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Diplomacy & Crisis News

Recension « Que faire avec la Russie ? »

Politique étrangère (IFRI) - mer, 19/04/2017 - 11:04

Le blog Reflets du Temps, qui consacre une large place aux questions internationales, a publié le 15 avril dernier un article mettant à l’honneur le Contrechamps du numéro de printemps (n° 1/2017) de Politique étrangère : « Que faire avec la Russie ? ».

Dossier « Contrechamps » de la revue Politique Étrangère, printemps 2017, une réflexion de toute première urgence : la Russie. Omniprésente dans notre actualité, encore cette semaine passée avec les événements de Syrie. Omniprésente dans la géopolitique de notre quotidien, et forcément alimentant peurs et fantasmes à moins qu’enthousiasmes bruyants :« Le grand méchant loup est de retour. Et il est russe… La Russie serait au mieux imprévisible. Vladimir Poutine serait le nouveau maître du monde… ».

Deux articles charpentés essaient avec maestria l’un comme l’autre d’éclairer nos lanternes sur « nous et la Russie ». Les titres posent des nuanciers différents entre « vivre avec la Russie » et « faire face à la Russie ». Aucun propos simpliste, ni caricatural dans ces analyses de l’Occident face à la Russie, notamment l’UE ; derrière, les USA.

Dominique David (Vivre avec la Russie) tisse son analyse autour de deux idées force : « La Russie puise sa force dans les erreurs et les illusions de l’Occident de l’après guerre froide » mais  « ni leader, ni modèle, elle a besoin des nations occidentales ». Nous recevons de l’immense voisin des reflets manquant d’objectivité que nous lisons à l’ombre de pré-acquis historiques, de réflexes et de crispations idéologiques, nous empêchant de « mesurer ce qui fait la force et la faiblesse russe aujourd’hui ». Les signes de bonne volonté de Poutine vis-à-vis de l’Occident, Amérique comprise, sont listés, depuis 2011, de même que leur échec. D. David éclaire en l’Occident ce « remplacement d’une société de stratégies par une communauté internationale des valeurs, et l’alignement universel sur les principes formels de la démocratie ». Ce qui fait sens au regard de l’Histoire récente. […] Comment du coup départager ce qui doit exister et être pesé entre « l’intérêt russe et notre intérêt » ; partout la Russie existe et « marginaliser, refouler cet acteur serait dangereux ; l’inclusion étant le but d’une stratégie pacifique ». Négocier, donc, en Ukraine (lever à terme les sanctions), négocier sur le Levant, négocier l’ordre de sécurité européen… Coexister avec un régime qui ne nous agrée pas. Entre autres… dit D. David.

Thorniké Gordadzé, qui fut ministre d’état en Géorgie (Faire face à la Russie), insiste sur le rôle de diviseur des Occidentaux de Poutine, tant en géopolitique pure, qu’en soutien par exemple des populismes européens à l’intérieur des états. Analyse précise est faite du système Poutine, « un régime qui se caractérise par l’accaparement du pouvoir politique et économique par les acteurs venant des services de sécurité, la suppression des contre-pouvoirs, médiatiques, comme opposition politique… Ces services s’auto-investissant d’une mission quasi métaphysique de sauvegarde d’une patrie en constant danger ». Accent mis, chiffres à l’appui, sur la considérable baisse du niveau de vie d’une grande partie de la population – 16 % vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La Russie n’a donc pas les moyens de ses ambitions géopolitiques, essentiellement redevenir une très grande sur l’échiquier, via l’image martiale de son versus militaire. Elle se veut « un modèle alternatif à celui de la démocratie libérale occidentale », ce qui est plus difficile qu’au temps de l’URSS. Aussi, elle contourne ces réalités en s’attaquant – Wikileaks, et les réseaux sociaux – aux tares supposées du « modèle » occidental. Et échafaude un projet de sociétés conservatrices aux valeurs chrétiennes et familiales.

Très observée, évidemment, est l’image de « la guerre par les Russes », remise à sa probable juste place – pas d’affrontement direct avec les forces de L’OTAN ; Moscou n’en a pas les moyens. Par contre, détruire sa crédibilité, à terme, son utilité, travailler les pays de l’ex-URSS non membres de l’OTAN. Mais, dit l’auteur, à la différence du discours diplomatique européen qui vise avant tout l’évitement de la guerre, c’est cette menace diluée dans l’attitude diplomatique qui est agitée par la Russie… agitée…

« Fin des sanctions, accord avec les USA, retrouver un statut de puissance dominante, souhait d’un monde multipolaire où ne domineraient pas les valeurs libérales », voilà en gros, la Russie. Que peuvent les Occidentaux ? Peu d’espérances nettes et fiables. Pour autant, il faut bien évidemment « parler à la Russie, mais d’une position de force ». Et sans doute, d’une attentive vigilance.

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Duterte Backs Off Hawkish Rhetoric Over Spratly Islands

Foreign Policy Blogs - mar, 18/04/2017 - 11:27

Territorial claims in the Spratly Islands. (Sydney Morning Herald)

The unpredictable Philippine president, Rodrigo Duterte, has again changed course in the South China Sea, cancelling his plans to plant a flag on Pag-asa (Thitu) Island over Philippine Independence Day on June 12th. Duterte’s reversal came immediately after Beijing threatened “there will likely be trouble” should every head of state wish to plant a flag on islands in the disputed South China Sea. Duterte also clarified an earlier statement, saying the Philippines intends to reinforce, not militarize, areas in the South China Sea controlled by Manila.

The need for the reversal and clarification follows earlier remarks during a visit to a Philippine military camp on Palawan island on April 6th. In those statements, Duterte riled Beijing, Hanoi and other governments by ordering his troops to occupy islands and reefs in the disputed South China Sea. Duterte also asked the Philippine military to build structures on all of the Philippine-held islands, reefs and shoals in the contested Spratly Islands. The Philippines occupies nine of some 50 islands and reefs that it claims in the Spratly island chain, while Vietnam and Taiwan occupy other features in the chain.

On Palawan, addressing his military, Duterte stated “We tried to be friends with everybody but we have to maintain our jurisdiction now, at least the areas under our control. And I have ordered the armed forces to occupy all these.” Without naming Beijing, Duterte further explained, “It looks like everybody is making a grab for the islands there, so we better live on those that are still vacant,” while adding, “What’s ours now, at least let’s get them and make a strong point there that it is ours.” China has been widely criticized for constructing seven man-made islands in the Spratlys and militarizing them with surface-to-air missiles, airstrips and military equipment and infrastructure.

The April 6 nationalistic rhetoric surprised many analysts—as it followed months of reconciliation with Beijing, including the courting of billions in aid and investment from China on a recent visit to Beijing. Since assuming the presidency last summer, Duterte has played a weak hand, by failing to assert a landmark ruling by an international court last July. The ruling, first filed by his predecessor Benigno Aquino, rejected Chinese maritime claims in favor of Manila.

Duterte’s comments on Palawan island were seen by many analysts as catering to his audience, the Philippine military. But his follow-up comments signal Duterte is still reluctant to anger his much larger and stronger neighbor. The seeming ease with which Beijing toned down Duterte’s patriotic and hawkish rhetoric puts this nationalistic strongman in a difficult position, coming ahead of talks between government leaders from Beijing and Manila on the disputed waters in China in May.

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North Korea after 60 Years of Status Quo

Foreign Policy Blogs - mar, 18/04/2017 - 11:22

North Korean MiG-29s fly over a Parade in the nation’s capital.

The National Post recently published an article detailing in depth the size and complexity of the armed forces of North Korea. They showed in a graphic the number of planes, tanks, submarines, ships, and other weapons systems North Korea possesses. The goal of the article was to highlight how large the North Korean military really is, but it did not go into finer details of why a conflict might erupt, or how it might play out.

Missile tests into the sea of Japan, bouts of artillery fire, and the loss of an occasional ship are unfortunately expected by South Korea as the North postures and attacks aggressively towards their southern cousins. The conflict that never really ended since the mid-1950s has kept South Koreans in a stalemate that persists until today.

During the Korean War, US-led troops actually took over the North but were pushed back to the current borders by a surge in Chinese troops. Chinese interests and American strategic patience has kept the war at a stalemate.

For this reason, any resolution may only come from an agreement between the United States and China. Indeed, after 60 years the regional powers have become tired of threats to stability coming from the ruling family of North Korea.

China has been the North Korean lifeline, providing essential exports and weapons systems. One reason for this support are to maintain a physical buffer between Western powers and China’s border. China’s professed military support for the regime in case of a conflict also serves as a point of leverage against American and Japanese interests in Asia. An oppressive yet stable North Korea also limits the number of refugees that would flood into China if the regime were to fall.

While fighting the silhouetted army of North Korea might become an end game for American, South Korean and Japanese forces, it is likely the case that missile defense will take precedence and pressure on China will need to delicately balanced in order to meet everyone’s interests.

To avoid a chaotic result, China would likely have to decide and agree to remove the North Korean ruling family. Alternatively, taking away power from the Kims could occur without China’s assistance or consideration, but this would involve special forces incursions and the use of large and sophisticated weapons.

Political will to deal with a situation most political leaders would prefer to avoid is largely motivating the inaction in the Korean peninsula. But with nuclear weapons and threats to the US mainland it may be that Washington will decide on a policy of “now or never” if an aggression takes place, and China may see solutions beyond supporting a dictator that will produce beneficial leverage for its ever growing international presence.

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The Lure of Europe’s Tax Havens

Foreign Affairs - lun, 17/04/2017 - 13:29
The 2008 financial crisis not only changed the shape and size of the global economy—combined productivity and employment shrank by 5.5 percent in 2014 across OECD countries—it also redefined how leaders across the world discuss and describe finance, banking, and wealth.

Dr. Saoud et Mr. Djihad

Politique étrangère (IFRI) - sam, 15/04/2017 - 09:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Pierre Conesa, Dr. Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie Saoudite (Robert Laffont, 2016, 304 pages).

Le livre de Pierre Conesa aborde le sujet, peu traité en France, de la diplomatie religieuse de l’Arabie Saoudite. Sa thèse s’affiche sur la couverture, où derrière le drapeau saoudien apparaît en ombre portée celui de l’État islamique (EI) : l’Arabie Saoudite, « régime théocratico-tribal » est responsable du développement des groupes djihadistes dont elle promeut l’idéologie. Elle contribue à la « salafisation du monde » à travers une diplomatie religieuse très active et bénéficiant d’une « manne illimitée ». Cette politique résulte du « pacte du Nedj » conclu en 1744 entre la famille des Saoud et celle d’Abd Al-Wahhab, imam prônant un « islam vrai », prêché par les salafs, les compagnons du prophète. Ce pacte reste valide, la famille Al-Shaikh, qui descend d’Abd Al-Wahhab, occupant une place éminente dans l’Arabie Saoudite contemporaine.

Pour l’auteur, la diplomatie saoudienne appuie et finance généreusement la propagation du salafisme sous sa forme la plus rigoureuse et intolérante, à travers diverses institutions. La Ligue islamique mondiale est un de ces instruments, basée à La Mecque et présente dans de nombreux pays. Son action est multiforme : mise en place de tribunaux islamiques jugeant sur la base de la charia, création d’écoles coraniques, formation des imams. Un autre vecteur d’influence est l’université de Médine qui a formé depuis son origine près de 45 000 imams étrangers. L’Arabie Saoudite est ainsi le moteur de l’expansion du salafisme à travers le monde.

Outre les parentés idéologiques avec les groupes djihadistes, l’auteur souligne la part qu’a prise l’Arabie Saoudite à leur expansion en Afghanistan, en accord avec les États-Unis. Le fait que 15 des 19 djihadistes impliqués dans l’attaque du 11 Septembre aient été saoudiens a conduit le Congrès à s’interroger sur les liens entre ces terroristes et Riyad. Des documents internes du Département d’État ou du Trésor incrimineraient des filières de financement venant des pays du Golfe, et particulièrement d’Arabie Saoudite.

Ce livre est clairement une mise en cause, souvent polémique, d’une Arabie Saoudite qui aurait contribué au développement du terrorisme djihadiste. Mais en Orient rien n’est simple. Si l’Arabie Saoudite joue un rôle incontestable dans l’expansion du fondamentalisme islamique, il serait pourtant hasardeux d’amalgamer salafisme et terrorisme. De fait, les djihadistes ont des parcours très différenciés. Certains ont une idéologie salafiste, d’autres ont été Frères musulmans, mais la plupart n’ont qu’une connaissance sommaire de l’islam. Au sein de l’EI, les anciens cadres du Baas irakien laïque jouent un rôle important. Par ailleurs, des circuits de financements « privés » existent à partir des pays du Golfe ou d’ailleurs, notamment de la part de riches mécènes qui considèrent que l’EI défend efficacement les sunnites contre les persécutions dont ils sont l’objet. Enfin, comme le note l’auteur, la politique saoudienne a évolué : menacé par l’EI, verbalement mais également à travers de nombreux attentats, le gouvernement saoudien s’est engagé dans la lutte contre le terrorisme, même si sa priorité reste la lutte par procuration contre l’Iran plutôt que contre l’État islamique ou Al-Qaïda.

Ce livre suscitera la controverse. Il peut contribuer à alimenter un débat qui est loin d’être clos sur les causes de l’expansion du terrorisme se réclamant de l’islam.

Denis Bauchard

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The American Government’s Secret Plan for Surviving the End of the World

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 21:48
Newly declassified CIA files offer a glimpse of the playbook the Trump administration will reach for if it stumbles into a nuclear war.

Indian Government Denounces Textbook Describing Ideal Female Shape

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 21:43
The government minister who deals with education says the book "mentions unmentionables about women."

U.N. Peacekeepers Ran a Child Sex Ring in Haiti

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 21:34
It’s the latest country where blue helmets have sexually abused those they’re supposed to protect.

Erdogan Goes for the Death Blow Against Turkey’s Bureaucracy

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 20:06
In Sunday's constitutional referendum, the country's civil servants will make their last stand as an independent force.

U.S. to Send Troops to Somalia Amid Blowback

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 19:27
Trump declared Somalia a war zone. Al-Shabab pushed back. Now we’ve got boots on the ground.

Russia’s Foreign Minister Announces Visit to Open Embassy in Abkhazia

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 19:26
Sergei Lavrov’s announcement comes on the anniversary of a mass protest against Soviet influence in Georgia.

Trump Should Make the Case for Trade With China

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 19:17
Past administrations have made progress in enforcing trade rules with China, but not in convincing the American public of their effectiveness.

Strange Bedfellows Teaming up to Support Embattled Soros-linked University

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 18:11
Central European University may be saved from Hungary’s illiberal government by —the country’s far-right party?

Is This as Good as Rex Tillerson Gets?

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 17:45
The secretary of state still has time to improve. But if he doesn’t change some things soon, it will be too late.

What might the railroad and Civil War tell us about our networked nation today?

Foreign Policy - ven, 14/04/2017 - 16:24
Just as the railroad reshaped the American economy in the 1840s and 1850s, so did the internet revamp it in the 1990s and 2010s.

Chronologie

Le Monde Diplomatique - ven, 14/04/2017 - 09:39
Début du IIIe siècle av. J.-C.

Ouverture de la Route de la soie. Ce réseau de pistes, reliant la Chine à Antioche via l'Asie centrale, sera parcouru par les marchands pendant près d'un millénaire.

IVe siècle

La Chine méridionale instaure des voies commerciales vers l'Asie du Sud-Est, la Corée, le Japon, l'Inde, l'Asie centrale et l'Iran.

XIe-XIIIe siècle

Essor de l'industrie et des échanges extérieurs chinois, généralisation de l'usage du papier-monnaie ; la classe des négociants gagne en importance.

1143-1158

Fondation de la ville de Lübeck (Allemagne), sur la côte baltique. Les peuples du Nord sont invités à s'y installer pour y jouir de la liberté de commerce.

1156

Premiers contrats d'échanges de devises à Gênes. La cité-Etat domine les routes vers le Proche-Orient, où elle exporte ses biens et en importe les épices.

1157

Les marchands allemands obtiennent des privilèges en Angleterre, où ils achètent des produits agricoles et miniers. En 1252, ils recevront les mêmes droits à Bruges (Belgique), dont ils importeront les draps.

1167

Seize comune commerçantes de l'Italie du Nord, dont Milan et Venise, constituent la Ligue lombarde.

1180

Ouverture du comptoir allemand de Novgorod (Russie), une des plaques tournantes des produits orientaux.

1200

La ville de Bruges acquiert le droit d'organiser un marché annuel et obtient des avantages fiscaux. Elle devient bientôt le centre névralgique de la route commerciale reliant Cologne à Londres.

1241

Naissance outre-Rhin de la Ligue de la Hanse, une alliance de plus de quatre-vingts villes commerçantes avec Lübeck pour capitale. Elle régnera sur le trafic maritime du nord de l'Europe pendant près de deux siècles.

1277

L'arrivée des bateaux génois à Bruges marque le début du commerce des épices avec le Levant. Ils seront suivis par des navires vénétiens et espagnols.

1356

Première réunion de l'assemblée de la Hanse à Lübeck. Cent trente villes y sont représentées, parmi lesquelles des cités flamandes, suédoises et norvégiennes.

1403

La république de Florence autorise officiellement le prêt à intérêt, interdit par l'Eglise.

1441

Vaincue par les Hollandais après trois ans de guerre, la Ligue hanséatique leur reconnaît un traitement égal sur le marché baltique.

Des navigateurs portugais ramènent d'Afrique des esclaves. Début de la traite négrière et du commerce triangulaire.

1455

La Chine abandonne l'usage du billet.

1474

Le traité d'Utrecht entre la Hanse germanique et l'Angleterre octroie à la Couronne la liberté du commerce en Baltique, en Prusse et dans les villes hanséatiques.

Première législation sur les brevets à Venise. L'objectif est de favoriser la production locale et les exportations, et de limiter les importations.

1492

Croyant atteindre l'Asie des épices, Christophe Colomb débarque en Amérique. Lisbonne et Madrid se partagent le Nouveau Monde deux ans plus tard (traité de Tordesillas).

1516

Les Portugais prennent pied en Chine, suivis par les Espagnols (1543) et les Hollandais (1600).

1521-1533

Aux Amériques, les Espagnols détruisent les empires aztèque et inca. Ils créent des plantations de canne à sucre et exploitent des mines d'or et d'argent. Et importent bientôt des esclaves africains pour y servir de main-d'œuvre.

1543

Les marchands portugais sont les premiers Européens à aborder le Japon, où ils établissent des comptoirs. Ils seront suivis par les Espagnols, les Anglais et les Hollandais.

1550-1580

Anvers puis Amsterdam deviennent la plaque tournante des échanges mondiaux de marchandises.

1600

La reine d'Angleterre accorde à la Compagnie britannique des Indes orientales le monopole du commerce dans l'océan Indien. En 1602, les Provinces-Unies fondent la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.

1612

Ouverture du premier comptoir commercial anglais en Inde.

1637

La « tulipomania », folie spéculative aux Pays-Bas, débouche sur une crise financière internationale.

1641

Le Japon décrète la fermeture complète du pays. La présence des Occidentaux est interdite.

1651

Londres prohibe l'importation de produits de pêches étrangers et réserve au pavillon anglais la liaison commerciale avec les colonies.

1664

Création de la Compagnie française des Indes orientales (CFIO).

1729

La Chine interdit — en vain — l'importation d'opium, introduit au siècle précédent, via l'Inde, par les Portugais.

1763

Le traité de Paris, mettant fin à la guerre franco-britannique en Europe, ne laisse à la France que cinq comptoirs en Inde. La CFIO sera dissoute en 1769.

Fin du XVIIIe siècle

Début de la révolution industrielle en Angleterre. Le secteur textile se mécanise et devient très compétitif.

1806

Napoléon Bonaparte décrète le blocus maritime des produits anglais en Europe. Ce qui permet à l'industrie textile du nord de la France de rattraper son retard sur les entreprises britanniques.

1834

Pour faire face à la concurrence britannique, et pour renforcer son industrie, la Prusse, la Saxe et la Bavière instituent une union douanière (Zollverein), dotée d'une monnaie commune.

1839-1842

Première guerre de l'opium entre l'Angleterre et la Chine. Victorieuse, la Couronne obtient Hongkong, l'ouverture aux échanges internationaux de cinq ports, une baisse des droits de douane, etc. Dans la foulée, l'Allemagne, la France, la Russie, les Etats-Unis s'octroient les mêmes droits.

1846

Les libéraux britanniques obtiennent l'abolition des Corn Laws, une série de mesures protectionnistes adoptées en 1815 pour encadrer l'importation des céréales.

1853

L'amiral américain Matthew Perry, à la tête d'une flottille de guerre, débarque dans la baie d'Edo (Tokyo, aujourd'hui) pour imposer l'ouverture du Japon au commerce international.

1856-1858

Seconde guerre de l'opium. Signature de « traités inégaux » entre la Chine et les principales puissances occidentales, qui obtiennent notamment des concessions et le droit d'imposer leurs tarifs douaniers.

1860

Traité de commerce franco-britannique, Napoléon III engage la France dans le libre-échange.

1867

Une grave crise économique s'installe au Japon, liée à l'afflux de produits occidentaux, qui désorganise les circuits commerciaux.

1873

Krach de la Bourse de Vienne, prélude à vingt-cinq ans de stagnation de l'économie mondiale : première grande crise de la mondialisation.

1892

Rétablissement de tarifs douaniers protectionnistes en France (loi Méline).

1929

24 octobre. Le krach de Wall Street provoque la plus grave crise économique mondiale du XXe siècle.

1937

Nouvelle récession aux Etats-Unis. L'économie mondiale est en stagnation depuis huit ans. Pour sortir de la crise, plusieurs pays ont instauré des mesures protectionnistes.

1944

Juillet. Création, lors de la conférence de Bretton Woods (Etats-Unis), du Fonds monétaire international (FMI) ; la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), future Banque mondiale, sera fondée l'année suivante.

1947

Signature le 30 octobre, à Genève, de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Il entre en vigueur le 1er janvier 1948.

1948

Adoption le 24 mars de la charte de La Havane, prévoyant la création d'une Organisation internationale du commerce (OIC) intégrée à l'Organisation des nations unies (ONU). L'accord n'ayant pas été ratifié par le Congrès américain, l'organisme ne verra pas le jour.

1951

Création le 18 avril de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) par la Belgique, la France, l'Allemagne de l'Ouest, le Luxembourg, l'Italie et les Pays-Bas.

1957

Signature le 25 mars du traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE). Il crée une union douanière impliquant la libre circulation des marchandises, des personnes et des capitaux.

1960

Naissance de l'Association européenne de libre-échange (AELE). Le traité de Montevideo (Uruguay) instaure l'Association latino-américaine de libre-échange (ALALC, en espagnol) ; création du Marché commun centre-américain (MCCA).

1963

20 juillet. Convention de Yaoundé (Cameroun) associant la CEE à dix-huit Etats africains, prévoyant notamment un système de zones de libre-échange entre la CEE et les anciennes colonies françaises et belges.

1964

Décembre. Création de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), à l'initiative des pays en développement qui reprochent au GATT de ne pas prendre suffisamment en compte leurs intérêts.

1967

L'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande créent le 8 août l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Anase, Asean en anglais).

1969

Création le 26 mai du Pacte andin, regroupant la Bolivie, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et le Venezuela en vue de créer un marché commun. Il deviendra la Communauté andine des nations (CAN) en 1996.

1971

15 août. Les Etats-Unis suspendent la convertibilité en or du dollar et laissent flotter leur monnaie.

1973

Septembre. Réunis à Alger, les pays non alignés prônent un nouvel ordre économique international (NOEI) fondé sur l'égalité et la coopération Nord-Sud. Décembre. Premier choc pétrolier.

1975

Signature, le 28 février, de la convention de Lomé (Togo) entre la CEE et trente-cinq pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays ACP), accord fondé sur le partenariat et la solidarité. Il sera vidé de son contenu et finalement remplacé en 2000 par l'accord de Cotonou (Bénin).

1982

Septembre. Lancement du huitième cycle de négociations du GATT (cycle de l'Uruguay), avec pour objectif de libéraliser les échanges dans tous les secteurs.

1984

Janvier. Mise en place de l'Initiative pour le bassin des Caraïbes (IBC), qui instaure une franchise d'accès aux Etats-Unis pour les exportations.

1989

Novembre. Naissance de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC, en anglais), regroupant les douze Etats du Pacifique et l'Anase, en vue de créer entre eux une zone de libre-échange.

1990

Décembre. Echec de la conférence de clôture du cycle de l'Uruguay du GATT en raison du désaccord entre les Etats-Unis et l'Europe sur le dossier agricole.

1992

Signature à Maastricht, le 7 février, du traité sur l'Union européenne (UE).

Avril. Après la dissolution de l'Union sovétique, en décembre 1991, la Russie devient membre du FMI et de la Banque mondiale.

1994

Janvier. Entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique.

Avril. Signature à Marrakech de l'acte final du cycle de l'Uruguay instituant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui succède au GATT.

Décembre. Les Etats-Unis présentent le projet de création d'une Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) regroupant tous les Etats américains, excepté Cuba — qui ne verra pas le jour.

1995

Janvier. Lancement du Marché commun du Sud (Mercosur), comprenant l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.

Mai. A l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), début des négociations confidentielles sur l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI), conférant de nombreux pouvoirs aux investisseurs face aux gouvernements. Abandonné en 1998 après avoir été révélé.

1996

Décembre. Première conférence ministérielle de l'OMC, à Singapour. Les pourparlers entre pays industrialisés et pays en développement échouent sur le lien entre commerce international et normes sociales.

Décembre. Elaboration du projet de grand marché transatlantique (GMT) au sommet de Madrid (lire « Plus de vingt ans de préparatifs »).

1998

Mai. Désaccord entre les Etats-Unis et l'UE lors de la deuxième conférence ministérielle de l'OMC, à Genève, sur les modalités des négociations concernant l'accélération du processus de libéralisation des échanges.

1999

Novembre-décembre. La troisième conférence ministérielle de l'OMC, à Seattle (Etats-Unis), se solde par un échec, les participants ne parvenant pas à engager un nouveau cycle de négociations commerciales. Manifestations contre la mondialisation.

2000

Février. Reprise des discussions au sein de l'OMC sur la libéralisation des services et de l'agriculture. Juillet. Traité de libre commerce (TLC) entre le Mexique et l'Union européenne.

2001

Janvier. Premier Forum social mondial (FSM) à Porto Alegre (Brésil), en même temps que le Forum de Davos.

Septembre. La Chine est admise à l'OMC. Octobre. Lancement du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), un plan forgé dans une perspective néolibérale sous l'égide de la Banque mondiale, du FMI et de l'OMC.

Novembre. Lancement à Doha (Qatar) d'un nouveau cycle de négociations commerciales prétendant mettre la libéralisation des échanges au service du développement.

2002

Janvier. Mise en place d'une zone de libre-échange entre les Etats membres de l'Anase (cf. supra).

2003

Août. Un compromis est trouvé à l'OMC pour l'accès des pays du Sud aux médicaments génériques.

Septembre. Echec de la cinquième conférence de l'OMC à Cancún (Mexique) : le Sud refuse l'accord sur l'agriculture.

Décembre. Accord de libre-échange (Cafta) entre les Etats-Unis, cinq pays d'Amérique centrale et la République dominicaine.

2004

Janvier. Accord de libre-échange de l'Asie du Sud (Safta) entre le Bangladesh, le Bhoutan, l'Inde, les Maldives, le Népal, le Pakistan et le Sri Lanka.

Juin. Le G8 adopte le projet américain de « Grand Moyen-Orient », qui vise notamment à créer une zone de libre-échange dans la région au cours des dix ans à venir.

Décembre. Lancement de la Communauté sud-américaine des nations (CSN). Elle vise à réunir le Mercosur, la CAN ainsi que le Chili, le Guyana et le Surinam en une seule entité politico-économique, sur le modèle de l'Union européenne.

2005

Janvier. L'expiration de l'accord multifibres sur le textile et l'habillement, décidée à l'OMC en 1995, entraîne la fin des quotas et la libéralisation de tout le secteur à l'échelle internationale.

Avril. Naissance de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), réunissant Cuba, le Venezuela et — un an plus tard — la Bolivie. Fondée sur des principes de solidarité, de coopération et de réciprocité, cette organisation entend constituer une alternative d'intégration régionale au projet de ZLEA promu par Washington.

Juin. Brunei, le Chili, la Nouvelle-Zélande et Singapour concluent un accord de partenariat transpacifique (PTP ; en anglais, Trans-Pacific Partnership, TPP).

2006

Juillet. Le cycle de négociations de Doha, qui achoppe toujours sur la question agricole, est suspendu sine die.

2007

Août. Effondrement du marché américain des crédits immobiliers à risque (subprime). Début de la crise financière mondiale.

2009

Décembre. Les Etats-Unis s'associent aux pourparlers sur le partenariat transpacifique, dans l'optique, notamment, de contenir la puissance commerciale de la Chine.

2011

Avril. Chili, Colombie, Mexique et Pérou forment l'Alliance du Pacifique visant la libre circulation des bien, des services, des capitaux et des personnes.

Octobre. Signature par Washington et sept autres pays — rejoints en 2012 par vingt-deux Etats européens et le Mexique — de l'accord commercial anticontrefaçon (en anglais, ACTA). Sa ratification sera suspendue à l'issue d'une protestation internationale.

Novembre. Le Japon intègre le PTP.

2012

Février. Début des négociations discrètes, entre une cinquantaine de pays, au sujet de l'accord sur le commerce des services (ACS, TISA en anglais).

Août. La Russie intègre l'OMC après dix-huit ans de négociations.

2013

Octobre. Après plus de quatre ans de discussions, l'UE et le Canada concluent une entente de principe sur un accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais), signé l'année suivante.

Décembre. L'OMC, réunie à Bali (Indonésie), adopte un ensemble de mesures sur la libéralisation des échanges commerciaux (« paquet de Bali »).

2014

Mai. Naissance de l'Union économique eurasiatique entre la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie.

Juillet. Le nouveau premier ministre indien, Narendra Modi, rejette le « paquet de Bali ».

Empires en accordéon

Le Monde Diplomatique - jeu, 13/04/2017 - 15:54

Contraint par les canonnières américaines d'ouvrir son territoire au milieu du XIXe siècle, le Japon se lance dans ses premières conquêtes dès la fin de l'ère Meiji. Plus tard, l'empereur Hirohito envahit la Mandchourie, la Chine, Taïwan, et règne sur une grande partie de l'Asie, jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Okinawa sera restitué au Japon en 1952 ; les îles Senkaku/Diaoyu passent sous administration japonaise sans que leur statut soit défini.

La Chine, elle, connaît son apogée au XIXe siècle. Sous la contrainte de la Russie à partir de 1858, puis des pays occidentaux (les deux guerres de l'opium) et du Japon, elle doit céder des pans entiers de son territoire.

Une lente escalade

Le Monde Diplomatique - jeu, 13/04/2017 - 15:40

17 août 1999. Un tremblement de terre de magnitude 7,21 sur l'échelle de Richter détruit une bonne partie des villes d'Izmit et de Gölcük. Le bilan est très lourd : 17 480 morts, 23 781 blessés, plus de 10 000 disparus et plusieurs centaines de milliers de sans-abri. Il met en évidence l'importance de la corruption dans le secteur de la construction, de nombreux entrepreneurs n'ayant pas respecté les normes sismiques.

2000-2001. Déjà éprouvé par le séisme d'Izmit, le gouvernement du premier ministre kémaliste Bülent Ecevit (Parti démocratique de la gauche, DSP) doit faire face à une impopularité croissante en raison d'une grave crise économique, financière et monétaire.

3 août 2002. Adoption d'une série de réformes lancées par le gouvernement de M. Bülent Ecevit pour répondre aux critères d'adhésion à l'Union européenne : abolition de la peine capitale, liberté de culte, autorisation de l'enseignement du kurde, etc.

3 novembre 2002. Fondé en août 2001, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Recep Tayyip Erdoğan, islamo-conservateur, constitué par l'aile modérée du Parti de la Vertu (interdit la même année) remporte les élections législatives avec 34,28 % des voix, devant le Parti social-démocrate et kémaliste (CHP), qui en récolte 19,38 %.

1er mars 2003. La Grande Assemblée nationale de Turquie (Parlement) refuse le déploiement sur le sol turc de troupes américaines en route vers l'Irak.

11 mars 2003. M. Erdoğan est nommé premier ministre et prend la place de M. Abdullah Gül à la suite d'une réforme électorale votée au Parlement. Celle-ci permet au président de l'AKP de contourner son inéligibilité, due à une condamnation pour « incitation à la haine » (1998).

Printemps 2003. Les effets de la crise économique s'estompent et le pays sort peu à peu de la récession. La croissance du produit intérieur brut (PIB) s'élève à 9,4 % l'année suivante. La nouvelle livre turque est introduite en janvier 2005.

Novembre 2003. Des attentats-suicides contre des synagogues et des intérêts britanniques, menés à quelques jours d'intervalle et revendiqués par Al-Qaida, font 50 morts à Istanbul.

7 mai 2004. Le Parlement adopte une série d'amendements constitutionnels. Toute référence à la peine de mort disparaît de la loi, un amendement limite le rôle de l'armée dans la vie publique et l'égalité des droits entre hommes et femmes est proclamée.

26 septembre 2004. Adoption de la réforme du code pénal, qui réprime notamment la torture ainsi que les crimes d'honneur et renforce les libertés individuelles.

17 décembre 2004. Le Conseil européen donne son feu vert à l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union à partir d'octobre 2005.

1er juin 2005. Adoption d'un nouveau code pénal octroyant davantage de libertés individuelles dans le but d'aborder les négociations d'adhésion à l'Union européenne.

3 octobre 2005. Officiellement reconnue candidate en 1999, la Turquie débute les négociations d'adhésion à l'Union européenne.

Mars-avril 2005. Des affrontements entre Kurdes et forces de l'ordre à Istanbul et au Kurdistan font une vingtaine de morts. En septembre, un attentat dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir tue 11 personnes.

Décembre 2005. La Turquie refusant de reconnaître Chypre comme une entité unique et d'appliquer l'union douanière avec l'île, les négociations avec l'Union européenne sont partiellement gelées.

22 juillet 2007. L'AKP remporte les élections législatives anticipées avec 46,7% des voix suite à une crise politique en avril-mai, due à l'échec de la nomination du président Gül par le Parlement. M. Erdoğan est reconduit comme premier ministre. Le CHP arrive en deuxième position, devant le Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), avec respectivement 20,85 % et 14,27 % des voix.

28 août 2007. M. Gül recueille 339 voix sur 550 et est élu président de la République de Turquie par le Parlement. Il est le dernier président élu au suffrage indirect.

21 octobre 2007. La réforme constitutionnelle lancée en mai de la même année est adoptée par référendum à 69,1 %. Elle concerne le mode de scrutin présidentiel et acte le passage du suffrage indirect au suffrage direct.

12 septembre 2010. Une nouvelle réforme constitutionnelle est approuvée par référendum (57,9 %). Cette modification permet notamment au Parlement (dominé par l'AKP) de dissoudre les partis politiques. Elle facilite également la traduction des membres de l'armée devant des tribunaux civils.

12 juin 2011. L'AKP remporte les élections législatives (49,83 %), devant le CHP (25,98 %) et le MHP (13,01 %). Cette élection fait suite à l'une des campagnes les plus violentes de la période récente — incidents, affrontements entre militants, assassinats politiques — et caractérisée en outre par de nombreuses atteintes à la liberté de la presse.

27 mai 2013. Première manifestation au parc Gezi, à Istanbul, en opposition à un projet immobilier. Le mouvement prend rapidement de l'ampleur et se construit en opposition au gouvernement de l'AKP. Les manifestations seront sévèrement réprimées (8 morts et 8 blessés).

25 décembre 2013. Les accusations de corruption se multiplient à l'encontre des membres du gouvernement de l'AKP et plusieurs ministres présentent leur démission. M. Erdoğan dénonce un complot de l'étranger et remplace la moitié des vingt ministres de son gouvernement.

14 mai 2014. Accident minier dans la ville de Soma. Il s'agit de l'un des plus grave accidents de l'histoire de l'extraction minière en Turquie (301 morts). Il donne lieu à des manifestations dénonçant les conditions de travail des mineurs.

12 juin 2014. Ouverture du procès des militants du groupe Solidarité Taksim. Ils avaient organisé les actions de contestation du parc Gezi et autour de la place Taksim.

10 août 2014. Première élection présidentielle au suffrage universel direct. M. Erdoğan est élu au premier tour avec 51,8 % des voix. Le 28 août, M. Ahmet Davutoğlu lui succède à la présidence de l'AKP et devient premier ministre.

29 mai 2015. Les militants du groupe Solidarité Taksim sont acquittés. Ils risquaient treize ans d'emprisonnement.

7 juin 2015. L'AKP remporte les élections législatives avec 40,66 % des voix, devant le CHP (25,13 %) et le MHP (16,45 %). Le Parti démocratique des peuples (HDP), issu du mouvement politique kurde et coalisé avec des formations progressistes, dépasse le seuil électoral des 10 %, avec près de 13 % des suffrages, et obtient 80 sièges au Parlement. Pour la première fois depuis 2002, l'AKP perd la majorité absolue et se trouve dans l'incapacité de former un gouvernement.

20 juillet 2015. Une bombe explose dans un centre culturel de Suruç, ville située à la frontière avec la Syrie. Il s'agit du premier attentat de l'Organisation de l'État islamique (OEI) en Turquie. De nombreuses manifestations sont organisées pour accuser le gouvernement turc de complicité avec les auteurs du carnage (33 morts).

Août 2015. La Turquie autorise pour la première fois les États-Unis à utiliser leur base aérienne d'İncirlik pour bombarder les positions de l'OEI.

17 septembre 2015. Un procureur requiert une peine de trente-quatre ans d'emprisonnement à l'encontre de M. Fethullah Gülen. Installé aux États-Unis depuis 1999, ce prédicateur à la tête d'un vaste mouvement d'inspiration religieuse et sociale est accusé par M. Erdoğan de vouloir déstabiliser le pays et de comploter contre le gouvernement.

10 octobre 2015. Attentat lors d'une manifestation pour la paix organisée par le HDP à Ankara. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie, avec au moins 102 morts.

1 novembre 2015. L'AKP remporte les élections législatives anticipées (49,50 %), devant le CHP (25,32 %) et le MHP (11,90 %). Le HDP retombe à 10,76 % mais conserve 59 sièges au Parlement.

24 novembre 2015. Destruction d'un avion russe par des F-16 turcs. La Russie accuse la Turquie d'avoir volontairement abattu son avion alors qu'il survolait le territoire syrien. Ankara conteste en affirmant que l'avion russe aurait violé son espace aérien.

28 novembre 2015. Le président russe Vladimir Poutine signe un décret interdisant l'emploi de travailleurs turcs par des patrons russes, mais aussi l'importation de certains produits turcs.

15 juillet 2016. Une tentative de coup d'État militaire fait au moins 290 morts et 1 440 blessés. L'état d'urgence est décrété cinq jours plus tard et sera prolongé de trois mois le 19 octobre. De nombreuses arrestations et des limogeages ont lieu dans la fonction publique.

4 août 2016. La justice turque délivre un mandat d'arrêt contre M. Gülen, accusé d'avoir organisé le putsch du mois de juillet. Le 13 septembre 2016, le gouvernement turc demandera formellement son arrestation et son extradition par les États-Unis.

24 août 2016. La Turquie lance l'opération « Bouclier de l'Euphrate ». Cette offensive militaire dans le nord de la Syrie est dirigée contre l'OEI et les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition composée de troupes kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) et de rebelles arabes proches de l'Armée syrienne libre (ASL).

29 octobre 2016. Publication au journal officiel de deux décrets présidentiels annonçant la fermeture de quinze médias considérés comme prokurdes, le limogeage de plus de 10 000 fonctionnaires et la nomination des recteurs des universités par M. Erdoğan.

30 octobre 2016. La police arrête Murat Sabuncu, rédacteur en chef du journal Çumhuriyet, ainsi que seize journalistes et caricaturiste de cette publication considérée comme le dernier grand quotidien d'opposition du pays. Çumhuriyet avait notamment révélé en 2015 que les services secrets turcs avaient fourni des armes aux rebelles islamistes syriens.

22 novembre 2016. Deux nouveaux décrets présidentiels publiés au journal officiel annoncent le limogeage de plus de 15 000 personnes ainsi que la fermeture de 375 associations, 9 médias et 19 structures médicales.

19 décembre 2016. L'ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, est abattu par un jeune policier dans une galerie d'art à Ankara.

20 décembre 2016. La Turquie, la Russie et l'Iran proclament un « cessez-le-feu élargi » en Syrie. Le but est de garantir un accès à l'aide humanitaire et la libre circulation des populations sur le territoire syrien.

21 janvier 2017. Le Parlement approuve le projet de nouvelle Constitution après une seconde lecture. Cette réforme constitutionnelle, qui compte 18 nouveaux articles, renforce les pouvoirs présidentiels. Elle prévoit notamment la suppression du poste de premier ministre et la possibilité pour le président de limoger des ministres. Elle devra être validée par référendum le 16 avril 2017.

20 février 2017. Ouverture à Mugla du procès des 47 personnes ayant voulu assassiner le président Erdoğan lors de la tentative de coup d'État du 15 juillet. D'autres procès débutent dans 12 autres villes le 28 février.

Une version raccourcie de cette chronologie est parue dans l'édition imprimée.

North Korea Is Only One Tree In The Forest Of U.S.-China Relations

Foreign Policy Blogs - jeu, 13/04/2017 - 12:41

The U.S. and China recently held a summit meeting at Mar-a-Lago, Florida. Many issues currently plague U.S.-China relations, such as trade, the South China Sea, and cyber-security. However, the issue of North Korea clearly dominates the issues now potentially derailing U.S.-China ties. Unfortunately, as important as North Korea is at the moment, it is but an ancillary topic compared to the issue of how China views overall U.S. intentions towards it in Asia. Until this underlying Chinese strategic concern is addressed, there will be no resolution of the North Korean issue.

Look At A Map: Syria Is Not North Korea

With the recent U.S. missile strikes against Syria for its alleged chemical weapons usage, there has been speculation that the true intended recipients of this message are China and North Korea. The thinking is that both China and North Korea will see that the U.S. is willing to inflict the same lesson on North Korea. If true, then it’s critical to point out several differences here.

Syria is not located near the epicenter of international trade and the world’s major nuclear states. Southeast Asia is certainly vital to world trade as it is essentially the gateway for natural resources departing the Middle East and Africa and making their way towards some of the world’s most resource-dependent economies, namely China, Japan, and South Korea. However, the destination of these resources highlights the true indispensability of Northeast Asia to the global economy as a whole.

This area is home to the world’s second, third, and fourth largest economies in the world, respectively. In many respects, such as international trade and purchasing power parity (PPP), China is already the world’s largest economy. As has been stated numerous times before, a military conflict in this area would have far-reaching regional and global repercussions.

Even China itself has admitted that a stable, peaceful regional environment is vital to its continued ascendancy. As globalization’s past leading proponent, the U.S. may ironically be a victim of its own post-Cold War success, as the relentless spread of globalization is precisely what has allowed China, Japan, and South Korea all to reach their current commanding heights positions leading the global economy.

In Asia, Memories Are Quite Long

In order to give even further context to the North Korean dilemma and how it impacts U.S.-China relations, it’s vital to remember that most states in Asia have both quite long histories and associated memories. This has played itself out in several instances within the past year alone.

First, we have the Filipino Ambassador to the U.S.’ reference to U.S. President William Howard Taft’s “little brown brothers” sentiment towards The Philippines over a hundred years ago. This was a prelude to The Philippines’ announced foreign policy re-balance between the U.S. and China currently.

Next, Finland was among the first European countries to diplomatically recognize China and actually the first to establish a bilateral trade agreement with China in 1953. As a result, Finland is now a beachhead of sorts for China in terms of furthering not only trade relations between the two states themselves, but diplomatic ties between China and the EU as a whole.

Lastly, we have the Syrian peace talks currently being held in Astana. Although the talks are at times difficult, they are nevertheless viewed as absolutely critical by the talks’ major proponents, Russia, Iran, and Turkey. Kazakhstan was ostensibly chosen as the location for these talks because, at several points in its rich history, it was part of the Russian Empire (later Former Soviet Union), as well as the Persian and Ottoman Empires, respectively. This theoretically signifies that the interests of any one proponent of the talks do not necessarily outweigh those of the other two.

This last example is also an important lesson to learn regarding China and its interests on the Korean peninsula via the now-stalled Six-Party Talks. It’s also important to remember that it was U.S. miscalculation during the Korean War which initially led to China’s entry on the side of North Korea. More fundamentally, the two Koreas are still technically at war.

As their respective allies, this harms the long-term sustainability of positive U.S.-China relations, despite the salve of business ties. These ties do not override fundamental geopolitical considerations. The U.S. recognized China in order to leverage it against the Former Soviet Union. What exactly are U.S. motivations currently? Are they to similarly leverage India against China now, for example?

Where Do We Go From Here?

A new model of great power relations between the U.S. and China needs to be defined, and then actually implemented. It appears that this already may be happening with the U.S. apparently adopting China’s doctrine of “No Conflict, No Confrontation, Mutual Respect, and Win-Win Cooperation”.

The salient point here is that issues such as North Korea won’t be solved until China’s underlying security concerns are addressed, namely what exactly are U.S. intentions towards it in Asia? Will the U.S. pursue a policy towards China of containment, engagement, or “congagement”? More pertinently, does the U.S. consider China a “strategic partner”, “strategic competitor”, adversary, etc.?

Because no state in Asia wants to be forced to choose between China and the U.S., a possible solution is a power-sharing agreement, proposed by Australian National University Professor Hugh White. White proposes that a concert of regional powers, to include China, the U.S., Japan, and India, is the long-term solution for stability in Asia. This is reminiscent of the Concert of Europe, responsible for upholding stability on the European continent from Napoleon’s eventual defeat until the outbreak of World War I, a hundred years later.

While the details of such an arrangement may be debatable, it certainly has the potential, at least, to address the major security concerns of the regional Asian players. In addition to issues such as North Korea, a power-sharing arrangement in Asia would have ramifications with respect to the South China Sea as well.

The South China Sea example is critical as China’s double cancellation proposal (no further DPRK missile launches in exchange for no U.S.-South Korea military exercises) may have been designed to elicit a negative U.S. response and thereby expose the U.S.’ true motives in Asia (in China’s mind). These motives would include the U.S.’ conflation (deliberate or otherwise) of civilian freedom of navigation with military freedom of navigation. Additionally, a power-sharing agreement would send a strong signal to weaker, external states like France, which is also expanding its own regional military presence.

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Venezuela Thrown into Turmoil Anew: Last Straw for Regime?

Foreign Policy Blogs - jeu, 13/04/2017 - 12:34

Protestors confront riot police in Caracas, Venezuela on April 8, 2017 in response to an opposition leader’s banishment from holding political office. (REUTERS/Carlos Garcia Rawlins)

Over the last week Venezuela has seen upheaval in the national legislature and banning of the leading opposition figure from running for office. Both developments resulted in massive protests throughout the country and violent clashes with police. While it is clear the ruling Socialist government of President Nicolas Maduro—heir apparent to long-serving dictator Hugo Chavez—has a tight grip on power, it is possible they might have gone too far now, and have many within and outside the country demanding change.

Venezuela Supreme Court moved to take over National Assembly

The trouble started two weeks ago, when Venezuela’s Supreme Court shocked many when it announced an intention to assume the functions (and power) of the country’s National Assembly. While the Supreme Court is loyal to Maduro, the National Assembly holds a variety of political views and was seen as the only opposition voice in the government, the only check on the regime’s power.

As reported by Foreign Policy, the reason for this bold move derives from financial troubles the Maduro regime got themselves into and then tried to use their political control to get out of. The Venezuelan government has to make a major bond payment by April 12; to get the needed funds (which the government doesn’t have on its own), it planned to sell assets based in Venezuela to a Russian oil company, Rosneft. Knowing the legislature would never approve such an arrangement, the government attempted to take it over. Or as stated by Eric Farnsworth of the Americas Society/Council of the Americas, “They [the Maduro regime] tried to get the legislature out of the mix and just take unilateral action. When they find their laws inconvenient, they just change them.”

Massive opposition to this move results in protests and international criticism. While Maduro walked back the Supreme Court takeover a few days later (on April 1st), those supporting the opposition demanded the Supreme Court judges be dismissed. They also called for the next presidential election, currently expected in late 2018, to be moved earlier, though it is highly doubtful the regime will agree to this. Protests continued throughout the week, with thousands filling the streets of Caracas carrying signs saying “No to dictatorship!” In at least one instance in the capital police fired tear gas at crowds.

Opposition leader Henrique Capriles banned from holding political office

In my most recent report on Venezuela in January, I briefly mentioned that Henrique Capriles feared he would be blocked from holding political office by the Maduro regime. Capriles, a current state governor, had previously been a presidential candidate is viewed unilaterally as the best hope for unseating Maduro in the 2018 election. On April 7th it turned out his worries were well-founded: the government banned Capriles from holding office for 15 years. The national comptroller’s office issued the directive, claiming “administrative irregularities” including breaking contracting laws and improper management of donations.

Regional and international organizations and governments condemned the action almost immediately. The U.S. State Department released a statement on April 8th saying it was “deeply troubled” by repression against Venezuelan opposition, and that it “reject[s] the rationales the Maduro government proffers for its repressive actions, which, when closely examined are spurious and, politically-motivated, and without basis in domestic or international law.” On April 10th, the foreign minister of Brazil Aloysio Nunes and chair of the Organization of American States Luis Almagro jointly called for national elections to be held in Venezuela, stating that elections are the “only solution” to the deepening political crisis.

The action against Capriles sparked even more protests, some resulting in violent clashes with police. This is not necessarily new, as protests have popped up periodically in Venezuela over the last few years.

The last straw?

But this time the outcome may be different. Some are hopeful that the government’s recent aggressive moves will be the fuel needed to re-galvanize and unite the opposition in demanding, and maybe even successfully seeing, regime change.

Prying political power and control from a group as deeply entrenched as Maduro’s government will be extremely difficult. But there is reason to think it is possible, especially as Venezuela’s economic and political crises worsen. Even more troubling, Venezuelans’ quality of life—especially access to needed food and medicine—has not improved.

It is extremely important for the international community to remain vigilant in demanding that free and fair elections be held within a reasonable timeframe. Perhaps non-partisan election observers should be put in place to ensure the elections’ validity, and that Venezuelans can vote for their choices without intimidation or fear of reprisal.

Then, perhaps, the country can start on the road to recovery.

 

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