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Rwanda : Dossier

OPÉRATIONS / MISSIONS RÉCENTES

MINUAR/UNAMIR - Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda 10/1993 - 03/1996
MONUOR/UNOMUR - Mission d'observation des Nations Unies Ouganda - Rwanda 07/1998 - 10/1999

OPÉRATIONS / MISSIONS

Opération francaise Turquoise (01-09/1994)
Opération francaise Amaryllis (04/1994)
Opération belge Green Beam 10/1990

Green Bean (04-31/10/1990)
En 1990, le 4 octobre, dans le cadre de l`opération "Green Bean", le Bataillon renforcé d’une compagnie du 3e Bataillon Para et d’un peloton de l’Escadron Recce Para-Commando, a été envoyé à Kigali au Rwanda. Sa mission a été de tenir l’aérodrome pour empêcher les rebelles Tutsis de s’en emparer et permettre si nécessaire l’évacuation des ressortissants belges et allemands.

Opération francaise Noroit (1990-1993)

LIENS

HISTOIRE (du XX.eme siècle.-)

Clivages, conflits internes,

Est: réfugiés de l'Erythree (19 )

Index

Traités / Documents

Bases de données


HISTOIRE - CHRONOLOGIE

La période précoloniale
- 700 av. J.C.-XIV. siècle : peuplement du territoire à travers plusieurs vagues d'immigration.
- V. siècle-XI. siècle : arrivée probable des Hutus (date variable selon les sources)
- 1081-1961 : L`existance du Royaume du Rwanda. « Rwanda » est un mot kinyarwanda, qui vient du verbe « Kwanda » qui signifie collecter ou amasser.
- XV-XIV. siècle : arrivée des éleveurs nomades Tutsis (nom historique: Watutsi) probablement de l`Ethiopie au Rwanda où vivent déjà les agriculteurs Twas et les Hutus. Début de la dynastie Nyiginya avec le mwami Ruganzu I Bwimba
- XV. siècle : unification politique et culturelle du royaume qui englobe des régions aujourd'hui rattachées à l'Ouganda ou à la république démocratique du Congo (RDC)
- XVII. siècle : règne fondateur du conquérant Ruganzu II qui pose les jalons d'un "État-nation"
- 1770-1786 : renforcement de la monarchie et réforme militaire sous le règne de Cyilima II
- XVIII. siècle : introduction de plantes en provenance du continent américain (maïs, patates, haricots)
- 1801-1845 : essor des privilèges pastoraux sous le règne de Yuhi IV (domaines ibikingi)
- 29 novembre 1861 : parti à la recherche des sources du Nil, l'explorateur britannique John Speke aperçoit les hauteurs du Rwanda depuis le Karagwe.
- 1860(?)-1895 : long règne de Kigeli IV, marqué par une intense activité militaire.
- Mars 1876 : Henry Stanley tente une incursion depuis la Tanzanie et passe une nuit sur une île du lac Ihema, mais doit rebrousser chemin.

Le Royaume de Rwanda - Source de l'image :

Colonie allemande : membre de l`Afrique Orientale Allemande (1885?-1919)
L’histoire de la colonie allemande débute avec Carl Peters, fondateur de la Société pour la colonisation allemande. Le 3 mars 1885, le gouvernement allemand annonça qu’il avait délivré une autorisation impériale à Peters dans l’intention d’établir un protectorat en Afrique de l’Est. Devant les protestations du sultan de Zanzibar, qui se considérait également souverain sur le continent, Bismarck envoya cinq navires de guerre qui attaquèrent le palais du sultan le 7 août. L’Allemagne et la Grande-Bretagne se partagèrent alors le territoire de l’actuelle Tanzanie continentale. L’Allemagne prit rapidement possession de Bagamoyo, Dar es Salaam et Kilwa. La révolte d'Abushiri, qui éclata en 1888, fut maîtrisée avec l’aide de la Grande-Bretagne l’année suivante. En 1890, Londres et Berlin signèrent le traité de Heligoland-Zanzibar, qui donnait Heligoland à l’Allemagne et définissait les limites de l’Afrique orientale allemande – les frontières exactes ne furent tracées qu’en 1910.
- 15 novembre 1884-26 février 1885 : la Conférence de Berlin définit les règles de partage de l'Afrique entre les nations européennes.
- sept. 1892 : brève incursion au Rwanda du premier explorateur européen, le géographe autrichien Oscar Baumann.
- 2 mai 1894 - 24 juin 1894 : le comte allemand Gustav Adolf von Götzen est le premier Européen à traverser le Rwanda dans toute sa longueur. Il est reçu par Kigeri IV Rwabugiri.
- 1894 : Création du vicariat apostolique du Victoria-Nyanza du Sud auquel le Rwanda est rattaché.
- 1895 : mort de Kigeli IV. Son fils lui succède sous le nom de Mibambwe IV.
- 1896 : coup d'État de Rucunshu : le jeune roi Mibambwe IV est évincé au profit de son demi-frère Musinga qui lui succède sous le nom de Yuhi V.
- 1899-90 : L`Allemagne occupe le territoire du Rwanda, du Burundi et une partie de la Tanzanie et rattache à la Colonie de l`Afrique Orientale Allemande
- 8 février 1900 : l`installation de la première mission des Pères blancs à Save près d'Astrida (aujourd'hui Butare),
- 19 octobre 1908 : le siège de la Résidence du Rwanda s'appelle officiellement Kigali.
- 1909 : arrivée des premières religieuses
- 1910 : reconnaissance par la Belgique de la souveraineté allemande sur le Rwanda.
- 1914-1918 : Première Guerre mondiale
- 1916 : début de l'occupation par les troupes belges
- 7 octobre 1917 : ordination des deux premiers prêtres rwandais
- 28 juin 1919 : Traité de Versailles : l'Allemagne doit renoncer à son empire colonial (art. 119).
- 25 avril 1922 : le pape Pie XI scinde le vicariat apostolique du Kivu en deux, celui du Rwanda est confié à Mgr Léon-Paul Classe .

Ruanda-Urundi - Source de l'image :

Ruanda-Urundi: Partie du Congo belge (1923-1962)
C'est à la Belgique que la Société des Nations confie en 1923 un mandat sur ce qui constituera plus tard le Rwanda et le Burundi. En 1925, ces territoires sont rattachés administrativement au Congo belge dont ils deviennent alors la septième province tout en conservant un statut conforme au mandat. La police coloniale y fut donc assurée de 1922 à 1962 par des détachements de la Force publique congolaise. L'administration indirecte reposant sur l'aristocratie locale a renforcé, dans une assez grande ignorance, des rouages de la société indigène, composée dans les deux régions des ethnies Twa, Hutu et Tutsi, mais avec des structures très différentes. Le territoire sous mandat belge a d'abord pour monnaie le franc congolais, de 1916, jusqu'en 1960 et l'indépendance du Congo Belge qui devient la République du Congo. Le franc du Ruanda-Urundi le remplace jusqu'en 1964. En effet, après l'indépendance du Rwanda et du Burundi en 1962, le franc du Ruanda-Urundi a continué à circuler jusqu'en 1964, année où la monnaie a finalement été remplacée par deux monnaies nationales distinctes : le franc rwandais et le franc burundais.
- 31 août 1923 : la Société des Nations à Genève donne à la Belgique un mandat d'administration du Ruanda-Urundi (Ruanda et Burundi)
- 21 août 1925 : intégration du territoire du Ruanda-Urundi à la colonie du Congo belge
- 12 et 16 novembre 1931 : destitution et déportation du roi Yuhi V, couronnement de son fils Rudahigwa, âgé de 19 ans, sous le nom de Mutara III.
- 1934-1935 : recensement des populations du Ruanda-Urundi préalable à l'instauration d'un livret d'identité comportant l'appartenance ethnique.
- 1943-1944 : famine meurtrière due à la sécheresse (Ruzagayura) et à cause de la monoculture de coton et de café obligatoire forcée . Apparition de nouvelles cultures.
- 17 octobre 1943 : baptême du jeune Mutara III, premier mwami à se convertir au christianisme
- 1946 : Après la dissolution de la Société des Nations, le Ruanda-Urundi est un mandat belge sous la tutelle de l'ONU.
- 27 octobre 1946 : consécration du Rwanda au Christ-Roi par le roi Mutara III
-1955: tournant décisif: le nouveau vice-gouverneur belgique de Ruanda J. P. Harroy ainsi que le vicaire apostolique Mgr Perrodin font volte-face arrêtent de soutenir la monarchie tutsi et s`épaulent désormais sur les Hutu. Ils commencent à jouer avec la carte etnique pour semer la zizanie entre les Tutsi et les Hutu au nom du principe divide et impera.
- 1955 : visite officielle du roi des Belges, Baudoin, au Congo belge auquel le Ruanda-Urundi est rattaché.
- 24 mars 1957 : manifeste des Bahutu préparé pour le vice gouverneur dénonçant les privilèges de la monarchie tutsi. Le Manifeste explique aux Hutu qu`ils subissent la drame d`une double-colonisation, mais "de deux maux il fallait choisir le moindre" c`est-à-dire les colonisateurs belges sont prêts à donné pour les Hutu "opprimés".
- 1er mai 1957 : le journaliste Grégoire Kayibanda dépose les statuts de l'association Mouvement social muhutu (MSH), agréée le 4 avril 1958.
- 17 et 18 mai 1958 : en réponse au Manifeste des Bahutu, les autorités Tutsi condensent leur doctrine politique dans deux textes, les « Écrits de Nyanza ».
- 25 et 28 juillet 1959 : mort du mwami Mutara III à Bujumbura, dans des conditions mal élucidées, son demi-frère lui succède sous le nom de Kigeli V
- 3 septembre 1959 : création de l'Union nationale rwandaise (UNAR) par les monarchistes tutsi qui appellent à l'indépendance
- 26 septembre 1959 : transformation du MSM en parti politique sous le nom de Parmehutu
- 9 octobre 1959 : couronnement de Kigeli V
- 18 octobre 1959 : création officielle du Mouvement démocratique républicain (MDR-Parmehutu)

Révolution rwandaise ou révolution hutu (1959-1961)
Révolution sociale ou vent de destruction (kinyarwanda : Muyaga), a été une période de violence « ethnique » entre les hutus et les tutsis, les deux plus importants des trois groupes « ethniques » . La révolution a vu le pays passer d'une colonie belge avec une monarchie tutsie à une république indépendante dominée par les hutus.
- 1er novembre 1959 : début de la révolution hutue : massacres de Tutsis, destructions, départs massif en exil
- 1960 : l'administration coloniale belge organise des élections locales largement remportées par le parti MDR-Parmehutu dirigé par Grégoire Kayibanda qui devient le Premier ministre d'un gouvernement provisoire.
- 28 janvier 1961 : proclamation de la république à Gitarama. Élection d'une Assemblée législative et d'un président provisoire de la République, Dominique Mbonyumutwa.
- 25 septembre 1961 : approbation de la république par référendum (Kamarampaka), avec 79,7 % des voix
- 26 octobre 1961 : élection de Grégoire Kayibanda chef de la partie Hutu Parmehutu à la présidence de la République avec lui les Hutu du Sud, les Banyenduga ont pris le pouvoir.

RWANDA INDEPENDANT
Premier république (1961-1973)
La Présidence de Grégoire Kayibanda (Hutu-Sud, 1961-1973)
- 1er juillet 1962 : soutenu par la Belgique et l`église catholique le Rwanda proclame son indépendance. Départ en exil du roi Kigeli V. Le rapport ehtnique Hutu-Tutsi est 80:20, mais les Hutu sont divisiés de 2 parties hostiles, les Hutu-Sud et les Hutu-Nord. Le clivage Hutu-Tutsi a été moins important que le clivage entre les Hutus pendant la période 1963-1990 (selon Bertrand Lugan).
- 1963 : fondation de l’Université nationale du Rwanda par les pères dominicains qui en assureront la direction jusqu’en 1974.
- 1963-1964 : Le premier massacre important des Tutsi au Rwanda a lieu en décembre 1963. Entre 8 000 et 12 000 hommes, femmes et enfants sont massacrés. Le journal Le Monde évoque un génocide (édition du 4 février 1964) et Radio Vatican parle à ce moment-là du plus « terrible génocide jamais perpétré depuis celui des Juifs ».
1964 : fin de l`union douanière et financière avec le Burundi
- 10 mars 1965 : réélection de Grégoire Kayibanda (2e mandat) Juvénal Habyarimana est nommé ministre de la Défense et de la Garde nationale.
- 29 septembre 1969 : réélection de Grégoire Kayibanda (3e mandat).
- 1970-73: les masses des Tutsis, ils quiettent le pays à cause du renforcement du conflit ethnique pour aller au Burundi, au Vongo-Zaïre et en Ouganda. En Ouganda les Baïrou majoritaires massacre les Toutsi sous base raciale.
- 1973: Malgré la constitution qui a autorisé 3 mandats successifs l`Assemblée nationale a autorisé le président à solliciter un quatrième mandat, les Hutus du nord sont mécontents, pour reconstituer l`unité Hutu autour de la partie PArmehutu, la chasse aux Tutsis commence., membres plus éduqués de la population. Pogrom des Hutu contre les Tutsis avec 200.000 victimes.

Le régime de Juvénal Habyarimana (Hutu-Nord, 1973-1994)
- 5 juillet 1973 : coup d'État du général Juvénal Habyarimana, avec lui les Hutus du Nord, les Bakiga ont pris le pouvoir.
- 1975 : signature d'une coopération militaire avec la France.
- 5 juillet 1975 : création du MRND (Mouvement révolutionnaire national pour le développement) qui devient parti unique.
- 1976 : création de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL).
- 17 décembre 1978 : adoption d'une nouvelle Constitution par référendum > monopartisme légalisé
- 24 décembre 1978 : victoire de Juvénal Habyarimana à l'élection présidentielle (99%), expulsion des Tutsis du pouvoir.
- 1979 : Les refugiés tutsis à l`Ouganda créent l'Alliance rwandaise pour l'unité nationale (ARUN). Basée à Nairobi (Kenya) de 1981 à 1986.
- Octobre 1982 : fermeture de la frontière avec l'Ouganda devant un afflux massif de réfugiés tutsis expulsés par le gouvernement ougandais.
- Décembre 1987 : création en Ouganda du Front patriotique rwandais (FPR) à l`issue de l`ARUN.
- Décembre 1988 : réélection de Juvénal Habyarimana.
- 18 septembre 1989 : inauguration du Musée national du Rwanda par le Premier ministre belge Wilfried Martens.
- 20 juin 1990 : conséquence du discours à La Baule du président français Mitterrand appelant au pluralisme : "il n’y a pas de développement sans démocratie", le 5 juillet 1990 le Président Habyarimana annonce la fin du cumul de ses fonctions de président de la République et du parti unique MRND, et la reconnaissance du multipartisme.
- 31 juillet 1990 : 2 ans après que les réfugiés Tutsis ont exigé Kigali, ci-dernier l`a accepte et signe un accord bilatéral avec l`Ouganda soit le retour, soit l`obtention la nationalité ougandaise de leur part.
- 7-9 septembre 1990 : visite du pape Jean-Paul II et ordination de 22 prêtres.

Guerre civile (1990-1994)
La guerre civile opposa l’armée patriotique rwandaise du Front patriotique rwandais (FPR) et sa branche armée (APR) des Tutsis basés à l`Ouganda aux Forces armées rwandaises (FAR) de l’État Rwandais, fermement soutenu par l'engagement politique et militaire français. Cette guerre civile voire ethnique se déroula en deux phases au Rwanda : la première entre 1990 et 1993, année des accords d'Arusha, puis, durant le génocide des Tutsi, entre avril et juillet 1994.

- 1er octobre 1990 : début de la guerre civile rwandaise déclenchée par le Front patriotique rwandais (FPR) venant d'Ouganda et rentrant au Rwanda par la force au poste frontière de Kagitumba pour mettre fin du gouvernement Hutu en exercice
- 2 octobre 1990 : mort de Fred Rwigema, commandant du FPR dans des circonstances troubles.
- 4 octobre 1990 : début de l'Opération Noroît, une opération française, officiellement pour évacuer les ressortissants occidentaux, en fait pour soutenir le pouvoir sur place.
- 15 octobre 1990 : venant des États-Unis où il suivait une session au Command and General Staff College, Paul Kagame prend le commandement des troupes du FPR repliées en Ouganda.
- fin d`octobre 1990: :le APR-FPR militairement battu, mais politiquement gagnant car la France demande Habyarimana de négocier avec eux La Belgique, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis exercent la même pression.
- 23 janvier 1991 : attaque surprise du FPR sur la ville de Ruhengeri, tenue pendant une journée avant repli en forêt ; suivi d'actions de guérilla de faible intensité.
- 10 juin 1991 : suite à la pression politique de la France, la Belgique, le Royaume-Uni est les Etats-Unis en faveur du FPR-APR : promulgation d'une nouvelle Constitution instaurant le multipartisme et création d'un poste de Premier ministre.
- 1er novembre 1991 : retrait des troupes belges.
- 17 mars 1992 : création de la Coalition pour la défense de la République (CDR).
- 2 avril 1991 : Habyarimana nomme un opposant Hutu Dismas Nsengiyaremye Premier ministre désigné par le MDR
- juin 1992 : en dépit de la démocratisation, le FPR-APR lance une attaque dans la région Byumba provoquant la déroute des FAR. François Mitterrand ordonne l`armée française d`intervenir en faveur des FAR et Habyarimana. Le front stabilisé les négociations d`Arusha (Tanzanie) ont débuté.
- 12 juillet 1992 : Premier accord d'Arusha entre le Front patriotique rwandais de Paul Kagame et le gouvernement rwandais, prévoyant un calendrier de négociation en vue d'une accord de paix. (Cinq accords ont été signés à partir de juillet 1992. Ces accords prévoient à terme l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes (à l'exception des partis ouvertement racistes anti-Tutsi) et externes de la nation rwandaise (le FPR) et le départ des troupes françaises (à partir d'août 1992).
- 31 juillet 1992 : le cesser-le-feu prend effet.
- 30 septembre 1992 : début des pourparlers en vue de la paix.
- 6 décembre 1992 : Le colonel Bagosora (FAR) quitte les négociations d’Arusha.
- Fin décembre 1992 : pogroms contre des Tutsi et des opposants hutu à Kibilira et dans la région de Gisenyi.
- 5 février 1993 : la Commission internationale d’enquête menée par la FIDH met en cause à Paris la responsabilité des autorités rwandaises et de l’entourage du chef de l’État rwandais dans les massacres.
- 8 février 1993 : à la suite des massacres de Tutsi, le FPR lance une offensive majeure (prise de Ruhengeri, avance vers la capitale).
- 9 février 1993 : arrivée en urgence d’une compagnie supplémentaire de militaires français, qui aideront à repousser l'attaque sur Ruhengeri.
- 19 février 1993 : massacre de cinq personnes tutsi ou adhérentes à des partis d’opposition par des militaires rwandais en commune de Tumba ; deux jours plus tard, violences commises par les milices Interahamwe et CDR à Kigali, et massacres de Tutsi et d’opposants hutu dans les préfectures de Gisenyi, Ruhengeri, Kibuye et Byumba.
- 20 février 1993 : arrivée de deux compagnies de parachutistes français en renfort, et le lendemain d’une section de mortiers lourds ; Opération Chimère ; reprise en main l’armée rwandaise en pleine déroute.
- 20 février 1993 : Pierre Joxe, ministre français de la Défense, dans une lettre au président Mitterrand, écrit que Habyarimana est largement responsable du fiasco actuel.
- 17 juillet 1993 : Agathe Uwilingiyimana (hutu modéré) devient Première ministre.
- 4 août 1993 : signature du Accord de paix d'Arusha.
- 5 octobre 1993 : création de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) chargée de veiller à la bonne application des accords d'Arusha.

"Génocide" des Tutsi au Rwanda
- 4 avril 1994 : mise en garde de l'ONU menaçant de retirer la MINUAR en l’absence de progrès dans la mise en place des institutions de transition.
- 6 avril 1994 : Sommet régional consacré aux crises burundaise et rwandaise à Dar es-Salaam avec les présidents du Kenya, du Rwanda, du Burundi, de la Tanzanie et de l'Ouganda. Lors du retour, attentat meurtrier à Kigali (Rwanda) contre l`avion du président du Rwanda, Habyarimana et celui du Burundi (Cyprien Ntaryamira).
- 7 avril 1994 : assassinat du Premier ministre, Agathe Uwilingiyimana, hutue modérée, de plusieurs ministres, et de dix Casques bleus.
- 8 avril 1994 : Jean Kambanda est nommé Premier ministre intérimaire. Massacre systématique des Tutsis. Ordre d'Opération Amaryllis pour l'évacuation des ressortissants français et étrangers.
- 9 avril 1994 : installation d'un gouvernement intérimaire.
- 12 avril 1994 : retrait du contingent belge.
- 21 avril 1994 : massacre de l’église de Kaduha (préfecture de Gikongoro) ; 15 000 morts environ.
- 30 avril 1994 : à New York, condamnation des massacres par le Conseil de sécurité, mais 4 pays, dont les États-Unis et la France, refusent l’emploi du terme de génocide dans la résolution.
- 22 juin 1994 – 22 août 1994 : opération Turquoise menée par la France.
- 4 juillet 1994 : entrée du FPR à Kigali.

La présidence du Pasteur Bizimungu (Hutu modéré?, 1994-2000)
- 19 juillet 1994 : constitution d'un gouvernement de coalition. Pasteur Bizimungu devient Président et Faustin Twagiramungu Premier ministre.
À la suite de sa victoire militaire, le FPR établit un gouvernement d'unité nationale, sur la base des accords d'Arusha, mais excluant les partis qui soutenaient les forces génocidaires : la CDR et le MRND. Pasteur Bizimungu devient président de la République le 19 juillet 1994, Faustin Twagiramungu devient Premier ministre et Paul Kagame, souvent appelé l'« homme fort du Rwanda », devient vice-président. Ce trinôme est perçu comme symbole de la réconciliation entre Hutu et Tutsi.
- 8 novembre 1994 : reconnaissance du génocide par l'ONU et mise en place à Arusha du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de juger les responsables.
- 31 août 1995 : Pierre-Célestin Rwigema devient Premier ministre.
- 22 avril 1995 : Massacre de Kibeho: Sur cette colline rwandaise dans le Camp de Kibeho (base de la résistance de certains Hutu, selon les sources officielles, avec leurs familles) les autorités rwandaises ont conduit une répression. Les soldats australiens faisant partie de la MINUAR (Mission d'assistance des Nations Unies pour le Rwanda) ont estimé qu'au moins 4 000 personnes dans le camp avaient été tuées par des soldats de la branche militaire du FPR, connue sous le nom d'APR (Armée patriotique rwandaise.) Le gouvernement rwandais a estimé le nombre de morts à 338.
De nombreux raids sanglants d'infiltrés des ex-forces "génocidaires" venant du Zaïre se développèrent dans l'est du Rwanda pour tenter de reconquérir le pouvoir. Après plusieurs appels et avertissements envoyés à la communauté internationale, les autorités rwandaises décidèrent d'attaquer les forces génocidaires dans les camps du HCR, déclenchant la première guerre du Congo. Ces attaques eurent pour effet de faire revenir au Rwanda des centaines de milliers de réfugiés en 1996, mais leurs conséquences dramatiques furent analysées dans le rapport du Projet mapping de l'ONU publié en août 20104, parmi d'autres faits de guerre et massacres analysés sur la période 1993-2003 au Zaïre/RDC.
- 8 mars 1996 : fin de la mission de la MINUAR dont les derniers contingents se retirent.
- 1997 : soutien massif aux rebelles au Zaïre pour renverser Mobutu
- 28 février 2000 : démission du Premier ministre, Pierre-Célestin Rwigema.
- 8 mars 2000 : Bernard Makuza devient Premier ministre.
- 23 mars 2000 : démission du président Pasteur Bizimungu.

La présidence du Paul Kagame (Tutsi, 2000-)
- 17 avril 2000 : Paul Kagame est élu président de la République par le Parlement.
- 2000 : lancement du programme de gouvernement Vision 2020.
- 17 janvier 2001 : éruption du volcan Nyiragongo, à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.
- 2002: le prédecesseur et l`ancien camarade de Kagame, Pasteur Bizimungu, a été condamné à 15 ans de prison à cause du détournement des fonds publics et participation aux actes violentes. (Libéré en 2007 issue de la grace présidentielle.)
- 1er janvier 2002 : nouveau drapeau du Rwanda et nouvel hymne national, Rwanda Nziza.
- 4 juin 2003 : promulgation de la nouvelle constitution.
- 2003 : premières élections libres.
- 26 mai 2003 : approbation par référendum (93 %) de la nouvelle Constitution, promulguée le 4 juin 2003.
- 25 août 2003 : réélection de Paul Kagame avec 95 % des voix.
- 2 octobre 2003 : victoire du Front patriotique rwandais (FPR) aux élections législatives.
- 7 avril 2004 : célébration du 10e anniversaire du génocide : « Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda en 1994 »40.
- 11 mai 2005 : annulation de la dette du Rwanda par le Club de Paris.
- 1er janvier 2006 : Réforme administrative : renforcement de la décentralisation, de l'industrialisation et de l'urbanisation.
- 22 novembre 2006 : mandat d'arrêt international lancé par le juge français Jean-Louis Bruguière contre plusieurs proches du président Kagame, soupçonnés d'être impliqués dans l'attentat qui coûta la vie au président Habyarimana en 1994.
- 24 novembre 2006 : rupture des relations diplomatiques entre le Rwanda et la France.
- 30 novembre 2006 : adhésion du Rwanda et du Burundi à la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).
- 4 juin 2007 : Le Rwanda se retire de la CEEAC.
- 25 juillet 2007 : Abolition de la peine de mort (y compris pour les crimes de génocide).
- 18 septembre 2008 : victoire du Front patriotique rwandais (FPR) aux élections législatives.
- 7 avril 2009 : célébration du 15e anniversaire du génocide.
- 29 novembre 2009 : rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda.
- 29 nov 2009: Le Rwanda devient le 54e pays membre du British Commonwealth.
- 19 février 2010-4 mars 2010 : attentats à la grenade à Kigali.
- 25 février 2010 : visite officielle du président français Nicolas Sarkozy à Kigali.
- 1er juillet 2010 : Entrée en vigueur du marché unique est-africain : Le marché commun aux cinq États de la Communauté d'Afrique de l'Est – Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie – entre en vigueur, en application du protocole signé en novembre 2009 à Arusha (Tanzanie). Il prévoit la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux dans cet ensemble régional de 126 millions d'habitants représentant un « produit national brut » de quelque 70 milliards d'euros. Après l'instauration d'une union douanière en janvier 2005, ce marché unique constitue la deuxième étape du processus d'intégration régionale qui doit aboutir à l'adoption d'une monnaie unique en 2012 et à la création d'une fédération politique en 2013.
- 9 août 2010 : Élection présidentielle : réélection de Paul Kagame avec 93 % des voix.
- 11 août 2010 : attentat dans le centre de Kigali.
- 11 septembre 2011 : visite en France du président Paul Kagame.
- 15 oct 2016 : Les 197 Etats signataires du protocole de Montréal, réunis à Kigali, négocient les derniers détails d'un accord sur le climat : mettre fin d'ici à 2050 aux hydrofluorocarbures.
- 4 août 2017 : Kagame est élu (98%, 3e fois) président
- 27 mai 2021 : Le président français Emmanuel Macron, à Kigali, "reconnaît les responsabilités de la France" dans le génocide des tutsi.

PERSONNAGES CLEFS

Grégoire Kayibanda
(Hutu du SUD: Banyenduga)
Grégoire Kayibanda (1er mai 1924-15 décembre 1976) est un homme d'État rwandais, premier président du Rwanda indépendant et premier président élu (26 octobre 1961 - 5 juillet 1973).
Hutu, Kayibanda fut l'un des principaux dirigeants de la Révolution rwandaise qui renversèrent la monarchie féodale tutsi, obtinrent l'indépendance de la part de la Belgique le 1er juillet 1962 et établirent la république rwandaise. Dans un régime au départ multipartite, le parti MDR-PARMEHUTU (Mouvement Démocratique Républicain-Parti du mouvement pour l'émancipation des Hutu) s'imposa dès 1965 comme un parti unique de facto1. Le 5 juillet 1973, le Président Kayibanda fut renversé par son ministre de la Défense, le Général Juvénal Habyarimana. Il mourut trois ans plus tard.

Juvénal Habyarimana
(Hutu du NORD: Bakiga )
Juvénal Habyarimana, né le 8 mars 1937 au Ruanda-Urundi et mort assassiné le 6 avril 1994 à Kigali, est un militaire et homme d'État rwandais. Il est président de la République rwandaise de 1973 à son décès dans un attentat.
Hutu, il est le premier chef d'état-major non-belge de la garde nationale, puis ministre de la Garde nationale et de la Police avant de devenir ministre de la Défense en 1965, sous la présidence de Grégoire Kayibanda.
En 1973, il renverse Kayibanda par un coup d'État et devient le nouveau président du pays. Il met en place un régime autoritaire à parti unique, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND). Il continue une politique pro-Hutu, et reste au pouvoir grâce à des élections présidentielles sans opposition, en 1978, 1983 et 1988.
Une guerre civile éclate en 1990 entre les partisans de son gouvernement et le Front patriotique rwandais (FPR), un groupe rebelle dirigé par des Tutsi. En 1993, Habyarimana signe les accords de paix d'Arusha avec le FPR. Mais il est assassiné dans des circonstances mystérieuses un an plus tard, quand un avion le transportant lui et le président du Burundi, Cyprien Ntaryamira, est abattu par un missile. Son assassinat est l'événement déclencheur du génocide des Tutsi au Rwanda.

Pasteur Bizimungu (1950- )
(Hutu)
Pasteur Bizimungu est né dans la préfecture de Gisenyi dans une famille hutue et a suivi des études d'économie à l'université de Strasbourg en France. Jusqu'en 1990, Bizimungu a soutenu le régime de parti unique du MRND créé par Juvénal Habyarimana. Vers la mi-1990, il est révolté par l'évolution politique et les projets d'assassinat de l'Akazu à laquelle il participe. Son oncle Stanislas Mayuya, colonel des Forces armées rwandaises (FAR), aurait été pressenti par Habyarimana pour lui succéder, ce que la belle-famille du président refusait. Cet oncle de Pasteur Bizimungu fut assassiné en prison après avoir été arrêté. Pasteur Bizimungu quitte alors secrètement le Rwanda avec son ami Valens Kajeguhakwa, catégorisé comme tutsi. Ils rejoignent ensemble le Front patriotique rwandais, un groupe exilé rebelle qui était principalement tutsi et combattant le régime hutu pendant la guerre civile débutée en 1990. Après la mort du dictateur Habyarimana en avril 1994 et le commencement du Génocide des Tutsis de 1994, le FPR relance la guerre civile rwandaise arrêtée en 1993 et se lance dans la conquête du pays. En juillet 1994, il obtient le contrôle du pays, met en déroute le gouvernement intérimaire génocidaire, les Forces armées rwandaises et les milices interahamwe, mettant fin au "génocide".
Sous la présidence de Pasteur Bizimungu le problème le plus difficile à résoudre fut la réconciliation nationale. Les nombreuses personnes accusées de génocide remplissaient les prisons. 130 000 personnes furent derrière les barreaux, et un grand nombre d'autres suspects vivaient libres en toute impunité. De nombreuses personnes étaient sans logement. À la suite de nombreux viols, arme du génocide établie par le Tribunal international pour le Rwanda, le sida se développa.
Un autre défi vint des camps de réfugiés au Zaïre. À partir de juillet 1994 les forces génocidaires et une partie de la population s'était réfugiée au Zaïre par crainte d'être poursuivi et jugés au Rwanda, voire exécutée sommairement par les nouvelles autorités. Les camps du HCR furent installés à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda contrairement aux lois internationales qui imposaient que ces camps soient situés à 50 km de la frontière. Selon l`explication officielle du nouveau régime à Rwanda, dans ces camps les milices reconstituèrent leur pouvoir avec l'intention de prendre leur revanche après leur défaite militaire. Dans ce contexte particulièrement difficile, Pasteur Bizimungu put maintenir son autorité de 1994 à 2000 et avoir la confiance du FPR bien qu'il fût très impliqué dans l'ancien régime jusqu’en 1990.

Paul Kagame
(Tutsi)
né le 23 octobre 1957 à Ruhango (province du Sud, Rwanda), est un homme d'État rwandais, président de la République depuis le 24 mars 2000, après avoir été vice-président et ministre de la Défense de 1994 à 2000. Il est également président de l'Union africaine de 2018 à 2019. Membre du groupe tutsi, il est commandant dans le Front patriotique rwandais, le groupe armé rebelle qui remporte la guerre civile rwandaise et met fin au génocide des Tutsi en 1994. Par la suite, il devient vice-président et ministre de la Défense, sous la présidence de Pasteur Bizimungu. À son poste, il soutient une invasion rebelle du Zaïre en 1996, menant au renversement du président zaïrois Mobutu Sese Seko en 1997. Il soutient également plusieurs groupes rebelles dans la deuxième guerre du Congo, de 1998 à 2003, contre le nouveau gouvernement congolais de Laurent-Désiré Kabila puis de son fils Joseph Kabila. Après la démission de Pasteur Bizimungu en 2000, il est élu président du Rwanda, réélu en 2003, 2010 et 2017. Il est crédité d'avoir apporté la croissance économique et la stabilité au pays à la suite du génocide ainsi que d'avoir réduit la corruption dans le pays. Cependant, il est considéré par plusieurs observateurs comme étant un dictateur

Jerry Robert Kajuga (1960 - avant mars 2007)
est un Tutsi de Kibungo2. Il est président national et chef de la milice extrémiste affiliée au Mouvement révolutionnaire national pour le développement, les Interahamwe, qui est en grande partie responsable de la perpétration du génocide des Tutsi au Rwanda en 19943.
Son père avait acquis des papiers d'identité hutus pour sa famille. Afin d'éviter tout soupçon sur le fait que leur famille soit tutsie, Robert Kajuga cache son frère à l'Hôtel des Mille Collines de Kigali. Kajuga se réfugie en République démocratique du Congo pendant deux ans et demi, avant d'être arrêté par les forces de sécurité de l'ONU et d'être jugé à Kigali et condamné à la réclusion à perpétuité. Kajuga est décédé plus tard en prison avant 2007 à Kinshasa.


PARTIES ET MOUVEMENTS

Parmehutu (Hutu, 1957-1973)
Le Parmehutu (Parti du mouvement de l’émancipation hutu) est un parti politique rwandais issu d'un mouvement social créé au Rwanda en 1957 (à ne pas confondre avec un parti burundais, le Palipehutu ou Parti pour la libération du peuple hutu, créé illégalement au Burundi voisin en 1980).Le mouvement Parmehutu, fondé par Grégoire Kayibanda, fut officiellement enregistré comme parti politique en 1959 et dura toute la première République. Kayibanda provoqua l'abolition de la monarchie et la déchéance du mwami Kigeri V par un référendum du 25 septembre 1961, mit en place le premier gouvernement hutu et devint ensuite président de la République, qui allait être indépendante le 1er juillet 1962. Lors des élections de 1961 (supervisées par les Nations unies), le Parmehutu avait raflé 35 sièges sur 44 (deux autres partis se partagèrent les 9 autres sièges) ; quatre ans après, il remporta la totalité des sièges lors des élections du 3 octobre 1965 (47 sièges). Le Général-major Juvénal Habyarimana, alors ministre de la Défense, renversa Kayibanda lors du coup d'État du 5 juillet 1973 et le Parmehutu fut dissous.

Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND, 1975-1994)
Hutu
Un an après son coup d'État de 1973 et la dissolution de tous les partis, le président Habyarimana fonde le MRND qui devient de facto parti unique. La nouvelle constitution de 1978 institue la règle du parti unique, elle dispose en son article 7 : « Le peuple rwandais est organisé au sein du Mouvement Révolutionnaire pour le Développement, formation politique unique hors du cadre de laquelle nulle activité politique ne peut s'exercer ». Chaque citoyen rwandais est désormais membre du parti dès sa naissance. Le MRND est resté parti unique jusqu'à la promulgation le 10 juin 1991 d'une nouvelle constitution instaurant le multipartisme, encouragée par le discours du Président de la République française François Mitterrand à La Baule.
Le 5 juillet 1991, le parti se rebaptise Mouvement républicain national pour le développement et la démocratie : MRND(D) » et se confronte avec les partis nouvellement créés et autorisés. En 1994, l'implication de la majorité des cadres et responsables du parti dans le Génocide des Tutsis au Rwanda.
Interhamwe
En 1992, un « mouvement de jeunesse » est fondé par le parti MRND, par J. R. Kajuga (Tutsi!!) il se baptise les Interahamwe. Il s'agit en fait d'une milice armée soutenant le Président Habyarimana.
Les Interahamwe constituent la plus importante des milices rwandaises créées dès 1992 par le MRND, parti du président Juvénal Habyarimana, au Rwanda. Interahamwe signifie en kinyarwanda « personnes qui s'entendent fort bien » ou « personnes de la même génération » selon le dictionnaire. Ces milices sont responsables de la plupart des massacres pendant le génocide en 1994. Leur nom est attribué par les médias internationaux à toutes les milices des partis impliqués dans le génocide et qui ne pouvaient pas, de fait, être différenciées sur le terrain. Les Impuzamugambi, miliciens du parti Coalition pour la défense de la République (CDR), les Inkuba, miliciens du parti Mouvement Démocratique Républicain (MDR), les Abakombozi, miliciens du Parti Social-Démocrate (PSD) se coalisent à la veille du 6 avril 1994 et massacrent avec les Interahamwe2. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des États-Unis3.
Des témoignages de Rwandais et d'un gendarme français du GIGN, formateur de la garde présidentielle rwandaise, accusent la France d'avoir contribué à la formation des Interahamwe dans le cadre des formations de la gendarmerie rwandaise de 1990 à 1993. Les autorités françaises ont toujours nié ces formations de miliciens. Le président de ce mouvement, Robert Kajuga, a été arrêté en 1998 en République démocratique du Congo (RDC), transféré au Rwanda et condamné à la prison à vie. Ephraim Nkezabera, conseiller spécial du mouvement, a été arrêté en 2004 à Bruxelles et condamné à trente ans de prison. Après l'entrée de l'APR (branche armée du Front patriotique rwandais) dans la capitale rwandaise Kigali en juillet 1994, de nombreux Interahamwes s'enfuient vers les pays environnants, pour l'essentiel vers le Zaïre de Mobutu, désormais appelé République démocratique du Congo (RDC). Continuant son activité après le génocide, la milice s'est livrée à des opérations militaires au-delà de la frontière du Zaïre, au Rwanda. Les Interahamwe ayant émigré au Zaïre se regroupent avec des soldats hutu des ex-FAR dans les camps de réfugiés. Ils se constituent sous le nom de Rassemblement démocratique pour le Rwanda. Ils recrutent aussi des Congolais. L'organisation prend le nom d'Armée de libération du Rwanda (ALiR). À partir de 2000, on les retrouve dans les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Mouvement démocratique Républicain (MDR, 1991-2003)
fondé en 1991, lors de la mise en place du multipartisme au Rwanda, et prend ses racines dans l'ancien Parmehutu, parti du Président Grégoire Kayibanda pendant la première République. Il regroupe alors les régions et les familles qui ont été défavorisées ou persécutées sous le régime Habyarimana1. Le 10 juin 1991, le Mouvement démocratique républicain devient officiellement le principal parti d'opposition. Une quinzaine d'autres partis sont fondés dans les mois qui suivent, les plus importants étant le Parti Social-démocrate, le Parti libéral et le Parti démocrate chrétien. A la fin de l’année 1993, le parti se trouve profondément divisé entre deux courants, l'un conduit par Faustin Twagiramungu et Agathe Uwilingiyimana, favorables à une coalition avec le Front patriotique rwandais, l'autre mené par Jean Kambanda est proche du mouvement radical Hutu Power. En avril 1994, ce dernier sera le Premier ministre du gouvernement intérimaire responsable du génocide des Tutsi rwandais. Faustin Twagiramungu, qui a survécu au génocide, a participé aux institutions mises en place par le Front patriotique rwandais (FPR) après la chute de Kigali, du 19 juillet 1994 jusqu'à sa dissolution en 2003. Après l'examen du rapport d'une commission parlementaire spéciale[réf. nécessaire] sur « l'idéologie du génocide », le parlement de transition a recommandé au gouvernement sa dissolution sous l'accusation de « propagation de l'idéologie du génocide » quelques semaines avant les élections de 2003. Par la suite, un arrêté du ministre de la justice, pris en conseil des ministres et publié au Journal officiel de la République rwandaise a confirmé sa dissolution quelques semaines après les élections présidentielle et législatives de 2003 pour « non-conformité avec la (nouvelle) loi sur les partis politiques » entrée en vigueur un peu plus d'une semaine avant le début de la campagne électorale.
Le MDR était composé principalement de membres de l'ethnie hutu. Il ne doit pas être confondu avec le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement, qui était le parti dominant au Rwanda jusqu'en 1994.
L'ancien Premier ministre Bernard Makuza, était membre du MDR. Après la dissolution de son parti, il a continué à siéger au gouvernement, à titre personnel. Cousin germain du président Paul Kagame, par la suite, il a adhéré au Front patriotique rwandais (FPR), ancienne rébellion dominée par les membres de l'ethnie tutsi, au pouvoir depuis le 19 juillet 1994.

Hutu Power (1993-
Le Hutu Power est un mouvement idéologique d'extrémistes hutus au Rwanda partisan du nationalisme ethnique. Son nom tient du mot d'ordre utilisé par ses dignitaires pour exprimer en anglais le pouvoir exclusif des Hutus sur un Rwanda purifié de la présence des Tutsis. Il a d’ailleurs contribué au Génocide des Tutsi au Rwanda ainsi qu'au massacre de Hutus modérés en 1994. Il a été fondé en février 1993 à la suite d'une attaque du Front patriotique rwandais qui mit les forces gouvernementales en déroute et provoquèrent la fuite d'un million de civils durant la guerre civile rwandaise. Son noyau, l’Akazu, est constitué de proches de la famille de feu l’ancien président Rwandais Juvénal Habyarimana et de celle de son épouse, Agathe Habyarimana. Le mouvement a animé le gouvernement intérimaire rwandais, constitué dans les jours qui suivirent l’attentat du 6 avril 1994 contre le président Habyarimana. Ce gouvernement a entraîné dans son action exterminatrice un grand nombre de paysans, instituteurs, médecins, universitaires, commerçants, juges, religieux, bourgmestres, préfets, grâce à une campagne médiatique puissante et efficace lancée depuis 1993, par la Radio Mille collines, et la formation en 1992 d’une milice de jeunes, les Interahamwe.

Coalition pour la défense de la République et de la démocratie (CDR, 1992-94)
Elle faisait partie de l'Alliance pour le renforcement de la démocratie (ARD), à laquelle adhéraient également le MRND, le PECO, le PARERWA et le PADER. Expression la plus intransigeante de la tendance Hutu power, la CDR professait une idéologie ouvertement raciste (non reconnaissance de l'identité rwandaise des Tutsi au motif que ces derniers seraient d'une "race" distincte) et contestait violemment la légitimité des négociations que le gouvernement rwandais menait avec le FPR et qui aboutiront aux accords d'Arusha. Fondée en mars 1992 par, notamment, Jean Bosco Barayagwiza et Hassan Ngeze, la CDR a été présidée par Martin Buchnyana jusqu'au 22 février 1994, date de son assassinat par des sympathisants du PSD à Butare, en représailles de l'assassinat la veille de Félicien Gatabazi, chef du PSD. Théoneste Nahimana assurera la succession à la tête du parti jusqu'au mois de juillet 1994, date de la victoire militaire du FPR sur les FAR et de la dissolution de facto de cette formation politique. La milice des Impuzamugambi ("Ceux qui ont le même but" en kinyarwanda), fondée en 1993 et présidée par Stanislas Simbizi, constituait le bras armé de la CDR. Elle a été, avec le mouvement des Interahamwe, l'une des principales formations paramilitaires responsables de la perpétration du génocide des Tutsi du Rwanda en 19945.
La Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM) et le journal Kangura, médias emblématiques de la propagande Hutu power la plus virulente, furent les partisans ouverts de la CDR.


CLIVAGES INTERNES

- Hutu (80%) > - Bakiga (Hutu du Nord) >

Bibliographie

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