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Diplomacy & Crisis News

Malgré d'importants progrès «<small class="fine"> </small>la terre promise<small class="fine"> </small>» est encore loin

Le Monde Diplomatique - sam, 13/03/2021 - 19:53
Il y a dix ans, en 1968, année des assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King, le rapport Kerner lançait un avertissement : la nation américaine allait se scinder en « deux sociétés, distinctes et inégales ». La responsabilité en était attribuée aux institutions des Blancs qui avaient créé (...) / , , , , , , , , , , , , , , , , , - 1978/12

First Person: Women peacekeepers a ‘powerful image for girls in remote villages’

UN News Centre - sam, 13/03/2021 - 14:00
Deputy Inspector Martina de Maria Sandoval Linares, from El Salvador always wanted to help others. Now, working as a UN Police officer, she has found her vocation, far from home in South Sudan. Ms. Linares, whose eight-year-old daughter and family are back in El Salvador, told UN News why the job is so rewarding, despite the sacrifices she makes.

Urgent funding needed for Mozambique, facing ‘triple threat’ of climate change, conflict and COVID-19

UN News Centre - sam, 13/03/2021 - 07:25
Two years after Tropical Cyclone Idai and Cyclone Kenneth swept through Mozambique in March 2019, killing hundreds and leaving more than two million people in need of urgent humanitarian assistance, UN chief António Guterres has recalled the devastation he witnessed first-hand, in the aftermath of one of the worst weather-related disasters ever to hit the southern hemisphere.

New report details indigenous struggle for land rights

UN News Centre - ven, 12/03/2021 - 22:35
Although the world’s indigenous peoples live in areas that contain around 80 per cent of the planet’s biodiversity, many still struggle to maintain their legal rights to lands, territories and resources, according to a new UN report published on Friday. 

UN chief calls for ‘unconditional release’ of abducted students in Nigeria

UN News Centre - ven, 12/03/2021 - 22:30
The UN chief on Friday, has strongly condemned the latest mass kidnapping of students in Nigeria, in the country’s northwestern region. 

Sur La France dans le monde (CNRS Edition, 2021)

 

« La France dans le monde » – 3 questions à Frédéric CharillonÉdito12 mars 2021Le point de vue de Pascal Boniface PUBLIE SUR LE SITE DE L'IRIS

Professeur en science politique à l’Université Clermont Auvergne, à l’ESSEC, Sciences Po et l’ENA, ancien directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), Frédéric Charillon répond aux questions de Pascal Boniface à l’occasion de la parution de La France dans le monde qui parait sous sa direction chez CNRS éditions. 

Vous parlez d’une nouvelle sociologie de la diplomatie française, formée par des écoles devenues américanisées comme Sciences-Po. Quel est l’impact sur la détermination notre politique étrangère ? 

L’hypothèse avait été émise par Christian Lequesne dans ses recherches sur « l’ethnographie du Quai d’Orsay », notant l’évolution de cette école depuis quelques années. À partir du moment où de nombreux diplomates français passent par une institution qui propose des programmes d’échange dans le monde anglo-saxon (et ailleurs), leur perception de la place de la France dans le monde n’est plus la même. Parfois pour le meilleur, mais pas toujours… Là où l’on croyait, peut-être de façon naïve, à une « exception française », on se prend désormais à trouver cette idée ringarde. Ce qui pose d’autres problèmes.

Faut-il alors diversifier davantage les trajectoires des diplomates, qui pourraient suivre des formations plus variées les mettant au contact de l’altérité, plus loin de leur zone de confort ? Car il est toujours périlleux de subir les modes d’un seul courant dominant : après le néoconservatisme, verra-t-on des promotions tentées par le trumpisme, la « post-vérité » ou au contraire la cancel culture ? Il ne s’agit pas ici d’empêcher quiconque d’avoir une expérience américaine, indispensable pour qui veut comprendre les relations internationales. Mais il est tout aussi indispensable de multiplier les rencontres culturelles, d’entendre les voix du monde dans leur pluralité. Nous avons en France des étudiants curieux de tout, et des diplomates salués pour leur compétence et leur esprit de synthèse : sachons en tirer le maximum.

Comment maintenir notre influence puisque vous déplorez la diminution de 50% de nos moyens, dans certains secteurs comme le culturel, entre 1986 et 2016 ? 

La notion d’influence doit faire en effet l’objet d’une réflexion. On oublie souvent trois choses. 1- Elle ne peut pas être une simple incantation. L’influence ne se décrète pas, elle se cultive à long terme. Il ne fait pas sens de dire « nous avons depuis ce matin une diplomatie d’influence ». 2- L’influence n’est pas une fin en soi. C’est un moyen. Ce qui signifie que les objectifs doivent en être bien définis. La question est : « qui voulons-nous influencer, pour obtenir quoi, dans quel domaine, et pour servir quels intérêts ? ». Et non pas : « notre objectif : être influents ». 3- Dès lors, l’influence exige des moyens. Il faut que l’influencé trouve son intérêt à suivre l’influenceur. Les plus grandes puissances le savent, comme les États-Unis ou la Chine, qui mettent ces moyens sur la table pour arriver à leurs fins. D’autres, qui ont des moyens plus limités comme la Russie ou la Turquie, élaborent une stratégie en conséquence, avec des priorités plus ciblées. Mais clamer « nous allons développer une stratégie d’influence » pour ajouter immédiatement « à moyens constants », est une chimère.

Nous en revenons donc à votre question : comment maintenir notre influence dans le monde d’aujourd’hui en diminuant nos moyens, alors que les défis se multiplient et que les luttes d’influence sont partout ? La réponse est simple : on ne peut pas, surtout si l’influence ne fait pas l’objet d’une définition précise. Les moyens doivent suivre les ambitions.

Vous estimez que la voix de la France a fini par perdre en cohérence en devenant moins audible… 

Oui, et c’est d’ailleurs aussi le cas de beaucoup d’États ces dernières années : les relations internationales sont complexes, les dossiers et les acteurs se multiplient, il est donc de plus en plus difficile d’imprimer une marque à une politique étrangère, qui soit identifiable aussi bien sur les conflits du Proche-Orient que sur le réchauffement climatique, en passant par Huawei ou Boko Haram, face à des interlocuteurs qui vont de Vladimir Poutine à Greta Thunberg. Des leaders comme Tony Blair ont tenté (on appelle cela le « nation branding ») de proclamer un fil conducteur (une politique étrangère « éthique », annonçait-il en 1997, mais on connaît la suite). Des pays, comme la Suède, tentent d’incarner une posture (en l’occurrence une « politique étrangère féministe », depuis la ministre Margot Wallstrom). Mais cet exercice de communication est difficile.

Sous le général de Gaulle, la France avait une ligne reconnue, qui s’est perpétuée sous plusieurs de ses successeurs, consistant à être un pays occidental allié des États-Unis, mais libre de ses propos et universaliste dans son rapport au monde. Une ligne que Hubert Védrine a résumée par la formule « Amis, alliés, mais pas alignés ». Le refus de la guerre américaine en Irak, en 2003, en fut l’une des dernières manifestations claires. Nicolas Sarkozy n’aura pas été si occidentaliste qu’on lui a reproché, ni François Hollande si indéterminé qu’on l’a dit. Mais le message s’est brouillé. À plusieurs reprises, l’exécutif a même parlé de plusieurs voix, par exemple lors de la crise de Gaza à l’été 2014. Emmanuel Macron a ensuite voulu redonner une ligne claire. Il a annoncé dans sa campagne le souhait d’une puissance « indépendante » (ce qui n’était pas le plus original), « européenne » (ce qui était déjà courageux dans un contexte où l’Europe ne faisait plus recette), et « humaniste », ce qui était intéressant, mais méritait clarification. On a ensuite compris de ses discours qu’il soutenait une vision libérale et multilatéraliste, opposée aux nationalismes illibéraux, avec entre autres priorités la lutte contre les inégalités. Mais les moyens ont manqué, l’Europe s’est divisée, les partenaires classiques ont connu des troubles (le trumpisme, le Brexit, la fin de règne d’Angela Merkel), des dossiers ont posé question (Libye), des tentatives se sont heurtées à une dure réalité (Liban), enfin le Covid a occupé l’agenda international. La réinvention du message français reste donc nécessaire. Là encore, il faut s’en donner les moyens.

La lutte des détenus rejoint celle du mouvement noir

Le Monde Diplomatique - ven, 12/03/2021 - 17:42
Après l'intervention armée de Jonathan Jackson au procès de son frère et l'arrestation d'Angela Davis, l'assassinat de George Jackson au pénitencier de San-Quentin est venue apporter à l'affaire de Solelad un nouveau rebondissement. A Attica, dans l'Etat de New-York, on a vu éclater une émeute à (...) / , , , , , - 1971/10

America’s Indo-Pacific Folly

Foreign Affairs - ven, 12/03/2021 - 14:20
Adding new commitments in Asia will only invite disaster.

The Geopolitics of the Amazon

Politique étrangère (IFRI) - ven, 12/03/2021 - 09:30

This article is the English version of : Ombelyne Dagicour, « Géopolitique de l’Amazonie », published in Politique étrangère, Vol. 85, Issue 1, 2020.

The fires that ripped through the Amazon’s forests in 2019 brought new prominence to the challenge of balancing environmental and economic needs in this contested landscape. Often described as the “lungs of the planet,” the Amazon rainforest covers an area of over 7.5 million square kilometers and is a reservoir for biodiversity unmatched by anywhere else on Earth. The world’s largest hydrological system, the Amazon basin holds 20 percent of the world’s freshwater. With climate change picking up pace, there is a risk that the Amazon rainforest’s vast stores of carbon could be released as deforestation advances. Around ninety thousand forest fires were recorded in 2019, the highest figure for over a decade. The sight of the rainforest ablaze was met with international horror, prompting criticisms of the Brazilian government in general and President Jair Bolsonaro in particular. Already, the forest has shrunk by 20 percent in the space of just fifty years, according to figures from the World Wildlife Fund (WWF). Deforestation in the Brazilian Amazon has almost doubled since 2018, with industrial monoculture and mineral extraction making ever-greater inroads into the tropical belt. 

These recent events warn us that the Amazon is now everybody’s concern. Historically brushed aside, this region has taken on a pressing strategic significance. Rich mineral resources and swathes of land coveted for agro-industrial development have propelled the Amazon to the top of the list as far as Brazil’s national priorities are concerned. Around 60 percent of the entire Amazon basin lies inside its borders. In 1953, Brazil introduced a political, administrative, and geographical framework for what it called Amazônia Legal, also known as Brazil’s Legal Amazon or BLA, which was to become a key focus for infrastructure and settlement programs.

The word “territory” typically evokes a space claimed and demarcated by an authority, on which a political jurisdiction is founded. In the face of the global ecological and climate crisis, a tension has emerged between the sovereignty of Amazon states and the argument that, in this special case, a set of international rules should apply. Some go so far as to advocate bringing the region under international control. Against this backdrop, what challenges and threats hang over the Amazon today, placing its ecosystems and populations at risk?

To fully understand what is at stake, we need to turn briefly to the historical dynamics that have played out in the Amazon basin over time. This background knowledge is vital for getting to grips with the region’s very particular social and ecological issues and their origins in the antagonism between developmentalist and environmentalist logics. It also allows us to comprehend how the Brazilian government’s recent geopolitical positioning has cast a veil of uncertainty over the conservation of the Amazon rainforest, potentially negating recent progress in multilateral governance on climate change.

The Brazilian Amazon: Nation Building and the Pioneer Mindset

The Amazon’s remoteness means that it has always been a terra incognita in the eyes of state power, first imperial and then republican. Nevertheless, it has proved a fertile ground for myth-making from the colonial period onward: the notion of El Dorado, a homogeneous, verdant oasis overflowing with inexhaustible natural resources, was especially persistent. Throughout human history, its occupation and economic development have occurred in cycles, linked to the extraction of forest resources (timber, ore, medicinal plants, and so on). The rubber boom, fueled by the burgeoning automotive sector, upended the status and economy of these old peripheral colonies, propelling them into the compass of the international capitalist system.

The government of Getúlio Vargas, Brazil’s populist authoritarian leader from 1930 to 1945 and again from 1951 to 1954, marked a watershed in the construction of a Brazilian national identity and the drive to bring the Amazon fringe into the national fold. Vargas launched the first Amazon Development Plan, part of an ongoing project to bring about the Estado Novo, or New Brazilian State. The close relationship between nationalism and developmentalism that we see today has its origins in theories put forward by the founders of Brazilian social science. During the Cold War—which had a special resonance in Latin America in light of the fallout from the 1959 Cuban Revolution—Brazil’s nationalist leaders gambled on their geopolitical control of the region, pursuing a strategy of import substitution industrialization.

In this context, the Amazon became a key piece on the board, both for its potential role in economic development and its importance to national security. Juscelino Kubitschek’s regime (1956–1961) has become emblematic of the developmentalist ideology. In 1960, it unveiled a new capital, Brasilia: a modernist ideal brought to life by state power and a determination to assert its absolute territorial sovereignty. The first arterial road to cut through the Amazon, linking Brasilia to Belém, testifies to the energy poured into opening up the region and transforming Brazil into a modern, industrial, and urban nation, right down to its remotest reaches. […]

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The Penitent Pope

Foreign Affairs - jeu, 11/03/2021 - 20:35
Francis seeks forgiveness for the U.S. invasion of Iraq.

Moscou, une des villes les plus congestionnées du monde

Le Monde Diplomatique - jeu, 11/03/2021 - 16:34
/ Russie, Automobile, Société, Transports - Caucase / , , , - Caucase

Le coût écologique de la viande bon marché

Le Monde Diplomatique - jeu, 11/03/2021 - 16:34
Emission de gaz à effet de serre, déforestation, érosion des sols due au surpâturage, pollution de l'eau : l'industrie de la viande illustre à elle seule les dérives environnementales du complexe agroalimentaire. Confrontée à une forte augmentation de la demande liée à la consommation croissante des (...) / , , , , , , , , - Environnement - Biodiversité

[CITATION] Développement et lutte contre la pauvreté

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 11/03/2021 - 09:30

Accédez à l’article de Rémy Rioux et Jean-David Naudet ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 1/2021 de Politique étrangère ici.

Main basse sur les terres agricoles

Le Monde Diplomatique - mer, 10/03/2021 - 17:38
Les entreprises parlent d'« investissement » quand leurs détracteurs préfèrent employer le terme « accaparement » : chaque année, des millions d'hectares de surfaces agricoles sont achetés par des multinationales ou des hommes d'affaires étrangers. Leur terrain de prédilection ? Les pays du Sud, où ce (...) / , , , , , , , - Espace et territoire

Pékin, la vache et le lait

Le Monde Diplomatique - mer, 10/03/2021 - 15:26
Lors de sa visite en Amérique du Sud, en juillet dernier, le président chinois Xi Jinping a signé de nombreux accords. Les échanges restent cependant très inégaux. / Amérique latine, Asie, Chine, Commerce international, Économie, Finance, Monnaie, Matières premières - (...) / , , , , , , , - 2014/09

Vaccine Diplomacy Is Paying Off for China

Foreign Affairs - mer, 10/03/2021 - 15:25
China’s vaccine diplomacy is off to a strong start, but Beijing still faces stiff competition and tough questions from abroad.

L'amère médecine du docteur Cardoso

Le Monde Diplomatique - mar, 09/03/2021 - 17:00
Jamais l'élection d'un président du Brésil n'avait soulevé un espoir de justice sociale plus grand que celle, en octobre 1994, de M. Fernando Henrique Cardoso. Rarement les attentes auront été aussi vite déçues. A l'image de cette foule de femmes aux visages émaciés par la faim, de vaqueiros coiffés de (...) / - 1995/12

The Declining Market for Secrets

Foreign Affairs - mar, 09/03/2021 - 13:44
If the American intelligence community does not evolve, private firms and journalistic outfits may beat it at its own game.

Développement et lutte contre la pauvreté

Politique étrangère (IFRI) - mar, 09/03/2021 - 09:30

La rédaction a le plaisir de vous offrir à lire ce second article de Rémy Rioux et Jean-David Naudet, « Développement et lutte contre la pauvreté : de la réconciliation au changement d’échelle », publié dans le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 1/2021), disponible depuis le 8 mars.

La construction des politiques publiques de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement a près de 60 ans. Elle s’est souvent faite à travers des oppositions entre différentes conceptions, et des allers-retours historiques. Deux débats structurants ont particulièrement dominé la scène du développement.

Le premier porte sur les politiques nationales et locales : le développement doit-il se faire par le haut ou par le bas, par une croissance économique qui tire la société ou par une élévation des niveaux sociaux qui pousse l’économie, par les élites ou par le peuple, par les grands projets ou par la multiplication des actions locales de plus petite dimension ? Le second débat concerne les politiques internationales : la lutte contre la pauvreté mondiale peut-elle être menée en totalité et de façon indépendante aux échelons nationaux (et locaux) respectifs, ou induit-elle des interdépendances qui appellent à des changements globaux ?

Se replonger dans ces oppositions permet de mesurer combien l’adoption par la communauté internationale des Objectifs du développement durable (ODD) en septembre 2015 constitue, à l’issue d’un long chemin, une forme de réconciliation de ces approches longtemps alternatives.

Pourtant, à l’heure de cette réconciliation et du constat des progrès significatifs réalisés ces dernières décennies en matière de lutte contre l’extrême pauvreté, la crise du COVID-19 et, de manière plus profonde encore, le dérèglement climatique mondial, conduisent à un retournement durable. Pour faire face à ces nouveaux défis, il faudra construire sur les leçons du passé, mais en changeant d’échelle en matière d’action à tous les niveaux : international, national comme local.

Développement par le haut ou par le bas ?

Le développement a d’abord été vu, dans les années 1950 et 1960, comme un processus progressif de modernisation, et tout particulièrement d’industrialisation. Les pionniers de l’économie du développement s’intéressent en tout premier lieu aux politiques et projets d’investissements et de transferts de technologies qui président à la construction d’un secteur moderne. La vocation de ce dernier est de s’étendre, et de tirer progressivement l’ensemble de la société, selon des phases historiques successives, pendant lesquelles les inégalités sont temporairement appelées à s’accroître.

C’est dans le contexte politique et culturel fécond de la fin des années 1960 que la problématique de la pauvreté fait son apparition dans les débats sur le développement. L’émergente médiatisation de masse diffuse aux yeux du monde les premières images de l’extrême pauvreté au Biafra à partir de 1967, puis au Sahel en 1973, et suscite la naissance du mouvement humanitaire international. La malnutrition devient un problème central du développement et de la communauté internationale, entraînant notamment l’affirmation d’un courant de pensée néomalthusien. C’est aussi le temps des premières déceptions sur les stratégies de modernisation, et plus encore le « ruissellement » qui en était mécaniquement attendu. Les sociétés en développement apparaissent profondément et durablement duales, donnant d’ailleurs naissance au concept de secteur informel.

En 1970, après un cri d’alarme sur le risque de famine en Asie4, le futur prix Nobel d’économie Gunnar Myrdal publie The Challenge of World Poverty: A World Anti-Poverty Program in Outline5. Dans cet ouvrage, il prône « un mouvement vers le haut de tout le corps social en matière de besoins fondamentaux », plutôt qu’une traction par une modernisation ruisselant vers le bas. Ce débat opposant les approches par le haut ou par le bas se retrouve notamment dans les politiques de réforme agraire, mais aussi dans d’autres secteurs : promotion de l’agriculture familiale vs. nouvelles plantations industrielles, sécurisation foncière et amélioration de l’habitat spontané vs. construction de nouveaux programmes immobiliers, etc.

Dans la seconde moitié des années 1970, les organisations internationales mettent la question de la pauvreté et celle de la redistribution en tête de leurs priorités : la Banque mondiale avec le concept de « Redistribution with Growth », le Bureau international du travail (BIT) avec l’approche par les Biens essentiels lancée en 1976, etc. Mais sous de multiples influences – contre-révolution libérale, crise de la dette des pays en développement, exemples de réussite par la croissance des nouveaux pays indépendants –, la lutte contre la pauvreté a ensuite été mise entre parenthèses pendant une décennie. Durant cette période, les stratégies de développement, à nouveau vues « par le haut », ont été entièrement centrées sur les politiques économiques et les réformes structurelles, et indirectement sur le rôle des élites.

Au vu des résultats mitigés et de la faible appropriation des politiques d’ajustement structurel, la décennie 1980 est parfois appelée « la décennie perdue du développement », à l’exception notable de l’Asie. Dès la fin de la décennie, notamment au travers du concept de développement durable, les questions sociales s’affirment dans le discours, en même temps qu’émerge la préoccupation environnementale.

L’année 1990 marque un tournant. La Banque mondiale adopte le « rêve » d’un monde sans pauvreté, et consacre son Rapport annuel sur le développement au thème de la pauvreté. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) lance le concept de développement humain, et son indicateur associé, inspiré par Amartya Sen, qui contribue par ailleurs à mettre en lumière la dimension multiple de la pauvreté. Les Nations unies lancent l’objectif de l’éducation pour tous. Les engagements internationaux se succèdent jusqu’en 2000 où les Objectifs de développement du millénaire, centrés sur la lutte contre la pauvreté, sont adoptés par l’ensemble de la communauté internationale.

Lisez l’article dans son intégralité ici.

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How Many Vaccine Doses Can Nations Ethically Hoard?

Foreign Affairs - mar, 09/03/2021 - 05:12
A new framework sets the obligatory threshold for sharing vaccine doses at the point where deaths directly and indirectly caused by COVID-19 begin to resemble those from influenza.

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