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Mali : Dossier

OPÉRATIONS / MISSIONS RÉCENTES AU MALI
  • EUCAP Sahel Mali (EU Capacity Building Mission) 15/04/2014 -
  • EUTM Mali (EU Training Mission) 18/02/2013-
  • (MICEMA - Mission de la CEDEAO au Mali; 3000x3 puis 3300 personnes prévus en juin 2012; phase de préparation)
  • >MISMA (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite de la CEDEAO) ?20/12/2012-01/07/2013
  • >>MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) 25/04/2013-
  • Opération Serval (pour la France, MISMA pour l'UA et la CEDEAO et forces armées tchadiennes d'intervention au Mali (FATIM) pour le Tchad 11/01/2013-01/08/2014


DECISIONS / ACTIONS COMMUNES DU CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE

- Décision 2013/34/PESC du Conseil du 17 janvier 2013 relative à une mission militaire de l’Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali)


RESOLUTIONS DU CDS, RAPPORTS DU SG DE L'ONU :
  • (1979-2012)
    20 décembre 2012 par la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU MISMA
    résolution 2100 (S/RES/2100 (2013) du Conseil de sécurité de l’ONU MINUSMA


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HISTOIRE - CHRONOLOGIE

L'Empire du Ghana (300-1240)
(de ghana, « roi guerrier ») fut l'un des trois grands empires marquant la période impériale ouest-africaine. Il s’étendait du moyen Sénégal à la région de l’actuelle Tombouctou dans une région qui englobait une partie des actuels Sénégal, Mali et Mauritanie. Désigné par ses habitants comme l'Empire Wagadou, il se fit connaître en Europe et en Arabie comme l'Empire du Ghana. Le royaume du Ghana s'est constitué au VIIIe siècle avec l’exportation d’or et de sel, important pour la conservation des aliments.


L'Empire du Ghana (Source de l'image : Wikipedia.org) - L`Empire du Mali (Source de l'image : )

L’Empire du Mali (1230-1545)
La région du Manding (ou Manden) était divisée en trois provinces dirigées par les clans malinkés :
> les Condé régnaient sur la province du Do,
> les Camara sur le Bouré
> et les Keïta alliés aux Traoré et aux Konaté dans le Kiri.
- Vers 1050 : le clan des Keïta l’emporte sur les autres. Ils se convertissent à l’islam et refusent la soumission à l’empire du Ghana.
À la fin du xiie siècle, règne sur le manding Naré Maghann Konaté, père de Sundjata Keïta. Il a pour résidence Niani située dans la région de Siguiri (vieux Manding) dans l'actuelle Guinée. Il cherche à s’allier avec les royaumes voisins afin de s’opposer aux nomades venant du Sahara afin de capturer des esclaves. Au nord, Soumaoro Kanté, roi du Sosso conquiert les petits royaumes voisins au xiiie siècle et constitue une armée très disciplinée. Voulant contrôler les mines d’or, Soumaoro Kanté attaque le Manding.
- 1235-1255 : Soundiata Keïta a créé l`Empire et a proclamé la Charte du Manden.
- 1312-1337 : L’empire du Mali atteint son apogée politique et territoriale sous le règne de Kango Moussa qui repousse ses frontières de l’Atlantique aux marges sahariennes, contrôlant le nord du golfe de Guinée. Souverain pieux et éclairé, il a fait en 1324 le pèlerinage à la Mecque, où il a ébloui les contemporains par la profusion d’or dont il fait don, plusieurs tonnes, selon les commentateurs de l’époque, mais aussi par ses aspirations intellectuelles élevées. Il a ramèné dans sa suite savants et théologiens, commentateurs de la sunna (la tradition), qui sont à l’origine du rayonnement de Tombouctou.
- 1312 : à son apogée sous le règne de Mansa Moussa il s'étendait sur une région comprise entre l'océan Atlantique et le Niger. Son armée était composée de 100 000 soldats. La prospérité de l'empire reposait sur le commerce transsaharien du cuivre, du sel, de l'or et des étoffes. Les caravanes favoriseront également les échanges culturels. Tombouctou, Gao et Djenné furent les centres économiques et culturels de cette civilisation au centre de l'islam soudano-malien.

L'Empire Songhaï, ou empire des Sonrhaïs (?700-) ?1550-1591
est un État de l'Afrique de l'Ouest qui exista entre le XVe siècle et le XVIe siècle. Sa capitale était Gao. Fondé par Sonni Ali Ber puis Askia Mohammed, il supplante l'empire du Mali à partir du xve siècle. Il s'étend alors sur la plus grande partie du Mali actuel.
- 1591 : Le Songhaï s'effondre suite à l'invasion des armées du sultan marocain Ahmed al-Mansur Saadi sous le commandement de Djouder à la bataille de Tondibi.

À la fin du xvie siècle, le sultan saadien Ahmed IV el-Mansour, qui a déjà à son actif une victoire sur les Portugais, s'inquiète du fléchissement des livraisons d'or au Maroc, via l'oasis de Sijilmasa, au nord du Sahara. Il souhaite s'approprier ce commerce ainsi que celui, très important, du sel. À ce titre, il revendique les salines de Teghaza, en plein désert, qui font partie du Songhai. En 1589, il envoie vers le Niger une puissante expédition qui écrase l'armée d'Askia Ishaq II à la Bataille de Tondibi et occupe la région. L'Askia propose aux Saadiens un généreux tribut et le monopole du commerce du sel en échange de leur départ. Mais le sultan refuse. Son armée, commandée par un nouveau chef du nom de Mahmoud Zergoun, poursuit les troupes du Songhai et les écrase complètement pendant que l'Askia est massacré par des rebelles.

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- 1640- : Royaumes Bambaras (ou Bamanas) et
- 1712-1861 - l'Empire Bamana : L'empire Songhaï a éclaté en une douzaine de principautés : les royaumes bambaras de Ségou et du Kaarta, l'Empire peul du Macina, l'Empire toucouleur, le Royaume du Kénédougou. La pratique de l'esclavage se développe pendant cette période.
Au XIXe siècle les Bambaras qui comme les Dogons ont résisté à l'islamisation sont victimes de la guerre sainte menée par le chef musulman El Hadj Oumar Tall.

- 1760 : les touaregs nomades prennent le pouvoir
-1797-1864 : Saidou Tall chef des Tuculeurs cherchent à unir les petits Etats du Soudan Occidental : Khartaa, Segout et Macina. Il a été tué pendant la révolte des Foulbes. La pénétration coloniale française commence, menée par Louis Faidherbe puis Joseph Gallieni, se fait à partir du Sénégal en allant vers l’est.

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La colonisation française (avec le Sénégal et le Niger) 1878-1902
- 1863 : Louis Faidherbe évoque le projet de pénétration coloniale en ces termes : "Vous voulez arriver au Soudan par l'Algérie ? Vous n'y réussirez pas. Vous vous perdrez dans les sables du Sahara et vous ne les traverserez pas. Mais si, profitant des voies naturelles qui nous sont offertes, vous vous servez du fleuve Sénégal pour gagner la route du Soudan et les rives du Niger, vous y créerez une colonie française qui comptera parmi les plus belles du monde"
- 1878- : les français conquièrent progressivement tout le territoire de ce qui allait devenir le Soudan français puis le Mali après l’indépendance (Sabouciré: 1878, Kita: 1881. ) Cette conquête d’un territoire divisé en plusieurs royaumes s’est opérée par la force et par la diplomatie, les Français tentant de jouer les uns contre les autres, en faisant signer des traités, pas toujours respectés.
- 22 septembre 1878 : les troupes françaises, conduites par le lieutenant-colonel Reybaud (fortes de 585 hommes, équipées de 4 canons et 80 chevaux) affrontent pendant plusieurs heures les troupes du roi Niamodi Sissoko. Les Français dominent militairement et gagnent la bataille qui marque le premier acte de résistance contre les Français.
- 26 février 1881 : l'armée française bat en retraite devant l'armée de Samory Touré à Kéniéra. Samory Touré fonde un Empire, le Ouassoulou, qui s'étend sur une grande partie du pays malinké, correspondant à l'actuel Mali et la Guinée et atteignant les zones forestière de Sierra Leone et du Liberia.
- 1er février 1883 : Gustave Borgnis-Desbordes (les Français ) entre dans Bamako et débute la construction du fort le 5 février. (Ségou: 1890, Nioro: 1891, Tombouctou: 1894, Sikasso: 1898, Gao: 1899)

- Royaume peulh du Macina :

L’Empire toucouleur (?1850-1890)
a été fondé par El Hadj Oumar Tall, (ethnie toucouleur), sur une partie de l’actuel Mali. Oumar Tall revient d’un pèlerinage à La Mecque en 1836 avec les titres d’El Hadj et de Khalife de la confrérie Tidjania pour le Soudan. Après avoir séjourné dans le Fouta-Djalon (actuelle Guinée), son pays natal est au Fouta-Toro (actuel Sénégal), d’où il démarre son djihad (guerre sainte) en 1850.
Ne réussissant pas à vaincre l’armée coloniale française, il va, après l’échec du siège du fort de Médine en juillet 1857, déplacer son empire vers l’est en attaquant les royaumes Bambaras. Conquérant Ségou le 10 mars 1861, il en fait la capitale de son empire, en laissant la gestion un an plus tard à son fils Ahmadou Tall pour partir conquérir Hamdallaye, capitale de l’Empire peul du Macina. Il se réfugiera à Deguembéré, près de Bandiagara. En 1864, il meurt dans l’explosion de ses réserves de poudre.
Son neveu Tidiani Tall prend la succession et installe la capitale de l’Empire Toucouleur à Bandiagara.
A Ségou, Ahmadou Tall continue de régner mais entre en conflit avec ses frères.
- 1890 : les Français entrent à Ségou en s’alliant avec les bambaras. Ahmadou est obligé de s’enfuir.
- 1892 : la fondation du Soudan Français I. (1892-1904)
- 1898 : Les Français obtinrent la capitulation du pays

Le Mali dans l'AOF (Afrique Occidentale Française) 1902-1958
L’Afrique-Occidentale française (AOF) était une fédération groupant, entre 1895 et 1958, huit colonies françaises d'Afrique de l'Ouest, avec l'objectif de coordonner sous une même autorité la pénétration coloniale française sur le continent africain. Constituée en plusieurs étapes, elle réunit à terme la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français (devenu Mali), la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Niger, la Haute-Volta (devenue Burkina Faso) et le Dahomey (devenu Bénin), soit près de 25 millions de personnes au moment de sa dissolution. Sa capitale était au Sénégal, Saint-Louis (1895-1902) puis Dakar (1902-1960).
- 1902 : Le territoire de Mali devient partie de la Fédération Afrique Occidentale Française, avec une portion de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Kayes devient son chef-lieu pour laisser la place, en 1907, à Bamako.
- 1904 : Les Français créent la Colonie du Haut-Sénégal-Niger (1904-1921), dont la capitale était Bamako, puis les Provinces de l'Ouest

L'Afrique en 1914 - Source de l'image :

Trois grandes insurrections (1908-1918)
- 1908-1910 : insurrection des Dagons
- 1915-16 : insurrection des Bobos
- 1915-18 : insurrection des Touaregs
Après 3 insurrections échouées les mouvements indépendantistes disparaissent jusqu'à la seconde guerre mondiale.

- 1921 : La colonie devient le Soudan français (II.) après que la Haute-Volta (aujourd’hui Burkina) en eut été détachée. En vue d’assurer sa domination sur les populations africaines, le colonisateur français met en place un système très centralisé. Les Français veulent développer les cultures irriguées dont les productions étaient exportées vers la métropole. L'essentielle des investissement est ainsi concentré sur l'Office du Niger, dont les coût d'investissement sur la période 1928-1939 s'élèvent à 4 milliards de francs.

L'Afrique en 1925 - Source de l'image :

L'AOF et la Mali après la deuxième guerre mondiale
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France souhaite l’intégration d’Africains à la vie politique. La constitution française adopté en 1946 définie l’Union française « formée, d'une part, de la République française qui comprend la France métropolitaine, les départements et territoires d'outre-mer, d'autre part, des territoires et États associés », c’est-à-dire les colonies. Deux collèges sont créés, un pour les citoyens français, les colons, l'autre pour les autochtones. Ce deuxième collège, plus important numériquement, comprend 4 groupes principaux d'électeurs:
> les fonctionnaires et les agents de l'administration
> les anciens militaires
> les notables et les chefs indigènes
> les titulaires d'un diplôme de l'enseignement à partir du Certificat d'études primaires.
- 17 août 1944 : Un décret crée le service de l'inspection du travail en Afrique noire, puis la loi du 11 avril 1946 abolit le travail obligatoire. Le Fonds d'investissement pour le développement économique et social pour accélérer le développement des colonies françaises
- 21 octobre 1945 : La première élection se déroule avec quatorze candidats. Fily Dabo Sissoko, instituteur soutenu par l'administration et les chefs traditionnels arrive en tête
- janvier - février 1946 : Le Parti démocratique soudanais (PDS : proche du Parti communiste français et le Bloc démocratique soudanais, officiellement proche de la SFIO mais qui se rapproche du PCF) et le Parti progressiste soudanais (PSP : constitué essentiellement de notables locaux, les chefs de canton désignés par le colonisateur) sont créés
- octobre 1946 : Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA) voit le jour par la fusion du Bloc démocratique soudanais et du Parti démocratique soudanais. Mamadou Konaté devient président et Modibo Keïta secrétaire général de ce nouveau parti. Le RDA disposait de différentes sections partout en AOF sauf au Sénégal dont les leaders (Lamine Guèye et Léopold Sédar Senghor) ont refusé la participation au congrès de Bamako en 1946. L'importance du RDA c'est qu'il était capable d'unir les forces radicales africaines. Il était un parti radicalement anti-impérialiste sous la tutelle du ministère SFIO Marius Montet. Les députés africains ont été regroupés aux sections politiques de l'Assemblée nationale (française) dans les groupes socialiste, chrétien-démocrate et communiste.
- novembre 1946 : Le PSP de Fily Dabo Sissoko domine dans un premier temps grâce à son implantation sur l’ensemble du territoire. Aux élections législatives la liste du PSP obtient deux députés, et aux élections législatives trois députés contre un seul pour l’US-RDA.
- 12 avril 1953 : L'US-RDA arrive en tête aux premières élections municipales organisées à Bamako et aux élections municipales du 18 novembre 1956. Modibo Keïta devient le premier maire élu de Bamako.
- mai 1957 : Aux élections pour l’Assemblée territoriale soudanaise l’US-RDA obtient 35 députés, le PSP cinq. Le premier conseil de gouvernement est constitué le 21 mai 1957 sous la présidence de Jean-Marie Koné. Modibo Keïta devient secrétaire d'État à la présidence du conseil (Gouvernement Félix Gaillard du 6 novembre 1957 au 17 mai 1958).
- 1959- : une grande parti des membres du PSP décide de rejoindre l’US-RDA, faisant de ce dernier un parti unique de fait.
- 8 mars 1959, des élections générales ont lieu. L'US-RDA obtient la totalité des 80 sièges de l'Assemblée territoriales.

La question du fédéralisme au sein de l'AOF (1957-1958)
- septembre 1957 : L’ivoirien Félix Houphouët-Boigny a déclaré qu'une fusion doit être mise en place par le RDA. (Puis il change son opinion et s'oppose même à la fédération ne voulant pas que la Côte d’Ivoire devienne « la vache à lait des autres territoires ». Nota bene : La Côte d"Ivoire est le pays le plus riche de l'AOF.)
- 15 février 1958 : les partis africains réunis au palais Bourbon à Paris refusent de s'unir sous la bannière du RDA et fondent à Dakar le 28 mars, face au RDA, le Parti du regroupement africain (PRA), partisan d'une unité fédérale africaine. Le
- 5 avril 1958 : les élus du RDA au Grand conseil votent en faveur de la création d'un exécutif fédéral, suscitant la colère de la Côte d'Ivoire, mais obtenant le soutien du guinéen Sékou Touré.
- mai 1958 : Arrivée au pouvoir De Gaulle met sur pied avec Félix Houphouët-Boigny la Communauté française, unissant la France et ses anciennes colonies sans satisfaire pleinement les nationalistes africains, qui réclament l'indépendance totale et immédiate lors du congrès du PRA des 25, 26 et 27 juillet 1958 au centre international Unafrica de Cotonou.
- 28 septembre 1958 : Le référendum sur la Constitution de la République française voulue par le général De Gaulle contribue à la désunion, partageant les Africains en 3 camps: les indépendantistes, les fédéralistes et les anti-fédéralistes. Le Soudanais Modibo Keïta et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor qui souhaitent une Afrique de l'Ouest unie et associée à la France appellent à voter oui. L’US-RDA appelle également à voter oui. Elle pense que le pays n'est pas prêt pour l'indépendance et souhaite avant toute indépendance réaliser l'unité entre les territoires. Finalement les Ivoiriens soutiennent cette constitution. Seul le guinéen Ahmed Sékou Touré et le nigérien Bakari Djibo appellent à voter non. Les territoires de l’AOF (sauf la Guinée qui devient ainsi indépendante en 1958) votent majoritairement pour et deviennent des États autonomes au sein de la Communauté française qui se substitue à l’Union française.
- automne 1958 : Les pays qui ont voté pour deviennent les membres de la future Communauté française qui marque la fin de l’AOF. Ce statut leur laisse encore ouverte la voie vers une fédération, fortement proposée par Senghor.

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La Fédération du Mali (1959-1960)
- 29 et 30 décembre 1958 : À la Conférence de Bamako initiée par Gabriel d'Arboussier, les représentants du Sénégal (présidée par Léopold Sédar Senghor), la Soudan français (>République soudanaise, présidée par Mahamane Haïdara), de la Haute-Volta (futur Burkina Faso, présidée par Maurice Yaméogo) et du Dahomey (futur Bénin, présidée par Alexandre Adandé) écrivent l'acte de naissance de la Fédération du Mali. Modibo Keïta est élu président de l’Assemblée.

Président du conseil : Modibo Keïta (Soudan français)
Vice-président du conseil : Mamadou Dia (Sénégal)
Ministre de la Justice : Boubacar Guèye (Sénégal)
Ministre de l'information et de la sécurité : Tidiani Traoré (Soudan français)
Ministre de la Fonction publique : Ousmane Bâ (Soudan français)
Ministre des Finances : Doudou Thiam (Sénégal)
Ministre des Travaux publics Amadou Mamadou Aw (Soudan français)
Ministre de l'Éducation et de la Santé : Abdoulaye Fofana (Sénégal)

- 14 janvier 1959 : Assemblée constituante de la nouvelle fédération au palais du Grand Conseil de l’AOF.
- 17 janvier 1959 : la constitution est approuvée à l'unanimité par les 44 délégués des 4 États, puis adoptée par les Soudanais et les Sénégalais.
- 23 janvier 1959 : l’Assemblée du Soudan adopte la constitution de la République soudanaise et la constitution fédérale. En Haute-Volta, Maurice Yaméogo change de position : après avoir défendu la Fédération du Mali, il souhaite maintenant une adhésion individuelle de son pays à la Communauté. Cette volte-face se fait sur la pression de la Cote d’Ivoire voisine. Au Dahomey, les partisans du fédéralisme échouent et le pays ne rejoint pas la Fédération. Ainsi la Haute-Volta et le Dahomey se retirent, dissuadés par la France et par la Côte d'Ivoire qui crée avec eux le Conseil de l'Entente et seuls le Sénégal et le Soudan français adhérent à la Fédération du Mali.
- 31 mars 1959 : le Soudan français accède au statut d’autonomie interne
- 4 avril 1959 : Senghor préside l’Assemblée fédérale du Mali qui modifie la constitution fédérale et désigne le président, le Soudanais Modibo Keïta, et le vice-président, le Sénégalais Mamadou Dia, du gouvernement fédéral, formé le 15 avril, avec 4 ministres de chacun des deux pays membres.
-15 mai 1959 : De Gaulle reçoit Keïta à l'Élysée et reconnaît la Fédération du Mali au sein de la Communauté. Puis, le président français répond favorablement le 13 décembre devant l’Assemblée fédérale siégeant à Dakar, à la requête de transfert des pouvoirs de la communauté à la Fédération formulée le 29 septembre précédent.
- 1-3 juillet 1959 : Le congrès constitutif de Parti de la fédération africaine se tient à Dakar. Il regroupe l'US-RDA, l'Union progressiste du Dahomey, le Mouvement populaire sénégalais, le Parti du rassemblement africain (PRA) et l'Union démocratique voltaïque (UDV-RDA) de Haute-Volta
- 18 janvier 1960 : Les négociations ouvertes à l'hôtel Matignon aboutissent à la signature le 4 avril des accords sur l'indépendance de la Fédération (proclamée officiellement le 20 juin 1960 à minuit à l'Assemblée fédérale, par son président Léopold Sédar Senghor.) Le président de la République française était de droit le président de la communauté. La France participe à la formation des armées fédérales et possède des bases militaires sur leur territoire.
- 14 juin 1960 : Les Assemblées du Sénégal et du Soudan votent le transfert de leur compétence à la Fédération du Mali dans plusieurs domaines : politique étrangère, défense, monnaie, politique financière et économique commune, contrôle de la justice et de l'enseignement supérieur, organisation générale des transports communs et des télécommunications.
- été 1960 : les dissensions entre Sénégalais et Soudanais concernant les conceptions politiques et les nominations. Les Soudanais souhaitent rapidement la fusion entre les deux nations pour n’en former qu’une seule. Ils souhaitent aussi éviter que Léopold Sédar Senghor ne deviennent président, fonction que doit occuper selon eux Modibo Keïta.
- août 1960 : Modibo Keïta critique les essais nucléaires français dans le Sahara, ce qui irrite le président français Charles de Gaulle et le Premier ministre Michel Debré
- 18 août 1960 : sur ordre de Keïta qui n'en n'informe pas Mamadou Dia (Premier ministre sénégalais), le colonel Soumaré, (militaire malien, premier chef d’État-major général des armées de la Fédération du Mali) mobilise les unités de l’armée malienne stationnées à Podor et Bignona pour sécuriser le prochain scrutin présidentiel. Les Soudanais craignant une sécession des Sénégalais, qui eux, redoutent un coup de force soudanais.
- 19 août 1960 : Le conseil des ministres extraordinaire (en présence d'un seul ministre sénégalais), décharge Mamadou Dia de ses fonctions ministérielles qui sont confiées à Modibo Keïta, prétextant, selon une déclaration faite à Radio-Mali, des menaces graves pour la Fédération du Mali. Mamadou Dia déclare que le président Modibo Keïta vient de tenter un coup d'État.
- 20 août 1960 - fin de la Fédération du Mali : Senghor et Dia, soutenus par la gendarmerie dirigée par les Sénégalais, font arrêter le colonel Soumaré par le commandant de la Garde républicaine sénégalaise. Le soir même, les députés sénégalais votent dans la nuit l'indépendance du Sénégal et l'état d’urgence. Modibo Keïta et les représentants maliens présents à Dakar sont reconduits par train à la frontière soudanaise.
- 5 septembre : Léopold Sédar Senghor est élu président

République du Mali (1960-)
Ier République : Modibo Keïta (1960-1968)
- 22 septembre 1960 : Modibo Keïta proclame l’indépendance du Soudan français qui devient la République du Mali. Le dialogue avec la France est tendu. Le président annonce que le Mali fait partie des pays non alignés. Suite à un accord entre Paris et Bamako, les troupes françaises stationnées à Gao, Tombouctou, Nioro, Ségou et Kayes doivent être regroupées sur la base de Kati avant le 1er octobre. Le Mali entretient des relations avec les pays de l'Est et de l'Ouest. Des accords de coopération sont ainsi signés avec les États-Unis, la Tchécoslovaquie, la République populaire de Chine, la Yougoslavie et Israël.
Programme socialiste: système 1parti, nationalisation des biens, collectivités. Le régime souhaite une modernisation de l'agriculture dans le sens d'un socialisme collectiviste. L'État tente de lutter contre les chefferies traditionnelles et de mettre en place de collectivités socialistes dans les campagnes, afin de promouvoir le "champ collectif", cultivé par l'ensemble des villageois. Ainsi, sont mis en place des groupements ruraux de producteurs et de secours mutuels (GRPSM) au niveau des villages, regroupés au niveau des arrondissements au sein de groupements ruraux associés et au niveau des cercles au sein des sociétés mutuelles de développement rural (SMDR). Les paysans sont incités à adhérer à l'US-RDA et à participer aux « contributions volontaires » et aux « investissements humains », travaux non rémunérés tel que construction de routes ou de dispensaires. Le champ collectif (maliforo en bambara) est obligatoire dans chaque village. Le bénéfice de la vente de ses produits est utilisé pour l'entretien des structures coopératives et les investissements intravillageois. Les paysans s’investissent peu dans ces champs collectifs dont la production est inférieure de 30 % en moyenne par rapport aux champs familiaux. Les paysans sont forcés de vendre leur production de céréales à des prix très bas fixés par l'État. L’objectif est d'assurer un approvisionnement des villes, sûr et à faible coût. Mais les paysans préfèrent vendre leur production aux commerçants privés plutôt qu'à l’Office des produits alimentaires maliens (OPAM), organisme étatique qui bénéficie pourtant du monopole.
- octobre 1960 : la Société malienne d’importation et d’exportation (Somiex) est créée et se voit attribuer le monopole des exportations des productions locales et de l’importation des produits manufacturés et de biens alimentaires comme le sucre, le thé et le lait en poudre, et leur distribution à l’intérieur du pays. Ce qui mécontente les commerçants dont beaucoup ont soutenu l’US-RDA avant l’indépendance.
- janvier 1961 : Modibo Keïta, soutenant les Algériens dans leur guerre d'indépendance réclame le départ immédiat de toutes les troupes françaises stationnées au Mali, soit 2200 hommes. L'évacuation de la base française de Kati se termine en juin, celle de Tessalit en juillet et celle de Gao en août. Le dernier détachement français quitte la base aérienne de Bamako en septembre.
- février 1961: le Mali reconnaît le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ainsi que le gouvernement congolais installé à Stanleyville par Antoine Gizenga.
- mai 1961 : Le Mali se tourne vers la Guinée de Ahmed Sékou Touré et le Ghana de Kwame Nkrumah qui est le premier chef d'État a effectué une visite officielle de 5 jours au Mali. Les trois pays tentent de créer une Union des États africains (mai 1961)

Union des Etats africains (1958-62)
Une Union Ghana-Guinée fut formée en 1958. Le 1er mai 1959 il fut annoncé que l'Union serait renommée Union des États africains. Puis en 1961 le Mali joignit l'Union. L'Union était politiquement socialiste et panafricaniste, et était dirigée par les révolutionnaires africains Kwame Nkrumah du Ghana, Sékou Touré de Guinée et Modibo Keïta du Mali. Elle se sépara en 1962, lorsque la Guinée commença à se rapprocher des États-Unis, contre la ligne marxiste de ses partenaires, qui étaient plutôt orientés vers l'adversaire des États-Unis pendant la Guerre froide, l'Union soviétique.

- septembre 1961 : le Mali participe à la conférence des non alignés à Belgrade.
- 1er juillet 1962 : Mali décide de quitter l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA), créant de nouvelles tensions entre Paris et Bamako. Le gouvernement crée le Franc malien qui remplace le franc CFA. Le franc malien n’est pas convertible et la détention de l’ancienne devise est interdite. Cette décision aggrave les dissensions avec les commerçants. Le franc malien ne parvient pas à se maintenir face aux francs CFA. Un marché noir s’instaure par des commerçants vendant aux pays voisins du bétail ou des céréales et achetant des marchandises importées pour être revendu au Mali sans paiement des taxes et droits de douanes. Ce marché noir entraîne un manque à gagner pour le budget de l’État, déficitaire de 1960 à 1968.
- 20 juillet 1962 : manifestation de commerçant est violemment réprimée, faisant plusieurs morts.
- décembre 1962 : Les relations avec le Sénégal se normalise progressivement avec la venue d'un ministre sénégalais à Bamako : suppression des visas entre les deux pays en février 1963 ; réouverture de la ligne de chemin de fer entre les deux pays ; signature de l'accords sénégalo-maliens (juin 1963)
- 1962-1963 : « première rébellion touareg », qui fut très durement réprimée par l'armée malienne. Le mouvement fut également très affaibli par les sécheresses des années 1970.
- février 1963 : Le président malien reçoit le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah à Kayes et signe avec lui un accord frontalier. (Avec la Mauritanie, les accords sont tendus dès l'indépendance. Le Mali critique l'attitude des maures souhaitant poursuivre l'esclavage de maliens, la Mauritanie reproche les connivences entre le Mali et le Maroc tentant à démanteler la Mauritanie.)
- octobre 1963 : Le Mali joue le rôle de médiateur dans le conflit qui oppose le Maroc et l'Algérie, dénommé la « petite guerre des sables ».
- décembre 1965 : Le Mali joue un rôle actif au sein de l'Organisation de l'unité africaine. Il rompt ses relations diplomatiques avec Londres pour protester contre l'attitude du Royaume-Uni en Rhodésie.
- janvier 1967 : de nouvelles négociations débutent à Paris, prévoyant le retour à terme du Mali au sein de l'UMOA. Des accords conclus en décembre 1967 prévoient à partir du 1er mars 1968 le principe de convertibilité du franc malien.
- 22 janvier 1968 : Modibo Keïta dissout l’Assemblée nationale et décide de gouverner par ordonnance. (Face aux difficultés économiques que connaît le Mali, auxquelles s’ajoute la rébellion des Kel Tamasheq au nord, le parti unique US-RDA est en proie aux divisions entre une aile modérée et une aile radicale. En 1967 Modibo Keïta, qui a tenté l’équilibre, s’allie avec les radicaux qui prônent la révolution active.)

Régime autoritaire de Moussa Traoré (1968-1991) : "dictateur très riche d'un pays très pauvre"
- 1968 : Le coup d'Etat militaire de M Traoré, chute du président Keita. Chantages et contributions variées aux campagnes électorales en France.
- 7 décembre 1968 : la constitution du 22 septembre 1960 est abolie et remplacée par la Loi fondamentale. Le CMLN (Comité militaire de libération nationale) est l'organe suprême du pays, son président, Moussa Traoré, est chef de l'État. Les conseils municipaux élus sont dissous et remplacés par des délégations spéciales dont les chefs remplissaient les fonctions de maire.
Sous le régime militaire, les champs collectifs et l'obligation de vente des céréales sont abandonnés. À partir de 1972 sont créés les Opérations de développement rural (ODR), ayant pour mission de vulgariser de nouvelles techniques de culture, d'approvisionner les paysans en matériel agricole et en intrants (engrais) et de commercialiser leurs productions. Les ODR sont centrés sur les cultures de rentes (riz, arachide, coton) au détriment des cultures traditionnelles locales tel le mil, le sorgho ou le maïs. Il faut attendre la fin des années 1970 pour que ces cultures vivrières trouvent leur place au côté des cultures de rente. Les paysans se sont pas associés aux décisions les concernant, les ODR servent uniquement l'intérêt de l'État avec comme objectif d' « intégrer les paysans à l'économie capitalisme mondiale ». Les cultures de rentes (Arachide, 28 000 tonnes et le coton, 108 000 tonnes en 1980-1981), rapportent des devises à l'État qui permet de résorber le déficit chronique de la balance des paiements. Ainsi, le coton représente entre 40 et 50 % des recettes d’exportations 10. La grande sécheresse de 1973-1974 a profondément touché le Mali : 38 % de la population est sinistrée, les 2/5 du cheptel est mort, les productions vivrières sont réduites de 37 %.
- 1974 : "IIe République" : La nouvelle constitution introduit le système présidentiel. La création de l'UDPM (Partie Unique). Le pouvoir central reste dictatoriale et centralisé.
- 28 février 1978 : Moussa Traoré décide rapidement de se séparer de l’aile dure du CMLN qui lui reproche sa volonté d’ouverture. Il fait arrêter « la bande des trois » Kissima Doukara, ministre de la Défense et de l'Intérieur Karim Dembélé et Tiécoro Bagayoko, directeur des services de sécurité, en leur reprochant une tentative de coup d'État.
- 30 avril 1978 : les directeurs de la Somiex et de la Comatex, des proches de Tiécoro Bagayoko, sont arrêté pour corruption
- 1979 : Réelection de Traoré (candidat unique)
- 1985 : conflit avec le Burkina Faso et importantes grèves étudiantes et syndicales aggravèrent la situation
- 1991 : coup d'Etat militaire et la chute de Traoré

Processus de transition (1992-), IIIe République, présidence de l'Alpha Oumar Konaré (1992-2002)
1992-1995 : Faible démocratisation, mise en place des institutions démocratiques, fin des tentatives socialistes. Très vaste pauvreté. Le Mali est une république avec un parlement unicaméral. Le pouvoir exécutif est représenté par le président et son gouvernement. Le pouvoir législatif par l'Assemblée nationale. La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême.
Malgré des difficultés importantes, notamment lors des élections présidentielle et législatives de 1997, le Mali a maintenu la démocratie, faisant figure d'exemple pour l'Afrique. Cependant, la faible participation électorale et la non-compréhension par une partie importante de la population des enjeux électoraux fragilisent cette démocratie.
- Amadou Toumani Touré, président du Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP) 1991-1992 ;
- 1992 : Alpha Oumar Konaré élu président. Au plan national, son action est marquée par la restauration de la démocratie au Mali (malgré les difficultés de la tenue des élections générales en 1997), le règlement du conflit avec les Touaregs, la mise en œuvre de la décentralisation. Mais les difficultés économiques persistent ainsi que la corruption. Opposé à la peine de mort, il commue en prison à perpétuité les condamnations à mort de Moussa Traoré et de son épouse condamnés pour crimes politiques et économiques avant de les gracier en 2002. Sur le plan international, il œuvre pour la paix sur le continent et l’intégration régionale.
- 1997 : Alpha Oumar Konaré réélu
- 1999-2000 : Konaré préside la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine)
- avril 1997 : annulation des élections législatives

Amadou Toumani Touré ("ATT", 2002-2012)
- 2002 : Retour d'A. T. Touré qui a été élu président. (Konaré respecte la constitution malienne qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.)
- 2002-2004 : un Touareg, Ahmed Mohamed Ag Hamani a été nommé Premier ministre par ATT, ce qui n’a pas satisfait tous les Touaregs, qui reprochaient à ce chef de gouvernement de ne pas porter le turban, d’être devenu un citadin, un officiel, de ne pas vivre comme les autres Touaregs, nomades du Sahara.
- 29 avril 2007 : Touré réélu avec 70,88 % des voix (1 622 579 suffrages exprimés) contre sept autres candidats dont l'ancien président de l'Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta (19,08 %).
Les relations commerciales, politiques et culturelles avec la France se ralentissent tandis que celles avec la Chine, la péninsule arabique et les États-Unis se renforcent. L'élite intellectuelle et les étudiants se tournent vers les États-Unis, aux débouchés plus prometteurs et à la politique migratoire plus ouverte. Les commerçants s'orientent avec les pays arabes et du golfe, la proximité religieuse, tel le pèlerinage à La Mecque, favorisent ces échanges.

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Insurrection malienne et la rébellion Touareg en 2012
- janvier - avril 2012, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) attaque les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Des ONG affirment que 100.000 réfugiés ont quitté le nord du Mali.
- 22 mars 2012 : A un mois de l'élection présidentielle des soldats mutins dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, prennent le contrôle de la présidence par un coup d'État et annoncent la dissolution des institutions et la suspension de la Constitution. Le coup d'État entraîne le départ d'Amadou Toumani Touré et la mise en place d'un couvre-feu temporaire. Les violences qui suivent le renversement du pouvoir entraînent la mort d'une personne et en blessent une quarantaine.
- 1er avril 2012 : la rébellion Touareg, constituée du MNLA (allié à différents groupes islamistes parmi lesquels l'AQMI) et d'un mouvement salafiste Ançar dine, contrôle les trois régions situées au Nord du Mali. Ançar dine souhaite imposer la charia. Les deux mouvements revendiquent le contrôle des principales villes.
- 1er avril 2012 : Sanogo (devenant chef de l'État) annonce établir un couvre-feu et de fermer les frontières et le rétablissement de la Constitution malienne de 1992 et des institutions, conséquence de la pression internationale et de l'avancée des rebelles au nord-est du Mali. Néanmoins, il précise que le CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État) demeure l'autorité suprême du pays.
- 4 avril 2012 : le MNLA décide unilatéralement la fin des opération militaires et le 6 avril, il proclame l'indépendance de l'Azawad. Cet acte a été condamné de façon catégorique par les différents partis maliens ainsi que par l’Union africaine et la communauté internationale.
- 6 avril 2012 : Sanogo accepte finalement de signer un accord rendant le pouvoir aux autorités civiles. Il sera donc resté 20 jours chef de l'État malien. Une médiation est menée avec les putschistes du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État sous l'égide de la CEDEAO et du Burkina Faso, aboutissant à un accord.
- 6 avril 2012 : La France par Alain Juppé légitime MNLA et souhaite ouvrir les négociations. (« Le MNLA est un interlocuteur. Il n’y aura pas de solution militaire, il faut une solution politique (…) un dialogue avec le MLNA et les partenaires de la région... En revanche, je ne vois pas comment on peut avoir un dialogue avec AQMI, dont l’objectif est d’assassiner nos ressortissants » Alain Juppé) La quasi-reconnaissance de l'indépendance de l'Azawad est en contradiction avec la position française manifestée au sein de la CEDEAO. La France est le quatrième bailleur de fonds du pays, dont elle entraîne et équipe les forces gouvernementales. L’escalade de la crise inquiète d’autant plus les autorités françaises qu’AQMI retient toujours six Français en otage.
Le CNRDRE procède à des arrestations d'anciens militaires et d'hommes politiques dans la semaine du 16 avril et le 17 avril. Il semble que la junte n'a laissé qu'en apparence le pouvoir et demeure bel et bien la véritable autorité du pays. Les affaires les plus importantes de l'Etat semblent être étudiées par le Capitaine Sanogo sans consultation du pouvoir politique en place. Certains l'accusent de violer l'ordre constitutionnel, de s’immiscer dans des affaires qui ne sont pas du domaine de sa compétence et de dérive dictatoriale pendant qu'il n'est officiellement plus considéré comme président par la CEDEAO.
Un déploiement de force d'intervention militaire de 3 000 hommes est prévue par la CEDEAO en cas d'échec de négociation avec les rebelles touaregs de déposer les armes afin de rétablir l'intégrité territoriale du Mali.
- 26 mai 2012 : le MNLA et Ançar dine ont annoncé un pacte dans lequel ils allaient fusionner pour former un état islamiste nommé la République islamique d'Azawad (environ 822 000 km2, capitale : Gao, environ 1 295 000 hab.) « Le mouvement Ansar Dine et le MNLA proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad. Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad ». Mais le MNLA a décidé de se retirer du pacte.
- 18 juillet 2012 : Selon Laurent Fabius "il y a par ailleurs au nord du Mali des terroristes - il faut les appeler ainsi - qui appartiennent essentiellement au mouvement AQMI, dont je rappelle qu’il tient officiellement la France pour son principal ennemi. Ces terroristes détiennent des armes et beaucoup d’argent, en particulier grâce aux otages. Ils menacent non seulement le Mali, mais l’ensemble de la région et, indirectement, la France. Il faut que l’ensemble de ceux qui sont attachés à la défense de la démocratie - la CEDEAO, l’Union africaine, l’ONU, l’Union européenne et nous-mêmes - se mobilisent pour venir, le moment venu, à bout de cette menace qui pèse sur des centaines de milliers de personnes. La France entend mobiliser ses propres forces, y compris financières, pour venir en aide à un peuple ami et à un continent en souffrance. »
- 25 juillet 2012 : le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR) qui regroupe 140 partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, a demandé la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra
- 27 juin 2012 bataile de Gao : Le MNLA et Ançar dine continuent à s'affronter. Mouvement pour l'Unicité et du Jihad en Afrique de l'Ouest et A.d. a pris le contrôle de la ville , chassant le MNLA....
- 31 juillet 2012 : La CEDEAO a donné jusqu’au 31 juillet au gouvernement de Cheick Modibo Diarra pour former un gouvernement de consensus. Cette institution sous-régionale pense qu’un gouvernement d’union nationale devra permettre au Mali de « mieux gérer ses défis ». Le 1er août la CEDEAO accorde un délai de dix jours supplémentaires aux politiques maliens.
- 20 août 2012 : Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est reconduit mais un nouveau gouvernement intégrant des personnalités politiques est nommé.
- 15 novembre 2012 : François Hollande, président français reçoit le président Nigérien à l'Élysée pour discuter d'une intervention française et de la protection des exploitations françaises des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali.
- 11 décembre 2012 : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est contraint par les militaires putschistes à démissionner. Le président par intérim nomme Diango Cissoko Premier ministre qui forme un nouveau gouvernement.
- 20 décembre 2012 : Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l’unanimité une résolution qui autorise une intervention militaire dans le nord du Mali en cas d’échec des négociations politiques. Elle autorise « le déploiement sous conduite africaine d’une Mission internationale de soutien au Mali pour une période initiale d'une année.
- 21 décembre 2012 : Bay Dikmane et Mohamed Ag Akharib représentants respectifs du MNLA et d’Ansar Dine, réunis à Alger, ont signé un accord qui prévoit la sécurisation du nord du Mali et des négociations avec le gouvernement malien. Le représentant d’Ansar dine refuse de négocier sur l’application de la charia.
- 23 décembre 2012 : les islamistes d’AQMI et d’Ansar Dine détruisent de nouveaux les mausolées à Tombouctou.

Le déclenchement de l`Opération Serval
- 10-17 janvier 2013 : La bataille de Konna : Après qu`un communiqué d'Ansar Dine signé par Iyad Ag Ghali a dénoncé la « mauvaise volonté » du gouvernement malien lors des négociations et déclare suspendre son offre de cessation des hostilités, les jihadistes ont attaqué Konna dans la nuit du 9 au 10 janvier.
- 10 janvier 2013 : Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence à la demande de la France exprime sa « profonde inquiétude relative aux mouvements militaires et aux attaques de terroristes islamistes signalés dans le nord du Mali, en particulier la prise de la ville de Konna ». Gérard Araud, ambassadeur français auprès des Nations unies annonce que le gouvernement malien a lancé un appel à l’aide militaire.
- 11 janvier 2013 : l'armée française lance l'Opération Serval, les forces aériennes sont aussitôt engagées et des commandos des forces spéciales transportés par avions sont déposés à Sévaré. Le même jour, les jihadistes se sont portés en direction des villes de Mopti et Sévaré. Leur progression au sud a été cependant arrêtée par une contre-attaque des forces maliennes appuyées par au moins quatre hélicoptères français Gazelle du 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales ( avec des missiles HOT et du canon de calibre 20mm, quatre véhicules jihadistes sont détruits, ce qui a provoqué le replis de la colonne). Cette nuit-là, l'armée malienne, qui était soutenue par les troupes françaises, a revendiqué la prise de la ville de Konna. Dans la nuit du 12 au 13 janvier, les Mirages 2000D basés à N'Djamena effectuent de nouvelles frappes entre Konna et Léré.
- 16-17 janvier 2013 : Konna est abandonnée par les jihadistes dès le 13 janvier. Un nouveau combat a éclaté dans la nuit du 16 au 17 janvier, les troupes françaises et maliennes ont repris possession de la ville, abandonnée par les troupes islamistes.

- 22 janvier 2013 : L`AQMI est bombardé par l'aviation française à Tombouctou.
- 26-28 janvier 2013 : Les armées maliennes et françaises prennent le contrôle de Gao puis Tombouctou. A Gao les djihadistes du MUJAO ont tenté de défendre le pont Wabaria sur le fleuve Niger mais ont été mis en fuite par les forces spéciales françaises qui ont pris le contrôle du pont. Le MNLA et le Mouvement islamiste de l'Azawad (MIA) ont affirmé chacun avoir pris le contrôle de Kidal. Le 28 janvier, les forces tchadiennes et nigériennes prennent le contrôle des villes d'Andéramboukane et Ménaka. Selon plusieurs déclarations, dont celle d'Abdul Wahid Al-Nour, commandant de l'Armée de libération du Soudan, des centaines d'islamistes, majoritairement des combattants d'Ançar Dine, se sont réfugiés au Darfour.
- 30 janvier 2013 : Les forces françaises prennent le contrôle de l’aéroport de Kidal mais est bloqué par une tempête de sables. Le lendemain des soldats tchadiens sont arrivés à Kidal pour sécuriser la ville.
- 8 février 2013 : Prise de Tessalit (dernière grande ville à côté de la frontière avec l`Algérie). Des éléments français des forces spéciales sont parachutés dans un premier temps sur l’aéroport de Tessalit afin de sécuriser la piste, permettant le poser d’assaut d'un avion de transport qui débarque les premiers éléments chargés de sécuriser l’aérodrome. Ceux-ci sont rejoints par une cinquantaine de soldats du 1er RCP, initialement basés à Kidal, et acheminés par l’escadron de transport des forces spéciales afin de renforcer ce dispositif et de permettre aux forces spéciales de lancer des patrouilles en vue de s’assurer du contrôle de la ville. Parallèlement, le SGTIA blindé du 1er RIMa réalise un raid blindé de plus de 500 kilomètres à partir de Gao afin de rejoindre les éléments français déployés dans la zone de Tessalit. Le dispositif est ensuite complété par les éléments des forces armées tchadiennes. Cette opération est exécutée avec l’appui d’hélicoptères et d’appareils de l’armée de l’air qui ont réalisé pour cette seule nuit plus d’une trentaine de sorties dont une douzaine dédiée aux frappes afin de sécuriser la zone.
- 18 février - 25 mars 2013 : Combats dans l'Adrar des Ifoghas (l'opération Panthère IV) : dans la région de Kidal c`est un massif montagneux situé dans le Nord-Est du Mali et dans le Sud de l'Algérie.


Source :

- 28 février 2013 : les combats des jours précédents ont fait environ 130 morts chez les islamistes, dont 90 tués par les Tchadiens et 40 par les Français. Ces derniers lors d'un raid aérien contre une colonne de six pick-up au cours duquel Abdelhamid Abou Zeïd a été tué.
- 2 mars 2013 : l'armée tchadienne a déclaré avoir tué Mokhtar Belmokhtar : « Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d'Amettetaï.
- 8 mars 2013 : le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré lors d'une visite au Mali que le retrait des forces françaises déployées au Mali dans le cadre de l'opération Serval s'étalera sur plusieurs mois à partir d'avril.
- 25 avril 2013 : Le Drian a détaillé le futur dispositif français au Mali. Un millier de soldats français seront maintenus sur place à la fin de l'année 2013. 150 hommes seront affectés auprès de l’état-major ou des unités de la MINUSMA ; 150 autres seront intégrés à la mission de formation de l'Union européenne au Mali. 700 militaires constitueront une force de réaction rapide pour s’assurer que les groupes terroristes ne se reconstituent pas et afin d'assurer un soutien opérationnel à la force de stabilisation qui pourrait avoir besoin d’une force d’intervention.
- 20 mai 2013 : Depuis cette date seul le GTIA (groupement tactique interarmes ) « Désert », et un groupement aéromobile (GAM) arment la brigade Serval. Il est prévu qu'un millier de militaires français restent sur le terrain en 2014 dans le cadre de l'opération Serval III.
- 11 août 2013 : Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles et a affronté Soumaïla Cissé le 11 août 2013 pour le deuxième tour. Les résultats officiels sont proclamés le 15 août 2013 : Keïta a été élu avec 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Cissé. Il est en fonction depuis le 4 septembre 2013. Il a nommé Yamoussa Camara au poste de chef d’état-major particulier de la Présidence de la République. Beaucoup n’ont pas apprécié cette nomination, car le général Camara figure parmi les responsables du putsch du 22 mars 2012. De plus Camara est en vive discussion avec l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson : Camara l’a traité d’« ambassadeur du MNLA » ce qui a mis en colère également le président malien.
- 31 août 2013 : Conduite entre Gao et Aguelhok, l’opération Dragon a engagé 400 militaires de la force Serval, principalement répartis entre un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) Infanterie, un SGTIA blindé et leurs soutiens ; environ 150 militaires nigériens et sénégalais de la MINUSMA ainsi que des gendarmes maliens. L’opération visait à sécuriser l’axe Tessalit-Gao, en vue du passage d’un important convoi logistique vers Gao, ainsi qu’à poursuivre le travail de contrôle de zones et d'exploitation de renseignements. Le SGTIA Infanterie a fouillé plusieurs objectifs et découvert dès le 1re septembre, de l’armement, des munitions et divers matériels.
- 20 octobre - 2 novembre 2013 : Opération Hydre - La France a mèné une opération militaire conduite conjointement avec les militaires des forces armées maliennes et de la MINUSMA. Cette opération mobilise plusieurs centaines de soldats, se déroule au nord et au sud de la boucle du Niger et elle ne s`est traduit par aucun affrontement direct, les terroristes évitant systématiquement le contact et fuyant à l’approche des forces. Un important site logistique des groupes terroristes est néanmoins mis à jour au Nord-Est de Tombouctou, avec une organisation minutieuse ne laissant aucun doute sur sa fonction. Cette opération démontre également la capacité des forces armées maliennes et des forces de la MINUSMA à durer sur le terrain, dans des actions complémentaires, en agissant avec le soutien de la population.
- 21 novembre 2013 : premier tour des élections législatives - 21 députés élus dès le premier tour
- ...

Source de l'image : http://www.nationmaster.com/country/ng-niger


LES TOUAREGS AU MALI ET AU NIGER, ET L'AQMI

Les Touaregs appartiennent à l'ensemble ethno-linguistique amazigh (Berbères). Leur population générale est difficile à évaluer et serait aux alentours de 1,5 million, dont 550 000 au Mali, 800 000 au Niger, 50 000 en Algérie, le reste au Burkina Faso et en Libye.
Depuis 1916, on compte plusieurs conflits principaux :
- 1916-1917 : La révolte de Kaocen au Niger
- 1962-1963 : généralement appelée « première rébellion touareg », qui fut très durement réprimée par l'armée malienne. Le mouvement fut également très affaibli par les sécheresses des années 1970.
- 1990-1995: rébellion touareg au Mali et au Niger. Elle débuta en 1990, deux ans après la création du Mouvement populaire de libération de l'Azawad.
> Au Mali, une première période de conflit (octobre-décembre 1990) aboutit à la signature des Accords de Tamanrasset en 1991 et du Pacte national en 1992, mais qui ne marqua pas la fin définitive des hostilités. Des conflits réapparurent en 1994-1995 et la paix fut finalement scellée le 27 mars 1996 à Tombouctou lors de la cérémonie de la Flamme de la Paix, durant laquelle les rebelles touaregs brûlèrent 3 000 armes utilisées durant la rébellion ;
- 23 mai 2006 : soulèvement touarègue au Mali, aboutissant aux accords d'Alger (signés le 4 juillet 2006)
- 2007-2009 : rébellion touareg au Niger et au Mali ;
- début 2012 : l'insurrection menée par le MNLA au Mali.

Les Touaregs demandent l’autonomie depuis les années 1960 mais ils vivent dans une région où ils sont minoritaires dans l’ensemble. Ils vivent dans les mêmes conditions que les Noirs du Nord, qui n’ont jamais pris les armes pour revendiquer de meilleures conditions de vie et il existent des mariages mixtes. La communauté des Touaregs est excessivement divisée, avec des rivalités sociales, claniques et géographiques. Elle est organisée en castes, avec des nobles et des esclaves, il n’y a pas d’égalité entre les personnes.
L’intégration des ex-rebelles touaregs dans l’armée après les différents accords de paix, en 1992, 1996 et 2006, a provoqué bien des frustrations de tous les côtés. Du côté des militaires du Sud du pays, qui ont vu d’un mauvais oeil le fait que des Touaregs aient le rang d’officier alors qu’ils ne savent pas faire une phrase en français et du côté des Touaregs, certains n’ont pas accepté les grades subalternes de caporal qui leur ont été donnés, alors qu’ils étaient des chefs de la rébellion. D’une certaine manière, l’Etat malien a voulu acheter la paix mais cette stratégie s'est retournée contre lui. ATT a nommé un Touareg, Ahmed Mohamed Ag Hamani Premier ministre (2002-2004), ce qui n’a pas satisfait tous les Touaregs, qui reprochaient à ce chef de gouvernement de ne pas porter le turban, d’être devenu un citadin, un officiel, de ne pas vivre comme les autres Touaregs, nomades du Sahara.
Au Nord, les Songhaïs appellent les Touaregs surgu borey, «les voleurs de bétail». Et les Touaregs les plus réticents pensent que les militaires noirs, les «Kel Mali en uniforme» (un terme péjoratif pour dire que les Maliens du Sud sont des citoyens de seconde zone) sont venus dominer leur territoire. Abdoulaye Tamboura

Source de l'image : http://www.joshuaproject.net/people-profile.php?peo3=15223&rog3=NG

L'effondrement de la Libye de Kadhafi : l'effet domino vers le Mali et le Niger
Plusieurs groupes d'ex-rebelles touaregs ayant fui le Mali dans les années 1990 pour s'engager dans l'armée libyenne (combattants incorporés dans la Légion islamique) de Mouammar Kadhafi se sont joints au mouvement suite à la chute du régime libyen en 2011. Ils ont apporté avec eux un grand nombre d'armes, réactivant le conflit pour l’autodétermination de l'Azawad. Le MNLA est allié au Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), un groupe salafiste.
Les Américains voulaient s’installer dans le Sahel, mais le Mali (et le Niger) ont posé leur véto. Les Américains ont sous-estimé le ressentiment anti-américain dans la région et le soutien inconditionnel des Maliens à Kadhafi qui est très populaire et pas forcément du seul fait de l’argent distribué. Les Maliens ont éprouvé un sentiment d’injustice avec l’intervention de l’OTAN et de la France en Libye. Kadhafi est un musulman comme les Maliens et sa mort les a beaucoup choqués. Ils ont prié dans les mosquées pour que l’âme de Kadhafi repose en paix, même si les habitants n’étaient pas forcément d’accord avec son idéologie.
Les investissements de Kadhafi sont omniprésents au Mali, trois des principaux hôtels de la capitale sont aux mains de la Laico (Lybian African Investment Company), tandis que le centre administratif (120 millions de dollars ) investis personnellement par le leader libyen porte ostensiblement le nom de Mouammar Kadhafi. En dehors de Bamako, les investissements libyens se sont concentrés dans la riziculture (180 millions de dollars), dans le désensablement du canal de Tombouctou ou encore dans la construction de la grande mosquée de Ségou, par exemple. Le Mali - pays toujours bloqué dans le top 5 des contrées les plus pauvres au monde - craint que la chute de Kadhafi annonce aussi la fin de ces investissements.

MNLA - Mouvement national pour la libération de l'Azawad
chef :
Le MNLA est une organisation politique et militaire touarègue active au Nord-Mali. Il est une coalition d’anciens militaires touaregs maliens enrôlés en Libye et d’anciens mouvements rebelles touaregs maliens dont les deux composants sont :
- Le MNA (Mouvement national de l'Azawad) créé en novembre 2010 qui se définit comme « une organisation politique de l’Azawad qui défend et valorise la politique pacifique pour atteindre les objectifs légitimes pour recouvrer tous les droits historiques spoliés du peuple de l’Azawad »
- Le MTNM (Mouvement touareg du Nord-Mali), mouvement responsable de rébellions de 2006 à 2009
Les deux mouvements ont fusionnés le 16 octobre 2011 pour créer le MNLA. Ses objectifs sont l'autodétermination et l'indépendance du territoire de l'Azawad alors que le gouvernement malien, comme celui de la France, considère qu'il ne représente qu'une partie de la population du territoire concerné. La zone revendiquée couvre intégralement la région de Tombouctou, la région de Kidal et la région de Gao, les touaregs ne sont toutefois majoritaires que dans la portion située au nord du fleuve Niger. Suite à l'insurrection au Nord-Mali le mouvement contrôle la région de Kidal depuis mars 2012. Les insurgés contrôlent également toute la partie des régions de Gao et de Tombouctou située au nord du Fleuve Niger . En effet, l'état malien annonce l'abandon de la ville de Gao aux rebelles le 31 mars 2012. Tombouctou, la dernière ville sous contrôle malien au nord du fleuve Niger, tombera à son tour le 1er avril 2012.
Le gouvernement malien a accusé le MNLA de s’être allié à des éléments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pour attaquer Aguel'hoc, information démentie plus tard par le MNLA qui affirme qu'il « rejette le terrorisme et l'extrémisme sous toutes ses formes, qu'il provienne d'un groupe ou d'un État » sachant même qu'il l'avait revendiqué au moment des faits 10. Le 13 février 2012, le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt a affirmé que des exécutions sommaires avaient eu lieu lors de l’attaque des rebelles touaregs à Aguel'hoc et que la méthode utilisée s’apparente à celle d’Aqmi.

Ançar dine : l'alliée du MNLA
chef : Iyad Ag Ghali (Ancien chef rebelle touareg dans les années 90)
Ançar dine (en arabe: أنصار الدين, ce qui signifie «défenseurs de la foi» est un groupe islamiste touareg qui a sa base principale dans la tribu Ifora dans la partie sud de la patrie des Touaregs. Il est dirigé par Iyad Ag Ghaly. Les membres du groupe sont présentés pour être en provenance du Mali, l'Algérie et le Nigeria.
Ag Ghaly, l'un des chefs les plus éminents d'une rébellion touareg dans les années 1990, est accusé d'avoir des liens avec AQMI et d'autres groupes islamistes, un groupe dissident qui est dirigé par son cousin Hama Ag Hamada. (Salma Belaala, professeur à l'Université de Warwick, qui effectue des recherches sur le djihadisme en Afrique du Nord, dit que cette association est fausse, et il affirme que A.d. s'oppose Al-Qaïda.)
Le groupe cherche à imposer la charia à travers le Mali, y compris la région Azawad. Des témoins ont déclaré que les combattants d'Ançar dine portent de longues barbes et de volent des drapeaux noirs avec la Shahada (islamique croyance) inscrit en blanc. La différence entre Ançar dine et le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA ), c'est que le premier ne cherche pas l'indépendance mais plutôt de garder intacte Mali et le convertir en une théocratie rigide. Le 6 Avril, lorsque le MNLA a déclaré l'indépendance de la région Azawad l'aile militaire d'Ançar dine l'a rejetée, quelques heures après. Le groupe est le responsable de la combustion de la tombe d'un saint soufi, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, le 4 mai à Tombouctou. A Gao, le groupe a interdit les jeux vidéo, de la musique malienne et de l'Ouest, des bars , et le football.
La puissance réelle d’Ançar Dine est douteuse, il semblerait qu' ils ne sont pas très nombreux : principalement d’anciens compagnons de route et des jeunes attirés par les possibilités d’enrichissement rapide à ses côtés (mise à disposition d’armes, de 4x4...). Les rivalités tribales pourraient par contre expliquer leur montée en puissance : les ex-supplétifs locaux de l’armée et les tribus opposées au MNLA se sont sans doute alliées à Ag Ghali, lui permettant par exemple de prendre Kidal et de contrôler un certain nombre d’autres villes. Ils décrédibilisent ainsi la rébellion et permettent à leur commanditaire de pouvoir faire pression sur le MNLA.

(Branche d') Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI ou BAQMI) - au Mali
Chef : Abu Mussab Abdel Wadoud (Abdelmalek Droukdel)
Al-Qaida au Maghreb islamique ou AQMI (en arabe : تنظيم القاعدة في بلاد المغرب الإسلامي ) est une organisation islamiste armée d'origine algérienne. Un Emirat national est basé en Algérie et les émirats régionaux et parmi eux, les katibas —milices— du Sahel sont en Mauritanie, au Mali, et au Niger. Avant le 25 janvier 2007, elle était connue sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPCl). Son affiliation au réseau Al-Qaida aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben Laden. Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, la zone d'opération s'est étendue et correspond aujourd'hui à la région désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du Sénégal jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger. En juillet 2010, la branche sahélienne d'AQMI aurait entre 80 et 200 membres et se compose de 2 katibas, celle d'Abou Zeid et celle de Mokhtar Belmokhtar qui a contracté une série d'accords avec des réseaux de trafics divers.
On dit qu’Aqmi compte entre 300 et 400 combattants. Sauf qu’il faut prendre en compte les sous-traitants. Pour moi, ils sont au moins un millier, essentiellement des Mauritaniens. Les Mauritaniens ne supportaient plus d’être dirigés par les Algériens. Le chef d’al-Qaïda en Afrique de l’ouest, c’est un Mauritanien. La maison mère en Algérie a été habile en donnant plus de responsabilités aux katibas locales. (Serge Daniel)
Alors qu’AQMI est le maître de la région, on ne le voit pas s’activer à Azawad au moment des troubles. La différence avec al-Qaïda, c’est cette industrie de l’enlèvement. (Ils on commencé avec 5 millions d’euros en 2003 et finit par 100 millions d’euros en 2012). Surtout au Mali (et au Niger) l'AQMI a réussi à se mettre dans le média et à rendre la zone infréquentable car il n’y a plus de touriste qui est un coup dur porté à l’économie. De plus, il souhaite créer un émirat dans la zone. Ils sont en train de créer une jonction avec Boko haram au Nigeria. Pour le Mali, les membres d’Aqmi ne proviennent pas de chez eux.
Les terroristes d’Aqmi auraient profité du conflit libyen pour se procurer des armes, dont des missiles sol-air, et les acheminer clandestinement vers leur bastion du Mali. Beaucoup craignent qu’Aqmi devienne rapidement "l’armée la mieux équipée de la région".

Le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO)
Un groupe dissident d’AQMI qui a revendiqué l’enlèvement des diplomates algériens au consulat de Gao.

Source de l'image : (Trans-Sahara Counterterrorism Initiative = TSCTI),

Boko Haram (Nigeria, 2002-)
Chef : Mohammed Yusuf (-2009) ; ethnie : Haoussa (?)
Ce mouvement islamique nigérian (= Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du Prophète et du jihad) dont le nom signifie «l’éducation occidentale est un péché» en langue haoussa, la plus parlée dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman. Le Haoussa est l'une des langues les plus importantes au Niger voisin et le mouvement est également présent à Gao (Mali) avec une centaine de combattants.
Le mouvement a été créé en 2002 dans le nord-est du Nigeria, dans les Etats de Yobe et de Borno, qui comptent parmi les plus pauvres du pays. Il est particulièrement actif dans ce dernier, frontalier du nord du Cameroun et du Tchad. N’Djamena n’est d’ailleurs qu’à 200 km à vol d’oiseau de Maiduguri, capitale du Borno. Mais à cette époque, les combattants islamistes de cette région sont connus sous le nom de «Talibans nigérians» en raison de leur modèle afghan, alors en guerre contre les Américains après les attentats du 11 septembre 2001. En 2003 et 2004, ils lancent des attaques contre des postes de police, mais un déploiement massif de militaires et de policiers dans la région a gèlé la situation. pendant environ deux ans. En 2006 sous le nom de «Boko Haram» les islamistes sont réapparus sous la direction de Mohammed Yusuf qui a enclenché en juillet 2009 une véritable insurrection dans quatre Etats du nord du Nigéria. Les autorités croyaient en 2009 avoir exterminé Boko Haram, le leader islamiste a été tué lors de sa garde à vue. Mais ils ont transformé le chef de la secte en véritable martyr et ils ont trouvé refuge au Niger et au Tchad voisins. En septembre 2010 ils se sont progressivement réorganisés et ont multiplié les attaques de commissariats, l'élimination des responsables politiques et religieux.
Les attaques de Boko Haram dans le Nord-Est du Nigéria, mais aussi jusqu’au centre de la capitale Abuja, gagnent en intensité semaine après semaine. Mais elles ne semblent toutefois pas, à ce stade, pouvoir faire basculer le géant démographique du continent (plus de 160 millions d’habitants) dans la guerre civile.

Boko Haram se divise en deux branches, une interne qui veut instaurer la charia (loi islamique) et qui organise des attentats. L’autre branche formée par AQMI. Pour l’instant, Boko Haram n’a pas fait allégeance à al-Qaïda maison mère.
Les Etats-Unis ont annoncé le 21 juin avoir placé sur leur liste noire anti-terroriste trois dirigeants du Boko Haram.


PERSONNAGES CLES

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK, 1945-)
ethnie : Malinké ; parti : ADEMA-PASJ > Rassemblement pour le Mali (RPM, socialiste) ; religion : Islam

Né à Koutiala (capitale cotonnière du sud-est du pays) Ibrahim Boubacar Keïta a fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris et au lycée Askia Mohamed de Bamako. Il a étudié à la faculté des lettres de l’université de Dakar puis à l’Université de Paris I- Panthéon Sorbonne et à l’Institut d'histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC). Il est titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un DEA en politique et relations internationales. Après ses études, il est chargé de recherche au CNRS et enseigne les systèmes politiques du Tiers-Monde à l’Université de Paris Tolbiac. De retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds européen de développement (FED), chargé de la mise en œuvre du premier programme de micro-réalisations par la Communauté économique européenne au Mali. Il est ensuite directeur-représentant de Terre des Hommes France (TDHF), ONG française et internationale pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Militant de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), il est le directeur adjoint de la campagne d’Alpha Oumar Konaré pour l’élection présidentielle en avril et mai 1992. Après son élection, le nouveau président le nomme en juin 1992 conseiller diplomatique, porte-parole du président de la République du Mali. En novembre 1992, il est nommé ambassadeur du Mali auprès de la Côte d'Ivoire, du Gabon, du Burkina Faso et du Niger. En novembre 1993 il devient ministre des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Quelques mois plus tard, le 4 février 1994, le président Alpha Oumar Konaré le nomme Premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en février 2000. Il préside l’ADEMA-PASJ. En 1999, il devient vice-président de l’Internationale socialiste.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2002, alors qu’il souhaite poser sa candidature pour succéder à Alpha Oumar Konaré, des dissensions au sein du parti présidentiel l’entraînent à donner sa démission de Premier ministre le 14 février 2000, puis de la présidence du parti en octobre 2000. Il quitte alors l’ADEMA-PASJ avec ses partisans pour fonder le Rassemblement pour le Mali (RPM), formation qu’il préside depuis juin 2001.
En 2002, il est candidat à l’élection présidentielle. À l’issue du premier tour, il arrive en troisième position derrière Soumaïla Cissé et Amadou Toumani Touré. Il contestera ces résultats. Après les élections législatives, il est élu président de l’Assemblée nationale et il est devenu président du comité exécutif de l’Union parlementaire africaine.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le 28 avril 2002 IBK a remporté 329 149 voix, soit 21,15 % des suffrages exprimés. Seuls sont qualifiés pour le second tour Amadou Toumani Touré (28,87 %) et Soumaïla Cissé (21,44 %, soit un peu plus de 4 000 voix de différence avec Keïta). IBK conteste ces résultats mais apporte cependant son soutien à Amadou Toumani Touré, qui sera élu lors du second tour, le 12 mai, avec 65,01 % des suffrages exprimés.
En 2007 il a axé sa campagne sur une opposition aux pratiques de gouvernance du président sortant Amadou Toumani Touré et à sa politique. Il récuse le consensus comme mode de gouvernement. Au cours de la campagne, il accuse les partisans d’Amadou Toumani Touré d’utiliser les moyens de l’État et dénonce les tentatives de fraude. Finalement il a obtenu 19,15 % des voix, se plaçant ainsi en deuxième position derrière le président sortant Amadou Toumani Touré, réélu dès le premier tour. Il a réalisé son meilleurs score dans le district de Bamako avec 38,48 % des voix. IBK a contesté ces résultats, accusant les partisans du président sortant de fraudes. Il rejoint ainsi les autres candidats de l’opposition regroupés au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR), Tiébilé Dramé, Mamadou Bakary Sangaré et Soumeylou Boubèye Maïga.
Le 26 juillet 2011, il a été désigné candidat du Rassemblement pour le Mali à l’élection présidentielle malienne de 2012 (qui sera finalement reportée à juillet 2013). Le 29 octobre 2011, neuf partis politiques ont rejoint le Rassemblement pour le Mali pour appeler à une candidature de l'ancien Premier ministre. Il s'agit du Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine (Miria), de l'Union des Maliens pour le progrès (UMP), du Front africain pour la mobilisation et l’action (Fama), du Rassemblement des démocrates républicains (RDR), du Rassemblement pour la justice au Mali (RJD), du Parti de la différence au Mali (PDM), du Parti socialiste et démocratique du Mali (PSDM), du Parti Sigikafo Oyédamouyé (PSO), et de la Concertation démocratique. L'élection a finalement lieu en 2013, après le coup d'État et la guerre contre les djihadistes. Keïta a été élu avec 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Cissé et il est en fonction depuis le 4 septembre 2013.
Sa femme est d’ethnie sonrhaï, originaire de Bourem dans la région de Gao.

Iyad Ag Ghaly
ethnie : Touareg ; parti : MPLA ; religion : islam

Iyad ag Ghali est connu pour être celui qui a déclenché la rébellion dans la nuit du 28 juin 1990 à Menaka à la tête du Mouvement populaire pour la libération de l'Azawad (MPLA), créé en 1988 et considéré comme le front historique de la rébellion touarègue au Mali. À la suite d'une opposition aux Accords de Tamanrasset en 1991, le MPLA se scinde en trois factions : le Front populaire de libération de l’Azawad (FPLA) dirigé par Mohamed ag Rhissa avec comme secrétaire général, Zeidane ag Sidalamine, et l’Armée révolutionnaire de libération de l’Azawad (l’ARLA) commandée par Abderamane Ghala. Iyad ag Aghali, lui, prend alors la tête du Mouvement populaire de l'Azawad (MPA), mouvement modéré composé d'un millier d'hommes essentiellement recrutés parmi les Ifoghas. C'est le seul groupe rebelle à soutenir le Pacte national de 1992. Il est dissous en mars 1996, à l'occasion de la Flamme de la paix à Tombouctou.
Il devient conseiller à la présidence malienne, puis négociateur en 2003 pour le compte de cette dernière dans la libération des otages européens enlevés par le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, qui deviendra AQMI en 2007). Il revient en arrière-plan dans la rébellion touareg de 2006. En mai 2006, il participe au mouvement de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement aux côtés de Hassan Fagaga et Ibrahim Ag Bahanga. Il en devient le secrétaire général. Ce mouvement débouchera sur les Accords d'Alger. Il a été envoyé comme conseiller au consulat malien de Djeddah en Arabie Saoudite d'où il est expulsé en raison de ses liens avec Al-Qaïda. On le retrouve ensuite, en janvier 2011, négociateur pour la libération de trois des otages d’Areva enlevés au Niger. Et ce genre d’intermédiaires n’hésite pas à surfacturer sa prestation et à s’attribuer de très généreuses commissions.
En 2012 à la tête du mouvement Ançar Dine, il participe à l'Insurrection malienne de 2012.

Amadou Toumani Touré (1948-)
ethnie : ; parti : (il n’appartient à aucun parti politique) ; religion : islam
Amadou Toumani Touré est né le 4 novembre 1948 à Mopti, dans l'ancien Soudan français, où il fréquente l’école fondamentale. Entre 1966 et 1969, il est inscrit à l’école normale secondaire de Badalabougou à Bamako pour devenir instituteur. Finalement, il intègre l’armée en entrant à l’école interarmes de Kati. Au sein du corps des parachutistes, il grimpe rapidement les échelons. Après plusieurs stages en URSS et en France, il devient commandant des commandos parachutistes en 1984.
En mars 1991, après les manifestations populaires réprimées dans le sang, il participe au coup d'État contre Moussa Traoré, prend la présidence du Comité de transition pour le Salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État pendant la transition démocratique.
Il organise la conférence nationale (qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections législatives et présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le « soldat de la démocratie ». Il fonde et dirige une fondation pour l’enfance.
Le 1er septembre 2001, il demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée. Il décide de se lancer dans la vie politique en posant sa candidature pour l'élection présidentielle de 2002. Il est élu président de la République le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Sa présidence est assez atypique, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays.
A l'élection présidentielle malienne de 2007 il a été soutenu par de nombreux partis politiques, dont quatorze sont rassemblés à l’initiative de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/Pasj) et de l’Union pour la république et la démocratie (URD), au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) mais également par le Mouvement citoyen et plusieurs associations.
Le président sortant a axé sa campagne sur son bilan qu’il qualifie de positif, sur son modèle de gouvernance basé sur le consensus et sur un « programme pour le développement économique et social » autour de neuf priorités : le renouveau de l’action publique en matière de démocratie et de gouvernance ; une plus forte croissance économique avec à la clef un taux de croissance d’au moins 7 % l’an ; le développement du secteur privé ; celui des ressources humaines ; l’emploi des jeunes ; une plus grande implication des femmes dans le développement ; le soutien aux initiatives culturelles et au sport ; la participation des Maliens de l’extérieur au développement du pays et l’institution d’une diplomatie plus agressive. Lors d’un meeting à Koulikoro, il a annoncé un programme d’embauche de 50 000 jeunes dans la fonction publique. Ses adversaires, regroupés notamment au sein du Front pour la démocratie et la République (FDR), les accusent d’utiliser les moyens de l’État pour faire campagne. Ils accusent également le président et le gouvernement de favoritisme, par exemple dans l’attribution des logements sociaux, et déplorent des fraudes lors du scrutin du 29 avril.
Amadou Toumani Touré a été réélu président de la République le 29 avril 2007 dès le premier tour. Il a obtenu 71,20 % des votes, tandis que son principal concurrent, Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a recueilli que 19,15 % des voix, conteste, comme les autres candidats de l’opposition réunis au sein du Front pour la République et la démocratie, les résultats en raison de fraudes.
Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, un peu plus de deux mois avant la fin de son mandat, il est renversé par un coup d'État. Les mutins du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État, dirigé par le capitaine Amadou Sanogo, dénoncent la gestion du conflit au nord Mali entre l'armée et la rébellion touareg. Ce coup d'État intervient dans un contexte où la prochaine élection présidentielle, à laquelle le président Touré ne se présentait pas, était prévue pour le 29 avril 2012, élection couplée avec un référendum constitutionnel. Le 8 avril 2012, il annonce officiellement qu'il démissionne de ses fonctions présidentielles.

Amadou Haya Sanogo (1972-)
ethnie : ; parti :
Amadou Haya Sanogo est un militaire malien à la tête du coup d'État du 22 mars 2012 fomenté contre le président Amadou Toumani Touré, à la suite duquel il prend le pouvoir. Il est né à Ségou et il y qu'il passe ses premières années avant d'intégrer le Prytanée militaire de Kati. Il reçoit une formation militaire approfondie aux Etats-Unis entre 2004 et 2010, tout d'abord dans une base de l'Armée de l'air à Lackland au Texas, puis une formation d'officier du renseignement à Fort-Wachica en Arizona, enfin d'août 2010 à décembre 2010 dans le prestigieux cours de formation des officiers d'infanterie de l'Armée de terre à Fort Benning en Géorgie.

Moussa Traoré (19-)
ethnie : ; parti : OUA

Alpha Oumar Konaré (1946-)
ethnie : ; parti : OUA
Alpha Oumar Konaré est né à Kayes (Mali). Il a fait ses études supérieures en histoire à l’École normale supérieure de Bamako (1965-1969) et à l’université de Varsovie (Pologne) entre 1971 et 1975. Il commence sa carrière professionnelle en étant instituteur à Kayes, puis professeur de lycée à Markala et à Bamako.
En 1974, il est chargé de recherche à l’Institut des sciences humaines du Mali, puis, de 1975 à 1978, chef du patrimoine historique et ethnographique au ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture. En 1980, il est nommé chercheur à l’Institut supérieur de formation en recherche appliquée (ISFRA), et professeur au Département histoire-géographie de l’École normale supérieure (ENSUP) de Bamako. Au cours de sa carrière, il a été responsable de plusieurs associations professionnelles (Association des Historiens-Géographes du Mali, Association ouest-africaine des archéologues, Union des Chercheurs d’Afrique de l’Ouest ou encore président du Conseil international des musées de 1989 à 1992). Entre 1981 et 1992, il a été consultant auprès de l’UNESCO et du PNUD.
Il commence à militer politiquement dès sa jeunesse. En 1967, il est élu secrétaire général de la Jeunesse US-RDA (Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, le parti du président Modibo Keïta) de l’École normale supérieure de Bamako. Après le coup d’État de Moussa Traoré, il devient militant du parti clandestin « Parti malien du travail ». En 1978, croyant à la volonté d’ouverture de Moussa Traoré, il accepte de devenir son ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture. Il démissionne en 1980. Son action a été marquée par la formation des cadres et l’organisation du sport au Mali.
En 1990, il participe à la création de l’association « Alliance pour la démocratie au Mali » (ADEMA) qu’il contribue à transformer en parti politique en fondant l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ). Il en est le premier président et le délégué à la Conférence nationale du Mali en 1991 après la chute de Moussa Traoré. En 1991, il crée « Radio Bamakan », la première radio associative libre du Mali et en avril 1992, à la fin de la transition démocratique conduite par Amadou Toumani Touré, il est élu président de la république, avec 69,01 % des suffrages au second tour contre Tiéoulé Mamadou Konaté.
Il est réélu pour un second mandat en 1997 au premier tour avec 95,9 % des voix face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby. Les principaux partis de l’opposition ont boycotté ce scrutin pour protester contre l’annulation des élections législatives d’avril 1997.

OUA : Organisation de l'Unité Africaine


CLIVAGES, CONFLITS INTERNES

Le pays est divisé en huit régions administratives (voir la carte détaillée):
- Tombouctou,
- Kidal,
- Gao,
- Mopti,
- Kayes,
- Koulikoro,
- Sikasso
- et Ségou,
auxquelles s’ajoute le district de la capitale, Bamako.
Le Mali est un État enclavé dont 65 % du territoire est occupé par le désert et demeure l'un des pays les plus pauvres du monde. En 2009, la population malienne était estimée à 15 millions d'habitants. Les neuf dixièmes des Maliens habitent les régions du Sud (Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et Bamako. Le Nord-Mali dispose de 1.122 million d’habitants au total dont 500.000 à 700.000 Touaregs.

- clivage "Nord-Sud" : arabes (Maghreb, Nord) - noirs (région sub-saharienne, Sud) voir encore : Marocco (et Sahara Occidental), Mauritanie, Niger, Soudan - Sud-Soudan
- grandes pôles :

- 5 grands groupes ethniques :
subsahariens (noirs) - arabo-berbers (touaregs, maures)
1, Mande 50% (Bambara, Malinke, Soninke)
2, Peul 17%
3, Voltaique 12%
4, Songhai 6%
5, Touareg/Moor 10%
autres 5%

- les langues (1987) :
au Sud
bambara (38,3 %) vivant principalement dans le district de Bamako, une langue de la famille nigéro-congolaise
soninké (12,3 %)
peul ou fulfude (11,7 %), régions Kayes, Mopti et Ségou
dogon (6,9 %), Mopti

songhai (6,3 %) au centre-est du Mali, du lac Débo jusqu’à Gao (et en république du Niger), une langue nilo-saharienne
tamasheq et hasanya (ou maure) (5%) dans le nord (Tombouctou, Kidal et Gao), la langue des Touaregs berbères
(Le pays compte une trentaine de langues, mais une dizaine seulement sont parlées par plus de 100 000 personnes. La connaissance du français a également beaucoup progressé. En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et écrire en français. En 1985, ils étaient 564 000. En 2009, ils sont 2,2 millions.)

- sédentaires - nomades

- islam (90 %) : animistes (9 %) : catholiques, protestants (1%)

Les Malinkés ou Mandingues, Mandinkas, Mandingos, Mandés, Maninkas, sont un peuple d’Afrique de l'Ouest présent principalement au Mali et en Guinée et de façon minoritaire au Sénégal (environ 4 %) dans la région proche de la frontière malienne, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire (Nord-Ouest autour d'Odienné) et en Guinée-Bissau. Les Malinkés sont présents en petit groupe au nord de la Sierra Leone et du Libéria. On estime leur nombre à plus de 4 millions.

Source de l'image : http://via-sahel-toulouse.over-blog.com/article-931047.html

Sources :
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/mali.htm
http://via-sahel-toulouse.over-blog.com/article-931047.html
http://www.rfi.fr/afrique/20100402-histoire-federation-mali-son-eclatement
http://survie.org/billets-d-afrique/2012/213-mai-2012/article/que-se-pas...
http://www.slateafrique.com/83421/aqmi-et-ses-rancons-100-millions-deuro...
http://blog.slateafrique.com/post-afriques/2012/04/03/mali-inevitables-m...
http://www.slateafrique.com/12301/nigeria-terrorisme-boko-haram-ennemi-p...
http://www.lalibre.be/actu/international/article/656046/le-mali-et-l-arg...
Mihaly Benkes : A Frankofon területek fejlödése in: Dioszegi - Harsanyi - Németh (szerk.) : 20. szazadi egyetemes történet 1945-1995 - III. Kötet, pp. 235-236.
Sékéné Mody Cissoko, Un combat pour l’unité de l’Afrique de l’Ouest, la Fédération du Mali (1959-1960). Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, Dakar, 2005.
Malisources : http://maliontheground.wordpress.com/category/afisma-micema-serval/
http://www.mali-cikan.fr

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dernière mise à jour : 26/11/2013