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Updated: 1 week 15 hours ago

En vol avec l’A400M belge. Quelle machine !

Sat, 19/06/2021 - 10:13

(B2 à Melsbroek) Nous avons pu monter à bord du nouvel appareil de transport européen pour un vol de deux heures. Récit

l’A400M sur le tarmac de l’aéroport de Melsbroek (© NGV / B2)
  • Cet appareil équipe les armées française, allemande, britannique, espagnole, turque, belge… et luxembourgeoise. Ces deux pays ont formé une unité commune (articles à suivre) qui aura à terme huit appareils.

Il fait chaud, presque étouffant, sur le tarmac ce jour là. L’appareil, siglé de la cocarde belge, est prêt au décollage. Porte arrière ouverte. Une haie d’honneur, formée par les hommes du SOR (Special Operations Regiment), attend les hôtes de la journée, le Haut représentant de l’UE (Josep Borrell), le ministre luxembourgeois de la Défense (François Bausch) et le général Fréderik Vansina, qui représente la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, « retenue à la Chambre » (1).

Les parachutistes du SOR en haie d’honneur avant départ (© NGV /B2)

Harnachés

Sièges en toile placés sur le côté (comme le classique d’un avion de transport militaire), ceintures attachées (un peu plus compliquées que les antiques ceintures des C-160 Transall), nous sommes assis comme les parachutistes. Au centre, la carlingue parait presque vide. On peut y faire rentrer plusieurs véhicules blindés, voire un hélicoptère. Pour cette fois, c’est juste un ‘petit’ véhicule, la Jeep Fox utilisée par les paracommandos comme le Special Operations Regiment.

En vol (© NGV / B2)

Direction Florennes

Les moteurs chauffent, accélèrent. L’avion roule sur la piste. On sent la poussée des moteurs qui font monter dans les tours. Mais quand les roues quittent le sol, le frémissement est à peine perceptible. Quelques secondes plus tard, comme à la parade, l’avion vire, direction : Florennes (près de Namur) et sa base aérienne. Une ou deux passes à droite et à gauche, histoire de montrer l’appareil en manœuvre. On reste ‘gentil’. L’avion se stabilise à 1000 pieds environ. On voit les champs et les maisons d’assez près. « On pouvait voler plus bas. Mais il y avait beaucoup de trafic aujourd’hui. Et on a préféré être un peu plus haut » confie le pilote à l’issue du vol.

Dans la cabine de l’A400M – briefing après vol – à l’arrière plan, le général Vansinna (© NGV B2)

Posé tactique pour déposer hommes et matériels

On est en vue de l’aéroport de Florennes. Il est 17H43. Cela ne traîne pas. Aussitôt l’avion posé, la porte arrière se déploie. Sitôt la porte arrière qui touche le sol, les commandos mettent pied à terre. Le véhicule léger, un Fox (fabriqué par le Britannique Jankel) qui a remplacé les anciennes Jeeps, suit. Mission accomplie pour les hommes de l’air. La porte de l’avion se referme. Le temps de relancer à fond les moteurs, de rouler sur la piste. Et on redécolle. Deux minutes au plus se sont passées depuis le posé !

On descend le Fox (© NGV / B2)

Un appareil tout terrain

C’est une des missions types de cet appareil : faire du dépôt rapide de matériels. Il peut aussi déployer des containers. Il y a en bien d’autres : le transport de logistique ou de personnel sur une longue distance, la vision de nuit, l’évacuation médicale, le largage de personnels derrière les lignes parachutistes ou le drop de containers. « On peut larguer 34 containers, en tout 15 tonnes, en 30 secondes » nous explique un officier. « C’est un avion polyvalent, rapide, qui peut se déployer en milieu hostile ».

(Crédit : Armée belge – Sedeyn-Ritchie)

Deux fois plus vite, plus loin, plus fort que les C130

« C’est bien simple » — résume Frederik Vansina, ancien chef de la composante Air belge et actuel sous-chef d’état-major chargé de la stratégie (ACOS Strat), « avec cet appareil, on emporte deux fois plus, deux fois plus vite et deux fois plus loin » que les anciens C-130 qui vont quitter l’ensemble de la flotte belge d’ici la fin de l’année. « C’est une grosse amélioration pour nous » confirme un officier, sans ambages. « Pour une longue distance, par exemple pour aller en RD Congo, nous pouvons faire cela en une journée, avec un seul équipage. Avec un C-130, cela nous prenait deux – trois jours » sans compter les escales et relais.

Bluffant !

Au retour, les VIP sont bluffés. Les ‘aériens’ ont marqué un point.

Quelle machine !

« Quelle machine, hein » s’écrie Josep Borrell quand je lui demande ses impressions à l’arrivée. « Les avions déjà c’est beau. Mais, là, c’est merveilleux. C’est vraiment un des beaux résultats, un fleuron de l’industrie aéronautique européenne. » Le chef de la diplomatie européenne est tellement enthousiaste, qu’il ne cesse avec son GSM de photographier toutes ses coutures l’appareil, plantant là les photographes qui aimeraient une pause. L’enthousiasme ne semble pas feint.

Les photographes soumis à rude concurrence (© NGV / B2)

Ma jeunesse dans l’armée de l’Air

Pour démontrer sa capacité en vol, les deux personnalités à bord (Josep Borrell et François Bausch) ont eu droit à l’ouverture de portes latérales réservées aux parachutistes. Ils sont harnachés. L’air frémit… « C’est une expérience impressionnante surtout quand on a ouvert la porte pour le parachutage » racontera ensuite l’Espagnol. « Cela m’a rappelé ma jeunesse. J’ai fait mon service militaire dans l’armée de l’air. On faisait la même chose. Bon, l’avion était plus petit, un peu moins moderne. Mais la sensation de l’air qui coule autour de soi, quand vous êtes près de la porte, qui vous oblige à faire un effort pour sauter, était la même. »

Un des fleurons de l’industrie aéronautique européenne

Cet appareil est « un des fleurons de l’industrie aéronautique européenne ». C’est un « remarquable exemple de la coopération européenne » poursuit le chef de la diplomatie européenne dans un à propos plus politique. Avoir tous ces avions placés sous égide de l’EATC à Eindhoven, « est un exemple pratique de la façon dont on bâtit l’Europe de la défense. Si on veut dépenser mieux, il faut dépenser de manière plus coordonnée. La fragmentation de la capacité militaire en Europe nous coûte beaucoup. On pourrait faire davantage si on utilisait ensemble nos capacités, nos industries… »

… Mais on pourrait faire encore davantage

« Il ne faut pas simplement coopérer en achetant des avions, mais aussi en les utilisant. Tous les pays peuvent participer à ce projet d’avion aussi en l’utilisant. » Ce qu’on appelle le pooling. Autre chose « importante » : les missions et opérations. « C’est une bonne école pour nos soldats, pour qu’ils travaillent ensemble. Pas seulement pour servir leur pays, mais aussi pour partager leurs vues entre Européens, pour pas-à-pas créer une capacité européenne. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre : l’unité binationale belgo-luxembourgeois, un modèle du genre

  1. La ministre s’est un peu empêtrée dans l’affaire Jurgen Conings et s’est faite ‘accrocher’ par plusieurs députés de l’opposition, mais un peu aussi de la majorité pas très satisfait de ses réponses, mais aussi des conditions de communication du rapport (qui a déjà en partie fuité dans la presse).

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Categories: Défense

Une agence de l’OTAN va construire le camp de Menaka

Thu, 17/06/2021 - 15:42

(B2) L’agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) a signé avec la France un accord en vue de fournir un soutien logistique à la Task-force Takuba.

Un camp pour 500 personnes

Ce soutien consistera en la construction d’un camp pour la force à Menaka, dans l’Est du Mali, pouvant accueillir 500 personnes. L’accord prévoit également la couverture, par la NSPA, des besoins logistiques du camp, ainsi que les transports terrestres et aériens intra-théâtre. Le personnel ‘NSPA’ chargé de la coordination du projet est attendu sur place d’ici à la fin de l’été.

Une triple première

C’est la première fois qu’une organisation internationale vient prêter concours à la task-force Takuba. C’est également la première fois que la France, en tant que « nation-cadre » d’une force multinationale, fait appel à cette aide. C’est également « la première fois que cette agence de l’OTAN apporte une aide à une force non-OTAN » précise-t-on à Luxembourg, le siège de la NSPA. La task-force Takuba est une force multinationale. Et à Menaka, ce sont surtout les Suédois qui sont présents. NB : l’accord a été signé le 9 juin, mais n’a fait l’objet d’une communication publique qu’après le sommet de l’OTAN, le 15 juin.

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Categories: Défense

Les Roumains à bord de Takuba, les Italiens en route lentement (v2)

Thu, 17/06/2021 - 12:35

(B2) Un contingent de 45 personnels va être envoyé par la Roumanie dans la task-force de forces spéciales déployée dans le Liptako malien

« Maintenir le profil opérationnel », c’est un des enjeux de la participation roumaine à Takuba (Armée Roumaine / Archives B2)

Le parlement roumain a approuvé mercredi (16.06) la participation à la mission de forces spéciales au Mali, sous commandement français, par « 346 voix ‘pour’, 2 ‘contre’ et 2 abstentions » indique l’agence AgerPress. Cela suit le feu vert approuvé, à l’unanimité, par les commissions de défense de la Chambre des députés et du Sénat réunies mardi (15.06).

Arrivée au 4e trimestre 2021

Selon le rapport approuvé par le Parlement, et lu par B2, Bucarest fournira un contingent de 50 personnels maximum (45 selon le ministère français des Armées) à partir du quatrième trimestre 2021 « dans la région du Liptako, aux confluents du Mali, Niger et Burkina Faso » (ce qu’on appelle la zone des trois frontières). Le financement sera assuré sur le budget des armées pour 2021, précise-t-on à Bucarest.

Un enjeu politico-militaire pour la Roumanie

Cette participation de l’armée roumaine « contribuera au maintien de son profil opérationnel » indique la lettre du président de la République. NB : le retrait de la mission de l’OTAN en Afghanistan laisse les forces (terrestres) surtout en absence de terrain d’opération important. Autres motivations avancées : cela « apportera une visibilité internationale accrue à notre pays, ainsi que des bénéfices importants, politiquement et politico-militaires, vis-à-vis de la France »

Une bonne nouvelle

Pour Paris, c’est un réel soulagement. Aussitôt la nouvelle connue, la ministre française des armées, Florence Parly, a tweeté : « La mobilisation des Européens au Sahel continue. Merci à nos amis roumains pour leur engagement. » La « taskforce qui rassemble des forces spéciales européennes pour mener des opérations de contre-terrorisme avec les armées maliennes » comme le définit la ministre, retrouve ainsi un peu d’air.

Une mobilisation qui peine à se faire

La mobilisation des Européens au Sahel continue : la Roumanie déploiera 45 militaires dans Takuba, la taskforce qui rassemble des forces spéciales européennes pour mener des opérations de contre-terrorisme avec les armées maliennes. Merci à nos amis roumains pour leur engagement.

— Florence Parly (@florence_parly) June 17, 2021

En effet, seuls trois pays participent aujourd’hui réellement à l’opération (Estonie, Tchéquie et Suède). La Belgique et les Pays-Bas, ainsi que l’Allemagne et l’Espagne, ont dit poliment ‘Non’. Seuls quelques officiers d’état-major ont été envoyés par Bruxelles et La Haye.

La Lituanie suivant sur la liste

Les espoirs d’un effectif supplémentaire se tournent donc aujourd’hui plutôt vers Vilnius, avec l’envoi d’un détachement lituanien, sorte de contrepartie à l’engagement français dans la surveillance de l’air balte (Baltic Air Policy). On mentionne souvent aussi la Serbie. Mais Belgrade observe (depuis les guerres yougoslaves) une politique de stricte neutralité et ne peut engager des forces de combat à l’extérieur de ses frontières. Les Serbes sont très actifs cependant au plan international, mais ils participent en envoyant des équipes médicales ou de soutien, ils fournissent ainsi systématiquement une équipe médicale aux missions de formation EUTM (en Somalie, notamment).

En attendant les Italiens

L’Italie a décidé de participer il y a presque un an. Mais la mise en place traine. Un premier détachement de reconnaissance est arrivé au printemps. Le ministre de la Défense Lorenzo Guerini leur a rendu visite le 20 mai dernier. A terme, un contingent de 200 hommes, 20 véhicules terrestres et 8 hélicoptères au Sahel, devrait être engagé. Leur arrivée est imminente, dit-on à Rome. Paris attend impatiemment : ce renfort, le plus important au plan européen, permettrait de donner un véritable souffle d’air à Takuba. Il sera opérationnel « à l’été » promet le ministère français des Armées.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Précisions données sur le contingent italien.

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Categories: Défense

Deux militaires français de Barkhane blessés dans le Liptako malien (v2)

Wed, 16/06/2021 - 10:16

(B2) L’incident s’est produit au cours d’une action de combat, menée en commun par les Français et Nigériens, dans la région du Liptako au Mali, proche du Niger

Militaire français du GTD Bison en action dans le Liptako (Archives B2 – crédit : état-major des armées)

Lors d’une mission de reconnaissance « menée dans la région du Liptako malo-nigérien ( »), mardi (15 juin), les militaires commandos de la force Barkhane (1) et de la 114e compagnie de sécurité intérieure nigérienne ont été « pris à partie par un important » groupe armé, indique l’état-major des armées dans une information mise à disposition de la presse dont B2, mercredi (16 juin).

Sur le territoire du Mali

L’accrochage s’est produit « sur le territoire malien » à environ une douzaine de kilomètres de la frontière nigérienne, « dans le secteur d’In Araban », qui se situe entre Menaka et Inates. Mais ce sont bien les forces nigériennes qui étaient déployées (en vertu d’accords bilatéraux entre les deux pays, apparemment).

Le groupe armé neutralisé

« Cherchant à s’exfiltrer dans une zone boisée, le groupe armé terroriste a été poursuivi ». Appuyés par des aéronefs de la force Barkhane (hélicoptères d’attaque et avions de chasse), les militaires français et nigériens ont « neutralisé » le groupe. Environ une dizaine de combattants adverses ont ainsi été tués.

Coté allié, 3 blessés (2 Français et 1 Nigérien) et 1 tué (Nigérien)

Durant cette action de combat, un militaire nigérien a perdu la vie, un second a été blessé. Deux militaires français des commandos ont également été blessés (par balles). Ils ont été « évacués et pris en charge par l’hôpital militaire de Gao ». L’état-major ne veut pas indiquer davantage sur leur état. Mais « leur pronostic vital n’est pas engagé ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le dispositif a été réorganisé le groupement commandos dépend désormais directement du commandant de la force, et composé de commandos montagne ou parachutistes, avec des éléments d’appuis.

Mis à jour avec des précisions sur la géographie des lieux et les forces intervenantes.

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De nouveaux noms à la tête de l’armée et à la présidence de la République. La Légion prend le lead

Sun, 13/06/2021 - 17:30

(B2) Cet été sera propice à de nombreux changements dans les armées françaises. Changements loin d’être anodins quand on connait l’organisation militaire française, ‘à la verticale’ du président vers les armées

Un nouveau chef d’état-major des armées

T. Burkhard (crédit : DICOD)

Le général Thierry Burkhard, actuel chef de l’armée de terre, va remplacer le général François Lecointre après la fête nationale du 14 juillet, à compter du 21 juillet. Celui qui dirige les armées françaises depuis juillet 2017, ayant pris le relais ex abrupto du général de Villiers (lire : François Lecointre, nouveau commandant des armées françaises. Les opérations pas le budget), a souhaité quitter ses fonctions cette année, ne souhaitant pas être prolongé. Entre autres, il avait été un des premiers chefs de la mission européenne de formation militaire des FAMA (Lire : EUTM Mali. Une mission à prolonger).

Issu de la Légion, le 2e régiment étranger de parachutistes puis le 4e régiment étranger, le général Burkhard a été un des pivots du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) entre 2015 et 2019 d’abord comme chef de conduite puis commandant du CPCO, après avoir été porte-parole ‘opérations’ de l’état-major des armées (de 2010 à 2013) et conseiller militaire du coordonnateur national du renseignement (Alain Zabulon).

Jean de Monicault (Crédit : DICOD / Armée de terre

Un autre légionnaire à l’état-major particulier du président

Le colonel Jean de Monicault va devenir le prochain adjoint au chef d’état-major particulier du président de la République (Emmanuel Macron). Il remplacera à compter du 1er juillet 2021, le général de brigade Valéry Putz (1). Ce légionnaire, a fait une bonne partie de sa carrière au 2e REP, le régiment étranger de parachutistes, basé à Calvi (onze ans en tout), avant d’en être le chef de corps. Il rejoint l’état-major de l’armée de terre, notamment comme adjoint au chef du bureau « programmation-finances-budget ». Durant sa carrière il a servi sur plusieurs d’opérations en Côte d’Ivoire, en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine, en Afghanistan (au sein de la task-force Lafayette) et au Mali (voir son CV).

L’aide de camp

Quant au poste d’aide de camp (Terre), un autre poste clé, car il accompagne tout le temps le chef d’État, dans ses déplacements, et doit être disponible, de jour comme de nuit, pour les tâches les plus importantes, comme les plus humbles, il va être confié au lieutenant-colonel Cédric Lavisse qui vient remplacer le colonel Vincent Minguet (2). Issu de l’infanterie de marine, Lavisse a notamment servi dans les forces armées en Guyane (FAG) à la tête de la section des commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ).

L’état-major particulier, un rôle clé

Dans la hiérarchie militaire française, le chef d’état-major particulier occupe un poste clé. C’est en fait le conseiller en chef et le ‘cerveau’ militaire du président de la République qui est, constitutionnellement, le Chef des Armées. Il y a plusieurs aides de camps, représentant chacun des grands corps de l’armée (Air, Terre, Mer).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La nouvelle a été officialisée par deux arrêtés publiés au journal officiel.
  2. Le colonel Vincent Minguet va prendre le commandement du 27e BCA (bataillon de chasseurs alpins) à compter du 27 août, lors d’une cérémonie de passation des pouvoirs avec le col. Ivan Morel, actuellement déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane comme l’indique Le Dauphiné

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Sous l’eau et sur l’air. Un sous-marin allemand et un drone français dans l’opération Irini

Sat, 12/06/2021 - 18:15

(B2) Un sous-marin va prêter main forte à l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye

Départ du sous-marin de sa base de Eckernförde (crédit : Deutsche Marine)

Sous l’eau, un petit sous-marin

Engagé sur zone d’ici trois semaines

Le sous-marin ‘U 35’, de la première escadre de sous-marins, a quitté son port d’attache d’Eckernförde ce samedi (12 juin) pour prendre la route de la Méditerranée centrale. Arrivée sur place : d’ici trois semaines, après un arrêt pour ravitaillement à Rota (au Sud de l’Espagne). Durée de la mission : quatre mois.

Objectif : assurer la surveillance sur une assez vaste zone opérationnelle qui s’étend du sud de l’île de Sicile jusqu’aux eaux territoriales de la Libye et de la Tunisie. Entre les plongées, le U-boat sera basé sur plusieurs ports en Italie (NB : en Sicile notamment) et sur l’île de Malte. Une escale plus longue est plus prévue sur l’île grecque de Crète, au milieu de l’été, avec regroupement pour les familles.

À bord, 29 marins, sous le commandement du capitaine de corvette Oliver Brux (34 ans) et quelques étudiants de l’escadron, qui vont profiter de cette expérience « pour une formation intensive aux opérations à bord » comme le précise la marine allemande. La capacité maximale de 36 personnes ce petit sous marin est ainsi pleinement exploitée.

En l’air, un drone français

Un Reaper parti de Cognac pour surveiller la zone

De son côté, l’armée de l’Air française a annoncé jeudi avoir engagé un drone Reaper MQ-9 au profit de l’opération européenne. Cet appareil, qui peut voler plus de 24 heures en autonomie, est parti de la base aérienne 709 de Cognac samedi dernier (5 juin) et a évolué « dans des corridors aériens dédiés, jusqu’en Méditerranée centrale » précise le communiqué de l’armée de l’Air. Commandé en temps réel depuis le CDAOA (commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) de Lyon, ce vol « réaffirme l’attachement de la France et de ses alliés au respect du droit international dans la région ».

Un test opérationnel et technique

Pour l’armée de l’air, cette mission est aussi un test grandeur nature. Il « permet d’envisager un haut niveau de surveillance » notamment en cas de vol combiné du Reaper avec un AWACS, « deux vecteurs parfaitement complémentaires ». Les données ainsi recueillies sur les trafics maritimes et aériens dans la zone sont transmises aux responsables de l’opération, qu’ils soient nationaux ou alliés. Il permet aussi de « répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles » avant d’envisager, « si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement ».

Commentaire : des outils d’une discrétion absolue

Ces deux moyens ont un gros avantage : assurer en toute discrétion la surveillance sur une vaste zone, avec une large autonomie. Le sous-marin, opérant en plongée, peut suivre en toute discrétion, des mouvements de navires suspects, y compris de navires militaires, en pleine mer et au plus près des côtes notamment. Idem pour le drone qui a l’avantage de couvrir une plus vaste zone, notamment les ports et aéroports, y compris sur le territoire libyen… La performance des capteurs est un atout indéniable pour l’opération IRINI.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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L’armée française tue un responsable d’AQMI au Nord Mali

Fri, 11/06/2021 - 18:11

(B2) Baye ag Bakabo, un « chef d’AQMI » (Al-Qaïda au Maghreb islamique), a été « neutralisé » au Mali par l’armée française, indique un communiqué officiel publié ce vendredi (11 juin).

Une opération de « vive force » a été lancée le 5 juin dans la journée contre « un groupe armé terroriste, qui s’apprêtait à déclencher des tirs de mortier sur une emprise » occupée par le bataillon tchadien de la Minusma (ONU), basé à Aguelhok (Mali). Cette opération a conduit à la « neutralisation de quatre terroristes », dont Baye ag Bakabo. Celui-ci était « considéré comme responsable » dans l’enlèvement et l’assassinat des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal le 2 novembre 2013.

(Jean-Stanislas Bareth, st.)

Lire le communiqué
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Le Barkhane Exit de Emmanuel Macron. Sauve-qui-peut opérationnel ou raisonnement politique ? (v2)

Fri, 11/06/2021 - 02:01

(B2) Plusieurs raisons de politique africaine, internationale, comme opérationnelles semblent motiver la décision du président français, tout autant qu’un certain opportunisme électoral

Emmanuel Macron lors de la conférence de presse (crédit : Elysée)

Annoncée ce jeudi (10 juin) au détour d’une conférence de presse dédiée à présenter la position française au G7 et au sommet de l’OTAN, la décision de mettre fin à Barkhane a pu surprendre… Les mots employés par Emmanuel Macron, parlant d’un « sentiment d’usure » ou de « perdre le fil de pourquoi nous sommes là » — étaient en effet loin des communiqués de victoire d’il y a quelques mois (lire : Exit Barkhane. Vive Takuba et EUTM Mali. Emmanuel Macron décide de faire bouger les lignes).

Une décision repoussée à plusieurs reprises

On se souvient d’une décision attendue pour la fin 2020. Finalement, la décision avait été reportée. Le président français n’ayant pas réussi à trancher. Pour Emmanuel Macron, il était donc temps d’avancer une stratégie de sortie, pour tenter de se dégager de ce qui peut être analysé au bas mot comme une impasse militaire, avant de devenir un bourbier. À l’impression de sauve qui peut, on peut avancer cependant quelques raisons, solides, qui motivent cette décision, réfléchie longuement (trop longuement sans doute).

Les raisons de cette décision sont multiples

L’enlisement militaire

Tout d’abord, malgré les communiqués tambourinant des victoires sur l’ennemi terroriste, malgré un surge (décidé au sommet de Pau), les coups durs portés et les dizaines de ‘terroristes’ neutralisés — 859 tués pour le seul État islamique au Grand Sahara en un peu plus d’un an, depuis le sommet de Pau, disait le directeur du renseignement militaire (DRM) aux parlementaires —, les mouvements rebelles et terroristes ne semblent pas faiblir ni manquer de troupes. Ce n’est pas un échec. Les forces françaises ont marqué des succès tactiques. Mais elles ont failli sur l’objectif stratégique : éviter l’emprise terroriste sur le Sahel. Sur place, la joie et la bonne humeur qui avaient salué leur intervention en 2013 se sont évanouis, laissant place à une certaine lassitude, voire une hostilité. On peut donc dire que c’est un semi-échec.

La nouvelle donne politique africaine

Les coups d’État successifs au Tchad et au Mali ont précipité la décision de réajustement des troupes — même si le président français s’en défend. La situation à N’Djamena inquiète particulièrement. C’est là que se trouve le quartier général et une bonne partie de la logistique aérienne de l’opération. Le virage vers une instabilité chronique pourrait à la fois menacer le fonctionnement du QG, mais aussi la venue des Européens sur le théâtre, voire même en appui. La tentation du putsch militaire reste toujours vive. Elle pourrait gagner d’autres pays. La situation politique au Burkina Faso demeure tout aussi fragile.

L’échec de la montée en puissance européenne de Takuba

L’idée de mettre en place une opération européenne composée de forces spéciales européennes a, pour l’instant, échoué. La ministre des Armées a beau tous les trois mois bomber le torse et annoncer des arrivées futures. Force est de le reconnaitre : la France n’a pas réussi à convaincre, au-delà des premiers acteurs venus dès le début, Estoniens et Tchèques, rejoints ensuite par les Suédois, les autres contributions se font attendre. Les Italiens se font tirer l’oreille. Ni les Néerlandais ni les Belges ne comptent venir. Encore moins les Allemands, les Britanniques ou les Espagnols… Cela tient à plusieurs facteurs : la lenteur de mobilisation traditionnelle des Européens, un certain manque d’engouement pour un théâtre lointain et dangereux, etc. Mais il ne faut pas oublier aussi l’ambiguïté entretenue par les Français sur le commandement et les objectifs de Takuba. Le format ‘task-force‘ peine à convaincre. Ce n’est pas tout à fait une opération multinationale à part entière, mais une simple force dans un dispositif français.

La nécessité de convaincre les partenaires européens et de l’OTAN

Pour convaincre à la fois les responsables politiques et les élus nationaux des autres pays, il faut un format plus solide, plus multinational, plus africain. D’où la dissolution annoncée de ‘Barkhane’, trop connotée ‘OPEX à la française’ (1), destinée à renaitre sous un autre nom. En fait, on fusionne en une seule opération ‘Barkhane’, ‘Takuba’ et la force du G5 Sahel. Cette annonce (juste avant les sommets du G7 et de l’OTAN) a pour ambition, aussi, de convaincre les alliés de l’OTAN en premier lieu, et d’autres partenaires européens, et africains de rejoindre Takuba.

Le retrait US d’Afghanistan

Le retrait décidé rapidement par Joe Biden des Américains d’Afghanistan (qui entraîne celui des Alliés de l’OTAN) a joué également dans cette décision, un peu comme un exemple et une opportunité. Il ouvre à la fois un espace pour une nouvelle opération au Sahel — des effectifs militaires devenant ‘disponibles’ après être rentrés ‘à la maison’ — mais faisait aussi de Barkhane un symbole évident de l’interventionnisme militaire. Il fallait donc bouger les lignes.

L’échéance électorale

Enfin, il ne faut pas oublier la proximité de l’échéance électorale française de mai 2022. L’opération au Sahel n’a plus vraiment les faveurs des Français. Il était urgent de commencer un retrait en bon ordre, avant d’éventuelles nouvelles pertes inéluctables. Si celles-ci tombaient en pleine campagne présidentielle, elles ne pourraient pas être imputées uniquement à la fatalité…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. D’où l’insistance du président de la République à tourner la page des opérations extérieures

Précisions sur certaines tournures de phrases et ajout de l’argument du retrait américain.

Exit Barkhane. Vive Takuba et EUTM Mali. Emmanuel Macron décide de faire bouger les lignes

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Categories: Défense

L’Alliance atlantique en pleine forme avec Joe Biden. La France prise à revers

Thu, 10/06/2021 - 18:05

(B2) Outre les retrouvailles avec le boss, le président américain Joe Biden, le sommet de l’OTAN, du 14 juin pourrait être le signal d’un nouvel élan pour l’Alliance atlantique. Si renforcement militaire et politique il y a, ce sera de manière classique. Au grand dam de ceux tels Emmanuel Macron, qui souhaitaient une vaste réforme de l’Alliance

Joe Biden pour ses premiers pas sur le sol européen en tant que président américain au Royaume-Uni (tradition oblige), devant les militaires de l’US Air Force de la base de Mildenhall (crédit : White House)

America is back, Nato is back

L’arrivée de Joe Biden est un signal important. Le retour des États-Unis à une position plus traditionnelle, plus prévisible rend la tournure des débats plus paisible, plus classique avec l’ensemble des Alliés. Ceux-ci pourraient ainsi s’empresser de retourner dans la position du foetus, confortable, placé sous l’ombrelle américaine. Les velléités d’un pilier européen dans l’Alliance, d’une refonte complète telle que le président français Emmanuel Macron l’avait sinon rêvée, du moins proclamée, sont en train de s’effondrer.

Finie l’agitation et la rivoluzione

Le président américain Joe Biden l’a dit clairement en arrivant sur le sol anglais, mercredi 9 juin, devant le personnel de l’US Air force rassemblé sur la base de la RAF de Mildenhall : « L’Alliance transatlantique reste une source de force vitale pour le Royaume-Uni, l’Europe et les États-Unis ». Quant à la clause de défense mutuelle : « l’engagement des États-Unis envers notre Alliance de l’OTAN et l’article 5 est solide comme le roc. C’est une obligation sacrée ». Il n’est plus ainsi question de mettre en doute cette clause comme avait semblé le faire son prédécesseur Donald Trump. Pas plus que n’est venu le temps de dresser « le bilan de l’Alliance », voire même de « pense[r] en propre la défense, la sécurité des Européens » comme le souhaitait le président français (lire : L’OTAN en état de mort cérébrale dixit Emmanuel Macron).

Les Alliés en position du foetus

Passé l’épisode Trump, la plupart des pays européens n’ont pas envie de révolutionner leur belle Alliance. Au contraire, ils veulent lui donner un coup de peinture, sans changer les fondamentaux. Les menaces sont à l’Est, voire éventuellement à l’extrême-Est (alias la Chine). L’Alliance doit être « globale » traitant à la fois les aspects militaires traditionnels (air, terre, mer et espace) et de nouveaux domaines : cyber, technologies disruptives, changements climatiques etc. Et l’OTAN doit être l’espace — le « forum » dit-on au QG de l’Alliance — où toutes les questions de sécurité doivent être débattues, au besoin en toute franchise. Bref, comme le dit le secrétaire général de l’Alliance, sans être vraiment contredit : l’OTAN doit être « forte militairement, politiquement plus forte » et unie.

Ce qu’il faut attendre du Sommet de Bruxelles de l’OTAN (14 juin 2021)

Paris rentre dans le droit chemin ?

Pour la France qui avait envie d’affirmer la place européenne dans la sécurité, ce retour aux fondamentaux n’est pas une très bonne nouvelle. Paradoxalement, du temps de Donald Trump, Paris occupait une place de choix et pouvait davantage donner de la voix. Malgré leurs différences, le Français libéral et l’Américain républicain, allaient dans le même sens, partageant le constat sur l’obsolescence de l’Alliance. Ce discours n’est plus dans l’air du temps. Et Paris va devoir donner des gages de bonne foi dans une Alliance recentrée, autour de son chef (à Washington), notamment sur l’augmentation des coûts communs de l’OTAN. Dans un grand dialogue engagé avec les Américains, la France ne pourra pas se battre sur tous les fronts : la position vis-à-vis de la Chine, la taxation des GAFA, l’engagement sur les vaccins Covid-19… et l’Europe de la défense. Au-delà des grands mots, celle-ci pourrait donc faire les frais des « retrouvailles » euro-atlantiques (1). Et avec elle l’ambition d’une « autonomie stratégique » largement idolatrée à Paris.

L’idée d’autonomisation européenne morte-née

Les Américains frappent déjà à la porte de tous les outils de défense de l’UE : la coopération structurée permanente, l’agence européenne de défense et le fonds européen de défense (FEDef). Avec un danger : l’alignement sur une seule planète de tous ces outils, officiellement autonomes. Le risque existe de voir se transformer le FEDef — sous couvert de compétitivité industrielle — en un outil permettant aux États membres de développer des capacités « interopérables » avec leurs équivalents américains (autrement dit servant leurs objectifs). L’autonomie stratégique européenne théorisée deviendrait alors encore plus difficile à atteindre. Autrement dit, on reviendrait à l’axiome traditionnel : le ‘hard défense‘ (défense côté militaire) et les orientations militaires à l’OTAN, le ‘soft‘ (industries, sécurité intérieure) à l’Union européenne.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. L’absence d’une réunion au sommet OTAN-UE, en marge du sommet même de l’OTAN, comme c’était devenu une habitude depuis Varsovie en 2016, tient beaucoup à l’agenda ‘serré’ de Joe Biden. Mais ce symbole illustre bien ce changement de tropisme.

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (mai 2021)

Sun, 06/06/2021 - 19:35

(B2) Un entraînement sur des routes accidentées, un projet sur la protection du patrimoine, une nouvelle compagnie mobile de contrôle au frontières et une opération de déminage. Retour sur l’actualité du mois de mai au sein des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE-PSDC

Ras Ajdir (Libye). Aux frontières entre la Tunisie et la Libye

Ras Ajdir est le poste frontière avec la Tunisie « le plus fréquenté de Libye ». En moyenne, 5 000 personnes passent par là chaque jour, et parfois jusqu’à 11.000. La mission d’assistance frontalière à la Libye (EUBAM Libya) ne s’y était pas aventuré depuis 2014. Mi-mai, la première d’une série de visites a pu avoir lieu. D’autres sont prévues. L’enjeu est de mener une évaluation complète des besoins de ce poste, afin de savoir comment la mission peut aider au mieux les diverses agences libyennes de sécurité et de gestion des frontières sur place. Détails ici

Visite du poste frontière de Ras Ajdir, à 170 km de Tripoli, par le chef des opérations et des chefs des unités de gestion des frontières et de maintien de l’ordre (crédit : EUBAM Libya)

Irak. La sécurité passe aussi par la protection du patrimoine 

La mission d’assistance à la réforme du secteur de la sécurité (EUAM Iraq) se lance dans deux nouveaux projets. L’un porte sur la protection du patrimoine culturel, convoité par le crime organisé et le terrorisme pour ses atouts autre que culturels… (1) L’autre vise à la mise en œuvre d’un « concept professionnel de leadership stratégique de haut niveau et de gestion du changement de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) » au sein du ministère de l’intérieur irakien. L’Allemagne vient d’apporter un soutien (financier) à ces deux projets. Détails ici

L’ambassadeur d’Allemagne en Irak, Ole Diehl, a signé les deux accords de projet avec le chef de la mission EUAM Irak, Christoph Buik. (crédit : EUAM Irak)

Kladanj (Bosnie-Herzégovine). Opération déminage

2,18 km². Le bout de terre n’est pas immense, mais vallonné, boisé et parsemé de mines… L’opération de déminage qui y a débuté début avril, prendra donc du temps. Elle ne se terminera qu’en mai 2022. Deux équipes de déminage manuel des forces armées de Bosnie-Herzégovine se chargent de la préparation mécanique du sol. Le général de division Alexander Platzer de l’opération militaire de l’UE de stabilisation en Bosnie Herzégovine (EUFOR Althea) s’est rendu sur place. Détails ici

(crédit : EUFOR Althea)

Kati (Mali). Sortie de route maîtrisée ! 

S’entrainer à la conduite hors route. Cela fait partie des cours pratiques suivis par douze sous-officiers de l’armée malienne (FAMa). La formation, de trois semaines, a été assurée par des instructeurs de la mission de formation de l’UE de l’armée malienne (EUTM Mali), à l’école de conduite de l’armée malienne de Kati, dans la région du Koulikouro. Détails ici

La conduite sur terrains accidentés ne s’improvise pas toujours… (crédit : EUTM Mali)

Niamey (Niger). Nouvelle compagnie mobile de contrôle des frontières

Afin d’assurer une meilleure surveillance de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, un protocole d’accord a été signé le 4 mai, pour la création de la troisième compagnie mobile de contrôle des frontières (CMCF) entre la mission de l’UE de soutien aux forces de sécurité intérieures (EUCAP Sahel Niger) et le ministère de l’Intérieur du Niger. Dans la phase initiale, l’Allemagne fournit un montant de 2,7 millions € pour une réalisation totale estimée à 10 millions €. Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Kiev (Ukraine). Formation aux méthodes d’interrogatoire pour mineurs

La mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) a présenté ce mois-ci aux policiers et aux juges ukrainiens les meilleures méthodes pour interroger des mineurs dans le cadre de procédures pénales. Cette formation a été donnée par des experts de la police finlandaise spécialisés dans les enquêtes sur les crimes contre les enfants. L’événement en ligne a réuni des représentants des forces de l’ordre de la région de Kharkiv (deuxième plus grande ville d’Ukraine). Détails ici

Les experts de la police finlandaise (crédit : EUAM Ukraine)

Méditerranée. Assistance médicale à bord

L’assistance en cas d’urgence sanitaire en mer, c’est vital. Et c’est l’enjeu de accord signé entre l’opération européenne de contrôle de l’embargo vers la Libye (EUNAVFOR MED Irini) et la Fondazione Rava. Celle-ci va lui fournir du personnel médical, paramédical et de l’expertise. La première étape sera la dispense d’un cours BLSD (Basic Life Support and Defibrillation) en faveur du personnel du quartier général de l’opération. Détails ici

Le Commandant de l’opération IRINI, l’amiral Fabio Agostini, et Mariavittoria Rava, présidente de la  Fondazione Francesca Rava (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Golfe d’Aden. Premier exercice trilatéral tactique entre forces navales

20 heures durant, le navire amiral de l’opération de l’UE EUNAVFOR Atalanta, l’ITS Carabinier, le destroyer JS Setogiri de la force d’autodéfense maritime japonaise, les patrouilleurs des garde-côtes djiboutiens et la marine djiboutienne ont participé à un exercice conjoint en haute mer. Leur objectif est de renforcer les procédures tactiques entre les marines en cas de piraterie maritime. Sur le terrain, les équipes mettent déjà en pratique du renforcement souhaité par l’Union des activités conjointes pour promouvoir la sécurité maritime dans la région indo-pacifique. Détails ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser et Jean-Stanislas Bareth, st.)

  1. Lire aussi l’article paru sur B2 (La politique étrangère de l’UE s’envole au secours de l’héritage culturel) qui explique que la protection de l’héritage culturel doit être un moyen de gestion des crises et des conflits pour le service européen pour l’action extérieure (SEAE)

NB : Pour tout connaitre des dernières évolutions de la politique de défense européenne, n’hésitez pas à vous procurer la nouvelle ‘boîte à outils’ de la défense européenne, qui vient de paraître, ainsi que notre ouvrage de référence sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en mai) :

Et sur le blog : 

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La France stoppe sa coopération avec l’armée malienne. La task-force Takuba stoppée dans son élan (v2)

Fri, 04/06/2021 - 12:58

(B2) La France a décidé de suspendre sa coopération avec l’armée malienne que ce soit au niveau de l’opération Barkhane ou du conseil, afin de protester contre le coup d’État militaire, a fait savoir la ministre des Armées Florence Parly, jeudi (3 juin) en fin de soirée. Coup de bluff ou réelle volonté ? En tout cas, c’est un pari risqué

L’annonce française signifie un ‘stop’ à la task-force Takuba, et aux belles photos comme celle-ci avec les ministres de la Défense française (F. Parly), estonien (K. Laanet) et tchèque (L. Metnar) en visite au Mali (crédit : MOD Tchéquie)

Un avertissement à la junte militaire de Bamako

Ce message envoyé à certains journalistes, dans un communiqué non officiel (1), tient en trois éléments :

  • Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement.
     
  • Dans l’attente de ces garanties, la France, après information de ses partenaires et des autorités maliennes, a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit.
     
  • Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes.

Concrètement cela signifie que les militaires français de l’opération Barkhane entend continuer ses opérations anti-terroristes à travers le Mali, mais en ‘solo’, sans la coopération de l’armée malienne.

Les missions européennes continuent

Du côté de l’Union européenne, jusqu’à présent, il avait été décidé de poursuivre les missions de conseil et de formation de leur mission (EUTM Mali) de formation des FAMA, les forces armées maliennes, comme de celles dédiées aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Mali). Le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, l’avait confirmé à l’issue de la réunion informelle des ministres de la Défense, vendredi dernier (28 mai), à Lisbonne (Lire : Coup d’État au Mali. Les Européens condamnent. La mission EUTM Mali continue).

… mais la situation est suivie de près, et la posture sera adoptée en conséquence

Aujourd’hui, après l’annonce française, la prudence semble être de mise. « Les deux missions PSDC qui ont un mandat non exécutif et ne sont pas impliquées dans des opérations conjointes, suivent de près l’évolution de la situation et adaptent leur posture en conséquence. Les prochaines étapes dépendront de l’évolution de la situation sur le terrain » a indiqué à B2 ce vendredi, Nabila Missrali, la porte-parole du Haut représentant de l’UE.

NB : précisons que la mission EUTM Mali est actuellement dirigée par un général espagnol, Fernando Gracia Herreiz, qui doit être relayé d’ici le 7 juillet par un général allemand Jochen Deuer. Tous deux membres de l’Eurocorps, le corps européen, basé à Strasbourg.

Quelques éléments de commentaires

Un second coup d’État très mal accepté par Paris

On peut remarquer la rapidité de décision entre l’annonce du coup d’État lundi (24 mai), le premier coup de semonce donné par le président Macron dans une interview au Journal du dimanche le week-end dernier, et cette annonce de l’arrêt. Le premier coup d’État avait été perçu, par plusieurs responsables européens et français, avec une espèce de soulagement, finalement. Car il mettait fin à un certain immobilisme et une certaine atonie du pouvoir central malien. Ce second coup d’État, en moins d’un an, menée par le colonel Goïta, est beaucoup moins bien perçu. Si la méthode du coup d’État militaire est condamnée, on peut remarquer les deux poids – deux mesures, entre ce coup d’État au Mali et ce qu’il faut bien appeler un coup d’État au Tchad.

La nomination de Maïga et le bourbier malien

Ce qui semble troubler l’Élysée est la proximité de certains militaires avec les milieux islamistes. L’annonce de la nomination de Choguel Maïga, le président du comité stratégique du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques), réputé proche de l’imam conservateur Mahmoud Dicko, comme Premier ministre, ne réjouit pas précisément l’Élysée. Et cette annonce ressemble tout autant à une ‘sommation politique’ contre cette nomination que contre les auteurs du coup d’État.

La crainte d’un tir fratricide et le bourbier malien

Au plan strictement militaire, on pourrait craindre également des tirs fratricides dans le cas où un militaire malien en opération ou en formation ne retourne tout d’un coup ses armes contre ses camarades militaires français. Ce qu’on appelle dans la terminologie OTAN, des attaques ‘Green on blue‘. Une pratique très courante durant l’engagement en Afghanistan, plus rare au Mali. Décidément, le Mali commence véritablement à ressembler pour les Français à l’Afghanistan des Américains, un petit bourbier où il est facile de s’enliser. Avancer plus avant est difficile, reculer est compliqué, rester immobile est risqué…

La suspension de la task-force Takuba ou son arrêt ?

Au niveau européen, cette décision est un coup dur pour la task-force Takuba. Cette task-force qui associe des forces spéciales françaises et européennes aux forces maliennes, pour agir dans la zone des trois frontières au Mali, doit également stopper ses opérations. Elle pourrait même lui porter un coup fatal, si la décision se prolongeait. De nombreux pays européens étaient déjà réticents à venir se mettre dans le bourbier malien, dans une opération mise en place, conduite et dirigée par la France, sans réel contrôle ni d’une organisation internationale (OTAN, Union européenne…) ni d’un dispositif parlementaire. Cette suspension qui était nécessaire montre toute la fragilité d’un dispositif brinquebalant, ni vraiment national ni vraiment européen.

Opérer en solo dans un territoire étranger ?

Au plan interne du Mali, cette décision n’est pas sans risque pour la France. La contradiction est en effet assez intense. La France refuse de reconnaitre le coup d’état militaire, et le possible gouvernement civil qui en serait issu (s’il ne lui agrée pas), refuse tout contact avec l’armée régulière de ce pays, mais continue d’opérer de façon autonome sur un territoire qui n’est pas situé sous sa juridiction. Au plan des principes comme du droit international, la position est pour le moins difficilement tenable. Les dénonciations de quelques opposants maliens criant à la force d’occupation (qui n’avaient pas de réalité jusqu’ici) pourraient trouver là une base plus solide au plan politique (comme juridique).

Un coup de bluff risqué

Au niveau géopolitique, aussi le pari est risqué. C’est considérer que sans l’armée française, l’armée malienne va s’effondrer et ne pourra pas tenir. Une réalité certainement sur le terrain (au plan technique comme matériel). Mais c’est faire peu de cas de l’orgueil naturel de toute armée. C’est surtout ne pas tenir compte de l’environnement international. D’autres pays, tels la Russie toujours aux aguets dans l’Afrique noire (voire la Turquie), pourraient s’afficher à être prêts à reprendre le relais. Pour la Russie, la lutte contre l’État islamique — déclarée ‘organisation terroriste’ (comme prend bien soin de rappeler dans chacun de ses articles le site officiel Russia Today) — est aussi un objectif. Et les relations entre les militaires maliens et russes ne sont pas inexistantes. Au contraire, plusieurs de ses hauts gradés ont été formés en Russie (comme en France) d’ailleurs. De façon assez logique, devant ce coup de force de la France, les Africains pourraient être très tentés par cette alternative, sinon à court terme, du moins à moyen terme. Le coup de bluff d’Emmanuel Macron se retournerait alors contre la France : contrainte de rester pour contrer l’influence russe (comme en Centrafrique), ou de partir réellement…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Une communication très étrange. La façon dont cette information a été répandue — un simple message envoyé par une boucle What's app — interpelle. La communication de la ministre française des Armées, Florence Parly, dirigée par Grégoire Devaux, a choisi ce mode de communication, moderne, mais sélectif et évanescent. C'est pour le moins très étonnant pour une nouvelle de cette importance qui aurait à tout le moins pu prendre la forme d'un communiqué écrit de la ministre des Armées, voire de l'Elysée, comme c'est l'habitude dans toutes les décisions opérationnelles (par exemple en cas de décès ou victime sur le champ de bataille). Un message what's app peut en effet se supprimer et reste privé, tandis qu'un communiqué écrit demeure.

Mis à jour (samedi 5.06) avec les deux derniers aspects du commentaire. Et réécriture de l’encadré)

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Au bilan d’Atalanta ces derniers mois

Fri, 04/06/2021 - 11:19

(B2) L’opération navale de l’Union européenne de lutte contre la piraterie et les trafics dans le golfe d’Aden et l’océan indien (EUNAVFOR Atalanta) vient de faire le bilan des cinq premiers mois de l’année, entre janvier et mai 2021

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Sa frégate ITS Carabiniere (F-593) — qui est l’unique navire actuellement de l’opération — a protégé et escorté 78 navires du Programme alimentaire mondial (PAM), permettant l’acheminement de 76 520 millions de tonnes d’aide humanitaire vers la Somalie. Elle a mené 171 ‘approches amicales’ (Friendly Approaches). Quant à l’avion de surveillance maritime P-3M Orion, de la marine espagnole, a effectué 222 heures de vols de surveillance. Enfin, l’opération a conduit cinq opérations plus ciblées (focused Ops).

(ES)

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Nouvelle inspection en Méditerranée par le FGS Berlin

Thu, 03/06/2021 - 12:49

(B2) Le navire allemand de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini), le FGS Berlin, a procédé mercredi (2.06) à une inspection sur le MV Nivin, un navire battant pavillon panaméen. Contrôle effectué en application des résolutions de l’ONU sur l’embargo sur les armes en Libye. « Rien de suspect n’a été trouvé et le navire a été autorisé à poursuivre son voyage » précise l’opération. (NGV)

(crédit : EUNAVFOR Med Irini)

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L’urgence de la défense européenne (Josep Borrell)

Fri, 28/05/2021 - 10:15

(B2) Le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité insiste : l’Europe ne peut plus se désintéresser des questions de défense. Dans un monde où s’imposent les rapports de force, elle doit user de tous ses outils pour garder sa place

Josep Borrell à Lisbonne (crédit : présidence portugaise de l’UE)
  • Ce propos est extrait de la préface de notre dernier ouvrage « La boite à outils de la défense européenne » (98 p.) qui vient de paraître.
  • Josep Borrell fait le point sur tout ce qui a déjà été fait, mais aussi les embûches qui se dressent sur le chemin. Sans trop d’ambages.
  • Un point intéressant, alors que se déroule ce vendredi (28.05) la réunion informelle des ministres de la Défense, à Lisbonne.

L’urgente nécessité de la géopolitique

L’Union européenne doit devenir un véritable acteur géopolitique. Tout dans notre environnement en rappelle l’urgente nécessité.

L’apparition des nouveaux empires

L’instabilité se développe aux confins de l’Europe, encouragée par les « nouveaux empires » ; de nouvelles menaces apparaissent dans le cyberespace pour nos démocraties, mais aussi pour nos infrastructures essentielles ; le multilatéralisme est affaibli et tous les domaines des relations internationales sont utilisés comme des armes dans une compétition mondiale de plus en plus vive…

Avoir un usage plus stratégique des outils

Que l’Union européenne adopte une posture plus géopolitique implique d’abord que nous fassions un usage plus stratégique des outils dont nous disposons pour gérer nos relations économiques avec le reste du monde en défendant mieux les valeurs et les intérêts des Européens. Et nous avons commencé à le faire de multiples façons. Mais cela implique aussi bien entendu que les Européens prennent mieux en charge leur propre sécurité, coordonnent davantage leurs moyens existants et se dotent de nouveaux outils pour faire face aux menaces émergentes.

La défense, l’étape la plus difficile de l’intégration européenne

Cela n’a jamais été la partie la plus simple du processus d’intégration européenne. D’abord parce que les questions de défense restent dans les esprits parmi les plus directement associées aux prérogatives des États nationaux. Et ensuite parce que les sujets de politique étrangère et de sécurité restent soumis à la règle de l’unanimité au sein de l’Union. Une unanimité que nos histoires, nos cultures, nos situations géographiques différentes ne permettent pas toujours d’atteindre aisément et rapidement. Malgré ces difficultés connues de longue date, les efforts engagés depuis trois décennies maintenant, et en particulier depuis l’adoption en 2016 de la Stratégie globale de l’Union européenne, commencent à porter leurs fruits : l’Union s’est progressivement dotée de nombreux outils pertinents dans ce domaine.

Des efforts à poursuivre

La crise déclenchée par l’épidémie de Covid-19 a montré à la fois l’ampleur des interdépendances à l’échelle globale et la dureté des rapports de force avec la diplomatie des masques, puis des vaccins. Mais elle mobilise aussi, de façon parfaitement légitime, les finances publiques à des niveaux inédits sur des enjeux sanitaires, économiques et sociaux. Malgré la pression qui s’exerce, et continuera à s’exercer demain, sur les finances publiques, il est essentiel que l’Union et ses États membres poursuivent les efforts engagés en matière de sécurité et de défense communes.

‘Nous n’avons pas levé le pied’

Sur le terrain

Malgré cette crise d’une ampleur inédite, nous n’avons pas levé le pied cependant au niveau européen sur le terrain de la défense depuis mon entrée en fonction. Nous avons lancé en effet l’opération Irini en Méditerranée pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye, élargi le mandat de l’opération Atalanta au large de la corne de l’Afrique, mis en place un nouveau concept de présence maritime coordonnée pour lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée ou encore renforcé les missions européennes au Sahel et lancé une nouvelle mission civile en République centrafricaine.

… comme dans les instruments

Nous avons également adopté les premières sanctions en réponse à des cyberattaques tout en renforçant nos capacités de lutte contre la désinformation. Nous avons aussi lancé le nouveau fonds européen de défense pour soutenir l’innovation dans les industries du secteur, tout en assurant la cohérence de ces actions avec les autres initiatives européennes dans ce domaine, notamment la coopération structurée permanente et la revue annuelle coordonnée de défense.

Une nouvelle culture stratégique en élaboration

Enfin, nous avons engagé la mise au point d’un Strategic Compass, une boussole stratégique, basée sur un diagnostic partagé des menaces qui pèsent sur l’Union. Elle vise à développer une culture stratégique commune, un préalable essentiel à une politique de sécurité plus intégrée.

L’Europe, le meilleur allié de l’OTAN

L’arrivée du Président Biden à la Maison Blanche a permis de relancer le dialogue transatlantique, notamment sur les questions de défense, et nous nous en réjouissons. Cela ne change rien cependant à la nécessité de renforcer les efforts des Européens pour mieux prendre en charge leur propre sécurité. Non pas parce qu’il conviendrait de remettre en cause l’alliance transatlantique qui reste bien entendu un pilier de notre politique de sécurité, mais au contraire pour la renforcer en devenant un meilleur allié des États-Unis au sein de l’OTAN.

Un chantier encore inabouti

Cet ouvrage le montre et nous en avons pleinement conscience : la politique européenne de sécurité et défense reste encore un chantier inabouti. Mais, comme nous l’avons montré déjà depuis décembre 2019, notre détermination est totale pour saisir toutes les opportunités afin de le faire progresser.

Josep Borrell

Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

La boite à outils de la défense européenne. 98 pages, 10 euros. Disponible ici.

Titres et intertitres sont de la rédaction – texte écrit avant les derniers évènements en Biélorussie.

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Crash d’avion de chasse en Suisse

Wed, 26/05/2021 - 18:37

(B2) Un avion de chasse F-5E Tiger II, de la force aérienne suisse, s’est écrasé mercredi 26 mai, lors d’un vol d’entraînement.

Un avion de chasse F-5E Tiger II (crédit : Département fédéral de la Défense)

Le lieu du crash est une zone non-habitée, dans la région de Melchsee-Frutt, au centre de la Suisse. Le pilote de l’appareil a pu s’éjecter à temps. Il a été secouru par la REGA (la garde aérienne suisse de sauvetage). L’avion avait décollé de Payerne, la plus importante base aérienne suisse (située dans le canton de Vaud). Il effectuait un vol d’entraînement comme « sparring-partner » avec des avions de chasse suisses F/A-18, selon les autorités suisses. La raison du crash reste inconnue.

(Jean-Stanislas Bareth, st.)

CommuniquéTélécharger

Heute gegen 09:00 ist ein F-5 der Luftwaffe bei Melchsee-Frutt abgestürzt. Der Pilot blieb unverletzt.
Der Tiger F-5 war in Payerne gestartet und befand sich auf Trainingsflug als Sparringpartner für die F/A-18 der Luftwaffe. Militärjustiz untersucht zurzeit die Unfallursache. pic.twitter.com/UO1K0MEdkl

— VBS – DDPS (@vbs_ddps) May 26, 2021

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Le détournement du vol Ryanair par Minsk. Quelques réflexions à chaud pour la géopolitique de demain (v2)

Sun, 23/05/2021 - 22:40

(B2) La Biélorussie a-t-elle agi seule ? Cet incident est-il celui de trop pour le régime de Loukashenko ? Que signifie-t-il ? Un passage ou un changement stratégique ? Comment les Européens vont-ils réagir ? De façon unie ou comme d’habitude, avec des blocages ?

Entre l’Europe et la Russie, Loukashenko semble avoir délibérément choisi (crédit : Commission européenne – Archives B2 – août 2014 – de gauche à droite : C. Ashton, V. Poutine, A. Loukashenko)

Sur le détournement d’avion

Un appui technique russe ?

On ne sait pas encore grand chose sur la préparation, l’organisation et l’enchaînement exact des évènements lors de l’interception du vol FR4978 de Ryanair à destination de Vilnius. Mais ce type d’opération ne s’improvise pas totalement. Il faudra donc vérifier de près comment les autorités biélorusses ont agi, si elles ont agi entièrement seules ? Ou si elles ont bénéficié d’un appui technique, politique ou autre des services russes ? NB : il faudra aussi vérifier l’identité des Russes descendus en cours de route à Minsk.

L’incident de trop ?

Jusqu’à présent, le régime de Minsk réprimait intensément, mais en interne. Les Européens avaient réagi avec quelques sanctions, plutôt symboliques et mollassonnes, il faut le reconnaitre sur l’échelle de la temporalité des sanctions (cf. sanctions Syrie, Iran, Russie, etc.). Cet évènement rebat les cartes. Il est l’incident de trop, ou l’incident révélateur.

Une tactique de la provocation ?

Au niveau politique, on peut déjà voir une énorme ressemblance. La Russie a toujours cherché avant un Conseil européen décisif à attirer l’attention des Européens, à les tester, au besoin, voire à les provoquer. Tout au long de la séquence de la mise en place des sanctions européennes vis-à-vis de son intervention en Ukraine, au lieu de tempérer ou amoindrir, Moscou choisissait souvent pile le moment entre 72h et 24h avant un sommet pour faire une action provocante qui obligeait les Européens à durcir leur discours, ou au moins à convaincre les hésitants de se rallier aux positions des plus durs sur les sanctions.

Le ralliement de Minsk à Moscou est acté ?

Cet évènement est hautement symbolique. Le régime de Minsk a abandonné la tentation d’être un État tampon entre Russie et Europe. Il se rattache désormais clairement et se place délibérement dans l’orbite russe, abandonnant ainsi toute velléité d’indépendance.

Sur la réaction européenne

Tester les Européens, ou les unifier ?

Chacun parle de test des Européens. En fait, le test a déjà été fait. À plusieurs reprises. Quand les Européens ont été testés en leur chair et dans leur os, ces derniers temps, ils ont réagi, de manière plutôt unie. Cela a été le cas pour l’affaire ukrainienne (qui a pris une tournure beaucoup plus forte pour les Européens avec le tir et le crash de l’avion MH17). Cela a été le cas pour le terrorisme en 2015-2016. Cela a été le cas sur la négociation sur le nucléaire iranien, etc.

Sur la Russie, les Européens sont-ils unis ?

Parfois, il faut un peu de temps aux Européens pour se mettre d’accord. En général, les premières semaines sont un peu l’expression de la diversité européenne, chacun s’exprime, des veto s’esquissent. Au final, la position s’unifie. Parfois sous le coup d’évènements extérieurs. Paradoxalement, le Kremlin aide beaucoup les Européens à s’unir. Les sanctions vis-à-vis de la Russie sont le parfait exemple. Moscou espérait une cassure dans le bloc européen. Elle n’est jamais intervenue. Sujet polémique dans les années 2014-2015, il est devenu si ordinaire, que le renouvellement des sanctions se passe sous le niveau politique et ne fait à peine que deux lignes dans la plupart des médias européens. (1)

Une opposition hongroise à de nouvelles sanctions contre Minsk ?

La Hongrie de Viktor Orban qui s’est illustré à plusieurs reprises dans la peau du ‘Mister No’ européen. Une position qui tient parfois aux tréfonds de la politique étrangère hongroise, mais plus souvent aussi à un positionnement national (s’opposer à l’Europe n’est jamais mauvais) et européen (s’opposer permet d’élever le prix du ‘Oui’ ensuite). La Hongrie s’est ainsi opposée récemment au passage à la quatrième vague de sanctions, plus économiques. Dans l’affaire du détournement de Ryanair, le prix est trop cher. La pression des autres pays concernés est très forte. Et ils sont nombreux : de la Pologne à la Lituanie (pays de destination), en passant par la Suède, l’Allemagne, l’Irlande, la Grèce, etc. Le prix du ‘Non’ de Budapest serait trop cher pour les capacités politiques de la Hongrie.

Une vive réaction européenne

Au final, ce qu’on peut apprécier est la rapidité de la réaction européenne. On a rarement vu un tel concert quasi-unanime de solidarité se mettre en place. C’est un point à souligner dans des temps où la réaction est parfois plus évasive. En quelques heures à peine, les Européens ont convenu qu’il fallait passer aux conséquences, c’est-à-dire à des sanctions contre la Biélorussie. Il est vrai que la proximité d’un Conseil européen y a aidé. Quand les Européens se sentent menacés dans leur chair, ils réagissent avec toute la panoplie d’outils à leur disposition : messages diplomatiques, convocation d’ambassadeurs, sanctions individuelles, mesures économiques…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Comparer avec les positions souvent divergentes sur Israël et Palestine est une erreur. C’est une zone infiniment plus délicate et complexe, tant au niveau des relations politiques, historiques, militaires.

Mis à jour avec le dernier commentaire sur la rapidité de la réaction européenne

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Le commandant Bouan dans le golfe de Guinée

Sun, 23/05/2021 - 15:09

(B2) Le patrouilleur de haute mer Commandant Bouan (F-797) a débuté jeudi (20 mai) sa permanence, dans le golfe de Guinée. Mission : assurer la surveillance maritime face à trois fléaux : la pêche illégale, la piraterie et les autres trafics illicites. C’est la 157e rotation de la marine nationale française dans le cadre de l’opération Corymbe. Des patrouilles qui s’inscrivent désormais dans les présences maritimes coordonnées au niveau de l’Union européenne.

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Inspection d’un porte-conteneurs en route vers Benghazi. Et dernier bilan de l’opération Irini

Thu, 20/05/2021 - 14:45

(B2) Le commandant de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye sera ce matin devant le Comité politique et de sécurité pour donner son dernier bilan. Juste au moment où celle-ci vient de boucler sa 13e inspection de navire suspect

Une inspection d’un navire suspect

Le navire amiral de la force européenne de contrôle de l’embargo en mer Méditerranée (EUNAVFOR Med), le San Giorgio, a abordé et inspecté mercredi (19 mai), au large de la Libye, le Cileen M, un navire porte-conteneurs battant pavillon togolais, qui se dirigeait vers Benghazi (Est de la Libye).

Le porte-conteneurs Cileen M (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

« Rien de suspect n’a été trouvé ». Et le « navire a été autorisé à poursuivre son voyage » précise le QG de l’opération à Rome. Cette inspection s’est déroulée sans problème. « L’équipage et le capitaine se sont montrés coopératifs. » Le navire venait du port grec de Kalymnos, selon les sources maritimes.

C’est la 13e inspection effectuée par un navire européen dans le cadre du contrôle de l’embargo sur les armes ou le pétrole imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies.

4 vols suspects reperé chaque semaine

Au dernier bilan, depuis près de 14 mois d’activité, l’opération Irini a enquêté sur « plus de 3200 navires et a surveillé 235 vols suspects ». Cela signifie près de 50 navires interrogés chaque semaine, mais surtout 4 vols « suspects » repérés chaque semaine. Ce n’est pas négligeable ! Un bilan que le contre-amiral Fabio Agostini, commandant de l’opération Irini, vient présenter ce jeudi (20 mai) devant les ambassadeurs des États membres réunis à Bruxelles au sein du COPS (Comité politique et de sécurité).

122 approches amicales

L’opération européenne a effectué 13 inspections et 122 visites amicales (ou ‘Friendly Approaches‘) à bord des navires marchands en Méditerranée venant ou allant vers la Libye. Elle a surveillé 16 ports et installations pétrolières libyens, 25 aéroports et pistes d’atterrissage.

23 rapports adressés à l’ONU

Toutes les informations récoltés lors de ces visites, inspections, entretiens, ainsi que par les observations satellitaires du SatCen ont été consignées soigneusement. L’opération IRINI a ainsi rédigé « 23 rapports classifiés » adressés au groupe d’experts des Nations Unies sur la Libye sur « des violations ou d’éventuelles violations de l’embargo sur les armes ». Ce des « deux côtés du conflit en Libye », prend-on bien soin de préciser du côté des militaires européens.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Entre aides publiques discriminantes et restrictions au travail des journalistes, la liberté d’informer mise en cause (v2)

Thu, 20/05/2021 - 14:14

(B2) On peut proclamer sur tous les tons que la liberté de la presse est primordiale. Et que la diversité de la presse doit être préservée. Encore faut-il la mettre en application de façon concrète, en particulier au niveau économique…

Médias attendant dans la cour de l’Elysée © NGV / Archives B2 – Août 2017

Une liberté d’informer restreinte

Accéder à l’information est devenu plus difficile en ces temps de crise sanitaire du Covid-19. Au moment où se rouvrent restaurants et cinémas, les restrictions pour la presse demeurent. Les conférences de presse sont réduites au strict minimum. Quand elles existent, elles ne rassemblent qu’une poignée de journalistes, chargés, dans le meilleur des cas, de collecter et relayer les questions de leurs confrères (c’est le système de pool). Le plus souvent, elles sont remplacées par des visioconférences ou des « briefs » téléphoniques.

Quoi de plus facile alors que d’ignorer purement et simplement une question gênante posée sur une boucle WhatsApp ou dans une conversation Teams ? Ou tout bonnement de refuser à un journaliste d’assister à un briefing (NB : sous de fallacieux prétextes techniques, comme l’Élysée sait si bien le faire). Certaines organisations refusent tout bonnement les questions en direct, voire les questions tout court. Autre habitude désormais bien ancrée : le « micro tendu » à l’issue d’un déplacement ou d’une rencontre ne laisse la place, une fois de plus, qu’à un nombre très limité de questions, et permet de couper court à la première occasion. Créer et entretenir un réseau devient aussi plus difficile.

Or, poser des questions librement, demander des précisions, relancer pour obtenir un éclaircissement, s’autoriser à douter d’une affirmation… : autant il est possible de maintenir le lien avec une source par téléphone quand la relation est déjà bien installée, autant il peut devenir délicat de recueillir des informations sensibles ou inédites d’une personne qu’on n’a même jamais rencontrée…

Les différentes associations professionnelles de journalistes viennent d’adresser une lettre aux autorités françaises pour protester contre les restrictions à la liberté d’informer. « La situation sanitaire justifie certes la prudence, mais elle offre aussi à certains l’occasion de limiter l’accès à l’information les Français méritent de pouvoir accéder à une information libre et de qualité », critiquant-elles.

Lettre des associationsTélécharger

Des aides discriminantes

Autre élément, plus économique. Selon les derniers chiffres révélés par la La Lettre A, le gouvernement français, via les aides publiques à la presse, a plutôt aidé à la concentration des groupes de médias que leur diversité. Ainsi sur les 87 millions d’euros d’aides directes à la presse (hors aide à l’AFP et exonération de charges sociales) en 2019, 49 millions d’euros, soit plus de la moitié ont été versés à dix groupes uniquement. Un seul groupe, LVMH (Le Parisien, Les Echos, Investir…), capitalise à lui seul 16,8 millions d’euros. Suivi, de plus loin, par Le Figaro et Le Monde (1).

La distorsion de concurrence nuit gravement au pluralisme

« Une telle disproportion dans la distribution des aides constitue une préjudiciable distorsion de concurrence entre médias » interroge indique le SPIIL (Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne, auquel appartient B2 (2)). « Sur ces 87 millions d’euros, en effet plus de 75 millions d’euros concernent exclusivement la presse imprimée en raison de la nature même des aides qui excluent la presse en ligne. » Ce qui est contradictoire avec la volonté de développer le numérique. Le SPIIL « réclame un rééquilibrage d’urgence pour l’année 2021 et une remise à plat des aides à la presse ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire tout le communiqué ici

  1. Des chiffres que la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot a refusé de donner à nos confrères. En totale contradiction avec la pratique antérieure. Les chiffres sont certes disponibles, mais enfouis au fin fonds d’une base de données publiques Data.gouv.fr. Donc impossible à trouver, sauf volonté farouche…
  2. Précisons que B2 n’a pas touché un cent de subvention (ni fait de demande d’ailleurs)

Article complété avec les éléments de la lettre adressée par les associations de journalistes

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Les Belges n’iront pas dans Barkhane en 2021. Et pour 2022 on verra !

Wed, 19/05/2021 - 21:00

(B2) La ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, l’a confirmé ce mercredi (19 mai) en commission défense de la Chambre des députés, la Belgique ne rejoindra pas l’opération française au Sahel

La Belge Ludivine Dedonder (PS) et la Française Florence Parly (TDP app. LREM), tout sourires devant les photographes lors du dernier conseil ‘défense’ le 6 mai dernier (crédit : Conseil de l’UE)

En 2021 c’est exclu, pas de troupes disponibles

« En raison de plusieurs facteurs tels que la prolongation imprévue de la mission « Resolute Support » dirigée par l’OTAN en Afghanistan et la réorientation et le développement de nouvelles initiatives dans le cadre de la Coalition pour le Sahel, la Défense a dû revoir sa planification opérationnelle pour 2021 » indique Ludivine Dedonder, selon le compte-rendu officiel reçu par B2. « Un nouveau déploiement à grande échelle en 2021 n’est donc pas réaliste. »

Aucun engagement n’était pris

La Belgique fait donc lanterner un peu Paris. Il n’y a pas rupture d’une promesse assure la ministre. « Notre pays n’avait encore pris aucun engagement. » La France appréciera… Paris qui a demandé aux « États européens de déployer davantage de troupes conventionnelles dans le cadre de la task-force Takuba » va devoir ronger son frein. Et l’objectif de Florence Parly d’avoir une dizaine de pays dans Takuba risque jugé plus digne de la méthode Coué que de la réalité.

Pour 2022, on verra

Pour l’année suivante, la ministre belge se montre en effet plus que prudente, « les différentes options de déploiement pour 2022 sont actuellement à l’étude. » Une extension du déploiement militaire belge au Sahel « sera discutée en Conseil des ministres et au Parlement ». Le dossier « portant sur le programme des opérations pour 2022 » sera soumis au gouvernement « au dernier trimestre 2021 ».

Un esclandre avec Paris évité de justesse

Ce sujet de la participation belge à Barkhane était un haut sujet de tensions entre Paris et la Belgique. En témoigne l’affaire du tweet du député Theo Francken (N-VA). Dans la foulée d’une réunion de la commission chargée du suivi des missions à l’étranger, le député nationaliste avait tweeté ceci : « Operatie Barkhane: « geen deelname in 2021 #DedonderLudivin #Comdef » (Opération Barkhane: « pas de participation en 2021 »)

Les Français n’étaient pas encore au courant officiellement de la décision prise par le cabinet belge. Et le téléphone a alors ‘chauffé’ entre Paris et la Belgique. La ministre belge de la Défense avait alors exigé, quelques jours après, dans un courrier adressé à la présidente de la commission (Annick Ponthier, appartenant au parti d’extrême-droite Vlaams Belang) des sanctions (courrier publié par la RTBF). Ce qui avait finalement été appliqué : interdiction d’assister à des réunions auxquelles l’obligation de secret est applicable, jusqu’à la fin de la session ordinaire 2020-2021 et amende sous forme de retenue de 20% sur son indemnité parlementaire pour une période de trois mois. Non sans susciter quelques réactions courroucées d’autres députés, pourtant partenaires de la majorité, tels Denis Ducarme, trouvant la sanction exagérée. « Il n’y a pas de faute de Théo Francken, mais de la ministre Dedonder » tonne le député libéral (MR) selon le quotidien Le Soir.

Commentaire : un revirement, signe d’une mésentente ?

Contrairement à la position officielle, il s’agit bien d’un revirement du gouvernement belge. Même si aucune certitude n’était acquise, l’intention belge avait bel et bien été affichée, et répétée (apparemment) au moins lors d’un entretien bilatéral. Outre l’argument officiel du manque de troupes, on peut avancer deux autres éléments d’ordre politico-militaires. D’une part, l’absence d’un consensus politique entre les différents partenaires de la majorité, sur cet engagement à haut risque. D’autre part, l’absence d’un cadre vraiment fixé au plan multinational. Y-a-t-il d’autres éléments pour expliquer cette attitude belge ? Rien n’est à exclure… En tout cas, il y a de la friture sur la ligne entre Paris et la Belgique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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