Les enjeux de la guerre d'indépendance (Portugal, Guinée, Cap Vert)
- l’une des plus longues guerres de décolonisation (1962-1974) en alliance avec le Cap Vert
- Le Portugal a indéniablement joué sur la vieille rivalité entre Capverdiens et Bissau-guinéens ou en d’autres termes entre métis et noirs. Il a chargé le Général António Spínola, responsable du commandement militaire en Guinée portugaise contre la lutte indépendantiste, de mettre en place le « Front Uni de Libération » pour concurrencer le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert - portugais Partido Africano para a Independência da Guiné e Cabo Verde). Pour ce faire, le général devait remettre le Front à des nationalistes capturés et qui avaient retourné leur veste en faveur du Portugal. L’objectif des Portugais était de réussir à casser l’union entre le Cap-Vert et la Guinée-Bissau. Le « Front » était un instrument en vu de conserver le Cap-Vert et d’accorder l’indépendance à la Guinée portugaise. Avec le soutien des États-Unis, il comptait ainsi occuper la position stratégique fournie par l’archipel du Cap-Vert.
- Le PAIGC se bat contre l'armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins, la Guinée Conakry notamment et la Casamance, province du Sénégal.
- Amílcar Cabral, fondateur du PAIGC est assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry (Guinée-Conakry), six mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau. Ses assassins sont des membres de son parti, vraisemblablement manipulés par les autorités portugaises et bénéficiant de complicités au plus haut niveau dans l’État guinéen. Pendant l’enquête destinée à faire la lumière sur l’assassinat, Ahmed Sékou Touré a fait disparaître toutes les pièces à conviction en se contentant d’accuser le Portugal (le général António Spínola et la PIDE, police politique portugaise). Les meurtriers de Cabral ont motivé leur geste par le fait de la domination des métis et de leur accaparement du pouvoir. Amilcar Cabral était un exemple de métissage culturel mais la proximité de son frère Luis, métis biologique et celle de l’élite capverdienne constituaient une preuve de la position ambiguë du leader de la révolution. Sékou Touré a peut-être joué un rôle dans l'attentat, mais on sait qu’il avait toujours critiqué la main-mise des Capverdiens sur les structures dirigeantes de la Guinée-Bissau. En outre, on sait aujourd’hui qu’un projet de Grande Guinée existait et était débattu entre Bissau et Conakry, qui se sentaient proches idéologiquement (socialisme) et sociologiquement. Ce projet a été combattu par les Capverdiens jusqu’à leur éviction car il promettait la suprématie des Noirs. (Avec la mort de Sékou Touré en 1984, ce projet a été oublié.)
- Le Portugal n’a pas réussi son pari car le PAIGC n’éclate pas ; des chefs du maquis comme João Bernardo Vieira (noir) apportèrent leur soutien aux successeurs d’Amilcar Cabral.
- La Révolution des Œillets au Portugal en 1974 qui déposa le dictateur Caetano (successeur de Salazar) permit l’indépendance simultanée de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (10 septembre) formant un seul pays tout comme les autres pays lusophones (Angola, Mozambique, São Tomé-et-Príncipe).
Métis contre Noirs, la question de Casamance (Sénégal)
- Luís Cabral (métis de mère portugaise contrairement à son frère Amilcar de mère guinéenne) est devenu le premier président en s’entourant de la population métissée déjà mise en avant à l’époque des Portugais. Le clivage entre Noirs et Métis qui s'était établi avec les Portugais se retrouve au niveau de l’administration et du parti au pouvoir le PAIGC. La Guinée-Bissau, indistincte juridiquement du Cap-Vert se voit dominée par les Capverdiens et la crise économique (pénuries alimentaires, etc).
- Ségrégation institutionnalisée par la nouvelle Constitution du Cap-Vert du 7 novembre 1980 : seuls les Capverdiens (constitués de 71% de métis) nés de parents capverdiens seront éligibles au sein des instances du parti et de l’Etat (communs aux deux pays). La mesure signifie que les Noirs d’origine bissau-guinéenne n’auront pas accès aux postes de responsabilité du Cap-Vert, alors que les Capverdiens sont chez eux à Bissau et constituent l’élite. La nouvelle Constitution bissau-guinéenne non seulement n’aborde pas cette question mais concentre tous les pouvoirs entre les mains de Luis Cabral (chef de l’État, du gouvernement et des armées) au détriment du premier ministre. Si les métis étaient plus indiqués pour la direction politique et technocratique du pays à cause de circonstances historiques qui n’avaient pas favorisé les Noirs pendant la colonisation, ces nouvelles mesures constitutionnelles institutionnalisaient l’appropriation du pouvoir par un groupe social.
- 15 novembre 1980 : Joao Bernanrdo Vieira (Nino) renverse le gouvernement de son compagnon, Luis Cabral. Désormais, le pouvoir est aux mains des Noirs et permet l’accès à des postes de responsabilité aux vétérans de la guerre d’indépendance qui partagent avec les Casamançais les mêmes origines ethniques, si ces vétérans ne sont pas eux-mêmes Casamançais. Ces vétérans, formés par les Soviétiques et dans le cadre de la coopération des armées de lutte anti-coloniale portugaise, sont rompus aux tactiques de guérilla et aident Vieira à diriger un gouvernement militaire à ses débuts fortement marxiste-léniniste.
> dette énorme (3,5 années de revenu) rendant le pays totalement dépendant de l’aide internationale ( en 1995 celle-ci couvrait ¾ ressources nationales)
- Lors du coup d’État, de nombreux dirigeants métis qui ont refusé de se soumettre ont été tués. Les relations entre la G-B et le Cap-Vert ont été fortement détériorées : le dernier quitte le projet d'unité avec la G-B et les socialistes fondent le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV).
- 1982 : guerre de sécession de la région de Casamence (Sud-Sénégal) depuis 1982 : la G-B commence à aider les rebelles
- 1984 : une nouvelle Constitution est approuvée et ramène le pays à la règle civile
Vers une "démocratisation"
- 1991 : premier cessez-le-feu en Casamance
- 1991 : l'interdiction des partis politiques est levée et des élections ont lieu en 1994.
- 29 septembre 1994 : Vieira a donc été proclamé premier président de la République démocratiquement élu
- 1994 : Participation à l'opération Turquoise au Rwanda : La force internationale comptait 2 550 militaires de l'armée française et 500 autres venus de sept pays d'Afrique (Sénégal, Guinée-Bissau, Tchad, Mauritanie, Égypte, Niger et Congo).
- 1997 : Malgré sa situation financière désastreuse, la G-B a pu entrer dans la zone franc.
- 7 juin 1998 - 7 mai 1999 : Guerre civile entre les forces restées fidèles à Vieira et celles du
chef rebelle Ansumane Mané.
>> 26/12/1998 : La CEDEAO a déployé sa force de contrôle du cessez-le-feu (ECOMOG) en Guinée-Bissau à la demande du président Vieira. L’appui offert par des troupes sénégalaises et guinéennes aux forces loyalistes du président Vieira n’avait fait qu’envenimer la situation, incitant la majorité des forces armées à se rallier au général Mané.
>> Les combats tournant rapidement à l’avantage des rebelles, un accord de paix est signé le 1er novembre 1998 à Abuja (Nigéria) sous l’égide de la CEDEAO. L’accord prévoit l’instauration d’un cessez-le-feu, le retrait des forces étrangères et le déploiement d’une force d’interposition de la CEDEAO. Cette force de 600 hommes serait chargée de surveiller le retrait des soldats guinéens et sénégalais, ainsi que du contrôle des élections tandis qu’un gouvernement provisoire d’unité nationale serait mis en place, dirigé par le premier ministre Francisco Fadul.
Après une brève reprise des affrontements par les troupes loyalistes et la conclusion d’un nouvel armistice, les troupes de la CEDEAO remplacent finalement les forces sénégalaises et guinéennes qui quittent le pays le 17 mars 1999.
>> Les rebelles prennent finalement le gouvernement de João Vieira, il cherche refuge à l'ambassade portugaise avant de s'exiler au Portugal.
>> Les forces de l’ECOMOG se retirent fin juin, remplacées par le Bureau des Nations Unies pour la Consolidation de la paix (BANUGBIS).
- Kumba Yala a été, début 2000(-2003), le premier Président démocratiquement élu de la Guinée-Bissau. Sa dérive autocratique fait peu à peu passer au rouge tous les voyants de l’État de droit. Les arrestations se multiplient tous azimuts, la torture règne à nouveau, les contre-pouvoirs sont persécutés.
- 2003 : coup d'État militaire, (général Veríssimo Correia Seabra) puis phase de normalisation démocratique :
- 2004 : élections législatives en 2004
- 30 décembre 2004, Casamance : accord de paix signé le entre le MFDC (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance) et le gouvernement sénégalais
Retour de Vieira
- En avril 2005, presque deux ans après qu'un autre coup d'État militaire eut renversé le gouvernement du président Kumba Ialá, Vieira revient pour participer aux prochaines élections. Il a convaincu le Sénégal de le soutenir. En dépit d'une interdiction faite aux anciens dirigeants de se présenter, la Cour suprême autorise finalement sa candidature contre Ialá.
- élection présidentielle le 24 juillet 2005 : Vieira l'emporte au deuxième tour
- En 2005, le budget de l'État dépend à 75 % de l'aide internationale.
- 2006 : à la frontière des eaux territoriales entre le Sénégal et la Guinée-Bissau un potentiel de 1 à 1,5 milliard de barils du pétrole a été découvert (Pétrosen)
>>> mars 2006 : Opération de nettoyage à Casamance menée par l'armée de Guinée-Bissau contre le maquis de Salif Sadio avec l'accord du Sénégal. (La sécurité devient plus important que le maquis.)
- 6 août 2007 : L'arrestation du chef d'état-major de la marine, le contre-amiral Américo Bubo Na Tchuto, officiellement interpellé pour tentative de coup d'État, aurait un lien direct avec le débarquement, le 12 juillet dernier, de 500 kg de cocaïne à l'aéroport de Bissau.
- 16 novembre 2008 : élections législatives, majorité du PAIGC au Parlement (67 sièges sur 100), Carlos Domingo Gomes est devenu nouveau Premier ministre
Règlement de comptes entre l'armée et les Aguentas du président
- 23 novembre 2008 : L’attaque à l’arme lourde contre la résidence du président bissau-guinéen. Le cerveau de la mutinerie était le neuveu de Kumba Yala, le sergent Alexandre Ntchama Yala (arrêté en Gambie en décembre 2008).
- 4 janvier 2009 : Le chef d'État-major des forces armées, le général Tagmé Na Wai a été visé par des coups de feu - sans le toucher - vraisemblablement tirés par des "Aguentas" (garde présidentielle de Vieira). Nota bene, Tagmé faisait partie des militaires qui avaient participé, le 28 décembre 1999, au coup d'État qui a renversé Vieira. La garde avait expliqué qu’il s’agissait d’un accident et démenti une tentative d’assassinat mais l’armée avait ordonné le démantèlement de la milice.
- le 1er mars 2009, Tagmé est tué dans un attentat à la bombe.
- le 2 mars 2009, le président Joao Bernardo Vieira est assassiné par des hommes en armes. (Il s'agit d'un "règlement de comptes" entre deux camps : celui favorable au défunt chef d'État major des armées et les « Aguentas » de Vieira.)
- juin 2009 : l’un des candidats aux élections présidentielles, Baciro Dabó, est tué à son domicile par des militaires
- élections présidentielles de 2009 : premier scrutin le 28 juin, second tour le 26 juillet
- 26 juin 2009 : La résolution du CdS de l'ONU (1876) prévoit la transformation, au 1er janvier 2010, du BANUGBIS (Bureau d’appui des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Guinée-Bissao) en BINUGBIS (Bureau Intégré). Cette transition sera caractérisée par un renforcement de la présence onusienne sur le terrain, nécessaire face à l’instabilité du pays. Ce nouveau bureau comprendra quatre sections thématiques : politique, droits de l’homme, réforme du secteur de la sécurité (RSS), information. Son mandat se caractérise par les éléments suivants (absents du mandat du BANUGBIS) :
> Appui à un processus national de dialogue et de réconciliation ;
> Soutien et appui en vue de la conception et la mise en œuvre de la stratégie de RSS ;
> Assistance à la lutte contre les trafics notamment de drogues et d’armes légères ;
> Renforcement de la coopération avec les organisations régionales.
- 26 juillet 2009 : Malam Bacai Sanhá est élu président de la République, il est entré en fonction le 8 septembre 2009.
- Le pays est classé 173e sur 175 dans le classement du Pnud en termes de développement humain. Plus de 80 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour.
- 1-2 avril 2010 : Un coup d'état - qui voit le retour de Bubo Na Tchuto au premier plan - est organisé par les militaires, notamment Antonio Njai, contre le premier ministre Carlos Gomes Junior, affaibli depuis l'arrestation du général Zamora Induta.
Le premier ministre est relâché le lendemain, mais demeure en résidence surveillée, tandis que Antonio Njai l'un des leaders du coup d'Etat, se présente comme le nouvel homme fort de l'armée, chef d'Etat major des armées. (Il garde Induta et le chef des renseignements militaires, Samba Djaló en prison depuis des mois.) Le président Sanha a refusé de condamner le coup de force militaire et en s’est affiché clairement aux côtés du tombeur d'Induta.
- 6 juillet 2010 : La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, annonce son intention de « réexaminer » l'aide au développement accordé à la Guinée-Bissau en raison de l'investiture d'un nouveau chef d'état-major, le général Antonio Indjai, qui avait renversé le précédent chef des armées, et « considère que la situation présente pourrait constituer une violation des engagements de la Guinée-Bissau en termes de respect des droits de l'Homme, de démocratie et d'État de droit » pris dans le cadre de l'accord de Cotonou de juin 2000.
- 4 août 2010 : L'armée de Guinée-Bissau accepte le principe de l'arrivée d'une force étrangère pour œuvrer à la stabilisation du pays frappé par une instabilité politique et militaire chronique et de violences. Cette force sera composée d'éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l'Union africaine.
- 30 septembre 2010 : fin de la mission de l'Union européenne RSS UE Guinée-Bissau
- décembre 2010 : Le déploiement de la MISSANG, en conformité avec un accord signé entre les deux pays africains lusophones l`Angola et la Guinée-Bissau, est devenu une pomme de discorde entre l'armée et le gouvernement de Guinée-Bissau. La MISSANG a été chargé des travaux de réhabilitation des casernes militaires et des commissariats de police du pays, financés par Luanda. A Bissau l'hôtel Palace racheté par l'Angola pour y loger la Missang.
- 9 janvier 2012 : Mort du président de la République en exercice, Malam Bacai Sanhá.
- 18 mars 2012 : Premier tour des élections présidentielles, Carlos Gomes Júnior (PAIGC), a obtenu 48,97 % des voix, Kumba Yala (PRS), 23,36 %, Manuel Serifo Nhamadjo 15,75 %, Henrique Rosa 5,4 %. Le second tour est reporté du 22 au 29 avril, puis annulé suite à un coup d'État.
- 12 avril 2012 : Un coup d'État a eu lieu mené par l'armée, commandée par le général Mamadu Ture Kuruma, vice-chef de l'état-major, faisant suite au premier tour d'une élection présidentielle contestée, remporté par Carlos Gomes Júnior. Le président de la République par intérim, Raimundo Pereira, et l'ancien Premier ministre, Carlos Gomes Júnior, ont été arrêtés. Les autorités militaires annoncent la dissolution de « toutes les institutions » du pays, et la mise en place prochaine d'un « Conseil de transition ». Pourquoi ce coup d`Etat? Car Carlos Gomes avait annoncé le projet de réduire la taille des forces armées du pays, et les militaires l'accusent de préparer une intervention armée de forces angolaises pour éradiquer l'armée bissau-guinéenne. Les militaires ont dénoncé un «accord secret» conclu entre l'exécutif et l'Angola et «cet accord vise à légitimer la présence de troupes étrangères, en l'occurrence la Mission militaire angolaise (MISSANG) en Guinée-Bissau, dans un souci de protéger le gouvernement en cas de crise». Récemment, des membres de l'état-major ont accusé le gouvernement de chercher à obtenir une intervention de l'Angola «sous l'égide de l'Union africaine» (UA).
- 17 avril 2012 : A cause du coup d'État militaire, l'Union africaine suspend l'adhésion de la Guinée-Bissau.
- 11 mai 2012 : Manuel Serifo Nhamadjo, président de l'Assemblée nationale populaire, est devenu président de la République par intérim, le nouveau Premier ministre est Rui Duarte Barros, au terme d’un accord signé par 35 partis politiques à l’exception du PAIGC, qui conteste toujours la transition. Carlos Gomes Junior ainsi que l’ex-président par intérim, Raimundo Pereira - tous deux se trouvant au Portugal - ont aussitôt refusé de les reconnaître. Le ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Portas a déclaré :« Toutes les informations dont dispose le Portugal montrent clairement qu’à l’origine de ce coup d’Etat figure aussi le narcotrafic »
- 17 mai 2012 : Les premiers éléments de la Force ouest-africaine de CEDEAO sont arrivés à Bissau pour prendre le relais de la MISSANG. Les policiers burkinabè ont été accueillis par le commandement militaire. Ils ont été rejoints samedi 20 mai par un groupe de 140 militaires et policiers nigérians (Formed Police Units), puis par un contingent de 200 Sénégalais (éléments du génie militaire, de santé, et quelques gendarmes) et un autre venu du Togo. Au total, 629 hommes composeront cette force. Le déploiement a pris du retard en raison des difficultés à trouver des casernes pour loger les soldats. Il en existe huit autour de Bissau, mais seulement trois sont en mesure d'accueillir un nombre important de soldats dans de bonnes conditions. Le gros des troupes sera logé à Kouméré (ou Cumeré, 35 km du Bissau) tandis que les officiers se répartiront à Joao Landin et Sao Vicenté. Cette force a pour mission de sécuriser les institutions de transition dans le pays, et d’appuyer les réformes dans le secteur de la défense et de la sécurité.
- 22 juin 2014 : José Mário Vaz a été nommé président de la République de Guinée-Bissau. Avant le coup d'État de 2012, il a été le ministre des Finances du président Malam Bacai Sanha. Il a remporté 40,9 % des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle du 13 avril 2014. Lors du second tour qui s'est déroulé le 18 mai 2014, il a reçu 61,9 % des voix mais Nuno Gomes Nabiam a contesté le résultat.
- 13 août 2015 : Le président José Mario Vaz a limogé son gouvernement, en raison de plusieurs divergences avec son premier ministre. Le gouvernement de Domingos Simoes Pereira a été formé en juillet 2014, après la victoire de José Mario Vaz au second tour de l’élection présidentielle organisée en mai.
João Bernardo Vieira (Nino Vieira)
(1939-2009)
1er et 3e président de la République de Guinée-Bissau.
Électricien de formation, Vieira rejoint le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) d'Amilcar Cabral en 1960 et joue un rôle majeur dans la guerre de libération menée par les guérilleros du pays contre le régime colonial portugais. La guerre s'intensifiant, Vieira, connu de ses camarades comme « Nino », son nom de guerre durant la lutte, fait preuve de beaucoup de compétence en tant que chef militaire et grimpe rapidement les échelons.
À l'issue des élections pour le Conseil régional qui se sont tenues fin 1972 dans les secteurs sous le contrôle du PAIGC et qui devaient mener à la formation d'une assemblée constitutive, Vieira est nommé président de l'Assemblée nationale populaire. Le 28 septembre 1978, il devient Premier ministre.
Le 14 novembre 1980, Vieira renverse le gouvernement de Luís Cabral par un coup d'État militaire sans effusion de sang.
Au 2ème tour de l’élection présidentielle, tenu le 7 août 1994 il est déclaré vainqueur avec 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá, un ancien conférencier de philosophie, candidat du Parti social de renouvellement (PRS). Vieira a donc été proclamé premier président de la République démocratiquement élu le 29 septembre 1994.
Après une tentative échouée de coup d'État le 7 mai 1999, il cherche refuge à l'ambassade portugaise avant de s'exiler au Portugal mais en avril 2005, il revient pour participer aux prochaines élections. Il y bat Malam Baca Sanhá dans le scrutin du 24 juillet et entre en fonction le 1er octobre 2005.
Le 31 octobre 2005, Vieira annonce la dissolution du gouvernement dirigé par son premier ministre rival Carlos Gomes Júnior, avançant la nécessité de maintenir la stabilité et l'unité nationale. En l'occurrence des législatives, qui confirmèrent le 16 novembre 2008 une majorité du PAIGC (parti dont il fut exclu après la crise de 1998-1999) au Parlement, Vieira a été obligé à faire appel au président de ce parti, Carlos Domingo Gomes, plus connu sous le sobriquet de 'Cadogo junior', comme nouveau Premier ministre. De plus, face à un chef d'Etat-major des armées (Tagmé Na Wai) sur lequel il n'avait aucune prise (installé en 2004 par les militaires eux-mêmes), avant sa nouvelle élection 2005 il réclame sa parcelle d'autorité, du mal à avoir les coudées franches. Le 2 mars 2009, il est tué dans sa résidence officielle .
Malam Bacai Sanhá - PAIGC
(1947-2012)
Président de la Guinée-Bissau depuis le 8 septembre 2009. Il a été le président de l'Assemblé Nationale entre 1994-1999 comme membre de la Partie Africaine pour l'Indépendence de la Guinée et le Cap Vert (PAIGC). Il a été déjà le président de la G-B entre le 14 mai 1999 et le 17 février 2000 comme le successeur du président Vieira. Après avoir obtenu la deuxième place lors des élections présidentielle en 1999/2000 et en 2005 il les a emporté en juin/juillet 2009.
Il présida auparavant l’Assemblée nationale (1994-1999), siégea à plusieurs reprises au gouvernement et fut même secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs de la Guinée-Bissau (UNTG), la principale centrale syndicale. En 1975 et 1976, il fut administrateur de la région de Biombo, puis, de 1981 à 1986, gouverneur de celle de Gabu.
Ansumane Mané
(1940-2000)
Il a lutté pendant la guerre d'indépendance à côté de Vieira et il a soutenu Nino lors de son putsch en 1980. En 1998 après être accusé par trafic d'armes pour les rebelles de la région de Casamance, il a été suspendu de sa fonction Chef d'Etat major des forces armées. Dans une lettre publié en avril 1998 il a cherché à tourner l'accusation contre le Ministre de Défense Samba Lamine Mané et autres officiers en affirmant que le président Vieira a autorisé la contrebande. Finalement il a été remplacé par le général Humberto Gomes le 6 juin 1998. Le lendemain Mané a éclaté la guerre civile contre Vieira.
Après que Vieira a été déposé le 7 mai 1999, Mané est devenu le chef d'Etat temporaira (comme Chef du Commandement Suprème de la Junte Militaire) jusqu'au 14 mai quand Bacai Sanhá est devenu le président.
Mané restait le chef de la Junta et a proposé un mandat de 10 ans pour le futur gouvernement mais cette proposition a été rejeté par les parties. Il ne lui restait autre choix que soutenir la candidature de Bacai Sanhá (PAIGC) mais au janvier 2000, Kumba Ilalá (PRS), l'ennemie de la Junta, a gagné les élections. Ilalá a fait dissolu la Junta mais Mané a sauvegardé son pouvoir. Il s'est retiré à la région Biombo, à l'Ouest du pays, où il fut tué par des forces gouvernementales.
Kumba Yala / Mohamed Ialá Embaló
(1953-)
Homme politique bissau-guinéen, membre du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), il fut président de la République de Guinée-Bissau de Guinée-Bissau du 17 février 2000 au 14 septembre 2003. Il s'est converti à l'islam en 2008 et a changé son nom en Mohamed Ialá Embaló.
Salif Sadio
( ? - ? 2006)
Ancien chef de l’état-major du maquis Atika, l'aile combattante du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC)
Quand le général Ansoumana Mané, le tombeur de l’ancien président Bernardo Vieira, se retourne contre le président élu, Kumba Yala, fin 1998 début 1999, longtemps considéré comme le protégé de Mané, Salif Sadio se range derrière lui, alors que les autres, l’aile qui se soulèvera contre lui soutient Kumba Yala. Et ce sont eux qui lui sauvent son fauteuil, son armée étant alors très divisée.
Salif, comme Ansoumana Mané est musulman. A la mort de ce dernier, Salif, affaibli par les divisions internes du maquis, devient «orphelin» et se lance dans une politique de terre brûlée avec de multiples exactions sur les routes de la Casamance.
Salif, de retour de la Libye [avec le général Mané, ndlr] a voulu imposer le ‘musulmanisme’, il a construit une petite mosquée dans l’état-major, et voulu interdire de boire du vin de palme, a demandé qu’on abatte les palmiers, dans une région où le vin de palme et le riz blanc sont sacrés. Pire les tentatives de "musulmanisation" le maquis dans lequel il y a des chrétiens, des animistes, des diolas, des peuls, des toucouleurs.
Il a boycotté des négociations inter-Mfdc après les rencontres de San Domingo en Guinée-Bissau. La majeure partie des combattants du Mfdc ne lui ont pas pardonné les brimades et les assassinats perpétrés contre ses frères d'armes au moment où il était au faîte de sa puissance et finalement le maquis a décidé d'en finir avec lui en 2006 (?).
Antonio Indjai
Antonio Indjai est chef d'État major des armées de Guinée-Bissau du personnel et il a été l'un des leaders dans le coup d'Etat militaire du 1 avril 2010.
Indjai a émergé au sein de la junte au pouvoir pendant la guerre civile (Juin 1998 - mai 1999.) En 1999, Indjai a été nommé commandant adjoint de la zone nord militaire dirigé par le Tagmé Na Waié. En 2004, Tagme a été devenu chef d'État major et Indjai est devenu chef de la zone militaire du Nord. En 2006, Indjai a été promu colonel qui a abouti à son leadership dans la guerre contre un groupe séparatiste sénégalais de la Casamance qui avait établi son camp en Guinée-Bissau. En Novembre 2008, Indjai a été devenu brigadier et sous-chef de l'armée.
Indjai est marié et père de quatre enfants.
Lorsquil avait été chassé du pouvoir le 28 décembre 1999, Nino Vieira, dans son exil au Portugal n'avait été suivi que par ses hommes de confiance : 400 « aguentas » ou « sauveurs ». Ils ne sont pas des militaires de formation. Quand Vieira revient au pouvoir en 2005, il intègre ses « Aguentas » dans l'armée : Les "sauveurs" sont devenus des éléments de la garde présidentielle, dans l'armée, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, pour leur garantir une certaine autonomie vis-à-vis du commandement militaire dirigé par le général Tagmé Na Wai (/Way).
Au fil des années, les relations entre les « Aguentas » et les militaires de carrière deviennent exécrables. La situation monte d'un cran lorsqu'en novembre 2008, le chef d'État major des armées est victime d'une tentative d'assassinat. Il accuse Vieira et les « Aguentas » qui se disculpent en indexant les lobbies de la drogue. Quelques semaines plus tard, la résidence de Vieira est attaquée. Vieira pense que son CEMGA (Chef d'État-Major Général des Armées / Sénégal) est dans le coup. Malgré cela, il hésite à le limoger d'autant que Tagmé avait plusieurs hommes dans les casernes qui lui étaient favorables.
Début janvier 2009, sans informer Vieira ou demander son avis, Tagmé convoque à l'État-major tous les « Aguentas » pour retirer leurs armes et leurs tenues. Vieira pique une colère noire et menace d'en finir avec le CEMGA. Le 1er mars, 8 heures du matin, le Président Vieira convoque son CEMGA dans sa résidence. Au même moment, des « Aguentas » ouvrent la porte du bureau du CEMGA et minent la première marche des escaliers. Revenu dans son local vers 20 heures, le CEMGA ouvre la porte de son bureau, entre, pose un pied sur la marche et s'explose.
Dans un premier temps, les militaires croyaient à un accident. Ils se rendent chez le Premier ministre pour lui demander des explications. Ce dernier leur indique qu' il n'a « rien compris » de ce qui était arrivé. Seulement, ils lui révèlent que le CEMGA avait été convoqué dans la matinée par le chef d'Etat. Pour les militaires le Président a prétexté une discussion pour faire sortir Tagmé de l'État-major afin que ses proches « minent » son bureau. C'est ainsi que les militaires se sont rendus vers les coups de 23 heures chez le Président pour « l'entendre ». Bombardé de questions, Vieira bute et panique. Après l'avoir écouté, les militaires rebroussent chemin.
Entretemps des diplomates angolais, informés des « bruits » de vengeance qui courent dans la caserne, se rendent discrètement chez Vieira pour lui proposer de se réfugier, avec son épouse Isabelle, dans leur représentation diplomatique. Nino l'a refusé. Mais vers 4 heures du matin, les mêmes militaires qui étaient venus entendent le tir d'un RPG 7 sur le portail de sa résidence. Surpris, Nino tente de fuir avec son épouse. Cette dernière est ligotée, son mari tenu en respect. Une source proche des enfants du couple qui vivent à Londres dément : « Ils l'ont égorgé devant Isabelle. C'était une vengeance »
(Source : Cheikh Mbacké GUISSE, "Pourquoi Vieira a été égorgé sous les yeux de son épouse" ; http://www.lasquotidien.info/IMG/article_PDF/article_1083.pdf )
Guinée-Bissau - Casamance (Sénégal) - Gambie
Garde présidentielle (Aguentas) : 400 personnes
Dépenses militaires : 9.46 million USD (3,1% du PIB)
Equipements :
FN FAL, RPG-7, AK-47, fusil Vz. 52, chars T-34, chars T-55, Strela-2 MANPADS, ZPU-4, char PT-76 (20), BTR-152, ZSU-23-4 (16), BTR-60 (35), ZU-23-2 (16), 57 mm AZP S-60 (10)
Aérospatiale SA 319 Alouette III (1), Cessna 337 Skymaster (1), Dassault Falcon 20 (1), Dornier Do 27 (1), Mil Mi-8 Hip (1)
(CIA The World Factbook 2002)
Casamance : Diolas (animistes ou chrétiens), Mandingues (musulmans)
Sources :
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/Guinee-Bissau.htm
http://www.seneweb.com
http://www.rfi.fr
http://survie.org/
http://www.gw.undp.org/
http://www.lasquotidien.info/IMG/article_PDF/article_1083.pdf
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/AFRICAINFR...
http://www.operationspaix.net/-ECOMOG-Guinee-Bissau-
http://www.franceonu.org/spip.php?article4081
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=80080
http://www.consilium.europa.eu/showPage.aspx?id=1442&lang=FR
http://www.unogbis.org/docs/nu-gb_frame.html - http://unogbis.unmissions.org/
http://www.noticiaslusofonas.com/view.php?catogory=Guin%E9%20Bissau
http://www.afdevinfo.com/htmlreports/org/org_25888.html
http://www.faqs.org/docs/factbook/print/pu.html
http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2008/af/119006.htm (Human Rights Report 2008)
http://www.stat-guinebissau.com/ (REPÚBLICA DA GUINÉ-BISSAU MINISTÉRIO DA ECONOMIA)
http://www.rfi.fr/afrique/20120518-guinee-bissau-forces-cedeo-commencent...
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dernière mise à jour : 10/11/2013