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Actualité. Réflexions. Reportages
Updated: 1 week 21 hours ago

Deux avions français en vol pour Irini début janvier

Sat, 16/01/2021 - 12:40

(B2) Deux avions français sont venus prêter concours à l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye.

Un avion français de type Awacs (surveillance et reconnaissance tout azimut) ainsi qu’un avion de surveillance maritime Falcon 50 sont ainsi intervenus « en soutien direct » les 6 et 7 janvier dernier, a indiqué le colonel Barbry, porte-parole des armées, lors du point presse vendredi dernier (15.01) auquel participait B2.

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Categories: Défense

Retour sur l’arraisonnement du Roseline A. La mauvaise foi turque prise en défaut

Fri, 15/01/2021 - 14:30

(B2) Nous disposons de détails supplémentaires sur le ‘timing’ de l’arraisonnement d’un porte-conteneurs turc par une frégate allemande dans le cadre de l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (EUNAVFOR Med Irini). C’était le 22 novembre dernier, au large de la Libye

L’équipe de visite du Hamburg sur le Roseline A (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Dans une missive adressée au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, le 5 janvier, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a mis les points sur les ‘i’ après l’inspection avortée (lire : Grabuge turco-germanique en Méditerranée orientale. Ankara s’oppose au contrôle d’un de ses navires). Il vient répondre ainsi à une lettre d’Ankara envoyée en décembre, se plaignant de l’attitude européenne au Conseil de sécurité des Nations unies.

Pour être officiels, les mots choisis par l’Européen n’en sont pas moins emplis d’une certaine ironie, notamment sur le retard à l’allumage de la Turquie dans cette affaire, sa mauvaise foi qui semble patente dans la façon de monter en épingle le sujet ou sa volonté de respecter l’embargo international sur les armes.

Quatre points sont ainsi éclaircis.

1° La coutume des quatre heures largement respectée

Le commandement de l’opération Irini a cherché à obtenir le consentement de l’État du pavillon et donné au ministère turc des Affaires étrangères un « préavis de quatre heures, prolongé d’une heure, pour laisser aux autorités le temps de répondre à la demande de consentement ». Un délai, « conforme à la pratique internationale établie dans le domaine maritime ». L’État du pavillon n’a pas « officiellement opposé de refus ». L’équipe d’arraisonnement de l’opération IRINI (l’équipe de visite de la frégate allemande Hamburg) a entrepris d’inspecter le navire.

13 heures pour réagir !

« Ce n’est qu’à 21 h 23. Soit plus de 13 heures après l’envoi de la demande officielle de consentement à l’État du pavillon et 6 heures après le début de l’inspection », que le ministère turc a fait savoir qu’il n’accordait pas sa permission.

3° Le respect des procédures OTAN

L’équipe d’arraisonnement a agi avec le « plus grand professionnalisme », dans « le plein respect des procédures et des normes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord » (NB : une manière de renvoyer la ‘balle’ à la Turquie et de l’interroger sur son appartenance à l’Alliance atlantique). Il est « inexact » d’affirmer qu’elle a fait « un usage excessif de la force contre des membres de l’équipage ». Sur l’étendue de la fouille, c’est au commandant de l’opération de décider, « en fonction de divers éléments, parmi lesquels les documents présentés par le capitaine du navire, de l’étendue de la fouille nécessaire pour évaluer la légalité d’une cargaison ».

4° L’impartialité attestée par deux éléments

L’opération Irini reste « impartiale ». Elle surveille les violations de l’embargo « commises par les deux parties au conflit libyen ». En témoignent, d’une part, « les rapports présentés au Groupe d’experts des Nations Unies sur la Libye » ; d’autre part, les « registres des inspections menées et des violations décelées ». NB : chaque inspection ou même visite amicale étant consignée, minute par minute, à la fois par le chef de la force et le capitaine menant l’inspection.

À la Turquie de coopérer si elle le veut

Le chef de la diplomatie européenne termine sa lettre en faisant une invitation à Ankara. « L’Union européenne se tient prête à coopérer avec la Turquie », sur le respect des résolutions du Conseil de sécurité, que ce soit pour « l’embargo sur les armes à destination de la Libye » ou « la sécurité en Méditerranée centrale ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

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Categories: Défense

Détroit d’Ormuz. Un Danois prend le commandement d’Agenor

Fri, 15/01/2021 - 06:01

(B2) Le Commodore danois Carsten Fjord Larsen a pris le relais du contre-amiral français Christophe Cluzel à la tête de la mission européenne de surveillance dans le détroit d’Ormuz, alias EMASOH ou Agenor

(Crédit : EMA / DICOD)

L’officier amiral danois a pris, pour six mois, la direction militaire de la mission européenne EMASOH (European Maritime Awareness in The Strait of Hormuz). Avec un moyen opérationnel : la frégate anti-aérienne française Jean Bart.

Aucun incident majeur

« Aucun incident majeur n’est survenu dans la zone d’opérations conjointes depuis août dernier. Et j’aime à penser que les patrouilles désescaladantes et rassurantes des moyens aériens et de surface de l’EMASOH font partie de ce succès » affirme le contre-amiral Christophe Cluzel tirant le bilan de ses six mois de commandement. Mais il faut rester « très vigilants. Car la situation reste instable et les semaines ou mois à venir assez sensibles ».

Une tâche essentielle pour maintenir la sécurité

« Il est essentiel que nous puissions continuer à maintenir la sécurité dans le détroit d’Ormuz, qui est également utilisé quotidiennement par les navires danois » souligne la ministre danoise de la Défense, Trine Bramsen, en accueillant de retour du Golfe, la frégate Iver Huitfeldt, après quatre mois de déploiement. Déployée depuis août, la frégate aura parcouru près de 25.000 milles marins et 16 passages du détroit d’Ormuz. Outre la frégate et son équipage, le détachement danois comprenait des éléments de police militaire, des forces spéciales maritimes et un hélicoptère Seahawk de l’armée de l’air.

Huit États au QG

NB : L’opération EMASOH ou Agenor a été mise en place sur initiative française afin de veiller à la sécurité des différentes voies de navigation de la région (Golfe, détroit d’Ormuz et golfe d’Oman). Le quartier général est situé sur la base navale française d’Abu Dhabi. Huit pays y sont présents (Belgique, Danemark France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal).

(NGV)

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Categories: Défense

Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français

Fri, 08/01/2021 - 01:02

(B2) Les armées française comme malienne démentent toute bavure à Bounti, le 3 janvier. Elles n’ont pas frappé des témoins d’un mariage, mais un groupe terroriste, non loin de là

Le camp de Bounti est situé non loin de la RN16 et Hombori, lieu de nombreux IED (fonds: OpensStreetMap)

Selon l’organisation de la jeunesse peul, Tabital Pulakuu, des frappes auraient touché un mariage célébré dimanche (3 janvier) dans le village de Bounti, comme le relate RFI avec mille précautions. Une vingtaine de victimes seraient recensées. Mais la confusion règne sur le bilan comme sur le mode d’action et l’auteur de l’attaque.

Le ministère français des Armées a publié un communiqué ce jeudi (7.1), en fin de soirée (juste avant 23h) précisant les circonstances de la frappe, confirmant pour partie des éléments déjà donnés par les FAMA la veille (6.1).

L’opération ‘Eclipse’

Une opération conjointe FAMA-Barkhane

L’opération conjointe réunit FAMA, force conjointe G5 Sahel et Barkhane dénommée « Eclipse » selon les Maliens. Elle a pour cadre une zone du centre Mali, caractérisée par la présence et l’action de groupes armés terroristes (GAT), notamment « des éléments de la katiba SERMA » dans la région de Douentza, « un kilomètre au nord du village de Bounti ».

Un centre d’entrainement et de confection d’IED

Le groupe dispose d’emprises logistiques. Ce que les Maliens appellent des Merkaz : des centres d’entrainement ou ateliers de confection d’engins explosifs improvisés (IED) ; ces IED que les groupes viennent poser sur la RN16 tout près entre Douentza et Hombori et qui frappent notamment les militaires français ou maliens. Trois Français ont été tués juste après Noël (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED).

Une opération en sept étapes

Pour les militaires, l’opération menée dimanche (3 janvier) dans l’après-midi, est assez classique.

1° Elle s’appuie sur « une manœuvre renseignement s’étalant sur plusieurs jours ».

2° Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone REAPER « détecte une moto avec deux individus au nord de la RN16 ». Le véhicule a ensuite « rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée ». Les Maliens donnent un chiffre légèrement plus élevé. Ils parlent d’une « cinquantaine d’individus » qui commencent à se rassembler vers 11h. Vers 13h, ces éléments de la katiba Serma, « vêtus de la même façon », forment « trois groupes ».

3° L’ensemble des éléments renseignement et temps réel permettent alors de « caractériser et d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT ». « Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés », une frappe (aérienne) est alors décidée.

4° L’observation de la zone « pendant plus d’une heure et demie » a également permis « d’exclure la présence de femmes ou d’enfants ».

5° Une patrouille d’avions de chasse (NB : Mirage 2000) – déjà « en vol » reçoit alors l’ordre « de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale ». La frappe se fait par « trois bombes » et est « localisée en 30 PWB 4436 83140, à « plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti ». Il s’agit d’un « espace ouvert et semi-boisé ».

6° Au bilan, « une trentaine » de ‘terroristes’ sont « neutralisés ».

7° Vers 17h (locales), un groupe de villageois et d’hommes armés en véhicule pickup et motos arrivent sur le site et procèdent à l’inhumation des morts, selon les FAMA. « Les blessés sont récupérés par les pickup et motos, avant de partir dans des directions différentes. » Les rescapés occupent les hauteurs avec jumelles et postes talkies-walkies.

Une opération conforme aux règles des conflits armés

L’opération « a été conduite conformément aux principes de ciblage en vigueur, dans la stricte application du droit des conflits armés », précisent les Français.

Pas d’hélicoptère engagés

La frappe a aérienne était « unique ». « Aucun hélicoptère n’a été engagé au cours de cette action de combat », contrairement aux allégations. Les éléments « disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral ».

Aucun dommage collatéral

Les « allégations consécutives à la frappe » sur un mariage relèvent « de la désinformation » conclut l’état-major français des armées. « Aucun dommage collatéral, aucun élément constitutif d’un rassemblement festif ou d’un mariage n’a été observé. » Aucune femme ni enfant n’étaient présents ni visés.

Commentaire : ces éléments précis lèvent le doute sur la nature et le bilan de la frappe aérienne. En revanche, ils n’aident en rien à éclaircir ce qui est arrivé sur le mariage de Bounti. La présence d’un hélicoptère (solitaire) prête à interrogation également. Ces engins volant généralement par paire. Une enquête de la MINUSMA est diligentée.

(NGV)

Plusieurs blessés grièvement blessés soignés par MSF

De son côté, Médecins sans frontières confirme avoir soigné, en début de semaine, plusieurs patients grièvement blessés des villages de Bounti et Kikara, à son centre de santé de référence de Douentza. Les patients, « pour la plupart des hommes âgés, ont été blessés par des explosions, des éclats de métal et des blessures par balle ». L’ONG qui n’était pas présente dans la zone au moment des événements, n’est « pas en mesure de confirmer les circonstances exactes de ces incidents, autour desquels il y a encore beaucoup de confusion ».

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Categories: Défense

Entre consternation et condamnation, les Européens atterrés par ‘l’insurrection’ au Capitole à Washington (v4)

Wed, 06/01/2021 - 23:59

(B2) L’irruption de manifestants au sein du Capitole, au moment du vote de confirmation de l’élection de Joe Biden par le Sénat à la présidence américaine, atterre les dirigeants européens

(crédit : BBC)

De toute l’Europe, les réactions sont arrivées rapidement, d’autant plus dures qu’elles provenaient de personnes plutôt atlantistes. Les propos de l’ancien commandant en chef de l’OTAN (SACEUR), l’amiral US James Stavridis, comme du secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg sont particulièrement intéressants. Car ils reflètent assez bien la stupeur dans les milieux diplomatico-militaires.

Quelques dirigeants (Allemagne, Pays-Bas, Suède…) ont nommément mis en cause le président actuel Donald Trump, l’appelant à prendre des mesures. D’autres (Autriche, Royaume-Uni, Tchéquie,…) l’ont fait de façon implicite exigeant un transfert de pouvoir dans l’ordre). Certains (Belgique, Luxembourg) ont préféré afficher un soutien sans ambiguité à Joe Biden.

Les dirigeants européens les plus ardents supporters de Trump tels le Bulgare Boyko Borissov, le Hongrois Viktor Orban ou le Polonais Mateusz Morawiecki se sont abstenus de réagir, comme embarrassés. À noter une fausse note à Varsovie. Où le président polonais a réagi de façon très ambigüe, à rebours du ton général, sur le mode non interventionniste, comme faisant référence aux critiques européennes sur l’État de droit. En revanche, le Slovène Janez Jansa (qui a aussi affiché sa sympathie avec Donald Trump) s’est dit troublé par les violences.

Dans ce concert, la réaction des institutions européennes apparait plutôt faiblarde. Les propos de Ursula von der Leyen notamment sont d’une platitude désarmante face à des actes qualifiés « d’insurrection » ou de « sédition » (selon les propos du président élu Joe Biden) voire même de tentative de coup (d’état) par des élus démocrates comme certains républicains. Ceux de Charles Michel (Conseil européen) sont un peu plus évidents. Les mots de Josep Borrell ou de David Sassoli sont finalement les plus clairs et plus adaptés à la situation.

NB : A l’heure de boucler cet article aucune réaction n’était venue du couple franco-allemand. Emmanuel Macron (France) a réagi tard dans la nuit par un message vidéo. Angela Merkel (Allemagne) a réagi plus tard de manière similaire dans la matinée.

Une démocratie américaine assiégée

« Scènes choquantes à Washington D.C. Le résultat de cette élection démocratique doit être respecté. » Jens Stoltenberg (secrétaire général de l’OTAN)

« Je n’ai jamais pensé, au cours d’une longue vie passée opérationnellement dans des zones de conflit, à voir des scènes comme celle-ci à [Washington] DC aux États-Unis. Nos adversaires seront stupéfaits de leur chance de voir cette insurrection – la Russie et la Chine réfléchiront activement à la manière de la prolonger. […] Il faudra des décennies avant que les responsables américains ne parlent aux responsables étrangers de l’importance d’un transfert pacifique du pouvoir d’élections libres et équitables sans que les horreurs du 6 janvier ne leur soient renvoyées au visage. » James Stavridis, amiral (retraité), ancien commandant suprême allié de l’OTAN de 2009 à 2013.

« Aux yeux du monde, la démocratie américaine apparaît ce soir assiégée. Il s’agit d’une attaque invisible contre la démocratie américaine, ses institutions et l’État de droit. Ce n’est pas çà l’Amérique. Les résultats des élections du 3 novembre doivent être pleinement respectés. » Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne (Haut représentant de l’UE).

Les réactions dans les différentes capitales

« Des images horribles de Washington D.C. Cher Donald Trump, reconnaissez Joe Biden comme le prochain président aujourd’hui ! » Mark Rutte (premier ministre Pays-Bas, VVD / ALDE)

« Je suis avec beaucoup d’inquiétude ce qui se passe à Washington. La violence est incompatible avec l’exercice des droits politiques et des libertés démocratiques. J’ai confiance dans la solidité et la force des institutions des États-Unis. » Giuseppe Conte (premier ministre Italie)

« [Je suis] extrêmement troublé par la violence et les événements horribles qui se déroulent à Washington, la démocratie américaine est résiliente, profondément enracinée et surmontera cette crise. » Kyriákos Mitsotakis (premier ministre Grèce, ND / PPE)

« C’est si triste de voir ce qui se passe dans la capitale américaine en ce moment. La démocratie vaincra ! » Ingrida Šimonytė (premier ministre Lituanie / PPE)

« Scènes honteuses au Congrès américain. Les États-Unis sont partisans de la démocratie dans le monde et il est désormais vital qu’il y ait un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. » Boris Johnson (PM Royaume-Uni / ECR)

« Choqué par les scènes à Washington, D.C. C’est une atteinte inacceptable à la démocratie. Un transfert de pouvoir pacifique et ordonné doit être assuré. » Sebastian Kurz (premier ministre Autriche, ÖVP / PPE)

« C’est avec une grande inquiétude que je suis le cours des événements à Washington, D.C. Nous assistons actuellement à une attaque contre la démocratie. Le président Trump et de nombreux membres du Congrès ont une grande responsabilité dans ce qui se passe actuellement. Le processus démocratique d’élection d’un président doit être respecté. » Stefan Lofven (premier ministre Suède / S&D)

« Tous devraient être très troublés par la violence qui se déroule à Washington, D.C. Nous espérons que la démocratie américaine est résistante, profondément enracinée et qu’elle surmontera cette crise. La démocratie présuppose une protestation pacifique, mais la violence et les menaces de mort – de gauche ou de droite – sont TOUJOURS fausses. » Janez Janša (premier ministre Slovénie, ECR)

« Les violences contre le Capitole sont une attaque odieuse contre les fondements de la démocratie et la liberté de la presse. Nous avons confiance dans la force du peuple et des institutions américaines pour surmonter ces temps de division et nous nous tournons vers le président élu Joe Biden. » Xavier Bettel (premier ministre Luxembourg, ALDE)

« Choc et incrédulité face aux événements en cours au Capitole américain, symbole de la démocratie américaine. Nous sommes convaincus que les institutions fortes des États-Unis surmonteront ce moment difficile. Soutien total au président élu Joe Biden. » Alexander De Croo (premier ministre Belgique / ALDE)

« Les images violentes de la violation du Capitole à Washington aujourd’hui sont choquantes. Cependant, je suis convaincu que la démocratie américaine et l’État de droit sont suffisamment solides pour résister à toute attaque. » Jüri Ratas (premier ministre Estonie / ALDE)

« Scènes très inquiétantes de Washington DC, je suis convaincu que les institutions démocratiques et les principes de l’État de droit prévaudront. » Edgars Rinkēvičs (ministre des Affaires étrangères letton) retweeté par Krišjānis Kariņš (premier ministre Lettonie)

« L’intrusion de manifestants dans le bâtiment du Congrès est une affaire très grave et préoccupante. Cela montre combien il est important de défendre la démocratie sans trembler. » Sanna Marin (premier ministre Finlande / S&D)

« L’extrémisme, la violence, la polarisation et le chaos ne sont jamais la voie à suivre. Images horribles de Washington. Que la démocratie redevienne opérationnelle ». Mette Frederiksen (premier ministre Danemark / S&D)

« Les ennemis de la démocratie seront heureux de voir ces images incroyables de Washington DC. Les paroles d’émeutes se transforment en actes violents – sur les marches du Reichstag, et maintenant dans le Capitole. Le mépris des institutions démocratiques est dévastateur.  Trump et ses partisans devraient enfin accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie. » Heiko Maas (ministre des affaires étrangères allemand, SPD / S&D)

« Je suis avec inquiétude les nouvelles qui viennent de Capitol Hill à Washington. J’ai confiance en la force de la démocratie américaine. La nouvelle présidence de Joe Biden surmontera cette période de tension, unissant le peuple américain. » Pedro Sánchez (premier ministre Espagne, PSOE / S&D)

« Je suis avec inquiétude l’évolution de la situation à Washington. Des scènes troublantes. Le résultat des élections doit être respecté, avec un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. J’ai confiance dans la force des institutions démocratiques aux États-Unis. » António Costa (premier ministre Portugal / S&D)

« La violence au Capitol Hill à Washington DC est préoccupante et inacceptable. Nous faisons confiance à la démocratie américaine, qui devrait rester un modèle mondial, et exprimons notre confiance que la situation va bientôt se désamorcer afin de permettre la reprise de la certification des votes électoraux. » ministère roumain des affaires étrangères.

« Des moments troublants à Washington DC. La violence n’a pas d’excuse. #Capitol est un symbole de la démocratie. Son rôle constitutionnel doit être respecté en tout temps et en toutes circonstances. C’est ce qu’est l’État de droit. » Igor Matovic (premier ministre Slovaquie, OĽaNO / PPE)

« Le peuple irlandais a un lien profond avec les États-Unis d’Amérique, construit au fil de nombreuses générations. Je sais que beaucoup, comme moi, regarderont les scènes se dérouler à Washington DC avec beaucoup d’inquiétude et de consternation. » Micheál Martin (premier ministre Irlande, Fianna Fáil / ALDE)

« Ce qui s’est passé aux États-Unis est une attaque inacceptable et sans précédent contre la démocratie. Quatre vies ont été inutilement perdues et le processus démocratique de base a été perturbé. J’ai toujours condamné la violence et le chaos de ce genre. La transition du pouvoir doit se faire en douceur et de manière pacifique. Je crois fermement que ces incidents doivent cesser. »  Andrej Babiš (premier ministre Rép. Tchèque, ALDE)

Le couple franco-allemand asynchrone

« Ce qui est arrivé aujourd’hui à Washington n’est pas américain. […] Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause [la démocratie]. » a réagi dans un long message vidéo Emmanuel Macron (président français, LREM / ALDE)

We believe in democracy.#WeAreOne pic.twitter.com/dj3hs66KKn

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 7, 2021

« Ces images m’ont rendu furieux et triste. Mais je suis sûr que la démocratie américaine sera beaucoup plus forte que les agresseurs et les émeutiers » a indiqué Angela Merkel (premier ministre Allemagne, CDU / PPE). « Je regrette beaucoup que le président Trump n’ait pas admis sa défaite depuis novembre et encore hier. Les doutes sur le résultat de l’élection ont été alimentés. Cela a créé l’atmosphère nécessaire pour que les événements de la nuit deviennent possibles »

Diese Bilder haben mich wütend und traurig gemacht. Ich bin aber sicher: Die amerikanische Demokratie wird sich als viel stärker erweisen als die Angreifer und Randalierer. – Kanzlerin #Merkel zu den Ereignissen in #WashingtonDC: pic.twitter.com/5N0kFqzyHg

— Steffen Seibert (@RegSprecher) January 7, 2021

La réaction molle des institutions européennes

« Je crois en la force des institutions et de la démocratie américaines. La transition pacifique du pouvoir est essentielle. Joe Biden a remporté l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des États-Unis. » Ursula von der Leyen (Commission européenne).

« Le Congrès américain est un temple de la démocratie. Être témoin des scènes de ce soir dans Washington DC est un choc. Nous faisons confiance aux États-Unis pour assurer un transfert pacifique du pouvoir à Joe Biden. » Charles Michel (Conseil européen).

« Profondément inquiétant, les scènes du Capitole américain ce soir. Les votes démocratiques doivent être respectés. Nous sommes certains que les États-Unis veilleront à ce que les règles de la démocratie soient protégées. » David Sassoli (Parlement européen, S&D).

Ne pas s’en mêler

« Les événements de Washington sont une affaire intérieure des États-Unis, qui sont un État démocratique et de droit. Le pouvoir dépend de la volonté des électeurs, et la sécurité de l’État et de ses citoyens est garantie par les services désignés à cet effet. La Pologne croit en la force de la démocratie américaine. » Andrzej Duda (président Pologne, PiS / ECR)

(Propos rassemblés par Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour 1H du matin – 7.1 9h et 12h avec propos Macron, Merkel, Babis – et mise en perspective des différents propos et nuances apportées dans le commentaire sur les institutions UE.

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Categories: Défense

[Enjeux 2021] La surveillance maritime devient un vecteur de la défense européenne

Wed, 06/01/2021 - 15:55

(B2) Les Européens ne sont plus des ‘nains de papier’. L’Union est devenue un acteur de premier plan qui s’ancre dans la durée. Les zones de surveillance maritime s’étendent. C’est un tournant majeur qui se prépare en mer

Le volet aérien constitue un élément clé de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Entre les opérations multinationales menées par quelques Européens, de façon coordonnée, aux opérations menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), les Européens sont aujourd’hui en position d’assurer une surveillance de plusieurs zones maritimes, non seulement dans leur pourtour immédiat, mais également plus loin.

Quatre zones surveillées en permanence

D’Est en Ouest quatre zones maritimes sont aujourd’hui surveillées de façon permanente :

1. La Méditerranée centrale. L’opération EUNAVFOR Med Irini, à l’origine centrée sur le trafic d’êtres humains, a été recentrée en avril 2020 sur le contrôle de l’embargo sur les armes et le trafic de pétrole en Libye. Elle est dotée d’un mandat exécutif, c’est-à-dire avec possibilité d’inspection, voire d’arrestation ou de saisie des navires. Mandat donné par une résolution de Nations unies.

2. La Mer rouge, le Golfe d’Aden et l’Océan indien. L’opération EUNAVFOR Atalanta, à l’origine destinée à la lutte anti-piraterie, vient de voir son mandat revu et corrigé à partir du 1er janvier 2021. Elle est dotée d’un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie), donné par une résolution de Nations unies.

3. Le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Oman. L’opération Agenor — volet militaire de EMASOH (European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz) —, chargée essentiellement de surveiller les menaces venues d’Iran et de veiller à la bonne circulation des tankers et autres méthaniers, qui font la navette entre le Golfe et l’Europe afin d’assurer l’approvisionnement en pétrole et gaz. Une mission lancée à l’initiative de la France, qui n’est pas formellement sous commandement de l’Union européenne, mais a été montée dans le même esprit et avec des Européens. Elle n’a pas de mandat exécutif.

4. Le Golfe de Guinée. C’est le terrain d’expérimentation des présences maritimes coordonnées, nouveau concept européen léger, permettant de coordonner des moyens nationaux présents sur une même zone. Concept décidé en 2019 et qui sera mis en œuvre en 2021 (lire : Les ministres de la Défense ouvrent la porte à un mécanisme de présence maritime coordonnée). Dans le Golfe, trois marines — portugaise, espagnole et française (opération Corymbe) — sont présentes de façon quasi-permanente dans la zone, sans compter les efforts bilatéraux (belge par exemple). L’essentiel de leur activité est déterminé en étroite coordination et en soutien des marines locales. Mais elles disposent également d’un mandat exécutif général, découlant du droit de la mer, permettant d’intervenir en haute mer en cas de fait de piraterie.

À cela, il faut ajouter :

  1. La Méditerranée orientale, avec une présence épisodique des navires italien et français au large des eaux grecque et chypriote, pour surveiller et tenter de dissuader les incursions turques dans les zones exclusives maritimes de ces deux pays.
  2. Les opérations de sécurité intérieure, liées à la surveillance des frontières en Méditerranée (essentiellement), coordonnées par le corps européen de garde-frontières et garde-côtes (Frontex) au large des eaux grecques, maltaises, italiennes ou espagnoles.

Quelques éléments pour comprendre ce tournant

Une réflexion et une évolution sous le poids des menaces

Ceci est le résultat à la fois d’une stratégie mûrement réfléchie — la mise en place d’une stratégie de sûreté maritime (EMSS) en 2014, impulsée par la France, mais aussi les pays méditerranéens (Portugal, Espagne notamment), des menaces (la piraterie somalienne en 2007-2008, la crise migratoire en Méditerranée en 2015-2016, la stabilisation de la Libye en 2020 ) — et des opportunités, comme le retrait de l’OTAN des opérations anti-piraterie et une présence moins multinationale des Américains dans certaines zones.

La transformation d’Atalanta, un vrai signal

La récente transformation de l’opération de lutte anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta est symptomatique. Un fait, passé relativement inaperçu, veille de Noël et rush le Brexit oblige, sauf de B2… (lire : Avec quatre nouvelles tâches, EUNAVFOR Atalanta devient une opération de surveillance maritime globale de l’Océan indien).

L’ajout de quatre objectifs nouveaux de surveillance des trafics en tous genres (armes, drogues, charbon, pêche illicite) — avec un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie, traduction en justice) pour les deux premiers domaines (armes et drogues) — témoigne de cette évolution, qui ancre les Européens dans un rôle de ‘police des mers’ dans une zone d’intérêt stratégique, hors des eaux territoriales européennes (exception faite de La Réunion et Mayotte). De plus, elle vient compléter, voire suppléer aux défaillances de la mission multinationale impulsée et conduite par les Américains (CMF) qui n’ont plus une activité aussi importante que par le passé.

L’aérien et le satellitaire vecteurs clés des opérations de surveillance

Les moyens navals ne sont pas seuls mobilisés. Le concept européen est aussi de fédérer des moyens aériens, mais aussi satellitaires, qui sont primordiaux dans cette action de surveillance. La coopération très étroite, opérationnelle, mise en place en Méditerranée et au large de la Libye, avec le centre satellitaire de l’UE à Torrejon en Espagne (CSUE) devra être regardée de près. Elle pourrait servir de prélude à un développement plus systématique.

De nouvelles zones à prévoir

Cet état des lieux pourrait évoluer dans l’avenir. D’une part, le concept de ‘présences maritimes coordonnées’ expérimenté dans le Golfe de Guinée a vocation à s’étendre à d’autres zones. La Grèce et Chypre sont ainsi demandeurs pour la Méditerranée orientale. La Finlande ou la Suède pourraient faire de même pour la mer Baltique (qui est plutôt aujourd’hui une zone de patrouille de l’Alliance atlantique). D’autre part, de nouvelles zones maritimes deviennent stratégiques aujourd’hui. Il n’est pas interdit de penser ainsi que l’Arctique devienne dans les cinq ans à venir une zone de surveillance commune. La situation en mer de Chine, aujourd’hui un peu plus lointaine des centres d’intérêt européen, pourrait aussi devenir un point d’ancrage supplémentaire.

Une dominante : l’intérêt européen

Au final, on remarque que dans ces opérations, l’Europe et les Européens mettent en avant un axiome : la défense de leurs intérêts, qui est hissée au même rang (voire au-dessus) de l’objectif historique de stabilisation de zones à risque. On n’est plus là dans des débats (théoriques) sur la souveraineté européenne ou l’autonomie stratégique, mais bien dans une application pratique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Task force Takuba. Déploiement tchèque en cours

Wed, 06/01/2021 - 11:26

(B2) Les militaires du 601e groupe de forces spéciales sont en phase d’installation sur la base avancée de Menaka

Une première tchèque

Pour les hommes de cette unité d’élite de l’armée de terre tchèque, qui porte le nom du général Moravec (2), basée à Prostějov (ville située entre Brno et Olomouc), c’est un peu une première. Ils ont déjà été déployés sur plusieurs terrains de tensions (depuis l’avènement de la république Tchèque) : durant la guerre des Balkans (IFOR, SFOR, KFOR, FORPRONU), en Irak (lors de la guerre du Golfe ou l’opération Enduring Freedom) ou en Afghanistan. Mais jamais en Afrique en position de combat. Ce déploiement de 60 personnels vient concrétiser une décision entérinée par le parlement tchèque fin octobre (lire : Takuba : le oui (définitif) des Tchèques).

Une terre déjà connue

Pour autant, le Mali n’est pas terre inconnue pour l’armée tchèque. Depuis les débuts des opérations, en 2013, des éléments sont déployés au sein de la mission de formation de l’UE (EUTM Mali), assurant notamment la ‘force protection’ du camp, comme les escortes VIP (Lire : Les Tchèques s’engagent, de façon décisive, dans EUTM Mali et Première mission en Afrique pour les paras de Chrudim). Et la mission elle-même est commandée depuis un an, par un général tchèque, le général Ridzak (lire : Les Tchèques vont prendre le commandement de la mission EUTM Mali).

Une présence industrielle

Coté industriel, cette présence est un atout. Elle permet à Prague de renouer des contacts pour des contrats de fourniture, notamment en matière d’avions de formation. Une vieille pratique tchèque puisque durant la période du ‘bloc de l’Est’, la Tchécoslovaquie a équipé plusieurs forces africaines (dont Mali, Nigeria puis Ghana, Guinée) en avions de formation L29 Delfin fabriqués par Aero Vodochody. Début janvier 2020, Prague a ainsi annoncé la signature d’un contrat de vente de quatre avions d’entrainement L39 Albatros au Sénégal (lire : Une formidable opportunité selon Tomáš Kopečný).

Un déploiement plus lent que prévu

Prévu à l’origine pour une pleine capacité opérationnelle, à l’automne ou fin 2020, celle-ci ne devrait finalement pas être atteinte début 2021 comme espéré (lire : L’opération Takuba prend du retard. 2021 plutôt que courant 2020) mais plutôt à la mi-2021. Les Suédois doivent aussi se déployer début 2021. Le recrutement est en cours, indique-t-on à Stockholm. Les Italiens sont aussi attendus. Mais malgré une décision favorable de la Chambre des députés, dans le cadre de la planification des opérations pour 2021, c’est l’expectative sur leur date d’arrivée exacte sur le terrain. Au ministère des Armées, on se montre plutôt évasif sur ce sujet. Ce serait davantage pour le printemps… au plus tôt.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Nouveau commandant adjoint à EUTM Mali

Wed, 06/01/2021 - 10:10

(B2) Le colonel allemand Eckard Böddeker a pris le relais du colonel espagnol Vicente Infante, comme numéro 2 (commandant adjoint) de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne.

Les col. Oliveras (de dos) et Böddeker (crédit : EUTM Mali)

Une passation effectuée lors d’une cérémonie tenue au QG à Bamako le 1er janvier. C’est le prélude au changement de commandement, qui doit voir le général espagnol Fernando Gracia Herreiz prendre le relais du général tchèque František Ridzák, début janvier (lire : Un général de brigade espagnol prend la tête d’EUTM Mali en janvier). Il sera suivi d’un général allemand.

Böddeker vient de l’armée de terre allemande. Il a notamment été commandant du bataillon d’appui au commandement 285 (Führungsunterstützungsbataillons), dont une partie de l’effectif a été déployé au sein de l’ISAF en Afghanistan pour assurer la ‘force protection’.

(NGV)

Lire aussi : Mali. Il faut doter les FAMA d’une structure correcte de commandement et de contrôle (général Gracia Herreiz)

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Ukraine. Des millions $ destinés à la lutte contre le Covid-19 s’évanouissent

Mon, 04/01/2021 - 16:29

(B2) Une partie des dons faits par l’Europe, comme par les États-Unis, à l’Ukraine pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a été détournée de son objectif initial

Près de la moitié du fonds de 2,3 milliards $, créé au printemps, pour lutter contre la pandémie de coronavirus et ses conséquences n’a pas été allouée à des médicaments ou à du matériel médical, détaillent des chercheurs ukrainiens sur leur blog. Un fonds alimenté en partie (environ 20%) directement par des fonds européens. L’Union européenne (232 millions $) et l’Allemagne (181 millions $) étant les principaux financeurs internationaux.

Plutôt, 1,2 milliard $ (environ 1 milliard €) ont été alloués à la construction de routes dans le cadre du programme présidentiel « Grande construction » (1), comme l’a reconnu en novembre Igor Umansky, l’ancien ministre des Finances et conseiller en chef du bureau présidentiel. Cet argent a par ailleurs bénéficié à une série d’entreprises dirigées par des oligarques ukrainiens (Avtomagistral-South, Avtostrada, Rostdorstroy, Altkom et Techno-stroy-center), mais aussi des sociétés turques. Onur et Ozaltin ont ainsi remporté des contrats importants (respectivement de 91 millions $ et 38 millions $) avec Ukravtodor en 2020.

(NGV)

  1. Un programme initié par le  président Volodymyr Zelensky et le gouvernement ukrainien qui a pour objectif la construction et l’entretien de 6500 km de routes, de 137 établissements d’enseignement, de 116 jardins d’enfants et de 122 installations sportives.

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New attack against a vehicle of Operation Barkhane near Menaka in Mali (v2)

Sat, 02/01/2021 - 19:30
(crédit : DICOD / EMA)

(B2) A patrol of the Barkhane Force was hit this Saturday (2 January) in the early afternoon by an improvised explosive device. The French forces are counting two dead and one seriously wounded

The incident took place in the locality of Tabangoute, 2 km north of the town of Menaka in Mali. The attack by an improvised explosive device (IED) caused several casualties among the military, according to Wassim Nasr, citing local & corroborating sources. It is the work of the JNIM (1), analysis the watchman-analyst and journalist for France 24. Organisation which has a « platform for firing home-made rockets » in the area he says.

Two dead, one injured

The information was officially confirmed at 23:00. « Sergeant Yvonne Huyng and Brigadier Loïc Risser of the 2nd regiment of Haguenau hussars died in battle north of Ménaka, » the French army said in a statement. Despite the immediate care provided by the detachment’s first-aid worker, they died « as a result of the explosion ». A third soldier was injured. His condition « is stable and his medical prognosis is not promising », assured the French army staff. Aerial observation, protection means (such as fighter planes) and a rapid reaction force on the ground (by helicopter) have been « deployed » to ensure the protection of the elements, as well as the evacuation of victims.

Improvised explosive device

Their light armoured vehicle, acting as part of an observation and intelligence patrol, was hit by an improvised explosive device NB: this is indeed a mine-type IED. An EOD investigation team was deployed on site to determine the operating mode used (by pressure or remote control of the mine), as well as its design. This is important in order to define the origin or group behind the explosion.

Second incident in less than a week

This is the second incident in less than a week. The previous one took place on Monday in another area near Hombori.

Czech deployment under way

Menaka is a key area. It is there that the Czech soldiers who are going to operate with the French within the framework of the Takuba Task Force grouping together European special forces under the command of the Barkhane Force is to be based. This incident is all the more significant as the units of the 601st special forces group based at Prostějov are, according to our information, in the process of setting up in the area. Most of them have even already arrived.

This is a first for the men of this elite unit of the Czech Army, which bears the name of General Moravec (2). They have already been deployed in several areas of tension (since the advent of the Czech Republic): during the Balkan War (IFOR, SFOR, KFOR, UNPROFOR), in Iraq (during the Gulf War or Operation Enduring Freedom) or in Afghanistan. But never in Africa in a combat position.

(NGV)

  1. The Support Group for Islam and Muslims (GSIM or JNIM in Arabic) brings together several rebel and terrorist movements and is affiliated to Al Qaeda in the Islamic Maghreb.
  2. Head of Czechoslovak military intelligence during the period of World War II

English version published at 23:50

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Nouvelle attaque contre un véhicule de l’opération Barkhane près de Menaka au Mali (v3)

Sat, 02/01/2021 - 19:30
(crédit : DICOD / EMA)

(B2) Une patrouille de l’opération Barkhane a été atteinte ce samedi (2 janvier) en début d’après midi. Deux morts et un blessé grave figurent parmi les forces françaises

L’incident a eu lieu vers la localité de Tabangoute à 2 km au nord de la ville de Menaka au Mali. L’attaque par un engin explosif improvisé (IED) a fait plusieurs victimes dans les rangs des militaires, selon Wassim Nasr, citant des sources locales & concordantes. Il est l’œuvre du JNIM (1), précise le veilleur-analyste et journaliste pour France 24. Organisation qui a dans la zone une « plateforme de tirs de roquettes artisanales ». Le bilan exact n’est pas confirmé. Mais on parle de deux morts au moins et plusieurs un militaire gravement blessé, évacué sur l’hôpital de la base militaire de Gao (Mali).

#Mali selon sources locales & concordantes « un convoi #Barkhane a été frappé par un IED en début d’après midi vers la localité de Tabangoute à 2km au nord de la ville de #Menaka » // zone d’activité du #JNIM #AQMI utilisée aussi comme plateforme de tirs de roquettes artisanales pic.twitter.com/FouizZf7I2

— Wassim Nasr (@SimNasr) January 2, 2021

L’état-major des armées, sollicité par B2 vers 20h, n’a pas souhaité au départ commenté la nouvelle. Ce qui n’est pas vraiment de bon augure. En général, il s’agit d’une part de prévenir les familles concernés, mais aussi de consolider le bilan exact et de mettre au point la communication politique.

Deux morts et un blessé

(Mise à jour) L’information a été confirmée officiellement à 23h. « Le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser du 2e régiment de hussards de Haguenau sont morts au combat au nord de Ménaka », détaille l’état-major des armées dans un communiqué. En dépit des soins prodigués immédiatement par le secouriste du détachement, « ils ont succombé des suites de l’explosion ». Un troisième militaire a bien été blessé. Son état « est stable et son pronostic médical n’est pas engagé ». Des moyens d’observation et de protection aérienne (de type avions de chasse) ainsi qu’une force rapide de réaction au sol (intervenue par hélicoptère) ont « été déployés » afin de garantir la protection des éléments, comme l’évacuation des victimes.

Le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser (crédit : DICOD / EMA)

Un engin IED

Leur véhicule blindé léger qui faisait partie d’une patrouille d’observation et renseignement a été atteint par un engin explosif improvisé.

NB : il s’agit bien d’un IED de type mine. Une équipe d’enquête EOD a été déployée sur place afin de déterminer le mode opératoire utilisé (par pression ou télécommandée de la mine), comme sa conception. Ce qui est important pour définir la provenance ou le groupe à l’origine de l’explosion.

Second incident en moins d’une semaine

C’est le second incident en moins d’une semaine. Le précédent avait eu lieu lundi, dans une autre zone, près de Hombori (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED). Mais Menaka est une zone clé. C’est là que doivent s’installer les militaires tchèques qui vont opérer avec les Français dans le cadre de la Task force Takuba (regroupant des forces spéciales européennes sous le commandement de Barkhane) (lire : Takuba. Déploiement tchèque en cours).

Hommage

Plusieurs hommages ont été rendus aux militaires français venant de responsables européens « C’est l’Europe toute entière qui s’incline devant le sacrifice de ces jeunes tués loin de chez eux et qui, en protégeant la paix et la stabilité au Sahel, renforcent aussi notre sécurité en Europe » a indiqué Charles Michel, via twitter.

(NGV)

  1. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) regroupe plusieurs mouvances rebelles et terroristes et est affilié à Al Qaida au Maghreb islamique.
  2. Chef du renseignement militaire tchécoslovaque durant la période de la 2e guerre mondiale.

Mis à jour 23h30 (v2) Confirmation du bilan. Précisions sur l’engin explosif et sur la présence tchèque. 5.1 (v3) Ajout du commentaire de Charles Michel

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Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED

Mon, 28/12/2020 - 23:46

(B2) Trois soldats français de la force Barkhane ont été tués, ce lundi (28.12), dans la zone des « trois frontières », dans le centre du Mali

Leur véhicule blindé léger, qui assurait une mission d’escorte entre Hombori et Gossi (Mali), a été atteint par un engin explosif improvisé (IED). En dépit de l’intervention immédiate de l’équipe médicale présente dans le convoi et des soins prodigués, « le brigadier-chef Tanerii Mauri et les chasseurs de première classe Dorian Issakhanian et Quentin Pa n’ont pas pu être ranimés », indique l’état-major français. Ils appartenaient au 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Est de la France).

Des moyens d’observation et de protection aérienne ainsi qu’une force rapide de réaction au sol ont aussitôt été déployés afin de garantir la protection des éléments. Le nombre de soldats français tués dans les opérations au Sahel depuis 2013 monte à 47.

(NGV)

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Noel in Gao. Two wounded in the Barkhane force

Sat, 26/12/2020 - 17:06

(B2) Two French soldiers from the Barkhane force were wounded on Christmas Eve by one of their owns

Militaires du 1er RTIR à Gao (source Facebook RTIR)

Incident in Gao

The incident took place on New Year’s Eve (December 24-25) at the base in Gao, where both French soldiers of the Barkhane Force as well as Europeans (mostly Estonians) were present. The exact circumstances have yet to be clarified. But it seems that alcohol played a role in what appears to have been quite a slip-up.

Two wounded, one of whom was repatriated to France

« Following an altercation when under the influence of alcohol, a French soldier of the Barkhane force wounded two other soldiers with his automatic pistol, » the French army staff confirmed to B2. The two wounded soldiers were immediately taken care of by the Barkhane force’s health service but « their days are not in danger », we were told. The more seriously injured soldier was repatriated to France, to the Percy Army Training Hospital in Clamart, according to our information.

Within the 1st regiment of riflemen

The one who fired the shots, just as the two wounded, belonged to the 1st Rifle Regiment (1st RTir or 1er régiment de tirailleurs) based in Épinal. This regiment is the heir of the African army (in particular the 7th Algerian Rifle Regiment) and is now in charge of site protection, logistics, maintenance and air combat at Gao military base. We have been assured that the incident did not have any effect outside this regiment. An investigation by the prévôté present in Gao (the gendarmerie of the armies) has been launched.

Comment: Despite its apparently innocuous character, this incident casts a shadow on the Barkhane Force at a key moment, as the French armies are seeking to put forward, with forceful reporting, the successes of the force and to convince the European partners to come as reinforcements, in order to be able to begin a (slight) withdrawal movement.

(NGV)

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Dérapage à Gao. Deux blessés au sein de la force Barkhane

Sat, 26/12/2020 - 17:06

(B2) Deux militaires français de l’opération Barkhane ont été blessés dans la nuit de Noël par des tirs fratricides

Militaires du 1er RTIR à Gao (source Facebook RTIR)

Sur la base de Gao

L’incident s’est déroulé dans la nuit du réveillon (du 24 au 25 décembre) sur la base de Gao où se trouvent à la fois les soldats français de la Force Barkhane, mais aussi des Européens (notamment les Estoniens). Les circonstances exactes restent encore à éclaircir. Mais il semble bien que l’alcool ait joué un rôle dans ce qui apparait comme un dérapage de soirée.

Deux blessés dont un rapatrié en France

« Suite à une altercation sur fond d’alcoolisation, un soldat français de la force Barkhane a blessé deux autres soldats avec son pistolet automatique » confirme à B2 l’état-major des armées. Les deux soldats sont été immédiatement pris en charge par le service de santé de la force Barkhane et « leurs jours ne sont pas en danger ». Le blessé plus sérieux a été rapatrié en France, sur l’hôpital Percy d’instruction des armées de Clamart, selon nos informations.

Au sein du 1er régiment de tirailleurs

L’auteur des coups de feu comme les deux blessés appartiennent au 1er régiment de tirailleurs (1er RTir) basé à Épinal. Un régiment héritier de l’armée d’Afrique (et notamment du 7e régiment de tirailleurs algériens) qui est chargée sur la base de Gao notamment de la protection du site, de la logistique, de la maintenance ou de l’aérocombat. L’incident n’a pas débordé hors de ce régiment nous a-t-on assuré. Une enquête de la prévôté présente à Gao (la gendarmerie des armées) a été diligentée.

Commentaire : malgré son caractère apparemment anodin, cet incident jette une ombre à un moment-clé où les armées françaises cherchent à mettre en avant, avec forces reportages, les succès de la force Barkhane et convaincre les partenaires européens de venir en renfort, afin de pouvoir entamer un (léger) mouvement de retrait.

(NGV)

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B2 part sous la neige

Wed, 23/12/2020 - 13:45

(B2) Après une période rude mais riche en actualités en tous genres, nous partons quelque temps hiberner pour se ressourcer au plus profond de nos terroirs. Ce blog va donc avoir un rythme allégé dans les prochains jours.

(crédit : tourism Finland – Juho Kuva)

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Le premier A400M belge livré

Tue, 22/12/2020 - 14:30

(B2) La force aérienne belge a pris livraison ce mardi (22.12) de son premier avion de transport militaire de type A400M, annonce son fabricant, Airbus

A400M au décollage de Séville (crédit : Airbus)

L’appareil a été remis sur la chaîne d’assemblage final à Séville (Espagne) et a ensuite décollé direction : le 15e Wing (escadré) de transport aérien basé à Melsbroek (l’aéroport militaire de Bruxelles).

Cet A400M, qui porte le doux nom de code ‘MSN106’, sera exploité au sein d’une unité binationale de huit avions, sept de la force aérienne belge et un des forces armées luxembourgeoises. Le deuxième A400M destiné à la Belgique sera livré début 2021.

(NGV)

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Les pêcheurs italiens retenus en Libye sont libres

Fri, 18/12/2020 - 10:15

(B2) Les 18 pêcheurs venus de Sicile, retenus prisonniers dans l’Est de la Libye depuis septembre, ont été libérés

(crédit : Farnesina – Luigi di Maio)

« Nos pêcheurs sont libres. Dans quelques heures, ils pourront embrasser leurs familles et leurs proches », a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio, sur facebook. Libération rendue possible par l’agence italienne de renseignement extérieur (AISE) et « tout le corps diplomatique », remerciés chaleureusement par le ministre, ancien leader du mouvement 5 Étoiles.

Venus à Benghazi (Libye) récupérer leurs concitoyens, Luigi di Maio et le premier ministre Giuseppe Conte en ont profité pour répéter directement au maréchal Haftar, commandant de l’armée nationale libyenne (opposition), un message : « Le gouvernement continue de soutenir fermement le processus de stabilisation de la Libye. »

Ces pêcheurs originaires de Mazara del Vallo (Sicile) avaient été arrêtés en septembre par les autorités de l’Est de Libye. Motif avancé : ils pêchaient dans la zone économique exclusive libyenne. Une arrestation opportune, alors que des footballeurs libyens avaient été arrêtés en Italie, dans un contexte délicat de négociation intra-libyenne où Rome est toujours actif.

(NGV)

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En Biélorussie, les gens n’ont pas abandonné (T.Khomich)

Wed, 16/12/2020 - 18:05

(B2) Les Biélorusses s’adaptent pour déjouer la répression du régime Loukachenko. Tatsiana Khomich, la soeur de la musicienne et militante Maryia Kolsnikova, membre du conseil de coordination de l’opposition démocratique, témoigne

Tatsiana dans les locaux du Parlement européen, faisant le signe de solidarité des biélorusses, à la fin de l’interview (à distance) (crédit : Parlement européen)

Tatiana a représenté sa soeur lors de la remise du prix Sakharov 2020 à l’opposition démocratique biélorusse, mercredi midi (16.12), dans l’hémicycle du Parlement européen, à Bruxelles.

Votre soeur est membre du conseil de coordination créé au lendemain de la ré-élection contestée d’Alexander Loukachenko. Poursuivie par le régime comme les autres membres du conseil, elle a déchiré son passeport pour ne pas être forcée à l’exil. Elle a été arrêtée début septembre et reste en prison depuis. Quelles nouvelles avez-vous d’elle ?

— Elle est dans une cellule avec trois autres femmes. Aucune poursuite pénale n’a encore été engagée. Nous devrions savoir le 8 janvier [2021] si elle reste plus longtemps en prison, ou si elle est assignée à résidence, ou si elle est libérée avec la condition de ne pas quitter le pays. Maryia ne reçoit pas nos lettres. Presque aucune lettre d’elle ne nous parvient non plus. Elle ne peut pas lire de livres parce qu’elle n’est pas autorisée à les emprunter à la bibliothèque. Peut-être pensent-ils qu’elle pourrait y trouver quelque chose… C’est ce qu’ils lui ont expliqué, que ce ne sont pas les livres qui font grandir ! (sourire) Maryia reste optimiste, courageuse et forte, pleine d’énergie encore.

Le régime poursuit tous les opposants. C’est à ce tire que ses avocats l’ont également été ?

— Deux de ses avocats ont été arrêtés en même temps qu’elle, dont l’un également membre du conseil de coordination. En octobre, un autre de ses avocats a perdu sa licence, et un quatrième a été arrêté, à l’origine pour avoir participé à des manifestations, mais ils n’ont pas pu le prouver donc ils ont modifié le motif d’inculpation, l’accusant d’avoir résisté lors de son arrestation. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce sont des persécutions politiques, des méthode d’intimidation.

Où en est la mobilisation de la population ? Les manifestations et les grèves continuent-elles de façon aussi forte, malgré la répression du régime ? 

—  Bien sûr, les gens sont stressés, fatigués parce qu’ils ne peuvent pas vivre normalement. Cela fait des mois qu’ils subissent des violences dans la rue. C’est très difficile, mais ils n’abandonnent pas. Si auparavant les protestations étaient massives, et que les gens se regroupaient dans le centre de Minsk [la capitale], maintenant les protestations sont plus locales, les gens se rassemblent dans leurs jardins. Il est plus difficile pour la police de les atteindre. Le type de protestation a changé, mais les gens n’ont pas abandonné.

Le gouvernement a l’intention de fermer les frontières, le 21 décembre. Qu’est-ce que cela va changer pour l’opposition ?

—  L’interdiction de sortir ou d’entrer ne concernera que les bus et les trains. Les gens pourront toujours quitter le pays mais, bien sûr, il sera plus facile de canaliser les voitures. Cette étape sera également négative pour l’économie.

Y a-t-il des signes qui vous donnent de l’espoir pour les semaines à venir ?

— Il est vraiment difficile de dire comment et quand il y aura des changements en Biélorussie. Pour l’heure, il y a toujours des violences sexuelles dans les rues, des dizaines de milliers de prisonniers politiques. Nous comptons sur un dialogue organisé avec la participation de l’OSCE, de la Russie et d’autres pays. Mais il faut comprendre que l’ancien président (NDLR. Alexander Loukachenko) n’est pas prêt pour un dialogue. Nous savons qu’une prochaine série de sanctions [européennes] est prévue. Cela pourrait aider mais cela pourrait aussi avoir des effets négatifs. Ce qui est sûr, c’est que c’est un long chemin. Notre liberté est un processus qui peut prendre du temps. Nous sommes prêts pour cela.

(propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Interview réalisée en vidéoconférence mercredi 16 décembre 2020, en anglais

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Aller dans Barkhane : un guêpier ! avertissent des députés belges de plusieurs partis

Tue, 15/12/2020 - 15:33

(B2) Des nationalistes flamands aux écolos francophones en passant par les libéraux francophones ou flamands, on ne peut pas dire que que l’engagement belge dans l’opération Barkhane suscite un grand enthousiasme

La chambre des députés belge (crédit : Chambre.be)

Nous avions indiqué que l’engagement belge dans Barkhane, une compagnie, forte de 250 hommes, n’était pas évidente côté belge (lire : Une compagnie belge dans l’opération Barkhane. Un accord politique encore nécessaire). Le débat à la commission Défense de la Chambre des députés, le 9 décembre dernier, (via zoom) l’a prouvé. Les esprits ne semblent pas mûrs côté belge. Et les questions sont nombreuses, venant tant de l’opposition, que de partis membres de la coalition ‘Vivaldi’ au gouvernement. L’engagement dans Barkhane ne figure d’ailleurs qu’en pointillé dans le plan d’opérations 2021 (lire : Pays Baltes, Sahel, Afrique de l’Ouest, Iraq, Afghanistan… les opérations de la Belgique pour 2021 en détail). Et aucun montant n’a été budgété pour l’instant.

Ne pas devenir une sous-division de l’armée française

À tout seigneur tout honneur, ce sont les nationalistes flamands (dans l’opposition) qui ont tiré les premiers. L’armée belge « ne doit pas devenir une sous-division de l’armée française » a indiqué Theo Francken (N-VA), s’interrogeant sur la nécessité d’avoir un engagement de plus dans cette région, comme sur les règles d’engagement. Mais ce n’est pas un avis isolé. Loin de là.

Pourquoi s’engager dans un tel guêpier

Dans la foulée, plusieurs partis ont exprimé leurs ‘doutes’ (mot positif !), leurs ‘réticences’ voire leur opposition en l’état. « En l’état on ne peut pas approuver ce dossier », a mis en garde Kris Verduyckt (SP-A), qualifiant de « guêpier » la situation au Mali. « Si on fait quelque chose à l’étranger cela peut avoir des conséquences ici. L’implication du parlement est absolument nécessaire. Il y a un aspect développement important. En menant une action militaire, on ne doit pas mettre en danger notre action de développement menée au Mali. Un point important » pour les socialistes flamands.

Un débat nécessaire au Parlement

« Il ne faut pas avoir peur mais il faut le gérer de façon prudente, avoir une stratégie politique et militaire bien fixée », a ajouté Jasper Pillen (Open-VLD), reprenant également le mot « guêpier » sa bouche. « Je suis sceptique sur cet engagement », a renchéri sa collègue francophone du MR (Mouvement réformateur), Kattrin Jadin. « Nous devons avoir un débat au Parlement, avoir des éclaircissements, voir sous quelle forme cet engagement [peut se dérouler], quelles demandes spécifiques ont été faites à la Belgique », a précisé la députée.

Pourquoi aller s’engager aux côtés d’une ex-puissance coloniale ?

Autant de questions posées chez les Verts. « Le mandat international, les règles d’engagement, nous avons plusieurs questions à nous poser. Il faut avoir une très grosses discussion », indique Guillaume Défossé (Écolo). « Il y a une difficulté à s’engager aux côtés d’une ex puissance coloniale en Afrique », a-t-il renchéri.

Quelle stratégie de sortie ?

Le seul soutien à la ministre de la Défense est venu du PS francophone… et encore. L’ancien ministre de la Défense André Flahaut a mis en garde sur la nécessité de toujours bien « prévoir une stratégie de sortie ». Un avertissement général mais qui s’adressait aussi pour Barkhane.

Aucune décision de prise

La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder s’est d’ailleurs montrée très prudente à l’issue de ce débat : « Il n’y a aucune décision de prise. Nous sommes dans des analyses préliminaires, côté militaire. » Une analyse qui comprend « les moyens à engager, les risques ». Il faut « prendre le temps d’analyser tout cela correctement ». Il reviendra « ensuite au Parlement » d’en discuter…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Transcription par nos soins du débat tenu à la commission Défense le 9.12.

Citation possible selon les règles habituelles (média + auteur + lien). La seule présence d’un lien ne suffit et est constitutif d’une contrefaçon. Reproduction intégrale interdit sans autorisation.

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (novembre 2020)

Mon, 14/12/2020 - 14:55

(B2) Sur le terrain, les missions de la PSDC s’essaient au pragmatisme. Rapprocher la police des citoyens ne se décrète pas, mais se construit. Les équipes sont aussi à l’œuvre pour améliorer les lieux de formation et les conditions de travail des équipes locales

Kizevak (Serbie). Progrès majeurs dans la recherche de personnes disparues

L’utilisation d’images aériennes a permis de concentrer et préciser les recherches de restes humains dans un grand site de carrières de Serbie, à Kizevak. C’est le fruit d’un travail de plusieurs années, coordonné entre les experts de la mission « État de droit » de l’Union européenne au Kosovo (EULEX), de l’Institut de médecine légale du Kosovo et de la Commission du gouvernement serbe sur les personnes disparues. S’amorce maintenant le début d’un long processus avant d’identifier ces personnes. 1640 sont toujours portées disparues au Kosovo. Détails ici

(crédit : EULEX Kosovo)

Kiev (Ukraine). Doter les équipes de véhicules de patrouille

Neuf voitures de patrouille et neuf voitures pour les groupes mobiles d’intervention contre les violences domestiques, ont été livrées à la police ukrainienne, par la mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine). Des équipements financés par l’UE dans le cadre du programme de « Soutien aux réformes de l’État de droit en Ukraine dans les domaines de la police et du ministère public et de la bonne gouvernance » (PRAVO Police), mené par les Nations unies (UNOPS). Détails ici

Les groupes mobiles d’intervention contre les violences domestiques reçoivent 18 voitures (crédit : EUAM Ukraine)

Bosnie-Herzégovine. Matériel et équipement médical contre le Covid-19

Blouses chirurgicales, couvre-chaussures et gants en latex. En tout, ce sont plus de 100.000 articles individuels qui ont été livrés à l’hôpital général Prim. Abdulah Nakaš, au Centre clinique universitaire de Sarajevo et à la protection civile à Zenica, par l’opération de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea), pour aider au traitement des patients touchés par le Covid-19. Détails ici

(crédit : EUFOR Althéa)

 

Bamako (Mali). Des travaux aussi pour une école de déminage

La mission d’entraînement de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali) est maître d’œuvre du projet d’extension de l’école de déminage des FAMa (Forces armées maliennes). Une salle d’instruction pour 40 stagiaires, un bâtiment de stockage pour le matériel spécialisé, et l’hébergement (pour 40 étudiants et 10 instructeurs) sont en chantier. Un projet financé par le Luxembourg. Détails ici

(EUTM Mali)

Mogadiscio (Somalie). Un générateur, des lavabos et des dortoirs… 

La mission EUCAP Somalia n’a pas chômé question travaux. En commençant par la livraison d’un nouveau générateur au quartier général (en cours de construction) des garde-côtes de la police somalienne dans le port de Mogadiscio. Détails ici

Le nouveau générateur livré le 22 novembre au port de Mogadiscio (crédit : EUCAP Somalia)

21 aires de lavage des mains ont été aménagées dans les commissariats de police autour de Mogadiscio, et à l’académie de police. Détails ici

Les commissariats de police de Mogadiscio bénéficient de nouveaux lavabos (crédit : EUCAP Somalia)

La mission est également à l’œuvre en soutenant la reconstruction de dortoirs (200 lits) pour les cadets de l’Académie de police somalienne. Détails ici

(crédit : EUCAP Somalia)

Somalie. Dialogue politique sur la piraterie

Le commandant de l’opération de lutte contre la piraterie (EUNAVFOR Atalanta), le général Planells, a participé au dialogue politique entre l’UE et les autorités somaliennes, et également rencontré des représentants du domaine maritime « afin d’intensifier les efforts et de renforcer les acteurs somaliens de la sécurité maritime ». Détails ici

(crédit : Eunavfor Atalanta)

Konni (Niger). Rapprocher la police et la population

Sur trois jours, 27 personnes d’ONG locales, de la police et de la magistrature, ont été réunies pour s’entretenir sur les sujets qui fâchent entre la police et les organisations de la société civile. L’initiative de la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger) a permis « d’identifier des problématiques » sur lesquelles travailler : la méconnaissance de la mission de la police et le manque d’un dialogue constant entre la société civile et la police. Détails ici

Photo de famille des participants issus des ONG locales, de la police et de la magistrature en compagnie des experts de la Mission. (crédit : EUCAP Sahel Niger)

République centrafricaine. Décorations

Le président de la République s’est déplacé pour la présentation au drapeau centrafricain de 1208 soldats des FETTA (Formation Élémentaire Tout Type d’Armes) de Bouar et Bangui. L’EUTM était là.

Félicitations aux 1208 soldats des FETTA (Formation Elémentaire Tout Type d’Armes) de Bouar et Bangui qui ont été présentés au drapeau centrafricain, en présence du président de la République, du CEMA #FACA, du commandant de l’#EUTMRCA, des autorités locales et internationales. pic.twitter.com/G4gtvEITUJ

— EUTM RCA (@EUTMRCA) November 26, 2020

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en novembre) :

    Sur le blog :

    Et aussi tous les articles de notre rubrique missions UE (PSDC)

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