Nous n’allons pas ranger dans l’ordre des bavures la réaction des CRS et autres gendarmes mobiles aux ordres de Bolotte, qui lui-même avait comme interlocuteur privilégié le sieur Foccart, secrétaire à l’Élysée pour les affaires africaines et pour tout dire coloniales. Vingt ans après le vote de la loi de départementalisation (mars 1946) des « vieilles colonies », le pouvoir colonial avait gardé intactes ses capacités de répression.
Les 25 et 26 mai 1967, dans les rues de Pointe-à-Pitre, à l’occasion d’une grève des ouvriers du bâtiment, qui réclamaient 2,5 % d’augmentation de salaire, les quartiers de la ville sont jetés dans l’effroi, les larmes et le sang.
Par Francis Daspe Membre de l’Association pour la gauche républicaine et sociale-Prométhée
Par Jean-Claude Paye Sociologue et auteur de l’Emprise de l’image (Yves Michel)
Duteurtre Les hasards n’en sont jamais vraiment. Tandis que le bloc-noteur s’en revenait d’une escapade normande – avec un arrêt obligatoire au Havre afin de humer l’air du large tout en se laissant bercer par l’architecture géométrique du cœur de ville, édifié sur les ruines de la guerre par Auguste Perret –, la lecture du Monde daté du 23 mai attira l’attention. Et plus encore.
Des chercheurs de l’université d’Aarhus (Danemark) ont fait paraître une étude de psychologie comportementale pour expliquer le fait que les classes moyennes s’engagent trop peu dans la lutte contre les inégalités alors qu’elles en bénéficieraient grandement. L’éthologie animale, la théorie des jeux, l’individualisme mal compris, le coût à payer de la révolte sont différents éléments qui expliquent le consentement à la soumission des classes moyennes, tout autant que la situation structurelle de déficit démocratique et de justice sociale, les deux s’articulant de fait.
Par Paul Sindic Juriste, ancien administrateur d’Elf.