Vous êtes ici

Diplomacy & Defense Think Tank News

Culture, Art Capital à Paris

Fondation Robert Schuman / Actualités - lun, 13/02/2017 - 01:00
Du 15 au 19 février, le Grand Palais de Paris accueille de nombreux artistes lors de son Art Capital 2017. L'exposition s'organise en quatre salons : "artistes indépendants", "comparaisons", "artistes français", "dessin & peinture à l'eau".

Die EU-Zusammenarbeit beim Kampf gegen den internationalen Terrorismus

SWP - lun, 13/02/2017 - 00:00

Der Anschlag auf den Berliner Weihnachtsmarkt im Dezember 2016 hat nicht nur eine nationale Debatte über die innere Sicherheit angestoßen, sondern gibt auch Anlass zur Überprüfung der europäischen Anstrengungen gegen den internationalen Terrorismus. Die seit 2015 ergriffenen Maßnahmen zur Verbesserung des Austauschs polizeilicher Informationen und zur Verschärfung der Personenkontrollen beginnen zwar Früchte zu tragen. Die zusätzlich geplante Einführung intelligenter Kontrollsysteme an den EU-Außengrenzen kann jedoch nur bedingt als Antwort auf die aktuelle Bedrohungslage gelten. Intensiver diskutiert werden sollte stattdessen über die Koordinierung von Rückführungen von Drittstaatsangehörigen, über den Beitrag, den die EU-Außenpolitik zur Erhöhung der Sicherheit in Europa leisten könnte, und über die Intensivierung der europäischen geheimdienstlichen Zusammenarbeit.

Digitales Lernen

Konrad Adenauer Stiftung - lun, 13/02/2017 - 00:00
„Digitalisierung ist für eine zukunftsfähige Schule wichtig. Erfolgreiches digitales Lernen hängt aber nicht nur von moderner Technik ab, sondern vor allem auch von den Lehrpersonen, die die neuen technischen Möglichkeiten in Lehr- und Lernkonzepte integrieren. Untersuchungen belegen, dass Technik allein noch kein Erfolgsgarant ist. Kompetenz und Haltung der Lehrpersonen sind entscheidend. „

L’Arabie saoudite et la Nouvelle Route de la Soie : vers un rôle accru ?

IRIS - ven, 10/02/2017 - 14:27

L’Arabie saoudite va-t-elle participer au projet de zone économique de la Nouvelle Route de la Soie (NRS) ? Le projet saoudien « Vision 2030 » et le projet pharaonique chinois « une ceinture, une route » peuvent-ils s’imbriquer ? Le projet saoudien vise à rendre l’économie saoudienne plus robuste et sortir de l’ère tout pétrole. Les entreprises chinoises sont déjà présentes sur le marché saoudien et souhaitent participer aux développements d’infrastructures : réseaux ferroviaires, des malls (centre commerciaux), usines de dessalement d’eau, raffineries.

En janvier 2016, Xi Jinping avait visité l’Egypte, l’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran, avec l’idée de construire de nouveaux tronçons d’une nouvelle voie de communication. La (NRS) s’appuie sur l’antique « route de la soie » et une voie maritime, imaginée par le célèbre amiral musulman Zheng He au XVe siècle. Elle traversait historiquement, entre autres, l’Iran, l’Irak et la Syrie, et permettrait aujourd’hui de sécuriser les approvisionnements énergétiques chinois et « bousculer » les équilibres internationaux.

La Chine entretient de bonnes relations avec l’Iran, tout en restant extérieur au conflit actuel entre Téhéran et Riyad. Dans le même temps, Pékin développe des exercices inédits de coopération militaire avec Riyad, tout en construisant des bases militaires le long des océans Indien, Atlantique et Pacifique, notamment à Djibouti et le port de Gwadar au Pakistan. La NRS offrirait à la Chine d’être moins vulnérable dans les détroits d’Ormuz et de Malacca, zone potentiellement conflictuelle des approvisionnements énergétiques.

La coopération sino-saoudienne

La Chine est le plus grand importateur mondial de pétrole, 80 % de ses importations proviennent du Moyen-Orient, principalement d’Arabie saoudite (70 milliards de dollars), par le biais de ses grandes entreprises publiques, telles SINOPEC ou la CNPC. La Saudi Aramco, plus grande compagnie de pétrole au monde, envisage d’approfondir ses investissements dans les secteurs de la raffinerie, de la pétrochimie avec les entreprises chinoises. La première grande raffinerie saoudienne de Yanbu est entrée en fonction le 20 janvier 2016 avec d’importants capitaux de SINOPEC. Ces deux compagnies ont signé un nouvel accord stratégique de coopération pour se déployer dans les marchés mondiaux. Ainsi, la relation pragmatique sino-saoudienne pourrait être un levier pour l’économie saoudienne hors pétrole.

Les comptes du royaume se sont fortement dégradés, depuis la chute vertigineuse du prix du baril (juin 2014), et Riyad privilégie aujourd’hui, au sein de l’OPEP, une augmentation des cours avec l’objectif d’atteindre les 70 dollars. Ce prix garantirait une marge de profit aux fabricants chinois et le financement de projets d’infrastructure en Arabie saoudite.

Pour financer les projets d’infrastructure, les entreprises chinoises bénéficient de la fameuse Exim Bank (Export-Import Bank of China), qui disposerait de plus d’un tiers des liquidités mondiales, ce qui permettrait d’investir dans les infrastructures ferroviaires en Arabie saoudite. Cette perspective permettrait à la fois aux saoudiens d’accompagner le plan « Vision 2030 » et aux Chinois de compléter le maillage de la Nouvelle Route de la Soie à travers le royaume pour ouvrir d’autres voies terrestres et maritimes aux marchandises chinoises à destination de l’Afrique dans laquelle elle est déjà fortement implantée.

En 2009, la China Railway Engineering avait remporté la première phase d’un contrat de 1,8 milliards de dollars pour la construction d’une ligne à grande vitesse entre la Mecque et Médine. La Chine se verra-t-elle attribuer le pharaonique projet international ferroviaire qui traverserait les six pays du Conseil de coopération du Golfe ?

Pékin a créé un outil puissant dans la stratégie de la NRS, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB en anglais), concurrente implicite de la Banque mondiale. Elle compte parmi ses 57 membres l’Arabie saoudite, le Pakistan, l’Indonésie, la Malaisie, Oman et l’Iran, pays clefs de la route de la Soie. La Chine entend assumer le leadership mondial dans le domaine du financement des infrastructures mais elle a besoin d’une stabilisation du Moyen-Orient pour déployer ses investissements économiques, et l’Arabie saoudite est un acteur clef de cette région.

La majorité des musulmans habitent le long de la Route de la Soie

La Chine compte 20 millions de musulmans, et la majorité d’entre eux (les Ouïghours) sont dans la région autonome du Xinjiang, qui constitue le cœur de la NRS du XXIe siècle avec les villes d’Urumqi et de Kashgar. Cette région autonome connait des troubles violents réguliers qui trouvent écho dans le monde musulman. Des milliers de Ouïghours combattent au nord de la Syrie et leur retour suscite la plus grande vigilance de Pékin. Chaque année, plus de 15000 Chinois se rendent à la Mecque pour effectuer le pélerinage, et environ 80% des musulmans dans le monde habitent le long de la route de la Soie : Turquie, Indonésie et Pakistan.
Le port en eau profonde pakistanais de Gwadar, proche du détroit d’Ormuz, est aujourd hui géré par une compagnie chinoise. Prochainement relié par voie ferroviaire au Xinjiang, Gwadar est stratégique pour l’importation de pétrole par la Chine.

Le soft power chinois au Moyen-Orient

La télévision nationale chinoise a diffusé une série en 59 épisodes (en 2009) sur la vie et les voyages de Zheng He en soulignant le caractère pacifique de ses expéditions maritimes sur la route maritime de la Soie.

Dans le film à grand spectacle chinois « Dragon Blade » (2015), les célèbres acteurs Jackie Chan et John Cusak délivrent un message géopolitique au monde que l’on pourrait interpréter, du moins vu de Pékin, par « les Empires ne sont pas ennemis, et peuvent coopérer dans leur intérêt réciproque », faire du « gagnant gagnant » dans un esprit pacifique avec la Nouvelle Route de la Soie, et que chaque nation puisse en tirer profit.

Si un blocus maritime des États-Unis en mer de Chine devait subvenir, la route terrestre par le Pakistan deviendrait cruciale pour un accès de la Chine à l’océan Indien et le golfe Arabo-Persique. L’influence de l’Arabie saoudite dans le monde musulman et sa relation privilégiée avec le Pakistan ferait de Riyad un acteur incontournable de la Nouvelle Route de la Soie et le Moyen-Orient, qui demeure une zone sismique des relations internationales, à l’heure où la politique étrangère américaine devient une inconnue. Va-t-on assister à la construction d’une convergence d’intérêts entre la Chine et l’Arabie saoudite ?

Sous-marins norvégiens : l’Allemagne devient-il le pays qui organise la coopération en matière d’armement en Europe ?

IRIS - ven, 10/02/2017 - 13:02

Après l’annonce du choix de l’entreprise allemande TKMS par la Norvège, le 3 février 2017, pour la fourniture de 4 sous-marins, la première réaction serait de dire « 1 partout » entre TKMS et DCNS. En effet, l’Australie avait choisi en avril 2016 l’entreprise française DCNS pour lui fournir 12 sous-marins. On ajoutera aussitôt que le nombre de sous-marins dans le contrat australien est plus important et que les bâtiments commandés sont d’un tonnage supérieur au bateau norvégien, l’impact économique du contrat australien est bien plus grand pour DCNS que celui du futur contrat norvégien pour TKMS. Ces comparaisons sont utiles si on essaie d’analyser la compétition que se livre l’entreprise allemande et l’entreprise française sur le marché des sous-marins à l’exportation. On ajoutera aussi à cette comparaison que DCNS estime que son offre à la Norvège était supérieure notamment dans le domaine de la lutte anti sous-marine. Pour autant, la décision norvégienne appelle d’autres commentaires que cette stricte analyse comptable dans le sens où ce choix révèle peut-être un changement dans le mode de coopération et d’acquisition des pays européens dans le domaine de la défense.

En effet, après avoir lancé un appel d’offre pour la fourniture de ces sous-marins, la Norvège a pris la décision de sortir de l’appel d’offre et de nouer une coopération avec l’Allemagne sur la base d’une évolution du sous-marin T-212, actuellement en service dans les marines allemande et italienne.

Même si la Norvège n’est pas membre de l’Union européenne et que le droit communautaire ne lui est pas applicable, on ne peut s’empêcher de penser que ce pays s’est inspiré de la faculté offerte par l’article 13 de la directive européenne 2009-81 sur les marchés de défense et de sécurité qui permet d’exclure du champ de la directive « les marchés passés dans le cadre d’un programme de coopération fondé sur des activités de recherche et développement ». Dans ce cas, le lancement d’un appel d’offre n’est plus nécessaire puisqu’un des objectifs de la directive – favoriser la coopération en matière d’armement et la mutualisation des capacités militaires -, est rempli puisque la Norvège et l’Allemagne bénéficieront à partir des années 2025[1] d’un sous-marin identique. Simplement, la mutualisation capacitaire s’inscrit plus dans le cadre de l’OTAN, la Norvège étant membre de cette organisation, que dans celui de l’Union européenne.

On peut se demander d’ailleurs si le choix des Norvégiens pour un sous-marin fabriqué par TKMS n’est pas « framework nations concept (FNC) compatible ».

FNC est une initiative qui a été lancée par l’Allemagne en septembre 2014 dans le cadre de l’OTAN. Elle vise à insérer les forces armées des pays européens de l’Otan qui ont les capacités les plus faibles dans le cadre d’une capacité commune organisée par une nation cadre qui dispose de forces armées plus importantes. 16 pays sont aujourd’hui partie prenante au concept FNC[2], dont le plus important est l’Allemagne. Cette initiative s’est focalisée dans un premier temps sur les capacités structurelles et logistiques, ce que l’on appelle les enablers, dans le cadre de quatre clusters portant sur le déploiement des quartiers d’état-major, sur les effecteurs, sur la protection (défense aérienne et défense anti-missile) et sur les capacités de soutien en opération (qui comprend notamment les capacités patrouille aérienne et les systèmes de drones MALE). Même si FNC porte sur la mutualisation des forces, on peut estimer que l’initiative ne sera pas sans conséquence en termes de coopération européenne sur les équipements du futur et donc sur la consolidation industrielle dans le domaine de l’armement.

De ce fait, même si la capacité sous-marine ne fait pas partie des clusters formellement identifiés dans FNC, on ne peut s’empêcher de penser que le choix des Norvégiens s’inscrit dans une démarche similaire à celle qui a présidé à la constitution de FNC. En effet, la Norvège appartient au club FNC, la Pologne, qui a lancé un appel d’offre pour la fourniture de sous-marins, est également partie prenante à FNC et pourrait se joindre à cette coopération, ainsi que les Pays-Bas[3], et ce dans ce qui serait le cadre d’un « cluster sous-marin » qui serait créé et piloté par l’Allemagne.

En conclusion, il est fort probable que l’offre de TKMS sur le sous-marin norvégien s’inscrit dans le cadre d’une stratégie politique plus globale de l’Allemagne visant à mieux organiser les mutualisations capacitaires, par ailleurs souhaitées par l’Union européenne, l’OTAN ainsi que les Etats membres de ces organisations, autour de Berlin, « les petits s’agrégeant derrière un plus gros ».

La France serait donc bien inspirée de prendre en compte ce facteur non comptable dans l’organisation de ses coopérations et exportations d’armement futurs au sein de l’Union européenne.

[1] La livraison des bâtiments devrait s’étaler entre 2025 et 2030.
[2] Allemagne, Belgique, Bulgarie, République Tchèque, Danemark, Estonie, Hongrie, Luxembourg, Lithuanie, Lettonie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie
[3] Ce dernier pays est cité dans le communiqué publié par le ministère de la Défense norvégien rendant public la décision de la Norvège : Germany chosen as strategic partner for new submarines to Norway.

Syrie : solution politique ou somalisation ?

IRIS - ven, 10/02/2017 - 12:10

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.

Sahel-Sahara-Raum: Fluchtursachen-Bekämpfung konkret

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 10/02/2017 - 10:28
Bei allen Diskussionen über Migration und ihre Folgen wird der Blick selten auf die Ausgangs- und Durchgangsländer der Fluchtrouten gerichtet. Ganze Gesellschaftsgruppen leben dort davon, Menschen per Lastwagen nach Norden zu verfrachten – und auf dem Rückweg Waffen oder Munition mitzubringen. So wird das Leben in den betroffenen Regionen immer unsicherer, der Migrationsdruck steigt weiter.

L’IHEDN au salon Euromaritime /Eurowaterways2017

IHEDN - ven, 10/02/2017 - 06:31

Les transformations majeures de sécurité et de défense ont donné une importance stratégique croissante aux espaces échappant à la souveraineté des États au premier rang desquels ...

en lire plus

L’IHEDN au salon Euromaritime /Eurowaterways2017

IHEDN - ven, 10/02/2017 - 06:31

Les transformations majeures de sécurité et de défense ont donné une importance stratégique croissante aux espaces échappant à la souveraineté des États au premier rang desquels ...

en lire plus

Energy in the German-Polish Relationship

SWP - ven, 10/02/2017 - 00:00

Germany and Poland stand as examples of the differing interests of individual European Union (EU) member states in energy policy. However, both countries are crucial for filling an Energy Union with substance. Yet, progress in bilateral engagement has stalled, as controversies, for example over Nord Stream II, threaten to distract attention from other issues and avenues for energy cooperation. While acknowledging disagreements, the focus should be on identifying areas of agreement and opportunities for cooperation. Although the difficulty of resolving highly controversial issues is not to be discounted, addressing them will require taking steps to establish trust while designing programs and projects to transform the idea of solidarity from rhetoric into reality.

Libanon: Ein Land zwischen Hoffnung und Herausforderung

Konrad Adenauer Stiftung - ven, 10/02/2017 - 00:00
Die Konrad-Adenauer-Stiftung fördert mit ihrem langjährigen Partner "Maison du Futur" den Dialog der Kulturen im Libanon, dem Nahen Osten und Nordafrika.

Islamistischer Terrorismus in Europa: Radikalisiert unterm Radar

Konrad Adenauer Stiftung - ven, 10/02/2017 - 00:00
Europa ist keine Keimzelle des Terrorismus. Aber Parallelgesellschaften und wenige Schlüsselfiguren trugen zur Entstehung dschihadistischer Netzwerke bei.

Wer? Wie? Wann?: Am Sonntag wird ein neuer Bundespräsident gewählt

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 09/02/2017 - 17:10
Am Sonntag wählt die Bundesversammlung zum zwölften Mal den Bundespräsidenten. Wieso? Wer tritt an? Kann das jeder werden? Bundesversammlung – nie gehört? Und was macht ein Bundespräsident überhaupt? Fragen über Fragen. Hier der Versuch kurzer Antworten:

Theresa May : une position habile, ferme, et très inconfortable

IRIS - jeu, 09/02/2017 - 15:27

Hier, les députés britanniques ont donné à Theresa May le pouvoir de notifier à l’Union européenne l’activation de l’article 50. La semaine passée, celle-ci a publié un livre blanc dans lequel elle dévoile sa stratégie. En sait-on plus sur les modalités de divorce côté britannique ?

Le Livre blanc publié par le gouvernement britannique ne constitue que le versant technique de la position politique adoptée par Theresa May lors de son discours du 17 janvier à Lancaster House. C’est ce discours qui constitue la véritable rupture. Il montre que le gouvernement britannique, qui s’est heurté pendant plusieurs mois aux positions européennes dans ce dossier, a compris que de maintenir sa stratégie irréaliste finirait par être contre-productif.

Theresa May a mis beaucoup de temps à comprendre cela. En revanche, depuis qu’elle a arrêté sa ligne, elle a mené sa barque avec habileté. D’une part, elle a réussi à faire passer l’abandon de ses prétentions sur l’accès au marché unique comme une clarification de sa part, une affirmation de son autorité, et la défense de la souveraineté britannique fondée sur le mandat que lui donne « la voix du peuple ». Il s’agit bien là pour elle de la seule position possible. En effet, sauf à remettre en cause son propre poste, elle est obligée d’en appeler à ce mandat et de le mener à bout, puisqu’elle n’était pas elle-même favorable au Brexit avant le référendum.

D’autre part, elle a réaffirmé son autorité sur le plan domestique au regard de son parti et du Parlement. Les députés britanniques ont donc donné à Theresa May les compétences pour enclencher l’article 50 et mener à bien les négociations. Le projet de loi a été passé rapidement et sans amendement, de sorte que la Première ministre pourra respecter le calendrier qu’elle s’était fixée. Theresa May avait besoin de ce soutien clair mais, pour ce faire, elle a dû donner des garanties sur le droit de regard que le Parlement pourra exercer sur l’accord final. L’accord avec l’Union européenne devra être ratifié par le Parlement britannique.

Quoiqu’à bien des égards historiques, le soutien du Parlement mercredi n’est donc que le départ d’un long processus en poupées russes, d’une complexité dont nous n’avons toujours pas véritablement pris la mesure. Elle va devoir mener de front la négociation avec Bruxelles en regardant dans son dos vers l’opposition de l’Ecosse, dont le Parlement a refusé l’activation de l’article 50, voire l’Irlande du Nord, l’opposition de la City, et une opposition parlementaire qui pourrait s’organiser en vue de peser sur les conditions de sortie. C’est maintenant que tout commence.

Pourquoi la Cour suprême britannique a-t-elle eu à trancher sur la nécessité ou non pour le gouvernement de consulter le Parlement avant l’activation de l’article 50 ? N’existe-t-il pas d’ores et déjà une jurisprudence pour ce cas précis ?

Le Royaume-Uni est un Etat dont la Constitution non-écrite repose sur une accumulation de précédents. C’est ce qui lui permet de s’adapter aux évolutions politiques de manière pragmatique. Or, la pratique du référendum y est inhabituelle : l’absence de précédent clair rend délicat l’arbitrage entre la souveraineté populaire et la souveraineté du Parlement.

C’est donc la Cour suprême qui a tranché. Une fois cette décision prise, le Parlement aurait donc pu s’opposer à l’activation de l’article 50, sachant que la majorité des députés était opposée au Brexit. Il semble avoir choisi de préserver son capital politique pour peser sur les conditions de sortie de l’UE.

La visite de Theresa May au nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, au nom de la « relation spéciale » entre Washington et Londres constitue-t-elle une stratégie pertinente côté britannique ?

Theresa May n’a pas le choix. D’une part, elle a dû se résoudre à la sortie du marché unique. Elle doit donc démontrer que le Royaume-Uni est ouvert au commerce international et capable de nouer des partenariats bénéfiques avec des pays tiers, et en particulier avec les Etats-Unis. Mais le Royaume-Uni devra négocier avec un partenaire beaucoup plus puissant, dont le chef d’Etat est passablement imprévisible. Elle s’est aussi rendue ces dernières semaines en Australie, en Inde et au Japon, mais ces futurs accords commerciaux seront longs à mettre en place et comporteront des contreparties.

Ses positions la mettent aussi dans une situation compliquée politiquement. Au lendemain de la visite de Theresa May à Washington, Donald Trump annonçait la publication d’un décret interdisant la venue sur le territoire de ressortissants de sept pays. Plus largement, la Première ministre est coincée entre l’obligation de bâtir son partenariat économique et ce qui l’oppose foncièrement à Trump. Comme le montrait récemment Gideon Rachman, le Brexit oblige Theresa May à se rapprocher d’un président dont elle ne partage pas la vision du monde : il est protectionniste, elle se pose en championne du libre-échange, elle défend le multilatéralisme basé sur des normes, lui met « America First », elle a souligné qu’une Union européenne solide et prospère était dans l’intérêt du Royaume-Uni, lui a suggéré vouloir la voir démembrée.

Theresa May a annoncé un « hard Brexit » laissant entrevoir la possibilité qu’aucun accord ne soit signé. A quoi ressemblerait le Royaume-Uni post-Brexit dans les relations internationales ? Quelles seraient ses alliances stratégiques avec le reste du monde ?

C’est la partie la moins crédible de son discours. 50 % des exportations britanniques vont vers le marché européen. Dans ce cas de figure, elles seraient soumises aux mêmes droits de douane que les autres Etats qui commercent avec l’UE, comme le veulent les règles de l’OMC. L’absence d’accord entre l’UE et la Grande-Bretagne aurait ainsi des conséquences catastrophiques, et il est plausible que le Parlement britannique s’y oppose, ce qui risquerait de provoquer une crise institutionnelle, voire de nouvelles élections législatives. D’où l’importance du poids que pèsera le Parlement sur les conditions de sortie.

Il est impossible de prévoir à six mois, encore moins à deux ans, mais une chose est sûre : les négociations seront compliquées tant l’économie britannique est imbriquée à celle de ses voisins européens, et cette complexité concerne un nombre incalculable de domaines. D’aucuns commencent à se demander si nous sommes réellement capables de mener le Brexit à son terme, et je n’en suis pas certain.

Hommage à Tzvetan Todorov

IRIS - jeu, 09/02/2017 - 10:23

Tzvetan Todorov nous a malheureusement quittés. Il ne sera plus là pour combattre par sa lucidité généreuse l’obscurantisme moderne. Les hommages qui lui ont été rendus ont laissé de côté un aspect important de son œuvre : une approche philosophique des questions géostratégiques. Je republie le portrait que j’en avais dressé dans « Les intellectuels intègres » en 2013 et recommande la lecture des livres de Tzvetan, toujours actuels et utiles pour la compréhension du monde contemporain.

Tzvetan Todorov est né en 1939 à Sofia, en Bulgarie. Élevé dans un milieu intellectuel, il étudie les lettres modernes et commence à enseigner. Afin de poursuivre sa formation, il vient à Paris en 1963, avec l’idée d’y rester un an. « La France me paraissait le pays de la liberté et de la civilisation… Et avoir un équilibre entre matériel et spirituel »[1].

Roland Barthes est son directeur de thèse consacrée aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, qu’il soutient en 1966. Entré en 1967 au CNRS, il obtient la nationalité française en 1973. En 1981, il épouse la romancière Nancy Huston, d’origine canadienne.

Après avoir fondé et dirigé le Centre de recherche sur les arts et le langage à l’EHESS, il devient directeur de recherche du CNRS en 1987. Il est directeur de recherche honoraire depuis 2005.

Il est membre du Comité de soutien de l’association Primo Lévi, destinée à aider les personnes réfugiées en France ayant été victimes de la torture ou de la violence politique dans leur pays d’origine, et également président de l’association Germaine Tillion qui divulgue l’œuvre et le message de la grande résistante dont il dit que l’exemple l’a amené à l’engagement politique. En 2008, Tzvetan Todorov a reçu le prix du Prince des Asturies en sciences sociales et en 2011, celui de la critique de l’Académie française.

Quatre de ses ouvrages concernent plus précisément le champ géostratégique : Mémoire du mal, tentation du bien, écrit peu après la guerre du Kosovo, Le Nouveau Désordre mondial, rédigé après celle d’Irak, La Peur des barbares, publié avant l’élection de Barak Obama et Les Ennemis intimes de la démocratie en 2012. Ces livres signés par un historien et philosophe permettent de « décloisonner » la discipline, lui apportent un regard extérieur et neuf.

Todorov estime par exemple que la guerre du Kosovo, loin de combattre le principe d’épuration ethnique, l’a fait triompher en rendant impossible la cohabitation entre les populations serbes et kosovares. Il remet en cause la vision dominante où les Serbes auraient tous les torts et où l’UCK (l’Armée de libération du Kosovo) verrait les siens totalement oubliés, et s’élève contre le manichéisme selon lui héritier des crimes totalitaires qui divise l’humanité en deux moitiés étanches : les bons et les mauvais, nous et les autres.

À propos de la guerre d’Irak, il rappelle que la guerre préventive est une innovation particulièrement contestable dans la vie internationale moderne. « Si on impose la liberté aux autres, on les soumet, de même que si on leur impose l’égalité, on les juge inférieurs »[2].

Selon lui, au Kosovo comme en Irak, il y eut une guerre illégale, une politique de force et des arguments contestables. « Dans les pays totalitaires, la vérité est systématiquement sacrifiée à la lutte pour la victoire. Dans un État démocratique, le souci de vérité doit être sacré ; sont en jeu les fondements mêmes du régime. » Todorov en profite pour développer le concept de « puissance tranquille », c’est-à-dire une puissance non agressive, au service de projets collectifs définis de façon multilatérale.

La Peur des barbares est une réponse aux théories sur le choc des civilisations mais également à ceux qui essayent, y compris à gauche, de montrer que l’islam n’est pas intégrable à nos sociétés. Alors que la majorité des émigrés actuels est d’origine musulmane, en Europe, attaquer les immigrés est politiquement incorrect. Pourtant critiquer l’islam est perçu comme un acte de courage, rappelle Todorov, les musulmans sont réduits à l’islam, lui-même réduit à l’islamisme politique, lui-même réduit au terrorisme.

Il revient longuement sur l’affaire des caricatures danoises en estimant que si le but des rédacteurs du journal danois avait été de provoquer une réaction violente de la part de certains musulmans et en conséquence un rejet par le pays de sa minorité musulmane, déjà en butte aux attaques du parti d’extrême droite, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Il dégage une réflexion sur l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction. Si on a beaucoup évoqué Voltaire à l’époque, Todorov rappelle que ce dernier s’opposait aux institutions dominantes – l’État et l’Église – alors que les militants actuels reçoivent l’appui et l’encouragement des ministres et des chefs de partis au pouvoir. Lui qui a fui un régime totalitaire rappelle aussi que l’amalgame devient choquant lorsque ces combattants pour la liberté s’assimilent eux-mêmes aux dissidents des pays communistes en Europe de l’Est. « Ceux-ci pouvaient payer leur audace par plusieurs années de déportation, là où ceux-là risquent de se voir accueillis à la table du chef de l’État. Il est un peu excessif, à tout le moins, de vouloir bénéficier à la fois des honneurs réservés aux persécutés et des faveurs accordées par les puissants. »

Dans son dernier livre Les Ennemis intimes de la démocratie, il note que dans la Bulgarie communiste où il a vécu jusqu’à l’âge de 24 ans, l’absence de liberté touchait bien sûr les choix politiques, mais également des aspects qui n’avaient aucune signification idéologique : le lieu de résidence, le métier ou même les préférences pour tel ou tel vêtement. Le mot « liberté » était valorisé par le régime mais cela servait à en dissimuler l’absence. C’est donc avec inquiétude qu’il a vu en 2011 le terme « liberté » devenir une véritable marque pour des partis politiques d’extrême droite et xénophobes en Europe.

Toujours sur la question de l’islam, Todorov remarque : « On PARLE beaucoup en Occident du danger que représente l’islamisme pour les pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, ce qu’on VOIT en revanche, ce sont les armées occidentales qui occupent les pays musulmans ou qui y interviennent militairement. » De fait, il dénonce l’hostilité face à l’islam, soigneusement entretenue par les pouvoirs politiques et les médias. Ainsi, lorsque le président de la République estime que la communauté française veut se défendre pour préserver son mode de vie, il note que le mode de vie des Français a changé de manière spectaculaire au cours des cent dernières années sous la pression de nombreux facteurs comme le recul de l’agriculture et la montée de l’urbanisation, l’émancipation des femmes et le contrôle des naissances, les révolutions technologiques et l’organisation du travail. Les contacts avec la population étrangère sont à cet égard un facteur plutôt marginal, conclue-t-il en rappelant que la culture étrangère de loin la plus influente en France est celle des États-Unis.

Les livres de Todorov passent l’épreuve du temps. Ils forment une véritable œuvre, pertinente intellectuellement et marquée par un véritable humanisme appliquant de façon universelle les principes de même nom.

[1] Propos recueillis par Olivier Barrot, « Un livre, un jour », France 3, 12 novembre 2002.

[2] Tzvetan Todorov, Le Nouveau Désordre mondial, p. 31

Westuganda: Unruhen und Ausschreitungen

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 09/02/2017 - 10:00
Der innere Friede im Einflussgebiet des Rwenzururu-Königreiches in Westuganda in Gefahr. Wiederholte Gewaltausbrüche forderten in den vergangenen drei Jahren über 300 Menschenleben.

Paris 2024 face au mouvement olympique

IRIS - jeu, 09/02/2017 - 09:18

Pourquoi Paris a-t-elle décidé de dévoiler le slogan de sa candidature vendredi 3 février ? Quelles sont les dates clés avant la désignation de la ville qui accueillera les JO 2024 ?

Ces annonces plus précises des trois villes candidates ont eu lieu dans le cadre d’une procédure formalisée par le Comité international olympique (CIO). Dans ce cadre, Paris, Los Angeles et Budapest ont présenté le 3e et dernier volet de leur dossier de candidature dans lequel ils révèlent notamment leur vision des Jeux.

La prochaine étape des candidatures se déroulera en mai avec la visite de la Commission d’évaluation du CIO. La délégation s’intéressera notamment aux infrastructures, à la logistique, aux systèmes de transport qui seront mis en place pour l’accueil des jeux. À la suite de cette visite, un rapport sera publié au cours de l’été. Il répertoriera les points forts et les points faibles de chaque ville candidate, sans qu’il fasse pour autant office de classement. Le rapport ne vise pas à donner un avantage conséquent à un candidat par rapport à un autre.

L’étape finale aura lieu le 13 septembre à Lima. L’ensemble des membres du CIO seront réunis, à l’occasion de sa 130ème session, afin, notamment, de désigner la ville qui accueillera les Jeux olympiques et paralympiques dans le cadre d’un vote à deux tours. Il y aura 87 votants à titre individuel. Leur nombre est inférieur au nombre total des membres du CIO (95) car les représentants français, américains et hongrois sont exclus du vote pour éviter un évident conflit d’intérêts. Qui sont les membres du CIO ? La plupart sont issus du monde sportif, notamment des présidents de fédérations internationales, de comités olympiques nationaux ou encore des anciens athlètes. On retrouve également des personnalités, notamment des têtes couronnées (Emir du Qatar, Prince de Monaco, etc.). Ils voteront de manière anonyme et individuelle.

Quelles faiblesses et quels atouts séparent les trois dossiers ?

Une candidature en bonne et due forme nécessite tout d’abord un engagement conséquent des villes car les exigences du CIO sont élevées. Par exemple, le Comité exige de la ville hôte qu’elle ait 42 000 chambres d’hôtel disponibles pour accueillir les visiteurs. Plus de 1 500 d’entre elles devront être réunies sur un seul et unique site pour accueillir la famille olympique. Les JO, c’est plus de 10 000 athlètes et 25 000 journalistes présents au même moment alors que l’ensemble du monde aura les yeux rivés sur les compétitions et la ville hôte. Plus de 300 compétitions sont organisées pour deux semaines de compétition olympique, puis deux semaines paralympiques. C’est une responsabilité immense.

Les messages envoyés par les villes candidates répondent aux nouveaux critères fixés par le CIO dans le cadre de l’agenda 2020, notamment en termes de développement durable, d’héritage et d’impact sociétal. Aussi bien Budapest, Los Angeles, que Paris bénéficient d’un engagement public et privé important et des garanties financières suffisantes à la tenue des Jeux. Ils promettent que les installations ne se transformeront pas en « éléphant blanc ». Beaucoup d’articles ont récemment fait état de l’abandon des infrastructures ayant servi à la tenue des Jeux olympiques de Rio, comme le fameux stade Maracaña. Celui-ci avait été restauré pour la Coupe du monde 2014 et pour les Jeux de 2016. Il est sous-utilisé aujourd’hui.

Si Budapest, Los Angeles et Paris répondent aux critères objectifs du CIO, leurs candidatures se distinguent sur plusieurs aspects. À Paris, on prône notamment des Jeux olympiques compacts et ouverts à la ville. Car une olympiade ressemble parfois à une bulle déconnectée de la ville hôte et de la population locale. C’était notamment le cas à Londres et Rio où beaucoup d’infrastructures étaient isolées de la ville-même. Dans le cas parisien, une partie des compétitions se déroule au cœur de la ville. Les valeurs d’ouverture et de partage des jeux entre les athlètes et la population locale sont mises en avant. Et Paris peut défendre des Jeux olympiques relativement low-cost pour le contribuable puisque les seules constructions notables sont le village olympique, la piscine olympique et le centre des médias. Autre point positif : l’accessibilité. Paris est en effet l’une des villes les mieux desservies en termes de transports publics. Paris2024 annonce déjà qu’il s’agirait des Jeux les plus écolo de l’histoire.

À la différence de Paris, Los Angeles est une ville où la voiture est privilégiée aux transports publics. Dès lors, pour contrer toute critique, l’équipe de LA2024 promet de mettre à disposition un important réseau de transports en commun pour les visiteurs des Jeux. Les Californiens mettent également en avant l’image estivale et ensoleillée de la ville – leur slogan est « Follow the sun », et soulignent l’absence de risque car les infrastructures sont préexistantes. Ils insistent également sur les nouvelles technologies, issues de la Silicon Valley, qui seront mises à profit pour connecter les athlètes et le public.

Budapest, dont l’envergure est moindre que ses concurrentes, fait figure d’outsider. Elle dispose de moins d’infrastructures déjà construites et doit surtout faire face à un mouvement de contestation populaire qui réclame la tenue d’un référendum. À titre de comparaison, la candidature de Paris semble bénéficier d’un plus large consensus auprès de ses habitants avec entre 65 et 70% d’opinions positives selon les sondages. Rappelons également que tous les principaux candidats à l’élection présidentielle française ont apporté leur soutien à Paris2024.

Les JO ont perdu en popularité ces dernières années. De nombreux Brésiliens s’étaient notamment soulevés contre la tenue des derniers jeux à Rio. Dans quel contexte le CIO devra-t-il nommer le futur hôte des Jeux olympiques ?

Le CIO se trouve dans un contexte de crise et fait face à une double contradiction. La première contradiction est stratégique. D’un côté, le CIO doit faire face à des critiques grandissantes sur le gigantisme et le gaspillage lié aux olympiades. Certains Etats acceptent en effet de financer la venue des Jeux au détriment d’autres investissements publics qui pourraient être plus profitables à la population. C’est le cas, par exemple, des Jeux d’Athènes (2004), de Pékin (2008) ou de Sotchi (2014) où les efforts de financement public se comptent en dizaines de milliards d’euros. Le CIO, qui récupère désormais plus de 5 milliards d’euros de revenus à chaque olympiade, en reverse une partie (autour d’1,4 milliards) au comité d’organisation mais la redistribution reste inégalitaire, surtout que ces revenus ne sont pas imposés . En réponse à ces dérapages financiers, de moins en moins de villes acceptent d’accueillir les Jeux. Le CIO s’est retrouvé avec seulement 2 candidats pour les JO 2022 et 3 pour les JO 2024. Ces dernières années des villes comme Boston, Hambourg, Cracovie, Munich ont retiré leurs candidatures après des mouvements populaires d’opposition. Le CIO est traumatisé par cette tendance et a adopté un ensemble de réformes (l’Agenda 2020) qui répond à une volonté de rationaliser les Jeux. En conséquence, les critères d’héritage et de durabilité sont désormais mis en avant par les villes candidates.

En parallèle de cette volonté d’humaniser les Jeux, le CIO a un intérêt stratégique fondamental qui est l’expansion du mouvement olympique. Cette expansion est en cours depuis sa création en 1894. Le CIO reste une ONG à but non-lucratif qui a constamment besoin de légitimité et de reconnaissance comme l’organe suprême en matière sportive. Ce besoin est lié au fait qu’aucune reconnaissance officielle de la part des autorités publiques n’a été formalisée à ce jour. À l’avenir, d’autres organisations privées pourraient développer leur propre système de compétition sportive international. De plus, les scandales de corruption ou de dopage organisé, les critiques liées à sa politique d’équilibriste dans l’affaire du dopage organisé russe, mettent en cause la légitimité du CIO. Bref, le mouvement olympique a besoin de s’étendre. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui plus de 200 délégations nationales, dont des entités non-reconnues par l’ONU, sont acceptées par le CIO. C’est pourquoi aussi de nouvelles disciplines sont rajoutées au programme olympique pour accroitre la popularité des Jeux. C’est aussi pourquoi le CIO va chercher à atteindre de nouveaux marchés, dont ceux des pays dits « émergents », toujours dans le but d’asseoir la suprématie de l’organisation sur le sport mondial.

Cette expansion de l’olympisme a un effet contradictoire car il rend les Jeux de plus en plus difficiles à organiser. En voulant s’universaliser, le mouvement olympique exclut, de fait, la possibilité à de nombreux pays d’accueillir les Jeux. La contradiction stratégique se trouve ici. Pour prendre un exemple parlant : jamais un pays africain n’a accueilli les Jeux et cette perspective semble s’éloigner, compte tenu des exigences croissantes du CIO.
La seconde contradiction est d’ordre plus politique. Le CIO a un certain nombre d’intérêts et de critères objectifs dans l’accueil des Jeux, et les rapports de la Commission d’évaluation les expriment de façon très claire.

Or, ce n’est pas le CIO qui attribue les Jeux à telle ou telle ville, mais les membres du CIO, c’est-à-dire une assemblée de 95 individualités, qui ne vont pas forcément suivre les intérêts de l’olympisme. Certains vont plutôt prendre en compte les intérêts des athlètes, d’autres d’une discipline sportive, d’autres d’un pays en particulier, et d’autres d’intérêts d’ordre plus privé. Ces membres, cooptés, votent de façon anonyme et ne représentent qu’eux-mêmes. C’est pourquoi les décisions d’attribution des Jeux peuvent être déconnectées de l’intérêt du sport, ou de l’intérêt général (déjà difficilement définissable). C’est ce qui a conduit à de nombreuses affaires de corruption au CIO ou dans des fédérations sportives comme la FIFA. Face à ce constat, le CIO souhaite répondre notamment en envisageant une nouvelle formule d’attribution des Jeux basé sur des consultations informelles avec des villes potentiellement candidates.

Dans ce contexte de crise, pourquoi Paris devrait-elle accueillir les Jeux de 2024 ?

Être la ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques comporte plusieurs aspects positifs. Les JO constituent tout d’abord l’évènement sportif le plus populaire et le plus médiatisé. Environ 200 délégations olympiques sont accueillies pour un moment de convivialité et de fête. La ville hôte attire, durant deux semaines, l’attention du monde entier. Pour elle et pour le pays tout entier, les olympiades constituent une occasion de rayonner. Les JO permettent également un moment de partage au niveau national et de promotion de la pratique sportive. En termes d’image, toutefois, les Jeux procurent un prestige indéniable. Ils peuvent permettre au pays d’améliorer ses relations diplomatiques et de promouvoir l’innovation, l’ouverture, la modernité ou certaines valeurs comme le partage.

En ce qui concerne le volet économique, certaines villes ont profité de l’accueil des Jeux olympiques pour se mettre en avant, signer des contrats et attirer des nouveaux investisseurs. Cependant, les études sur les impacts d’un tel évènement relativisent ses retombées positives. Elles sont d’abord éphémères, et se heurtent à un potentiel coût d’opportunité : si ces investissements étaient consentis pour d’autres occasions, ne seraient-ils pas encore plus bénéfiques ? In fine, l’intérêt purement économique des Jeux reste à démontrer.

Dans certains cas comme Barcelone, Sydney et, dans une moindre mesure, Londres, les ville hôtes ont profité des évènements pour réaménager certains quartiers grâce à la construction de nouvelles infrastructures. À Paris, le village olympique sera en Seine-Saint-Denis. Ce sera l’occasion de créer un nouvel espace urbain et de rendre accessibles de nouveaux logements. Le coût de l’organisation pour Paris et Los Angeles reste important dans l’absolu (environ 6,5 milliards d’euros). Le budget sécurité sera fort et certains dépassements sont à prévoir (comme pour toutes les olympiades récentes). Mais, compte tenu du faible taux de constructions à réaliser, on peut estimer que les dérapages budgétaires resteront limités. À l’instar d’une personne lambda qui organise un évènement ou une soirée, la ville qui organise les JO ne cherche pas à gagner de l’argent, mais plutôt à en retirer du prestige par la tenue d’un évènement planétaire.

Alors qu’une attaque à l’arme blanche s’est récemment produite aux abords du Louvre, la situation sécuritaire ne risque-t-elle pas de sanctionner Paris et de remettre en cause sa capacité à assurer correctement la sécurité pendant les JO ?

La sécurité est peut-être le souci principal pour la communication de Paris 2024 en amont du vote des membres du CIO. Deux arguments vont à l’encontre de cette crainte. D’une part, les risques sécuritaires actuels touchent également les États-Unis et la Hongrie. D’autre part, les services de sécurité français ont une certaine expérience dans la lutte contre le terrorisme. Toutefois, au regard de l’hypermédiatisation des attaques terroristes, la moindre action d’un ou plusieurs individus malintentionnés d’ici septembre aura un impact considérable sur l’image de Paris 2024.

Dr Thanos Dokos writes in Kathimerini on Greek-Turkish relations, 08/02/2017

ELIAMEP - jeu, 09/02/2017 - 08:44

You can read here the article on Greek-Turkish relations which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 8 February  2017 [in Greek].

Griechenland: Stillstand und Unklarheiten beim Reformprozess

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 09/02/2017 - 00:00
Griechenland ist zurück in der europäischen Aufmerksamkeit: 2017 beginnt mit unangenehmen Erinnerungen.

Pages