Après avoir longtemps laissé entendre qu’il envisageait de prendre le contrôle des chantiers navals STX France, basés à Saint Nazaire et à Lorient, le
conglomérat sud-coréen Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) vient d’indiquer qu’il ne serait finalement pas candidat à une reprise des 66,7% de l’entreprise aujourd’hui détenus par la Korea Development Bank (KDB). L’Etat français, qui détient, lui, par le biais de Bpifrance, 33,4% de la société, va devoir aider à la recherche d’un autre acheteur potentiel dans ce dossier qui tarde à être solutionné.
Pour justifier, hier, à l’occasion d’une conférence de presse, son refus d’engager son entreprise dans une nouvelle acquisition, Jung Sung-Leep, qui vient tout juste d’être nommé à la tête de DSME, le deuxième plus gros constructeur naval coréen, a indiqué que l’équilibre financier de son groupe n’était pas encore pleinement rétabli. “Il est trop tôt pour nous pour dépenser des ressources dans la construction de navires de croisière”, a expliqué le
PDG. “Nous devons plutôt nous concentrer sur nos trois activités principales qui sont les navires de marchandises high-tech, les plateformes offshore ainsi que les sous-marins ou les autres types de bâtiments militaires”.
Ayant longtemps travaillé au sein de STX Europe, l’ancienne maison mère de STX France, qui a depuis été démantelée suite à la restructuration du conglomérat coréen STX, le PDG a dressé un tableau plutôt optimiste pour l’avenir des chantiers français. Il a ainsi rappelé que STX France était profitable. Après une période plus incertaine, les chantiers français ont reçu, depuis 2014, plusieurs grosses commandes. SMC fait ainsi construire par STX France deux paquebots de croisière. Et les opérateurs Royal Caribbean et American Celebrity viennent, eux aussi, de commander des navires au constructeur.
Ayant longtemps semblé privilégier une solution entre acteurs coréens, la KDB qui a besoin, pour des raisons financières, de céder ses parts dans STX France va devoir reprendre sa recherche d’un repreneur avec les banques d’affaires qui portent le dossier de reprise. D’autres candidats, notamment les chantiers italiens de Fincantieri avaient, un temps, été évoqués par la presse économique coréenne mais ils ne semblaient pas être en mesure de faire l’unanimité chez tous les actionnaires et partenaires de STX France.
Le stress de retour à ShanghaiLa principale
place financière de Chine continentale est repartie à la baisse ce matin, après une journée de jeudi qui s’était soldée par une diminution de 3,5%. A la mi-journée, ce vendredi, l’indice composite était en chute de 4,5%. Au final, le mois de juin est parti pour se solder par une baisse d’un peu plus de 1%, ce qui ne s’était pas vu depuis l’installation, début 2014, d’un climat d’enthousiasme, puis d’euphorie, à la bourse chinoise. En fin de semaine dernière, certains analystes – en particulier ceux s’exprimant au nom d’institutions publiques chinoises –pointaient des raisons techniques à la chute de plus de 12% qu’avait encaissée Shanghai en seulement une semaine. Ils notaient, en particulier, qu’un nombre record d’introductions en bourse pénalisait le cours des actions déjà cotées, en créant une diversion pour le capital déjà investi en Bourse. D’autres, plus inquiets, avançaient l’hypothèse que l’heure du retournement avait sonné, sur une Bourse devenue totalement irrationnelle, et dont les valorisations n’avaient plus aucune relation avec les performances financières des
sociétés cotées, ni avec le contexte macroéconomique chinois. En cette fin de semaine, c’est plutôt la seconde hypothèse qui gagne donc en crédibilité. Depuis quatre jours, en effet, on a assisté à un phénomène nouveau : les investisseurs qui avaient acheté des actions avec de l’argent emprunté (« trading sur marge ») ont plus revendu de titres qu’ils n’en ont acquis. Les analystes de Morgan Stanley viennent d’ailleurs de publier un rapport dans lequel ils mettent en garde contre l’hypothèse erronée selon laquelle la baisse récente serait une simple correction technique et constituerait une bonne opportunité d’achat : ils anticipent une baisse de 2% à 30% au cours des 12 prochains mois. Manifestement, ce contexte d’incertitude n’a pas encore refroidi tous les investisseurs. Guotai Junan, le principal courtier chinois, vient de procéder à sa première cotation après avoir réussi la plus grosse levée de fonds depuis 2010 en Chine. Portée par les espoirs d’une intense activité boursière au cours des prochains mois, son action s’est envolée de 44% ce matin, avant d’être suspendue de cotation, conformément à la règle en vigueur à la Bourse chinoise.Au Japon, toujours pas d’inflation mais un peu de consommationIl y a deux ans, la Banque du Japon (BoJ), poussée par le gouvernement de Shinzo Abe, enclenchait un gigantesque programme d’assouplissement quantitatif afin de sortir le pays de la déflation qui déprime les entreprises. L’institution assurait alors que la hausse des prix approcherait les 2% en 2015. Deux ans plus tard exactement, la hausse des prix à la consommation a été mesurée, en glissement annuel, en progression de 0,1% sur le mois de mai, selon les statistiques diffusées ce vendredi matin à Tokyo. Si la chute du yen, alimentée par l’assouplissement quantitatif de la BoJ, a gonflé les étiquettes des produits importés, la baisse du prix des matières premières a, elle, vivement refroidi l’inflation. Les analystes de Goldman Sachs estiment ainsi que, du fait de ces mouvements, les prix vont désormais stagner dans l’Archipel ou même légèrement décroître dans les prochains mois. S’il a échoué à mater l’ogre déflationniste, le gouvernement peut tout de même se réjouir, ce matin, d’une statistique montrant un léger réveil de la consommation des ménages, qui était en berne depuis 14 mois. En mai, les dépenses des particuliers ont ainsi progressé de 4,8%. Les analystes rappellent toutefois que ce rebond fait suite à une forte chute de la consommation sur le mois d’avril. Seules les données de juin permettront de deviner une tendance de l’état exact de la demande dans l’Archipel.
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