Alors que 50.000 navires marchands, véritable colonne vertébrale du commerce mondial, sillonnent les océans, la démolition des vieilles coques va bon train, au gré de leur arrivée en fin de vie, de l’évolution de la règlementation, des crises ou des accidents.
Présent dans le Vieux Port depuis bientôt 50 ans, le Ponton Phocée, chantier naval flottant de la station de pilotage de Marseille-Fos, va bénéficier d’une remise à neuf. Il sera transféré en début de semaine prochaine dans la forme 2 des bassins phocéens pour son arrêt technique décennal. Prévus pour durer un dizaine de jours, les travaux vont porter sur le carénage de la coque, sa remise en peinture et l’embellissement de cet outil historique, qui fait aujourd’hui partie du patrimoine maritime local.
La station de pilotage du Havre vient de passer commande au chantier Sibiril de Carantec d’une nouvelle pilotine de 12 mètres. Du type ST-P 120 IPS, cette nouvelle unité, dessinée par le bureau d’architecture nantais Pierre Delion, est dérivée de la vedette livrée en 2014 aux pilotes de Cherbourg (voir notre article sur le sujet). Un modèle compact et original conçu pour offrir les mêmes capacités que des bateaux plus grands.
Patrick Rocca a présenté hier, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire de Maritima Ferries, le projet d’absorption de la compagnie par Corsica Maritima. Le consortium d’entrepreneurs corses, dont l’offre de reprise de la SNCM avait été repoussée par le tribunal de Marseille fin novembre au profit du projet de Patrick Rocca, avait lancé le 5 janvier une ligne concurrente, bloquée par un mouvement social à Marseille pendant six jours. Suite à cet épisode, dès le 28 janvier des discussions en vue d’un rapprochement entre Maritima Ferries et Corsica Maritima avaient été annoncées.
Le lieu de l’explosion en plein coeur du pouvoir turc (crédit : CNN Turc)
(B2) La capitale turque, Ankara, a été frappée en fin d’après-midi par un attentat qui visait clairement les institutions militaires.
Une voiture piégée a explosé au moment où passait un convoi de bus militaires, à quelques centaines de mètres de l’état-major des armées, du Parlement et des bureaux du Premier ministre Davutoğlu.
Le bilan qui faisait mention de quelques blessés au départ s’est rapidement alourdi au fil des heures. Le dernier bilan dressé par le porte-parole du gouvernement à 21h mentionne « au moins 28 personnes et 61 blessés ».
Très vite devant l’importance, en nombre, comme symbolique de l’attentat, Ahmet Davutoğlu a annulé sa venue à Bruxelles pour le mini-sommet prévu jeudi sur la crise migratoire avec plusieurs dirigeants européens. Et les messages de condoléances sont arrivés de différentes capitales en Europe.
Jens Stoltenberg (OTAN) : la solidarité de l’Alliance Atlantique
I strongly condemn the terrorist attack which struck at the heart of Ankara tonight, targeting buses carrying military personnel. I offer my deepest condolences to the families of those killed and to the Turkish people. My thoughts are also with those who have been wounded. There can be no justification for such horrific acts. NATO Allies stand shoulder to shoulder in the fight against terrorism.
Federica Mogherini et Johannes Hahn (CE) : « les condoléances de l’Union européenne »
Another terrible attack hit the centre of Ankara tonight. The EU extends condolences to the families of the victims killed in the attack and wishes a speedy recovery to those injured. Our fullest sympathy goes to the Turkish people and authorities. We are with Turkey and its people in these difficult times and stand by all those who suffer from the consequences of such violence, and of terrorism.
Paris, François Hollande : « un attentat odieux »
Le Président de la République dénonce l’odieux attentat qui a fait de très nombreuses victimes à Ankara ce soir. Il adresse aux autorités turques et au peuple turc son soutien et toute sa solidarité devant cette nouvelle épreuve.
Berlin, Frank-Walter Steinmeier : « choqué (par cet) acte lâche«
Ich bin erschüttert über die Nachricht, wonach erneut eine Explosion in der Türkei zahlreiche Menschenleben gefordert hat. Wir kennen die Einzelheiten noch nicht. Aber wenn sich Medienberichte bestätigen sollten, dass es sich um einen Terroranschlag handelt, wäre das ein neuerlicher feiger Akt der Gewalt in der Türkei. Mein tiefes Mitgefühl gilt den Angehörigen der Opfer. Den vielen Verletzten wünschen wir baldige Genesung.
Les autorités turques n’ont pas indiqué vers qui se portaient leurs soupçons. Le PKK kurde est bien entendu soupçonné, s’étant dans le passé, illustré dans des attaques contre les symboles de l’Etat turc. Mais l’organisation de l’Etat islamique (Daech / ISIS) pourrait aussi être impliquée. Pour le pouvoir turc, cet attentat pourrait ainsi justifier la poursuite de ses offensives en Syrie.
(NGV)
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(crédit : MoD Pays-Bas)
(B2) Les F-16 néerlandais ont frappé pour la première fois dans l’est de la Syrie, selon le dernier bilan des opérations dressé mardi (16 février) par les forces néerlandaises. Les F-16 ont mené « 10 missions de vol en Irak et en Syrie, visant des positions de combat, des moyens militaires et des objectifs stratégiques de ISIS » l’organisation de l’Etat islamique (Daech). La Chambre basse du Parlement néerlandais a voté, mercredi dernier (10 février), pour l’extension de la mission des F-16 néerlandais, basés en Jordanie, à la Syrie.
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(B2) Les bombardements russes, et turcs, continuent au nord de la Syrie. Mais, invariablement, les premiers suscitent des condamnations des Européens, qui fusent immédiatement. Tandis que les seconds suscitent un silence, à peine embarrassé.
Embarras dans les capitales européennes
Ce mercredi, veille de sommet européen, le décalage est frappant. Interrogé par des journalistes, un haut diplomate européen a confié que « pour certains dirigeants (européens), les bombardements russes (1) en Syrie sont quelque chose de préoccupant. Car cela contribue au flux de réfugiés ». Bizarrement, aucun commentaire sur les bombardements turcs (1) dans les zones kurdes. L’explication tient en un seul mot : l’Europe a besoin de la Turquie comme… le thé a besoin d’eau.
Notre ami turc reçu au café autrichien
Le Premier Ministre turc Ahmet Davutoğlu doit normalement (2) se rendre en visite officielle à Bruxelles ce jeudi (18 février) reçu avec tous les honneurs : rencontre bilatérale avec le président du Conseil européen, Donald Tusk et avec le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avant une rencontre multilatérale organisée à la représentation autrichienne, avec les dirigeants de neuf pays (dont le président français François Hollande) autour de la question des réfugiés.
Ne pas parler de sujets qui fâchent
L’échange de questions réponses entre la presse et les portes paroles de la Commission européenne au rituel point de midi est un moment du genre. Interrogée par notre collègue de l’agence Europe, la porte-parole de la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, n’a pu que reconnaitre que « il n’y avait pas eu de contact entre le Service diplomatique européen et les autorités turques depuis la discussion de Münich ». Quant au porte-parole en chef du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Margaritis Schimas, titillé par les journalistes, il a très vite évacué le sujet, soulignant que l’enjeu principal des discussions entre son chef et le leader turc ne portait pas sur des questions de politique étrangère. Une seule crise à la fois…
Un axe Ankara – Bruxelles
Le mot d’ordre est le même dans toutes les capitales européennes, de Prague à Berlin, en passant par Paris, Rome ou Bruxelles : l’axe de la politique européenne passe aujourd’hui par Ankara qui devient de fait l’allié le plus précieux du moment sur la crise des réfugiés. Il ne faut donc pas s’étonner que les différents responsables européens ne veulent d’aucune façon se prononcer sur les quelques actions militaires menées en zone kurde syrienne par leur ami turc. Et peu importe si les Kurdes, normalement les alliés au sol des Américains et des Français dans leur lutte contre Daech, en pâtissent sur le terrain. C’est la guerre…
Objectif : endiguer le flux des réfugiés
Endiguer le flux — Stemming the flow en bon français comme l’a déclaré un diplomate hexagonal — est en effet devenu la première préoccupation des leaders européens. Les Européens ont déjà promis à la Turquie un paquet de 3 milliards d’euros. Ce qui, en soi, n’est pas énorme pour accueillir aujourd’hui plus de 2 millions de réfugiés (demain 3 millions voire plus). Ils ont promis de rouvrir les négociations d’adhésion — ce qui ne coûte pas cher non plus, car personne ne dit quand elles seront fermées —. Mais la Turquie doit mettre la main à la pâte maintenant sur les réfugiés : en gros ouvrir ses frontières en Syrie, nourrir et donner du travail sur son sol aux demandeurs d’asiles… et les garder et fermer ses frontières côté européen.
Conclusion : les Turcs peuvent continuer à bombarder gentiment les zones kurdes en Syrie tant qu’ils ne se font pas « pincer » par la chasse aérienne russe. Ce qui serait alors un autre sujet de discussion … un peu plus sérieux.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Les premiers (russes) ont lieu par l’aviation essentiellement, les seconds (turcs) ont lieu par l’artillerie. Les Turcs ne se risquent plus à envoyer des avions dans le ciel syrien.
(2) Maj – Une rencontre qui a été remise en cause ou reportée, après l’attentat à Ankara contre un véhicule transportant des militaires ce mercredi.
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