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Afrique

Rutshuru : meurtre d’un activiste des droits de l’homme à Bukombo

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 10:10


L’activiste des droits de l’homme et défenseur de l’environnement de Bishusha, Obedi Karafulu a été tué, mercredi 19 juillet à Bukombo dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), par des hommes armés non identifiés.


Obedi Karafulu a été tué dans des circonstances non encore élucidées.

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Référendum constitutionnel en Centrafrique: le recours aux cartes d’électeurs de 2020-2021 en question

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 10:02
Des Centrafricains ayant perdu leurs cartes d’électeur émises pour 2020-2021 ou ne s’étant pas inscrits sur les listes durant cette période pourront-ils voter pour le référendum constitutionnel du 30 juillet 2023 ? Pour ce scrutin, l'Autorité nationale des élections ne va en effet pas produire de nouveaux fichiers électoraux mais a pris des mesures. 
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Beni : près de 20 décès enregistrés depuis janvier à la prison Kangbayi

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 09:59


Des sources pénitentiaires ont rapporté, mercredi 19 juillet, qu’une vingtaine de décès ont été enregistrés depuis janvier dernier, dont 5 en l’espace de 14 jours, à la prison urbaine Kangbayi de Beni (Nord-Kivu).


Certains détenus décèdent dans la prison et d’autres après leur transfèrement à l’hôpital général de Beni pour des soins, ont indiqué ces sources,

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Kinshasa : le nouvel Inspecteur général de la police met en garde les ennemis de la reforme de police

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 09:41


Le nouvel Inspecteur général de la police, le commissaire divisionnaire Patience Mushid Yav, a déclaré, lors de la sa prise de fonction, mercredi 19 juillet à Kinshasa, que « les ennemis de la réforme de la police seront bien suivis par le nouvel inspecteur général de la police ».

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Tunisie: «Des forces de sécurité maltraitent des migrants» subsahariens, accuse l’ONG Human Rights Watch

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 09:11
Human Rights Watch estime dans un rapport dévoilé ce 19 juillet 2023 que la Tunisie n’est « pas un lieu sûr pour les migrants et réfugiés africains noirs » et assure que « les forces de sécurité maltraitent des migrants ». L’ONG appelle par ailleurs « l’Union européenne [à] suspendre son soutien au contrôle des migrations » dans ce pays. 
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«La Russie se pose en rempart des valeurs traditionnelles en Afrique»

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 08:11
Lors du sommet Russie-Afrique qui doit se tenir les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, plusieurs tables rondes doivent évoquer le soutien aux enfants africains et la promotion des valeurs traditionnelles « sous pression du libéralisme agressif ». Une mission confiée à Maria Lvova-Belova, la commissaire russe à l’enfance, accusée de crimes de guerre par la Cour pénale internationale. Entretien avec l’historien d’origine russe Maxime Matoussevitch, spécialiste de l’Afrique et professeur à l’université Seton Hall du New Jersey.
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La Prospérité : « Hommages à Chérubin Okende. Cardinal Fridolin Ambongo : « Aucune nation ne peut se construire sur les assassinats et les meurtres !»

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 07:48


La messe dite en mémoire du député national, Chérubin Okende par le Cardinal Ambongo à la cathédrale Notre Dame du Congo, mercredi 19 juillet à Kinshasa, est repris dans les colonnes des journaux parus ce jeudi 20 juillet à Kinshasa.


 

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CEEAC : Félix Tshisekedi boucle sa mission de facilitation à N’djamena

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 06:54


Le président de la RDC, Félix Tshisekedi a achevé, mercredi 19 juillet, sa mission de facilitation du processus de transition politique, à N’djamena (Tchad).


Lors de cette mission débutée lundi 17 juillet, le chef de l’Etat congolais, désigné par ses pairs de la CEEAC, a échangé tour à tour avec des représentants des partis politiques, de la société civile, des confessions religieuses et des partenaires du Tchad.

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Chine: «La visite du président algérien arrive dans un moment où Alger cherche à redynamiser son économie»

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 06:46
Xi Jinping a plaidé mardi 18 juillet pour un renforcement du partenariat stratégique avec l’Algérie alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune est en visite en Chine jusqu’à vendredi, accompagné d’une dizaine de ministres et de dirigeants d’entreprises. Économie, candidature aux BRICS, diplomatie… Quels sont les enjeux de ce déplacement ? Brahim Oumansour, directeur de l’Observatoire du Maghreb à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) est l'invité de RFI. 
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Sénégal: rivalités et pugilat au sein de la majorité sur le choix du dauphin de Macky Sall

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 04:41
Le suspense perdure au parti APR sur le candidat qui représentera le pouvoir à l’élection présidentielle sénégalaise, prévue en février 2024. Le chef de l’État, Macky Sall, a annoncé le 3 juillet qu’il ne briguerait pas de troisième mandat. Son parti et sa coalition lui ont donné « carte blanche » pour désigner un successeur. Mais en interne, des rivalités se manifestent au grand jour.
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Les Nations unies promettent un appui au Tchad, confronté à une grave crise humanitaire

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 04:13
La secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohammed, a achevé mercredi 19 juillet une visite de deux jours au Tchad. Elle s'est notamment entretenue avec le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, et s'est rendue à la frontière à l’Est, théâtre d’une grave crise humanitaire avec l’arrivée massive de 260 000 réfugiés soudanais en trois mois. Amina Mohamed et le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, ont plaidé en faveur d’un soutien accru au Tchad face à la crise.
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RDC: toujours peu d'engouement pour les candidatures à la députation nationale

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 03:42
La fin de dépôt des candidatures pour les élections législatives du 20 décembre est prévue pour le 23 juillet en RDC. Une échéance qui a déjà été repoussée par la Commission électorale devant le peu de dossiers réceptionnés. Si deux formations politiques, le FCC proche de Joseph Kabila, et Ecidé, le parti de Martin Fayulu, ne participent pas à ce processus électoral, cela n’explique pas entièrement cette situation, alors que 500 sièges sont à pouvoir dans les 181 circonscriptions du pays.
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RDC : nomination de 5 nouveaux ambassadeurs

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 01:32


Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a nommé, mercredi 19 juillet, cinq nouveaux ambassadeurs. Son ordonnance a été lue à la télévision publique, RTNC.


Zénon Mukongo est promu ambassadeur de la RDC près des Nations-Unies à New York, Marius Cibangu (en Argentine), Charles-Christophe Muzungu (au Sénégal), Jocelyne Kabengele (en Guinée Equatoriale). Alors que Pacifique Lwabeya est nommé consul général de la RDC à Anvers (en Belgique). 


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RDC: des enquêteurs internationaux sollicités dans l'affaire de l'assassinat de l'opposant Chérubin Okende

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 01:06
Une semaine après l’assassinat du député d’opposition Chérubin Okende, la justice a communiqué, mercredi 19 juillet, les premiers éléments de l’enquête ouverte. Firmin Mvonde, le procureur général près la Cour de cassation, a annoncé, lors d’une conférence de presse, l’arrestation de plusieurs personnes en plus du garde du corps de Chérubin Okende et de son chauffeur. Les enquêtes sont cependant incomplètes en attendant des enquêteurs internationaux, notamment pour l’autopsie.
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Égypte: le président Sissi accorde la grâce au chercheur Patrick Zaki et à l'avocat Mohamed El-Baqer

RFI /Afrique - Thu, 20/07/2023 - 00:48
Un chercheur et un avocat défenseur des droits de l'homme ont bénéficié mercredi 19 juillet d'une grâce présidentielle après avoir été définitivement condamnés à plusieurs années de prison. Patrick Zaki, chercheur à l'université italienne de Bologne, et l'avocat Mohamed El-Baqer, avaient été condamnés à trois et quatre années de prison pour « publication de fausses informations », selon le tribunal d'urgence de la sécurité de l'État.
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Burkina/Enseignement supérieur : Le département de chirurgie et spécialités chirurgicales plaide pour la mise à jour du laboratoire d'anatomie et de dissection

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 20/07/2023 - 00:32

Les 6 et 7 juillet 2023, le département de chirurgie et spécialités chirurgicales de l'Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR/SDS) de l'université Joseph Ki-Zerbo organisait ses premières journées scientifiques sous le thème : « Quel modèle de formation en chirurgie dans nos pays à ressources limitées ». Dans cette interview qu'il nous a accordé, Pr Bertin Priva Ouédraogo, professeur titulaire d'ORL et de chirurgie cervico-faciale et chef du département chirurgie et spécialités chirurgicales fait le bilan de ces journées scientifiques et revient sur les difficultés rencontrées dans la formation des chirurgiens au Burkina Faso. Entre autres difficultés, le non fonctionnement du laboratoire d'anatomie et de dissection qui pourtant existe, obligeant les étudiants à être formés directement sur le champ opératoire en regardant leurs maîtres opérer ou alors à aller hors du pays pour apprendre à disséquer sur des cadavres. Pourtant des cadavres, ce n'est pas ce qui manque au Burkina, comme le souligne Pr Ouédraogo. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Quelles sont les différentes spécialités chirurgicales enseignées dans votre département ?

Pr Ouédraogo : le département de chirurgie et spécialités chirurgicales de l'UFR SDS de l'université Joseph Ki-Zerbo est un grand département qui regroupe plusieurs disciplines. Actuellement, nous avons douze spécialités chirurgicales qui sont enseignées, mais il y a encore des spécialités chirurgicales qui ne sont pas encore enseignées.

C'est pour vous dire que le champ est plus vaste que cela, mais l'UFR travaille à ce qu'on puisse combler ce gap. Vous devez savoir que la chirurgie se développe, qu'il y a des spécialités qui émergent et qui n'existaient pas il y a dix ans, 20 ans, 30 ans et que nous devons aussi pouvoir enseigner aux étudiants que nous formons. Ce qui fait que les besoins sont de plus en plus renouvelés. Mais à l'étape actuel, nous avons douze spécialités chirurgicales qui sont enseignées et qui composent le département.

En plus de ces douze, qui sont des spécialités de la médecine, vous avez la chirurgie dentaire qui fait partie du département de chirurgie et spécialités chirurgicales et la chirurgie dentaire en elle-même a au moins neuf spécialités qui sont enseignées au niveau de la section dentaire. Quand vous mettez tout ça ensemble, vous voyez que c'est un grand département avec beaucoup de spécialités qui se côtoient. Au niveau de l'UFR SDS, nous avons quatre filières de formation de base : la filière médecine, la filière chirurgie dentaire, la filière pharmacie et la filière technicien supérieur de santé. Et dans ces filières, il y a deux filières : la chirurgie dentaire et la médecine qui se retrouvent à cheval sur le département de chirurgie et spécialités chirurgicales.

Pouvez-vous nous citer les douze spécialités chirurgicales enseignées dans votre département ?

Oui, je peux les citer, même si ce ne sera pas tout. Il y a d'abord l'ORL parce que c'est ma spécialité. Ensuite vous avez l'ophtalmologie, la stomatologie et chirurgie maxillo-faciale, l'urologie, la traumatologie orthopédique, la cancérologie chirurgicale, la chirurgie générale, la chirurgie pédiatrique, l'anesthésie-réanimation, la chirurgie vasculaire et j'en oublie.

Vous avez organisé les 6 et 7 juillet 2023, les premières journées scientifiques du département de chirurgie et spécialités chirurgicales. Pourquoi cette initiative ?

L'organisation de ces premières journées a été le vœu de tous les acteurs du département. A la cérémonie d'ouverture, vous avez dû constater que tous ceux qui sont passés ont exprimé qu'il s'agit d'une volonté de tous les acteurs depuis plusieurs années qui voulaient que toutes ces spécialités chirurgicales puissent trouver un cadre commun pour parler de sciences, de santé. Il fallait fédérer les énergies pour trouver un créneau et c'est pour cela que nous avons organisé ces journées.

Il fallait vraiment une volonté réelle, non seulement des acteurs, mais aussi de l'UFR/SDS et du comité d'organisation pour faire en sorte que ces journées scientifiques se tiennent. Je profite de cette occasion pour saluer les coordonnateurs de DES (Diplôme d'études spécialisées) et toutes les disciplines qui sont enseignées au niveau du département de chirurgie et qui ont accepté d'accompagner l'organisation de ces journées.

Quel bilan faites-vous de ces journées ?

Sur tous les points, nous avons des raisons d'être satisfaits. Du point de vue de la participation, malgré le contexte que nous connaissons sur le plan national et même sur le plan universitaire, le mois de juillet coïncide avec la période de pré-vacances, il y a une activité hyper intense au niveau des enseignants. Malgré cela, nous avons enregistré plus de 200 participants à ces journées. Il faut saluer cette mobilisation qui est au-delà des attentes. Ensuite, nous avons sur le plan du bilan scientifique, pu produire environ 90 communications orales, 30 communications affichées sous forme de e-posters et réalisé sept conférences pendant ces deux jours.

C'est énorme ! Et pour aller au-delà, quand on voit les thèmes abordés, notamment le thème principal : quel modèle de formation en chirurgie dans nos pays à ressources limitées et les quatre sous-thèmes : la prévention des infections en chirurgie, la prise en charge de la douleur en chirurgie, les urgences traumatiques et les innovations en chirurgie ; vous voyez que sur le plan qualitatif, nous avions vraiment de la matière.

Justement parlant du thème principal, à l'issue de ces journées, quelles sont les recommandations que vous avez formulées pour une meilleure formation des chirurgiens dans un pays comme le nôtre ?

A l'issue des échanges sur la question, nous faisons le constat qu'il y a des difficultés dans les pays à ressources limitées et que nous devons changer de paradigmes. La chirurgie a cela de spécifique que, pour apprendre la chirurgie, il faut toucher des mains la matière. Il faut apprendre à inciser, il faut apprendre à disséquer. Ce sont des gestes manuels qu'il faut apprendre et ça met du temps. On était en droit de se poser la question : comment on va faire pour former des chirurgiens compétents dans un pays où on a des ressources limitées ?

On dit cela parce qu'ailleurs dans les autres pays, ils ont des laboratoires de compétences et des laboratoires de simulation où vous pouvez arriver et on vous donne une tête artificielle. Vous avez des équipements et vous pouvez apprendre à opérer sur ces matériaux-là avant d'aller sur l'humain. C'est excessivement cher. Nous voulons aller vers cela. Nous aurions voulu que toutes nos universités aient ces laboratoires, mais c'est très difficile.

Est-ce qu'on va continuer dans cette situation de former des médecins et ne pas pouvoir avoir accès à ces outils de formation ? Et si on reste dans cette situation, quel genre de chirurgien on va continuer à former ?
Pour contourner cela, dans nos pays, les chirurgiens sont formés directement par proximité avec les maîtres et les enseignants, c'est directement sur le champ opératoire qu'on apprend. C'est la réalité, on est tous passé par là, on a tous appris de cette façon.

Ce qui est dommage, c'est que le nombre augmente. Au moment où nous on se formait, le problème ne se posait pas, nous étions deux ou trois apprenants avec un seul maître et des patients suffisamment nombreux. Mais aujourd'hui, les réalités sont différentes, on n'a plus suffisamment de patients et quand on voit le nombre d'apprenants, on n'a plus de la matière suffisante pour qu'ils puissent apprendre comme il se doit auprès des maîtres qui opèrent. Donc il faut qu'on trouve une solution.

La solution qu'on envisage entre autres, ça va peut-être choquer certaines personnes, mais il faut qu'on recoure aux cadavres. C'est la matière qui est théoriquement la plus accessible dans notre contexte. Beaucoup d'universités qui sont en avance sur la chirurgie où nos gens vont se former dissèquent sur les cadavres. C'est sur cette matière qu'on doit apprendre à opérer. Le cadavre ne se plaint plus, il ne réagit pas, il est moins cher et il est « disponible ».

Il y a des pesanteurs, des aspects sociologiques qui entourent cette question, ce qui fait que c'est un tabou, on ne veut pas y aller. Mais aujourd'hui, nos chirurgiens dépensent des millions pour aller à Abidjan, pour aller à Dakar pour apprendre à opérer sur des cadavres, pour faire de la dissection. Jusqu'à récemment, j'ai des collaborateurs qui ont dû faire le déplacement à Abidjan pour aller apprendre à opérer, à disséquer dans le nez, apprendre à opérer l'oreille sur des cadavres.

Mais soyons raisonnables, ce ne sont pas les cadavres qui manquent au Burkina. On les enterre pour les termites ou pour autre chose. Est-ce que ça ne pourrait pas servir à la science ? Il y a surement des lois qui encadrent cela, mais il faut qu'on ait le courage de franchir le pas, qu'on s'approprie la question et qu'on puisse résolument lever les goulots d'étranglement qui empêchent que la dissection de cadavres au Burkina soit une réalité.

On a construit des laboratoires à l'université pour cela, mais on n'a jamais eu de cadavres pour disséquer. Pourquoi ? Je ne veux pas trop rentrer dans les détails, mais c'est pour dire que c'est faisable, pour peu qu'il y ait de la volonté pour accompagner l'action, on doit pouvoir améliorer conséquemment la formation de toutes les disciplines chirurgicales.

Toutes les disciplines que nous enseignons ont besoin de faire de la dissection de cadavres pour pouvoir évoluer dans l'apprentissage. C'est une matière qui devrait pouvoir être accessible en attendant des milliards pour avoir des laboratoires de compétences comme ça se fait ailleurs, pour avoir des équipements de simulation pour opérer.

C'est un cri de cœur et c'est un plaidoyer que nous lançons pour qu'on revienne sur la question et que les autorités compétentes nous accompagnent pour qu'on puisse mettre à jour notre laboratoire d'anatomie et de dissection qui va faire le bonheur de la formation en chirurgie. L'année passée j'ai fait un déplacement à Abidjan, je suis allé à l'université de Cocody pour voir comment fonctionnait leur laboratoire de dissection, j'étais émerveillé.

Ça a couté de l'investissement, mais c'est parce qu'il y a eu un accompagnement sur d'autres aspects, sur le plan sociologique, sur le plan des textes, sur le plan organisationnel. Ce qui a permis qu'aujourd'hui Abidjan est une des références en matière de dissection. Beaucoup de nos spécialistes sont obligés d'y aller. Quand on calcule le coût du déplacement, le coût du séjour, le coût de la formation pour pouvoir faire une semaine de dissection, en faisant ça au Burkina Faso, je crois qu'on gagnerait. La plupart des pays qui nous entourent sont en avance sur nous et je crois qu'il ne faut pas qu'on dorme sur cette question.

Après ces journées scientifiques, nous allons contacter qui de droit pour qu'on revienne sur cette question pour voir qu'est-ce qui a empêché jusqu'à présent qu'on mette en place ces laboratoires d'anatomie pour permettre à nos jeunes médecins et jeunes chirurgiens que nous formons de pouvoir apprendre à opérer en disséquant.
Sur les sous-thèmes abordés, par exemple les innovations en chirurgie, nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvons pas être en marge des innovations. Nous devons être au courant de ce qui est fait dans le monde, parce que le monde est devenu un village planétaire.

Nous avons l'obligation de savoir ce qui est fait sur le plan de la technologie et ça va très vite. Mais nous sommes obligés d'avoir les pieds sur terre parce que les réalités du Burkina sont ce qu'elles sont. Nous ne pouvons pas aujourd'hui rêver d'opérer avec des robots comme ça se fait dans la plupart des pays en Europe, mais nous devons travailler avec les décideurs et avec tous les acteurs concernés à améliorer notre plateau technique pour qu'il réponde à un minimum.

Nous envoyons des gens se faire former dans des pays et quand ils reviennent au Burkina, ils sont fortement désillusionnés parce qu'ils ont appris à opérer avec des instruments, des appareils, des outils, mais ici, ils ne les ont pas, donc beaucoup sont déçus. Une des recommandations que nous avons faite à l'endroit des chirurgiens nouvellement formés et qui vont dans ces pays développés, c'est de leur dire qu'il faut qu'ils apprennent à innover ici avec la matière que nous avons, qu'ils apprennent à contextualiser les choses et à développer leur génie pour qu'on avance nous aussi pas forcément au même rythme que de l'autre côté, mais qu'on puisse avancer avec pour objectif principal de donner les meilleurs soins à nos patients dans le contexte dans lequel nous sommes.

Ce sont là quelques recommandations. Les débats étaient riches, chacun est reparti avec quelque chose et c'est ça qui est le plus important.

Quels sont les perspectives pour les années à venir dans votre département ?

Il y a une chose qui est certaine, avec la réussite de ces journées, tous les acteurs sont unanimes qu'il faut qu'on arrive à formaliser ce cadre qui regroupe toutes les spécialités. Nous allons nous atteler à faire le bilan de ces journées et présenter à l'ensemble des acteurs du département. C'est à l'issue de ce bilan que nous allons nous projeter sur l'avenir. Une chose est certaine, nous savons que ce ne sera pas les seules journées. Il faut que nous nous regroupions pour parler ce qui est commun à nous tous et sur ce plan, on est optimiste.

Un dernier mot ?

Je suis satisfait de l'organisation de ces journées scientifiques. Je remercie tous les acteurs qui ont permis que ces journées se tiennent en commençant par le président de l'université Joseph Ki-Zerbo, la direction de notre UFR et tous les acteurs, les enseignants du département de chirurgie.

Interview réalisée par Justine Bonkoungou
Photo et vidéo : Auguste Paré

Lefaso.net

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Burkina Faso/Marché à bétail de Lanoag-Yiri : Cet abattoir clandestin qui continue de "pourrir" la vie des riverains

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 20/07/2023 - 00:30

Le président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouagadougou a effectué une visite le vendredi 26 mai 2023 sur le site du marché à bétail de Lanoag-Yiri, situé à la sortie sud de Ouagadougou. Le PDS et sa suite, accompagnés de la presse, ont pu visiter des sites de vente de bovins, d'ovins et de caprins, etc. Lors de cette visite, la délégation y a découvert un abattoir clandestin et avait rassuré que des dispositions seront prises, de concert avec les premiers responsables du marché, pour mettre fin à cette pratique. Environ deux mois après, nous sommes repartis sur les lieux et rien n'est toujours fait ou envisagé. Une situation peu reluisante qui continue d'importuner la vie des riverains qui demandent la délocalisation de cet abattoir à ciel ouvert, sans aucun contrôle de vétérinaires.

Le 15 avril 2023, les commerçants de bétail du site de Ouaga Inter ont été déguerpis de force et réinstallés sur le site de Lanoag-Yiri. Sur ce nouveau site, en plus du commerce du bétail, un abattoir clandestin s'est installé dans l'arrière-cour du marché et des animaux sont abattus à ciel ouvert, sur place et sans aucun agent spécialisé pour le contrôle de la qualité de la viande, accusent des riverains.

Souvent même, selon les explications de quelques-uns d'entre eux, des animaux morts y sont dépecés et d'autres en agonie y sont achevés. Pire, les populations voisines se disent laissées à elles-mêmes, obligées de supporter ces odeurs nauséabondes jour et nuit. Malgré la visite des autorités communales sur les lieux, aucune mesure n'est prise pour non seulement soulager les populations riveraines mais aussi éviter que la viande de mauvaise qualité ne soit distribuée aux Ouagalais.

Voici ce qui se passe sur le site de cet abattoir à ciel ouvert (image prise lors de la visite du PDS de la commune de Ouagadougou le 25 mai 2023)

Au milieu de la viande accrochée sur place, de boyaux et de peaux d'animaux en putréfaction, d'excréments d'animaux, vendeurs et clients se côtoient dans une odeur pestilentielle et dans un bourdonnement infini d'essaims de mouches. C'est le constat qui se dégage à première vue de cet abattoir de fortune installé juste à l'arrière-cour et non loin des maisons d'habitation.

Pour Abdoulaye Déné, sexagénaire et riverain de cet abattoir de fortune, la situation devient insupportable aussi bien pour les enfants que pour les vieux. « Vraiment, les odeurs que dégage cet abattoir sont insupportables pour nous les riverains. Ce sont des odeurs de pourri. Rien que la nuit dernière, nous étions obligés de nous enfermer dans la maison, de tout boucler à cause des odeurs. Nous ne pouvons même pas rester dehors. Ces odeurs entraînent des ballonnements et des maladies. Le gros problème, ce sont les mouches. Tu ne peux pas manger sans que les grosses mouches de cet abattoir ne s'invitent dans ton plat. Tu prends une mangue et dès que tu la coupes, tu vas voir ces grosses mouches rappliquer. Avant l'installation de cet abattoir, nous ne connaissions pas ces désagréments », fulmine-t-il.

Abdoulaye Déné, riverain demande la délocalisation pure et simple de cet abattoir de fortune

« C'est une véritable préoccupation pour nous les riverains. Nous ne pouvons pas déplacer nos cours sinon cela devient vraiment insupportable. Je suis même allé là-bas. Les animaux sont tués sur place, les boyaux et les excréments jetés sur place et de surcroit sans aucun contrôle sanitaire. Cela crée des maladies sûrement et c'est nous les riverains qui sommes les premières victimes », explique-t-il.

Abdoulaye Déné invite donc les autorités compétentes à se pencher véritablement sur cette situation et de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties, bouchers et riverains. « Nous ne sommes pas contre ces gens (bouchers), eux aussi ils cherchent leur gagne-pain mais nous n'avons plus un autre endroit pour y aller. Nous demandons donc aux autorités de trouver au plus vite une solution à ce problème. Elles peuvent leur trouver un autre endroit, loin des habitations afin qu'ils puissent exercer leur métier dans les normes », a-t-il souhaité.

Paul Congo, représentant les premiers responsables du marché à bétail de Lanoag-Yiri, reconnaît la situation difficile que vivent les riverains mais la compare à celles des abattoirs frigorifiques. « Concernant les odeurs dégagées par les activités de cet abattoir et les plaintes des riverains, c'est une réalité. Même entre nous ici, si quelqu'un tue un animal et jette les excréments sur place, il y a une odeur nauséabonde qui se dégage. Si tu es dedans, ça ne te dérange pas mais ceux qui n'y travaillent pas, ça les indispose, ils souffrent. Mais même l'abattoir frigorifique de Kossodo, si tu passes à côté, il y a toujours ces odeurs. Donc les odeurs sont les mêmes que celles de Kossodo. Mais si nous avons de l'accompagnement, nous allons travailler à arranger les choses pour le bien de tous, vendeurs, bouchers et riverains », explique-t-il.

Paul Congo, l'un des responsables du marché demande de son côté la construction d'un abattoir sur place

Pour lui, des mesures sont d'ores et déjà prises pour assainir un tant soit peu les lieux. « En ce qui concerne le marché, nous les responsables avons décidé d'ériger un mur pour éviter le désordre. Nous avons aussi décidé de nettoyer afin de rendre l'endroit plus propre et fréquentable et ne pas déranger le voisinage », nous confie-t-il. Un mur est en train d'être érigé pour, selon ses explications, limiter les installations désordonnées.

Paul Congo a profité de ces instants d'échanges pour égrener quelques préoccupations à l'endroit des premiers responsables de la commune de Ouagadougou. « Comme doléances, nous demandons encore aux autorités de revoir le cas du marché. Le marché de Lanoag-Yiri est un grand marché qui refuse toujours du monde, plus que tous les autres marchés à bétail de la ville. Chaque jour, plus de 500 têtes de bétail, de petits ruminants et au moins 100 têtes de gros ruminants sortent de ce marché. Malheureusement, le marché est très loin de l'abattoir frigorifique de Kossodo et de celui de Koubri. Quelqu'un peut venir acheter quelques têtes d'animaux pour se débrouiller et prendre soin de sa famille. Il est donc obligé de se déplacer jusqu'à Kossodo ou Koubri pour les contrôles de qualité. Cela rend leur tâche difficile », lance-t-il.

« Nous demandons donc aux autorités si possible, de construire un vrai abattoir aussi petit soit-il mais répondant aux normes exigées sur le site du marché de Lanoag-Yiri, cela va beaucoup nous soulager. Même avant l'abattoir, si nous pouvons avoir un vétérinaire sur place qui pourrait contrôler la santé des animaux et la qualité de la viande qui sortent de ce marché, ce serait déjà bien. Nous savons que l'abattoir ne peut pas être construit dans un court délai mais si nous avons un vétérinaire sur place, ça va résoudre pas mal de nos problèmes », a-t-il ajouté.

Vue partielle de l'affluence au marché de bétail de Lanoag-Yiri

Tout comme il l'avait fait lors de la visite du PDS, Paul Congo assure une fois de plus que de façon générale, au marché de Lanoag-Yiri, il n'y pas de problèmes. « Les gens s'entendent très bien et ça se passe plutôt bien au niveau des recettes. Il n'y a pas de grandes difficultés. Il y a de l'eau potable, de l'électricité, des toilettes. La seule préoccupation, c'est l'insécurité qui fait qu'on n'arrive pas à écouler le bétail comme avant, notamment vers Dori, Djibo, le Niger, etc. Nous demandons qu'il y ait la cohésion sociale et que la paix revienne au Burkina Faso », assure-t-il.

Pour M. Congo, depuis la visite du PDS, ce sont les responsables du marché qui ont constitué une délégation pour adresser une demande à propos de l'abattoir mais il n'y a pas encore de suite, précisant que les démarches sont toujours en cours.
Toutes nos tentatives pour prendre langue avec les services de la commune de Ouagadougou sont restées infructueuses jusqu'au moment où nous tracions ces lignes.

Aux dernières nouvelles, la police municipale a fait une descente inopinée sur les lieux ce mercredi 19 juillet 2023. « Cette action entre dans le cadre de lutte pour sauvegarder l'hygiène publique, la salubrité et prévenir les citoyens des produits impropres à la consommation publique », explique-t-elle sur sa page Facebook. « Au cours de cette opération, une trentaine de tête d'animaux composées de petits et de gros ruminants ont été saisis et remis au parc animalier Bangr-weogo pour alimenter les animaux qui s'y trouvent », selon la police municipale.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Meurtre de Chérubin Okende : un acte prémédité, soutient le Cardinal Ambongo

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 20/07/2023 - 00:26


L’archevêque métropolitain de Kinshasa, cardinal Fridolin ambongo a soutenu, mercredi 19 juillet, que le meurtre du député Chérubin Okende « est un acte prémédité ».


Le prélat catholique l’a dit lors de la messe d’action de grâce dite en mémoire du ministre honoraire des Transports, en la cathédrale Notre Dame du Congo, à Kinshasa.

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Burkina/Hivernage : Une période d'anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 20/07/2023 - 00:25

Au Burkina Faso, de juillet à septembre, le pays connaît de grosses pluies. Pendant cette période, nombreux sont les Burkinabè qui, lorsqu'ils aperçoivent des nuages se former, sont dans l'anxiété, craignant que les eaux de pluies n'inondent leurs maisons ou ne les fasse tomber.

A Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2023, une grande pluie s'est abattue sur la ville. Dans le quartier non loti de Goundrin, certaines personnes n'ont pas pu fermer l'œil à cause de la pluie.

Il est 7h passé. Charles Ouédraogo, assis dans sa maison, écoute les informations à la radio. Ce père de famille n'a pas passé une nuit agréable à cause de la pluie. Sa maison a été inondée. « Hier, quand il pleuvait on dormait déjà. On n'a pas eu le temps de ramasser nos affaires. Certains de nos habits sont mouillés. Même le riz que j'avais acheté pour le mois est totalement mouillé. Nous sommes restés debout jusqu'à 4h moins avant que les enfants ne se couchent. Moi je n'ai presque pas dormi. Regardez, ma maison est à un pas du ravin. Et cela fait vraiment peur quand il pleut, surtout quand on a des enfants », a indiqué ce père de quatre enfants.

Il habite le quartier Goundrin depuis 1998. Selon ses dires, il y a 10 à 15 ans en arrière, il n'y avait pas d'inondations dans leur quartier. Le ravin qui est juste derrière sa maison n'existait pas. C'était une route. Mais à cause de l'érosion, la route a fini par devenir un grand ravin. Chez lui, quand il pleut, les effets sont déposés sur une table. Après la pluie, les enfants raclent l'eau, balaient la maison et redéposent les effets par terre.

Selon lui, s'il vit toujours dans cet endroit, c'est parce qu'il n'a pas les moyens de s'acheter une parcelle ailleurs. Et aussi, en tant que tâcheron il n'a pas les moyens pour louer une maison dans un quartier loti. Monsieur Ouédraogo assure qu'il a été inscrit sur une liste de la mairie pour bénéficier d'une parcelle. Malheureusement, il n'a pas eu de réponse favorable.

Il demande aux autorités de se pencher sur leur cas. Car ils sont dans une zone à risques. A tout moment il peut y avoir un éboulement, vu l'état du ravin.

Déplacée interne venue de la région de l'Est, Assétou Sana lave ses affaires mouillées à cause de l'inondation de la nuit. Sa famille et elle habitent le quartier Goundrin depuis deux ans maintenant. A chaque pluie, ses enfants et elle doivent rester debout jusqu'à la fin de la pluie avant de pouvoir s'asseoir où se coucher.

« Quand il pleut, l'eau remplit la cour et entre dans les maisons. Mes enfants et moi sommes obligés de nous arrêter jusqu'à ce que la pluie cesse. Aussi, notre maison est au bord de ce grand ravin donc quand il pleut, nous avons peur qu'il y ait un éboulement. Lorsque nous sommes arrivés à Ouagadougou, cette maison était la seule qu'on pouvait prendre au regard de nos moyens. Nous sommes conscients qu'à tout moment, il peut y avoir un éboulement mais nous n'avons pas le choix », a expliqué madame Sana.

Assetou Sana, riveraine du quartier Goundrin

Boukaré Guigma, avec un air triste, dit qu'il s'est réveillé à 2h du matin dans l'eau. « J'étais fatigué hier. Je n'ai pas su à quel moment la pluie a commencé. C'est quand j'ai senti mon matelas mouillé que je me suis réveillé. J'ai constaté que l'eau était dans la maison. Après cela, je n'ai plus fermé l'œil jusqu'à cette heure », raconte-t-il. D'après ses dires, quand il voit les nuages son cœur commence à battre fort, parce qu'il ne sait pas ce qui peut arriver s'il pleut trop.

Notre interlocuteur souhaite que les autorités trouvent des solutions aux prix exorbitants des parcelles et des loyers pour que chaque Burkinabè puisse avoir un logement digne.

Pour lui, c'est la cherté du loyer et des parcelles qui poussent certaines personnes à aller habiter dans les zones non loties et à risques.

Rama Diallo
Lefaso.net

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Dégâts agricoles à Tanghin : Des cultures maraîchères submergées par les eaux de pluie autour des barrages

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 20/07/2023 - 00:20

Plusieurs productions maraîchères ont été inondées par les eaux de pluies ce mercredi 19 juillet 2023 à Ouagadougou, dans le quartier de Tanghin. Une forte pluie en effet, s'est abattue sur la capitale burkinabè dans la nuit du mardi 18 juillet jusqu'au matin. Cette situation plonge Alimata Zoungrana dans le désarroi. Elle, qui tire sa principale source de subsistance de la culture maraîchère. Pour faire le constat des dégâts causés dans les champs de ces maraîchers, Lefaso.net s'est rendu sur les lieux.

À Ouagadougou, le quartier de Tanghin, précisément la zone située au cœur des barrages érigés, est propice pour la culture maraîchère. À quelques encablures de l'échangeur du Nord, du tronçon menant à l'hôpital Schiphra jusqu'aux environs de l'hôtel Silmandé, des riverains y ont fait de cette activité, leur principale source de revenus.

Cependant, les intenses averses tombées entre la nuit du mardi 18 au mercredi 19 juillet 2023, auront décidé autrement du sort de ces braves maraichers.
Alors qu'une dame revenait de son champ pour se rendre chez elle, nous l'interpelons. La pluie a-t-elle endommagé votre culture ? Oui ! Nous répond-elle. Situé à proximité de manguiers servant couramment aux citadins de lieux de loisirs, la bonne dame, la cinquantaine environ, accepte de nous y conduire.

Alimata Zoungrana nous montre les dommages causés par la pluie

Une fois sur les lieux, la femme nous présente l'étendue de son espace submergé par l'eau. Laitue, oseille, persil, sont les principaux produits maraîchers engloutis. Même si elle semble avoir le moral haut, Alimata Zoungrana vient d'assister à l'anéantissement de plusieurs journées de dur labeur en seulement quelques heures.
« Toutes mes productions que vous voyez ont été détruites par les eaux. Elles ne servent maintenant plus à rien ! », nous confie-t-elle offusquée. Il lui faut attendre carrément la fin de l'hivernage pour pourvoir reprendre son activité, précise-t-elle.
L'inconfortable situation dans laquelle se trouve Alimata Zoungrana est tout aussi semblable à celle d'Alassane Ouédraogo. À la différence que lui, a eu la grâce d'avoir une partie de son champ épargné par l'impact des eaux. « Tout est pratiquement gâté ! », déplore-t-il.

Subdivisé en plusieurs portions, Alassane Ouédraogo souligne qu'une portion peut être vendue entre 2 500 et 3 000 francs CFA. Il lui arrive d'en vendre une centaine, confie-t-il (est-ce sur le même sujet ?)

Pour rappel, la culture maraîchère est essentielle pour la sécurité alimentaire de la région, fournissant des légumes frais aux marchés locaux et permettant aux agriculteurs de subvenir aux besoins de leur famille. Les pertes massives causées par les inondations pourraient mettre en péril la stabilité alimentaire du quartier et des zones environnantes. Et créer de ce fait, une possible détérioration des conditions de vie des populations vulnérables.

Selon une étude menée sur les milieux et territoires par l'enseignant chercheur Assonsi Soma, de l'université Joseph Ki-Zerbo, le maraîchage assure 80% des besoins en légumes et fruits ainsi que la création de milliers d'emplois pour les citadins à Ouagadougou. On y dénombre une centaine de sites maraîchers dont le plus atypique est celui de la zone industrielle de Kossodo où l'utilisation des eaux usées sans traitement, associée aux pesticides dangereux, est courante pour le maraîchage.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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