You are here

Diplomacy & Defense Think Tank News

Auf der Suche nach Plan B – Kolumbien nach dem gescheiterten Friedensreferendum

SWP - Wed, 05/10/2016 - 00:00
Nach dem gescheiterten Referendum in Kolumbien wird es darauf ankommen, der FARC-Guerilla eine politische Stimme in der innenpolitischen Auseinandersetzung zu geben, meint Günther Maihold. Dies verlangt allen Beteiligten die Bereitschaft zu Zugeständnissen ab.

The Dynamics of a Right-wing Coalition

SWP - Wed, 05/10/2016 - 00:00

Israel has been increasingly criticised for violating substantive democratic principles. The trigger was a series of decisions and initiatives. In July 2016, the Knesset adopted a stricter transparency law for non-governmental organisations (NGOs) financed from abroad, as well as a law empowering it to divest its members of their mandate. For weeks and months, government had made various suggestions for closer oversight of cultural and media institutions (for instance). There has also been repeated disapproval of Supreme Court judgements, which went hand in hand with calls for Parliament to be enabled to overrule its verdicts. These advances have had negative repercussions not just in Israel, but internationally as well.

Konstruktiver Dialog: Wirtschaftsstrukturwandel in der VR China und der EU

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 05/10/2016 - 00:00
Die Gestaltung der gemeinsamen Beziehungen war Thema eines Fachgespräches über „Die EU und China – Konstruktives Umgehen miteinander“. Dieses hatte die Chinesische Gesellschaft für Freundschaft mit dem Ausland (Freundschafts­gesellschaft) in Peking am 18. Juli 2016 organisiert. Es fand im Rahmen eines Symposiums über den Wirtschaftsstrukturwandel in der VR China und der EU statt, das die Freundschaftsgesellschaft und die Hanns-Seidel-Stiftung vom 18. bis zum 21. Juli 2016 durchführten.

Deutschlands Präsidentschaft in der G20 (III)

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 05/10/2016 - 00:00
Im Dezember 2016 wird Deutschland die Präsidentschaft in der G20 übernehmen. In drei zusammenhängenden Papieren erläutert der Arbeitskreis Junge Außenpolitiker, welche Initiativen Deutschland in diesem Gremium anstoßen sollte und wie sie zum Erfolg geführt werden können. Dieses dritte Papier befasst sich mit der Verbindung von globaler Gesundheit, Sicherheit und Stabilität. Es bietet damit nicht nur Anregungen für das deutsche Regierungshandeln, sondern stellt auch einen Beitrag zur Förderung der (fach-)politischen Debatte in Deutschland dar.

Oman : une autre géopolitique dans le monde arabe

IRIS - Tue, 04/10/2016 - 18:46

Le Sultanat d’Oman est un pays du Moyen-Orient souvent méconnu du grand public. Fort d’une influence douce dans les relations internationales, ses choix politiques sont orientés par la diplomatie discrète et par une tradition de tolérance, ce qui le positionne comme acteur géostratégique central de la région.

Depuis la prise de pouvoir du sultan Qabous Ben Saïd en juillet 1970, suite à la déposition de son père, le pays présente un taux de développement plus important et sa stabilité est souvent saluée.[i] Comment le sultanat a-t-il pu autant changer en à peine 40 ans ? Quel est le réel poids de ce pays de 4 millions d’habitants ? Qui est donc ce sultan à vocation diplomatique ? Un éclairage sur ce pays du Golfe qui force autant d’incompréhension que d’admiration.

Une monarchie pétrolière tournée vers la diversification économique

Souvent connus pour leur richesse pétrolière, les pays du Golfe sont au centre de toutes les attentions géopolitiques en raison de cette matière première précieuse. Oman a également su profiter de cet avantage tout en investissant dans d’autres domaines, faisant ainsi figure d’exception dans la région.

En effet, contrairement à d’autres pays avantagés par des ressources pétrolières plus importantes, Le Sultanat d’Oman n’a commencé à exploiter les siennes que vers 1967. Ne jouissant que d’une réserve limitée, le sultan Qabous a rapidement désiré investir dans d’autres secteurs économiques[ii], afin d’assurer une économie plus compétitive, permettant l’amélioration des infrastructures du Sultanat et son bon développement.

Oman s’est rapidement diversifié pour pallier au futur manque. La littoralisation a, de ce fait été un élément clé dans l’industrialisation et dans l’ « intégration des échanges mondiaux ».[iii] En construisant des raffineries sur ses littoraux, Oman a ainsi assuré l’exportation du pétrole et du gaz vers l’international, tout en prévoyant la pénurie. Effectivement, depuis 2008, le Sultanat a créé un hub aéroportuaire à Doqum, assurant une ouverture internationale en devenant un passage transitoire. Ses bonnes relations diplomatiques avec l’Occident, l’Asie et les pays arabes lui permettent donc d’avoir un statut privilégié, notamment sur le plan économique.[iv]

Un autre domaine d’investissement par le Sultanat a été la désalinisation de l’eau de mer. Une technologie de dessalement a ainsi permis un « développement industriel privilégié »,[v] débouchant sur des partenariats avec des entreprises françaises telles que GDF Suez ou Veolia.[vi]

Sa diversification économique et son dynamisme vers l’international ont permis à Oman de sortir du carcan pétrolier. Jouissant d’une rente liée à ce profit, partiellement reversée à sa population, comment ce pays arrive-t-il à se gérer à l’interne ?

Un pays de paix sociale dans une région empreinte à l’instabilité

Avec une forte expansion économique, le pays est en mesure d’aider sa population. En effet, le but d’Oman est aussi d’obtenir une paix sociale, générant ainsi une stabilité au sein du Sultanat.

Devenant rentier grâce au pétrole, le sultan a donc décidé de redistribuer une partie de cette richesse afin d’aider les personnes les plus vulnérables, dans un pays où le chômage est à presque 12%.[vii] Si cette mesure est à cheval entre l’Etat-providence et le paternalisme, des chercheurs ont démontré que les étrangers travaillant dans le pays ne bénéficient pas de cette rente et vivent dans des conditions souvent précaires, à l’instar des expatriés bangladais. Ils méritent plus d’attention.[viii] Par ailleurs, des contestations à cet effet ont émergé en mars 2011, pendant le Printemps arabe. Si le mouvement n’a été que marginal à Oman, le sultan a répondu rapidement par des réformes politiques qui n’ont pas convaincu. Les activistes ont continué à pointer les inégalités jusqu’en automne 2012, malgré les restrictions imposées par le ministère de l’Intérieur. Force est de constater que le sultan a anticipé des réformes politiques audacieuses

Si les questions sur les étrangers et la liberté d’expression sont controversées, le sultan œuvre pour développer l’égalité des chances pour ses citoyens. L’éducation a donc été au centre de sa politique. Grâce à son projet de formation en faveur des jeunes, il a encouragé la scolarisation pour tous les enfants, ce qui a permis un taux d’alphabétisation de 91% en 2015[ix] contre 35% en 1970.[x] Le Sultanat encourage ses jeunes étudiants à postuler pour des études à l’étranger et dans toutes les disciplines.

Le paradigme de paix se retrouve-t-il dans leur religion ? L’ibadisme, une autre branche de l’Islam, repose sur la cohabitation entre ses différents courants. Sa pratique est plutôt harmonieuse dans le pays, mêmes si les autorités se méfient de la radicalisation. Les lieux de culte font l’objet d’un contrôle sans relâche exercé par le ministère des affaires religieuses. C’est pourquoi, le sultan Qabous attache une importance de taille à ce secteur. Il a nommé un homme de savoir, doté d’une grande connaissance théologique et scientifique. Abdullah Ben Mohammed Al Salmi est un homme à poigne, c’est lui qui dicte aux milliers d’imams du pays le texte de la prière du vendredi. Sans détour, il se défend en disant qu’il suffit de quelques heures pour galvaniser les foules, mais il faut, en revanche, plusieurs années pour les former et les armer contre les dérives.

Oman a développé une tolérance, qu’il met à profit d’une « diplomatie religieuse »[xi] afin « d’insister sur ce qui rassemble, ce qui [nous] unit, à travers le dialogue ».[xii]

Cette façon de vivre la religion s’est adaptée à la gestion des politiques internationales. Oman a donc appliqué ces principes diplomatiques religieux à la résolution de conflits, en devenant médiateur. Dans quelles mesures l’intervention du Sultanat a eu un impact dans les relations internationales ?

Le sultan Qabous Ben Saïd, un médiateur clé pour la pacification des relations internationales

D’un point de vue international, le sultan Qabous fait preuve d’exemplarité. En effet, ce personnage charismatique est souvent intervenu dans différents conflits régionaux et internationaux, permettant ainsi la résolution de certaines tensions. Grâce à des relations pacifiées par l’entente économique et par la diplomatie religieuse, son rôle de médiateur est donc assuré.

D’un point de vue régional, Oman a souvent œuvré pour la paix et la discussion. Ses décisions politiques ont souvent été le reflet de cette ligne de conduite. Dans le conflit syrien par exemple, le sultan a conservé des relations diplomatiques avec Bachar Al-Assad. Son expérience le pousse à résoudre les conflits dans les Etats arabes, sans intervenir militairement.[xiii] Il use de cette même stratégie pour les crises yéménite et irakienne. Son influence sur les Houtis au Yémen a joué un rôle crucial dans la tenue des négociations de Genève.

Le sultan est également intervenu dans certaines discussions opposant des pays occidentaux à des pays arabes. En effet, en 2013, Oman a accueilli secrètement les délégations américaines et iraniennes pour les rapprocher diplomatiquement afin d’arriver à un accord sur le nucléaire et apaiser les tensions. Le sultan a souvent tenté cette approche mais l’arrivée de Barack Obama à la fonction de président a permis la réalisation de ce processus.[xiv]

Par ailleurs, le Yémen a souvent pris en otage des touristes étrangers et l’influence du sultan a été cruciale pour leur libération. En 2015, François Hollande avait ainsi remercié le sultan Qabous pour son intervention dans la mise en liberté d’Isabelle Prime.[xv]

Ce rôle privilégié et important est néanmoins sujet à l’instabilité qui marque la région. Des coalitions étrangères ont parfois tenté d’exercer des pressions sur le sultan qui, selon elles, outrepassait ses prérogatives. La figure patriarcale et charismatique légitimant l’union omanaise et son ambition régionale, a réussi à rassurer ses détracteurs et réduire leur capacité de nuisances. Ainsi l’après Qabous est désormais une préoccupation, en l’interne comme en externe, pour préserver cette stabilité que le sultan a réussi à créer ces 40 dernières années et surtout son rôle de facilitateur dans un monde de plus en plus complexe.

 

[i] Samy GHORBAL (22 septembre 2015), « Oman : un îlot de stabilité, loin des passions sunnite et chiite», Jeune Afrique. Repéré à : http://www.jeuneafrique.com/mag/250309/societe/oman-un-ilot-de-stabilite-loin-des-passions-sunnite-et-chiite/

[ii] Alain GRESH (21 avril 2016), « La diplomatie tranquille d’Oman dans un Golfe en ébullition », Orient XXI. Repéré à : http://orientxxi.info/magazine/la-diplomatie-tranquille-d-oman-dans-un-golfe-en-ebullition,1295,1295

[iii] Alexandre MOUTHON (5 mars 2016), « Géopolitique d’Oman, les choix d’une pétromonarchie discrète », Diploweb.com La revue géopolitique, 27 pages, Repéré à : http://www.diploweb.com/spip.php?article1504, p. 12

[iv] Ibid, p. 6

[v] Ibid, p. 13

[vi] Ibid

[vii] France diplomatie (1er juillet 2016), « Présentation d’Oman ». Repéré à : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/oman/presentation-d-oman/

[viii] Alexandre MOUTHON, op. cit., p. 19

[ix] Ibid

[x] Alexandre MOUTHON, op. cit., p. 19

[xi] Samy GHORBAL (22 septembre 2015), « Oman : un îlot de stabilité, loin des passions sunnite et chiite», Jeune Afrique. Repéré à : http://www.jeuneafrique.com/mag/250309/societe/oman-un-ilot-de-stabilite-loin-des-passions-sunnite-et-chiite/

[xii] Ibid

[xiii] Mohammed ABOUD (16 août 2015), « Le sultanat d’Oman peut-il devenir un acteur clé de la crise syrienne ? », Middle east eye. Repéré à : http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/le-sultanat-doman-peut-il-devenir-un-acteur-cl-de-la-crise-syrienne-285229865

[xiv] Benjamin BARTHE (22 décembre 2013), « Le rôle d’intermédiaire discret joué par Oman », Le Temps. Repéré à : http://www.letemps.ch/monde/2013/12/22/role-intermediaire-discret-joue-oman

[xv]AFP Agence (7 août 2015), « Le rôle clé du sultanat d’Oman dans la libération de l’otage », Le Figaro. Repéré à : http://www.lefigaro.fr/international/2015/08/07/01003-20150807ARTFIG00278-le-sultanat-d-oman-mediateur-diplomatique-majeur-du-moyen-orient.php

Pays émergents : Fin du rééquilibrage ?

IRIS - Tue, 04/10/2016 - 17:53

Sylvie Matelly est directrice adjointe de l’IRIS et économiste. Elle répond à nos questions à propos du numéro 103 de la Revue internationale et stratégique sur les « Émergence(s) » :
– Le phénomène des pays dits “émergents” est aujourd’hui en crise. Pourquoi y avoir consacré un dossier dans la Revue internationale et stratégique?
– Qu’entendez-vous par « émergents » ? Comment cette notion se traduit-elle en termes de développement ou d’aspiration à la puissance ?
– Le rééquilibrage des pays « émergents » a-t-il pris fin ? Va-t-il s’inverser ou marque-t-il simplement une pause ?

EU, Spain and the refugee crisis

IRIS - Tue, 04/10/2016 - 14:29

In your opinion, what are the roots of the refugee crisis?

Various geopolitical dynamics in the EU’s neighborhood and beyond (mainly the Middle East and North Africa, the Sahel and the Horn of Africa) have generated unprecedented and growing migratory flows towards Europe. They relate to security challenges, growing regional instability, the deterioration of the economic and social environment, poverty and unemployment, climate change, etc., which are expected to last for decades.

Do you think that the worst of the refugee crisis is now behind us?

We have a poor approach to the root causes of these massive influxes. We still face inflows from the existing routes and a very realistic threat of the reopening of old ones or the appearance of new ones (eg., the north-east is beyond the realms of possibility).
The speed of the emergence of new routes far outpaces the EU’s decision-making capacity, which is increasingly dominated by national perspectives. On the contrary, the unpreceded magnitude of the inflows demands a collective and solidarity-based approach, the only one capable of achieving enduring results.
We have now moved from the Greek and Turkey refugee emergency crises to a Central Mediterranean scenario. Although drastically reduced, in the Greek case, and in the process of being reduced in the Mediterranean, the inflows have not stopped. Neither should we forget the 57.000 people held up in Greek camps. It is too soon to evaluate the functioning of the mechanisms set up to tackle the refugee and migration crises, namely the fragile EU-Turkey declaration.

Do you think that we are now in a ‘migrant’ crisis and not a ‘refugee’ one anymore?

The current inflows are mixed (both refugees and economic migrants). In the Eastern route the flows have a greater component of refugees from Syria but there are also economic migrants. The Central/Western Mediterranean route mainly comprises economic migrants but also have a high degree of refugees from Eritrea, for instance.
Apparently, the distinction between refugees and economic migrants is easy but, in practice, it is increasingly difficult to distinguish between the two. All these people largely come from very poor countries, with cruel dictatorships and deadly conflicts. To decide if a particular individual is fleeing for reasons of economic survival or because his life or physical integrity are at risk is becoming a grey area.
Despite their obviously different legal statuses, the point is they face similar challenges. After a period of adaptation refugees must be integrated and found places in the labour markets, which is not always an easy task. Both categories face the risk of confrontation with anti-immigration movements.
It must be borne in mind that the current refugee/migration wave primarily affects southern Member States, which are the most affected by the economic crisis and have less resources to manage, integrate and provide social protection to refugees. The lack of legal, operational, administrative and financial resources to streamline and speed-up asylum procedures (including appeals) and to enforce deportation orders are a major concern. The EU’s general poor returning rates for those who are not entitled to stay signals a considerable breakdown in its immigration policy and can become a safety issue for the Schengen area.

What do you think about the EU policies developed to tackle this issue? What about the agreement with Turkey? The European Frontier and coast guards?

For the time being we have managed to stem the crisis, reduce inflows and regain control over our borders. However, the debate persists in the EU and is giving rise to one of the deepest political rifts in the EU.
The measures adopted so far, although important, are clearly short-term fixes. The EU-Turkey agreement should be seen as an emergency, exceptional, short-term measure to tackle a humanitarian crisis. It accomplished its objectives and drastically reduced the irregular and dangerous crossings from Turkey. However, exceptional measures, taken in exceptional circumstances, are never good starting points for policy-making.
The European Border Guard was approved in record time. For that reason, its initial ambitious scope was largely reduced. We still need to see how it operates in practice, but the obligatory pool of 1,500 border guards to be deployed in cases where a Member state faces a disproportionate migratory pressure is clearly insufficient.
Furthermore, migration and asylum policies need to adapt to the new environment. The complete revision of the EU’s asylum system is one of the most problematic and is lacking true political will to go forward.

Do you think that the Spanish experience in migrations policies field should / could be more taken into account?

Spain is the only European country with land frontiers with Africa and with significant experience in dealing with the ‘South. The arc of crisis extending from the Gulf of Guinea to the Middle East is a major security and migration challenge for the EU and a major Spanish concern. For this reason Spain always took part in and cooperated with NATO and CSDP initiatives, as well as in developing JHA cooperation initiatives.
Spain is the destination of the Western Mediterranean and West African routes. During the migratory pressure of irregular arrivals to the Canary Islands from 2000 onwards, Spain deployed a very efficient and comprehensive plan that managed to halt inflows to zero.
Such a comprehensive plan provides an interesting case study of balancing and combining endogenous and exogenous measures to deal with this type of crisis. It had four major focal points. First, a huge diplomatic deployment to strengthen bilateral ties, build trust and allow a closer cooperation with local actors in all origin and transit countries. Secondly, the holding of bilateral cooperation partnership agreements with the countries identified as the source of the problem. Third, the creation of security, intelligence and policy strategies together with capacity-building programmes and joint actions. Finally, the creation of legal avenues and resettlement policies through bilateral agreements with those countries.
It is true that the Spanish migratory crisis differed from the EU’s current challenges in both scale and nature. Spain was dealing with around 31,000, mostly economic, migrants arriving in the Canaries and not with mixed inflows. However, the Spanish solutions can be relevant. In fact, the same kind of approach was also proposed by Italy last April to the Council of the EU.
Until the EU-Turkey declaration, the EU’s reaction to the refugee and migration crisis focused mainly on securing its internal dimension (European Border Guard, reform of the CEAS, Relocation Decisions, Communication ‘Back to Schengen’ and proposals on ‘Smart Borders’). The so-called ‘Marshall plan’, presented by the Commission last June, mirrors the EU-Turkey approach and was rightly received with some scepticism among several Spanish experts and authorities. The proposed negative incentives were one of the most questioned aspects.

In your opinion, what could be the impacts of the migrant crisis on security in Europe? Do you think that there could be a link between terrorism and migrations?

The massive migrations to the EU are a challenge. Terrorism is a threat. They are different in nature, have distinct causes, roots and consequences and should be dealt, as such, in a different manner. Linking the two would only increase the already growing mistrust and intolerance while not giving adequate policy responses.
Despite the potential risk of terrorists using irregular migratory routes to enter in the EU –as the Paris attacks seemed to have demonstrated– there is insufficient evidence to suggest there are significant changes in the terrorists’ means to enter the EU. Reinforcing and improving the coordination on the EU’s external borders is a priority, but should not undermine the fact that the recent terrorist attacks on European soil seem to have come from within. Neglecting this reality would only shift the focus away from the need for sharp preventive measures to avoid radicalisation and stabilising those regions.

Some people explain that the Sophia Operation in the Mediterranean is feeding the refugee flow and the smuggler networks. Do you share this opinion?

The Sophia operation’s main focus was dismantling smuggling networks, not rescuing people. The limitation of its mandate (targeting traffickers only, out of Libyan territorial waters, with no coercive powers and with the risk of collateral effects) transformed it into a humanitarian operation for which military forces are not the best option. The increasing numbers of detentions reported to Frontex during the 1st and 3rd trimester of 2015 show the evident call effect of the operation.
However, Frontex data for the 1st quarter of 2016 show a decrease in illegal border crossings in the Central Mediterranean of 14% compared with the previous quarter. This is the first drop since the beginning of the operation, but still higher than any 1st quarter analysis since the beginning data began to be collected in 2007. The reason, indicated in the report, was adverse weather conditions. We have no data showing the route is being dismantled, notably, the number of detections was 83% higher than a year ago according to the same Frontex report. It appears the operation’s success –the reduction of migratory flows– is not necessarily linked to a military dissuasive effect or dismantling of the smuggling business.
Dismantling smuggling networks is more connected to the FSJ policy and its agencies (EUROPOL, FRONTEX) than to CSDP. The ties between the two are new and remain fragile within the EU. The recent extension and reinforcement of the mandate to include training Libyan authorities to tackle these networks is a decision in the right direction, which really can help to decrease trafficking.

The political consequences of the crisis in European countries are significant. What do you foresee with the coming elections in France and Germany next year? Are you pessimistic regarding the impacts of their result on the treatment of the migration crisis?

The arrival of 1.5 million asylum-seekers over the past two years not only stoked anti-immigration sentiment but exacerbated socioeconomic, security and identity concerns. The competition between locals and immigrants for scarce public resources and fears about national identity is fuelling xenophobic movements. The fear of a wave of unregistered asylum-seekers hailing from Muslim countries only served to intensify apprehension towards Muslim communities, intensified by the terrorist attacks in France and Germany.
Additionally, the arrival of poorly-qualified immigrants aggravates the difficulties faced by already stressed welfare states, undermining the ‘demographic blessing’ theory on the arrival of refugees.
This framework can lead to an agenda changing from the traditional moderate parties towards a more national- and security-based dimension. It remains to be seen whether there is political space available to counter radical discourses and defend tolerant and multicultural agendas. It is rightly pointed out that tolerance comes with improving the EU’s living conditions on welfare and employment. Working on these dimensions and defending tolerance and solidarity might be one of the focuses.

Do you think that the Brexit could be the opportunity to go further on political integration of EU?

Brexit can be seen as reflecting the growing discontent and inequality in EU societies, starting from 2005 (as in the NL and FR Referendums) and intensified by the consequences of the economic crisis of 2008.
The Union has become more internally differentiated than ever before. Many Member States object to single uniform solutions that apply equally to all. Other governments resent German’s hegemony and perceive it as a unilateral imposition of its model, exercised by means of a tight control over the agenda and a growing bias towards intergovernmental management of the Union. Renewed alternatives and leadership are not in the horizon. In the long run, this may lead not only to increasing breakages but also to alienation from the European project once seen and accepted has a common project. Achieve differentiated, flexible solutions can be the new trend to find consensus and regain the perception of a win-win situation, replacing the current win-lose situation.
Citizens require better European governance, and this refers as much to improve EU’s institutional and national arrangements: the rule of law, administrative effectiveness and weeding out corruption.
Contrarily to the EU’s common perception, this time the crisis might not lead to more integration, or ‘more Europe’. The focus might be to target minimum operational achievements rather than pursuing major integration goals.

Interview made by Bastien Alex, Research Fellow at IRIS

La industria espacial española se juega su futuro

Real Instituto Elcano - Tue, 04/10/2016 - 12:49
Opinión - 4/10/2016
Félix Arteaga
España asumirá en diciembre la presidencia del consejo ministerial de la Agencia Europea del Espacio: una gran oportunidad estratégica si se acude a ella con ideas claras para resolver los problemas de visión, política, agencia e inversiones que adolece el sector espacial español.

Les Etats-Unis ne sont plus une superpuissance !

IRIS - Tue, 04/10/2016 - 10:27

Voilà, sous sa forme interrogative, un thème de colloque ou un sujet de dissertation assez répandu depuis quelques années, notamment consécutivement aux attentats du 11 septembre 2001, le bourbier afghan ou le désastre irakien. Nous sommes ainsi, fréquemment, invités à nous interroger sur l’avenir de la puissance américaine, son implication dans les enjeux sécuritaires majeurs, ses capacités, ses compétiteurs, ou encore (un sujet qui ne date pas d’hier) sa volonté de jouer les premiers rôles. Et ce « nous » ne se limite pas aux observateurs de la politique américaine, mais s’invite dans de nombreuses discussions informelles prophétisant de manière plus ou moins crédible le « déclin de l’empire américain ».

Mais c’est bien d’une exclamation dont il est ici question, comme s’il s’agissait désormais d’un fait acquis, ou d’une évidence que les prochaines années (avec un nouvel exécutif) ne feraient que confirmer. Et cette exclamation fait partie intégrante de la vision que les deux candidats à l’investiture suprême ont de la politique étrangère, comme en témoignent leurs programmes respectifs, ou à défaut, leurs sorties médiatiques. Le premier débat télévisé du 26 septembre n’a fait que le confirmer, plusieurs sujets de politique étrangère et de sécurité ayant été évoqués, à défaut d’être traités.

Comme sur d’ailleurs à peu près tous les autres sujets, c’est Donald Trump qui s’est, depuis déjà plusieurs mois, montré le plus prolixe sur sa conception de la politique étrangère américaine. Volonté de revoir, et parfois d’annuler, les traités de libre-échange signés au cours des deux dernières décennies ; mettre fin au rapport de force avec Moscou ; soutien sans faille à Israël ; désengagement des zones conflictuelles au Moyen-Orient ; réinterprétation des implications de Washington au sein de l’OTAN ; remise en cause de la stratégie du pivot vers l’Asie ; désengagement des dossiers sécuritaires épineux comme la Corée du Nord ; climato-scepticisme (le réchauffement climatique est selon lui une invention des Chinois)… Un vaste programme qui pourrait se résumer par une remise à plat de toute la politique étrangère des Etats-Unis, et un refus d’apparaître systématiquement en première ligne. Le magnat de l’immobilier ne souhaite s’impliquer que quand les intérêts américains sont en jeu, et quand il y a un bénéfice à en tirer. Pour le reste, pas question de voir Washington jouer les premiers rôles. Pour quelle raison pourrait-on lui demander ? Et la réponse est simple : Trump reconnaît implicitement que les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’une superpuissance, et moins encore d’une hyperpuissance. En conséquence, il faut se recentrer sur les impératifs, et ne pas se mêler de toutes les affaires du monde. On parle ici, sans doute de manière exagérée, d’un retour de l’isolationnisme, mais il est indiscutable que c’est une première depuis la fin de la Guerre froide. S’il n’était pas obsédé par un discours aux accents populistes, Trump pourrait ainsi claironner à ses supporters « Les Etats-Unis ne sont plus une superpuissance ! » et décliner ainsi son programme. Pas très vendeur, mais dans le contenu, c’est bien de cela dont il s’agit, et de manière finalement très explicite. Très loin du slogan Make America great again, ce serait ainsi plutôt du America is not so great anymore.

C’est cependant, et paradoxalement, du côté d’Hillary Clinton que l’aveu d’un déclin des Etats-Unis sur la scène internationale fut le plus net. Un aveu d’autant plus inquiétant qu’il fut formulé par l’ancienne Secrétaire d’Etat, qui a par ailleurs effectué lors de son mandat (2009-2013) des déplacements officiels dans plus de pays qu’aucun de ses prédécesseurs (elle semble d’ailleurs en faire un gage de son expérience et de sa compétence, ce qui est pour le moins discutable). La petite phrase resta assez inaperçue, noyée dans un flot d’attaques assez médiocres et de démonstrations de populisme formulées par Trump, mais aussi dans une moindre mesure par l’ancienne First Lady. Elle n’en est cependant pas moins significative de cet aveu, terrible, que les Etats-Unis ne sont plus désormais à un niveau de puissance tel que sa politique étrangère peut être menée en toute indépendance. L’ancienne Secrétaire d’Etat s’inquiéta ainsi de ce qu’une puissance étrangère, en l’occurrence la Russie, soutienne la candidature de Donald Trump, et parasite par la même occasion la campagne. Passons sur le sérieux d’une telle attaque, pour nous concentrer sur ce qu’elle suggère, à savoir que les Etats-Unis pourraient être influencés par des puissances extérieures. Rien de nouveau, répondraient immédiatement les sceptiques et les adeptes de théories du complot en tous genres, Washington pouvant être soumis à une multitude d’influences extérieures. Peut-être. Toujours est-il que cet aveu est ici formulé par celle qui dirigea la diplomatie américaine pendant quatre ans, et ambitionne la fonction suprême, et c’est ce qui fait sa singularité. Ainsi donc une campagne présidentielle dans la plus vieille démocratie du monde serait parasitée par une puissance extérieure. Ainsi donc un candidat à la Maison-Blanche serait le candidat de Moscou. Cela revient clairement à reconnaître que les Etats-Unis ne sont plus une superpuissance, et c’est en ce sens un message très négatif envoyé non seulement aux électeurs, mais plus encore au reste du monde.

On regrette que les deux candidats ne mettent pas d’avantage en avant leur différence fondamentale en matière de politique étrangère, et les débats télévisés devraient justement servir entre autres à cela (restons optimistes, il y en a encore deux). Digne héritier – sans doute bien malgré lui – des réalistes, Trump semble ainsi privilégier en toutes circonstances l’intérêt national américain, quitte à se montrer (très) cynique sur certains dossiers. De son côté, Hillary Clinton s’inscrit dans une école libérale aux accents messianiques qui place les Etats-Unis et les valeurs américaines au centre du système-monde, rappelant le principe de « nation indispensable » cher au mari de la candidate démocrate, et accessoirement ancien président. Assez simple finalement comme choix, que nous pourrions traduire par une formule également très simple : « Faut-il accepter la réalité que les Etats-Unis ne sont plus une superpuissance, ou au contraire faire de la résistance ? » Sans doute serait-il dès lors plus judicieux de présenter clairement cette différence aux électeurs, qui pourraient ainsi s’exprimer sur ce que représentent pour eux les Etats-Unis sur la scène internationale, plutôt que de multiplier des attaques indignes et des déclarations éparpillées qu’il nous faut, à la manière d’un puzzle, remettre en place.

Kersti Kaljulaid est élue présidente de la République d'Estonie

Fondation Robert Schuman / Publication - Tue, 04/10/2016 - 02:00
Kersti Kaljulaid a été élue le 3 octobre présidente de la République d'Estonie par les 101 membres du Riigikogu, chambre unique du Parlement. Seule candidate en lice, elle a recueilli 81 suffrages. Sa désignation à la magistrature suprême est la conclusion d'un feuilleton électoral qui a...

Conceivable Surprises

SWP - Tue, 04/10/2016 - 00:00

Russia’s foreign policy has taken numerous unexpected turns in recent years, from annexation of Crimea to military intervention in Syria. The element of surprise for Germany and the EU arises out of a mix of lack of political transparency in Russia, Western misperceptions and the Kremlin’s deliberate instrumentalisation of unpredictability.

In order to expand analytical thinking about Russian foreign policy and improve preparedness for future events, this scenario study based on scientific research describes eleven possible situations that could potentially unfold in the coming years. Four fields of Russian policy are considered: EU member states; other regions; internet, energy and security; and Eurasia.

Without seeking to be exhaustive, the contributions reflect “conceivable surprises” that could present great challenges and even dangers for Germany and Europe, but could also offer possibilities for closer cooperation. Applying their academic expertise, the authors reveal existing trends and extrapolate them into the future. The described situations are not simply made up, of course, but are based on existing structures and developments. Rather than seeking to predict the future, or specifics event, the study surveys “possible futures”.

Inhaltsverzeichnis

Sabine Fischer / Margarete Klein
Introduction: Conceivable Surprises in Russian Foreign Policy
S. 5

Liana Fix / Ronja Kempin
Far-right Victory in Paris: The Kremlin and the French Elections
S. 13

Susan Stewart
Russia Launches a Multifaceted Campaign to Discredit Germany
S. 18

Dušan Reljic
Russia Gives Serbia the Choice: Satellite or Bargaining Chip
S. 25

Alexandra Sakaki
Breakthrough in the Kuril Islands Dispute between Japan and Russia
S. 30

Azadeh Zamirirad
Russia Replaces the United States as Iraq’s Security Partner
S. 35

Marcel Dickow
EurasiaNet – How They Split the Internet
S. 43

Oliver Meier
Russia Withdraws from Nuclear Arms Control
S. 47

Kirsten Westphal
Gazprom Loses Its Export Monopoly
S. 52

Sebastian Schiek
Confrontation in Russia’s Backyard: Intervention in Kazakhstan and Tajikistan
S. 59

Franziska Smolnik
“Republic of Ossetia-Alania”: North and South Ossetia Unify in the Russian Federation
S. 64

Sabine Fischer / Margarete Klein
Russia after the Duma Elections: Reformist Government and Nationalist Foreign Policy
S. 72

Friedensprozess: Kolumbien sagt "No"

Konrad Adenauer Stiftung - Tue, 04/10/2016 - 00:00
Skeptiker hatten es befürchtet: In der Volksbefragung stimmten 50,25 Prozent der Kolumbianer gegen den Friedensvertrag zwischen Regierung und FARC-Guerilla.

EUREL International Conference on ‘Governance and Religion’: Grassrootsmobilise Presentation on Religious Minorities in Italy

ELIAMEP - Mon, 03/10/2016 - 22:40

On the 29 and 30 September EUREL (EUrope-RELigion) held an international conference on the theme ‘Governance and Religion’ at the University of Luxembourg. The Grassrootsmobilise programme was represented by Alberta Giorgi, researcher for the Italian case study, whose presentation ‘The legal status and strategic action of religious minorities in Italy: localized human rights’ discussed some of the preliminary results of her fieldwork research on religious minorities in Italy.

The conference programme is available here.

Dr Filippa Chatzistavrou writes on the 3d Greek bailout in IEMed Yearbook 2016

ELIAMEP - Mon, 03/10/2016 - 22:29

Research Fellow of ELIAMEP Dr Filippa Chatzistavrou contributed to IEMed Mediterranean Yearbook 2016 with a chapter on the 3d Greek bailout. You can access her contribution by clicking here.

Dr Thanos Dokos writes on Huffington Post on Greek-Turkish relations, 03/10/2016

ELIAMEP - Mon, 03/10/2016 - 21:46

Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos wrote an article on Huffington Post on Greek-Turkish relations. The article is available here (in Greek).

Crimes de guerre à Alep : indignation sélective ?

IRIS - Mon, 03/10/2016 - 18:23

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.

Professor Theodore Couloumbis writes on the Cyprus Question in the Sunday edition of Kathimerini, 02/10/2016

ELIAMEP - Mon, 03/10/2016 - 12:34

You can read here the article on the Cyprus Question, which was written by Professor Emeritus and Member of the Board of Trustees of ELIAMEP Theodore Couloumbis. This commentary was published on 2 October 2016 in the Sunday edition of Kathimerini. It is available in Greek.

« QSI voudra pérenniser les bienfaits des importants investissements réalisés au sein du PSG »

IRIS - Mon, 03/10/2016 - 10:10

Pourquoi des pays comme la Chine ou le Qatar – présentant des caractéristiques très différentes – ont-ils décidé d’investir massivement dans le sport et plus précisément dans le football ?

En développant sa diplomatie sportive, un pays cherche à rayonner à l’international par l’intermédiaire du sport. Cela peut se traduire par différentes composantes : l’organisation de grandes compétitions sportives, l’obtention d’excellents résultats au niveau continental ou international, la reconnaissance d’un centre de formation particulièrement performant, la mise en place d’échanges en matière de savoir-faire via la création de coopérations…
L’intérêt des pays pour le sport en général et le football en particulier n’est pas une nouveauté. La diplomatie sportive a émergée depuis déjà plusieurs décennies. A ce niveau, on peut notamment citer la diplomatie du ping-pong mise en place entre la Chine et les Etats-Unis dans les années 1970.
Après, certains pays décident de porter plus particulièrement leur choix sur le football car c’est le sport le plus universel et le plus médiatisé. C’est aujourd’hui la discipline qui permet de toucher le plus grand nombre de personnes en matière de diplomatie sportive.
Pour le Qatar, l’objectif premier des investissements était d’acquérir une véritable notoriété sur la scène internationale. Il y a une quinzaine d’années, hormis les spécialistes du Moyen-Orient, peu de gens s’intéressaient à ce pays et à sa politique. Aujourd’hui, grâce aux investissements sportifs qui ont été consentis, le Qatar a réussi à se faire un nom et à devenir un acteur à part entière sur la scène internationale sportive et, surtout, politique !
Concernant la Chine, la situation est quelque peu différente. Avant d’entreprendre ses investissements dans le football, la Chine était déjà très présente sur la scène internationale sportive, politique et économique. Néanmoins, le football suscite désormais un tel intérêt que le pays a décidé également de s’intéresser à ce sport pour des questions de puissance.

Comment le Qatar a-t-il choisi le PSG pour réaliser son premier mouvement de grande ampleur au sein du football mondial ?

Globalement, les investissements opérés par les Qataris au cours des dernières années ne se sont pas limités au sport. Ils ont également réalisé des opérations financières dans l’immobilier – principalement des hôtels – ainsi que dans des entreprises de luxe.
Au final, l’image renvoyée par Paris était très cohérente avec la stratégie de diversification d’activités entreprise par le Qatar. Le PSG est le club d’une grande capitale avec un palmarès assez fourni. Le Qatar pouvait associer indirectement son nom à la ville de Paris.

Les investissements réalisés par QSI au sein du PSG seront-ils maintenus au-delà de l’organisation de la Coupe du Monde 2022 ?

L’organisation du Mondial 2022 constituera indéniablement un temps fort de la politique mise en place par le Qatar. Toute la stratégie sportive du pays tourne autour de cet événement.
Cependant, on peut raisonnablement estimer que QSI soutiendra le PSG à long terme. QSI voudra pérenniser les bienfaits des importants investissements réalisés au sein du PSG. Le Qatar a entrepris de profondes réformes dans son pays ce qui implique une stratégie de long terme menée par le pays dans le secteur sportif. Il y a une réelle volonté du Qatar de placer le sport au cœur des préoccupations nationales, notamment pour des raisons de santé publique.

Les faibles cours des matières premières peuvent-ils affecter la stratégie d’investissements de QSI au sein du PSG ?

La chute des cours de certaines matières premières et notamment du pétrole a eu des conséquences importantes en termes de diplomatie sportive. Le cas de l’Azerbaïdjan est parlant. Lors des dernières années, ce pays avait développé une politique assez volontariste concernant la diplomatie sportive. Compte tenu de la baisse des cours du pétrole, le pays a finalement été contraint de réduire ses investissements dans le secteur.
Cependant, le cas de Qatar est différent. Les investissements opérés dans le sport sont également réalisés dans l’optique de diversifier ses activités, et justement, de ne plus être aussi dépendant des cours des matières premières. Si la baisse du cours des matières premières aura inévitablement des effets sur la vie économique du pays, le Qatar ne devrait pas baisser ses investissements dans le secteur sportif, même s’il sera peut-être amené à réaliser quelques arbitrages.

Quels sont les bénéfices tangibles perçus par le Qatar depuis que le pays a décidé d’investir massivement dans le football ?

Le premier objectif du pays était de faire émerger le Qatar sur la scène internationale, tant sur le plan sportif que politique. On peut dire aujourd’hui qu’il a été atteint. Le Qatar a réussi très rapidement à dépasser le simple cadre sportif à travers sa politique d’investissements.
Après, il est difficile d’avancer plus d’éléments de réponses pour le moment. Un premier bilan ne pourra être dressé qu’au lendemain de la Coupe du Monde 2022. En organisant un tel événement, le Qatar va attirer les projecteurs sur lui. L’organisation d’une telle compétition lui permet de bénéficier d’une incroyable exposition médiatique mais le pays rencontre également des critiques sur certains aspects de sa politique, critiques qui pourront s’intensifier à l’approche de 2022. Il faudra alors voir si les éloges auront pris le pas sur les critiques ou inversement.

Contrairement au Qatar, le gouvernement chinois investit indirectement dans le football en s’appuyant plutôt sur les gros acteurs économiques et industriels du pays. Ce choix est-il pertinent ?

Il faut analyser cette réorientation stratégique de la Chine de deux points de vue : sportif/politique et économique.
Sur le plan sportif/politique, le président chinois Xi Jinping a fait part à de nombreuses reprises de sa passion pour le football, de sa volonté d’investir dans ce domaine pour que la Chine ne soit plus un « nain footballistique ». Alors que la Chine a véritablement émergé lors des dernières années comme une grande puissance du sport mondial, le pays n’a pas réussi à reproduire les mêmes résultats concernant le football.
Pour effacer les mauvaises performances, le pouvoir central a déployé en 2015 un plan stratégique en trois étapes : augmenter le nombre de licenciés, accroitre la construction et le développement d’infrastructures et la formation d’entraineurs d’ici à l’horizon 2020 ; faire de la Chine un acteur de premier rang en Asie et organiser une Coupe du Monde à l’horizon 2030 ; enfin, obtenir un statut « footballistique » en conformité avec le statut économique accordé désormais à la Chine.
D’un point de vue économique, le pouvoir central a incité un certain nombre de grands groupes du pays à diversifier leurs investissements, au niveau sectoriel mais aussi géographique, en augmentant leurs activités à l’étranger. Un certain nombre d’études menées ont indiqué que le football pouvait être considéré comme la porte d’entrée idéale pour les grands groupes chinois afin de pénétrer les différents marchés européens. C’est pour cela que des entreprises chinoises ont multiplié leurs investissements à destination de clubs français, espagnols ou encore italiens au cours des derniers mois. L’objectif n’est donc pas purement sportif mais également économique.

Sur quels critères les entreprises chinoises sélectionnent-elles les clubs dans lesquels elles investissent ?

Pour répondre à cette question, on peut prendre l’exemple français. Tous les investissements réalisés ont été opérés auprès de clubs bénéficiant d’un très bon centre de formation. L’AJ Auxerre ou encore l’Olympique Lyonnais forment régulièrement d’excellents joueurs au sein de leur académie. Ainsi, à travers leurs investissements, les entreprises chinoises font un pari sur l’avenir. Il y a une volonté de mener un travail sur le long terme en investissant dans des cibles attractives tout en développant un certain savoir-faire qui pourrait, plus tard, être importé en Chine. Les entreprises chinoises veulent comprendre les mécanismes qui permettent de mettre en place un club performant tout en s’appuyant sur une formation efficace.
En parallèle des investissements opérés, il faut avoir en tête le redémarrage du championnat chinois de Chinese Super League, après être tombé en désuétude car complètement gangrené par la corruption. A l’époque, cette compétition avait fait fuir les spectateurs, les sponsors et les diffuseurs. Il y a une volonté de renouveler ce championnat avec l’arrivée de nouveaux partenaires et la mise en place d’une nouvelle politique. Mais, pour durer sur le long terme, ce championnat doit s’imprégner de bonnes pratiques. Et on peut penser que les investissements réalisés actuellement dans le football européen constituent un bon moyen pour apprendre les bonnes pratiques afin de les reproduire au niveau local.

A l’avenir, la Chine peut-elle s’imposer comme une superpuissance du football mondial ?

Les déclarations de Xi Jinping depuis 2012, notamment en matière de développement du football, sont récurrentes, constantes et surtout de plus en plus précises. Il existe véritablement un plan, mis en place en 2015 et bien orchestré, pour concrétiser ce projet sur le court, moyen et long terme. Le développement du football n’est pas du tout un sujet pris à la légère en Chine. Nous sommes face à une politique réfléchie et pensée par les dirigeants chinois. Dans ses discours, le président chinois revient régulièrement sur les moqueries que peuvent susciter les performances de la Chine en matière de football, jouant sur ce ressort pour accélérer son développement. Le président chinois en fait une véritable question d’honneur !
D’ailleurs, il est possible de faire un parallèle avec la politique menée par le pays concernant le développement de l’escrime. Dans l’optique des Jeux de Pékin, en 2008, la Chine avait identifié ce sport comme priorité de développement. La Fédération avait alors recruté au pays les plus grands maîtres d’armes, dont certains Français, afin de faire progresser les escrimeurs chinois. Et, en quelques années, la Chine est passée d’une nation relativement absente dans ce sport à un pays en capacité de ramener de nombreuses médailles. D’ailleurs, la Chine a étoffé son palmarès dans cette discipline lors des dernières olympiades.
Aujourd’hui, il n’est pas encore possible d’affirmer catégoriquement que la Chine deviendra une superpuissance du football. Néanmoins, le pays devrait atteindre certains de ses objectifs, notamment au sujet de la croissance du nombre de licenciés ou encore de la montée en gamme de ses centres de formation. Des éléments qui aideront le pays à renforcer sa compétitivité, afin de devenir une nation qui compte concernant le ballon rond. Après, il faudra que le succès populaire perdure au sujet de cette discipline pour envisager un développement durable de la discipline.

Assiste-t-on à une dépolarisation du football mondial ?

Ce phénomène est déjà perceptible. Lors du mercato hivernal 2016, la Chinese Super League a été la compétition qui a le plus investi sur le marché des transferts, devant la Premier League ! Au cours de cet entretien, nous avons essentiellement évoqué la Qatar et la Chine mais d’autres pays commencent également à s’éveiller au football comme l’Inde, via l’émergence de sa nouvelle compétition.
Aujourd’hui, il est clair que le football s’inscrit pleinement dans la mondialisation. Une mondialisation sportive qui passe également par l’organisation de compétitions internationales dans de nouvelles régions. Du coup, on se dirige plutôt vers une multiplication des nations en capacité de remporter la Coupe du Monde.
Ce phénomène n’existe pas uniquement dans le football. A un degré moindre, on retrouve une même tendance dans le rugby avec l’émergence de nouvelles nations comme le Japon, au rugby à XV ou le Kenya au rugby à VII. Un mouvement qui devrait encore renforcer l’intérêt et l’enthousiasme des foules pour les grandes compétitions internationales sportives !

D’autres pays pourraient-ils suivre le même chemin que le Qatar et la Chine en investissant massivement dans le football lors des années à venir ?

Le sport devient un instrument pris de plus en plus au sérieux afin de repositionner un pays sur la scène internationale. Même si la diplomatie sportive n’est pas nouvelle, la stratégie du Qatar a révélé au grand jour le pouvoir du sport dans les relations internationales. Et d’autres pays pourraient être tentés d’imiter une telle stratégie.
Néanmoins la conjoncture économique, avec un ralentissement de la croissance mondiale, pourrait réduire les ambitions de certaines nations dans ce domaine. Certains pays ne peuvent plus aujourd’hui se permettre d’investir massivement dans le secteur sportif sous peine de connaître une vive contestation sociale. Les investissements dans le secteur sportif peuvent s’avérer très payants mais ils sont également à risque, en raison notamment de la part d’incertitude dans les résultats.

Pages