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Diplomacy & Crisis News

[CITATION] Chine/Corée du Sud : une frustration réciproque

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 24/06/2021 - 10:00

Accédez à l’article d’Antoine Bondaz ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 2/2021 de Politique étrangère ici.

COVID-19 et le réchauffement climatique

Politique étrangère (IFRI) - mer, 23/06/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). Carole Mathieu, chercheuse au Centre Énergie & Climat de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Christian de Perthuis, COVID-19 et le réchauffement climatique (De Boeck Supérieur, 2020, 144 pages).

Professeur et fondateur de la chaire d’Économie du climat à l’université Paris-Dauphine, Christian de Perthuis analyse ici la réponse collective face à la pandémie pour en tirer des leçons sur la manière dont nos sociétés peuvent faire face à une autre grande menace existentielle : celle du changement climatique.

Rédigé au printemps 2020, cet essai prend directement appui sur l’expérience inédite du confinement et d’une mise à l’arrêt soudaine de la production et des échanges. Cette rupture amène l’économiste à s’interroger sur le parallèle entre crise sanitaire et crise climatique, du point de vue de leurs origines, de leurs temporalités et surtout des mesures prises en réaction par les pouvoirs publics. Dès les premières pages apparaît ce qui fait la force du raisonnement : sa capacité à clarifier les choix de politique publique en explicitant leurs conséquences économiques et leur incidence sur la trajectoire d’émission de gaz à effet de serre. L’auteur s’inscrit bien dans le débat sur le « monde d’après », non pour proposer un nouveau projet de société, mais dans la perspective d’accroître la résilience des systèmes économiques face aux risques globaux. Il enrichit sa réflexion de références aux travaux d’autres économistes, de sociologues, d’anthropologues et de philosophes : c’est bien l’ensemble des sciences humaines qu’il faut mobiliser pour penser une sortie des crises sanitaire et climatique.

Le chapitre consacré au projet de relance verte de l’Union européenne est particulièrement éclairant, car il permet de mesurer l’intérêt économique et climatique d’un investissement public ciblé sur les solutions bas-carbone, mais aussi de comprendre à quelles conditions le gonflement des dettes peut être soutenable. Deux mises en garde sonnent particulièrement juste dans ce débat européen. La première se réfère aux difficultés sociales associées au désinvestissement des énergies fossiles et au bilan incertain de la relance verte en termes de création nette d’emplois, en particulier dans un contexte marqué par l’accélération de la transition numérique. La seconde pointe la nécessité d’allier investissement public et réforme fiscale à vocation redistributive, sans quoi la cohésion sociale serait menacée et empêcherait aussi toute montée en puissance de la tarification du carbone. Or le débat européen sur la fiscalité est aujourd’hui impossible, dans la mesure où la prise de décision est bloquée par la règle du vote à l’unanimité ; et les lignes ne semblent pas près de bouger, si l’on s’en tient au périmètre de l’Union à 27. Enfin, Christian de Perthuis dépasse la question des paramètres du plan de relance pour poser les termes d’un débat plus fondamental encore pour l’Europe : celui qui oppose les tenants de la 4e révolution industrielle à ceux qui font l’éloge de la décroissance comme seule voie possible pour prévenir la multiplication des pandémies, la catastrophe climatique et le déclin de la biodiversité.

On pourra regretter ici que l’auteur se contente d’évoquer les risques de fuite en avant, et d’appeler à donner la priorité au capital naturel, sans véritablement prendre parti. Peut-être faut-il y voir la prudence légitime d’un économiste qui ne veut pas s’aventurer dans le champ du politique, laissant plutôt au lecteur la tâche de se forger un avis en poursuivant ses lectures…

Carole Mathieu

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American Military History

Politique étrangère (IFRI) - mar, 22/06/2021 - 10:00

Rémy Hémez propose pour le blog de Politique étrangère une analyse de l’ouvrage de Joseph T. Glatthaar, American Military History (Oxford, Oxford University Press, 2020, 140 pages).

En annonçant en mars 2021 le retrait des troupes américaines d’Afghanistan d’ici le 11 septembre 2021, le président Biden a tourné une nouvelle page de la courte – moins de deux siècles et demi – mais très riche histoire militaire des États-Unis. Joseph T. Glatthaar professeur d’histoire à l’université Chapel Hill de Caroline du Nord et auteur de nombreux livres, en particulier sur la guerre de Sécession, nous en donne une utile synthèse dans ce 657e volume de la fameuse série des « Very Short Introduction », équivalent britannique des « Que Sais-Je ? ».

Comme il se doit pour ce type de sujet, l’auteur suit une progression chronologique : de l’arrivée des premiers colons anglais sur le continent américain au xviie siècle jusqu’aux guerres d’Afghanistan et d’Irak, et aux défis posés aujourd’hui par la montée en puissance des outils de défense chinois et russes. Donnant ainsi un fil conducteur à l’ensemble de l’ouvrage, Joseph Glatthaar articule son propos autour de trois problématiques structurantes de l’histoire militaire des États-Unis. La première, c’est la constante recherche d’équilibre entre une armée permanente et le concept de citoyen-soldat. 1948 marque un tournant lorsque, face à la menace soviétique, l’administration veut maintenir les effectifs militaires à 1,5 million et instaure par conséquent un système de conscription en temps de paix. Le modèle d’armée bascule alors d’une dépendance à la mobilisation à une focalisation sur les capacités de déploiement. Autre moment pivot, en 1973, en réaction à la guerre du Vietnam où les États-Unis perdent 58 000 soldats, la fin de la conscription est décidée par Nixon.

La deuxième problématique est la quête du professionnalisme qui débute, pour l’essentiel, après la guerre de 1812 contre la Grande-Bretagne. Le professionnalisme de l’armée américaine progresse alors singulièrement sous l’impulsion du secrétaire à la guerre John C. Calhoun. La réforme de West Point menée par Sylvanus Thayer est un élément fort de cette évolution. L’après-guerre de Sécession (1861-1865) entraîne un regain d’intérêt pour cette recherche du professionnalisme, encouragée entre autres par le général Sherman. Des déficiences constatées lors de la guerre hispano-américaine (1898) poussent à de nouvelles réformes, comme la création, en 1903, du Joint Army-Navy Board pour mieux coordonner les opérations. Dans la foulée de la guerre du Vietnam vient une autre étape : la focalisation sur la lutte contre l’Union soviétique pousse notamment à la modernisation des capacités d’entraînement (création du National Training Center).

La troisième problématique utilisée comme ligne directrice par l’auteur est celle de la technologie. Elle devient prégnante à partir de la Première Guerre mondiale avec la mécanisation. La progression technologique s’affirme bien entendu au cours de la Seconde Guerre mondiale, la mise au point de la bombe atomique en constituant le sommet. Cette course américaine à la supériorité technologique se poursuit ensuite avec la « révolution dans les affaires militaires » des années 1970-1980 et voit sa concrétisation opérationnelle lors de la guerre du Golfe (1990-1991) qui, selon beaucoup, permet d’éloigner les fantômes du Vietnam. Ce court ouvrage, agréable à lire, permet de bien appréhender les grandes étapes de l’histoire militaire américaine, et il sera utile à toute personne, étudiant comme amateur, qui cherche à clarifier ses idées sur ce sujet.

Rémy Hémez

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Suprémacistes

Politique étrangère (IFRI) - lun, 21/06/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). Dominique David, rédacteur en chef de Politique étrangère, propose une analyse de l’ouvrage de Philippe-Joseph Salazar, Suprémacistes. L’enquête mondiale chez les gourous de la droite identitaire (Plon, 2020, 304 pages).

« Une idéologie nouvelle, après avoir longtemps incubé, se lève à l’horizon de l’Europe et des États-Unis » : l’hypothèse, qui ouvre l’enquête de Philippe-Joseph Salazar, se vérifie au fil des entretiens multiples qui forment la trame de l’ouvrage – cette idéologie nouvelle pourrait bien structurer dans les années à venir l’évolution politique de nos démocraties.

Tâche centrale pour l’auteur : définir ce qui se cache sous divers vocables : suprémacisme, alt right (droite alternative), droite radicale… Au fil des pages, on comprend que, sous des discours aux références variées, et souvent mal compréhensibles, une vision de l’histoire s’organise autour de la notion de race. Mais contrairement au « racisme classique » du temps de la colonisation, qui affirmait la supériorité du Blanc sur un homme de couleur qu’il s’agissait d’éduquer, il est question désormais de défendre ce Blanc menacé de l’invasion des autres races, dans un processus de séparation – de développement séparé comme on disait dans l’Afrique du Sud de l’apartheid –, et non de domination physique, à l’exception de groupes violents marginaux.

La foi dans « l’existence scientifique des races » de ceux qui se définissent comme « réalistes raciaux » conduit donc à une démarche de « préservation » de la race blanche, de ses traditions, contre les démons de la modernité : les élites apatrides, le néo-libéralisme économique qui ouvre les frontières et dissout les sociétés dans un magma universaliste, les valeurs morales « progressistes », etc. La nouvelle « fierté blanche » devient un phénomène international, menaçant d’un bouleversement idéologique des sociétés ayant refoulé leurs problèmes sociaux – la lutte des classes – derrière le management social censément a-idéologique mis en place après 1989.

L’enquête est d’abord intellectuelle : on trouvera ici de remarquables références permettant de suivre l’émergence de ce mouvement global qui installe « la race […] de retour comme élément décisif de la politique ». On pourra être moins séduit par les entretiens eux-mêmes : intéressants par leur géographie (États-Unis, Autriche, Danemark, Croatie, Norvège, Irlande, France, Allemagne…) et leur dimension psychologique voire psychiatrique, ils exposent surtout un fatras idéologique mal appréhendable, voire difficilement pénétrable – en témoigne l’entretien avec Renaud Camus, aimable échange d’intellectuels héritiers de Roland Barthes, sans plus d’analyse de l’idée du « grand remplacement »…

L’intérêt majeur de cet ouvrage est d’installer la question du « suprémacisme » comme interrogation centrale sur l’avenir de nos systèmes politiques. Sous un apparent désordre de pensées – l’auteur rappelle justement que le proto-fascisme était, lui aussi, un magma idéologique informe –, une idéologie politique constituée est-elle en train d’émerger ? Les démocraties pourraient être directement menacées par leurs « séparatismes » internes, peu considérés jusqu’à aujourd’hui comme des phénomènes politiques décisifs : l’islamisme d’une part, le séparatisme blanc de l’autre. Étude universitaire, cet ouvrage doit être vu comme une alarme, et un outil d’interprétation de phénomènes politiques d’apparence hétérogène, mais susceptibles de cristalliser en choix politiques cohérents.

Dominique David

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Obama’s Fractured Legacy

Politique étrangère (IFRI) - ven, 18/06/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). Mathilde Velliet propose une analyse de l’ouvrage dirigé par François Vergniolle de Chantal, Obama’s Fractured Legacy: The Politics and Policies of an Embattled Presidency (Edinburgh University Press, 2020, 384 pages).

L’arrivée d’une nouvelle administration s’accompagne de promesses et d’espoirs d’actions transformatrices. Cet ouvrage examine pourquoi les immenses espérances de changement suscitées par l’élection de Barack Obama, alors comparé à un nouveau Franklin D. Roosevelt, n’ont pu se concrétiser. Au croisement de l’histoire et des sciences sociales, ce travail s’appuie sur l’analyse de nombreux champs et acteurs de la politique intérieure américaine, pour révéler les limites du pouvoir du président Obama, et plus largement de l’institution présidentielle moderne comme moteur de réforme sociale. Les 13 chapitres étudient les enjeux de l’héritage d’Obama liés aux institutions, aux politiques et aux mouvements sociaux.

Volontairement et involontairement, l’administration Obama a contribué à « redessiner les contours du fédéralisme américain ». La première partie de l’ouvrage révèle qu’au-delà des exceptions notables de lois votées au Congrès grâce à une « coalition favorable », le blocage parlementaire a contraint l’administration Obama à utiliser divers outils – ordonnances exécutives, interprétations législatives… – pour tenter de mettre en œuvre ses politiques. Ces initiatives fédérales ont généré une contre-réaction dans les tribunaux et le Congrès, favorisant l’élargissement de l’autorité des États et de leurs divergences politiques.

Cet examen de la lutte pour la répartition des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement fédéral, ainsi qu’entre celui-ci et les États, se poursuit à travers les études de cas de la deuxième partie. Les tentatives de réformes de la politique d’immigration, du développement urbain et de l’assurance santé témoignent des obstacles rencontrés par l’administration Obama dans un climat d’austérité et de forte polarisation partisane. Comment alors protéger cet héritage ? Le chapitre sur l’Obamacare montre, par exemple, que les accords conclus par le gouvernement avec les groupes d’intérêts (compagnies d’assurances, associations d’entreprises) ont à la fois exposé la réforme aux critiques des Républicains et de l’aile gauche démocrate, et permis sa survie face aux assauts républicains sous l’administration Trump.

L’inspiration néolibérale et le pragmatisme prudent d’Obama (notamment sur les questions raciales) expliquent également certaines déceptions de la gauche américaine. En réponse au succès mitigé de l’action gouvernementale, différents mouvements populaires s’organisent – tels Black Lives Matter, Occupy Wall Street, ou des protestations syndicales , décryptés dans la troisième section de l’ouvrage. En revanche, les mouvements conservateurs comme le Tea Party ne sont que ponctuellement mentionnés.

Par des analyses précises enrichies de mises en perspectives historiques, ce livre remet en question le mythe de la « présidence moderne » comme unique et toute-puissante source de changement politique et social, vision soutenue par les portraits idéalisés de certains présidents « transformateurs », tel F. D. Roosevelt. Cette vision du pouvoir présidentiel a facilité l’élection de Donald Trump, alimentée par les déceptions que ces attentes disproportionnées ne peuvent que susciter, et s’est reflétée dans son exercice du pouvoir.

L’ouvrage est donc particulièrement utile pour comprendre l’héritage d’Obama dans toutes ses nuances, mais aussi les tendances qui ont défini la présidence de Trump, et contraindront les marges de manœuvre de l’administration Biden.

Mathilde Velliet

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Les Européens réticents à une opposition frontale avec Pékin

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 17/06/2021 - 10:00

Le 11 juin dernier, Frédéric Lemaître a publié dans Le Monde un article consacré à la relation européenne avec l’Asie, et notamment la Chine. Il cite à cette occasion le dossier du numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2021), « L’Asie de l’Est face à la Chine » et plus particulièrement l’article de Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée au Centre Asie de l’Ifri, « Chine et Asie du Sud-Est: les jeux sont-ils faits ? ».

On espérait un dialogue. Ce ne fut qu’une succession de monologues chinois. Organisé simultanément à Chongqing et à Rome le mardi 8 juin, le cinquième « séminaire Chine-Europe sur les droits humains » a fait un flop. Aucun officiel européen n’y a participé. Prévu pour se tenir cette année en Italie, ce rendez-vous, pour lequel les Chinois consacrent des moyens considérables, s’est tenu en duplex avec Rome. Pourtant, aucun membre du gouvernement Draghi n’y a fait la moindre apparition. Même le consul italien à Chongqing n’a pas daigné y faire un saut.

Tout juste a-t-on eu droit à quelques élus locaux de la Péninsule, venus dire que la Chine était un pays formidable et qu’elle le serait encore davantage si elle autorisait les Chinois à faire à nouveau leurs emplettes à Rome et Milan. Il est vrai que, de leur côté, les Chinois n’avaient pas fait le moindre effort. Le thème retenu pour la rencontre le prouve : le Covid-19 et la garantie du droit à la vie et à la santé. Les uns après les autres, les Chinois ont expliqué que, grâce à Xi Jinping, la Chine avait sauvé d’innombrables vies durant l’épidémie. Et comme la vie est le premier des droits de l’homme, la Chine respecte donc ceux-ci. CQFD. On l’a compris : ni le Xinjiang ni Hongkong n’étaient à l’ordre du jour.

« Il faut parler avec la Chine »

Depuis le 22 mars et l’annonce par Pékin de sanctions contre des responsables politiques européens, l’Union ne sait quelle attitude adopter face à la Chine. « Les conditions politiques d’un dialogue de ce type ne sont pas réunies », expliquent les Européens pour justifier leur absence au séminaire. Mais, ajoutent-ils aussitôt, « il faut parler avec la Chine ». Juste avant la visite de Joe Biden au G7, Charles Michel, le président du Conseil européen, a une nouvelle fois défendu l’accord sur les investissements conclu fin décembre 2020, même si celui-ci semble mort-né. […]

Le constat s’impose encore davantage à ses voisins. Traditionnellement, le Japon, la Corée du Sud mais aussi les pays de l’ASEAN, notamment Singapour, les Philippines, la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie, sont dans la sphère d’influence américaine. Mais comme le montre le dossier que vient de publier la revue Politique étrangère, tous ces pays sont écartelés entre leur crainte de l’expansionnisme de la Chine et l’irrésistible attrait de son marché.

« A terme, ce que vise Pékin, c’est substituer un système référentiel chinois au système américaine, et convaincre les pays de la région de l’intérêt et de la logique naturelle d’une communauté de destin, y compris sécuritaire », explique Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse à l’Institut français des relations internationales. […]

***

Lisez l’article du Monde dans son intégralité ici.

Lisez l’article de Sophie Boisseau du Rocher, « Chine et Asie du Sud-Est : les jeux sont-ils faits ? » ici.

Découvrez le sommaire de notre numéro d’été (n° 2/2021) ici.

The Threat Reflex

Foreign Affairs - mer, 16/06/2021 - 18:35
Social norms form the nervous systems of nation-states. Just as physical nervous systems have common pressure points that can trigger predictable mental and physical reflexes, societies have important pressure points, too.

Chronicle of a Defeat Foretold

Foreign Affairs - mer, 16/06/2021 - 17:37
A review of Carter Malkasian’s “The American War in Afghanistan,” a look at how the U.S. and its NATO allies failed to defeat the Taliban.

Quand la foi devient un enjeu politique

Le Monde Diplomatique - mer, 16/06/2021 - 15:58
La notion de liberté religieuse varie d'un pays à l'autre car elle ne concerne pas uniquement le droit à pratiquer un culte. Diffèrent également la définition même d'une croyance, surtout si elle est nouvelle, ce qui la distingue d'une secte ou encore la législation relative à la laïcité. De façon (...) / , , , , , , , - Droits humains

Quoi qu’il en coûte & L’économie post-COVID

Politique étrangère (IFRI) - mer, 16/06/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). Hugo Le Picard, chercheur au Centre Energie & Climat de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de François Lenglet, Quoi qu’il en coûte ! (Albin Michel, 2020, 252 pages) et de Patrick Artus & Olivier Pastré, L’économie post-COVID. Les huit ruptures qui nous feront sortir de la crise (Fayard, 2020, 128 pages).

Alors que les annonces de plans de relances se multiplient dans tous les pays européens, la troisième vague du COVID-19 nous replonge au cœur d’une double crise : sanitaire et économique. François Lenglet et Patrick Artus en analysent respectivement les tenants et les aboutissants dans leurs nouveaux ouvrages.

L’ouvrage de François Lenglet, journaliste économique français qui dirige aujourd’hui les services économiques de TF1 et LCI, reprend dans son titre la célèbre formule de Mario Draghi énoncée lors de la crise de l’euro et réutilisée par Emmanuel Macron en mars 2020 : Quoi qu’il en coûte ! Le second livre, L’économie post-Covid. Les huit ruptures qui nous feront sortir de la crise, a été co-écrit par Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, et Olivier Pastré, professeur d’économie à l’université Paris-VIII. Ces deux livres sont complémentaires. François Lenglet nous livre de nombreux éléments pour mieux comprendre la crise et ses défis futurs, Patrick Artus et Olivier Pastré nous donnent des clés pour y répondre.

Lenglet s’adresse d’abord à des lecteurs soucieux de replacer la crise du COVID-19 dans un contexte global. Il nous met en garde avec pédagogie contre une expansion monétaire excessive, contrairement à ce que prône la théorie monétaire moderne (MMT), qui n’a selon lui, rien de moderne ni de théorique. En effet, à long terme la monétisation excessive de la dette aurait des conséquences désastreuses : elle favoriserait le déficit, l’endettement public et privé, et réduirait la croissance potentielle. Elle pourrait aussi, à terme, miner la crédibilité des banques centrales. Par ailleurs, face à une idée de plus en plus répandue selon laquelle les États ne peuvent faire faillite, il rappelle que l’histoire prouve le contraire : elle est remplie de défauts souverains. François Lenglet, de par ses analyses originales et ses synthèses utiles, donne dans son ouvrage de la profondeur à un débat où sont trop souvent mises en avant des solutions faciles.

L’analyse d’Artus et Pastré est, quant à elle, plus technique, et reflète l’expertise des deux auteurs. Leur livre se présente comme un ensemble d’analyses sur des aspects précis de la crise. Ils mettent eux aussi en garde contre une monétisation excessive de la dette publique, qui contribuerait non pas à augmenter directement le prix des biens de consommation mais à une augmentation des prix des actifs immobiliers et financiers. Cette politique monétaire contribuerait donc à accroître les inégalités, notamment générationnelles. Ils rejoignent ici un élément clé du livre de Lenglet : les grands perdants de cette crise sont et seront sous de nombreux aspects les jeunes. Après avoir dénoncé eux aussi de « faux débats », les deux auteurs mettent en avant plusieurs ruptures, selon eux essentielles, comme la transformation des emplois de secteurs dont le déclin aura été accéléré par la crise, vers ceux des secteurs de demain. Ils prônent aussi une série de réformes, comme la mise en place d’une taxe carbone ambitieuse pour accélérer la transition énergétique en Europe tout en protégeant sa compétitivité.

L’ouvrage de Lenglet, de par son caractère synthétique et accessible, s’adresse à des lecteurs soucieux de prendre du recul et de replacer la crise dans le temps long. Celui d’Artus et Pastré s’adresse plutôt à des lecteurs curieux d’éléments pratiques, d’analyses précises et d’ébauches de solutions pour sortir de l’ornière.

Hugo Le Picard

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Spies Like Us

Foreign Affairs - mar, 15/06/2021 - 21:05
Technology is enabling nonstate actors to collect and analyze intelligence—sometimes more easily, more quickly, and better than governments.

Xi’s Gamble

Foreign Affairs - mar, 15/06/2021 - 19:33
Xi has placed China on a risky trajectory, one that threatens the achievements of his predecessors.

Poids démographique des grandes religions

Le Monde Diplomatique - mar, 15/06/2021 - 16:01
Les trois monothéismes abrahamiques demeurent les principales confessions dans le monde avec une tendance, à terme, à l'équilibre entre chrétiens (plus de 30%) et musulmans. Contrairement à l'Asie, l'Afrique subsaharienne et à un degré moindre l'Europe, deux zones sont marquées par une très grande (...) / , , , , , , , , - Démographie

Aux origines du soutien soviétique à Israël

Le Monde Diplomatique - mar, 15/06/2021 - 15:40
Moscou, après avoir soutenu la création d'une Palestine indépendante, se révéla en définitive plus opposé au mandat britannique qu'au sionisme. / Israël, Palestine, Royaume-Uni, URSS, Géopolitique, Histoire, Relations internationales, Seconde guerre mondiale 1939-1945, Diplomatie, Palestine mandataire (...) / , , , , , , , , , , - 2016/02

En Inde, les tribus courtisées par les nationalistes

Le Monde Diplomatique - mar, 15/06/2021 - 15:40
Dans les montagnes du Nord-Est indien, en territoire tribal adi, les associations ultranationalistes hindoues s'intéressent de très près au mouvement religieux indigène Donyi-Polo. Un engouement tout sauf anodin à l'heure où l'Inde se bat contre ses démons identitaires. / Inde, Christianisme, (...) / , , , , , , , , , , , - 2016/02

[CITATION] Détroit d’Ormuz : la guerre des nerfs

Politique étrangère (IFRI) - mar, 15/06/2021 - 10:00

Accédez à l’article de Morgan Paglia, disponible intégralement en libre lecture, ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 2/2021 de Politique étrangère ici.

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Le Monde Diplomatique - lun, 14/06/2021 - 19:33
Chaque année, des centaines de livres, de films, de téléfilms sont écrits, produits et réalisés ; mais à quel besoin impérieux cette profusion répond-elle ? A une seule et unique nécessité : la nécessité financière. Pour les investisseurs publics ou privés, il est donc impératif de mettre en lumière des (...) / , , , , , , , , , , - 2016/01

Le Bénin carbure à la contrebande

Le Monde Diplomatique - lun, 14/06/2021 - 15:32
Pionnier de la démocratie en Afrique, le Bénin est en campagne pour l'élection présidentielle de février prochain. Mais, si l'alternance est une tradition dans ce petit pays frontalier du Nigeria, l'économie s'affranchit des règles et repose sur un trafic d'essence à grande échelle. Symptôme d'un Etat (...) / , , , , , , , , , , , , , - 2016/01

Toxic Politics & China Goes Green

Politique étrangère (IFRI) - lun, 14/06/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). John Seaman, chercheur au Centre Asie de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Yanzhong Huang, Toxic Politics: China’s Environmental Health Crisis and Its Challenge to the Chinse State (Cambridge University Press, 2020, 282 pages) et de Yifei Li & Judith Shapiro, China Goes Green: Coercive Environmentalism for a Troubled Planet (Polity Press, 2020, 240 pages).

Le monde se rapproche de en plus plus d’un précipice : de multiples points de basculement environnementaux – changement climatique, effondrement de la biodiversité, destruction des écosystèmes naturels… – demandent une action concertée des États et des citoyens. Dans ce mouvement, la Chine occupe une position charnière et paradoxale de deuxième économie mondiale et premier pollueur en agrégat : il est donc inconcevable que des solutions puissent être trouvées aux défis environnementaux mondiaux sans des efforts importants de la part de Pékin. Le changement climatique est aujourd’hui identifié, à Washington comme presque partout en Europe, comme un domaine de coopération nécessaire avec Pékin, dans lequel les tensions géopolitiques caractéristiques du temps doivent être mises de côté.

Dans le même temps, la Chine cherche à se positionner clairement comme leader mondial en matière de protection environnementale et de développement durable. S’éloignant d’une stratégie de développement économique à n’importe quel prix, les dirigeants chinois reprennent le refrain de la protection environnementale, inscrivant même le concept de « civilisation écologique » dans les Constitutions du Parti communiste chinois (PCC) et de la République populaire de Chine (RPC). La Chine est désormais non seulement le plus grand émetteur de CO2 au monde, mais aussi le plus grand producteur d’énergies renouvelables. En septembre 2020, juste avant que les élections présidentielles américaines ne décident de l’orientation future de Washington en matière de politique climatique, le président chinois Xi Jinping annonçait l’objectif ambitieux d’une neutralité carbone pour 2060. Fin octobre 2021, la Chine accueillera l’importante COP15 sur la biodiversité à Kunming. Plus généralement, le pays intègre de plus en plus son modèle de gestion environnementale à son initiative « Ceinture et Route » et le présente à ses partenaires du Sud à travers des programmes d’échange comme les Green Envoys.

Nombre d’écologistes à travers le monde considèrent qu’une approche autoritaire et étatique est le seul moyen de prendre des mesures rapides et décisives pour éviter une catastrophe planétaire. La forme assumée par la Chine d’un « environnementalisme coercitif », du haut vers le bas, constitue donc un modèle de plus en plus visible. La lutte pour sauver la planète pourrait devenir rapidement un nouveau champ d’affrontement des idéologies politiques.

Deux livres récents entrent dans ce débat, offrant un récit nuancé et édifiant de cette nouvelle forme d’écologisme chinoise, de la politique complexe qui la façonne, et de ses limites comme modèle de gouvernance environnementale à la fois local et mondial. Si l’éveil des décideurs politiques chinois au défi écologique est important, les auteurs soulignent cependant les lacunes de la Chine dans ce domaine.

Dans Toxic Politics, Yanzhong Huang, senior fellow au Council on Foreign Relations, professeur à l’Université Seaton Hall aux États-Unis et expert en politique de santé mondiale, donne un état des lieux approfondi de la crise environnementale en Chine, et de la manière dont elle remet en question la légitimité de l’État-parti. L’ampleur du défi est énorme, avec des centaines de milliers de morts chaque année en Chine du fait de la pollution, et des dizaines de millions d’autres souffrant d’effets chroniques. Huang estime que l’impact économique est également massif et ne fera que s’accroître à l’avenir, ce qui augmente la probabilité que la Chine soit incapable d’échapper au redouté « piège à revenu intermédiaire ». Néanmoins, jusqu’en 2012, explique Huang, quand la dégradation de la qualité de l’air dans le pays a entraîné une crise aiguë connue sous le nom d’« Airpocalypse », la politique environnementale n’était guère considérée comme un champ d’action prioritaire : la destruction de l’environnement constituait un « désastre lent » mais il manquait l’urgence d’un « événement épidémique ». Cette crise était également, en 2012, soumise à des pressions extérieures, notamment celles de l’ambassade américaine qui a mis en lumière l’ampleur du problème auprès des autorités et du public chinois. Il faut aussi noter par ailleurs que cette crise a coïncidé avec la montée en puissance de Xi Jinping à la tête du Parti et de l’État, une transition teintée par des frictions au sein du PCC, notamment avec l’affaire Bo Xilai, incitant les autorités à multiplier les sources de légitimité.

Plutôt que d’être guidée par une compréhension de long terme des défis rencontrés, ce qui permettrait une réponse globale et stratégique, la politique environnementale chinoise reflète désormais une réponse de crise. Pour Huang, c’est la fragilité cachée de l’État chinois qui explique en fin de compte pourquoi ses dirigeants, et Xi Jinping en particulier, attachent désormais une si grande importance à la question environnementale.

Yifei Li et Judith Shapiro poussent plus loin cette idée dans China Goes Green. Li enseigne les études environnementales à l’Université de New York à Shanghai et Shapiro est professeur de politique environnementale à l’American University aux États-Unis, avec une longue expérience de travail en Chine sur ce sujet. Ensemble, ils offrent une analyse détaillée et critique de la transformation verte de la Chine. Pour eux, plutôt qu’un véritable effort efficace pour lutter contre la crise environnementale de manière durable, la politique environnementale en Chine constitue un instrument d’extension du contrôle de l’État et du parti sur la société chinoise. En d’autres termes, alors que « l’environnementalisme autoritaire » est supposé être un modèle où des mesures coercitives permettent d’atteindre prioritairement les objectifs environnementaux, les priorités politiques de la Chine sont inversées, et produisent ce que les auteurs appellent « l’autoritarisme environnemental ». Les outils que le gouvernement chinois utilise pour déployer sa politique dans ce domaine – y compris les campagnes politiques, la répression, la fixation d’objectifs et la modification des comportements – sont destinés, en fin de compte, au renforcement du contrôle de l’État plus qu’à la protection et la préservation écologiques.

Les deux livres expliquent ainsi que l’approche actuelle de la Chine en la matière est fondamentalement défectueuse. Bien que Li et Shapiro semblent convenir que l’« environnementalisme coercitif » peut avoir ses mérites, et est peut-être même nécessaire, dans une certaine mesure, pour lutter contre la crise planétaire qui nous attend, ils insistent sur le fait que, pour être efficaces, les mesures coercitives doivent être mutuellement convenues avec les populations et les acteurs concernés. Elles doivent donc résulter d’un processus de consultation inclusif, transparent, et adapté au contexte local, qui intègre des acteurs indépendants de la société civile et un respect de l’état de droit pour maintenir le pouvoir de l’État sous contrôle.

Li et Shapiro n’identifient qu’un seul cas de succès ténu des efforts de protection de l’environnement en Chine – la restauration du plateau de Lœss sur les rives du fleuve Jaune à la fin des années 1990 et au début des années 2000 –, et concluent que c’est précisément parce que les autorités chinoises ont adopté ici une approche plus souple et consultative que leur politique a réussi. Les auteurs montrent par ailleurs que l’approche trop stricte et imposée par l’État chinois – caractérisée comme une politique à l’emporte-pièce – a conduit à des solutions temporaires à des problèmes tels que celui de la qualité de l’air, mais comme ces solutions sont finalement partielles, avec des résultats inefficaces, elles sont insuffisantes, voire contre-productives sur le long terme.

Sur ces questions, Huang est d’accord : l’efficacité des politiques restera limitée à moins que le gouvernement ne s’engage à moderniser sa boîte à outils, ce qui nécessiterait de profonds changements dans les relations entre l’État et le marché, la structure du pouvoir bureaucratique, et les relations entre l’État et la société. Huang ne peut conclure que la crise environnementale de la Chine marquera la fin de l’emprise du PCC sur le pouvoir – Li et Shapiro non plus – : la capacité de résilience du régime s’est avérée remarquable. Il considère néanmoins que la bataille pour maintenir la légitimité du Parti sera de plus en plus rude au fur et à mesure que la crise environnementale s’approfondira.

En dépit de toutes ces lacunes, la Chine promeut son modèle de gouvernance écologique à l’échelle mondiale. Li et Shapiro détaillent, par exemple, comment le principal projet de politique étrangère de Pékin, la fameuse initiative Ceinture et Route, est désormais présenté comme un vecteur de premier plan du développement « vert » aux caractéristiques chinoises. Ceci, en dépit du rôle central que joue la Chine dans le développement du charbon et de l’hydroélectricité à l’étranger, et de la forme de mondialisation industrielle que défend son projet. L’initiative Ceinture et Route est également connue pour sa nature sino-centrée et l’absence de consultation locale, en dépit du discours officiel sur la « coopération gagnant-gagnant ». Pour l’essentiel, plutôt que d’affronter les faiblesses de son modèle de gouvernance environnementale, la Chine transforme sa formule nationale en politique étrangère : se positionner en tant que référence « verte » (pas toujours méritée) pour renforcer sa légitimité dans la course au leadership mondial. Grâce au déploiement de nouvelles technologies et méthodes, telle l’analyse du big data pour améliorer la surveillance et affiner les outils environnementaux coercitifs, Li et Shapiro établissent également un lien entre la poussée écologiste de la Chine sur la scène mondiale et l’exportation de ses méthodes pour renforcer le contrôle politique.

Huang, quant à lui, souligne un point différent, notant que les efforts de la quête chinoise de leadership mondial reflètent moins une grande ambition stratégique de renverser l’ordre international libéral, que le désir du PCC de préserver sa domination nationale. Dans le même temps, il considère qu’il est difficile d’imaginer que la Chine puisse retrouver sa grandeur d’autrefois si le peuple chinois ne dispose pas d’air pur, d’eau potable et de sols non contaminés. Huang conclut son livre sur une autre considération inquiétante : l’instabilité politique provoquée par la crise écologique pourrait déboucher sur une Chine chancelante et déstabilisée, ce qui pourrait être plus dangereux qu’une Chine affirmative et ascendante.

John Seaman
Chercheur au Centre Asie de l’Ifri

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