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République Centrafricaine (RCA) : Dossier

OPÉRATIONS / MISSIONS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
  • EUFOR RCA 10/02/2014-15/03/2015
  • >> EUMAM RCA 16/03/2015 - 15/07/2016
  • >> EUTM RCA 16/07/2016 -
  • Opération Sangaris (France) 05/12/2013 - 31/10/2016
  • EUFOR TCHAD/RCA (PESD) (15/10/2007) 15/03/2008-15/03/2009
  • MINURCAT (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad) 15/09/2007 - 31/12/2010
  • FOMUC (Force multinationale en Centrafrique), 02/12/2002-12/07/2008 (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale - CEMAC)
  • >>> MICOPAX (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) 12/07/2008- (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC)
  • Opération Boali (France) 2003
  • MISAB (Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui) 1997-1998
  • >>> MINURCA (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine) 04/1998-02/2000
  • Opération Almandin I-II. (France) 1996
  • Opération Barracuda (France) 20-21/09/1979

Liens

HISTOIRE - CHRONOLOGIE

- depuis 1750 : La majorité des habitants de la Centrafrique se sont installés sur le territoire. Les premiers habitants d´un pays autrefois totalement couvert par la forêt étaient les pygmées babingas, suivis par les Bantous et les Peuls. Les populations de langue soudanaise ont ainsi à cette période migré vers les forêts, pour fuir l'arrivée des guerriers peuls et les marchands d'esclaves. L'esclavage a été malgré tout un fléau omniprésent dans les plateaux de Centrafrique durant le XIXe siècle. Le pays a par la suite été annexé par les expéditions arabes de Bahr al-Ghazal.
a garde présidentielle toujours contrôlée par un seul groupe ethnique, que ce soit les Mbanda pour Bokassa, les Yakoma pour Kolingba ou les Sara pour Patassé.

- 1885 : des explorateurs belges (Edmond Hanssens) découvrent le fleuve Oubangui. Le territoire ainsi découvert est partagé entre la France et la Belgique de part et d'autre du fleuve qui marque ainsi la frontière entre ces deux puissances coloniales.
- 1886 : Rabah (Rabih az-Zubayr ibn Fadl Allah ou Rabih Fadlallah) chef de l`Empire Kanem-Bornou (1893-1900) s'installe en pays Sara (au Nord de la RCA). (22 avril 1900 - bataille de Kousséri (au Cameroun et à proximité de la ville actuelle de N'Djaména, au Tchad) : le royaume Kanem-Bornou est intégré à l'empire colonial français.)
- 29 avril 1887 : Convention France-E.I.C. (Congo) sur leur frontière au nord du Congo (reconnaissance des droits de la France sur le cours nord de l'Oubangui).
- 26 juin 1889 : sur la rive droite de l'Oubangui est fondée la première ville française, Bangui, par Albert Dolisie. Bangui deviendra plus tard la capitale de la République centrafricaine.
- 1890: Rabah attaque le chef musulman Kobur dans le nord de l'Oubangui-Chari, le dépose et intronise à sa place son neveu Mohammed el-Senoussi, à qui il impose sa suzeraineté. Cette alliance est scellée par le mariage de Khadija, fille de Mohammed el-Senoussi, avec Fadlallah fils de Rabah. Mohammed et Rabah attaqueront ensemble le Dar Runga (théoriquement musulman), les Kreich, les Goula et les Banda Ngao.
- 1894 : Le territoire fut appelé Oubangui-Chari. Le territoire était contesté par le Sultan d’Égypte.

Oubangui-chari sous la domintation française (1903-1958)
- 29 décembre 1903 : L'Oubangui-Chari devient une colonie française (après la défaite des forces égyptiennes). Il est administré, par délégation du commissaire général au « Congo français et dépendances », par un administrateur civil portant le titre de « délégué permanent » et résident à Bangui.
- 11 février 1906 : le « Territoire de l'Oubangui-Chari » au « Territoire militaire du Tchad » sont unis sous le nom : « Colonie de l’Oubangui-Chari-Tchad, dont le chef-lieu est Fort-de-Possel. Le 11 décembre 1906, un décret transfère le chef-lieu à Bangui.
- 1910 : Oubangui-Chari-Tchad devint l’un des territoires de la fédération de l’Afrique-Équatoriale française (AEF, dirigée par un gouverneur général, à Brazzaville), avec le Moyen-Congo et le Gabon tout d’abord en tant que territoire unifié, puis en tant que colonie autonome en 1915. Un lieutenant général était placé à la tête de chacune des quatre colonies. La moitié du territoire de l`Oubangui-Chari est distribué en concessions. Celles-ci sont cotées en bourse et sont confiés à des exploitants qui ne recherchent que le profit. Face à cette hégémonie, les missionnaires apparaissent comme de grands défenseurs du peuple.
- 4 novembre 1911: la préfecture Lobaye est donnée à l’empire colonial allemand à la suite de la crise d'Agadir et reste à l'Allemagne jusqu’à sa réoccupation par les Français au mois d’août 1914. (Barthélemy Boganda naît à Bobangui en Lobaye en 1910 ou 1912.)

La guerre du Kongo-wara (1928-1931)
Il s`agit d`une insurrection des populations de l'Afrique-Équatoriale française et du Cameroun français contre l'impérialisme français. Les populations soutenues activement par les missionnaires ont refusé le travail forcé imposé dans les concessions. Le mouvement prend racine dans l'actuel ouest de la Centrafrique (dans la région de Bouar), à l'initiative d'un certain Karinou, qui invite au refus de travailler pour des blancs. Le guérisseur, prophète et féticheur nommé Kamou, ou Karinou selon les auteurs, instaure la cérémonie du kongo-wara (« manche de couteau ») qui doit apprendre aux guerriers à transformer les Blancs en gorilles et leur permettre de devenir invincible face aux balles (avant 1925). Il s’oppose à la colonisation, d’abord en prônant la résistance passive et la désobéissance civile, puis par la lutte armée à partir de 1928, et annonce la fin de la domination blanche au profit des Noirs. L’insurrection qui comprendra des milliers de combattants s’étend autour de son village natal de Nahing, et continue après sa disparition en 1930 en Oubangui-Chari au Cameroun2 et au Tchad, mais il est sévèrement réprimé par les forces françaises. En 1930, les rebelles finissent par se soumettre, mais la haine de l'envahisseur reste. La date de la fin de la guerre est discutable, des troubles ayant lieu jusqu'en 1933.

- 30 juin 1934 : l`autonomie des 4 colonies de l`AEF fit perdre par un décret, et elles sont devenues des simples régions.
- 1938 : Barthélemy Boganda fut ordonné premier prêtre catholique de l'Oubangui-Chari.
- 30 août 1940 : ralliement de l'A.E.F. à la France libre: 3 sept. 1940 L'Oubangui-chari rallie au côté de la France Libre.
- 21 oct. 1940 : Général De Gaulle est à Bangui
- 9 déc. 1945: opposition de la Chambre de commerce pour une partition en trois de l'AEF envisagée par le Gouverneur Général Bayardelle - Gabon-Moyen-Congo, Région islamique du Tchad, le pays de la haute rivière, avec Bangui comme leur "quartier général"
- 16 oct. 1946 :L'organisation administrative de l'Afrique Equatoriale Française en quatre régions

- 1946 : les instances métropolitaines françaises souhaitent la représentation des colonies au Parlement dans le cadre de l'Union française, Barthélemy Boganda (Ngbaka) se fait élire député au palais Bourbon avec le soutien du diocèse de Bangui sous l’étiquette MRP.
- 1949 : En Oubangui, Barthélemy Boganda crée son propre parti, le MESAN à consonance messianique dont le credo est « nourrir, vêtir, guérir, instruire, loger » les Africains sur le modèle de l'Occident chrétien anticommuniste. Rapidement Boganda gène et inquiète l'ordre colonial établi.
- 1950 : Barthélemy Boganda renonce à l'état ecclésiastique en épousant une Française, rompt avec le MRP, délaisse la métropole pour l'Oubangui-Chari où il s’impose comme un tribun autochtone de premier plan.
- 1955 : Le processus d’émancipation des colonies apparaît comme inéluctable. La forte audience territoriale du MESAN fait de Boganda un personnage-clé pour l'Oubangui. Les colons de Bangui menés par Roger Guérillot, jusqu'alors hostiles à Boganda, cofondent avec le MESAN l'Intergroupe libéral oubanguien (ILO). Boganda dispose ainsi de leur soutien dans la conquête de la mairie de Bangui en 1956.
- mars 1957 : élections territoriales, le MESAN remporte la totalité des 50 sièges à pourvoir. L'enjeu de ces élections est particulièrement important, car conformément à la loi-cadre Defferre, elles conduisent à la nomination du premier gouvernement local. Peu intéressé par les besognes prosaïques qu'implique la gestion quotidienne des affaires, Boganda délègue beaucoup, notamment à des métropolitains, se faisant un adepte de la coopération. Il n'entre donc pas dans le gouvernement de la loi-cadre, se contente de nommer les ministres et insiste pour que la fonction publique soit réservée aux sympathisants du MESAN ou aux apolitiques.
- 1957, tentant vainement d’obtenir l’adhésion du MESAN à leur mouvement politique inter-continental, le Rassemblement démocratique africain de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny offre à Boganda la présidence du Grand Conseil de l'Afrique-Équatoriale française (AEF). Ce poste honorifique permet à Boganda d’acquérir une certaine audience à l'échelle régionale. Boganda rallie dans ce contexte les thèses panafricaines et s'érige en défenseur de l'AEF, appelée à devenir la « République centrafricaine ». Plus audacieux, il imagine les États-Unis de l'Afrique latine, au-delà de l'AEF, incluant l'Angola ou le Congo belge. Ses idées suscitent peu d'enthousiasme, Boganda doit proclamer la création de la République centrafricaine pour le seul territoire de l’Oubangui-Chari, espérant encore pouvoir convaincre les dirigeants de l'Afrique centrale.
- 29 mars 1959 : Boganda meurt dans un accident d'avion.

L`ancien territoire d`Oubangui-Chari et la RCA actuelle


Chari (au Nord) : Il prend sa source en RCA. Il naît de la confluence de deux rivières assez bien alimentées en toutes saisons, le Bamingui venu du sud-est et cours supérieur du Chari, qui reçoit les eaux du Gribingui venu du sud. Après avoir traversé la moitié sud du Tchad du sud-est vers le nord-ouest, et baigné sa capitale Ndjamena, le Chari se jette dans le lac Tchad.
Oubangui (au Sud) : Fleuve faisant la frontière entre la RDC et la RCA (puis : le Congo). Il prend son nom à partir du confluent des rivières Mbomou (à la frontière) et Uele (en RDC), coule vers l'ouest sur 350 km, puis vers le sud-ouest où il passe à Bangui, et se dirige pendant 500 km vers le Sud pour rejoindre le fleuve Congo en rive droite.

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : PERIODE DE L`ETHNIE NGBAKA («gens du fleuve») 1960-1981
- 13 août 1960 : Proclamation de l'indépendance : Ier République (1960-1976)
- 17 novembre 1960 : David Dacko est élu président de la République par l'Assemblée nationale.
- Novembre 1962 : Le Mouvement pour l'évolution sociale de l'Afrique noire (Mesan) est proclamé parti unique.
- 5 janvier 1964 : Réélection de David Dacko (Ngbaka).
- 31 décembre 1965 : Coup d'Etat du colonel Jean-Bedel Bokassa (Ngbaka).

Jean-Bédel Bokassa à la tête de la RCA (1966-1979)
- 11 avril 1969 : Tentative de coup d'Etat du lieutenant-colonel Alexandre Banza.
- 30 août 1970 : Réforme agraire.
- 2 mars 1972 : Jean-Bedel Bokassa est fait président à vie.
- 10 mai 1974 : Nationalisation d'entreprises.
- 20 mai 1974 : Jean-Bedel Bokassa est promu maréchal.
- Novembre 1974 : Tentative de coup d'Etat du général Lingoupou.
- 3 février 1976 : Tentative d'assassinat contre le maréchal Bokassa.
- 4 décembre 1976 : Proclamation de l'Empire centrafricain lors du congrès extraordinaire du Mesan.
- 4 décembre 1977 : Sacre de l'empereur Bokassa Ier.

IIe République (1979-1986)
- 18-19 janvier 1979 : Répression sanglante de manifestations de lycéens et d'étudiants (400 morts).
- 20-21 septembre 1979 : La France organise l'opération Barracuda à l'issue de laquelle l'empereur Bokassa Ier est renversé. L'ancien président David Dacko est rétabli et le rétablissement de la République centrafricaine est proclamé.
- 20 mars 1980 : Création par le président David Dacko du parti unique, l'Union démocratique africaine (UDC).
- 24 décembre 1980 : Condamnation à mort par contumace de Jean-Bedel Bokassa.
- 15 mars 1981 : Victoire de David Dacko à l'élection présidentielle.

André Kolingba à la tête de la RCA (1981-1993)
- 1er septembre 1981 : Le général André Kolingba contraint le président David Dacko à démissionner et instaure un Comité militaire de redressement national (CMRN). Les partis sont interdits.
- 3 mars 1982 : Tentative de coup d'Etat d'Ange-Félix Patassé.
- 14 août 1985 : Visite du pape Jean-Paul II.
- 21 septembre 1985 : Dissolution du CMRN.
- 24 octobre 1986 : Retour de Jean-Bedel Bokassa en République centrafricaine.
- 21 novembre 1986 : Adoption par référendum de la nouvelle Constitution.
- 29 novembre 1986 : Victoire du général André Kolingba à l'élection présidentielle.
- 6-7 février 1987 : Création d'un parti, le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC).
- 12 juin 1987 : Jean-Bedel Bokassa est condamné à mort à l'issu d'un second procès. Sa peine est commuée en détention à perpétuité le 29 février 1988, puis à dix ans de réclusion.
- 1er août 1993 : Libération de Jean-Bedel Bokassa qui a été amnistié.

Présidence d`Ange-Félix Patassé (1993-2003)
- 19 septembre 1993 : Victoire d'Ange-Félix Patassé à l'élection présidentielle à l'issue d'un scrutin démocratique. La crise économique et sociale se prolongeait, et les salaires de la fonction publique n’était pas payés.
- 12 janvier 1994 : Dévaluation du franc CFA.
- avril et mai 1996 : Des mutineries éclatèrent au sein de l’armée. Les mutins exigèrent leur rémunération, mais également le limogeage du colonel François Ndjeder, commandant de la garde présidentielle. En fait, le problème du paiement des soldes ne constituait qu'un prétexte, car il s'agissait surtout de la garde présidentielle toujours contrôlée par un seul groupe ethnique (les Sara pour Patassé). Le pouvoir reposait sur cette garde que chacun des chefs de l’État s'est employé, dès son accession au pouvoir, à changer au profit de l'ethnie à laquelle il appartenait.
- 1996 Opération Alandin I-II. : Parce qu'elle craignait un coup d’État, la France, dont l'une de ses principales bases en Afrique était située sur le territoire centrafricain, intervint militairement pour soutenir le président Patassé. Après avoir conclu un accord avec les mutins, celui-ci annonça la formation d’un gouvernement d’union nationale. La tentative d’éloigner de Bangui les militaires putschistes entraîna un nouveau soulèvement qui favorisa une autre intervention française.
- janvier 1997 : à la suite des accords de Bangui, un nouveau gouvernement fut formé, alors que la MISAB (Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui) fut mise en place, avant d'être remplacée la MINURCA (Mission des Nations unies en République centrafricaine) en avril 1998. La France dut évacuer ses bases militaires de Bouar et de Bangui.
- 19 septembre 1999 : Ange-Félix Patassé fut réélu au premier tour à la présidence de la République centrafricaine.
- mai 2001 : Coup d'État contre le contesté Patassé, les troupes libyennes assurèrent la sécurité du président.

- 15 mars 2003 : Alors que Patassé était en voyage au Niger, François Bozizé, un ancien général de brigade sous Bokassa et l'un des anciens hommes fort de Patassé, rentra au pays et s'empara facilement de Bangui. Le président Patassé a du partir en exil au Cameroun, puis au Togo. François Bozizé devint président autoproclamé et promit la normalisation politique et le retour à la démocratie.
- mars 2004 : l'ex-président d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide est venu se réfugier en RCA.

Première guerre civile (2004-2007)
- novembre 2004 : au moins 20 personnes sont tuées lors d'un raid rebelle sur la ville de Birao dans le nord-est de la République centrafricaine
- 8 mai 2005 : François Bozizé (2005-2013) remporte les élections présidentielles et son parti le Convergence Nationale Kwa Na Kwa remporte 42 sièges sur 105 lors des élections législatives et présidentielle.
- 8 novembre 2006 : Des milliers de personnes ont défilé dans la capitale de la RCA, Bangui et ont appellé les troupes gouvernementales à se confronter à l'UFDR après qu'une attaque ait provoqué la mort de 20 membres du gouvernement et 3 rebelles. Il a également été confirmé que l'UFDR s'est emparé de plusieurs véhicules blindés, y compris un avion de transport du matériel militaire qui a atterri à Birao.
- 13 novembre 2006 : les rebelles de l'UFDR prennent le contrôle de Sam-Ouandja, une ville située dans le nord de la RCA. À peine trois jours plus tard, Ouadda est également capturée par les rebelles. Lorsque les 20 000 habitants de la ville ont appris que l'UFDR allait s'emparer de la ville, entre 5 000 et 10 000 personnes ont fui dans les villes voisines de Bambari et Bangui.
- 14 novembre 2006 : L'intervention de l'Armée de l'air française à Birao a mis un frein à l'avancée des rebelles sur la ville et entrainé des négociations entre les parties en présence, sous l'égide sécuritaire de l'armée tchadienne et d'une force africaine internationale mandaté par l'ONU est autorisées par la RCA à se déployer dans la ville. Depuis la fin de 2006, l'armée française entretient une petite garnison d'une vingtaine d'hommes à Birao.
- décembre 2006 : les troupes tchadiennes attaquent le village de Bémal, tirant au hasard sur la population locale et dérobant leur bétail ainsi que outils agricoles et des sacs d'arachides.
- mars 2007 : De nouveaux de violents combats détruisent la ville de Birao, jusqu'à l'intervention de la 13e demi-brigade de Légion étrangère soutenue par des Mirage F1.
- 13 avril 2007: un accord de paix est signé entre le gouvernement et l'UFDR à Birao. Celui-ci prévoit une amnistie pour l'UFDR, sa reconnaissance en tant que parti politique et l'intégration de ses combattants dans l'armée. Des négociations complémentaires ont par ailleurs abouti à un accord en 2008 pour une réconciliation nationale, un gouvernement d'union nationale et la planification d'élections locales en 2009 ainsi que des élections parlementaires et présidentielles en 2010.

. janvier 2009 : le nouveau gouvernement a été formé.
- 15 novembre 2010, Birao repasse sous le contrôle de l'armée centrafricaine mais est immédiatement reprise par les rebelles de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP).
- 1er décembre 2010, l'armée tchadienne réintervient une nouvelle fois pour reprendre la ville aux rebelles au nom du gouvernement centrafricain.

Cette guerre civile pourrait être liée au conflit au Darfour au Soudan voisin, près de 10 000 personnes ont été déplacées en raison des violences.
L'UFDR dispose de plusieurs alliés : le Groupe d'action patriotique pour la libération de Centrafrique (GAPLC), le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), et le Front démocratique centrafricain (FDC). Un accord de paix fut signé avec le gouvernement en avril 2007.

- 23 janvier 2011 : Bozizé est réélu au premier tour de l'élection présidentielle avec 64,37% des voix face à Ange-Félix Patassé (21,41%) et Martin Ziguélé (6,8%). Plusieurs candidats déposent des recours devant la cour constitutionnelle, dénonçant des fraudes. La cour rejette les recours mais dans l'annonce des résultats finaux, elle écarte les résultats de certains bureaux de vote jugés « litigieux ».

L'accession à la présidence de Bozizé est violemment contestée et une première guerre civile ravage le pays entre 2004 et 2007, jusqu'à la signature d'un accord de paix. Cependant, les rebelles dénoncent la non-tenue des accords par le président Bozizé, et reprennent les armes fin 2012, lançant une série d'attaques démarrant la deuxième guerre civile de Centrafrique. Le

fidèle au nouveau président Michel Djotodia

Troisième guerre civile (2012-)
- fin 2012 : Les rebelles dénoncent la non-tenue des accords par le président Bozizé, et reprennent les armes.
- 24 mars 2013: les rebelles de la coalition Seleka s'emparent de Bangui et Bozizé s'enfuit. Michel Djotodia s'auto-proclame président de la République centrafricaine. Mais les nombreuses exactions commises par les miliciens de la Seleka, majoritairement musulmans, amènent l'insécurité dans le pays, et des milices chrétiennes d'auto-défense, les anti-balaka se forment. Le conflit débouche sur une situation « pré-génocidaire » selon la France et les États-Unis.
- 5 décembre 2013, une résolution de l'ONU permet à la France d'envoyer des troupes armées en République centrafricaine (opération Sangaris) aux fins annoncées de désamorcer le conflit et de protéger les civils.
- 10 janvier 2014 : Michel Djotodia et son premier ministre Nicolas Tiangaye annoncent leur démission lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale. Le
- 20 janvier 2014 : le Conseil national de transition de la République centrafricaine élit Catherine Samba-Panza comme chef de l'État de transition de la République centrafricaine.

GROUPES ARMEES

CPJP - Convention des patriotes pour la justice et la paix
Membres : 300-1000
Ce groupe rebelle de la Centrafrique, a été créé le 26 octobre 2008. Son objectif est de "Rendre à la République centrafricaine ses Valeurs de "Zo Kwe Zo" et son "Unité-Dignité-Travail". Il faut ajouter à cela la volonté d'éclaircir la disparition du plus emblématique leader du groupe Charles Massi. Ce mouvement est originaire du nord de la Centrafrique, plus précisément de la préfecture de la Vakaga. Elle est presque uniquement présente dans cette région et dans la Bamingui-Bangoran, cependant ses troupes ont déjà mené des exactions dans la Haute Kotto et la Ouaka. Le principal représentant de ce groupe est Abdoulaye Issene. Originaire de Sikkikede, c'est là que siège le conseil politique et c'est aussi le village de l'actuel leader du groupe. On note l'entrée de la CPJP à Akoursoulbak, village au Nord de Ndélé le 28 décembre 2008. C'est aussi ici que se sont recueillies les familles des deux hauts membres Runga tués par les Gulas (membres majoritaires de l' Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) en 2008.

UFDR - L'Union des forces démocratiques pour le rassemblement
L`UFDR est un parti politique de République centrafricaine. a longtemps été un mouvement rebelle basé à Birao. Elle a signé un accord de paix avec le gouvernement centrafricain le 13 avril 20072 et a intégré depuis les rangs de la vie politique nationale. Cela ne l'a pas empêchée de rester très critique vis-à-vis du président François Bozizé. En 2012, elle contribue avec d'autres partis s'opposant au régime en place à la constitution de la Seleka. L'UFDR est présidée par Michel Djotodia, vice-Premier ministre depuis février 2013, auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 suite au départ de François Bozizé.

SELEKA (2012-2014) et ex-SELEKA
Membres :
La Seleka ("Coalition" en sango) est une coalition constituée en août 2012 de partis politiques et de forces rebelles centrafricains opposés au président François Bozizé. La Seleka se caractérise par une coloration religieuse musulmane dans une République centrafricaine dont la population est à 80 % chrétienne. Les composants de la Seleka sont les suivants :
- Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) (dirigeant militaire : général Noureddine Adam ; porte-parole Éric Néris-Massi, beau-fils de Charles Massi)
- Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) (dirigeant : Michel Djotodia), qui forme la quasi-totalité de la coalition4
- Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) (dirigeant : Martin Koumtamadji, alias Abdoulaye Miskine)
- Convention patriotique du salut du kodro (CPSK) (fondateur Mohamed-Moussa Dhaffane)
- Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R), créée en octobre 2012 devenu le 18 mars 2013 Mouvement pour la renaissance et la refondation / Mouvement politique alternatif en RCA (M2R)7 (coordinateur : Salvador Edjezekanne)
Le secrétaire général de la Seleka est Justin Kombo Moustapha (UFDR). Le 24 mars 2013, les rebelles de la Seleka — avec à leur tête Michel Djotodia qui se proclame président de la République — prennent Bangui, ce qui conduit le président François Bozizé à fuir le pays pour le Cameroun. Dans cette progression, de nombreuses atteintes à la laïcité ont été constatées. Le 22 août, suite aux refus de la population civile du village de Bohong de subir les persécutions de la Seleka, le village subit de violentes représailles entraînant de dizaines de morts, des viols et des pillages, visant spécifiquement la population chrétienne16. Un millier d'habitants quittent le village. Dès sa prise du pouvoir en mars, Michel Djotodia dissout la Seleka, mais les ex-rebelles se livrent par la suite à de nombreuses exactions contre la population, notamment en octobre 2013. En début janvier 2014, la Seleka à été dissoute. Reste néanmoins des hostilités entre les chrétiens centrafricains et les musulmans ex partisans de la Seleka.

Anti-balaka
Membres : (?) 50-70.000
Anti-balaka est le terme utilisé pour désigner les milices d'auto-défense qui sont apparues en République centrafricaine. Formées en 2009 pour lutter contre les coupeurs de routes, les anti-balaka prennent les armes en 2013 contre les Seleka lors de la troisième guerre civile centrafricaine.
Les milices anti-balaka sont formées en 2009, afin de lutter contre les « Zaraguinas », des bandits de grands chemins et des coupeurs de routes, actifs au nord et à l'ouest de la République centrafricaine. Selon une version le terme d'anti-balaka signifie « anti-machette » (balaka signifiant « machette » en sango), les miliciens s'affirment ainsi comme des combattants invulnérables aux machettes et aux sabres. Ces milices sont elles-mêmes essentiellement armées de machettes et d'arcs. Selon une autre version, le nom « anti-balaka », viendrait des colliers et des gris-gris appelés « anti-balles AK » qui protégeraient ses porteurs contre les balles des fusils AK-47. Les anti-balaka sont majoritairement animistes et se distinguent par le port de nombreux gris-gris, mais bon nombre sont également chrétiens ou musulmans1,2.
En 2013, les tensions entre la population chrétienne de Centrafrique, principalement sédentaire, et la population musulmane, principalement nomade, grandissent après la prise de pouvoir de la Seleka. À la suites des exactions commises entre les communautés et l'intervention de la Seleka en faveur des populations musulmanes, les anti-balaka se révoltent contre les anciens rebelles. En septembre 2013, Djotodia annonce la dissolution de la Seleka, mais la plupart de ses membres refusent de désarmer.
Lorsque débute la troisième guerre civile centrafricaine, le terme d'anti-balaka est étendu aux insurgés, majoritairement chrétiens, qui prennent les armes contre les Seleka, mais aussi aux partisans du président Bozizé et à d'anciens soldats des Forces armées centrafricaines hostiles au nouveau président, Michel Djotodia.
Les anti-balaka attaquent les forces de la Seleka et commettent également des massacres contre des civils musulmans, comme celui de Boali ou de Bohong. Ils prennent également part à la bataille de Bangui le 5 décembre 2013, épaulés par des anciens membres des Forces armées centrafricaines, et à la bataille de Bossangoa. Début février, Patrice Edouard Ngaissona appelle cesser les violences contre les civils musulmans. Il déclare cependant que la plupart des exactions sont commises par des « faux anti-balaka. Ce sont des voleurs, des bandits qui nous imitent avec de faux gris-gris. ». Un autre officier cependant, le capitaine Kamizoulaye, présent dans le quarier PK9, à Bangui reconnait que de nombreux combattants anti-balaka sont indisciplinés et commettent des exactions. Selon RFI les anti-balaka sont divisés entre modérés et extrémistes. Certains condamnent les massacres contre les civils et se déclarent prêts à être cantonnés et désarmés, estimant leurs objectifs remplis avec le départ de Djotodia et des Seleka. D'autres refusent un désarmement par la force et les plus radicaux commettent régulièrement des massacres contre les civils8.
Bien que de nombreux représentants autoproclamés des milices anti-balaka aient été des proches de l'ancien président, le colonel Patrice Edouard Ngaïssona affirme que le mouvement ne combat pas pour le retour de François Bozizé. Le 12 février 2014, Amnesty International a affirmé que les anti-balaka pratiquent un nettoyage ethnique contre les populations musulmanes.

PERSONNAGES CLEFS

François Bozizé
(1946-)
partie : Convergence Nationale Kwa Na Kwa ; ethnie : Gbaya
Bozizé est engagé très tôt dans l’armée, il devient général de brigade sous Jean-Bedel Bokassa. Responsable avec le général Mayo Mokola des troupes de Bangui, il est chargé de la répression des manifestations de lycéens, du 15 au 20 janvier 1979, faisant plusieurs dizaines de morts parmi les élèves. Cet évènement est commémoré par la « journée des martyrs », le 18 janvier de chaque année. Sous le régime militaire du général André Kolingba, le général Bozizé soutient l'opposition et fomente un coup d'État en 1982. À la suite de l’échec de ce coup d'État, Bozizé et Ange-Félix Patassé, le chef politique du coup d’État partent en exil au Togo.
Dix ans plus tard, le général Kolingba, suivant le mouvement amorcé dans les anciennes colonies francophones, tient une élection présidentielle libre, multi-partite et équitable. Ange-Félix Patassé est élu président de la République. Au fil des ans, Bozizé devient un des hommes forts du régime Patassé et surtout sa courroie de transmission dans l'armée. Bozizé rétablit, avec l'aide militaire de la France, le calme après les mutineries de 1996 et 1997. Devant la montée des mécontentements dans l'armée, Patassé ressent le besoin de donner plus de pouvoirs à Bozizé en le nommant chef d'état-major des armées centrafricaines. Bozizé sert loyalement Patassé lors des très fréquentes mutineries et autres tentatives de coup d'État.
Lors d'un autre coup d'État en mai 2001 contre le plus en plus contesté Patassé, ce sont les troupes libyennes qui assurent la sécurité du président. Le putsch échoue, mais Bozizé est sur la sellette, de plus en plus contesté dans l'entourage du président, on lui reproche une participation à cette tentative de renversement ou tout du moins un certain laisser-faire. Sentant venir sa fin proche, Bozizé fuit la Centrafrique pour le Tchad voisin avec quelques troupes. Du Tchad, Bozizé mène quelques incursions en Centrafrique, mais rien de bien inquiétant pour le pouvoir toujours vacillant, mais désormais soutenu par la puissante armée libyenne, du président Patassé. La tentative de renversement d'octobre 2002 échoue, Patassé recevant en plus l'appui du Mouvement de libération du Congo MLC, un groupe de miliciens soutenus par l’Ouganda et actifs dans la guerre civile en République démocratique du Congo voisin.
Le soutien ou tout du moins la bienveillance tchadienne à l'égard des activités militaires de Bozizé irrite Patassé au plus haut point, d’autant plus que l’armée centrafricaine est acquise au général en exil. Patassé accuse son homologue tchadien et cherche l’aide de la France pour assurer sa sécurité. À plusieurs reprises l’ancienne puissance coloniale était déjà intervenue pour sauver Patassé, mais devant l’instabilité chronique de la RCA et le manque total de soutien populaire, la France laisse poliment tomber Patassé.
Le 15 mars 2003, alors que Patassé est en voyage au Niger, Bozizé rentre au pays et s’empare de Bangui sans coup férir. Patassé doit alors partir en exil au Cameroun puis au Togo. Bozizé devient chef de l’État et promet un sacro-saint processus de normalisation politique pour le retour à la démocratie. Des élections démocratiques et multi-partites sont promises par Bozizé qui les fixe, après plusieurs reports dus à la mise à jour des listes électorales, au 13 février 2005.
Après les émeutes des Chimères en mars 2004, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide est renversé et part en exil en RCA, accueilli par Bozizé. Bozizé remporte les élections présidentielles et son parti le Convergence Nationale Kwa Na Kwa remporte 42 sièges sur 105 lors des élections législatives et présidentielle centrafricaines de 2005. Bozizé est réélu au premier tour de l'élection présidentielle de 2011 avec 64,37 % des voix. Le 24 mars 2013, les rebelles de la Seleka menés par Michel Djotodia, s'emparent du palais présidentiel et Djotodia prend le pouvoir. François Bozizé s'enfuit alors vers le Cameroun où il est hébergé par le président de la République, Paul Biya. Le 29 mai 2013, un mandat d'arrêt international a été émis contre lui par la justice centrafricaine.

Ange-Félix Patassé
(1937-2011)
partie : ethnie : Gbaya
Il fut Premier ministre de 1976 à 1978 et président de la République de 1993 à 2003. Son père, Paul Ngakoutou est un Gbaya du sous-groupe Suma, sa mère Véronique Goumba est une Kaba.
Diplômé de l'Académie supérieure d'agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France), il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l'Agriculture et du Développement.
Sous la présidence et le règne de Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement : ministre du développement entre janvier 1966 et avril 1968, ministre du développement rural entre mai 1972 et avril 1973, ministre du Tourisme, de l'Eau, des Bois, de la Chasse et de la Pêche entre juin 1974 et octobre 1975. Il devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978.
Devenu président de la République le 22 octobre 1993, de multiples mutineries de l'armée et la mort de plusieurs personnalités de la RCA perturbent son mandat en 1995 et 1996. Il est réélu en 1999. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003 et part en exil.
Accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA, Patassé a été condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés.

André Kolingba
4e président de la République centrafricaine (1986-1993)
partie : ethnie : Yakoma (80.000 p.)

David Dacko
partie : ethnie : Ngbaka (400.000 p.)

Jean-Bedel Bokassa
(1926-1996)
2e président de la République centrafricaine (1966-1976)
partie : ethnie : Ngbaka
Son cousin est David Dacko
(...)

Barthélemy Boganda
partie : ; ethnie : Ngbaka
Barthélemy Boganda (4 avril 1910 ? – 29 mars 1959) est un homme politique centrafricain disposant de la nationalité française, connu pour ses desseins panafricains concernant l'Afrique centrale. En République centrafricaine, Boganda a été érigé en « père fondateur » de la nation lors de l'indépendance en 1960 à laquelle il a contribué en tant qu'éphémère premier président (1958-1959).
En 1958, sous son impulsion le territoire français de l'Oubangui-Chari est transformé en un État baptisé « République centrafricaine », qu'il dote d'un drapeau, d'une devise et d'un hymne conçus originellement pour l'Afrique-Équatoriale française (AEF).
Orphelin recueilli par les missionnaires, Barthélemy Boganda est en 1938 le premier prêtre indigène ordonné d'Oubangui-Chari. En 1946, alors que les instances métropolitaines françaises souhaitent la représentation des colonies au Parlement dans le cadre de l'Union française, Boganda se fait élire député au palais Bourbon avec le soutien du diocèse de Bangui sous l’étiquette MRP. En Oubangui, il crée son propre parti en 1949, le MESAN à consonance messianique dont le credo est « nourrir, vêtir, guérir, instruire, loger » les Africains sur le modèle de l'Occident chrétien anticommuniste. Rapidement Boganda gène et inquiète l'ordre colonial établi : en 1950 il renonce à l'état ecclésiastique en épousant une Française, rompt avec le MRP, délaisse la métropole pour l'Oubangui-Chari où il s’impose comme un tribun autochtone de premier plan.
En 1955, le processus d’émancipation des colonies apparaît comme inéluctable. La forte audience territoriale du MESAN fait de Boganda un personnage-clé pour l'Oubangui. Les colons de Bangui menés par Roger Guérillot, jusqu'alors hostiles à Boganda, cofondent avec le MESAN l'Intergroupe libéral oubanguien (ILO). Boganda dispose ainsi de leur soutien dans la conquête de la mairie de Bangui en 1956 et lors des élections territoriales de mars 1957 où le MESAN remporte la totalité des 50 sièges à pourvoir. L'enjeu de ces élections est particulièrement important, car conformément à la loi-cadre Defferre, elles conduisent à la nomination du premier gouvernement local. Peu intéressé par les besognes prosaïques qu'implique la gestion quotidienne des affaires, Boganda délègue beaucoup, notamment à des métropolitains, se faisant un adepte de la coopération. Il n'entre donc pas dans le gouvernement de la loi-cadre, se contente de nommer les ministres et insiste pour que la fonction publique soit réservée aux sympathisants du MESAN ou aux apolitiques.
En 1957, tentant vainement d’obtenir l’adhésion du MESAN à leur mouvement politique inter-continental, le Rassemblement démocratique africain de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny offre à Boganda la présidence du Grand Conseil de l'Afrique-Équatoriale française (AEF). Ce poste honorifique permet à Boganda d’acquérir une certaine audience à l'échelle régionale. Boganda rallie dans ce contexte les thèses panafricaines et s'érige en défenseur de l'AEF, appelée à devenir la « République centrafricaine ». Plus audacieux, il imagine les États-Unis de l'Afrique latine, au-delà de l'AEF, incluant l'Angola ou le Congo belge. Ses idées suscitent peu d'enthousiasme, Boganda doit proclamer la création de la République centrafricaine pour le seul territoire de l’Oubangui-Chari, espérant encore pouvoir convaincre les dirigeants de l'Afrique centrale. Le sort de l'AEF est pourtant scellé, et Boganda meurt dans un accident d'avion trois jours avant sa dissolution pure et simple. Sa disparition, à la veille des indépendances, crée un vide politique considérable en République centrafricaine, au point que Boganda est toujours un référent obligé pour tout homme politique centrafricain.

CLIVAGES, CONFLITS INTERNES

- entre chrétiens et musulmans
> christianisme 80,3 % dont : protestantisme 51,4 % et catholicisme 28,9 %
> islam (10,1 %),
> animisme (9,6 %)
(2001 : animistes - 60 %, chrétiens - 35 %, musulmans 5 %)
- entre les populations de la savane (Gbayas et Bandas) et les «gens du fleuve» (Oubanguiens)
- politique : « La seule solution qui sera proposée par la France sera une nouvelle fois un processus électoral, donc une ethno-mathématique, qui redonnera le pouvoir aux plus nombreux, donc aux peuples de la savane. Les ‘gens du fleuve’ au sud et les nordistes seront automatiquement perdants car minoritaires, ce qui sera la cause de futurs conflits. » (Bernard Lugan)
- Bangui : capitale divisé par 2 groupes ethniques : Gbaya, etc. (Nord) et Ngbaka, etc. (le long de l`Oubangui)
- France (Dacko) ; Libye (Patassé) ; Tchad (ethnie Sara) ; RDC (etnhies Ngbaka et Ngbandi)

ETHNIES

- 4,5 millions d’habitants
- Le pays compte plus de 80 ethnies parlant chacune une langue différente.
- Les deux langues officielles de la République centrafricaine sont le français et le sango.
- environ 60 langues, dont le sango, le banda du Sud, le banda-banda, le bokoto, le gbanou, le gbaya du Nord-Ouest, le gbaya du Sud-Ouest, le gbaya de Bosangoa, le kaba, le karré, le manza, le mbati, le ngbaka ma'bo, le pana, le yakoma, le zandé

La population centrafricaine vit entre les régions sahéliennes, la Savane, dans le nord, les régions soudanaises, la forêt méridionale et les régions du fleuve.

Les ethnies plus importantes:
Les Babingas, des Pygmées peuplant toujours la forêt centrafricaine dans la région de la Lobaye, furent les premiers habitants du pays.
- Groupes Gbayas-Mandjas
- et Bandas (populations de la savane) représentent plus de la moitié de la population centrafricaine.
- Oubanguiens (les «gens du fleuve» dont le plus important est Ngbaka) de langue sangho, des commerçants établis sur les rives de l’Oubangui et dominant la vie économique et politique du pays.
- Zande, agriculteurs semi-itinérants, vivent entre le nord-est de la République centrafricaine, le sud du Soudan et la République démocratique du Congo.

GROUPE ETHNIQUE / ethnies - population (hommes politiques) / dans les pays voisins - population / population totale
SARA (Nord-Ouest) : (plusieurs) - 350.000 (Patassé) ; > Sud du Tchad - 2.750.000 ; pop. totale : 3.100.000
GBAYA (Ouest) : (plusieurs) - 960.000 (Bozizé) ; > Cameroun - 240.000 ; pop. totale : 1.200.000
OUBANGIENS (Sud, entre les rivières Oubangui et Lualaba) : Ngbaka (Boganda, Bokassa, Dacko) > RDC ; pop. totale : 400.000
NGBANDI (Sud, fleuve Oubangui) : Sango, Yakoma - 80.000 (Kolingba) ; > RDC - 363.000, Mobutu était Ngbandi aussi; pop totale : 250.000 (en 2000)

Sources:
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/centrafrique.htm
http://www.zohoko.net/rca.html
http://www.minorityrights.org/5088/democratic-republic-of-the-congo/ngba...