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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Mis à jour : il y a 1 mois 1 semaine

Combattre la nouvelle offensive des déconstructeurs

dim, 19/02/2023 - 11:49
En 1984 Jacques Marseille publia un livre fondateur dont le titre était « Empire colonial et Capitalisme français, histoire d'un divorce ». Dans ce livre republié en 2005, il bouleversait totalement la perspective coloniale en démontrant que :
1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.

2) L’Empire ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché international.

3) Les territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être constamment alimentés par la France.
 
Non seulement la France n’avait donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire, elle s’y était ruinée.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.

Aujourd’hui, c’est à une tentative frontale de réfutation de la thèse de Jacques marseille que nous assistons avec le livre que Denis Cogneau vient de publier[1]. Un livre qui prend l’exact contre-pied de Jacques Marseille à travers les points suivants :

1) Les investissements faits aux colonies le furent pour les « colons » et pour les « capitalistes », non pour les Africains.
2) Dans son empire, la France négligea les dépenses sociales au profit du maintien de l’ordre.

3) Les infrastructures (routes, ponts, ports etc.) furent payées par les Africains. En d’autres termes les colonisés eux-mêmes auraient assuré le coût des infrastructures impériales avec leurs impôts ce qui fait que l’Empire n’aurait pas coûté à la France.

4) La colonisation, donc l’exploitation de l’Afrique, se prolonge aujourd’hui à travers la « françafrique ».
 
Loué par les médias et recommandé par l’Education « nationale » qui, à travers lui va poursuivre son inexorable travail de sape destiné à ancrer définitivement la repentance dans l’esprit des Français, ce livre constitue une nouvelle arme au service de la déconstruction. C’est pourquoi il devait être réfuté. Un énorme travail que le public curieux n’est pas en mesure de faire car chacun des ses « arguments » doit être analyse, comparé et critiqué.
C’est à cette lourde tâche que s’est attelée l’Afrique Réelle en publiant un numéro hors-série dans lequel, point par point, les postulats de Denis Cogneau sont passés au crible de la critique historique.

Ce numéro hors-série est envoyé gratuitement aux abonnés à l’Afrique Réelleà jour d’abonnement. Pour souscrire un abonnement à la revue.

Dans la guerre idéologique qui se déroule aujourd’hui, seuls les faits peuvent freiner la déferlante de la déconstruction. C’est pourquoi, en plus du numéro hors- série de l’Afrique réelle, on s’armera avec mes deux livres :
- « Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France est devenue la colonie de ses colonies ».- « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et auxterroristes de la repentance ».

[1]Denis Cogneau « Un Empire bon marché. Histoire et économie politique de la colonisation française (XIXe-XXIe siècles ». Le Seuil, 2023.

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Bernard Lugan sur Radio Courtoisie

mer, 15/02/2023 - 00:40
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L'Afrique Réelle N°158 - Février 2023

lun, 30/01/2023 - 16:14
Sommaire

Actualité
- Qui est responsable de l’échec politique français au Sahel ?
- Les Peul sont-ils menacés de génocide ?

Economie
La Chine ne croit pas dans l’avenir de l’Afrique

Histoire
La question des sources du Nil


Editorial de Bernard Lugan
Selon Rémi Carayol, journaliste présenté comme « spécialiste », la France a échoué au Mali parce que : « Au Sahel, les officiers français réfléchissaient avec un logiciel issu de la colonisation ». Cette phrase mérite une analyse à plusieurs niveaux :
1) En imputant clairement aux officiers l’échec politique sahélien de la France, Rémi Carayol fonde son approche sur un grave contre-sens. En effet, et il suffit d’avoir fréquenté les états-majors pour l’avoir constaté, les cadres de Barkhane ne furent pas les décideurs de la politique française au Sahel. Ils ne firent qu’appliquer une politique définie - sans eux - à l’Elysée, et même plus que régulièrement, contre leurs propres préconisations. Peut-être est-il utile de rappeler à notre « spécialiste » qu’en France, ce sont les dirigeants politiques qui donnent des ordres et qui définissent les missions des Armées, et non le contraire… 
2) Au Sahel, les officiers français ont très vite constaté que si l’ethnisme n’explique pas tout, rien ne s’explique cependant sans lui. Or, par idéologie, les décideurs français successifs ont refusé de prendre en compte cette évidence, mettant donc dès le départ nos Armées entre l’enclume et le marteau, ainsi que je l’ai écrit dès 2012...
3) Les décideurs politiques français ont postulé que la solution de la question sahélienne passait par des élections. Or, l’ethno-mathématique électorale confirmant, scrutin après scrutin, la domination démographique, donc démocratique, des plus nombreux, les élections entretiennent le conflit… Et Paris s’étonne que Touareg et Peul aient refusé un processus destiné à les marginaliser une nouvelle fois… 4) Au Sahel où Rémi Carayol ramène le problème à la colonisation - forme exotique de reductio ad Hitlerum -, le cœur de la question est bien identifié. Depuis le néolithique, sudistes et nordistes y sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert du nord et les savanes du sud (voir à ce sujet mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours). Or, cette constante séculaire est aujourd’hui dramatiquement aggravée par la suicidaire démographie qui y amplifie encore davantage la compétition territoriale entre pasteurs et agriculteurs. Une situation opportunément utilisée par le jihadisme qui est d’abord la surinfection de plaies ethno-géographiques séculaires. 5) Illustration du point 4, depuis plusieurs mois, au Burkina Faso, ayant en tête le souvenir des conquêtes peul de la période précoloniale, certaines ethnies subissant les exactions des jihadistes accusent les Peul d’être leurs complices. Victimes de représailles aveugles, les Peul se regroupent pour se défendre, cependant que les terroristes utilisent leur ressentiment et leur implantation transnationale pour tenter d’étendre leurs actions à tout le Sahel et à la région soudanienne.
En définitive :1) Au nord la paix dépend des Touareg.2) Au sud la paix dépend des Peul. 
Une évidence relevant d’ « un logiciel issu de la colonisation »…
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La loi « immigration métiers en tension » va tout à la fois accélérer le pillage des compétences africaines et amplifier encore davantage la perte d’identité de la France

dim, 15/01/2023 - 18:02

"Nous avons la volonté de simplifier l'accès au territoire pour des compétences particulières, dont l'économie a besoin", a annoncé Olivier Dussopt le mercredi 2 novembre 2022, dans un entretien au journal Le Monde. Le ministre du Travail veut même créer un statut spécifique pour les immigrés dans les secteurs « en tension », une mesure qui figure dans le projet de loi immigration présenté par le gouvernement et discuté au Parlement.
Or, la composante « immigration métiers en tension » de cette loi va avoir un double résultat négatif puisqu’elle va accélérer encore davantage la fuite des cerveaux africains, tout en continuant à faire perdre son identité à la France.

Les groupements représentant les professions dites « en tension » à l’origine de cette loi sont donc fidèles à la ligne constante du patronat français à l’origine de la première vague d’immigration massive des années 1970-1980. Cette forme contemporaine de « traite »[1] est rendue possible grâce à l’alliance des « gentils » de l’anti-ségrégation et des « requins » du capitalisme. Au nom du paradigme de la « culpabilité européenne », les premiers s’interdisent de voir que cette loi va encore davantage saigner l’Afrique. Quant aux seconds, ils l’appellent de leurs vœux au nom du marché, du travail global et de la mobilité de la main d’œuvre. 

Face au désastre qu’ils auront provoqué, le gouvernement qui a initié cette loi, et ceux des députés qui la voteront ne pourront pas prétendre qu’ils ne savaient pas… Laissons en effet parler les chiffres.

La suite de cette analyse (89%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.
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[1]Sur les traites esclavagistes en général voir mon livre Esclavage, l’histoire à l’endroit

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Tirailleurs : du mensonge à la propagande

mar, 03/01/2023 - 11:15
Il est triste de devoir faire un « exercice comptable » concernant les effectifs et les pertes des « Métropolitains » et des « Africains » durant le Premier conflit mondial.
J’y suis cependant contraint par les déclarations idéologiques de l’acteur Omar Sy qui, à travers elles, ajoute sa touche à la grande entreprise de réécriture de l’histoire de France[1].
En effet, à travers l’action des Tirailleurs dits « Sénégalais » mais majoritairement venus de toute l’AOF (Afrique occidentale française), il adresse aux Français un message-postulat plus que subliminal : les Africains que vous avez utilisés comme « chair à canon »  durant le Premier conflit mondial ayant permis la victoire française, leurs descendants ont des droits sur vous. Voilà donc pourquoi ils sont chez eux chez vous…
 
J’ai déjà répondu à cette question dans un communiqué de l’Afrique Réelle en date du 13 mai 2016 dont le titre était « La France n’a pas gagné la Première guerre mondiale grâce à l’Afrique et aux Africains ».
 
Au total, la France eut 8.207.000 hommes sous les drapeaux. Laissons donc parler les chiffres[2] :
 
 
1) Effectifs de Français de « souche » (Métropolitains et Français d’outre-mer et des colonies) dans l’armée française durant le Premier conflit mondial
 
- Durant le premier conflit mondial, 7,8 millions de Français furent mobilisés, soit 20% de la population française totale.
- Parmi ces 7,8 millions de Français, figuraient 73.000 Français d’Algérie, soit 20% de toute la population « pied-noir ».- Les pertes parmi les Français métropolitains furent de 1.300 000 morts, soit 16,67% des effectifs.- Les pertes des Français d’Algérie furent de 12.000 morts, soit 16,44% des effectifs. 
 
2) Effectifs africains
 
- Le Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) fournit 218.000 hommes (dont 178.000 Algériens), soit 2,65% de tous les effectifs de l’armée française.- Les colonies d’Afrique noire dans leur ensemble fournirent quant à elles, 189.000 hommes, soit 2,3% de tous les effectifs de l’armée française.- Les pertes des Maghrébins combattant dans l’armée française furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs.- Les chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens (les Tirailleurs) sont imprécis. L’estimation haute est de 35.000 morts, soit 18,51% des effectifs ; l’estimation basse est de 30 000 morts, soit 15.87%.
Ces chiffres contredisent donc l’idée-reçue de « chair à canon » africaine d’autant plus qu’au minimum, un tiers des pertes des Tirailleurs « sénégalais » furent la conséquence de pneumonies et autres maladies dues au froid, et non à des combats. D’ailleurs, en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils fussent composés d’Européens ou d’Africains. 
 
Enfin, une grande confusion existe dans l’emploi du terme « Coloniaux ». Ainsi, l’héroïque 2° Corps colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments (pour 254 régiments et 54 bataillons composant l’Armée française), mais ces 16 régiments étaient largement  formés de Français mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés majoritairement de Français d’Algérie, et du RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), unité alors très majoritairement européenne.
 
Autre idée-reçue utilisée par les partisans de la culpabilisation et de son corollaire qui est « le grand remplacement » : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, la France importa 6 millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire et 170 millions du reste du monde.
 
Conclusion :
 
Des Tirailleurs « sénégalais » ont courageusement et même héroïquement participé aux combats de la « Grande Guerre ». Gloire à eux !
 
Cependant, utiliser leur mémoire pour des buts idéologiques est honteux car, durant la guerre de 1914-1918, ils ne composèrent que 2,3% du corps de bataille français.

[1]Sur toute l’entreprise de falsification de l’histoire de la colonisation française on lira mon livre « Colonisation l’histoire à l’endroit .Comment la France est devenue la colonie de ses colonies » publié en 2022
[2]Faivre, M (Général)., (2006) « A la mémoire des combattants musulmans morts pour la France », La Voix du Combattant, mai 2006, p.6.
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L'Afrique Réelle n°157 - Janvier 2023

dim, 01/01/2023 - 20:06
Sommaire

Dossier
L’année 2022 en Afrique : Bilan et perspectives pour 2023
Dossier
Les routes africaines de la migration à destination de l’Europe
Histoire
Algérie : Du « royaume Arabe » à la départementalisation jacobine
Dans les années 1950, juste avant les indépendances, le monde en perdition n’était pas l’Afrique, mais l’Asie qui paraissait alors condamnée par de terrifiantes famines et de sanglants conflits : guerre civile chinoise,  guerres de Corée, guerres d’Indochine et guerres indo-pakistanaises. En comparaison, durant la décennie 1950-1960, les habitants de l'Afrique mangeaient à leur faim, étaient gratuitement soignés et pouvaient se déplacer le long de routes ou de pistes entretenues  sans risquer de se faire attaquer et rançonner. Ce temps lointain était celui des colonies, époque dont il est impossible de parler d’une manière objective et au sujet de laquelle il est obligatoire de dire que ce fut l’enfer sur terre… Or, soixante-dix ans plus tard, le contraste est saisissant avec des dizaines de milliers de migrants qui se livrent au bon vouloir de gangs qui les lancent dans de mortelles traversées en direction de la « terre promise » européenne. Les crises alimentaires sont  permanentes, les infrastructures de santé ont disparu, l'insécurité est généralisée et la pauvreté atteint des niveaux sidérants. Quotidiennement, les journaux et les divers organes d'information font état de famines, d'épidémies, de massacres qui montrent que le continent africain s’enfonce chaque jour un peu plus dans un néant dans lequel surnagent quelques îlots pétroliers. 
Que s’est-il donc passé pour que, malgré ses immenses richesses naturelles et en dépit des océans d'aides aveuglément déversées par les pays dits riches, l'Afrique connaisse un tel naufrage, ne parvenant même plus à nourrir sa population ? Et que l’on ne vienne pas nous parler des aléas climatiques car le continent possède certaines des terres les plus fertiles de la planète sur lesquelles jusqu'à trois récoltes annuelles sont possibles. De plus, l'agriculture africaine n'est pas paralysée par un long hiver, par un tapis neigeux ou par les glaces. Avec ses de 9.000.000 km2, le Sahara représente certes environ 25% de la superficie du continent, mais proportionnellement moins que la toundra eurasienne ou nord-américaine où l'on ne parle pourtant pas de malédiction. 
Le problème est que le continent africain s’auto-suicide avec sa démographie, car, chaque année, l’écart se creuse entre le nombre de bouches à nourrir et les productions alimentaires. La catastrophe est donc programmée. Un exemple : au Sahel, les 10 à 20 millions d'habitants d'avant la colonisation sont aujourd'hui 180 millions. Voilà qui explique pourquoi la subtile alchimie de ce fragile milieu de 3 millions de km2 a été détruite. Au même moment, les 40 millions de Sibériens sont à l'aise sur plus de 13 millions de km2  d’une nature hostile. 
La réalité est que les Africains n'étant pas des Européens pauvres à la peau noire,  parce que le corps social africain n’est pas celui de l’Europe, ou celui de l’Asie, nos modèles politiques n'y ont pas réussi. Or, si la greffe européenne n'a pas pris sur le porte-greffe africain, c’est parce que, comme le dit le proverbe congolais : « Ce n’est pas parce qu’il pousse au bord du marigot que le manguier devient crocodile. »
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L'Afrique Réelle n°156 - Décembre 2022

jeu, 01/12/2022 - 23:52
Sommaire

Actualité :
- Le Kivu, le Rwanda, et la rébellion du M23
- L’Armée, vrai pouvoir de l’Algérie
- Quel avenir pour le Tchad ?

Dossier : Le gaz africain
- L’eldorado gazier africain
- Les incertitudes gazières algériennes
- Un gazoduc transsaharien ou littoral ?


Editorial de Bernard Lugan
Dans ce dernier numéro de l’année 2022, quatre sujets sont traités :
1) La guerre du Kivu menée par le M23 est en réalité une guerre d’annexion que le Rwanda poursuit depuis 1996 à travers des milices locales pour trois grandes raisons :- Surpeuplé, le Rwanda va droit au collapsus si, d’une manière ou d’une autre, il ne déborde pas vers les régions vides d’habitants du Kivu congolais.- Sans une ouverture vers le Kivu, le Rwanda n’est que le cul de sac de l’Afrique de l’Est, la forêt de la cuvette congolaise formant une barrière naturelle, politique, ethnique, culturelle et linguistique (kiswahili oriental et lingala occidental).- La réussite économique actuelle du Rwanda repose largement sur le pillage des ressources de la RDC. Selon l’ONU, le Rwanda constitue ainsi la plaque tournante du commerce illicite des métaux rares, de l’or et des diamants congolais à travers des sociétés écran et des coopératives minières qui donnent le label « Rwanda » aux productions congolaises. 
2) L’Algérie est dirigée par une centaine de généraux constituant le niveau supérieur d’une nomenklatura contrôlant le pays à travers une clientèle d’obligés ou d’associés civils. Après une décennie de purges liées à des querelles de clans, nous assistons aujourd’hui au retour des « professionnels » de l’« Etat-DRS » qui apportent réseaux et « savoir-faire » à l’Etat algérien, venant ainsi en renfort d’un « Système » que certains, peu au fait des lignes de forces souterraines de l’armée algérienne, avaient un peu trop rapidement considéré comme défunt… 
3) Au Tchad, après les dizaines de morts ayant suivi la répression de la manifestation=insurrection d’octobre 2022 à N'Djamena, plus que jamais, se pose la question de l’avenir de ce pays, verrou de l’Afrique centrale et pivot de la lutte contre les groupes terroristes.Ici, comme partout ailleurs en Afrique, tout va dépendre de la manière dont vont s’exprimer les puissants déterminismes ethno-claniques inscrits dans le continuum ethno-racial sahélien. De l’océan atlantique à la mer Rouge, ce dernier trace une faille le long de laquelle, depuis des millénaires les nordistes nomades poussent vers les zones humides du sud peuplées par des agriculteurs sédentaires[1]. Des résurgences historiques surinfectées par les manœuvres de la Turquie depuis la Libye, et par celles de la Russie depuis la Centrafrique. 
4) La question du gaz. Les acheteurs européens ayant décidé de se passer du gaz russe, il leur est donc nécessaire de réorienter quasiment 50% de leurs achats. D’où un regain d’intérêt pour le gaz africain devenu de ce fait un enjeu majeur. D’autant plus que le continent contient de très importantes réserves et que de nouvelles découvertes ne cessent de se faire, tant en Afrique du Nord qu’au sud du Sahara. Désormais, la grande question qui se pose est celle de l’exportation des productions de ces immenses réserves, donc du tracé des gazoducs par lesquels elles se feront.
[1] Voir à ce sujet mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours.
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Offre spéciale Noël 2022 : La trilogie de l’Histoire à l’endroit

ven, 18/11/2022 - 00:05
Pour les fêtes de Noël offrez ou offrez-vous en un seul envoi les trois livres de Bernard Lugan qui réfutent les trois grandes entreprises de culpabilisation que nous subissons actuellement :
 

- Colonisation, l’histoire à l’endroit- Esclavage, l’histoire à l’endroit
- Algérie, l’histoire à l’endroit


Offre spéciale Noël 2022 pour les trois livres : - France métropolitaine et UE : 75 euros en port colissimo gratuit au lieu de 90 euros.
- Suisse : 85 euros
- Reste du monde : 100 euros
IMPORTANT : Offre valable jusqu'au 16 décembre.

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L'Afrique Réelle n°155 - Novembre 2022

mer, 02/11/2022 - 11:14
Sommaire
Actualité- La Russie et l’Afrique : une vision d'abord géopolitique- Les accords militaires Russie-Afrique
Histoire- L’arabisation de la Berbérie- Cecil Rhodes et Paul Kruger : La race ou la Bible

Editorial de Bernard Lugan
La Russie et l’Afrique
Un dessin animé russe en langue française projeté dans les cinémas centrafricains met en scène un lion -sous-entendu l’Afrique -, attaqué par des hyènes - sous-entendu les pays occidentaux. Intervient alors l’ours russe qui aide le maître de la brousse à rétablir l’ordre des choses, c’est-à-dire le respect que l’on doit au lion. L’allégorie a bien été comprise par les spectateurs enthousiastes.
Voilà comment, à travers le soutien sans états d’âme donné aux pouvoirs forts, les seuls respectables et respectés en Afrique, la Russie évince peu à peu les Occidentaux. D’autant plus facilement que les Africains en ont assez du diktat démocratico-moralisateur qui prétend leur faire changer de nature. Assez des folies de la « théorie du genre » et des délires pathologiques LGBT devenus les « valeurs » sociétales d’un Occident ayant perdu toute référence à l’Ordre naturel. Voilà pourquoi, comme l’a déclaré le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président Museveni d’Ouganda « la majorité de l’humanité soutient l’action de la Russie en Ukraine. Poutine a absolument raison ». 
D’autant plus que la politique russe n’a pas pour alibi le mirage du développement. Russes et Africains savent en effet très bien qu’il est impossible de « développer » selon les critères définis par l’Occident, un continent qui, d’ici à 2030, verra sa population passer de 1,2 milliard à 1,7 milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an. Et que, pour gouverner ces masses humaines, les principes démocratiques occidentaux sont à la fois inopérants et crisogènes.
En réalité, si Vladimir Poutine réussit en Afrique, c’est parce qu’il a très exactement pris le contre-pied du diktat démocratique que François Mitterrand imposa en 1990 au continent lors de la conférence de la Baule. Un diktat qui a provoqué un chaos sans fin parce que, comme les élections sont en Afrique autant de sondages ethniques grandeur nature, elles y débouchent donc automatiquement sur l’ethno-mathématique électorale. D’où la crise permanente. Les peuples les moins nombreux étant en effet écartés du pouvoir, soit ils ne se reconnaissent pas dans les Etats, soit ils se soulèvent contre eux. Tout au contraire, loin des nuées idéologiques, la politique africaine de la Russie est axée sur le réel, sur les forces armées qui constituent les cercles du vrai pouvoir. 
Et pendant que l’OTAN avance ses pions contre la Russie en obtenant de nouvelles adhésions ou demandes d’adhésion en Europe du Nord, Moscou déplace les siens en Afrique, contre l’Occident, en signant des accords militaires avec la plupart des pays du continent.
Quant à la France, elle s’est évincée toute seule du continent en raison de la nullité de ses dirigeants et de constantes et colossales erreurs politiques que je n’ai cessé de mettre en évidence dans les numéros successifs de l’Afrique Réelle. D’autant plus que, s’étant totalement  soumise à l’Otan, donc aux Etats-Unis, elle s’est montrée hostile aux intérêts russes, notamment en Libye, en Syrie, en Belarus et aujourd’hui en Ukraine. En Afrique, Moscou lui rend donc en quelque sorte « la monnaie de sa pièce »…
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Emmanuel Macron à la grande mosquée de Paris : Islam de France ou Islam en France ? Ou comment la France est devenue la « colonie de ses colonies »

mer, 19/10/2022 - 22:31
Le mercredi 19 octobre 2022, la visite d’Emmanuel Macron venant célébrer le 100° anniversaire de la pose de la première pierre de la grande mosquée de Paris m’a immédiatement fait penser à Charles Maurras qui, dans l’Action françaisedu 13 juillet 1926, à propos de l’inauguration de cette même mosquée faite à l’occasion de la visite en France du Sultan du Maroc Moulay Youssef (père du futur Mohammed V), publia un article prophétique intitulé « Qui colonise qui ? ». En voici quelques extraits :
« (…) nous sommes probablement en train de faire une grosse sottise. Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon. Il n’y a peut-être pas de réveil de l’Islam, auquel cas tout ce que je dis ne  tient pas, et tout ce que l’on fait se trouve être aussi la plus vaine des choses. Mais, s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir.
On pouvait accorder à l’Islam,  chez lui, toutes les garanties et tous les respects. Bonaparte pouvait se déchausser dans la mosquée, et le maréchal Lyautey user des plus éloquentes figures pour affirmer la fraternité de tous les croyants : c’étaient choses lointaines, affaires d’Afrique ou d’Asie. Mais en France, chez les protecteurs et chez les vainqueurs, du simple point de vue politique, la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, exprime quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés. Ceux-ci la tiendront immanquablement pour un obscur aveu de faiblesse (…) Qui colonise désormais ? Qui est colonisé ? Eux ou nous ? (…) Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l’amitié. Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu (… )». (Charles Maurras, l’Action française, 13 juillet 1926.)
Maurras avait donc bien vu les contradictions mortifères de l’idéologie humaniste, assimilationniste et intégrationniste de la République coloniale, cette suicidaire entreprise de gauche à l’origine du « grand remplacement » s’opérant aujourd’hui dans notre vieux pays gaulois :
« Garder un Empire colonial sous la fiction égalitaire ? On peut en défier n’importe quelle nation ! Comment admettre l’égalité du colon et des colonisés ? L’égalité des peuples est aussi absurde que celle des individus. Il est prudent de se garder de cette contradiction dangereuse. Si vous avez l’incohérence et la faiblesse d’affirmer ce mensonge et cette folie, il devient parfaitement légitime que le lecteur indigène vous prenne au mot. Il vous demandera la lune si vous la promettez….Et si vous ne la lui donnez pas, il pourra vous traiter de charlatan, d’imposteur, d’usurpateur, vous aurez semé son insurrection et sa révolte.
Dans la réalité des choses, les Etats coloniaux ont commencé par être conquérants. Ils n’apportent pas la liberté, ils ne peuvent pas l’apporter (…) Les Empires coloniaux sont des chefs. Colons ou employeurs, ils ne peuvent pas apporter à leurs obligés le contraire de ce qu’ils sont. L’idée d’Empire est une idée impérieuse, elle exclut littéralement égalité et liberté. Et si, comme y conclut le terme de droit asservi à la théologie des Droits de l’homme, si l’on enseigne et l’on propage ces deux bêtises géminées, on roule et on court à sa perte ». (Charles Maurras., Pages africaines, 1940, page 170).
Ces idées sont développées dans mon livre « Colonisation, l’histoire à l’endroit. Comment la France est devenue lacolonie de ses colonies »
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Bernard Lugan sur ODC TV

mar, 11/10/2022 - 21:54
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L'Afrique Réelle n°154 - Octobre 2022

dim, 02/10/2022 - 00:03
Sommaire

Libye : l’infini chaos 
- Une guerre qui n'en finit pas
- Le réveil des constantes libyennes
- Les tribus de Libye
- Comment, à travers sa présence en Libye, la Turquie exerce un chantage sur l’UE

Afrique du Sud : la descente aux enfers
- Xénophobie au pays de la démocratie post-raciale
- Le naufrage économique
- La spoliation des fermiers blancs, révélateur d’une fracture raciale que la doxa ne peut plus dissimuler
- De Nelson Mandela à Cyril Ramaphosa, la chronique d'un naufrage


Editorial de Bernard Lugan
La Libye et l’Afrique du Sud[1] font de nouveau l’actualité. Une actualité tragique qui s’explique parce que, dans  les deux pays, les causes profondes du chaos n’ont pas été traitées. Comment le pourraient-elles d’ailleurs ?Depuis plusieurs semaines, la guerre civile s’est donc rallumée en Libye. Après le report des élections prévues au mois de décembre 2021, la Chambre des députés de Tobrouk a décidé d’installer un nouveau Premier ministre à Tripoli en la personne de Fathe Bachaga, ce que l’actuel Premier ministre du gouvernement d’Union nationale, Abdelhamid Dbeibah a refusé. Plus que jamais, la coupure Est-Ouest de la Libye est donc une évidence. Au-delà de l’immédiateté des commentaires, le retour au temps long et à la géographie permettent de comprendre pourquoi ce pays aux colossales potentialités n’en finit pas de s’enfoncer dans le chaos. En Afrique du Sud, durant ses trois décennies de pouvoir absolu, l'ANC a méthodiquement dilapidé l’immense héritage laissé par le régime blanc. Ce qui fut un pays prospère est aujourd'hui un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale, de violences, et dans lequel le revenu des noirs les plus pauvres est de 50% inférieur à ce qu’il était avant 1994…Une réalité qui échappe aux touristes car elle est masquée par quelques secteurs ultraperformants encore dirigés par des Blancs ou par une poignée d’entrepreneurs noirs. Coquille vide  ne survivant plus que comme machine électorale destinée à distribuer des sièges de députés à ses membres, l’ANC est désormais au pied du mur. L’heure de vérité approche inexorablement cependant que les masses noires, paupérisées,  constituent un bloc de plus en plus explosif. En effet, à l’exception de l’agriculture, branche  encore contrôlée par les Blancs, tous les secteurs économiques sud-africains sont en recul. A commencer par les industries de main d’œuvre (textile, vêtement, chaussures), qui n’ont pu résister aux importations chinoises. Quant aux secteurs de la mécanique dans lesquels, avant 1994, l’Afrique du Sud produisait la majeure partie des pièces dont ses industries avaient besoin, ils sont moribonds. Dans les mines, les pertes de production et de revenus, plus les coûts d’exploitation en hausse constants, ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs. L’industrie est également pénalisée par les coupures de courant à répétition car la compagnie publique Eskom, littéralement pillée par ses dirigeants nommés par l’ANC a vécu sur l’héritage laissé par le régime blanc, sans procéder aux investissements indispensables.
[1] Mes deux livres Histoire de la Libye et Histoire de l’Afrique du Sud viennent d’être reédités après avoir été actualisés et augmentés.
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La soumission de l’Allemagne à l’idéologie décoloniale

mar, 27/09/2022 - 18:32
Le ministre allemand des Affaires étrangères, M. Helko Maas, a demandé publiquement pardon pour le « génocide des Herero » qui aurait été commis en 1904-1905 par son pays, et, en réparation, Berlin va verser un milliard d’euros à la Namibie. Le masochisme colonial allemand n’étant pas une nouveauté, je republie donc ici mon communiqué en date du 13 février 2020 intitulé « La soumission de l’Allemagne à la repentance coloniale ». Je n’ai rien à y ajouter.
 
En Allemagne, il est aujourd’hui impossible, tant elle est longue, de dresser la liste des rues, des places, des squares, des musées, des instituts et des casernes débaptisés au seul motif qu’ils ont un rapport même parfois indirect avec la période coloniale ou avec des personnages ayant un lien avec cette dernière. Dirigé par la gauche, le Land de Berlin a même fait de la repentance coloniale un de ses principaux axes politiques, comme si la ville n’avait pas de problèmes plus urgents et plus concrets à régler… Ici, il n’est pas un jour sans qu’il soit demandé aux habitants transformés chiens de Pavlov de l’auto-flagellation, de psalmodier la liste des péchés ultramarins de leurs grands-parents et de « regarder en face les crimes coloniaux allemands ainsi que le génocide des Herero et des Nama » commis en Namibie, l’ancien Sud-Ouest africain.
 
Or, comme cela fut clairement établi, dans cette affaire, l’acte d’accusation contre l’Allemagne est un montage datant de la Première guerre mondiale, quand Français et Britanniques qui avaient besoin d’arguments « moraux » pour s’emparer de ses colonies, accusèrent l’Allemagne d’avoir « failli » à son « devoir de civilisation ». Fut alors constitué le dossier à charge de la guerre des Herero réutilisé aujourd’hui par la gauche allemande.
Ce dossier passe ainsi totalement sous silence les actes atroces commis par les Herero: familles de colons massacrées, torturées, les femmes dépecées vivantes sous les yeux de leurs enfants, les hommes émasculés puis éventrés... Quand elles tombaient entre leurs mains, et après avoir été violées, les femmes allemandes étaient suspendues par les pieds à un arbre, jambes écartées, puis éventrées et éviscérées, comme des bêtes de boucherie…Or, ce furent à ces mêmes arbres, qu’après les avoir jugés, les Allemands pendirent ceux des Herero qui s’étaient rendus coupables de ces meurtres abominables.
Mais, alors que nous n’avons que des témoignages concernant les premiers crimes, les exécutions judiciaires furent quant à elles photographiées, et ces clichés furent ensuite utilisés par la propagande alliée pour « démontrer » la « culpabilité coloniale allemande ». Aujourd’hui, ce sont ces mêmes photos qui alimentent la campagne allemande de repentance nationale .
 
Pour la gauche allemande et pour les Eglises qui soutiennent naturellement, et même avec gourmandise, son combat, tous ceux, civils et militaires qui participèrent, de près ou de loin, à la guerre des Herero sont par définition des criminels.
En premier lieu Paul Emil von Lettow-Vorbeck (1870-1964), légendaire officier colonial qui devrait pourtant figurer au Panthéon des gloires allemandes pour sa campagne de l’est africain (1914-1918)[1]. Or, tout au contraire, bien qu’il ait été un adversaire du III° Reich, présenté aujourd’hui comme l’archétype du  « criminel colonial », il est devenu une des principales cibles de ce politiquement correct qui achève d’émasculer une Allemagne étouffée sous ses complexes. Les rues et les casernes von Lettow-Vorbeck sont ainsi débaptisées pour recevoir les noms de  déserteurs ou de militants de gauche, comme à Brême, à Bad Segeberg, à Hambourg-Jenfeld et à Leer. Quant au conseil municipal de Sarrelouis, sa ville natale, il s’est déshonoré en débaptisant l’avenue qui portait son nom et en lui retirant la citoyenneté d’honneur de la ville. Il en fut de même à Wuppertal, Brême, Cuxhaven, Mönchenglabad, Halle, Radolfzell et même à Graz, en Autriche. Des ouvrages indigents et d’une rare malhonnêteté intellectuelle sont également publiés afin de salir sa mémoire.
 
Mais, face au Mythe, que pèsent les boules roulées par les bousiers de la repentance ? Ces derniers pourront toujours débaptiser, interdire, détruire, condamner, vociférer et finalement trépigner. Ils ne parviendront jamais à faire oublier la dévotion que les askaris africains vouaient au général Paul von Lettow-Vorbeck, un chef qu’ils admiraient et auquel ils avaient donné, avec amour et respect, le nom de « Bwana mukubwa ya akili mingi » (le grand homme qui peut tout).
Ils ne pourront également jamais, ces coprophages, empêcher les jeunes européens rebelles de chanter le Heia Safari [2] durant leurs randonnées et lors de leurs veillées. Cet hymne à la liberté et aux grands espaces qui résonne encore du Kilimandjaro à la Rufidji porte, avec les échos lointains des fifres et des caisses plates, les rêves d’une Europe en dormition dont le réveil sera douloureux aux hypnotiseurs vicieux qui pensent la tenir définitivement en leur pouvoir…
 
[1]Voir à ce sujet ma biographie du général von Lettow-Vorbeck intitulée « Heia Safari ! Du Kilimandjaro aux combats de Berlin (1914-1920) »
[2]En français « La petite piste ». Mélodie composée à la veille du premier conflit mondial  par Robert Götz, également l’auteur du très célèbre Wildgänse (Les Oies  sauvages). Dans mon livre Heia Safari, je retrace l’origine de ce chant et je donne ses paroles en swahili, telles que les chantaient les askaris du général von Lettow-Vorbeck.
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L’Algérie à la recherche de son identité

mar, 13/09/2022 - 20:44
Née en 1962 après être passée de la colonisation ottomane à la colonisation française, tiraillée entre arabité et berbérité, l’Algérie est toujours à la recherche de son identité.
Au lendemain du second conflit mondial, Messali Hadj, alors leader nationaliste incontesté, considérait que l’arabisme et l’islamisme étaient les éléments constitutifs sans lesquels l’Algérie algérienne ne pourrait pas faire « coaguler » ses populations. Il fut donc postulé que l’Algérie était une composante de la nation arabe, que sa religion était l’islam et que le berbérisme était un moyen pour le colonisateur de diviser les Algériens.

Après l’indépendance, comme les berbéristes affirmaient la double composante  arabe et berbère du pays, le parti-Etat FLN parla de dérive « ethnique », « raciste » et « xénophobe ». En 1962, le ministre algérien de l’Education nationale déclara même que « Les Berbères sont une invention des Pères Blancs »…

Ce refus bétonné de la réalité historique et ethno-politique de l’Algérie repose sur un postulat qui est que l’islamisation aurait marqué la fin de l’histoire des Berbères, leur conversion massive il y a quatorze siècles, les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’Islam, donc de l’arabité. Pour la critique de cette thèse  on se reportera à mes livres Histoiredes Berbères et Algérie, l’histoire à l’endroit.
 
Retour sur la négation d’une réalité ethno-culturelle qui explique le profond malaise existentiel et identitaire de la société algérienne d’aujourd’hui.
 

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L'Afrique Réelle n°153 - Septembre 2022

jeu, 01/09/2022 - 23:05
Sommaire

ActualitéBurkina Faso : la menace d’un génocide des Peul

Dossier : La question de l’Etat
- L’ethnie et l’Etat
- Typologie des guerres africaines

Débat :
- Crémieux et Lavigerie versus Lyautey : universalistes contre ethno-différentialiste
- Lyautey, un iconoclaste lucide

Editorial de Bernard Lugan
Si la colonisation appartient à un passé révolu, donc au dmaine de l’Histoire, ses terribles conséquences, dont l’immigration, et le changement de nature de nos sociétés conditionnent non pas seulement notre futur, mais plus encore notre survie.Face à la déferlante humaine venue majoritairement de nos anciennes colonies et qui fait que la France est aujourd’hui devenue « la colonie de ses colonies », la solution préconisée par la « gauche » aussi bien que par la « droite », est très exactement celle qui échoua hier au sud de la Méditerranée quand nous y étions présents : l’assimilation-intégration. Est-il donc possible d’être plus oublieux des leçons de l’histoire ? D’ailleurs, jusqu’à quel niveau peut-on imaginer pouvoir intégrer ou assimiler sans perdre sa propre substance, sans subir une mortelle acculturation ? Dans ce numéro de l’Afrique Réelle, je publie un document peu connu. Daté du 1er décembre 1870, au lendemain donc de la défaite française face à la Prusse, il fut écrit de la main de Mgr Lavigerie à l’intention d’Isaac Crémieux, alors en charge des affaires algériennes. Le prélat  y fait cause commune avec le farouche républicain laïc qu’était  Crémieux car tous deux voulaient l’Algérie française. Les deux hommes se trouvèrent donc naturellement alliés pour détruire les Bureaux arabes, cette élite de l’armée française qui avait réussi la pacification de l’Algérie avec peu de moyens, pratiquant la politique du prestige et du respect, à l’image de ce que, à l’inspiration de Lyautey, feront plus tard au Maroc, les Affaires Indigènes. Or, Mgr Lavigerie et  Crémieux considéraient que les Bureaux arabes étaient un obstacle à la colonisation terrienne, protecteurs qu’ils étaient de l’indigène contre la rapacité d’un certain colonat affamé de terre. Crémieux dénonçait en plus leur peu de zèle républicain.
A l’opposé de  Mgr Lavigerie et de Crémieux, le modèle colonial proposé par Lyautey reposait sur le réel. Lyautey ne voulait pas changer l’homme, car il n’avait  pas pour but de faire croire aux petits Ait Serouchen ou aux petits Ait Adidou que leurs ancêtres étaient les Gaulois. Ils en avaient d’ailleurs d’aussi glorieux et d’aussi anciens.  La vision coloniale de Lyautey présentait deux caractéristiques principales : 
1) La colonisation n’était pas éternelle car les colonies étaient à la France, mais n’étaient pas pour autant la France.  2) Elle n’impliquait ni assimilation, ni intégration, ces pertes de substance vive pour les uns comme pour les autres. Homme de terrain, il avait observé que les peuples de l’Empire étaient « autres », et que ce qui était bon pour nous ne l’était pas forcément pour eux.   
L’histoire a donné raison à Lyautey contre Lavigerie et Crémieux. Quant aux « gaullomaniaques » de droite, ils ont semble-t-il oublié que de Gaulle définissait l’intégration comme « un danger pour les Blancs, une arnaque pour les autres ».[1]

[1] Voir mon livre Colonisation, l'histoire à l'endroit. Comment la France est devenue la colonie de ses colonies.
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Interview pour la Revue Eléments

dim, 28/08/2022 - 23:19
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Colonisation : mettre enfin la gauche face à ses responsabilités (offre spéciale)

ven, 26/08/2022 - 22:09
Au moment où, en Algérie, Emmanuel Macron « godille » entre repentance et honneur national, il est plus que jamais nécessaire de lui rappeler que c’est sa famille politique qui a lancé la France dans la désastreuse politique coloniale dont nous subissons aujourd’hui les mortelles conséquences.

Dans les années 1880-1890, alors que la droite monarchiste et nationaliste y était farouchement opposée, ce fut en effet la gauche, à l’exception de Clémenceau, qui, par pure idéologie, précipita la France dans l’aventure coloniale. Œuvre « émancipatrice », la colonisation rêvée par la gauche républicaine était destinée à faire connaître au monde l’universalisme « libérateur » dont elle était porteuse.

La dimension économique ne fut alors qu’un alibi destiné à rallier à cette politique la « droite » orléaniste. En effet, à l’époque, l’on ignorait que l’Afrique, encore quasiment inexplorée, eut pu receler des richesses et encore moins constituer un marché. Quand Jules Ferry parlait du futur Empire comme d’une « bonne affaire », ce n’était donc qu’un postulat doublé d’un souhait.

D’ailleurs, au moment où la gauche la lança dans la course impériale, la France n’avait pas besoin de colonies. Qu’auraient-elles d’ailleurs pu lui fournir ces dernières ? 
- Des esclaves ? Mais l’Abolition avait été décidée.
- Du sucre ? Mais la France avait remplacé la canne à sucre par la betterave sucrière.
- Des épices ? Mais ils abondaient sur le marché mondial, et les acheter aux Hollandais revenait  moins cher qu’envisager de les produire dans des colonies à conquérir, à pacifier, à administrer, à organiser, à mettre en valeur, à peupler, à équiper, à défendre, et dans lesquelles il allait falloir soigner, éduquer et nourrir les populations.
- Des matières premières ? Mais on ignorait leur existence.
- Un débouché pour l’industrie française ? Mais les débouchés européens lui étant largement suffisants. De plus, à l’époque, le marché africain n’existait pas.
 - Un déversoir pour sa population ? Mais la France n’était pas un  pays d’émigration et, en raison de sa démographie stagnante, elle n’avait pas besoin de se créer des colonies de peuplement.
  
Certes, diront ceux dont le fonds de commerce est la stigmatisation de la France, mais ensuite, plus tard, une fois l’Empire constitué, la France y trouva son compte.
Or, il s’agit là d’un postulat idéologique qui ne correspond pas à la réalité. Quelques chiffres permettent en effet de le démontrer. Ainsi :
 
- Pour la période 1900-1958, les seuls investissements publics faits dans l’Empire totalisèrent en moyenne le chiffre effarant de 22% du total de toutes les dépenses françaises sur fonds publics. Une telle ponction faite sur le capital investissement national interdisait toute modernisation, toute mutation  de l’économie française au moment où ses principaux concurrents prenaient sur elle une avance déterminante. Loin d’enrichir la France, l’Empire africain la « plombait » tout au contraire et menaçait de conduire le pays à l’asphyxie. 
 
- Au début des années 1950, alors que, sortant  du second conflit mondial, elle avait tout à reconstruire, la totalité des dépenses faites par la France dans ses colonies (guerre d’Indochine comprise) représentait un cinquième du budget national. Un gouffre suicidaire…
 
- Comme, en raison de leur coût, les productions coloniales françaises n’étaient pas concurrentielles sur le marché international, après avoir dépensé des sommes colossales pour les créer, il fallut que la France les soutienne. Pour la seule décennie 1950, cela coûta en moyenne 60 milliards par an aux contribuables français, après que l’Etat eut dépensé des fortunes pour construire les routes, les ports et les voies de chemin de fer destinés à leur exportation.
 
- A l'exception des phosphates du Maroc, l’Empire ne fournissait rien de rare à la France. C'est ainsi qu'en 1958, 22% de toutes les importations coloniales françaises étaient constituées par le vin algérien payé 35 francs le litre alors qu'à qualité égale le vin espagnol ou portugais valait 19 francs.
 
Aujourd’hui, les culpabilisateurs soutiennent que :
 
1) La France s’enrichit « sur le dos » de l’Afrique.
2) Grâce à la « vache à lait » qu’est la zone CFA, elle est en situation de monopole et dispose d’un marché réservé.
 
Laissons donc une fois de plus parler les faits et les chiffres :
 
1) En 2019, avant le covid, le total mondial des exportations françaises était de 460 milliards d’euros. Sur ce chiffre, l’Afrique sud saharienne totalisa 12,2 milliards d’euros de biens et marchandises, soit à peine 2,68% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, pétrole et matières premières comprises, les chiffres sont quasiment identiques.
 
2) Toujours en 2019, sur les 12,2 milliards d’euros représentant le total des exportations françaises, la zone CFA en totalisa à peine 6 milliards, soit le chiffre anecdotique de 1,32% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, les chiffres sont là encore quasiment identiques. De plus, toujours en 2019, la part de la France dans le marché de la zone CFA n’était  que de 11,4%, ce qui revient à dire que près de 89% du commerce de la zone CFA était fait avec d’autres pays qu’elle. La zone CFA n’était donc ni une « bonne affaire », ni un marché réservé pour la France.
 
En résumé :
 
1) Ce fut par idéologie que, dans les années 1880-1890, la gauche  lança l’entreprise coloniale dont la France sortit épuisée, ruinée, divisée et aujourd’hui humainement submergée.
 
2) Après 1945, encore par idéologie, cette même gauche coloniale se rallia à un nouveau credo universaliste, l’anticolonialisme.
3) Puis, toujours par idéologie, à partir de la décennie 1960, au nom de l’antiracisme, la gauche ne cessa plus de soutenir l’immigration en provenance de l’ancien empire, oubliant qu’elle en avait été la génitrice... Ses intellectuels sapèrent alors méthodiquement, les-uns après les autres, les principes sur lesquels reposaient jusque-là la cohésion et la cohérence de la société française. Quant à la « droite »,  en raison de son incommensurable indigence doctrinale, elle laissa faire… de peur de passer pour « raciste ».
La gauche par idéologie, la « droite » par lâcheté, ont donc pavé la route des « décoloniaux », des « woke » et autres révolutionnaires qui constituent la 5° colonne de cette mortelle entreprise de « grand remplacement » que nous subissons aujourd’hui. Et voilà donc comment et pourquoi la France est, comme le craignait Edouard Herriot en 1946, devenue «  la colonie de ses colonies »…
J’ai consacré deux livres à ces questions :- Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et auxterroristes de la repentance.- Colonisation, l’histoire à l’endroit : comment la Franceest devenue la colonie de ses colonies.
Ces deux livres peuvent être commandés séparément.
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Terrorisme sahélien : Entre alibi religieux, revendications ethniques et sécurisation des trafics, l’heure du bilan est venue

ven, 12/08/2022 - 23:33
Au Sahel, la situation semble être désormais hors contrôle. Exigé par les actuels dirigeants maliens à la suite des multiples maladresses parisiennes[1], le retrait français a laissé le champ libre aux GAT (Groupes armés terroristes), leur offrant même une base d’action pour déstabiliser le Niger, le Burkina Faso et les pays voisins. Le bilan politique d’une décennie d’implication française est donc catastrophique.
Un désastre qui s’explique par une erreur originelle de diagnostic. La polarisation sur le jihadisme fut en effet l’alibi servant à masquer la méconnaissance des décideurs français, doublée de leur incompréhension de la situation, le jihadisme étant d’abord ici la surinfection de plaies ethniques séculaires et même parfois millénaires.

Cesser de voir la question du Sahel à travers le prisme de nos idéologies européo-démocratico-centrées et de nos automatismes, est désormais une impérieuse nécessité. Replacer les évènements actuels dans leur contexte historique régional est donc la première urgence puisqu’ils sont liés à un passé toujours prégnant  conditionnant largement les choix et les engagements des-uns et des autres[2].

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[1] Voir entre autres sur le blog de l’Afrique Réelle mes communiqués du mois d’août  2019 « Sans prise en compte de l’histoire, la guerre du Sahel ne pourra pas être gagnée » ; d’octobre 2020 « Mali : le changement de paradigme s’impose » ; de juin  2021 « Barkhane victime de quatre principales erreurs politiques commises par l’Elysée », et de février 2022 « Mali : les éthers idéologiques expliquent l’éviction de la France ».
[2] Voir à ce sujet mon livre : « Les guerres du Sahel des origines à nos jours »

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L'Afrique Réelle N°152 - Août 2022

mar, 02/08/2022 - 01:22
Sommaire

Dossier :
Le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : phénomène religieux ou prétexte religieux ?

- Sahel, la guerre des deux islam
- Islam : un artificiel paravent ?
- Le cas du Burkina Faso
- Jihadisme ou problème peul ?

RDC :
Pourquoi Patrice Lumumba fut-il assassiné ?
La démocratie ethnique congolaise
Editorial de Bernard Lugan : L’ethnisme contre le jihadisme
Pour l’Occident, une société est « évoluée » dans la mesure où elle adopte ses « valeurs » : rapports égalitaires entre les hommes et les femmes, reconnaissance de l’homosexualité, LGBT, théorie du genre, démocratie, droits de l’homme etc. Pour une grande partie des Africains, tout cela n’est que perversion. Pour les jihadistes il s’agit de diablerie. L’incompréhension est donc totale.Un exemple : comme l’école occidentale est postulée fabriquer des mécréants, un jihad de purification est donc nécessaire contre elle. Voilà pourquoi Boko Haram enlève et tue les écoliers. Nous sommes loin de l’ « école de la République » et de l’ « école émancipatrice », mais bien face à une incommunicabilité référentielle. Dans ces conditions, tout ce que nous pouvons faire contre le terrorisme jihadiste ouest africain est vu comme une croisade ou comme une nouvelle colonisation. 
Ceci étant, par idéologie ou par manque de culture ethno-historique, les décideurs français ont « essentialisé » la question du terrorisme sahélien. C’est ainsi que sont systématiquement qualifiés de jihadistes tous les bandits armés, même quand ils ne sont pas mus par la volonté de combattre l’islam local « déviant ». Même quand nous sommes en présence de trafiquants revendiquant le jihadisme pour brouiller les pistes, ou parce qu’il est plus glorieux de prétendre combattre pour la plus grande gloire du Prophète que pour des cartouches de cigarettes ou des cargaisons de cocaïne. Même quand il s’agit de revendications ethniques, sociales et politiques simplement habillées du voile religieux car, dans toute la région, le jihadisme est souvent la simple surinfection de plaies ethniques. 
La réalité est qu’en 2022, bien qu’emboités, les fronts dits jihadistes n’ont pas « coagulé » dans un embrasement généralisé de tout le Sahel à travers un jihad global ayant pour but la fondation d’un califat transethnique. Cela ne s’est pas produit car l’universalisme islamiste a buté sur les réalités ethniques. L’ethnie est en effet ici la principale force de résistance en raison des énormes fossés historiques séparant les protagonistes. 
Voilà pourquoi le jihadisme qui affirmait  vouloir dépasser l’ethnisme en le fondant dans un califat universel, s’est, tout au contraire,  trouvé pris au piège d’affrontements ethno-centrés avec un ancrage de plus en plus  évident sur certaines fractions du peuple peul. Désormais, plus que de terrorisme islamiste, c’est donc de jihadisme peul qu’il conviendrait peut-être de parler. Comme au XIXe siècle, quand les grands jihad peul dévastaient déjà la région sahélienne. Mais pour  entrevoir ce phénomène, encore faut-il connaître l’ethno-histoire régionale et l’on pourra à ce sujet se reporter à mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours.
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