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Tunisie : Dossier

OPÉRATIONS / MISSIONS RÉCENTES EN TUNISIE
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  • ANALYSES :
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    • HISTOIRE - CHRONOLOGIE

      Le protectorat
      - 814 av. J.-C. : Fondation de Carthage, d’après la légende, par des colons phéniciens
      - 264-146 av. J.-C. : Guerres puniques : le conflit qui oppose Carthage et Rome s’achève par la défaite et la destruction de Carthage. Etablissement de la première province romaine d’Afrique
      - 439 : Prise de Carthage par les Vandales
      - 533 : Domination byzantine
      - 698 : Les Arabes conquièrent Carthage
      - 910 : Dynastie des Fatimides
      - 1160-1228 : Les Almohades, une dynastie berbère, sont maîtres de tout le Maghreb et de l’Andalousie musulmane
      - 1236 : Fondation de la dynastie des Hafsides, qui installent leur capitale à Tunis. Ils régneront pendant trois siècles
      - 1332 : Naissance d’Ibn Khaldun à Tunis
      - 1534 : Khayr Al-Din (Barberousse), un corsaire ottoman, s’empare de Bizerte, La Goulette et Tunis. La Tunisie est déclarée territoire turc.
      - 1535 : Charles Quint chasse Khayr Al-Din de Tunis. La Tunisie passe sous domination espagnole.

      L‘Empire ottoman (1574-), colonisation française (1869-)
      - 1574 : Prise de Tunis par les Turcs. La Tunisie est annexée à l’Empire ottoman.
      - 1705 : Le bey Hussein Ben Ali fonde la dynastie hussénite et instaure une monarchie (1710) placée sous la suzeraineté des Ottomans.
      - 1836 : Intervention française à La Goulette pour empêcher le débarquement des troupes ottomanes.
      - 1869 : Un décret du bey, en juillet, fait passer la Tunisie sous le contrôle d’une commission financière internationale présidée par la France. Début de sa mise sous tutelle.
      - 1878 : Lors du congrès de Berlin, en juillet, l’Angleterre et l’Allemagne donnent carte blanche à la France en Tunisie
      - 1881 : Signature du traité du Bardo, le 12 mai, qui institue le protectorat français sur la Tunisie. Insurrection populaire
      - 1883 : En juin, le traité du Bardo est complété par la convention de La Marsa, qui renforce les pouvoirs de la France, représentée par le résident général Paul Cambon
      - 1906 : Naissance du mouvement nationaliste Jeunes-Tunisiens sous l’impulsion de Béchir Sfar
      - 1911 : Début d’une série d’émeutes en novembre, à Tunis et dans les grande villes. Le mouvement Jeunes-Tunisiens est interdit et l’état d’urgence décrété
      - 1921 : Création, le 3 juin, du Parti libéral constitutionnel tunisien, ou Parti du Destour (« Constitution »), qui réclame le rétablissement de la Constitution.
      - 1934 : Habib Bourguiba rompt avec la direction du Destour et fonde, le 2 mars, le Néo-Destour.
      - 1942 : Moncef Bey succède à Ahmed Bey en juin. Il est destitué un an plus tard par les autorités françaises et meurt en 1949 à Pau.
      - 1943-1944 : L’Allemagne occupe la Tunisie.

      Vers l’indépendance (1945-
      - 1945 : Départ de Bourguiba en Egypte, d’où il mène la lutte anticoloniale. Il sera de retour en septembre 1949
      - 1946 : Création, le 20 janvier, de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui soutient le Néo-Destour.
      - 1952 : Les principaux dirigeants communistes et néo-destouriens sont arrêtés le 18 janvier. Début de la lutte armée contre le protectorat.
      - 1954 : Dans un discours prononcé à Carthage le 31 juillet, Pierre Mendès France annonce l’octroi de l’autonomie interne à la Tunisie et la formation d’un gouvernement intérimaire.
      - 1955 : Retour de Bourguiba à Tunis, en juin, après trois ans d’emprisonnement. La Tunisie accède à l’autonomie interne
      - 1956. Proclamation de l’indépendance, le 20 mars, et abrogation des traités du Bardo et de La Marsa.
      - avril 1956 : Bourguiba forme un gouvernement en avril et fait adopter, le 13 août, le code du statut personnel, qui instaure l’égalité juridique entre hommes et femmes.

      L’époque du président Habib Bourgiba (1957-1989)
      Néo-Destour > Parti socialiste destourien (PSD)
      - 1957 : Abolition de la monarchie, le 27 juillet, et proclamation de la République, dont Bourguiba devient le premier président.
      - 1958 : Le 8 février, l’aviation française bombarde le village de Sakiet Sidi Youssef, qui abrite un camp du FLN algérien : près de 70 villageois sont tués.
      - 1959 : Promulgation de la Constitution le 1er juin et instauration d’un régime présidentiel. Le 17 juin, la France signe un accord garantissant le retrait de ses troupes de tout le territoire tunisien à l’exception de la base navale de Bizerte.
      - 1961 : « Crise de Bizerte » : en juillet, de violents affrontements entre l’armée française et la population autour de la base font, selon les estimations, entre 600 et 2 000 morts côté tunisien. Un cessez-lefeu est signé le 23 juillet. La France évacue Bizerte le 15 octobre.
      - 1963 : Assassinat de Salah Ben Youssef, principal opposant à Bourguiba, le 12 août, à Francfort. Interdiction du Parti communiste en janvier. Régime de parti unique.
      - 1964 : Nationalisation des terres coloniales, en mai, et mise en place d’une économie planifiée. Le 22 octobre, le Néo- Destour est rebaptisé Parti socialiste destourien (PSD). Bourguiba est réélu en novembre.
      - 1969 : Emeutes dans le Sahel, en août, contre la collectivisation des terres. Le ministre de l’économie, Ahmed Ben Salah, est limogé en septembre. Fin de l’expérience socialiste.
      - 1972 : Soulèvements étudiants en février.
      - 1974 : Réélection de Bourguiba le 3 novembre.
      - 1975 : Après un amendement à la Constitution, Bourguiba est nommé président à vie le 18 mars.
      - 1978 : « Jeudi noir » : le 26 janvier, la grève générale lancée par l’UGTT tourne à l’émeute à Tunis. La répression militaire fait près de 200 morts. L’état d’urgence est instauré.
      - 1981 : Le Parti communiste est à nouveau autorisé le 18 janvier. Constitution du Mouvement de la tendance islamique (MTI), en juin, dont les principaux dirigeants sont arrêtés et condamnés en septembre.
      - 1984 : Les « émeutes du pain » gagnent Tunis en janvier. Le général Zine El-Abidine Ben Ali est nommé secrétaire d’Etat à la Sécurité nationale en octobre.
      - 1986 : M. Ben Ali devient ministre de l’intérieur le 28 avril. Lors des élections législatives de novembre, le PSD remporte la totalité des 125 sièges au Parlement.

      L’époque de Zine el-Abidine Ben Ali (1987) 1989-2010
      PSD > Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)
      - 1987 : Attentats islamistes à Monastir en août. M. Ben Ali est nommé premier ministre le 2 octobre. Le 7 novembre, il dépose Bourguiba et le remplace à la tête de l’Etat.
      - 1988 : En février, le PSD se transforme en Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Le 7 novembre, signature du Pacte national entre le pouvoir et les principales forces politiques à l’exception des islamistes.
      - 1989 : Le 2 avril, M. Ben Ali, candidat unique, est élu président de la République avec 99,27 % des suffrages. (Candidat unique, réélu en 1994)
      - 1991 : Des milliers d’islamistes sont arrêtés au printemps.
      - 1995 : Sept militaires tunisiens sont tués, en février, par un commando du Groupe islamique armé (GIA) algérien au poste frontière de Tamerza.
      - avril 1995 : Signature d’un accord de partenariat et de libre-échange avec l’Union européenne.
      - 1998 : Le vice-président de la LTDH, Khemais Ksila, est condamné à trois ans de prison le 11 février. Au cours de l’été, M. Ben Ali fait adopter un amendement permettant à l’opposition de présenter des candidats aux élections présidentielles prévue pour l’année suivante.
      - 1999 : Le 24 octobre, M. Ben Ali remporte 99,4 % des voix à l’élection présidentielle.
      - 2002 : Le 11 avril, des attentats islamistes à Djerba causent la mort de quinze personnes.
      - 2004 : M. Ben Ali est réélu avec 94,5 % des suffrages le 24 octobre.
      - 2006 (20 mars) : La Tunisie célèbre le 50e anniversaire de son indépendance.
      - 2006 (25 octobre) : Le gouvernement annonce la fermeture de son ambassade au Qatar « suite à la campagne hostile à la Tunisie menée par la chaîne qatarie Al Jazeera ».
      - 2006 (7 novembre) : Le gouvernement annonce la séparation des radios et télévisions publiques et la création de deux établissements publics en lieu et place de l'ERTT.
      - 2007 (3 janvier) : 12 personnes, membre d'un « groupe de dangereux criminels », sont abattues par les forces de sécurité à Soliman. Cet incident fait suite à un premier échange de coup de feu survenu dans la nuit du 23 décembre entre les forces de l'ordre et ce même groupe.
      - 2009 (25 octobre) : L'élection présidentielle voit le président Ben Ali réélu avec 89,62 % des voix, contre 5,01 % pour Mohamed Bouchiha, 3,80 % pour Ahmed Inoubli et 1,57 % pour Ahmed Brahim. La participation se monte officiellement à 89,40 %.

      La Crise : "la révolution de jasmin" (17/12/2010-)
      Depuis le 17 décembre 2010, la Tunisie est secouée par une crise sociale sans précédent.

      DECEMBRE 2010
      - 17 décembre : Un jeune vendeur ambulant qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police s'immole à Sidi Bouzid (Centre-ouest).
      - 19 et le 20 décembre : Début du mouvement social contre le chômage et la vie chère à Sidi Bouzid (centre-ouest) en réaction à cette immolation. Violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes manifestants. Début d'une vague d'arrestations.
      - 24 décembre : La police tire sur des manifestants à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid) : deux morts.
      - 27 décembre : Le mécontentement contre le chômage des jeunes s'amplifie
      - 28 décembre : Le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une «instrumentalisation politique».
      - 29 décembre. Le ministre de la Communication debarqué
      - 30 décembre. Le gouverneur de la région de Sidi Bouzid est limogé

      JANVIER 2011
      - 3 - 7 janvier : Violences à Saïda et manifestations à Thala (centre-ouest) marquées par des saccages et l'incendie de bâtiments officiels.
      - 8 -10 janvier : Emeutes sanglantes à Kasserine (centre-ouest), à Thala ainsi qu'à Regueb (près de Sidi Bouzid): 21 morts selon les autorités, plus de 50 selon une source syndicale. Affrontements à Kairouan (centre).
      - 10 janvier : Le président Ben Ali dénonce des «actes terroristes» perpétrés par des «voyous cagoulés» et promet la création de 300.000 emplois supplémentaires d'ici 2012.
      - 11 janvier : Premiers affrontements à Tunis et sa banlieue, poursuite des violences à Kasserine. Fermeture des écoles et des universités.
      - 12 janvier : Le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l'Intérieur, la libération des personnes arrêtées, sauf celles «impliquées dans des actes de vandalisme», et une enquête sur la corruption. L'armée se déploie dans Tunis et dans la banlieue populaire de Ettadhamen. Arrestation du chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit).
      L'ONU appelle Tunis à mener des enquêtes «indépendantes crédibles» sur les violences. Couvre-feu nocturne à Tunis et sa banlieue où des affrontements font huit morts (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, FIDH). Les manifestants ciblent les symboles du pouvoir et de l'argent.
      - 13 janvier : Retrait de l'armée à Tunis qui reste quadrillée par les forces spéciales. Un manifestant est tué par balles. La France se dit inquiète de «l'utilisation disproportionnée de la violence». Dans un discours à la nation, Ben Ali s'engage à quitter le pouvoir en 2014 et ordonne la fin des tirs contre les manifestants. Il promet la «liberté totale» d'information et d'accès à internet et annonce une baisse des prix. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) appelle au renversement du régime (Service américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
      - 14 janvier : Des milliers de manifestants, aux cris de «Ben Ali dehors», se rassemblent à Tunis et en province, notamment à Sidi Bouzid. La France encourage le président Ben Ali à «poursuivre» dans la voie de «l'ouverture politique». En milieu d'après-midi, Ben Ali annonce le limogeage de son gouvernement et la tenue d'élections législatives anticipées. D'un coup, les événements s'accélèrent : l'état d'urgence est déclaré quelques heures avant que le président Ben Ali ne quitte le pays, selon des sources proches du pouvoir...

      PERSONNAGES CLES

      Habib ben Ali Bourguiba
      1903?-2000
      Avocat formé en France dans les années 1920, il revient au pays et commence à militer dans les milieux nationalistes. En 1934, à l’âge de 31 ans, il fonde le Néo-Destour, fer-de-lance du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie. Plusieurs fois arrêté et exilé par les autorités du protectorat français, il choisit de négocier avec la Quatrième République, tout en faisant pression sur elle, pour atteindre son objectif. Une fois l’indépendance obtenue le 20 mars 1956, il s’emploie à mettre sur pied un État moderne en mettant fin à la monarchie et en proclamant la république dont il devient le premier président le 25 juillet 1957.

      Sources :
      http://www.monde-diplomatique.fr/mav/86/PIRONET/14102