Je participerai à une master class organisée par l'UCO d'Angers (facultés Théologie/Humanités) dans le cadre du groupe de recherches International network on Peace Studies (Réseau FIUC - Fédération internationale des universités catholiques) avec le soutien de la Chaire Pax Christi France.
Son titre : DROITS HUMAINS ET ARMEMENTS : VERS DE NOUVEAUX DÉFIS ÉTHIQUES (détails)
27-29 mars 2019 amphi Bedouelle | UCO 3 place André Leroy à Angers Inscription angers.uco.fr
Je suis à la troisième journée (demain vendredi) dont voici le programme :
3ème journée - "Nouvelles" armes : cyber et robotique militaire - Matinée | Amphi Bedouelle – Bât. Jeanneteau
9h - 10h | CONFÉRENCE D’OUVERTURE
10h - 11h | TABLE RONDE 1 : Nouvelles technologies et systèmes d’armes Présidence - François Mabille (Secrétaire général de la FIUC)
11h – 12h | TABLE RONDE 2 : Discussion : Éthique des conflits et de l’usage des armes Présidence - Marc Finaud (GCSP)
12h-12h30 | CLÔTURE •* Monseigneur Marc Stenger (Président Pax Christi France) : Conclusions
La BD peut-elle aborder le genre géopolitique ? On connaît des BD politiques, des BD historiques mais des BD géopolitiques sont plus rares. C'est bien pour cela que cet album attire l'attention et, à la lecture, mérite le détour : car en plus, c'est une bonne BD.
L'histoire évite surtout le manichéisme qu'on a trop entendu à l'époque dans les médias. C'est d'ailleurs la principale réussite du livre : montrer que tout le monde est un peu dépassé et que les certitudes craquèlent face à la réalité.
Le héros est un apprenti Berkout (CRS ukrainien) qui suit sa petite amie, fille d'ouvrier qui fait des études de sciences politiques et fréquente donc la jeunesse "éclairée" de Kiev. Les émeutes éclatent en 2014 et Bogdan perd la trace d'Oléna. Du coup, il fait tout pour la retrouver, allant jusqu'à la place Maïdan après une série d'aventures haletantes. Une histoire d'amour dans la grande histoire ce qui l'humanise. Bref, le scénario évite d'une part le didactisme, d'autre part la mièvrerie à contre-emploi.
Le rythme y est et l'histoire montre que rien n'est simple, qu'il n'y pas pas des bons contre des méchants (même s'il y a de vrais méchants). De nombreux personnages secondaires viennent enrichir ce portrait général, pour appuyer cette diversité. Le dessin m'a paru original, mélange de ligne claire et d'inspiration américaine (notamment dans le traitement des couleurs, sachant que l'essentiel de la BD se passe de nuit). ON sent qu'il s'est éclaté à rendre le désordre confus de la place Maïdan, qui donne lieu à des scènes épiques et bien rythmées.
Au final, une belle réussite : le deuxième et dernier tome est prévu pour 2020.
Lire aussi : Entretien avec Aurélien Ducoudray, le scénariste.
Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel, Maïdan in love, Bamboo, Grand angle, 2019.
O. Kempf
Lu dans notre édition de Brest le jeudi 21 cet article consacré à l'ultime retour de la frégate Primauguet:
Le Pentagone a diffusé, jeudi soir, deux avis d'attribution de marché portant sur des drones MQ-9 Reaper.
Le premier avis concerne les Pays-Bas qui vont pouvoir s'équiper avec 4 drones et autant de stations mobiles de contrôle.
Voici l'avis:
"General Atomics Aeronautical Systems Inc., Poway, Calif., has been awarded a not-to-exceed $123,293,911 undefinitized contract action for MQ-9 Block 5 procurement. This contract provides for four MQ-9 unmanned air vehicles, four Mobile Ground Control Stations, spares, and support equipment. Work will be performed predominately in Poway, California, and is expected to be complete by Dec. 31, 2020. This contract involves 100 percent foreign military sales to the Netherlands. Foreign military sales funds in amount of $38,928,607 are being obligated at the time of award. Air Force Life Cycle Center, Wright-Patterson Air Force Base, Ohio, is the contracting activity (FA8620-19-F-2310)."
Montant du marché: 123,3 millions $.
Le second avis porte sur un marché de soutien d'une valeur de 11,4 millions de $ au profit de l'ESSD Mag Aerospace qui va intervenir dans le centre d'opérations des drones britanniques:
"MAG Aerospace, Newport News, Virginia, has been awarded an $11,386,672 predominantly firm-fixed-price contract for the UK MQ-9 Reaper Operations Center. This contract provides for ongoing sustainment, management, development and network administration of the United Kingdom MQ-9 Reaper Operations Centers. Work will be performed at Creech Air Force Base, Nevada; and Royal Air Force Waddington, United Kingdom, and is expected to be complete by Sept. 30, 2021. This award is the result of a sole-source acquisition and involves 100 percent foreign military sales to the government of the United Kingdom. Air Force Life Cycle Center, Wright-Patterson Air Force Base, Ohio, is the contracting activity (FA8620-19-C-2002)."
Les Reaper britanniques sont basés à la base de Waddington; deux escadrons (13th et 39th) les opèrent.
Dernière info livrée par ma collègue du Monde, Nathalie Guibert. Elle concerne les Reaper de l'armée de l'Air: "Fin 2019, ses premiers Reaper munis de bombes guidées laser seront lancés contre les groupes djihadistes du Sahel depuis Niamey, au Niger. Ils seront ensuite équipés de bombes guidées GPS, et opérationnels fin 2020 avec des missiles antichars Hellfire. Autant de munitions américaines. Les aviateurs s’entraîneront alors en France avec leurs appareils sur les champs de tir nationaux."
Voici un guide destinés aux pays contributeurs aux OMP (opération de maintien de la paix) onusiennes; il détaille et passe en revue - pour la toute première fois en langue française - les étapes pratiques et les démarches à réaliser pour que l'Onu puisse déployer les militaires et policiers francophones dont elle a besoin.
Les donneurs d'ordres: l'Organisation internationale de la francophonie, la DGRIS et l'Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, ont mandaté l'Institut Themiis qui a réalisé la révision du texte et l'a accueilli dans la collection Stratégies africaines de sécurité.
En voici le sommaire:
A. Processus d'inscription d'une offre de contribution dans le système de préparation de capacités de maintien de la paix (SPCMP/PCRS)
A.1 Connaître et identifier les besoins de l'ONU
A.2 Définir un format de contribution en collaboration avec le DOP
A.3 Répondre aux besoins de matériels majeurs
A.4 Répondre aux besoins de soutien logistique autonome
A.5 Identifier les partenariats possibles
A.6 Inscrire l'offre de contribution dans la base PCRS
B. S'inscrire dans la génération de force
B.1 Passer de l'inscription dans la base de données PCRS à la contribution à une mission spécifique
B.2 Faire reconnaître l'éligibilité de la contribution
B.3 Assurer l'adéquation de la contribution avec les besoins de la Mission
C. Négocier le Mémorandum d'accord (MoU)
C.1 Se préparer pour bien négocier
C.2 Modifications de la Déclaration de Caractéristiques de l'Unité (DCU/SUR)
D. S'engager dans le cadre d'un mandat
D.1 S'approprier le concept d'opérations (CONOPS)
D.2 Exprimer les éventuelles restrictions d'emploi
D.3 Maîtriser les règles d'engagement (ROE)
D.4 Finaliser la préparation opérationnelle des contingents avant le déploiement
D.5 Anticiper l'évaluation des contingents
D.6 Préparer et recevoir les visites de contrôle et de vérification
D.7 Maintenir les équipes en condition opérationnelle et comportementale
D.8 Procéder aux déploiements, redéploiements, rotations et retraits
D.9 Gestion des blessés et des décès en mission
E. Former et préparer un contingent pour un déploiement
E.1 Formation opérationnelle des contingents
E.2 Sensibilisation aux spécificités des OMP et aux attendus comportementaux
E.3 Formation des personnels de soutien
F. Construire un modèle économique soutenable dans la durée
F.1 Evaluer le remboursement des matériels, du soutien autonome et du personnel
F.2 Anticiper le cycle de vie des matériels et le coût de la maintenance
F.3 Anticiper les coûts et les remboursements du soutien autonome
Etre acteur des opérations de paix des Nations-Unies. Guide pratique des pays contributeurs, L'Harmattan, 168 pages, 19 €. Coordination de la rédaction par l'Institut Themiis et la représentation militaire et de défense française auprès des Nations unies.
C'est une mesure qui avait été annoncée dès 2015 dans la Defence Review: le 3rd Battalion Royal Gurkha Rifles va être créé cette année (les recrutements auraient déjà commencé). Cette petite unité de 300 hommes rejoindra le premier "Specialist Infantry Group", comme les quatre autres futurs "Specialised Infantry Battalions" destinés à être déployés outre-mer.
Ce 3rd Battalion Royal Gurkha Rifles va intégrer la Brigade Gurkha, tout comme plusieurs autres nouvelles petites unités (transmetteurs et sapeurs) en cours de formation. Au total, ce sont quelque 730 militaires d'origine népalaise qui vont rejoindre la brigade dont les effectifs vont approcher à terme les 4 000 hommes.
Le recrutement annuel est plafonné à 432 soldats, ce qui ne permettra pas d'atteindre ces objectifs. Mais le temps de service va être allongé; il pourra atteindre 24 ans (la majorité des Gurkhas servent 12 ans).
L'an dernier, 10 000 candidats s'étaient présentés aux tests et plusieurs centaines avaient été convoqués au camp des Gurkhas à Pokhara, au Népal. Le 8 février dernier, 400 d'entre eux ont formellement rejoint les rangs de l'unité; ils ont pris la route du Royaume-Uni pour 9 mois de formation. Lire ici un article sur leur arrivée à la base de Catterick.
Lire aussi en page 22/23 du dernier numéro de la revue Parbate (cliquer sur l'image ci-dessous pour accéder à la revue dont la couverture est illustrée par une photo des recrues):
A noter que des femmes pourraient être recrutées au sein des Gurkhas.
L'annonce que les militaires de Sentinelle vont apporter leur soutien aux forces de l'ordre, samedi, en prenant à leur charge la sécurité de bâtiments officiels a suscité bien des réactions. Je rebondis sur cette polémique en citant une "Instruction ministérielle relative à l’engagement des armées sur le territoire national lorsqu’elles interviennent sur réquisition de l’autorité civile" (N°10100/SGDSN/PSE/PSN/NP du 14/11/2017).
Dans son article 18, sont énoncés les "Critères du recours aux armées ":
"Il peut être recouru aux armées lorsque les moyens de l’autorité civile sont estimés indisponibles, inadaptés, inexistants ou insuffisants (règle des « 4i »). L’application de ces quatre critères, qui ne sont pas cumulatifs, fait systématiquement l’objet d’un dialogue civilo-militaire, à l’échelon central, zonal et départemental."
On lira aussi en particulier le chapitre III (titre II):
"Chapitre III : Cas exceptionnel de la participation des armées à des opérations de maintien de l’ordre impliquant la confrontation à une foule hostile
ARTICLE 21. Principes d’emploi. Les armées n’ont pas vocation à être engagées dans les opérations de maintien de l’ordre impliquant le contrôle ou la dispersion de manifestations, de foule ou d’émeutes sur la voie publique et ne peuvent intervenir qu’en ultime recours, sur décision des autorités gouvernementales.
ARTICLE 22. Mesures d’intervention susceptibles d’être mises en œuvre Les mesures d’intervention susceptibles d’être mises en œuvre pour l’exécution de ce type d’opération consistent en la mise en œuvre de techniques spécifiques destinés à contrôler, maintenir, filtrer ou interdire momentanément la liberté de mouvement des personnes dans des espaces déterminés.
ARTICLE 23. Les autorités gouvernementales sont seules juges du moment où le renfort des armées est nécessaire pour ce type d’opérations. Elles décident, selon les circonstances, de la nature des mesures à mettre en œuvre. "
A noter que "les militaires réquisitionnés peuvent faire usage de leurs armes en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée :
lorsque des atteintes à la vie ou à l’intégrité physique sont portées contre eux ou contre autrui ou lorsque des personnes armées menacent leur vie ou leur intégrité physique ou celles d’autrui ;
lorsque, après deux sommations faites à haute voix, ils ne peuvent défendre autrement les lieux qu’ils occupent ou les personnes qui leur sont confiées ;
lorsque, immédiatement après deux sommations adressées à haute voix, ils ne peuvent contraindre à s’arrêter, autrement que par l’usage des armes, des personnes qui cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et qui sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ;
lorsqu’ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l’usage des armes, des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport, dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ;
dans le but exclusif d’empêcher la réitération, dans un temps rapproché, d’un ou de plusieurs meurtres ou tentatives de meurtre venant d’être commis, lorsqu’ils ont des raisons réelles et objectives d’estimer que cette réitération est probable au regard des informations dont ils disposent au moment où ils font usage de leurs armes."