les machines dans les dix jours qui suivent. Comment peuvent-ils trouver un acquéreur en quelques jours alors que personne n'exerce cette activité dans la sous-région ? », s'interroge-t-elle.

Dr Céline Kontyaré/Kobéané, donnant sa version des faits

Dr Kontyaré contactera un autre avocat qui s'est focalisé sur le fait que c'est un bien immeuble. Selon elle, lorsque l'avocat de la banque a vu cette plainte, il a sommé l'huissier de restituer les machines qui sont entreposées depuis le mois de mai chez lui toujours à cause de la banque.

« A ma grande surprise, le premier juge à recevoir la plainte a ordonné de surseoir à la vente, donc ils n'ont pas pu vendre. Avant qu'il ne délibère, on m'informe que ce juge a été muté. Le deuxième nous dit que la plainte n'est pas recevable et mon avocat a fait appel. Depuis le mois de juillet 2022, ça fait le 3e ou 4e juge qu'on mute. A chaque fois que le dossier tombe entre les mains d'un juge, il est muté avant d'avoir pu délibérer. Entre temps, l'avocat de la banque était devenu silencieux, on ne comprenait plus. Suite à cela et à notre grande surprise, on a reçu un courrier où la banque dénonce les agissements de l'huissier en question et s'en démarque, le dénonce et déclare que le matériel est saisi par une tierce personne », assure Dr Kontyaré.

Elle qui pensait que c'était un acte de bonne foi de la banque va vite déchanter. Un deuxième courrier suivra, avec un nouvel huissier qui maintient la saisie du matériel et entend le vendre. Selon elle, ils sont allés à l'usine avec la date de vente des machines. « J'estime qu'une usine qui fonctionnait et qui vous demandait du soutien, vous ne pouvez pas venir lui donner un coup de grâce. Vous avez une garantie et quel que soit le problème, vous avez un moyen de pression. D'autant plus que sur 14 machines, votre argent n'a pu acquérir que trois. Vous ne pouvez pas venir vider mon usine, vider tout le coton, le jeter au sol, piocher et défoncer les machines », déplore-t-elle.

Selon ses dires, le lendemain, elle entrera en contact avec la directrice générale de Wendkuni Bank International qui refuse d'aborder le sujet et la renvoie chez l'avocat et l'huissier. Suite à la vidéo de dénonciation publiée sur les réseaux sociaux « contre son gré par son oncle », son problème est mis sur la place publique. Depuis lors, elle reçoit des appels de soutien de confrères, ou des prises de contact des autorités notamment de la primature, du ministère du commerce, de la santé, etc.

A l'heure actuelle, tout ce que Dr Céline Kontyaré/Kobéané souhaite, c'est la reprise effective de ses activités afin de permettre à ses employés de retrouver leur travail. « Ce que j'attends, ce que je souhaite, au-delà de tout contentieux, au-delà de tout préjudice moral, financier que j'ai pu subir, je veux juste récupérer mon unité, rappeler mes employés et reprendre mes activités, honorer mes commandes qui continuent d'arriver, même de l'extérieur, du Mali, du Niger, de la Côte d'Ivoire, etc. C'est mon cri de cœur à l'endroit des autorités », a-t-elle souhaité.
Nous avons contacté la banque pour avoir sa version des faits. Elle promet un communiqué de presse pour situer l'opinion.

Mamadou ZONGO
Photos : Bonaventure Paré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Insécurité au nord du Burkina : « Ceux qui tentaient de se cacher étaient froidement abattus », témoigne un rescapé de Bouloulou

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:55

Face au terrorisme, la situation sécuritaire semble davantage se détériorer dans certaines zones au Burkina Faso, jadis paisibles. Ce, malgré les initiatives, mais aussi les nouvelles stratégies déployées par l'armée pour inverser la tendance. C'est notamment le cas de la partie nord, où plusieurs personnes de villages visités par des hommes armés ont été contraintes de fuir leurs domiciles pour avoir la vie sauve. À ce sujet, nous avons eu un entretien avec l'un des rescapés, monsieur Ilboudo (nom d'emprunt), le mercredi 18 janvier 2023 à Ouahigouya. L'homme nous relate les faits.

C'était dans la soirée du mardi 10 janvier 2023, introduit monsieur Ilboudo pour nous situer dans le temps et dans l'espace de l'évènement. « Les terroristes sont arrivés en grand nombre à Bouloulou, localité située dans la province du Zondoma. J'ai passé la journée à Ouahigouya ce jour-là et je suis rentré dans la soirée. À mon arrivée, sur la place du marché, j'ai trouvé une foule qui s'entretenait autour d'un sujet. Alors, ils m'ont invité à me préparer et à me joindre à eux pour protéger le village. Ils disaient également que selon les rumeurs en provenance de Bougnam, localité située dans la commune de Gourcy, la situation est délicate. Certaines sources précisaient que les habitants de Lago ont appelé pour prévenir d'une probable attaque de terroristes contre notre village », plante-t-il ainsi le décor.

Bien avant la venue des terroristes, M. Ilboudo explique que quelques habitants de la localité s'étaient organisés pour les affronter. C'était entre 18h et 20h, précise-t-il.
« Nous avons veillé pendant une bonne partie de la nuit. J'ai quitté l'équipe vers deux heures du matin. Les autres, constitués majoritairement de Koglwéogo, étaient restés aux aguets. C'est autour de 4h du matin que la sentinelle a été levée et chacun a rejoint son domicile », poursuit M. Ilboudo.

C'est donc sous l'effet de la fatigue, après des heures de veille que M. Ilboudo et ses compagnons se séparent. Ce qui constitue une belle opportunité pour les forces du mal de s'infiltrer et prendre le village en otage. « Ils sont alors arrivés autour de six heures du matin. Ils se sont disloqués en groupes de dix voire quinze personnes par équipe. Ces équipes ont encerclé le village. Ils ont commencé à tirer et les balles pleuvaient sur nos toits pendant que nous nous étions terrés dans nos maisons », confie sieur Ilboudo.

Deux mines artisanales dissimulées

Cette attaque a causé plusieurs morts mais aussi des dégâts considérables, renchérit-il. « Ils ont semé beaucoup de dégâts et ont tué cinq personnes qui ont pris des balles dans la débandade. Ceux qui tentaient de se cacher étaient froidement abattus. Mais entre notre village et celui de Sahn, il y a une voie rouge. Sur cette voie, ils ont dissimulé deux mines artisanales. Un habitant du village de Sahn qui se rendait chez nous pour s'imprégner de la situation y est resté. Pendant la débandade, un taxi-moto a pris la même voie avec des passagers à bord. Il a malheureusement heurté la deuxième mine occasionnant des blessés graves dont un s'est vu amputer une jambe au CHU de Ouahigouya. Dans le village, ils ont brûlé des motos, des taxis-motos des hangars et emporté du bétail. Un de nos frères a perdu treize moutons, un taxi-moto et une moto dans les flammes. Un autre s'est vu arracher sa moto et son taxi-moto ».

Une attaque sanglante durant laquelle les terroristes ne laisseront aucun message. Mais qui sonne bien plus qu'un avertissement, mettant en exergue l'adage : « qui n'est pas avec moi, est contre moi ». Car, avant cette incursion, un appel de ralliement aux forces obscures avait été lancé sans succès.

« Au tout début de la saison des pluies écoulée, ils sont arrivés dans notre village. Ils ont conduit tout le monde dans la mosquée. Un des leurs a pris la parole. Il nous a dit que leur combat était un combat religieux. Il poursuit en soutenant qu'ils n'ont aucun problème avec une ethnie. Que nous soyons Mossi ou Peulh, cela ne constitue en aucun cas un obstacle. Il a invité les habitants de Bouloulou à se joindre à eux pour prendre les armes et combattre pour la religion. Après leur départ, le village n'a fait aucun signe dans le sens d'une probable adhésion à leur cause », témoigne M. Ilboudo tout affecté.

Avant de poursuivre timidement, car visiblement terrifié par les violences qu'il a personnellement vécu avec les membres de sa famille. « Je suis parti du village avec mon épouse et mes quatre enfants. Tous les habitants du village ont décidé de partir. Nous avons bougé après l'enterrement des corps des victimes ».

Pour fuir la fureur de ces hommes sans foi ni loi, ils décident de se rendre dans un premier temps à Soumgnaga, un village situé à la sortie de la ville de Ouahigouya, côté sud, sur la RN2. « J'y ai trouvé un taxi-moto pour y convoyer ma famille. J'ai demandé asile à une connaissance dans ce village. Mais mon tuteur n'avait malheureusement pas de locaux disponibles pour nous. Alors, il m'a demandé de chercher le nécessaire pour ériger un abri dans sa cour. Je me suis donc rendu au marché pour acheter le nécessaire afin d'installer le hangar qui fait désormais office de logement pour ma famille et moi », ajoute M. Ilboudo. C'est donc après un bref séjour à Soumgnaga, qu'il effectue le déplacement de Ouahigouya pour le recensement des personnes déplacées internes.

Forêt infestée de terroristes…

A l'en croire, le nombre de PDI risque de gonfler davantage, une dizaine de villages ayant été sommés par les terroristes de déguerpir dans les meilleurs délais.
De son côté, Idrissa Sawadogo, chargé de statistiques de la direction régionale de l'action sociale, explique que le relogement d'anciens PDI pose problème. « Certains ressortissants des villages récemment pris pour cibles par les attaques, avaient offert un abri aux premières PDI quand leurs villages n'étaient pas menacés. Avec la nouvelle situation, ces derniers expulsent les PDI qu'ils avaient accueillis afin de libérer de la place pour leurs propres parents nouvellement arrivés à Ouahigouya dans les mêmes circonstances », assure M. Ilboudo.

Mais le nouveau déplacé interne estime que sa famille et lui ont plutôt de la chance : « Notre tuteur s'occupe assez bien de nous. Il nous donne à manger. Nous sommes arrivés avec une petite quantité de mil. Par ailleurs, j'ai été rejoint là-bas par mes frères aînés. Ce qui complique un peu la situation, car nous ne pouvons plus retourner à Bouloulou pour chercher des vivres. Nous tentons de nous adapter à la situation mais elle demeure périlleuse. Comme vous le voyez, je suis dans le rang pour le recensement. J'attends patiemment mon tour ».

Ce qu'il souhaite ardemment à présent, c'est la libération de leur village par les FDS. Cependant, fait-il observer, l'immense forêt qui se trouve entre son village (Bouloulou) et celui de Lago sert couramment de zone de refuge des malfaiteurs. « Un véhicule à quatre roues ne peut être efficace en ces lieux. Il faudrait alors détruire cette forêt afin de déloger les malfrats qui y vivent. Tant que cette forêt entre Rassouly, Tarba, Ouélé, existe, ce combat risque d'être difficile. Les terroristes peuvent trouver refuge facilement dans cette brousse », conclut-il. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Abdou-Azize TAO
Avec Hamed NANEMA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Lutte contre le terrorisme au Burkina : Enlèvement des femmes à Arbinda, un acte de guerre à valeur castratrice

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:50

Les 12 et 13 janvier 2023, les groupes armés ont fait un acte inédit dans notre pays : ils ont enlevé une cinquantaine de femmes de la commune d'Arbinda. Les femmes sont celles qui paient le plus lourd tribut de cette guerre depuis 2015. Elles sont violentées dès qu'elles s'aventurent en brousse. C'est pour cette raison qu'elles y vont en groupes, mais les assaillants voulaient plus cette fois et surtout par cet acte symbolique de rapt immense, un message est adressé aux hommes du Burkina. Ils nous disent que non seulement ils sont les maîtres de la brousse, mais aussi de nos femmes. Qui peut le leur contester ?

C'est vraiment un sentiment d'extrême vulnérabilité qui nous habite tous quand on voit le délitement sécuritaire du pays. Avons-nous emprunté le chemin de la sauvegarde et de la restauration ? Qui sont ceux qui ont enlevé les femmes d'Arbinda ? Quel sera leur sort aux mains de leurs ravisseurs ? Pourquoi ces femmes n'ont-elles eu que pour seul recours de braver la mort pour aller chercher des feuilles et des fruits pour nourrir leur famille ? Sommes-nous capables aujourd'hui, d'organiser un convoi de ravitaillement terrestre dans les zones à forts défis sécuritaires ?

Ce sont des résistantes qui viennent d'être enlevées aux environs d'Arbinda il y a une semaine. Elles ont refusé d'abandonner leurs terres, villages, habitations, et maigres biens, pour prendre les routes et aller ailleurs vivre de mendicité. Ce sont des résistantes abandonnées de tous, principalement de l'Etat burkinabè, du gouvernement et de tous ceux qui ont en charge la sécurité du pays et de ses habitants. Ces femmes vivaient l'enfer mais ne baissaient pas les bras, ne courbaient pas l'échine et cherchaient par tous les moyens à vivre libres chez elles, sur la terre de leurs ancêtres.

Quel sera le sort de ces femmes ?}

Elles ont été enlevées par des hommes armés, probablement un des groupes terroristes qui nous disputent le territoire. Dans cette partie du pays qui fait partie du Liptako-Gourma, aussi appelé la zone des trois frontières, il y a le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) affilié à Al Qaida au Maghreb islamique, et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Les enlèvements de femmes et de jeunes filles sont un mode opératoire usité de l'Etat islamique et sa franchise africaine Boko Haram au Nigéria est connue pour l'enlèvement de jeunes pensionnaires d'un collège à Chibok au Nigéria.

L'Etat islamique l'a pratiqué en Irak et en Syrie. Selon le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) dans un communiqué du 18 janvier 2023, lu sur sa page Facebook, ce sont en bonne proportion des jeunes filles qui ont été enlevées. « Suite à ces informations, le Mouvement a établi une liste, non exhaustive, de soixante-une (61) femmes enlevées, dont au moins vingt-six (26) âgées de moins de 18 ans. »

L'enlèvement n'a pas été revendiqué comme la plupart des opérations des groupes armés depuis ces dernières années. Les groupes terroristes qui se sont adonnés à ces actes odieux comme Boko Haram et l'EIGS n'ont jamais caché qu'elles (les femmes) étaient destinées à servir comme esclaves sexuelles ou être mariées de force à leurs combattants.

Le gouvernement est face à un nouveau problème que le pays n'a pas encore connu ? Il faut libérer ces femmes au plus vite pour que le pire n'arrive pas. Notre pays, pour l'instant, n'a aucune expérience connue de nous de libération d'otages des mains de groupes terroristes. Naturellement les libérations sous Blaise Compaoré ne comptent pas puisque nous étions le médiateur choisi par eux et roulant pour eux.

Arbinda sous embargo

Pourquoi ces femmes sont-elles allées en brousse ? Elles sont allées chercher des fruits sauvages comestibles et des feuilles. C'est de cela qu'elles nourrissent leur famille car depuis novembre 2022, il n'y a plus rien à manger à Arbinda situé à 90 Km de Djibo, chef-lieu de la province du Soum dont il dépend et qui vit aussi souvent sous le blocus des terroristes sans ravitaillement. Arbinda est aussi éloigné de 104 Km du chef-lieu de la région Dori. La situation d'embargo était connue des autorités des lanceurs d'alerte avaient interpelé les autorités et la population en désespoir de cause avait pillé un magasin de la SONAGESS qui avait des vivres entreposés à Arbinda.

Voilà près de deux mois que nous refusons de porter secours à nos sœurs et frères en détresse, et les premiers en cause sont ceux qui sont en responsabilité. C'est la faim qui a poussé ces femmes en brousse et c'est l'absence de ravitaillement du village qui est la cause première.

Depuis le drame de Gaskindé le 26 septembre 2022, aucun convoi terrestre de ravitaillement n'a été organisé. Notre armée reste muette sur ses défaillances. On se demande si elle recherche la rationalité qui se cache derrière ses défaites. C'est en démêlant les fils du pourquoi du comment que l'on avance et l'on apprend de ses erreurs. Sinon on se condamne à vivre les mêmes erreurs du passé et à avoir une peur bleue de la reproduction de l'évènement traumatique.

C'est normal, c'est humain que le nom d'Arbinda et la route d'Arbinda fasse peur parce qu'ils évoquent des drames de notre guerre, des moments où nous avons accusé d'énormes pertes en 2019. Lors d'une attaque du détachement militaire le 24 décembre 2019 qui a fait 35 morts chez les civils dont 31 femmes et 7 FDS (Forces de défense et de sécurité 4 gendarmes et 3 militaires).

L'attaque a duré trois heures et a été repoussé par l'intervention de l'aviation laissant 80 terroristes au sol.
Arbinda c'est aussi le souvenir douloureux de l'attaque d'un convoi de civils escorté par les FDS et les VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) le 18 août 2021 sur l'axe Gorgadji-Arbinda. La douleur est toujours vive car le triste bilan est de 65 civils, 15 FDS et 6 VDP décédés suite au guet-apens des groupes terroristes.

Est-ce que ce sont ces souvenirs traumatiques qui empêchent d'organiser le ravitaillement ? Pourquoi l'armée n'essaie pas d'associer le maximum de gens à la recherche de solutions, peut-être que des compétences existent dans le civil pour convoyer des vivres dans ces zones ? En lançant un appel d'offres, elles verraient les solutions proposées et les nouvelles idées pour organiser la sécurité des convois. Si on doit dépendre du PAM pour ravitailler nos populations c'est encore un abandon de notre souveraineté.

Car en le faisant nous-même, nous luttons pour la sauvegarde de notre bien, de notre territoire, de notre pays. Le président du MPSR II, le capitaine Ibrahim Traoré s'est présenté comme celui qui parle du côté des populations qui n'ont rien à manger, qui mangent des herbes (sic), il avait visage détendu et heureux à l'université Joseph Ki-Zerbo face aux étudiants qu'il a quitté il y'a une dizaine d'années, c'est vrai que tout est urgent, mais la sécurité est plus urgente.

En disant cela, on ne demande que ce que le MPSR I et II ont promis : se consacrer prioritairement à la lutte contre l'insécurité qui connaît des accès de fièvre dans tout le nord du pays de l'est à l'ouest. Selon des informations de dernière minute de l'AIB, les femmes auraient été retrouvées. Nous attendons les détails à venir, et maintenons la présente analyse.

Sana Guy
Lefaso.net

Categories: Afrique

Révocation de la trésorière de l'ambassade du Burkina à Ottawa : Le syndicat des agents du trésor dénonce un « abus de pouvoir »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:45

Trésorière auprès de l'Ambassade du Burkina Faso à Ottawa au Canada, l'inspecteur du trésor, Pulchérie Tapsoba/Lagwaré, a été révoquée, en conseil des ministres, mercredi 18 janvier 2023. En réponse à ce qu'il qualifie de « décision hasardeuse et d'abus de pouvoir », le syndicat autonome des agents du trésor du Burkina (SATB) a organisé une conférence de presse, ce vendredi 20 janvier 2023.

Le 13 juillet 2022, le conseil des ministres nommait Wendengoudi Tapsoba au poste de Trésorier de l'Ambassade du Burkina à Ottawa en remplacement de l'inspecteur du trésor, Pulchérie Tapsoba/Lagwaré. Cette dernière occupait ce poste depuis novembre 2019. Le ministère des affaires étrangères lui reproche des fautes de gestion comptable et financière à l'ambassade.

Selon le syndicat autonome des agents du trésor du Burkina, le remplacement de Pulchérie Tapsoba/Lagwaré est irrégulier et aurait dû se faire sur présentation d'une faute de gestion comptable et financière. « La bonne démarche pour établir la faute de gestion d'un comptable public consiste à envoyer une mission d'inspection pour examiner la gestion et produire un rapport pour situer les responsabilités. Malheureusement, la décision avait été prise sans aucune inspection de la gestion de la trésorière », regrette M. Belembaogo Boukaré, secrétaire général du SATB.

Belembaogo Boukaré, secrétaire général du SATB

De quoi a peur l'autorité ?

Il note que la mission de contrôle diligentée par le ministre Olivia Rouamba, à la suite de celle de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), fin 2022, n'a pas encore livré ses conclusions que le conseil des ministres procède à la révocation de Dame Tapsoba. « De quoi a peur cette autorité pour décider ainsi sans attendre les résultats des missions d'inspection dont elle a lui-même commandité l'une d'entre elle ? », s'interrogent les conférenciers.

« Le trésorier étant un comptable public »

La trésorière générale du SATB, Haoua Ouédraogo, qualifie également d'irrégulière la nomination du trésorier (Wendengoudi Tapsoba, ndlr). A l'en croire, le ministre des affaires étrangères, Olivia Rouamba, n'a pas consulté son collègue en charge des Finances, Abel Seglaro Somé, pour la nomination du nouveau trésorier, comme le veut l'usage. « La ministre des affaires étrangères a unilatéralement choisi et nommé son comptable au mépris des règles. Aussi, il convient de noter que les postes de trésorier en ambassade ont la particularité de relever à la fois dans l'organigramme du ministère en charge des affaires étrangères et du ministère en charge des finances, le trésorier étant un comptable public », précise le syndicat.

Haoua Ouédraogo, trésorière générale du SATB

L'affaire en justice

La révocation intervient alors que l'affaire est pendante en justice au Conseil d'Etat. Le juge administratif a rendu une première décision le 29 décembre 2022 en suspendant l'exécution du décret de nomination du nouveau trésorier. « Pourquoi outrepasser malgré tout cette décision pour s'adonner à ce qui s'apparente à un abus d'autorité, voire un acharnement à casser du comptable public ? Ces comportements sont d'autant plus regrettables qu'ils se passent sous un régime de transition censé venir redresser la mal gouvernance et stopper la politisation de l'administration », pense le secrétaire général du SATB.

Selon le SG du SATB, le Conseil d'Etat a suspendu le decret de nomination d'un nouveau trésorier

Médiation avortée

A la naissance de l'affaire, les conférenciers disent avoir écrit au président du Faso (Paul Henri Damiba, ndlr) en mettant plusieurs ministères sous ampliations. Le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, avait convié le syndicat à une rencontre. « Il a dit qu'il allait entreprendre une réunion plus élargie avec le Premier ministre, Albert Ouédraogo, et les ministres concernés. Cette rencontre a eu lieu. Le gouvernement à travers le Premier ministre dit que c'est le conseil des ministres qui a pris la décision et que c'est au conseil des ministres d'apprécier la régularité ou l'irrégularité de cette nomination », relate le secrétaire général du SATB en précisant que le syndicat « défend des principes et non un individu ».

Idrissa Tamboura, SG adjoint du SATB

Contre « l'acharnement »

« Le SATB n'est nullement opposé à une telle mesure (révocation, ndlr) à priori, mais exige que la faute soit clairement établie par ceux qui sont habilités à le faire avant toute sanction. Autrement, le SATB est contre cet acharnement constaté dans les comportements de la ministre des Affaires étrangères qui semble vouloir faire un passage en force pour couvrir sa protégée, la chargée d'affaires de l'ambassade à Ottawa qui peut aussi être concernée par les fautes de gestion », a laissé entendre Belembaogo Boukaré qui exige qu'aucune sanction ne soit considérée avant la publication des rapports d'inspection effectués.

HFB
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Burkina : « C'est maintenant qu'il faut développer la solidarité à la base, l'insécurité ne doit pas être un motif pour baisser les bras » (Salifou Soré, Change the Game academy)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:40

L'Association burkinabè de Fundraising (ABF), à travers son programme « Change the game academy Burkina Faso », a fait du développement endogène, son cheval de bataille. Outre le renforcement de capacités des associations et organisations non-gouvernementales dans le domaine de la mobilisation des soutiens et des ressources locales, le réseau accompagne les déplacés internes, notamment par la prise en charge de frais de scolarité et la mise en place d'infrastructures d'accueil des élèves déplacés. Pour dresser un bilan de son fonctionnement et annoncer les activités et actions de 2023, et à la veille des journées portes ouvertes du réseau au public (sur l'avenue Kadiogo, Petit Paris, Gandin, Rue 8.32), les responsables ont animé une conférence de presse ce vendredi 20 janvier 2023 à Ouagadougou.

La vision de développement endogène du réseau « Change the Game academy » a pour soubassement, l'élan de solidarité d'action, l'inclusion et la concertation. Change the Game academy (changer de façons de faire le développement, donner le pouvoir aux communautés à la base, ndlr) se veut une plateforme de connaissances, de formations pour la mobilisation de soutiens et ressources locales. « Le développement endogène requiert de la méthode », soulignent les responsables du réseau Change the Game academy Burkina Faso.

« Le programme Change the Game academy a été introduit au Burkina Faso par l'Association burkinabè de Fundraising (ABF) en 2017 avec son partenaire Wilde Ganzen des Pays-Bas ; il intervient dans le domaine de renforcement de capacités des organisations de la société civile à la mobilisation des ressources locales et de soutien pour le développement communautaire endogène », renseigne le président du réseau, Salifou Sodré. Il indique que depuis 2017, l'ABF a formé 60 associations à base communautaire au Burkina, dont 90% a mis en pratique avec succès son projet de développement.

Selon les responsables de l'organisation, en 2019, six associations formées par l'ABF, basées dans les zones touchées par le terrorisme, ont été confrontées à des demandes d'aide humanitaire par des déplacés internes. Les demandes, soumises à l'ABF, ont fait l'objet de réflexion avec ces six organisations. « C'est ainsi qu'une demande de financement a été montée et ABF a approché son partenaire Wilde Ganzen aux Pas-Bas pour soutenir les déplacés internes via ces six associations. Plus de 30 000 personnes ont bénéficié de ce soutien alimentaire et au moins 300 enfants ont pu reprendre le chemin de l'école dans leur village ou ville d'accueil. En 2020, suite à la crise sanitaire liée au coronavirus, douze associations se sont constituées en réseau et ont participé à la campagne ‘'s'attaquer au coronavirus au Burkina Faso'', des fonds été encore mobilisés et des équipes formées pour des séances de sensibilisation et de soutien en kits sanitaires et dons aux personnes vulnérables, en collaboration avec les autorités », dresse M. Sodré, louant la capacité de ces associations à être utiles à leur communauté. Mieux, poursuit-il, l'action de ces associations a inspiré d'autres organisations à base communautaire, formées par l'ABF (https://www.abfburkina.org/) dans des modules de Change the Game academy.

Le réseau s'ouvre au public, ce samedi 21 janvier 2023 à partir de 9h au siège de ABF (sis avenue Kadiogo, Petit Paris, Gandin, rue 8.32), derrière le Centre de presse Norbert Zongo.

Selon ses responsables, le réseau Change the Game academy a pour principal objectif de promouvoir le développement communautaire endogène. Pour cela, il compte optimiser la concertation, la solidarité et la coordination entre les acteurs du développement endogène, renforcer et consolider les capacités de ses membres afin de servir au développement endogène au Burkina. 2023 est non seulement une continuité des actions pour le réseau, mais également une dynamique avec de nouvelles activités en faveur du développement endogène.

« Dieu merci, aujourd'hui, les nouvelles autorités ont cette vision. Nous allons profiter les approcher, pour qu'ensemble, on réfléchisse pour voir comment travailler à changer les mentalités. En réalité, c'est un travail de changement de mentalité. Qu'est-ce qu'il faut faire pour inciter les donateurs potentiels et contribuer au développement », décline le directeur général de l'ABF, Abdoulaye Sawadogo.

Engagé donc pour le développement local, le réseau Change the Game academy appelle les Burkinabè à, dans le contexte particulier d'insécurité, renforcer les initiatives de résilience. « L'insécurité ne doit pas constituer un motif pour que les Burkinabè baissent les bras. C'est maintenant qu'il faut davantage développer une solidarité à la base. (…). Aujourd'hui, notre rôle, c'est de faire aussi la sensibilisation pour que les populations s'engagent à collaborer avec nos autorités, parce que l'une des difficultés, c'est que nos communautés de base et nos autorités ne parlent pas souvent le même langage », exhorte M. Sodré, soulignant que les formations vont se poursuivre, notamment en matières de mobilisation de ressources locales et de culture de la confiance en soi.

Salifou Sodré (milieu) avec à sa droite, Yendaogo Sylvain Kantangou et à sa gauche, Abdoulaye Sawadogo.

« L'un des éléments-phares, c'est la confiance en soi. (…). Les Burkinabè ne pourront se développer que par eux-mêmes. Dès lors, il faut qu'il y ait un changement de mentalités à la base. Attendre que quelqu'un vienne dire combien il va donner ou à quel moment il va vous donner à manger, ça ne peut pas faire le développement », scrute-t-il, encourageant les associations membres, les populations burkinabè en général, à travailler dans la cohésion sociale, l'inclusion, la solidarité et « à savoir que ce qui arrive à l'autre est aussi mon problème ».

« Pour nous, associations et ONG (organisations non-gouvernementales), la venue de l'ABF avec le programme Change the Game academy a été vraiment une opportunité pour nous, agents de développement. Le problème qui se posait (ou qui se pose toujours à presque tout le monde), c'est de savoir comment satisfaire le besoin de nos populations, comptant sur l'extérieur, alors que nous-mêmes, on peut s'organiser, voir ce qu'on veut faire, pour réellement contribuer au développement de ces communautés-là.

Changer la façon de faire, ne plus tendre la main, compter sur nous-mêmes pour aider ceux qui nous sont chers : nos frères, sœurs, nos parents. Change the Game academy est donc venu donner une occasion à nous, associations et ONG, pour dire qu'on était pratiquement sur un chemin qui ne peut pas nous amener réellement au développement. C'est cela vraiment qui nous a conduits à mener des actions avec ABF pour le renforcement de capacités dans le domaine de la mobilisation de soutien et de la mobilisation des ressources locales », témoigne le secrétaire général, de OCADES Koupèla, Yendaogo Sylvain Kantangou.

Pour mémoire, ABF a pour mission d'accompagner les organisations de la société civile dans leurs activités pour le développement communautaire, notamment au niveau de la mobilisation de soutiens et de ressources. Structure à vocation nationale, elle est ouverte à toute association/organisation non-gouvernementale.

Elle doit être parrainée par un des membres, mener ou soutenir une action de développement au Burkina, être active et officiellement reconnue, s'engager à partager ses expériences, s'engager à suivre les formations en mobilisation de soutiens et de ressources locales de Change the Game academy. L'adhésion implique en outre l'acceptation des textes fondateurs du réseau, l'engagement à envoyer régulièrement les rapports d'activités annuelles et à promouvoir le concept Change the Game academy.

Lire aussi Programme « Giving for change » de l'ABF : « On nous a appris qu'on peut se prendre en charge, sans demander de l'aide extérieure » (Mme Koudougou, leader d'association)

O.H.L
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Réinsertion socio-économique des personnes en situation de mendicité : « Même si nous n'arrivons pas à 100%, l'effort est conséquent de passer de 76 à 90% » Nandy Somé

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:35

Le 10 janvier 2023, le député Marie Angèle Tiendrébéogo adressait une correspondance au gouvernement pour connaître sa perception du phénomène de la mendicité ainsi que les mesures institutionnelles qu'il compte mettre en œuvre pour son éradication. Ces deux préoccupations ont fait l'objet d'échanges à l'Assemblée législative de transition dans la matinée de ce vendredi 20 janvier 2023, avec des éléments de réponse apportés par la ministre de la solidarité et de l'action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, représentée par le ministre en charge de la jeunesse, Boubacar Savadogo.

La mendicité, un phénomène dont les limites ne cessent de s'étendre largement, malgré les gros efforts déployés par les gouvernements et les institutions internationales pour l'éradiquer. Au Burkina Faso, le phénomène avait déjà atteint des proportions alarmantes quand, avec l'avènement de la crise sécuritaire vieille d'un peu plus de sept ans, il s'est grossièrement accru, notamment dans la capitale.
Selon la ministre de la solidarité et de l'action humanitaire, « la direction provinciale en charge du genre et de la famille du Kadiogo a dénombré 843 personnes déplacées internes (PDI) en situation de mendicité dont 316 femmes, 507 enfants et 20 hommes ».

Le président de l'ALT Dr Ousmane Bougouma, président de la séance parlementaire du 20 janvier 2023

Ces chiffres concernent uniquement les arrondissements de la ville de Ouagadougou, ce qui suppose sans doute que le phénomène est encore plus inquiétant, si l'on doit tenir compte des autres localités abritant les PDI.

De 2018 à 2021, le département de l'action humanitaire a mis en œuvre une opération de retrait des enfants et des femmes en situation de rue. « Cette initiative a permis de retirer 2 956 enfants et jeunes dont 426 sont bénéficiaires d'une prise en charge dans des centres spécialisés à Banfora, Kaya, Orodara et Fada N'Gourma. Des efforts ont déjà été faits. Cependant, avec l'accroissement de la crise sécuritaire et l'insuffisance des ressources pour le département malgré les efforts du gouvernement, on constate que le phénomène à tendance à s'accroître » a reconnu Nandy Somé.

Les députés de l'ALT présents à cette séance plénière du 20 janvier 2023 étaient au nombre de 66

Au vu de cette situation qui est loin d'honorer le pays, le gouvernement envisage redynamiser l'opération de retrait et de réinsertion socio-économique des femmes, enfants et jeunes déplacées internes et autres personnes vulnérables en situation de mendicité.

« Cette opération s'inscrit dans le cadre du PNDES 2021-2025 qui prévoit une augmentation de la proportion des enfants victimes de violence pris en charge, passant de 76% en 2020 à 90% en 2025. Même si nous n'arrivons pas à 100%, l'effort est conséquent de passer de 76 à 90% », foi de la ministre.

Le député Marie Angèle Tiendrébéogo

Selon elle, des rencontres de concertation réunissant les différents départements ministériels, les leaders communautaires, les délégations spéciales de la ville de Ouagadougou et des communes rurales de la province du Kadiogo, ont eu lieu les 22 décembre 2022 et le 17 janvier 2023 pour finaliser les documents allant dans ce sens. « Le 24 janvier, les concertations se poursuivront avec les populations hôtes et les responsables des déplacés internes et le 27 janvier, avec les partenaires techniques et financiers », a-t-elle indiqué. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Erwan Compaoré
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Perturbations dans la distribution du super 91 : Le ministre du commerce revient sur les causes profondes

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:30

Lors de la séance plénière du vendredi 20 janvier 2022 à l'Assemblée législative de transition, le ministre du commerce Serge Poda est revenu sur les « raisons profondes » des perturbations liées à la distribution du super 91 ainsi que les dispositions prises à court, moyen et long termes pour éviter à l'avenir, des désagréments semblables à ceux qu'ont subi les Burkinabè en fin décembre 2022.

La séance plénière de l'ALT qui s'est tenue dans la matinée du 20 janvier 2022 a réuni 66 députés pour un exercice de questions orales sans débats. L'une des préoccupations évoquées en ce jour était celle du député Djédon Alain Hien, qui a interrogé le ministre en charge du commerce sur les raisons profondes ayant entraîné des perturbations dans la distribution du super 91 ainsi que les mesures prises pour parer à ce dysfonctionnement à court, moyen et long termes.

« Deux raisons étaient à l'origine de cette crise d'approvisionnement qu'a connu le Burkina », a laissé entendre Serge Poda. La première est d'ordre conjoncturel et résulte de la combinaison de quatre difficultés. D'abord, le mouvement d'humeur des conducteurs en début décembre 2022. « Ce mouvement a eu pour conséquence la baisse des stocks de super 91 et de gasoil à l'interne, à cause du ralentissement des flux logistiques », a-t-il relevé.

le ministre du commerce Serge Poda

Ensuite, il a été observé une lenteur des banques nationales pour la couverture des transferts. De ses dires, elles seraient dues entre autres aux difficultés de confirmation des crédits auprès de certains correspondants bancaires. « Elles ont causé des retards d'escompte dans les paiements des factures fournisseurs et un retard dans le déblocage d'une ligne de financement qu'avait accordé la Banque islamique de développement à la SONABHY, d'un montant de plus de 130 milliards de francs CFA », précisera-t-il à ce propos.

En sus, on note le refus d'un fournisseur de relâcher des produits au profit de la SONABHY, arguant qu'il voulait entrer en possession de son paiement de façon effective. Pourtant, dans le contrat liant ce dernier à la SONABHY, il était stipulé qu'en cas de retard de paiement, le fournisseur pouvait se réserver le droit d'appliquer des pénalités de retard de paiement et non un arrêt de livraison, chose qu'il n'avait pas respecté. « Le fournisseur a fait savoir que les banques qui l'ont accompagné dans l'achat de cette cargaison de super 91 lui avaient catégoriquement interdit de céder les produits au profit du Burkina Faso » martèle-t-il. Le dernier élément conjoncturel tient en la maintenance des dépôts de canton TTF au Ghana. Il était question de faire une maintenance urgente, ce qui a créé une interruption des chargements, donc des retards supplémentaires.

La seconde raison elle, est d'ordre structurel. On note d'une part le cumul des impayés de la subvention de l'Etat en faveur de la SONABHY. Cela est du maintien des prix de l'essence à la pompe à un niveau plus bas que le coût réel de revient. « Au 30 novembre 2022, nous étions autour de 490 milliards de francs CFA représentant des manques à gagner dans la vente du carburant à la pompe, du gaz et dans la livraison à la SONABEL », dira-t-il à ce propos.

D'autre part, il y a la vulnérabilité du pays face aux chocs exogènes. Etant un pays enclavé et importateur des hydrocarbures, les crises sanitaire (covid 19) et russo-ukrainienne, les fluctuations des prix du baril de pétrole, etc., perturbent significativement les systèmes d'approvisionnement, entraînant des flambées des prix de revient avec pour conséquence des manques à gagner, vu que les prix à la pompe restent tels.

Ainsi, pour juguler la crise sur les moyens et longs termes, une batterie de mesures a été entreprise par le gouvernement. Peut-on noter entre autres, une révision des procédures des appels d'offre sur les hydrocarbures, ce qui permettra d'introduire une caution de performance pour garantir les livraisons à bonne date. Secundo, il est prévu un élargissement du nombre de fournisseurs. Cela évitera au maximum de retomber aussi bas que lors des récentes perturbations. On note par ailleurs la multiplication des achats d'urgence en dehors des appels d'offre, histoire d'assurer la continuité d'approvisionnement, l'acquisition de dépôts extérieurs pour sécuriser les stocks extérieurs et limiter la dépendance vis-à-vis de certains pays, etc.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Insécurité au Burkina : « A quel jeu joue l'Etat dans le Bam ? », s'interroge le Mouvement Bam Faangré

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 20/01/2023 - 23:25

Dans ce communiqué, le Mouvement Bam Faangré s'alarme sur la situation sécuritaire dans la province du Bam, marquée ces derniers jours par des attaques terroristes récurrentes et des déplacements massifs de populations.

C'est avec consternation que le Mouvement Bam Faangré a assisté ces derniers temps aux attaques massives et déconcertantes des secteurs périphériques de la ville Kongoussi, à l'attaque ressemblant à un défi à l'autorité de la ville de Sabcé, son marché, son commissariat et des villages situés sur les rives gauche et droite du Lac Bam avec déguerpissement des habitants, prises d'otages, meurtres accompagnés de saccages de biens et l'établissement de façon permanente de bases terroristes un peu partout. A ces attaques, l'on peut ajouter l'assaut terroriste sur le site de la mine d'or de Bissa gold vers Bouly.

Le comble fut l'attaque ce jeudi 19 janvier 2023 des positions VDP de Rakoetenga à Bam village avec plus de sept VDP lâchement assassinés au moyen de gaz de combat et des motos emportées.

Il est à noter que durant cette attaque, l'armée du Burkina Faso et les FDS ne sont point intervenu, ce qui est curieux tout de même.

A quel jeu joue l'Etat burkinabè dans le Bam ?

Telle est la question que nous nous posons car ce qui s'est passé ce jeudi 19 Janvier 2023 n'est point un acte isolé mais une répétition récurrente par les services de l'Etat depuis au moins 2019, services qui n'interviennent jamais quand la population désarmée a besoin d'eux.

Loin d'agir au hasard, ceux qui nous attaquent avancent avec une stratégie et une finalité de conquête territoriale.

Dans un audio prémonitoire, le curé de l'église Saint Paul, derrière le lac, avait lancé un appel au secours qui fut raillé de façon maladroite par un communicant sur les réseaux sociaux, pourtant il avait raison.

L'Etat du Burkina Faso porte l'entière responsabilité dans le meurtre de nos sept VDP car depuis au moins cinq ans, aucune opération d'envergure aéroterrestre n'a été lancée sur les rives droite et gauche du lac Bam qui sont devenues des sanctuaires terroristes.

Le mouvement Bam Faangré tient à rappeler à l'Etat qu'il ne doit point attendre d'être à 100% prêt avant de lancer la sécurisation des villages qui, en se vidant tous pour se retrouver à Kongoussi, seront sources de futurs problèmes et engrenages qui saperont pour longtemps la vie économique de la province et, partant, du pays.

Le Mouvement Bam Faangré tient à rappeler à l'Etat Burkinabè que le caractère stratégique de la mine de Bissa nécessite un traitement spécial afin que cette partie de la province jusqu'aux confins du Sanmatenga ne devienne une zone de non-droit.

Le Mouvement Bam Faangré invite tous les ressortissants du Bam aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur à contribuer en nature et en cash pour que les peines des uns et des autres soient atténuées.

Le mouvement Bam Faangré tient à rappeler à notre Etat que ces populations, en bénéficiant d'aucune sécurité ni protection sociale, méritent que tous les moyens soient engagés comme il a été fait à Solenzo, dans les Banwa, pour que les uns et les autres retrouvent leur village et leur dignité.

Les conséquences à long terme de ces genres de crises sont inqualifiables et indicibles. Enfin le Mouvement Bam Faangré invite l'Etat burkinabé à jeter un coup d'œil sur le cas particulier de la ville de Rollo et ses environs qui sont occupés et sont l'épicentre des conquêtes territoriales des villages jusqu'au abord de Kongoussi.

Faites vos dons de soutien au 65 70 50 08
Haut les cœurs,

Le comité de pilotage du MBF

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