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Diplomacy & Crisis News

This guy needs to make up his mind

Foreign Policy - lun, 06/02/2017 - 15:40
From an exercise in Eastern Europe.

Mais que fait la police ?

Le Monde Diplomatique - lun, 06/02/2017 - 15:12
Mathieu Colloghan. – « Policier conquérant un territoire perdu de la République », 2016 http://colloblog.blogspot.fr

Le soir est tombé sur l'avenue des Champs-Élysées, à Paris. Bravant l'état d'urgence, plusieurs centaines d'individus bloquent la circulation. Certains sont encagoulés ; armés, peut-être, à en juger par les bosses sous leurs blousons. Ils marchent vers le « périmètre interdit », celui de la résidence du président de la République et du ministère de l'intérieur, place Beauvau, cœur de l'État où, d'ordinaire, nul ne doit manifester. D'un instant à l'autre, la police déchaînera sur eux grenades lacrymogènes, matraques et tirs de Flash Ball. Pas cette fois. Cette fois, ils sont la police.

Depuis le 17 octobre 2016, manifestations et rassemblements se succèdent : des policiers « exaspérés », se qualifiant d'« éboueurs de la société », font part de leur « ras-le-bol » et de leur « colère » après l'attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues, le 8 octobre à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. Deux ont été gravement blessés.

Partie de la base, cette mobilisation qui se veut apolitique et asyndicale a créé sa propre association, le Mouvement des policiers en colère, signe d'une volonté de s'inscrire dans la durée. Les premiers mots d'ordre dénotent des revendications matérielles : « locaux vétustes », « véhicules et protections pas adaptés », « millions d'heures supplémentaires accumulées ». Mais, à l'instigation des syndicats, qui sautent dans le train en marche, ils prennent une tournure plus politique : « révision des cadres juridiques d'emploi des armes » pour permettre l'application de la légitime défense en cas de fuite du suspect ou de forçage d'un barrage, « alignement du régime juridique de l'outrage sur celui de l'outrage à magistrat » — soit un doublement de la sanction —, « mise en place de peines planchers pour les agressions des forces de l'ordre et de secours » — alors que cette mesure a été abrogée le 1er octobre 2014 car elle contrevient à l'individualisation des peines, un principe à valeur constitutionnelle.

Recevant les syndicats, où sont encartés 49 % des effectifs, contre 11 % pour l'ensemble des professions de la fonction publique, le ministère de l'intérieur a dit « entendre et comprendre » le mouvement (26 octobre). Un projet de loi qui calque le régime des policiers sur celui des gendarmes en matière d'usage des armes a été examiné en conseil des ministres le 21 décembre. Les pouvoirs publics ont également débloqué 250 millions d'euros destinés à répondre aux demandes formulées dans la rue : amélioration des conditions de travail, équipement, mesures d'anonymisation des enquêteurs, simplification des procédures administrative et pénale. Enfin, les policiers seront mieux informés des suites pénales données aux affaires traitées ; un droit de suite que l'on peut interpréter comme une tentative d'intimidation de l'institution judiciaire.

Avec le soutien du Front national, qui recueillerait plus de 50 % des suffrages parmi les policiers et militaires (1), les gardiens de la paix cherchent désormais à élargir leur mouvement aux autres corps relevant de la sécurité — gendarmes, pompiers, personnels soignants — et demandent aux « civils » de s'y associer. Faut-il y voir un risque de sédition ?

À cette contestation de rue inédite au XXIe siècle, on connaît deux précédents historiques, à la connotation politique plus marquée, le 13 mars 1958 et le 3 juin 1983. Le premier a fait l'objet d'un récit détaillé par le politiste Emmanuel Blanchard (2). Au crépuscule de la IVe République, le gouvernement du radical-socialiste Félix Gaillard tarde à financer les primes exceptionnelles réclamées par la police au nom des répercussions en France métropolitaine de la guerre d'indépendance en Algérie. Cinq à six mille policiers se retrouvent dans la cour d'honneur de la préfecture de police pour un rassemblement autorisé et silencieux à l'instigation du Syndicat général de la police (SGP), majoritaire dans la profession et marqué à gauche. Sous la pression des ultras, le rassemblement se mue en manifestation sur le boulevard du Palais. S'accompagnant de leur sifflet, les gardiens de la paix scandent : « Nos primes ! Nos primes ! », mais une minorité d'ultras déborde bientôt les responsables du SGP en criant « À la Chambre ! À la Chambre ! ». Entre mille cinq cents et deux mille policiers se retrouvent devant l'Assemblée nationale. Alors que fusent des « Vendus ! », « Salauds ! », « Les députés au poteau ! », les gendarmes mobiles chargés de protéger l'enceinte refusent de disperser la manifestation, pourtant non autorisée. Jeune député poujadiste, M. Jean-Marie Le Pen aurait incité les contestataires à entrer. Une délégation sera finalement reçue, qui présentera des revendications, et la manifestation s'achèvera sans autres incidents en début de soirée. Le préfet André Lahillonne démissionne et est remplacé par un certain Maurice Papon… Deux mois plus tard, la IVe République expire, et le général Charles de Gaulle revient au pouvoir.

Vingt-cinq ans plus tard, sous la présidence de François Mitterrand, c'est le ministre de la justice, M. Robert Badinter, que prennent pour cible des policiers venus scander sous ses fenêtres, le 3 juin 1983, « Badinter assassin ! », « Badinter gangster ! », « Badinter démission ! ». Le cortège sauvage a quitté peu avant la cour de la préfecture où se déroulaient les obsèques de deux fonctionnaires tués au cours d'une fusillade avenue Trudaine, le jour même de l'abrogation définitive de la loi Sécurité et liberté. Quand le cortège parvient place Vendôme, les gardiens de la paix du cordon de sécurité mettent képi bas. Le garde des sceaux est vilipendé pour son « laxisme » — « On arrête, les juges relâchent » — et pour l'abolition de la peine de mort, votée en septembre 1981. Plus tard dans la journée, une nouvelle manifestation emmenée par un syndicat policier d'extrême droite parvient jusqu'aux abords du ministère de l'intérieur et de l'Élysée. Le préfet de police, Jean Périer, démissionne, et le directeur général de la police nationale, Paul Cousseran, qui s'y refuse, est relevé de ses fonctions. Le terme de « sédition » circule.

Qu'en est-il aujourd'hui ? Si certains policiers entreprennent des « manifs sauvages » ressemblant fort à celles qu'ils réprimaient au printemps 2016 lors du mouvement contre la loi travail, c'est peut-être que l'institution paie deux fois le prix du basculement de l'État social à l'État pénal. Elle enregistre ses effets dans la société, sous la forme d'un accroissement des tensions, mais aussi en son propre sein, par la modification de ses missions. La police de proximité favorisait le contact, privilégiait la prévention et le renseignement. Supprimée par M. Nicolas Sarkozy à partir de 2003, elle a cédé la place à une police principalement répressive. « La défiance des policiers envers la population est supérieure à celle ressentie par cette dernière, explique le chercheur Sébastien Roché. Il n'y a pas d'exigence des policiers de se rapprocher des citoyens (3).  » On est dans une logique d'affrontement : le policier se perçoit comme assiégé dans une citadelle. Tout citoyen est vu comme un délinquant potentiel ; en poussant la logique à l'extrême, il convient de le neutraliser avant qu'il ne passe à l'acte.

Certes, au départ, les gardiens de la paix dénoncent la politique du chiffre ; ils pointent du doigt la séparation de plus en plus forte entre un corps de commissaires en situation de « retrait » dans ses bureaux et des agents de terrain dont les plus inexpérimentés sont souvent envoyés dans les zones les plus sensibles. Si, dans ces quartiers, la police fait l'objet d'un rejet très important, c'est qu'elle y est perçue comme injuste : elle applique aux populations des traitements différents en fonction de leurs origines ethniques et sociales, pratique des contrôles d'identité à répétition visant essentiellement des jeunes hommes issus de l'immigration, etc. Certains meurent entre ses mains. Ici aussi, le pouvoir politique a capitulé en renonçant à la mise en place d'un récépissé de contrôle d'identité, qui figurait pourtant dans le programme électoral du candidat François Hollande.

Les policiers veulent avoir les coudées franches dans le combat qu'ils estiment devoir mener au nom de la défense de la société. Mais de quelle société ? Certes, « la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique » (article 12 de la déclaration de 1789). Mais, plutôt que de se focaliser sur les illégalismes de voie publique, il conviendrait de s'attaquer aux formes de délinquance plus graves. Celles qui, selon le magistrat et universitaire Vincent Sizaire, « portent directement atteinte à la forme démocratique de la société : la criminalité organisée et la délinquance financière, qui ne sont que les deux faces d'une même pièce ». C'est en effet « sur la superstructure de la grande criminalité économique et financière et sa formidable machine à blanchir que se greffent ces formes de délinquance plus visibles que sont les différents trafics associés à l'économie dite “souterraine” dans ces quartiers populaires, mais également les violences qui en résultent (4) ». Un motif de mobilisation qui rapprocherait à coup sûr policiers et populations.

(1) Luc Rouban, « Les fonctionnaires et le Front national » (PDF), « L'enquête électorale française : comprendre 2017 », Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Paris, décembre 2015.

(2) Emmanuel Blanchard, « Quand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958) », Genèses, no 83, Paris, 2011.

(3) Cité par L'Obs, Paris, 27 octobre 2016.

(4) Vincent Sizaire, Sortir de l'imposture sécuritaire, La Dispute, Paris, 2016.

Lire aussi le courrier des lecteurs dans notre édition de février 2017.

Les fils de princes : une génération au pouvoir en Chine

Politique étrangère (IFRI) - lun, 06/02/2017 - 15:01

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Émilie Frenkiel propose une analyse de l’ouvrage de Jean-Luc Domenach, Les fils de princes: une génération au pouvoir en Chine (Paris, Fayard, 2016, 272 pages).

Après Mao, sa cour, ses complots. Derrière les Murs rouges, (Fayard, 2012), Jean-Luc Domenach reprend son travail minutieux d’exploitation des mémoires et biographies de dirigeants communistes et de leur entourage pour donner cette fois « une place centrale aux enfants de la caste ».

Les premiers chapitres divisent ces fils de prince en trois générations. « Les enfants de la révolution », nés dans les années 1920-1930 et considérablement marqués par les circonstances difficiles de leur enfance avant la victoire des communistes, sont globalement peu parvenus à grimper les échelons du pouvoir. « Les enfants de la caste », nés dans les années 1940 et élevés dans des conditions nettement plus privilégiées, ont joué un rôle dans « l’acclimatation à une forme de capitalisme ». La troisième génération, pourtant profondément marquée par la Révolution culturelle, est celle qui est parvenue à s’imposer au sommet du pouvoir.

Les chapitres suivants sont consacrés aux épreuves formidables qu’ils ont dû traverser : le Grand Bond en avant, le retour forcé d’URSS, les envois à la campagne et la découverte de la misère rurale, et surtout la Révolution culturelle. Le chapitre 6 présente les privilèges, les parachutages et la réinstallation de la caste au sortir de la Révolution culturelle. Les dénonciations des injustices et violences se multiplient alors sans que les fils de prince y prennent part cette fois, hormis Wei Jingsheng et la journaliste et militante démocratique Dai Qing, connue pour sa demande d’une « cinquième modernisation » : la démocratie.

L’ouvrage décrit bien l’accumulation d’atouts dont bénéficient les fils de prince, au point de devenir parmi les plus compétents pour gouverner un pays aussi complexe que la Chine : outre une connaissance hors pair des arcanes du pouvoir de par leurs relations familiales, ils ont beaucoup appris en tant que secrétaires (d’un haut dirigeant militaire, dans le cas de Xi Jinping), ou de parachutages plus ou moins réussis à des fonctions politiques, ou d’un accès privilégié aux études en Chine mais également à l’étranger, où ils sont les premiers à partir (et à apprendre les méthodes capitalistes et le commerce international), sans compter leurs précieux réseaux, parfois dédoublés par un beau mariage.

Sur le plan économique, ils sont merveilleusement bien placés pour s’imposer. Les familles se partagent entre activités publiques et privées, ce qui facilite la corruption à laquelle assiste au Fujian le futur président chinois et qui lui inspire sa campagne de rectification. « Cette mécanique transgressive va transformer partiellement la caste issue de l’histoire maoïste en une couche sociale composée de candidats potentiels à la richesse et au pouvoir politique car capables de manœuvrer la combinaison centrale entre un pouvoir qui se dit communiste et des entreprises qui se disent capitalistes. » De plus, une fois écartées, avec la répression de 1989, tentation et possibilité d’un virage démocratique, Pékin gagne la confiance nécessaire pour développer son propre capitalisme « à la fois acceptable pour le pouvoir et crédible pour le peuple ». Forts de leur unité dans leur diversité, qui leur confère souplesse et capacité d’adaptation, les fils de prince profitent de la modernisation et de la mondialisation pour s’enrichir tout en sauvant le régime.

Cet ouvrage, outre son intérêt historique et documentaire, offre ainsi toutes les clés pour comprendre l’ascension implacable des fils de prince, dotés d’une « double aptitude à s’adapter au monde d’aujourd’hui tout en restant fidèles à leur pays et à leur parti ».

Émilie Frenkiel

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Manifeste Dada

Le Monde Diplomatique - lun, 06/02/2017 - 14:19

Tristan Tzara (1896-1963), né en Roumanie, quitte son pays en 1915 pour Zurich, où, aux côtés de Hugo Ball, il fonde le Cabaret Voltaire, haut lieu de l'avant-garde. Le mot « dada » sera choisi parce qu'il ne signifie rien.

Je proclame l'opposition de toutes les facultés cosmiques à cette blennorragie d'un soleil putride sorti des usines de la pensée philosophique, la lutte acharnée, avec tous les moyens du dégoût dadaïste

Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu'à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l'archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d'une harmonie à l'autre sphère ; trajectoire d'une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c'est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d'insectes pour le sang bien né, et doré de corps d'archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences :

LA VIE.

« Manifeste Dada 1918 », revue Dada3, Zurich, décembre 1918.

Ascending and Descending Powers

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - lun, 06/02/2017 - 00:00
(Own report) - While Sigmar Gabriel was making his first official visit as Germany's Foreign Minister to Washington last week, the dispute over Washington's likely ambassador to the European Union was escalating. The candidate for that post in Brussels, Ted Malloch, does not rule out the collapse of the euro in the 18 months to come. He also conceives of a possible dismantling - or even collapse - of the European Union and has announced that Washington will negotiate more with individual countries, than with Brussels. This could lead to a further accentuation of the existing rifts in the EU. Thus, Berlin is trying hard to prevent Malloch's nomination. The leaders of several European Parliamentary groups are demanding that his accreditation be blocked - until recently, an unimaginable affront. At the same time, Berlin seeks to position itself as the corrective counterpart to Trump's Washington in the escalating transatlantic power struggle. Last week in Washington, Foreign Minister Gabriel staged an unprecedented appearance as headmaster on the subject of democracy and human rights. Some members of the German establishment are expecting the EU's ascent parallel to the United States' descent on the world stage.

Coûteuse double nationalité

Le Monde Diplomatique - dim, 05/02/2017 - 17:23

On les appelle des « Américains accidentels », victimes collatérales du Foreign Account Tax Compliance Act (Fatca). De par le monde, des millions d'Américains résident hors des États-Unis ou disposent de la double nationalité. En vertu du droit du sol, toute personne née sur le territoire a droit à la citoyenneté. Même si elle a quitté très jeune les États-Unis pour ne pas y revenir et encore moins y gagner de l'argent. Cela concerne notamment un million de frontaliers canadiens dont la mère a accouché de l'autre côté de la frontière. Jusqu'à l'adoption du Fatca, beaucoup de ces Américains accidentels (qui seraient quelques dizaines de milliers en France) voyaient un avantage à leur situation. Leur vie était ailleurs, mais ils pouvaient toujours se réfugier aux États-Unis. Désormais, ils déchantent.

Au début, on n'a vu dans cette procédure qu'un moyen de lutter contre le crime organisé, les narcotrafiquants, les fraudeurs fiscaux. Quoi de plus légitime pour les autorités américaines que d'obtenir des banques étrangères, notamment suisses, les renseignements nécessaires pour poursuivre ces délinquants ? La réalité s'avère bien différente.

Washington exige des établissements bancaires du monde entier qu'ils fournissent la liste des « US Persons » disposant de comptes qui dépassent au total 50 000 dollars, sous peine de se voir infliger une amende de 30 % sur tous leurs flux financiers provenant des États-Unis — un suicide pour une grande banque, dont la plupart des transactions internationales s'effectuent en dollars et transitent donc par le sol américain. Les Suisses ont été les premiers à céder. Dans la foulée, tous les autres pays européens — à commencer par la France, en 2013 — ont accepté de se conformer aux impératifs du Fatca. Et à ses répercussions fiscales. Si les États-Unis ont signé des conventions de non-double imposition, l'Internal Revenue Service (IRS) applique les règles nationales à tous ses citoyens.

Un Américain qui vit en France, y travaille et y paie ses impôts doit faire une déclaration à l'IRS en vertu de la convention fiscale bilatérale de 1994. Si, au regard de la loi américaine, son impôt est plus important, il doit acquitter à l'IRS la différence entre ce qu'il a versé en France et ce qu'il aurait dû payer aux États-Unis. Les sommes en jeu peuvent ne pas être négligeables, les déductions fiscales (les niches) n'étant pas les mêmes. Ainsi, l'IRS ne considère pas la contribution sociale généralisée (CSG) comme un impôt déjà payé. Il prévoit également une taxe sur la plus-value lors de la vente d'une résidence principale en France, au-delà de 250 000 dollars, alors qu'en France il y a exonération.

À l'automne 2014, les banques ont commencé à adresser des courriers à leurs clients américains, mais aussi à ceux présentant un indice d'« américanité », leur demandant de communiquer leur numéro d'identification fiscale américain ou d'apporter la preuve qu'ils avaient renoncé à la nationalité. Pour des milliers de personnes, le choc est rude. Elles basculent dans un univers kafkaïen. Rien n'est fait pour les aider. Quelques banques en profitent pour les pousser dehors. Certains préfèrent alors faire le gros dos, au risque d'être dénoncés à l'IRS et poursuivis, en vertu de l'accord Fatca, par le fisc français devenu l'auxiliaire de son homologue américain. D'autres veulent renoncer à la nationalité. C'est possible, mais fort coûteux : au total, autour de 20 000 dollars, car il faut obligatoirement prendre un avocat... de préférence américain. Enfin, cela ne dispense pas de devoir faire des déclarations rétroactives sur les trois voire les six dernières années, et de payer l'éventuel surplus.

Civilians face ‘dire’ situation amid ongoing hostilities in eastern Ukraine, UN warns

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 23:36
An immediate pause in fighting is needed in Ukraine to prevent more people dying and repair essential services, the United Nations human rights office said today following another night of shelling in the east of the country.

Fresh violence in Central African Republic western town displaces thousands, UN office says

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 22:07
Condemning attacks on civilians and non-governmental organizations in a town in Central African Republic (CAR)’s Ouham-Pendé province, a senior United Nations humanitarian official has called for protecting civilians as well as for unhindered relief access to the affected areas.

Refugees fleeing danger are ‘not dangerous themselves’ – UN agency chief

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 21:25
The head of the United Nations refugee agency today warned developed countries against politicizing the issue of refugees, stressing that the move risked undermining the principle of international solidarity with those fleeing war and persecution.

Adhere to safeguards, avoid pushing back refugees, UNICEF, UN rights experts urge Europe

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 21:11
As Europe Union leaders gather today in Malta to discuss new measures on migration, including increased cooperation with Libya, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) and UN rights experts underlined the need to ensure that children are protected and that migrants should not be pushed back to places where their safety is at risk.

Rights expert urges UN Member States to halt Israel’s illegal settlements in West Bank

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 19:33
A United Nations human rights expert has called on the Security Council and the General Assembly to explore effective diplomatic and political measures to ensure Israeli compliance with Security Council resolution 2334 (2016), which affirms that all Israeli settlements in the occupied Palestinian territory constitute a flagrant violation of international law.

Early cancer diagnosis, better trained medics can save lives and money – UN

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 19:27
Early cancer diagnosis saves lives and cuts treatment costs, the United Nations health agency today said, particularly in developing countries where the majority of cancer cases are diagnosed too late.

Iraq: UN fears new wave of displacement as fighting escalates in Mosul and Hawiga

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 18:18
The United Nations refugee agency and its partners are coordinating plans to respond to a potential mass displacement of Iraqis from western Mosul, the latest battleground the Iraqi forces are seeking to retake from Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL/Da’esh) terrorists.

For China and Russia, U.S. Unorthodoxy Is No Substitute For Trust

Foreign Policy Blogs - ven, 03/02/2017 - 17:27

President Donald Trump, accompanied by  Chief of Staff Reince Priebus, Vice President Mike Pence, White House press secretary Sean Spicer and National Security Adviser Michael Flynn, speaks on the phone with with Russian President Vladimir Putin, Saturday, Jan. 28, 2017. (AP Photo/Andrew Harnik)

Similar to the two prior U.S. Presidential administrations, the current administration is making overtures towards Russia in the hope of improving U.S.-Russian relations. However, any penchant for deal-making must be buttressed by the clear understanding of other great powers’ legitimate security interests. Additionally, the realization by the U.S. national security establishment that other great powers’ national security architectures consider their own interests no less important to them than the U.S. does its own is critical.

Unorthodoxy Doesn’t Impress Everyone

President Trump has recently signaled his new policy orientation towards both China and Russia in two unorthodox moves. With respect to China, the administration has indicated that unless U.S.-China trade relations are better balanced in favor of the U.S., then the “One China” policy might be under review by the U.S.. Similarly, the administration has hinted at possible removal of U.S. sanctions against Russia in return for a new agreement on nuclear weapons.

While there are indeed some calls for the U.S. to review its “One China” policy, most of these have been voiced without consideration of the Chinese standpoint. Fundamentally, China has spent a generation gradually improving the economic benefits for its citizenry, resulting in more people being lifted out of poverty than ever before in human history. With the end of the Cold War, this economic development has been the basis for the continued legitimacy of China’s leadership in the eyes of its people.

Why, then, would it proceed to jeopardize this legitimacy for the the sake of a trade deal more favorable to the U.S.? As China has itself voiced multiple times, domestic considerations will override global perceptions of itself if given a choice between the two. Lastly, governmental legitimacy is surely a (if not the) prime example of this stark choice.

Without Trust, You’re Wasting Your Time

This pattern of attempting to leverage resolution over immediate issues into questions concerning other states’ overriding national security objectives continues with Russia. As stated above, the U.S. has indicated that it may be amenable to removal of Russian sanctions if a deal can be reached on nuclear armaments between the two sides. However, this deal will be next to impossible to reach, much less actually implement because of two key factors.

First, Russia’s nuclear superiority to the U.S. is a key plank in its bid to re-establish itself as a great power. What sane great power would make any deal towards nuclear weapons reductions when faced with conventional forces massing on its borders in the form of NATO? Additionally, any true progress towards any kinds of mutual arms reduction on both sides would require mutual trust. As is quite evident, there is absolutely zero strategic trust between the U.S. and Russia currently. Again, there is a tendency here by the U.S. to overestimate the importance of issues such as trade (increased or decreased) to a particular country when that country’s own core security interests are at stake.

Secondly, and more importantly, U.S. sanctions were initially imposed on Russia because of the Ukraine Crisis, not any nuclear issues. Again, the Ukraine Crisis is but a symptom of much larger issues between the U.S. and Russia going back to the end of the Cold War. There will be zero progress on issues such as Ukraine and Syria unless these underlying issues are addressed holistically.

Lastly, at the recent CSIS event, “Russia in Global Affairs”, the panel chair actually thanked the U.S. for the role of its sanctions in bringing Russia and China closer together. At the same event, yet another panelist made it quite clear that even if U.S.-Russian relations were improved, this would have absolutely no bearing on Sino-Russian relations. Again, this is evidence of the strategic mistrust between the U.S. and Russia.

The Blob Isn’t Going Anywhere

In the end, perhaps the most immediate obstacle to the new U.S. administration’s outreach towards both China and Russia is the U.S.’ own national security architecture. Labeled “The Blob” by the previous administration, it is apparently composed of elements of the defense establishment and the intelligence community, as well as various think tanks and media outlets. The fear is that any intrinsic deal-making expertise brought to bear by the new administration will be ultimately countermanded by The Blob, which apparently is impervious to the desires of The White House, irrespective of any actual party affiliation.

Similar to the national interests of both China and Russia, The Blob is responsible for upholding the national security interests of the U.S.. These interests are many, but surely the paramount interest must be to retain hegemony in a liberal, rules-based order, while simultaneously preventing the rise of peer competitors in East Asia (China) and Eurasia (Russia). Unfortunately for the U.S., even some its staunchest allies have recently voiced a reluctance for further “nation-building”, where Western values are imposed on sovereign regional states. It’s far too early to tell how this game will play out, but what is clear is that unless the new administration understands and respects the national security interests of all three states, there will be no progress at all.

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Refugee Policy Should Always Prioritize the Most Vulnerable

Foreign Policy Blogs - ven, 03/02/2017 - 17:23

Bones, suspected to belong to members of Iraq’s Yazidi community, are seen in a mass grave on the outskirts of the town of Sinjar. 30 November, 2015. (Reuters)

The Western countries refugee policy of the last three years has given rise to a great deal of debate and political maneuvering in individual countries and altered the political fortunes of certain politicians. Refugee policy, however, should produce a consensus, as most fair minded individuals agree that helping those in serious need is an obvious response. While hyperbole abounds, no one on either side of the debate wishes to contribute to additional crimes against those fleeing conflict, war and genocide.

A realistic approach to refugee policy should take into consideration that a nation state will not be able to bring in every refugee that it would wish to take in, as the number of conflicts and victims continues to grow. Also, governments should not give assistance to one region of the world while not doing so in other regions that are burdened with more difficult situations. Assistance needs to be concentrated on those who are worst off, as there is a limit to the number of funds and places that a country can provide to individuals under their refugee protection regimes.

Taking in as many as possible without planned consideration will likely have the effect of leaving the worse off in a continued state of threat. For that reason, economic migrants and refugees who have already been settled in safe second countries need to be given opportunities to come to a new state only after the most vulnerable have been assisted. Unfortunately, that is not the case under the current refugee policies.

Three considerations on whether or not to prioritize individuals under a refugee program should be made an inherent part of the process. Before any of those considerations are applied, it must be established that the refugee is not an economic migrant, as a lack of employment is not a consideration for refugee status.

Firstly, refugees that are not be able to return to their region due to threats against them and their community must be given priority. In addition, refugees who will never be able to return to a region due to threats of genocide or continued violent discrimination should be taken in and settled in a different manner as their entire culture and community no longer has a homeland. Transplanting an entire society from one region to another involves a greater degree of trauma and endured issues as an entire society could be eliminated without proper assistance. Recent cases highlight problems that are still not understood by many refugee programs in Western countries, and errors in resettlement that can lead to further abuse.

The second consideration that must be applied is that refugees who are victims of genocide must be given first priority. There are differing degrees of safety for refugees and those that have been settled in safe second countries are not under direct threat. Those safe from the initial cause of conflict that make it to refugee camps should be given priority over those already settled in safe second countries, as taking in those who are already removed from conflict still keeps the less fortunate in danger.

The most vulnerable individuals—at risk of torture, genocide and ethnic cleansing—must always be given priority as they are labelled and targeted by those in their region for death or enslavement. It is often the case that assistance in the same region cannot be properly administered as long as they are a discriminated group in that same region. This even takes place in refugee camps themselves, as assistance to unfavored groups in the region is given last in a discriminatory process that continues the oppression of that group post violence.

This leads to a third consideration. Treating individuals or groups from cultures that are a target of being exterminated should take priority, and actions to assist them should be administered as soon as evidence of even an attempt at ethnic cleansing is found. So serious is that type of situation for refugees, that blocking, blurring or stalling assistance to those vulnerable groups should be taken as a legal violation within Western countries themselves as it would likely contribute to further genocide.

Working even passively against assisting refugees that are in a situation that is tantamount to events that led to the Nuremberg Nuremberg goes against the very fibers of modern democracies and the essential elements of human rights. When considering your own policy position on refugees, their region, language and color should not make a difference, the situation and the above criteria should be critical in deciding who receives assisting and is accepted into the limited spaces available for refugee protection in individual nation states.

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State Capitalism – How the Return of Statism Is Transforming the World

Politique étrangère (IFRI) - ven, 03/02/2017 - 11:16

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de Joshua Kurlantzick, State Capitalism – How the Return of Statism Is Transforming the World (Oxford University Press, 2016, 296 pages).

Joshua Kurlantzick, connu pour ses travaux sur le soft power chinois, étudie l’influence grandissante du capitalisme d’État depuis deux décennies. Définissant celui-ci comme toute économie dans laquelle au moins un tiers des 500 plus grosses entreprises nationales sont contrôlées directement ou indirectement par l’État, l’auteur précise d’emblée que plusieurs capitalismes d’État coexistent dans le monde. Les moins efficaces sont généralement les plus autocratiques (Algérie, Arabie Saoudite, Égypte, Iran, Ouzbékistan, Russie et Venezuela), en raison de leur incapacité chronique à innover et du comportement prédateur des élites politiques.

De nombreuses raisons expliqueraient la résurgence du capitalisme d’État : la multiplication des « autocrates élus » (sur le modèle de Thaksin Shinawatra en Thaïlande) ; l’autopromotion lancée par des États (la Chine et Singapour) qui pouvaient – et peuvent toujours – mettre en exergue leur insolente réussite économique ; la crise du capitalisme de marché de 2007-2008, et les renflouements massifs décidés par les gouvernements occidentaux ; l’essor des fonds souverains dans les pays émergents ; enfin le sentiment de plus en plus répandu que l’interventionnisme est indispensable pour constituer des géants mondiaux et ainsi réaliser des économies d’échelle.

Quoique fasciné par la réussite du « modèle chinois », Kurlantzick n’en considère pas moins que le capitalisme d’État présente plusieurs limites. Il tend à saper les valeurs démocratiques et l’état de droit, comme en Thaïlande, en Argentine et en Afrique du Sud. Ensuite, il est voué à l’essoufflement s’il s’avère incapable d’innover, d’améliorer le système éducatif et d’éliminer progressivement le népotisme. À cet égard, la Malaisie est tout particulièrement critiquée. L’auteur déplore aussi que l’étatisme puisse servir de contre-modèle à l’économie de marché. Deux systèmes semblent suffisamment efficaces et légitimes pour inspirer des pays émergents et en développement : le capitalisme chinois et le capitalisme singapourien. Le premier a une base éminemment politique et souverainiste. Le second a la particularité de s’intégrer pleinement dans la globalisation financière actuelle grâce à son excellent environnement des affaires, ses dépenses élevées en recherche et développement et la profitabilité impressionnante de son fonds souverain Temasek. Mais le danger principal du capitalisme d’État serait que les entreprises publiques soient utilisées comme armes de guerre économique, voire de guerre tout court, afin de voler des propriétés intellectuelles et des technologies. Kurlantzick s’alarme par exemple de l’influence des groupes russes et chinois, et de leurs connexions avec le pouvoir militaire. L’expansionnisme économique de Pékin créerait encore d’autres menaces, en soutenant des dictatures et en violant les normes sociales et environnementales.

La conclusion comprend plusieurs recommandations. Les firmes multinationales occidentales devraient se rapprocher des entreprises privées des pays promouvant un capitalisme d’État afin de contenir les ambitions des entreprises publiques. Américains et Européens auraient également intérêt à renforcer la démocratie dans les États où elle est menacée (Thaïlande, Malaisie, Afrique du Sud, Ukraine, Venezuela, Birmanie, Argentine et Égypte), et à sanctionner sévèrement les comportements délinquants des grandes sociétés d’État étrangères. On ne peut qu’approuver ces conseils, tout en regrettant que les gouvernements occidentaux avancent en la matière en ordre dispersé.

Norbert Gaillard

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UN report details 'devastating cruelty' against Rohingya population in Myanmar's Rakhine province

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 06:00
In a report issued today, the United Nations human rights arm said that the widespread human rights violations against the Rohingya population by Myanmar&#39s security forces in the country&#39s northern Rakhine state indicate the very likely commission of crimes against humanity.

International collaboration on wheat rust can curb threat to global supplies – UN agency

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 06:00
As new data shows that wheat in Africa, Asia and Europe is increasingly threatened by fresh groups of wheat rust, the United Nations agricultural agency is highlighting the need for early detection and rapid action to keep the fungus under control.

World must ensure youth engagement at all levels, including in design of national plans, UN Forum hears

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 00:56
Opening amid backlash against globalization and a marked shift towards marginalization in some parts of the world, a United Nations forum heard an outpouring of optimism and strong belief in collective action by youths and UN Member States for people, planet, peace and shared prosperity.

Heavy fighting in eastern Ukraine extracting heavy civilian toll, UN Security Council hears

UN News Centre - ven, 03/02/2017 - 00:25
Briefing the Security Council on the situation in eastern Ukraine, the top United Nations political and humanitarian officials underlined today that continuing fighting in the region, with only short periods of respite, have exasperated human suffering.

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