(crédit : armée belge)
(B2) Le navire belge Godetia a sauvé, mardi, 9 juin, 213 migrants supplémentaires en Méditerranée, indique un communiqué de l’armée belge. Parmi eux, 45 femmes et 87 enfants dont le plus jeune avait à peine 40 jours. L’opération de sauvetage a duré environ une heure. Le Godetia a ensuite remis l’embarcation des migrants aux Italiens pour inspection plus approfondie. Et le navire a mis le cap sur un port italien pour y transférer les migrants aux autorités italiennes. Le Godetia a été envoyé en Méditerranée dans le cadre de l’opération Triton visant à secourir des réfugiés et renforcer les efforts de la marine italienne et maltaise au large des côtes libyennes. (NGV)
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Donald Tusk arrive en salle de presse, plutôt tendu… (crédit : CUE)
(BRUXELLES2) Le président du Conseil européen, Donald Tusk, était resté, jusqu’à présent, très discret sur la négociation avec les Grecs. Quasiment exclu du jeu, même. C’est le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien ministre des Finances et ancien ténor de l’Eurogroupe, qui tenait plutôt le manche de la négociation avec Athènes (et Berlin). Ce qui tranchait singulièrement avec qui s’était passé sous le règne de son prédécesseur, le Belge Herman Van Rompuy, s’impliquant largement, sans grand tapage, dans la négociation et assurant le va et vient entre les capitales. Donald Tusk vient de rappeler à tous qu’il existait, en sifflant la fin de la partie.
La partie est terminée
« Je suis resté plutôt discret et neutre sur cette question » a reconnu aujourd’hui le principal intéressé, répondant à une collègue grecque lors de la conférence de presse de la fin du sommet UE-Amérique latine. « Mais il est tout de même venu une réflexion après la réunion d’hier, une réflexion évidente. Il est temps de prendre une décision. Les temps sont mûrs. Nous avons besoin maintenant de décisions, et plus de négociations. Le gouvernement grec doit devenir un peu plus réaliste. Les temps ne sont plus au pari, au jeu. La partie est terminée. La prochaine réunion de l’Eurogroupe (jeudi 18 juin) sera d’une importance décisive. Nous n’avons plus de temps devant nous. »
Commentaire : un jeu du bon et du méchant ou une bourrasque venue de Pologne ?
Cette sortie du président du Conseil européen, assez tardive, interpelle. On pourra y voir un jeu subtil avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui se doit après ses récentes déclarations de se réconcilier, un peu, avec le leader grec. En soufflant le chaud et le froid, on a ainsi un chassé-croisé entre le « good boy » et le « bad boy » assez classique des négociations au « finish ». Ou est-ce une donnée plus externe au débat grec et plus personnelle à Donald Tusk qui a joué ?
Le vent qui souffle de Pologne est, en effet, puissant. On pourrait même dire que c’est une bonne bourrasque qui souffle, tant le gouvernement de la Plate-Forme civique est secoué. Il y a eu le résultat des urnes, aux présidentielles le 24 mai dernier, qui a amené la victoire, plutôt inattendue du candidat PiS (Droit et Justice), Andrezj Duda, qui était pourtant peu connu. Un résultat qui pourrait se répéter aux législatives d’octobre et coûter sinon le gouvernement à PO au moins sa majorité absolue. Il y a ensuite une vieille affaire d’écoutes privées, qui remonte à la surface, révélatrice à la fois d’attitudes et de comportements surprenants qui embarrassent le pouvoir. Au point que le président de la Diète, l’ancien ministre des Affaires étrangères Radek Sikorski, plusieurs ministres et vice-ministres, et le chef de la chancellerie du Premier ministre viennent de démissionner.
Il est donc temps pour Donald Tusk d’exister. Ce qu’il n’a pas vraiment fait jusqu’ici. Sur le plan extérieur, le dynamisme de Federica Mogherini l’a scotché sur place. Sur les relations avec la Russie et l’Ukraine, où il était attendu, c’est le couple franco-allemand qui occupe le terrain. Sur le plan intérieur (migrations, investissements, fiscalité…), des sujets qui l’intéressent peu, c’est la Commission ou les Etats membres directement (notamment le franco-allemand) qui sont à la manoeuvre. Résultat : l’espace politique du président du Conseil européen est réduit aujourd’hui. Il est davantage un président « chrysantème » qu’un intermédiaire de la négociation. Et il se doit d’exister plus que jamais… Son mandat n’est, en effet, que de deux ans et demi (jusqu’à mai 2017), certes renouvelable (une fois). Mais la question de son renouvellement pourrait vite se poser si son parti sort du gouvernement à Varsovie.
Un char israélien à Rafah – juillet 2014(crédit : armée israélienne)
(B2) Le point de passage de Rafah entre Egypte et Gaza va être rouvert durant trois jours, du 13 au 15 juin dans les deux directions. Une décision qui intervient « à la suite de consultations entre le président Abbas et les autorités égyptiennes » comme l’a précisé le Bulgare Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
En attendant la réouverture régulière…
« J’espère que les conditions de sécurité permettront que cette décision soit étendue et que Rafah puisse être ouvert sur une base régulière ». Et d’ajouter : « La nécessité d’une levée complète de toutes les fermetures demeure. Pour régler la situation, une solution durable exige également le retour du contrôle des points de passage à Gaza à l’Autorité palestinienne. »
Des Européens prêts…
Les Européens ont préparé un plan pour remonter en puissance sur le point de Rafah où des observateurs européens étaient présents en 2005-2006. Mais celui-ci reste conditionné à l’accord politique de toutes les parties. (Lire notre entretien, sur le Club, avec Guy Rolin, le chef de la mission EUBAM Rafah. Etre prêt, au cas où…
(NGV)
Lire aussi notre dossier : N°23 EUBAM Rafah. Une mission en attente d’un processus de paix