Dix-neuf zones de santé sur les vingt-trois que compte la province de la Tshopo sont touchées par l’épidémie de monkeypox.
Cette épidémie a été déclarée mercredi 14 août, comme une urgence de santé publique de portée internationale par le Directeur général de l’OMS.
Le Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC) dénonce « la propension du ministre de la Justice dans ses sorties médiatiques à vouloir rendre les magistrats seuls acteurs de la justice responsables de la mauvaise administration de la justice, éludant ainsi les questions de fond à la base du dysfonctionnement de ce secteur ».
Les chrétiens catholiques ont célébré l'Assomption, l'élévation de la Vierge Marie au ciel, ce jeudi 15 août 2024. À cet effet, des centaines de milliers de fidèles ont pris d'assaut le sanctuaire Notre-Dame de Yagma pour un pèlerinage. Le célébrant principal de cette messe mariale, le cardinal Phillippe Ouédraogo, les a invités à redoubler de prières pour la paix dans les familles, dans le pays et dans le reste du monde.
Six mois après le pèlerinage diocésain, les pèlerins ont à nouveau envahi le sanctuaire Notre-Dame de Yagma pour commémorer cette fois-ci la glorification de la Vierge Marie. Dès l'aube, les fidèles, à pied, à vélo, à moto ou encore en voiture, ont afflué vers ce site religieux, situé à la périphérie nord de la capitale burkinabè. Sous la vigilance des forces de sécurité, les pèlerins, en file indienne, sont minutieusement fouillés avant d'accéder au site de prières.
À l'intérieur, sur les bancs à l'ombre des arbres, s'étendent à perte de vue des pèlerins majoritairement habillés en uniforme de l'Assomption. Avant le début de la célébration eucharistique à 9h, les pèlerins ont effectué la récitation du chapelet et des laudes. Quelques minutes après, le président de la célébration, le cardinal Philippe Ouédraogo, est arrivé en grande pompe dans ses habits de prélat, avec mitre et crosse d'évêque. Il est chaleureusement accueilli par des fidèles chrétiens, à travers des chants et des louanges.
La procession.Après la lecture liturgique, le cardinal Philippe Ouédraogo, dans son homélie, a appelé le peuple à promouvoir les valeurs de paix. Pour ce religieux à la retraite depuis 2023, les origines de ce culte religieux remontent au 4e siècle et était appelé Dormition. L'Assomption, explique-t-il, vient du mot latin "assumere" qui signifie « prendre avec soi, enlever ».
« La vérité dogmatique est que la Vierge Marie, dès sa conception, avait été comblée de grâces par le Père. L'Église retient que sa glorification est le fruit de sa fidélité sans cesse et de sa communion pleine de sacrifices », a-t-il laissé entendre, ajoutant que la Vierge Marie est la première à ouvrir la voie de la résurrection par sa foi humble. Cette fête, exhorte-t-il, nous invite à prendre la Vierge Marie comme un modèle. « Modèle pour apprendre à toujours aimer Jésus et un modèle pour nous aimer les uns les autres », a-t-il plaidé, avant de saluer la pertinence du thème : « Marie, reine de la paix, servante du Seigneur. »
Le cardinal Philipe Ouédraogo a invité les fidèles catholiques à promouvoir la paix.Dans son homélie d'une dizaine de minutes, le cardinal a insisté sur les valeurs cardinales de la paix. Pour lui, la paix est un don de Dieu et le fruit de l'effort des hommes. Pour en jouir, insiste-t-il, les fidèles doivent prier incessamment et s'engager sur la voix de la justice. « Nous devons redoubler de prières pour la paix dans nos familles, dans notre pays et dans le monde. Jésus donne la paix par sa victoire sur la mort et l'espérance de sa présence. Nous devons tous nous engager individuellement et communautairement pour la paix en action et en parole au sein de nos familles, des groupes sociaux, des paroisses, de la patrie, par des gestes de solidarité et d'amour pour les populations qui sont dans la tourmente », a interpellé le prélat.
Le recteur du sanctuaire Notre-Dame de Yagma, l'abbé Jules Pascal Zabré, a remercié la présidence du Faso pour avoir offert des tentes pour abriter les malades et les personnes agées.Il a indiqué que le Pape invite, en ce mois d'août, à prier pour que les dirigeants politiques soient au service de leurs peuples, qu'ils œuvrent en faveur du développement humain et intégral, du bien commun. En plus de cette intention de prière du Saint Père, il a aussi confié que le souverain pontife est soucieux du respect des droits de l'homme. « Tout manquement au respect des droits de l'homme est une atteinte grave à la paix », a-t-il affirmé, citant cette déclaration de 1979 du pape Jean Paul II. Appelant les fidèles à la concorde sociale, il a indiqué que le Pape François a demandé la compréhension de trois mots dans toutes les familles. Il s'agit de « s'il te plait, merci et excuse-moi. » « Ce sont des attitudes qui nous permettent de créer un climat serein, pacifique et heureux, tant dans les familles que dans la vie sociale », a-t-il conclu, avant la procession avec la statue de la Vierge Marie.
Les fidèles catholiques ont prié pour la paix.Le gouvernement était représenté par le ministre d'État, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo ; la ministre chargée de l'Action humanitaire et celui délégué aux Ressources animales et halieutiques. Le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, a indiqué qu'ils sont venus pour porter le message de solidarité du président du Faso. « C'est l'occasion de nous unir pour le retour de la paix au Burkina. Nous repartons très enrichis de toutes les prières formulées ici », a-t-il confié, ajoutant que la paix est le fruit de la prière mais aussi de l'action de chaque citoyen. « Que chacun soit un artisan de paix au quotidien dans son milieu. Les valeurs défendues par l'Église sont chères au gouvernement », a conclu le ministre.
Les trois ministres représentant le gouvernement.Cette messe a connu aussi une forte participation de l'Union catholique africaine de la presse (UCAP). Son premier responsable, Alexandre Le Grand Rouamba, a salué le déplacement certains des leurs venus d'autres pays.
La célébration s'est achevée avec une note de remerciements de l'abbé Jules Pascal Zabré, recteur du sanctuaire.
Serge Ika Ki
Lefaso.net
Avec les effets du changement climatique qui se font de plus en plus resentir, des OSC se mobilisent de plus en plus. La Coordination nationale des jeunes pour l'environnement et le climat (CONAJEC) travaille à un environnement plus vert et à réduire le réchauffement climatique. Lefaso.net a rencontré le coordonnateur de la CONAJEC, Zarafilou Zoromé, qui, dans l'entretien qui suit, parle des initiatives de son association mais aussi des défis auxquels font face le Burkina Faso en matière de changement climatique. Pour lui, ce sont les initiatives individuelles qui peuvent le plus impacter positivement l'environnement.
Lefaso.net : Parlez des actions que mènent la Coordination nationale des jeunes pour l'environnement et le climat ?
Zarafilou Zoromé : La Coordination nationale des jeunes pour l'environnement et le climat (CONAJEC) est née en 2015 après la Cop 21, pendant la rectification de l'accord de Paris. Il a été demandé que les jeunes puissent accompagner différents États dans l'atteinte de l'objectif mondial qui était de diminuer le réchauffement global de la planète terre de 1.5 degré Celsius. Alors la CONAJEC a vu le jour exactement en 2016. Depuis lors, nous menons des actions tant au niveau national qu'au niveau international.
Sur le plan national, nous sommes dans les 13 régions. Nous avons des coordinations régionales avec la CONAJEC Côte d'Ivoire que nous avons installée en 2022 et celles du Mali, du Togo et du Bénin qui sont en cours d'installation. Nous menons depuis 2016 ce que l'on appelle la “LCOY” qui est la Conférence nationale des jeunes sur le climat. C'est la plus grande rencontre des jeunes en amont des COP pour porter leur voix et leurs préoccupations au niveau des instances des décisions pour qu'on puisse impliquer les jeunes dans toutes ces actions en lien avec les changements climatiques.
La LCOY Burkina Faso est organisée par la CONAJEC depuis 2016 jusqu'à cette année. Chaque année, bien sûr avec une thématique qui est en lien avec la Cop et les défis du moment. En plus de cela, nous avons des actions de sensibilisation, d'information, de formation et de plaidoyer. En tant qu'OSC, notre force est le plaidoyer. A titre d'exemple, nous avons, en 2020, lors des élections présidentielles, mené le plaidoyer que l'on appelle “l'empreinte verte” qui concerne les différents programmes des candidats aux élections afin de les amener à diminuer leur empreinte environnementale. Et d'amener ceux qui allaient gagner à élever leur niveau d'implication dans l'environnement.
Que font les jeunes pour l'environnement et le climat ?
Il faut reverdir l'environnement parce qu'avec la coupe abusive du bois, la désertification, il faut reboiser, pour lutter contre la sécheresse. Au niveau national, dans toutes les 13 régions, les coordinations régionales que nous avons installées font le reboisement. Donc, chacun au niveau micro le fait, ce qui fait qu'au niveau macro, nous avons un grand nombre de plants qui ont été mis en terre. Nous sommes autour de 500 000 plants que l'on a planté depuis la création de la CONAJEC et c'est toujours en cours d'augmentation. On se bat pour le couvert végétal qui se dégrade chaque fois. On dit qu'une jeunesse doit être formée et nous avons constaté également que beaucoup ignorent ce que c'est que le changement climatique.
Quels sont les défis auxquels fait face le Burkina Faso en matière de changement climatique ?
Les défis sont énormes. Sous nos yeux déjà, le premier défi est l'irrégularité des pluies qui entraine la baisse des rendements agricoles. Les inondations, la dégradation des sols et comme nous sommes un pays sahélien avec l'avancée du désert, il faut mener des actions pour contrecarrer. Nous avions eu la chance, paix à son âme, d'avoir Yacouba Savadogo qui était le prix Nobel alternatif et qui a vraiment lutté contre le désert. Il est un exemple pour nous tous. En plus de la désertification, nous avons l'augmentation de la température qui a entrainé des décès au niveau des couches les plus vulnérables. Nous avons également ces dernières années, une corrélation entre l'insécurité et le changement climatique qui est aussi un aspect à prendre en compte.
Pensez vous qu'il y ait une meilleure prise de conscience générale de la dégradation de l'environnement et du climat ?
Quand on regarde l'état actuel de l'environnement et l'état d'il y a 8 ans, à la création de la CONAJEC, nous sentons un grand changement. Les jeunes s'intéressent de plus en plus au changement climatique parce qu'en 2015, quand on parlait de changement climatique, ce sont seulement les agriculteurs au village qui pouvaient présenter les effets. Mais maintenant, tout le monde est conscient des effets. Le Burkina Faso, en tant que pays en voie de développement, subit gravement les effets néfastes du changement climatique ce qui fait que nous avons beaucoup d'actions d'adaptation. Donc il y a une prise de conscience mais il n'y a pas une plus grande amélioration du climat comparativement aux années antérieures.
Chaque année, différentes activités de reboisement sont organisées en saison hivernale. Participent-elles, selon vous, à rendre notre environnement plus vert ?
Effectivement, c'est une question très importante parce qu'il ne suffit pas de reboiser mais il faut un reboisement durable. Il faut d'abord un sol favorable au reboisement, savoir quels types de plantes utiliser et savoir comment bien planter. Aussi il faut disposer d'un système d'arrosage régulier pour avoir un taux de réussite élevé. Sinon, si on vient faire un reboisement folklorique que l'on médiatise juste pour montrer aux gens, forcément qu'il y aura un taux de réussite qui sera très faible.
Ce que l'on doit faire premièrement, c'est de se former pour le reboisement. Souvent quand on a 1 000 plantes en terre, l'entretien est énorme mais quand c'est une plante que vous mettez dans votre domicile, vous allez facilement l'entretenir pour qu'elle survive. Si dans 100 domiciles, chacun plante un arbre, ça nous fait un écosystème de 100 plantes qui changent le climat du quartier. Actuellement, avec les campagnes du ministère de l'Environnement, on voit plus de bosquets. Quand on prend le bosquet, il est protégé avec un suivi pour assurer la survie des plantes et promouvoir le taux de réussite du reboisement.
Avez-vous un appel à lancer aux Burkinabè et surtout aux jeunes pour la lutte contre le changement climatique ?
Je dirai à la jeunesse que le reboisement est une question du futur. C'est une question urgente et chacun doit le prendre très au sérieux. Si personne ne s'y investit, ce n'est pas évident que dans 10,15 ou 20 ans il y aura encore une bonne existence sur terre. Donc chacun doit apporter sa contribution à travers au moins une plante chez soi. Ce serait une bonne chose que l'on puisse s'engager individuellement pour l'environnement parce que cela y va du futur de l'espèce humaine. Je termine avec cette citation de Catherine Lambert qui dit que « le plus sûr moyen de donner un sens à sa vie c'est d'être utile à sa communauté ». Donc je vous invite tous à être utiles dans vos communautés respectives.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Me Olivier Badolo s'est délesté de son costume de banquier pour la toge. Et cela pour vivre sa passion qui est de défendre les personnes victimes d'injustice. En 2013, il s'envole pour le Canada afin de poursuivre ses études de droit. Aujourd'hui, le banquier est un avocat inscrit aux barreaux du Québec, de l'Ontario et du Burkina Faso. Il était l'un des avocats de la partie civile lors du procès emblématique « Thomas Sankara et ses douze compagnons ».
C'est un autre célèbre avocat, Me Bénéwendé Sankara, qui lui a donné l'envie de porter la toge alors qu'il était encore au secondaire. Son baccalauréat G2 validé, le jeune Olivier s'inscrit en finance comptabilité. En 2001, il est recruté dans une banque de la place. Pour étoffer ses connaissances, il s'inscrit en droit. Entre ses activités professionnelles et ses études, ses journées sont bien remplies. Malgré tout, il ne perd pas de vue son objectif premier : celui de devenir avocat. L'occasion va se présenter quand il se rend en mission au Canada. « J'ai commencé ma carrière en banque en février 2001. Je m'étais donné dix ans pour quitter la banque. Dieu merci, en septembre 2011 je suis parti pour une mission de consultant dans un projet. Je suis revenu en octobre 2012 avant de repartir définitivement en mai 2013 au Canada. Pendant que j'étais à la banque, j'ai suivi des cours de droit. Au Canada, j'ai repris certains cours en droit avant de m'inscrire à l'école du barreau de Québec. C'est Me Sankara qui m'a inspiré vers le métier d'avocat depuis mon secondaire », se remémore l'ex banquier.
Au Canada, c'est à l'université de Montréal qu'il poursuit ses études de droit. En 2016, son rêve se réalise enfin : il devient avocat et intègre le barreau du Québec. Un an plus tard, soit en 2017, le jeune avocat intègre l'ordre des avocats du Burkina Faso, puis en 2022, il entre au barreau de l'Ontario.
Me Badolo est un avocat polyvalent qui intervient dans divers domaines notamment en litige civil, en droit des affaires, en droit bancaire, en droit minier, en droit de la famille, en droit criminel, en droit administratif et en droit de l'immigration, des réfugiés et de la citoyenneté. « J'aide les Burkinabè qui font des demandes de visas à les obtenir. J'aide également ceux qui sont dans les affaires. Il y a par exemple des Burkinabè qui sont au pays et qui achètent des véhicules avec d'autres qui résident au Canada. Ils peuvent commander des véhicules et la personne qui doit leur envoyer la commande disparaît avec l'argent. Je fais des procédures contre ces personnes là. Il y également des Burkinabè qui arrivent au Canada et à l'aéroport, ils sont détenus pour des problèmes avec l'immigration. J'interviens pour ces cas régulièrement », a expliqué l'avocat.
Il invite les jeunes à croire en leurs rêves et à se donner les moyens pour les réaliser. « Pour que leurs rêves deviennent réalité, je les renvoie à cette citation de Goethe Johann Wolfgang von qui dit : Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le. L'audace a du génie, du pouvoir, de la magie », a dit le défenseur des droits de l'homme.
Me Olivier Badolo est titulaire d'un DESS en droit des affaires nord-américain et d'un certificat en droit de l'université de Montréal, d'une maîtrise en droit des affaires de l'université Saint-Thomas d'Aquin de Ouagadougou, d'une Maîtrise en sciences de gestion de l'université Ouaga II, d'un Diplôme d'études supérieures en banque-finance du Centre de formation de la profession bancaire de Paris et d'un Diplôme universitaire de technologie en finance-comptabilité de l'université Nazi Boni (ex-université polytechnique de Bobo-Dioulasso).
Il a été un fervent militant syndical et défenseur des droits humains à travers divers mouvements associatifs comme l'Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), l'Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) et le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques (CODMPP).
Il est également membre fondateur de plusieurs mouvements associatifs dont l'Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (ODJ), du mouvement Endogène, le mouvement Citoyen et développement, le Réseau solidarité internationale et développement. Au Canada, il milite au sein du Groupe de recherche et d'initiative pour la libération de l'Afrique (GRILA) et la Riposte socialiste.
Rama Diallo
LeFaso.net