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Diplomacy & Defense Think Tank News

Accord de cessez-le-feu : vers une paix définitive en Colombie ?

IRIS - Fri, 22/07/2016 - 10:58

L’accord de cessez-le-feu, signé le 23 juin à La Havane par le Président colombien et les FARC-EP, constitue une avancée significative dans le processus de négociation, bien qu’il s’agisse d’un accord partiel qui ne sera effectif que lorsque les deux parties y apposeront leur signature définitive.

Le processus de paix en Colombie a débuté avec la « Rencontre Exploratoire » du 23 février au 26 août 2012 à Cuba, à l’initiative du président Juan M. Santos et des dirigeants des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie – Armée du Peuple (FARC-EP). Il aura parcouru un chemin ardu mais en constante progression, malgré de multiples et difficiles ralentissements. Des nombreux acteurs ont permis de donner une crédibilité et un soutien international à la volonté politique de mettre fin à ce conflit vieux de 52 ans : la Norvège et Cuba, en tant que « garants » et facilitateurs, les gouvernements du Venezuela et du Chili comme « accompagnateurs ». On retiendra des évènements de grande envergure comme la table des pourparlers initiaux, instaurée à Oslo, et le siège permanent des négociations à La Havane.

L’agenda des négociations prévoyait six thématiques nécessitant un accord[1] des parties : la politique du développement agraire intégral, la participation politique de l’opposition et des membres des FARC, la fin du conflit, la solution au problème de drogues illicites, la réparation aux victimes et sa mise en œuvre, ainsi que la vérification et la ratification de l’accord final de paix. Les thématiques choisies résument les intérêts et les compromis des deux parties prenantes du conflit, ainsi qu’un apprentissage certain des erreurs des tentatives précédentes.

Trois thématiques ont été rapidement acceptées : la réforme agraire, la participation à la vie politique avec des garanties de sécurité pour les FARC démobilisés et le trafic de drogues. Cependant, la réparation des victimes et le droit à la vérité a nécessité plus de temps (18 mois). Quant à un accord sur le traitement de la fin du conflit, en particulier le « cessez-le-feu » et le désarmement, il est bien difficile à trouver.

La méthode, qui consiste à aborder chaque thématique une par une, de façon successive, avec la signature d’un accord partiel permettant de passer à la suivante, s’est montré appropriée pour avancer dans la gestion du conflit. Cependant, le principe qui prévaut pour valider l’intégralité de l’accord reste celui de « rien n’est signé tant que tout n’est pas signé ». Autrement dit, pour mettre en œuvre les accords partiels, il faut nécessairement la signature et la ratification de l’accord final.

Quelle signification donner à l’accord signé le 23 juin dernier ?

Selon le communiqué conjoint[2] rédigé par la délégation du gouvernement colombien et les dirigeants des FARC-EP, l’accord partiel actuel reprend trois points essentiels de l’agenda initial :

– Le cessez-le-feu bilatéral de façon définitive et l’abandon des armes par les combattants des FARC[3]. Cela inclut la rédaction d’une « feuille de route » qui guidera l’abandon des armes utilisées par la guérilla, démarche envisagée sur une période de 180 jours à partir de la signature de l’accord final. La fin des hostilités entre les forces militaires et sécuritaires étatiques et les forces des FARC implique la récupération et la neutralisation de l’armement de ces derniers.

Un mécanisme de contrôle (CI-MMV) du désarmement sera composé de représentants civils non armés du gouvernement colombien, des FARC et d’observateurs des pays de la CELAC (Communauté d’États latino-américains et Caraïbes). C’est cette « composante internationale » qui présidera le mécanisme et tranchera en cas de désaccord sur la façon de procéder au désarmement.

– Les garanties de sécurité et la lutte contre les organisations criminelles par l’État[4].

Cet objectif cherche à assurer la protection et la sécurité de la population, en particulier pour les personnes appartenant à des groupes politiques de l’opposition, à des mouvements sociaux ou syndicaux, ou bien des personnes issues des anciennes unités de combat ou de soutien à la guérilla. Il souhaite également permettre l’éradication du phénomène des para-militaires et d’autres organisations criminelles.

– La ratification citoyenne de l’accord final de paix[5]. Pour éviter un blocage du processus, les FARC et le gouvernement ont décidé d’accepter la décision de la Cour constitutionnelle concernant la définition du mécanisme de participation citoyenne pour ratifier l’accord.

La décision des FARC-EP d’accepter le rôle de la Cour constitutionnelle était inattendue. C’est la première fois que les FARC acceptent la décision d’une entité étatique. Le référendum a été une promesse de campagne électorale du président Santos au moment de sa candidature présidentielle ; le manquement à cette promesse engendrerait un coût politique considérable pour lui et son parti. Dans ce contexte, la décision des FARC représente un signal positif.

Vers une paix définitive ?

Les signes sont définitivement positifs et prometteurs.

– Les avancées dans les discussions et la signature des accords partiels, malgré les positions antagonistes constatées au départ et plusieurs affrontements armés sur le terrain pendant les négociations, restent sans aucun doute un premier constat positif.

– La présence des six présidents, le Secrétaire général des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères de la Norvège, le président du Conseil de sécurité, le président de la CELAC et quelques représentants des États-Unis et européens, au moment de la communication conjointe sur « le cessez-le-feu et l’abandon des armes », donnent un cadre de confiance et continuent à montrer un esprit d’engagement réel sur la finalisation du processus de paix entre les deux parties.

– Le rôle technique demandé aux Nations unies dans la gestion du désarmement des guérilleros et l’engagement formellement accepté par le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, montrent que le processus est fortement engagé. La situation est similaire pour le rôle de vérification de la mise en œuvre des dispositions accordées demandé à l’UNASUR.

Cependant, le succès est encore conditionné à la volonté de certaines entités et forces du pays, soit :

– Les forces politiques conservatrices de droite, dirigées par l’ancien président Alvaro Uribe, un opposant farouche au processus de paix par la voie de la négociation et partisan de la victoire militaire. M. Uribe a émis un communiqué de presse le jour même du communiqué conjoint (23 juin) exprimant son désaccord aux avancées.

– La continuité ou la destitution de M. Alejandro Ordoñez Maldonado comme Procureur général de la Nation[6]. La relation de proximité qu’entretient M. Ordoñez avec M. Uribe et sa partialité dans l’exercice de sa fonction, dans la mesure où il favorise ceux qui partagent avec lui une position conservatrice et religieuse, pourraient être un frein juridique à l’initiative

– La sélection et l’orientation du nouveau Procureur général de l’État (au moment de l’écriture de cet article, c’est M. Néstor Humberto Martínez qui a été choisi par la Cour Suprême de Justice). Le responsable de la fiscalité est principalement chargé, parmi d’autres fonctions judiciaires, de la lutte contre le crime organisé. Il devra accompagner aussi la création du Tribunal Especial para la Paz (Tribunal Spécial pour la Paix). Une attitude de fermeté pour résoudre le problème concernant les groupes criminels armés sera un facteur d’affirmation ou d’affaiblissement de la « mise en œuvre » effective de la paix.

– La décision de la Cour Constitutionnelle d’accepter un référendum comme mécanisme de ratification de l’accord de paix définitif. L’aspect politique du communiqué ci-joint et le sentiment partagé dans le milieu judiciaire envoient des signes favorables pour un référendum, sachant qu’un verdict négatif engendrera la création d’un autre mécanisme, complexifiant un peu plus la dernière ligne droite du processus. Cette décision reste strictement dans les mains de la Cour constitutionnelle, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle échappera à la volonté politique du gouvernement.

– Le rôle des médias dans la communication des événements, des débats et des positionnements des acteurs les plus importants. Ceux-ci influeront sur la perception positive du processus en soulignant la construction d’un futur meilleur, ou bien en mettant en lumière les expériences négatives du passé et l’affirmation du statu quo.

Pour finir,

– L’acceptation générale des citoyens concernant la participation politique des anciens rebelles, un sentiment qui n’est pas gagné d’avance sauf si un processus de pardon et de réconciliation nationale est mis en œuvre de façon rapide et consistante.

L’action directe et le soutien de nombreuses organisations civiles, actuellement actives et engagées, sera un élément important à prendre en considération puisqu’il jouera en faveur de la signature de l’accord. C’est ce tissu social qui participera fortement à l’endiguement des « forces anti-paix ». Le soutien des institutions internationales et des gouvernements apportent également un appui non négligeable, le pouvoir décisionnel et d’influence directe restant néanmoins dans les mains des acteurs nationaux.

Nous pouvons donc avancer que les conditions qui permettraient d’arriver à la signature de l’accord final sont réunies malgré les éléments de blocage ou d’opposition. La signature de l’accord final est envisagée pour cette fin juillet, voire au mois d’août. Ce jour-là, la Colombie tournera une page douloureuse de son histoire et commencera l’écriture d’un nouveau chapitre prometteur longtemps réclamé et attendu par sa population.

[1] Acuerdo General para la Terminación del Conflicto y la construcción de una paz duradera (Accord Général pour la finalisation du conflit). 26-août-2012, La Havane
[2] Communiqué conjoint « Acuerdo sobre Cese al Fuego y Hostilidades bilateral y definitivo, Dejación de Armas, Garantías de Seguridad y Refrendación ». 23-juin-2016, La Havane
[3] Incise 3.1 3.2 de l’Accord Général pour la finalisation du conflit. 26-août-2012, La Havane
[4] Incise 3.4 de l’Accord Général pour la finalisation du conflit. 26-août-2012, La Havane
[5] Incise 6.1, 6.2, 6.3 de l‘Accord Général pour la finalisation du conflit. 26-août-2012, La Havane
[6] Le rôle du « Procureur » est d’assurer les droits collectifs en représentation des citoyens et contre les abus ou irrégularités commis par les fonctionnaires publiques.

Dr Thanos Dokos writes on Huffington Post on the future of Turkey, 21/07/2016

ELIAMEP - Fri, 22/07/2016 - 10:44

Following the failed coup in Turkey, Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos wrote an article on Huffington Post attempting to assess future perspectives for the country. The article is available here (in Greek).

Video on the Μadrid presentation of the book In Defense of Europe

ELIAMEP - Fri, 22/07/2016 - 10:31

The new book authored by President of ELIAMEP Professor Loukas Tsoukalis: In Defense of Europe. Can the European project be saved? was published by Oxford University Press. Professor Tsoukalis has already presented his book in sevaral European cities, among others in Madrid. His lecture in Rafael del Pino Foundation was recorded and the video is available here. Professor Tsoukalis analyses why Europe entered the crisis and outlines ways which can steer it out of it.

Menschenrechte in Bedrängnis

SWP - Fri, 22/07/2016 - 10:29

Viele Menschenrechte, darunter die Meinungs-, die Versammlungs- und die Vereinigungsfreiheit, befinden sich weltweit in einer zunehmend schwierigen Lage. Die aktuellen Berichte führender Menschenrechtsorganisationen belegen diesen Trend. Der Kampf gegen den Terrorismus, das verbreitete Wiederaufleben des Nationalismus und religiöser Extremismus schaffen in vielen Staaten ein Klima der Angst und Ausgrenzung, das Menschenrechtsverletzungen begünstigt. Als Reaktion auf diese Entwicklung sollte die Europäische Union die menschenrechtlichen Institutionen in Europa, wie den Europäischen Gerichtshof für Menschenrechte, stärken.

Carnegie Europe debate: Turkey’s future after the failed coup

ELIAMEP - Fri, 22/07/2016 - 09:14

Carnegie Europe launched a debate in the aftermath of the failed coup in Turkey. Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos was among the interviewees by Judy Dempsey. His comment was the following:

‘Turkish democracy during the rule of the Kemalist establishment has been imperfect at best. The early years of rule by the Justice and Development Party (AKP) raised hopes for substantial and irreversible progress in the fields of liberal democracy, the rule of law, and protection of human rights. Unfortunately, all such hopes have been erased by the last few years of increasingly autocratic governance by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan. Economic development, the skillful exploitation of religious fervor among the less privileged groups in Turkish society, and a weak, rather discredited opposition have allowed Erdoğan to comfortably win successive elections and remain the master of the political game in Turkey for the past fifteen years.

The cost, however, has been a deep polarization and division of Turkish society along pro-Islamic vs. secular fault lines. If Erdoğan’s first post-coup actions are any guide to the future, that division will deepen even further as he will try to cleanse the state mechanism of real and imaginary enemies and consolidate power by transforming Turkey into a presidential republic. Unless moderate forces in the AKP can prevent this, the cost may be extremely high for Turkish democracy and society (Turks and Kurds alike), as well as for Turkey’s relations with its traditional Western allies.’

Source: Carnegie Europe

Study of Parliamentary Budget Office includes contribution by ELIAMEP on corruption in Greece

ELIAMEP - Fri, 22/07/2016 - 08:43

Associate Professor  at the University of Athens and  Senior Research Fellow at ELIAMEP, Dimitri A. Sotiropoulos, contributed with a paper on corruption in  Greece in an edited volume published by the the Parliamentary Budget Office.

The analysis of Dr Sotiropoulos is available here (in Greek).

Séminaire de l’IHEDN à Bruxelles en partenariat avec l’Institut Royal Egmont 22 juin 2016

IHEDN - Fri, 22/07/2016 - 07:34

Séminaire de l’IHEDN à Bruxelles en partenariat avec l’Institut Royal Egmont 22 juin 2016
Compte-rendu de la table ronde n°1 ...

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Eine Woche nach Nizza: Gedrückte Stimmung und große Unsicherheit

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 22/07/2016 - 00:00
Nach dem Terror in Paris 2015 war eine gewisse Routine eingekehrt. Doch seit Nizza fühlen sich die Franzosen wieder unsicher, sagt Nino Galetti im Interview.

Vierter Bayerischer Familienrechtstag der Hanns-Seidel-Stiftung

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 21/07/2016 - 13:46
Trennen sich die Eltern, stellt sich unweigerlich die Frage nach der Versorgung der Kinder. Das Umgangsrecht ist insofern ein Dauerbrenner mit stets aktuellen Bezügen. Es beschäftigt die Justiz und Anwälte, Psychologen, Sachverständige sowie Jugendämter und die zahlreichen Beratungsstellen.

La UE y la amenaza al Estado de Derecho en Polonia

Real Instituto Elcano - Thu, 21/07/2016 - 12:52
ARI 60/2016 - 21/7/2016
Carlos Closa
La defensa del respeto del Estado de Derecho por parte de los Estados miembros de la UE continúa careciendo de mecanismos poderosos y el caso polaco es la prueba más reciente.

Coup d’Etat en Turquie : à qui cela profite-t-il ?

IRIS - Thu, 21/07/2016 - 12:48

Un coup d’État manqué a secoué la Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet. Pourquoi une partie de l’armée s’est-elle ainsi soulevée ? Comment comprendre l’échec du coup d’Etat des militaires ?

Nous savons que depuis maintenant plus de 10 ans, le pouvoir civil, incarné par le Parti de la Justice et du Développement (AKP) du président Erdogan, et l’institution militaire, sont engagés dans un bras de fer. En Turquie, l’armée se présente, à tort ou à raison, comme le garant de la laïcité, des valeurs kémalistes et républicaines. Celle-ci a vu d’un bien mauvais œil l’accession au pouvoir de l’AKP, considéré comme un parti islamiste. L’opposition entre les pouvoirs civil et militaire a été notamment ponctuée pendant plusieurs années de grands procès contre une partie de l’état-major, accusé de fomenter des complots pour renverser l’exécutif.
Depuis lors, l’armée est rentrée dans les rangs. L’institution militaire n’a plus les capacités d’intervention sur la scène politique, ce qui ne lui permet plus d’organiser des coups d’éclat comme en 1960, en 1971, en 1980, voire en 1997. Les rapports de force institutionnel, politique et social entre le pouvoir politique et l’armée s’est complètement modifié depuis.
Pour autant, il demeure au sein des forces armées des noyaux durs nationalistes ou ultra kémalistes qui n’acceptent pas la mainmise du pays par l’AKP. Ils ont ainsi tenté d’agir contre ce qu’ils considèrent être des politiques liberticides en tentant d’organiser un putsch. Ceci étant, et c’est certainement une leçon essentielle, seule une partie de l’armée s’est engagée dans le renversement du pouvoir politique alors que les autres coups d’Etat ont traditionnellement été assumés par l’état-major lui-même. Les putschistes ont ainsi fait preuve d’un total amateurisme puisque leur projet a été déjoué en quelques heures.
Il faut également noter que la société civile a évolué et n’est désormais plus encline à accepter une prise en main des affaires politiques par l’armée. C’est certainement une preuve de maturité qui, combinée à l’aventurisme des putschistes, a entraîné l’échec du coup d’Etat, ce qui est une bonne nouvelle pour la Turquie.

Comment analysez-vous la réponse du président Erdogan au coup d’Etat ? Pourrait-il l’avoir orchestré pour renforcer son pouvoir, éliminer ses adversaires et engager la présidentialisation du système politique, comme certains le soupçonne ?

Une des premières réactions du président Erdogan a été d’appeler à la mobilisation citoyenne contre la tentative de putsch. Des milliers de personnes, bien évidemment organisées par l’AKP, sont descendues dans la rue pour riposter à l’initiative des militaires. Cela démontre le fort potentiel de mobilisation dont dispose le parti.
Erdogan s’est ensuite adonné à un réflexe complotiste puisqu’il a rapidement accusé Fethullah Gülen d’être à l’instigation du coup d’Etat. Cette imputation ne mérite aucun crédit dans la mesure où les gülenistes sont soumis à une répression depuis plusieurs années, ne disposent pas de l’implantation nécessaire au sein de l’armée pour fomenter un coup d’Etat réussi, et n’ont pas pour habitude de recourir à de telles procédés.
Dans un troisième temps, Erdogan a lancé une campagne de répression intense, démontrant ainsi une fois de plus son extraordinaire sens politique. Le président turc est capable de se saisir d’une situation de déstabilisation potentielle de son pouvoir pour prendre des mesures qui se soldent, depuis samedi dernier, par des milliers d’arrestations et de mises à l’écart d’abord de militaires, de fonctionnaires, puis de magistrats, d’intellectuels, etc. Il est peu plausible qu’une telle vague de répression ait pu se produire en l’absence de listes existant au préalable.
Cette donnée est extrêmement préoccupante, l’existence d’un tel répertoire étant peut-être plus préoccupante que la tentative de coup d’Etat elle-même. Lorsque dans un pays qui se prétend être un Etat de droit, des officines liées au gouvernement préparent une telle liste, tout est possible et la liberté est très gravement menacée. La réponse d’Erdogan est clairement disproportionnée et va bien au-delà de la simple défense légitime des institutions étatiques.

Dans quelle mesure l’instabilité turque peut-elle remettre en cause la géopolitique régionale, de l’appartenance de la Turquie au Conseil de l’Europe et à l’Otan, à la lutte contre Daech ?

L’instabilité de la Turquie peut effectivement poser problème. Concernant le Conseil de l’Europe, la question du rétablissement de la peine de mort envisagée en Turquie devrait logiquement être source de difficultés. Si une telle mesure était adoptée, le Conseil de l’Europe pourrait probablement suspendre la Turquie pendant quelque temps. Pour autant, le chaos politique turc ne remet aucunement en question l’appartenance du pays à l’Otan. La Turquie, indépendamment de ses dérives, est un élément trop important pour l’équilibre régional mais également pour l’alliance occidentale actuellement à l’œuvre dans la lutte contre Daech. Les rapports entre la Turquie et l’Union européenne pourraient cependant se ternir et remettre en cause l’accord d’association du 18 mars concernant les réfugiés.
Pour ce qui est de la lutte contre l’Etat islamique, la situation politique turque ne devrait pas faire lever le pied aux autorités dans leur engagement contre ce groupe djihadiste. Certes, pendant quelques jours les opérations turques contre Daech ont été suspendues, mais c’est provisoire, la Turquie faisant face à une vague d’attentats orchestrée par l’organisation et devant s’en défendre. Les jeux d’alliances ne devraient donc pas être impactés.
Enfin, concernant la géopolitique régionale, quelque peu éclipsée par l’actualité, la Turquie s’est significativement rapprochée d’Israël, puis de la Russie, pays avec lequel les relations étaient exécrables depuis le mois de novembre. De plus, le Premier ministre turc a déclaré, quelques jours avant la tentative de coup d’Etat, qu’il était nécessaire de revoir la politique de la Turquie à l’égard de la Syrie. Ces éléments participent à la réinsertion de la Turquie, qui connaissait un relatif isolement dans le jeu régional. C’est une donnée plutôt positive puisque, indépendamment des graves contradictions politiques qui l’affectent, la Turquie, de par sa taille, sa dimension et sa situation géographique, possède encore un potentiel rôle de stabilisation régionale.

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SWP - Thu, 21/07/2016 - 11:44

Zum fünften Jahrestag der Unabhängigkeit ist der Konflikt im Südsudan erneut aufgeflammt. Nach fast zwei Jahren Krieg zwischen den Truppen von Präsident Kiir und Vizepräsident Machar war dieser erst im April 2016 mit seinen Ministern und einem Teil seiner Truppen zurück in die Hauptstadt Juba gekommen, um gemeinsam mit dem Kabinett seines Gegners Kiir eine Übergangsregierung der Nationalen Einheit zu bilden. Beide Seiten blockierten jedoch die Umsetzung des Friedensabkommens vom August 2015, in anderen Landesteilen wurde der Waffenstillstand mehrfach gebrochen. Am 7. Juli begannen die Sicherheitskräfte der beiden Kontrahenten in Juba aufeinander zu schießen. In den folgenden Tagen starben mehr als 300 Menschen. Keiner der beiden Anführer besitzt die vollständige Kontrolle über die kämpfenden Einheiten. Inzwischen hat Machar mit seinen Truppen Juba verlassen. Nun stellt sich die Frage nach der weiteren Gültigkeit des Friedensabkommens und der Legitimität der beiden Führer. Die Vereinten Nationen (VN) sind mit über 13000 Soldaten vor Ort und die Afrikanische Union (AU) will eine Eingreiftruppe zur Friedenserzwingung entsenden.

Erweiterung gen Norden? Schweden, Finnland und die NATO

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 21/07/2016 - 00:00
Schweden und Finnland rücken immer näher an die NATO heran, bislang aber ohne die Vollmitgliedschaft anzustreben. Daran wird sich wohl auch vor den Parlamentswahlen 2018 bzw. 2019 nichts ändern. Für die NATO wäre die Aufnahme der Nordeuropäer unkompliziert und brächte zahlreiche Vorteile, vor allem für die nordisch-baltische Sicherheit, aber auch bei Themen wie der NATO-EU-Kooperation und der Politik der Offenen Tür. Trotz gewisser Risiken, allen voran die absehbare Reaktion Russlands, könnte Deutschland zwei wichtige und verlässliche Partner in der NATO gewinnen.

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