Bergeries, fermes, le concept de sites d'entraînement dédiés pour les légionnaires et leurs chefs de
Plus d'infos »Plusieurs anciens chef de corps du 2e RIMa prendront du galon cette année.
Plus d'infos »(B2) Malgré la fermeture de l’espace aérien décrété par la CEDEAO, la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, contre le Mali, et certaines déclarations officielles, la compagnie française Air France continue de voler vers Bamako.
Capture d’écran sur le site d’Air France samedi matin (15 janvier) à 8hIl est ainsi toujours possible de prendre des places pour la semaine du 24 janvier (*). Certes le vol peut toujours être annulé. Mais en rendant la réservation possible, le signal est désastreux. La compagnie continue d’assurer des vols directs ou à partir de Monrovia (Liberia) ou Banjul (Gambie). Deux pays pourtant membres de la CEDEAO !
Quant aux compagnies turque Turkish Airlines et éthiopienne Ethiopian Airlines, qui sont parmi les principales à desservir Bamako, elles continuent allègrement de desservir la capitale malienne, à partir de leurs hubs respectifs (Istanbul ou Addis Abeba), voire à partir de certaines villes africaines.
Les Européens ont cependant affirmé lors de leur réunion ministérielle informelle (Gymnich), ce vendredi (14 janvier) à Brest, un « plein soutien » aux mesures prises par la CEDEAO (lire : Les Européens bien embêtés par les sanctions de la CEDEAO contre le Mali). Apparemment, elles ont du mal à entrer en pratique.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(*) Dans la première version de l’article publiée samedi, le dispositif de réservation de Air France ne donnait la possibilité de prendre des places que en classe business, avec un prix important de plus de 3000 euros pour l’aller. Une recherche effectuée le lendemain avait fait tomber les tarifs, les faisant revenir à la normale, voire même au-dessous des concurrents pour un départ dans les jours suivants le 24 janvier.
Mis à jour dimanche 16.1 4h avec les nouveaux tarifs d’Air France
Cet article L’embargo aérien contre le Mali non respecté par Air France, la Turquie et Ethiopian Airlines est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Ce qui se passe au Mali actuellement, avec des rapports de plus en plus acrimonieux entre la junte militaire, d’un côté, et la France, les Européens mais aussi les Africains de l’Ouest, de l’autre, interpelle. Une question qui était à l’ordre du jour du gymnich, la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères, à Brest ce vendredi (14 janvier).
Le ministre français Jean-Yves Le Drian répond à B2 sur le Mali (photo : EBS / B2)L’évolution au Mali décevante ?
Nous avons pu interroger Jean-Yves Le Drian à la sortie de la réunion pour savoir s’il était « déçu » de l’évolution de la situation sur place. Un sujet qu’il connaît dans toute sa profondeur. L’actuel ministre français des Affaires étrangères était en effet en charge de la Défense, sous la présidence de François Hollande (dont il était proche), quand l’opération Serval (en 2013) a été déclenchée. Il est allé plusieurs fois au Mali et a rencontré plusieurs fois ses dirigeants successifs.
NB : Nous avons choisi de reproduire l’intégralité de la réponse (avec juste quelques interceptions pour faciliter la lecture).
Des soldats français morts pour le Mali libre
« Oui, c’était en Janvier 2013, j’ai un souvenir parfait de cette fin d’après-midi où on a déclenché les opérations, de Damien Boiteux, [le premier soldat français] mort pour que le Mali vive libre ». Et il y a eu d’autres soldats français qui sont tombés ensuite, comme en témoigne « le monument aux morts que j’ai initié dans le jardin de l’ambassade de France à Bamako. Nous avons combattu pour la liberté des Maliens. Et nous sommes toujours là, pour combattre le terrorisme et ceux qui veulent porter atteinte à cette liberté. »
Combattre le terrorisme et ouvrir une voie démocratique
Sans les soldats français, « ce pays serait devenu un État islamique, comme cela a été le projet de Daech à Rakka [Syrie]. Cette intervention a permis d’éviter cela et [également] de mettre en œuvre un processus démocratique. » Dès 2013, il y a eu ainsi « des élections présidentielles et législatives qui se sont retrouvées après ».
Une défaillance malienne sur les accords d’Alger
« Ce qu’il ne s’est pas passé après, c’est la mise en œuvre des accords d’Alger et la volonté de les mettre en œuvre. MAIS les accords d’Alger sont toujours là. Ce qu’il manque, c’est la volonté de les mettre en œuvre. » Et le ministre de saluer la prise de position de la CEDEAO « courageuse, qui fait référence à l’histoire et la propre sécurité des pays d’Afrique de l’Ouest ». Une position soutenue à « l’unanimité » par tous les pays européens.
Des manifestations
Jean-Yves Le Drian tient à ajouter un mot sur les manifestations de Bamako organisées par le gouvernement pour protester contre les sanctions africaines, et aussi contre la France. Une manifestation en pleine contradiction, estime le ministre. « La raison invoquée par la junte d’allonger la transition [démocratique] jusqu’à une durée pour cinq ans, ce sont des raisons de sécurité — “on ne peut pas voter car on n’est pas en sécurité” —. Je pense que si on est en situation de sécurité pour manifester, on doit être en situation de sécurité pour voter… »
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Interrogée sur la dénonciation par le Mali de « la violation manifeste » de son espace aérien par un avion militaire français de type A400M (immatriculé F-RBAN) vers Gao qui a « à la fois coupé son transpondeur pour ne pas être identifié et coupé ses moyens de communication » avec le contrôle aérien malien, la ministre française des Armées, Florence Parly a savamment botté en touche.
Une décision de la CEDEAO qui ne s’applique pas aux vols militaires
Les décisions, « prises par la CEDEAO dimanche de fermeture de l’espace aérien n’ont pas vocation à s’appliquer aux vols militaires », indique-t-elle. Et d’ajouter : « Nous avons donc établi des contacts à cette fin avec les autorités compétentes. » Objectif apparemment : éclaircir la possibilité de vols militaires pour les avions français.
Un communiqué officiel
Le gouvernement malien (de la junte militaire) a publié un communiqué assez peu commun mercredi (12 janvier). Les Maliens n’hésitant pas à indiquer que le vol a été détecté à l’aide de « capacités de détection aérienne récemment acquises ». Sans citer l’origine de ces capacités. Mais chacun aurait pu comprendre qu’elles pouvaient être russes.
Une procédure habituelle
Chacun sait en effet que les avions militaires qui volent vers le Mali coupent leur transpondeur par raison de sécurité. Et les autorités maliennes, plus que quiconque. Point qu’a pu confirmer B2 auprès d’un officier supérieur. L’équipage a « déposé un plan de vol validé par les autorités maliennes » et le transpondeur éteint est « une procédure habituelle au-dessus des terrains d’opération », indique notre interlocuteur.
Les accords de 2013 toujours en vigueur
Les accords conclus en 2013 au début de l’opération Serval « sont toujours valables », précise ainsi notre interlocuteur. De façon concrète, ils définissent les règles de déplacements français au Mali. C’est ainsi, selon notre lecture de l’accord SOFA (status of forces) signé avec Bamako qui s’applique. Ainsi, il est stipulé que le personnel français engagé dans le cadre de l’opération militaire « circule sans restriction sur le territoire de la République du Mali, y compris son espace aérien, en utilisant les moyens de transport dont il dispose et sans qu’il ait à solliciter un accompagnement par les forces de la Partie malienne ». Le document indique bien que ces dispositions sont applicables « jusqu’à la fin des missions du détachement français et son retour complet et définitif sur le territoire de la République française ».
… mais jusqu’à quand ?
Fin décembre, le ministre des Affaires étrangères malien a transmis à l’ambassade de France à Bamako une demande de révision de l’amendement signé en 2014, indique notre interlocuteur. Les discussions sont en cours. Elles sont gérées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Un geste plutôt inhabituel
Ce geste est donc éminemment politique. C’est un avertissement sans frais à Paris. En réponse aux sanctions de la CEDEAO, que Paris a approuvé, à défaut de les avoir initié, mais aussi aux Européens qui seraient tentés de les suivre. Reste à savoir quelle sera l’étape suivante.
(Nicolas Gros-Verheyde, à Brest, avec Helen Chachaty à Paris)
Mis à jour avec les données techniques sur la coupure du transpondeur, les accords de 2013 sur les modalités de circulation et la demande de révision du document
Cet article Le Mali dénonce la violation de son territoire par un avion français. La ministre botte en touche (v4) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
C'est sans doute la réforme que la minarm aurait dû mettre sur le haut de la pile. Hier, le minarm
Plus d'infos »(B2) Un militaire macédonien est décédé à l’hôpital de Pristina vendredi (7 janvier) vers 18h15. Mort qui n’est pas liée « à un combat ». La force de stabilisation de l’OTAN au Kosovo, la KFOR, l’a confirmé ce samedi (8 janvier).
Ce militaire de carrière de 44 ans « portant les initiales IQ », était basé à Pec/Peja, selon le ministère macédonien de la défense. Victime « selon les premières informations d’une crise cardiaque », il a été pris en charge sur place par l’équipe médicale militaire, puis transporté par hélicoptère à l’hôpital. « À son arrivée il a pu être réanimé, mais peu de temps après, les médecins n’ont pu que constater son décès » indique le ministère selon la chaine kosovare RTV21.
« Je suis de tout cœur avec les familles et les amis du soldat et avec l’ensemble du contingent de Macédoine du Nord déployé au Kosovo », a notamment partagé le général hongrois Ferenc Kajari, chef de la KFOR.
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Mais c'est un contrat de MCO, et sur 10 ans ! Mais même avec cette réserve, les bulles ont dû gicler une
Plus d'infos »L'assemblée générale de l'association des journalistes de défense (AJD) s'est tenue ce matin à 11h. Elle
Plus d'infos »(B2) Le navire grec HS Navarinon qui participe à l’opération européenne de surveillance de l’embargo (EUNAVFOR Med Irini) a procédé le 16 décembre à une inspection d’un navire considéré comme suspect au large des côtes libyennes
Fouille des containers par les marins grecs en présence d’un membre de l’équipage (photo : EUNAVFOR Med Irini)Le porte-containers était suivi depuis plusieurs jours déjà, « soupçonné d’avoir violé l’embargo sur les armes de l’ONU contre la Libye ». Mais la mer agitée et les vents forts ont empêché toute arrivée en sécurité sur le navire. Ce n’est qu’au bout de deux jours, quand les conditions de mer sont devenues plus acceptables, que l’équipe de visite du HS Navirinon (1) a pu être hélitreuillée depuis un hélicoptère sur le navire.
Les forces spéciales ont d’abord « sécurisé la zone » — indique-t-on au QG de l’opération à Rome. Ils ont ensuite « vérifié » les documents du navire. Puis ils ont procédé à l’inspection de plusieurs conteneurs « soupçonnés d’être chargés de matériel illégal ». Inspection effectuée « conformément à la résolution de l’ONU» (la 2292 pour les intimes de la chose onusienne). « Rien de suspect n’a [finalement] été découvert ». Le navire — dont le nom n’a pas été communiqué et soigneusement masqué sur les photos officiea donc été libéré et a pu poursuivre sa route vers un port d’escale.
(NGV)
(1) Cette frégate de la classe Meko 200 HN (F-461) a été incorporée dans la marine grecque en 1995 après son rachat aux Pays-Bas. Construite dans les ateliers navals de De Schelde à Vilssingen au milieu des années 1970, elle a été engagée durant 15 ans dans la marine néerlandaise sous le nom de HNLMS Van Kinsbergen et le numéro de coque F-809.
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Ce petit malin a grillé la plupart des grosses écuries politiques du moment, et pas des moindres (LR,
Plus d'infos »(B2) La France prend, samedi prochain, 1er janvier 2022, le commandement de la VJTF, la force militaire de l’OTAN de réaction rapide. Ce pour une durée d’un an.
Formation aux appuis feux tactiques interarmées (Photo : Brigade Franco-Allemande)Une force un peu plus rapide que la NRF
La création de cette force est récente. La VJTF, pour Very High Readiness Joint Task Force (ou force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation), a été décidée lors du sommet de l’Alliance de Pays de Galles en septembre 2014. Il s’agit de doter les forces euro-atlantiques d’un outil plus efficace et adapté après l’intervention russe contre l’Ukraine. Elle est forte de quelques milliers d’hommes, pouvant être déployés en quelques jours (1).
Autour de la brigade franco-allemande
La VJTF française sera constituée autour de la brigade franco-allemande, qui formera le noyau de la force, en particulier, le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards (Rh). D’autres pays (Espagne, Portugal et Pologne) doivent également fournir des forces. Elle sera dirigée par le quartier général du corps de réaction rapide français (CRR-Fr), basé à Lille.
Des Alliés déterminés à se défendre
La feuille de route de cette VJTF est claire : pouvoir « défendre n’importe quel Allié » comme l’a défini le secrétaire général de l’OTAN : « À une époque de défis sécuritaires sans précédent, il ne doit y avoir aucun malentendu sur la détermination de l’OTAN : nous sommes solidaires pour défendre et protéger tous les Alliés ».
Entre Turquie et Allemagne
La France succède à la Turquie, qui a dirigé la force en 2021. L’Allemagne prendra le relais en 2023. Le JFC (commandement des forces interarmées de l’OTAN) de Brunssum (Pays-Bas) assurant le commandement de l’ensemble de la force de réaction de l’OTAN.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Les futures probables projections de forces navales ou terrestres dans le Pacifique obligent l'US Navy à revoir ses capacités de ravitaillement. Il s'agit de remplir trois missions: "refuel, rearm, resupply" dans des environnements hostiles (les fameux "Contested Environments"). D'où le concept de "Distributed Maritime Operations" qui devrait permettre d'effectuer cette triple mission en évitant de faire concentrer le feu ennemi sur les gros ravitailleurs actuels (les T-AO, T-AKE, T-AOE).
Le 21 décembre, dans un communiqué de presse, Austal USA a annoncé qu'il avait été retenu par l'US Navy pour travailler sur le projet de NGLS (les ravitailleurs de nouvelle génération); le chantier naval d'Alabama aurait reçu une enveloppe de 2,8 millions de dollars pour les études préliminaires.
Dans son projet de budget pour l'année fiscale 2022, la Navy a demandé 27,8 millions de $ pour des études de R&D, comme le précise un brief du CRS actualisé le 22 décembre. D'autres chantiers seront certainement retenus pour livrer, eux aussi, des études sur le design des futurs ravitailleurs dont six sont supposés être livrés au cours des années fiscales 2023-2026.
La Navy n'a pas encore arrêté le nombre final de NGLS; on parle de 18 à 20 unités.
Question prix, dans un document du 9 décembre 2020, la Navy avançait le chiffre de 150 millions de dollars. Ce qui semble très raisonnable; mais ce n'est pas surprenant parce que les NGLS, aussi appelés "Next-Generation Medium Logistics Ship" sont appelés à être plus petits que les actuels CLF (les Combat Logistics Force Ships qui assurent le ravitaillement à la mer des porte-avions, des navires de combat de surface, des bâtiments de projection et des navires amphibies).
De nouveaux CLF sont d'ailleurs en construction; il s'agit de navires de la classe de John-Lewis (TAO205), dont le premier de la tranche de six a été mis à l'eau en janvier 2021. 20 pétroliers-ravitailleurs de ce type pourraient être livrés à la Navy au total. Sur ce sujet, voir mon post de 2016.
Un marché pour la "fourniture de micro et nano drones au profit du ministère des armées, accessoires et prestations associées " a été attribué à la société SAS FLYING EYE. Cette société a été achetée en 2017 par Azur Drones
L'accord-cadre a pour objet la fourniture de micro et nano drones au profit du ministère des armées, mais il comprend aussi des prestations associées puisque les quatre objectifs de l'accord cadre sont :
- l'entrainement à la détection pour la lutte anti-drone ;
- l'entrainement à la neutralisation pour la lutte anti-drone ;
- la formation ;
- l'expérimentation.
La valeur totale finale du marché est de 6 millions d'euros, hors TVA.
La durée de validité du marché est de 48 mois.
C'est effectivement une première: autour du 15 décembre, deux Skyhawk de l'ESSD Top Aces ont été intégrés à un escadron de l'US Air Forces in Europe-Air Forces Africa. Les deux appareils ont été déployés sur la base aérienne allemande de Spangdahlem. La photo ci-dessus montre le ravitaillement d'un A-4.
Les deux avions ont travaillé de concert avec la 52e escadre de chasse (les "Sabers") dans le cadre d'une évaluation conjointe entre avions de l'USAF et appareils affrétés à des sociétés spécialisées comme Top Aces (photos Tech. Sgt. Maeson L. Elleman). Il s'agissait de vérifier l'interopérabilité des deux flottes.
La Russie va continuer de fournir une aide militarisée au Mali via des filières étatiques, selon un haut responsable de la diplomatie russe cité ce lundi par l'agence RIA: "Nous continuerons de défendre les intérêts légitimes de Bamako aux Nations unies ainsi que de fournir une assistance active à nos partenaires maliens dans les sphères militaires et militaro-techniques dans le cadre des filières étatiques", a déclaré Piotr Ilichev, directeur du service du ministère russe des Affaires étrangères pour les organisations internationales. Dans cet entretien, le diplomate a expliqué que les dirigeants au pouvoir au Mali pouvaient coopérer avec les partenaires de leur choix pour combattre les insurgés islamistes, la réduction des effectifs de l'opération Barkhane risquant, selon Moscou, de déstabiliser davantage la région.
Le 24 décembre, Bamako, par la voix du porte-parole du gouvernement, avait affirmé que des personnels russes, relevant de l'Etat russe, étaient bien présents sur le territoire malien (lire le communiqué ci-dessous).
Le porte-parole a aussi répondu aux "accusations occidentales" (lire mon post ici) concernant la "prétendue" présence de mercenaires russes, du groupe Wagner, sur le territoire malien:
Les liens avec l'Etat russe sont notoires. Ainsi, en octobre dernier, un avion cargo parti de Russie a livré quatre hélicoptères, des armes et des munitions au Mali, une opération réalisée selon les autorités maliennes intérimaires dans le cadre d'un accord commercial conclu entre les deux pays.
Ces hélicoptères ont été officiellement remis à l'armée de l'Air malienne le 26 novembre. "En présence de l'ambassadeur de la Russie au Mali", précise le communiqué des FAMAs. Ces quatre hélicoptères sont basés sur la BA de Sénou, à Bamako.
Quel statut?
On peut toutefois se poser une question sur le statut des personnels russes qualifiés de "formateurs" déjà déployés au Mali. Sont-ils membres des forces armées russes? Ou bien sont-ils des employés privés travaillant pour des entreprises sous contrat avec l'Etat russe, comme de nombreux contractors qui sont sous contrat avec un Etat et qui remplissent des missions de formation, de soutien logistique, de renseignement, de sécurité etc. dans un cadre légal? Des clarifications sont donc attendues sur le statut de ces personnels russes que l'on trouve déjà à Bamako et à Sévaré. Une telle clarification contribuerait à la transparence.
Si devait avoir lieu au Mali un éventuel autre déploiement de personnels russes, chargés eux de missions de sécurité des biens et des personnes, les Etats malien et russe auraient tout intérêt à clarifier la nature de leur statut et de leurs prestations.
Au Mali, va-t-on vers un départ des soldats allemands ? Berlin ne l’exclut pas. En cause, la situation sécuritaire dégradée dans le pays, selon la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Celle-ci n’a toutefois pas donné de détails sur le pays qui pourrait accueillir le millier de soldats de la Bundeswehr présents au Mali d'une part dans le cadre de la Minusma et d'autre part au sein de l’EUTM, la mission européenne de formation.
Au Sahel, les forces allemandes sont aussi présentes au Niger, à Tillia, dans le cadre de l'opération Gazelle.
Sur le site de Tillia, l'armée allemande a fait installer des shelters pour protéger les hélicoptères de ses forces spéciales récemment délocalisés au Niger. Ces engins sont de type H145M. Fin mars, trois de ces hélicoptères ont été transférés en Afrique par un Airbus A400M. Le contrat pour la fourniture des tentes de hangar déplaçables "LUH SOF" a été signé avec Papp MLS GmbH, une entreprise d'Ottobrunn près de Munich. Les hélicoptères déployés proviennent du Helicopter Squadron 64 (HSG 64) de Laupheim et font partie des forces spéciales de la Bundeswehr.
A propos d'hélicoptères...
Des NH90 allemands sont sur place déjà au Mali. Depuis le 30 novembre, ces quatre NH90 remplacent les deux hélicoptères de la société allemande Global Helicopter Service GmbH qui étaient déployés dans le cadre d'un marché avec l'Agence de défense européenne. Il s'agissait d'un H225 et d'un Bell 412 qui étaient utilisés pour des missions d'évacuation médicale depuis un an. Ils étaient basés à Gao (photo ci-dessous GHS).
GHS déploie, par ailleurs, au Niger (à Niamey), un Beechcraft 1900D pour des EVASAN.
Enfin, on parle aussi de l'envoi d'hélicoptères lourds allemands au Sahel. Il s'agira de CH-53 qui rejoindront Gao à l'été 2021. Ces appareils viendront de la base aérienne de Diepholz.
On le sait, "les armées françaises sont particulièrement concernées par le changement climatique, qui affecte d’ores et déjà les grandes fonctions stratégiques. Les impacts sur la sécurité internationale sont déjà visibles et s’amplifieront rapidement. Ces nouveaux enjeux se traduiront par une évolution de la répartition des missions et des capacités d’intervention des forces armées et justifient à ce titre une prise en compte croissante, tant aux niveaux national et international qu’au sein des grandes enceintes multilatérales".
Depuis 2016, le ministère, estimant que "l’expertise et les capacités requises en matière de sécurité climatique lui font partiellement défaut", a négocié un contrat-cadre qui est coordonné par l’Institut des relations internationales et stratégique (IRIS) et qui rassemble une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de chercheurs internes et externes (FRS, GRIP) au sein de l'Observatoire géopolitique des impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense.
On peut consulter les nombreux rapports, notes d'analyse et bulletins de cet Observatoire ici.
Le ministère veut de nouveau solliciter l'aide d’un prestataire "pour fournir un outil polyvalent et adapté à une triple nécessité :
- sensibiliser les différents organismes du Ministère aux impacts opérationnels du changement climatique, afin de faciliter une appropriation et une intégration progressives de ces enjeux dans les travaux opérationnels ;
- entamer des travaux de cartographie des risques liés au changement climatique dans les zones d’intérêt pour la France ;
- disposer d’un instrument de coopération internationale".
Pus précisément, il s'agit de poursuivre les travaux de "l'observatoire géopolitique des impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense" qui a ne double mission :
1) Poursuivre la réflexion stratégique engagée sur les impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense, en fournissant au ministère des Armées des documents d’analyse destinés à aider les services à évaluer les impacts des changements climatiques en termes de doctrine d’emploi des forces armées françaises et d’adaptation de ces dernières (missions, équipements, infrastructures) ainsi qu’en termes d’organisation, de ressources humaines, d’entraînement, de soutien et d’équipements [visée opérationnelle].
Ces documents sont aussi destinés à apporter aux services concernés du ministère, un éclairage sur les tendances de moyen/long-terme, les scénarii potentiels de rupture et leurs conséquences sur les équilibres géopolitiques et les conflits potentiels [visée stratégique et prospective].
2) Elargir le réseau de contacts du ministère des Armées au sein de cercles de chercheurs, et acteurs privés travaillant sur ces enjeux et disposant d’une solide connaissance et expérience de terrain ; contribuer au rayonnement de la France, via l’organisation d’événements à dimension internationale, et sur la base d’actions de communication destinées à promouvoir l’engagement du ministère des Armées sur cette thématique.
(Photo : UK Royal Navy – Archives B2)
B2 est au ralenti durant les fêtes de fin d’année. Retour à la normale mardi 4 janvier.
Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année à tous !
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