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Diplomacy & Crisis News

Sean P. Larkin on The End of Secrets

Foreign Affairs - mer, 04/11/2020 - 16:51
Colonel Sean P. Larkin, Military Fellow at The Council on Foreign Relations, sits down with Foreign Affairs Editor Gideon Rose to discuss his article, The Age of Transparency, published in the May/June 2016 issue of Foreign Affairs.

Au Sri Lanka, des braises couvent sous le béton

Le Monde Diplomatique - mar, 03/11/2020 - 17:44
Cinq ans après avoir écrasé la guérilla des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), l'armée et le gouvernement du Sri Lanka ont commencé à réhabiliter les zones de combats. Les villes reprennent vie, mais le pays reste divisé entre la majorité cinghalaise et la minorité tamoule. / Armée, Conflit, (...) / , , , , , , , , , , - 2014/06

Americans Want to Engage the World

Foreign Affairs - lun, 02/11/2020 - 19:52
The Beltway and the public are closer than you think.

The Militarization of U.S. Politics

Foreign Affairs - mer, 28/10/2020 - 18:29
Regardless of who wins on November 3, Trump’s presidency has opened the door to electoral violence in the future.

Comment l’écologie réinvente la politique

Politique étrangère (IFRI) - lun, 26/10/2020 - 12:10

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n° 3/2020). Hugo Le Picard, chercheur au Centre énergie & climat de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Jean Haëntjens, Comment l’écologie réinvente la politique. Pour une économie des satisfactions (Rue de l’Échiquier, 2020, 160 pages).

Jean Haëntjens est économiste et urbaniste, spécialisé dans les questions d’aménagement et de développement territorial. Il est conseiller scientifique de la revue Futuribles et membre du comité de rédaction de la revue Urbanisme. Il est aujourd’hui conseiller en stratégies urbaines et directeur du cabinet Urbatopie. Tout au long de sa carrière, il est intervenu dans de nombreuses conférences sur les thèmes de l’urbanisme et du développement des territoires. Il a publié plusieurs articles dans des revues académiques ainsi qu’une dizaine de livres. Dans le présent ouvrage, Jean Haëntjens revient sur les moyens politiques dont disposent nos sociétés démocratiques pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, en proposant un cadre d’analyse original.

L’auteur insiste tout d’abord sur l’inertie de notre système économique face à l’urgence climatique, et notamment son incapacité à se réguler lui-même pour limiter les émissions de CO2 à des niveaux en phase avec les objectifs de l’accord de Paris. Face à l’urgence, il explique les limites de notre système politique. Il donne l’exemple de la difficulté à remplacer des actifs hautement émetteurs de gaz à effet de serre : le parc automobile et le parc électrique. Avec une véritable volonté politique, le renouvellement complet de ces parcs ne prendrait qu’en moyenne 10 et 30 ans respectivement, mais il peine à s’imposer du fait de la courte durée des mandats électoraux.

Dès le début de son livre, l’auteur met en garde contre le piège de la théorie de la « décroissance » ou de « l’évangélisme économique ». Pour lui, il ne faut pas penser « avec » ou « contre l’économie » mais plutôt « hors de l’économie ». Sa solution : le « système des satisfactions ». Ce système part du postulat que le but d’une société n’est pas de produire de l’argent mais bien des « satisfactions ». Dans ce système, les enjeux de protection de l’environnement s’articulent naturellement avec les objectifs de croissance économique. Les indicateurs traditionnels de mesure des richesses, comme la croissance du produit intérieur brut (PIB), ne sont plus des objectifs en soi, mais deviennent des facteurs parmi d’autres pour améliorer le bien-être des populations, au même titre que la préservation de l’environnement.

Après un chapitre théorique – le seul du livre – sur le système de satisfaction, l’auteur aborde des thématiques variées, comme les modes de vie et de consommation contemporains. Ceux-ci doivent changer rapidement pour permettre la transition écologique, face à des tendances de fond qu’il décrit par la suite comme la financiarisation du monde, ou encore le développement du cybercapitalisme. Dans les derniers chapitres de son livre, l’auteur met en avant ses propres solutions, en huit actes, pour mettre en application son « système de satisfaction », qui doit être attractif au regard des besoins matériels de nos sociétés modernes, tout en étant compatible avec les ressources limitées de la planète.

Loin de se montrer polémique ou caricatural sur ces sujets sensibles, l’auteur reste toujours objectif dans son analyse, la déroulant de manière claire et précise. La lecture de ce livre est donc recommandée à ceux qui s’intéressent aux enjeux climatiques et politiques, et souhaitent dépasser l’opposition entre la croissance et la décroissance économique sur les sujets écologiques.

Hugo Le Picard

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Réflexions sur l’élection présidentielle aux États-Unis

Politique étrangère (IFRI) - ven, 23/10/2020 - 10:00

La rédaction de Politique étrangère vous offre à (re)lire des textes qui ont marqué l’histoire de la revue. Nous vous proposons aujourd’hui un article de Thomas E. Mann intitulé « Réflexions sur l’élection présidentielle aux États-Unis », et publié dans le numéro 1/2001 de Politique étrangère.

Aucune œuvre romanesque n’aurait pu rendre de façon crédible les extraordinaires rebondissements de la dernière élection présidentielle aux États-Unis. Après les projections erronées d’une chaîne de télévision le soir de l’élection – projections qui suscitèrent un coup de fil d’Al Gore à George W. Bush, dans lequel le premier reconnut sa défaite avant de revenir, une heure plus tard, sur cette « concession » ; après 36 jours de combat politique et judiciaire en vue de mettre fin à ce qui était, fondamentalement, un match nul ; et après que la Cour suprême, nettement divisée et clairement partisane, décidait de mettre fin au comptage manuel en Floride qui aurait pu produire un résultat tout différent, Bush finit par emporter la présidence. Ce fut l’élection présidentielle la plus serrée de toute l’histoire américaine, le gagnant ne devant sa victoire qu’à quelques centaines de votes en Floride, sur plus de 100 millions de suffrages pour l’ensemble de la nation.

George W. Bush arrive à la Maison-Blanche sous les plus mauvais auspices. Il est le premier Président à perdre le vote populaire depuis 1888, et seulement le quatrième de l’histoire des États-Unis. Il n’emporte qu’une toute petite majorité au sein du collège électoral, et cela uniquement grâce à sa victoire contestée en Floride, où des preuves dignes de foi suggèrent que des bulletins défectueux, des électeurs troublés et un matériel de vote vieillot ont interdit à un grand nombre de partisans d’Al Gore de voir leur choix compris dans le décompte officiel des votes. L’élection de George Bush a été attestée par cinq membres conservateurs de la Cour suprême dont l’activisme judiciaire, le mépris nouveau pour les droits des États et l’utilisation assez imaginative de la clause constitutionnelle dite d’« égale protection » – empêchant les « sous-votes » émis par les minorités d’être comptabilisés – ont laissé les spécialistes de toutes tendances politiques plutôt abasourdis. Tandis que le nouveau Président conduit le premier État fédéral totalement républicain depuis presque un demi-siècle (avec une présidence et un Congrès tous deux républicains), il ne peut compter que sur une majorité des plus étroites au Congrès, et le vice- président Dick Cheney devra s’employer, au Sénat, à faire pencher la balance en sa faveur. Bush fait également face à un parti démocrate réunifié et galvanisé par le recompte des votes et par la perspective de prendre le contrôle des deux chambres lors des élections de 2002. Il va enfin devoir assumer le comptage informel, par certains médias, des bulletins de Floride ainsi que les recours en justice intentés par des militants pour les droits civiques.

Durant ces épreuves, le système constitutionnel américain a sans doute plié, mais il a tenu bon. La contestation de l’élection a trouvé sa solution devant les tribunaux, et Al Gore a accepté la décision sans appel de la Cour suprême, malgré son profond désaccord. La plupart des Américains reconnaissent la légitimité du nouveau Président, et ils sont généreusement disposés à lui laisser le bénéfice du doute. De son côté, Bush a l’occasion – quels que soient les obstacles – de modifier son ordre du jour et sa stratégie de coalition vis-à-vis du Congrès en tenant compte des nouvelles réalités politiques et en adoptant un programme de gouvernement crédible.

De la victoire annoncée au match nul

Aussi passionnante qu’ait été, historiquement, la bataille postélectorale pour désigner le vainqueur, et aussi intéressantes que soient les interrogations sur la capacité de Bush de gouverner, une question essentielle reste encore sans réponse : pourquoi le vice-président Al Gore n’a-t-il pas gagné ce scrutin haut la main ? La nation américaine a en effet connu une période de paix et de prospérité sans précédent. Le pourcentage d’opinions favorables dont bénéficiait le président Clinton a été parmi les plus élevés des derniers Présidents. Le parti démocrate, dans l’ère Clinton et Gore, s’est repositionné au centre du spectre idéologique et a pris fait et cause pour des options politiques considérées comme prioritaires par la majorité des citoyens. Enfin, Al Gore est un homme politique brillant et expérimenté dont la maîtrise des problèmes nationaux et internationaux surclassait de beaucoup celle de son adversaire. Dans ces conditions, comment a-t- il été possible que quelques centaines de voix en Floride aient pu décider du sort du nouveau président des États-Unis ?

Sans doute, nombre de militants républicains, tranquillisés par l’avance à deux chiffres donnée par certains sondages en faveur de Bush au début de la campagne, pensaient que la mainmise démocrate sur la Maison-Blanche arrivait à sa fin. Et dans les derniers jours de la campagne, son état-major lui prédisait encore une victoire confortable – de l’ordre de 6 à 8 points dans le vote populaire, et d’au moins 320 voix au sein du collège des grands électeurs. Tout au long de l’année 2000, en revanche, les experts annoncèrent une victoire démocrate. Les modèles de prévision électorale développés et utilisés par les spécialistes de science politique depuis quinze ans soulignent en effet que le parti sortant bénéficie d’un avantage significatif en période de prospérité économique, en particulier quand l’opinion publique est satisfaite des résultats du Président en exercice. Et si les modèles varient dans leur mesure de l’économie et de l’opinion publique, tous font de l’élection présidentielle un référendum sur les performances de l’Administration en place.

Cependant, même si ces modèles ont prédit de façon unanime la victoire de Gore dans le vote populaire — avec des estimations allant de 52,8 à 60,3 % des suffrages obtenus par les deux partis —, la fiabilité de leurs prévisions était plus aléatoire qu’il n’y paraissait. Nombre de ces modèles ont d’abord fait l’objet de corrections après les erreurs importantes constatées lors des élections de 1988 et 1992. En outre, tous reposent sur des séries courtes et sont extrêmement sensibles aux hypothèses de départ qui sont faites et aux moyens de mesure choisis ; et ils tolèrent de larges intervalles de confiance – c’est-à-dire d’importantes marges d’erreur. Néanmoins, ces modèles tiennent compte du contexte élargi des élections présidentielles et utilisent des méthodes d’analyse des campagnes plus rationnelles que les commentaires rapides et versatiles des sondeurs et des experts. Et en 2000, cette méthode d’analyse donnait Al Gore largement gagnant. Pourquoi avons-nous obtenu à la place un résultat quasiment nul ? Chacune des raisons suivantes permet sans doute de l’expliquer.

D’abord, l’économie n’avait peut-être pas le niveau d’excellence suggéré par les prévisionnistes. Certains analystes estiment que les performances américaines (en termes, par exemple, de revenu disponible par habitant) ont été, non pas supérieures, mais moyennes. D’autres affirment que la prospérité a duré trop longtemps pour avoir encore une influence sur les choix politiques, et que le crédit que le gouvernement sortant pouvait en tirer était largement épuisé. D’autres encore croient que, dans une compétition où le Président en exercice n’est pas candidat, les enjeux économiques se trouvent dilués. Les sondages de sortie des urnes donnent peu de crédit au premier de ces trois arguments : les votants mentionnèrent à la fois le dynamisme de l’économie américaine et l’amélioration de leur situation financière personnelle. Ceux qui affirmèrent que le bilan économique avait déterminé leur choix donnèrent un avantage de 22 points à Gore. Mais ce groupe ne représentait que 20 % de l’électorat, ce qui suggère que l’élection ne fut pas perçue, autant qu’on pouvait le penser, comme un référendum sur la prospérité.

L’héritage équivoque de Clinton

En second lieu, le taux d’opinions favorables quant à l’action du président Clinton ne rend peut-être pas compte de l’appréciation plus nuancée de l’opinion publique sur sa présidence. Après tout, il a soumis le pays (lui et ses adversaires), en 1998 et au début de 1999, à un scandale long et douloureux qui a failli se terminer par un impeachment. La plupart des Américains ont été consternés par son attitude,

et il n’a plus jamais retrouvé le prestige personnel dont il jouissait avant le scandale. Gore récupéra 85 % des votes de ceux qui appréciaient Clinton à la fois sur un plan professionnel et personnel ; mais, parmi le cinquième de l’électorat approuvant le professionnalisme de Clinton sans avoir d’estime pour sa personne, Gore ne recueillit que 63 % des suffrages. Cette seule différence pourrait suffire à expliquer ce qui manqua à Gore au soir de l’élection.

Mais les effets indirects du scandale pourraient bien avoir été encore plus préjudiciables au candidat démocrate. Gore ne s’est jamais senti à l’aise avec l’héritage de Clinton. Son obsession de se démarquer du Président et son choix d’envisager l’avenir plutôt que le passé le poussèrent à placer l’enjeu de l’élection hors du cadre d’un quasi-référendum sur le bon bilan de l’Administration sortante. Et Bill Clinton lui-même, l’un des hommes politiques les plus doués de l’histoire américaine, fut relégué à des tâches subalternes telles que des levées de fonds et quelques incursions dans des bastions démocrates. Tout montre de façon affligeante qu’il aurait fait plus de mal que de bien auprès des électeurs hésitants dans les États disputés. Il n’est que d’imaginer à quel point la campagne démocrate aurait été différente si les mots « Monica Lewinsky » n’avaient jamais fait partie du vocabulaire politique.

Une autre des conséquences du scandale Clinton fut la mobilisation de l’électorat socialement conservateur et l’élargissement du fossé culturel dans le monde politique américain. La preuve en est donnée par les médiocres résultats de Gore dans des États comme la Virginie- Occidentale, le Tennessee et l’Arkansas, aussi bien que par le soutien très différent qu’il recueillit chez les habitants des grandes villes, d’une part, et chez ceux des villes plus petites ou des zones rurales, de l’autre. La paix, la prospérité et les propositions démocrates sur le remboursement de la dette, le système de retraite fédéral (Social Security) et l’assurance maladie auraient sans doute pu l’emporter sur les valeurs traditionnelles, si l’affaire Lewinsky n’avait pas offensé tous ceux qui se retrouvèrent tiraillés entre des considérations économiques et des préceptes moraux. Les progrès accomplis auparavant par les démocrates dans la reconquête de l’électorat socialement conservateur sombrèrent sur cet écueil.

Ceci conduit directement à une troisième cause de l’incapacité de Gore à remporter facilement la victoire. Certains prétendent que sa rhétorique populiste, ses efforts agressifs pour mobiliser les minorités et les syndicats – assises traditionnelles du parti démocrate – et son opposition vigoureuse à la privatisation partielle du régime des retraites (Social Security) lui firent perdre le soutien crucial des modérés et celui des artisans de la nouvelle économie. Mais cet argument est loin d’être pertinent. Gore s’est présenté avec un programme tout à fait compatible avec la politique de Clinton. Ses attaques sur un mode « populiste » furent limitées et concentrées sur des problèmes très spécifiques : le coût élevé de prescription des médicaments, le refus arbitraire du traitement des maladies par les HMO. Il tempéra ces attaques en se faisant l’avocat farouche des entreprises de la nouvelle économie. Il bénéficia d’ailleurs d’un avantage net sur Bush parmi les électeurs qui considéraient l’assurance maladie ou l’assurance sociale comme l’une de leurs principales motivations électorales, et parmi ceux qui voyaient l’amélioration du système éducatif ou le renforcement de la Social Security comme une priorité et qui préféraient utiliser l’excédent budgétaire pour rembourser la dette et renflouer les régimes publics de retraite que pour réduire la fiscalité. Il fut perçu comme un candidat modéré et enregistra une avance de huit points sur Bush parmi les électeurs modérés. Il fit aussi un progrès substantiel parmi les femmes blanches, à haut niveau de revenu et diplômées de l’enseignement supérieur. Au total, les démocrates obtinrent d’excellents résultats dans les zones d’implantation de la nouvelle économie, tandis que les républicains prospérèrent dans les comtés et les États dominés par l’économie traditionnelle.

Certes, la rhétorique combative de Gore fut quelque peu discordante, notamment au regard de la prospérité que connaît le pays. Une touche plus mesurée aurait pu être plus efficace auprès des électeurs de la classe moyenne. Mais on trouve peu d’arguments montrant que Gore se positionna sur des positions excessivement de « gauche » et en paya chèrement le prix.

Le rôle de la campagne électorale

Une quatrième série d’explications concerne les candidats et leurs campagnes. Les politologues, y compris les prévisionnistes, tendent à sous-estimer le rôle des campagnes présidentielles, et cela parce que les citoyens accordent ordinairement peu d’attention aux questions politiques et que les campagnes servent surtout à mobiliser les partisans déclarés et à capitaliser sur les problèmes qui façonnent le contexte électoral. Ainsi, une différence importante quant à la qualité des candidats ou à l’efficacité de leurs campagnes respectives ne pourrait influer qu’à la marge sur le résultat, et les campagnes présidentielles des différents candidats finiraient, en général, par se neutraliser mutuellement. […]

>> Lisez la suite de l’article sur Persée <<

Fighting a Pandemic Requires Trust

Foreign Affairs - jeu, 22/10/2020 - 21:33
The success of public health efforts depends on the trust between governments and their people.

[RAPPEL] Offre de la rentrée 2020 !

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 22/10/2020 - 10:00

Plus que jamais envie de mieux comprendre les enjeux des relations internationales et de décrypter l’actualité fourmillante grâce à des analyses approfondies et de qualité ?
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Politique étrangère c’est 4 numéros par an, une douzaine d’articles par numéro, et une trentaine de recensions d’ouvrages en matière de relations internationales.

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Quagmire in Civil War

Politique étrangère (IFRI) - mer, 21/10/2020 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère 
(n° 3/2020)
. Morgan Paglia, chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Jonah Schulhofer-Wohl
, Quagmire in Civil War (Cambridge University Press, 2020, 318 pages).

Assistant professor à l’université de Leyde aux Pays-Bas, Jonah Schulhofer-Wohl est l’auteur de plusieurs articles et rapports sur les guerres civiles. Dans cet ouvrage, tiré de sa thèse de doctorat soutenue à l’université de Yale, il déconstruit la notion de « bourbier ».

La première partie de ce livre se concentre sur la définition de cette notion. Pour l’auteur, les bourbiers résultent d’une dialectique stratégique entre des parties combattantes. Les protagonistes se trouvent enlisés dans le processus mortifère de la guerre civile, quand la poursuite des dynamiques d’escalade et de destruction apparaît moins coûteuse que le désengagement. La durée d’un conflit ne saurait donc définir à elle seule un bourbier.

Plusieurs facteurs favorisent et entretiennent l’enlisement. Outre les dynamiques endogènes du conflit – comme la mainmise d’un belligérant sur des ressources naturelles, ou une zone géographique peu accessible (montagnes, jungle) –, les parties combattantes peuvent bénéficier de l’aide de puissances extérieures pour soutenir leurs opérations dans la durée. L’internationalisation entretient le processus d’escalade en abaissant le coût de la guerre, et tend à complexifier une équation d’ores et déjà difficile à résoudre, où les intérêts des acteurs locaux et de leurs parrains internationaux s’entremêlent.

Équation est le mot qui convient pour désigner une démonstration qui s’appuie sur la théorie des jeux et l’équilibre de Nash pour modéliser le piège de l’enlisement. Si l’on peut regretter que la profusion d’équations et de modélisations statistiques rende la lecture de certains passages fastidieuse, cette mise en équations permet à l’auteur d’éclairer les différents choix qui s’offrent aux parties combattantes et à leurs parrains. Il constate d’abord que les belligérants peuvent choisir entre des stratégies non territoriales à bas coût et des stratégies territoriales plus coûteuses. Il observe que les soutiens internationaux n’ont que peu de prise sur le choix de leur protégé en faveur de l’une ou l’autre de ces stratégies.

L’ouvrage est organisé autour de plusieurs études de cas. Sur les 158 guerres civiles recensées entre 1944 et 2006, plusieurs ont été emblématiques du phénomène d’enlisement. Les analyses de la guerre civile libanaise (1975-1990) – où l’auteur a conduit plusieurs enquêtes de terrain – et des conflits au Tchad et au Yémen offrent des éléments de comparaison bienvenus. Pour chacun de ces cas, l’auteur s’attache à évoquer le point de vue de toutes les parties prenantes et des puissances internationales parrainant les belligérants, et explore, en outre, l’ensemble des options stratégiques et des décisions prises dans les différentes séquences des conflits (combat, négociation, désescalade). Il évoque notamment un cas paradoxal où la combinaison d’un soutien étranger et d’une stratégie low cost non territoriale pourrait conduire à une situation dans laquelle le meilleur choix pour toutes les parties combattantes serait le statu quo : poursuite des combats sans concession ni escalade. L’éclairage historique et l’analyse comparée permettent de comprendre pourquoi certains conflits tendent vers l’enlisement et d’autres vers une résolution.

On ne peut que conseiller la lecture d’un ouvrage qui retiendra l’attention, tant par sa démarche scientifique rigoureuse que par son contenu passionnant, et qui offre des clés de compréhension de nombre de conflits actuels.

Morgan Paglia

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[CITATION] L’urbanisation du monde : pourquoi, jusqu’où ?

Politique étrangère (IFRI) - mar, 20/10/2020 - 10:00
« On peut se demander si les effets de réduction de l’internationalisation, avec l’éventuelle « fin de l’hypermobilité » consécutive à la pandémie de COVID-19, ne pourraient pas réduire l’urbanisation des villes, notamment de celles qui s’étaient positionnées comme des nœuds d’une économie planétaire, et qui pourraient avoir moins d’attractivité si le monde évolue vers des économies plus régionalisées. »

Accéder à l’article de Gérard-François Dumont, « L’urbanisation du monde : pourquoi, jusqu’où ? » ici.

Retrouvez le sommaire complet du numéro 3/2020 de Politique étrangère ici.

Les hommes de Gorbatchev

Politique étrangère (IFRI) - lun, 19/10/2020 - 11:10

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère 
(n° 3/2020)
. Marie-Pierre Rey propose une analyse de l’ouvrage de Sophie Momzikoff-Markoff
, Les hommes de Gorbatchev. Influences et réseaux (1956-1992) (Éditions de la Sorbonne, 2020, 358 pages).

Tiré d’une thèse soutenue en 2015 à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et structuré en huit chapitres chronologiques, cet ouvrage traite de la perestroïka gorbatchévienne et plus particulièrement de la « nouvelle pensée », c’est-à‑dire de l’ensemble des principes et pratiques qui dominèrent la politique extérieure du dernier secrétaire général du Parti communiste d’Union soviétique (PCUS). Lancée à partir de 1986, cette nouvelle pensée contribua, en quelques années seulement, à l’émergence de relations internationales fondées sur un dialogue apaisé entre Est et Ouest, à la promotion de mesures de désarmement, et en fin de compte à la remise en cause de la guerre froide : autant d’éléments qui valurent à Mikhaïl Gorbatchev le Prix Nobel de la paix en 1990. C’est dire son importance.

Loin de se contenter de cerner la nature et l’ampleur de cette nouvelle pensée, l’ouvrage a cherché à en retrouver les origines et à en retracer la genèse. Car si la personnalité du secrétaire général a joué un rôle majeur dans son élaboration et sa mise en œuvre, les thèses qu’il énonce en 1986 n’étaient pas toutes inédites. Pour certaines, elles ont commencé à circuler dès les années 1970, de manière discrète et à l’insu de l’opinion, dans des groupes fermés et des réseaux proches du pouvoir. D’où l’intérêt, pour l’historien, de revenir avec précision sur les instances et les individus qui, en amont de la Perestroïka, ont esquissé, soutenu ou appelé de leurs vœux l’élaboration d’un projet diplomatique nouveau.

Pour ce faire, Sophie Momzikoff-Markoff a recours à un beau corpus d’archives, parmi lesquelles celles du PCUS, de la Fondation Gorbatchev, ou encore celles de l’Académie des sciences, auxquelles se sont ajoutés des fonds conservés aux États-Unis (ainsi des archives Volkogonov à Washington). Ces sources très diverses lui ont permis de bien approcher la nature et le fonctionnement des réseaux scientifiques et académiques qui, à partir de 1956, ont émergé dans le sillage du XXe Congrès et formé peu à peu une nouvelle « intelligentsia internationale ».

Apparemment très diverse, composée de consultants, de directeurs d’instituts rattachés au PCUS, de journalistes et d’universitaires, cette intelligentsia fait l’objet d’une analyse qui retrace de près le parcours de treize de ses représentants, au nombre desquels : Georgi Arbatov, Valentin Faline, Evgueni Primakov, ou encore Vadim Zagladine. Or, le suivi précis de ces treize destins qui n’ont cessé de s’entrecroiser est éloquent : leurs lieux de formation et d’apprentissage, leurs diplômes, leurs réseaux d’amitié dessinent un groupe éduqué qui, au-delà de son apparente diversité, apparaît relativement homogène.

Née dans les années 1920, formée à la MGU (Université de Moscou) ou au MGIMO (Institut d’État des relations internationales de Moscou), cette génération qui prend très tôt ses distances par rapport à la vulgate marxiste-léniniste fait ses premières armes dans les années 1970, pesant alors sur les dossiers diplomatiques les plus brûlants (dialogue stratégique avec les États-Unis, conférence d’Helsinki, question allemande…), et c’est tout naturellement que, visant à remettre en cause les poncifs, sinon les mythes, qui jusqu’alors encadraient l’action diplomatique soviétique, elle contribua à la révolution orchestrée par Gorbatchev sur le plan international. Tout le mérite de l’ouvrage est de l’avoir sortie de l’ombre.

Marie-Pierre Rey

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Le Front national sur un plateau

Le Monde Diplomatique - sam, 17/10/2020 - 17:52
Se prétendant un parti « hors système », le Front national se plaint d'être dédaigné par les journalistes. Pourtant, ses représentants utilisent les médias comme les autres. Et la multiplication de sondages souvent contestables permet au parti de faire les gros titres des journaux… / France, (...) / , , , , , , , , , , - 2014/03

Karl Kraus, contre l'empire de la bêtise

Le Monde Diplomatique - sam, 17/10/2020 - 15:51
Les médias disposent des moyens d'entretenir l'illusion d'une équivalence entre liberté et liberté de la presse, alors que cette dernière signifie surtout liberté des industriels qui possèdent la presse. Sous l'apparence du « débat public », les journalistes dominants ont réussi à imposer leurs normes à (...) / , , , , , , , - 2005/08 Le temps des utopistes

Hors-la-loi

Le Monde Diplomatique - ven, 16/10/2020 - 15:44
Modernes ! Ils sont « modernes ». A leurs yeux, progrès et modernité se manifestent-ils par cette étonnante prolifération de percées scientifiques, d'innovations techniques, d'audaces dans la pensée et dans l'expression littéraire, picturale, musicale ? Fi donc ! Le seul véritable progrès, qui commande (...) / , , , , , - 1989/03

Le Japon dans le monde

Politique étrangère (IFRI) - ven, 16/10/2020 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère 
(n° 3/2020)
. Jean-François Heimburger propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Guibourg Delamotte
, Le Japon dans le monde (CNRS Éditions, 2019, 256 pages).


Dirigé par Guibourg Delamotte, maître de conférences au département d’études japonaises à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), cet ouvrage collectif vise à analyser le rayonnement du Japon dans le monde et à en dégager les limites.

Sa première partie porte sur les paramètres intérieurs – politiques, économiques et sociaux. Arnaud Grivaud et Xavier Mellet démontrent, en s’appuyant sur le fonctionnement de la démocratie représentative, que le système politique japonais est hybride, composé d’éléments communs à d’autres démocraties et d’éléments propres. Adrienne Sala s’intéresse à l’économie japonaise qui, après la croissance des années 1950 à 1990 puis la stagnation des années 1990 à 2000, fait désormais face aux défis majeurs de la hausse de la dette publique et du déclin démographique. Robert Dujarric et Ayumi Takenaka décrivent le paradoxe d’un Japon économiquement puissant mais qui résiste encore à la mondialisation sociétale, et a du mal à se libérer de certaines normes héritées du passé, tel le respect de l’« ancienneté ».

La deuxième partie traite des défis sécuritaires. Valérie Niquet explique que le Japon se trouve dans un environnement instable et dangereux face aux menaces nord-coréennes surtout, mais aussi chinoises, et expose les différentes réponses, plus ou moins réalistes, qui sont envisagées, tel le renforcement des relations avec les États-Unis ou avec d’autres États. Céline Pajon analyse cette alliance nippo-américaine qui, mise à l’épreuve depuis l’arrivée au pouvoir de l’imprévisible Donald Trump, a tendance à se rééquilibrer en donnant plus de poids au Japon, lequel va jusqu’à agir de manière autonome, notamment en matière commerciale et diplomatique. Dans un chapitre un peu lourd – trois fois plus long que les autres –, Fabien Fieschi étudie les bonnes relations entre l’Union européenne et le Japon, consolidées par la signature des accords de partenariat stratégique et économique en 2018, dont l’avenir, plutôt prometteur, dépendra tout de même des politiques menées par d’autres États, tels les États-Unis et la Chine.

La troisième et dernière partie est consacrée aux moyens diplomatiques mis en œuvre. Marianne Péron-Doise explique que la défense japonaise est renforcée, en termes budgétaires et capacitaires, par un gouvernement qui insiste sur les menaces croissantes, la plupart des citoyens restant, tout en ayant conscience de l’évolution de l’environnement stratégique, opposés à l’envoi de militaires japonais sur le terrain. Sarah Tanke, dans un chapitre à la structure étonnante, sans introduction ni présentation des problématiques, présente notamment les objectifs des activités du Japon dans les instances onusiennes, ce travail lui permettant de légitimer son action internationale. Marylène Gervais examine les atouts et les limites du soft power du Japon, qui pourrait selon elle en tirer davantage parti en faisant mieux connaître d’autres domaines d’expertise, de manière à augmenter son influence dans le monde.

L’ouvrage, qui fournit des analyses pertinentes sur des thèmes variés et complémentaires, offre néanmoins un tableau qui peut paraître incomplet. Certaines questions importantes, voire prioritaires, comme les enlèvements de Japonais par la Corée du Nord, les relations nippo-russes, ou encore les liens avec l’Inde ou l’Afrique, auraient par exemple mérité d’être (davantage) étudiées.

Jean-François Heimburger

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Révolte américaine contre les ogres du fast-food

Le Monde Diplomatique - jeu, 15/10/2020 - 18:43
Le président Barack Obama a fait de la réduction des inégalités l'objectif principal de son second mandat. Il devra pour cela augmenter le salaire minimum, dont la stagnation depuis plus de sept ans a conduit les employés de la restauration rapide à lancer un vaste mouvement de grève. / États-Unis, (...) / , , , , , , , , , , , , - 2014/02

Au Soudan du Sud, l'écroulement des espoirs démocratiques

Le Monde Diplomatique - jeu, 15/10/2020 - 17:45
Une féroce guerre civile a éclaté fin 2013 au Soudan du Sud, moins de trois ans après l'indépendance du pays. Opposant les partisans du président Salva Kiir à ceux de son ancien vice-président, M. Riek Machar, elle menace la stabilité régionale. / Afrique, États-Unis (affaires extérieures), Soudan, (...) / , , , , , , , , - 2014/02

[CITATION] La souveraineté industrielle au révélateur du COVID-19

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 15/10/2020 - 10:00
« La crise du COVID-19 a rendu plus visibles et aigus les choix que font au quotidien les industriels, les régulateurs et les responsables politiques. Ils doivent arbitrer entre impératifs d’ouverture et de sécurité économique. L’industrie pharmaceutique s’est profondément transformée à bas bruit. La logique de la fragmentation et de l’extension de la chaîne de valeur a prévalu sur la sécurité des approvisionnements. La spécialisation en fonction des avantages comparatifs en matière de coûts salariaux, de réglementation environnementale et de pression fiscale a prévalu. »

Accéder à l’article d’Elie Cohen, « La souveraineté industrielle au révélateur du COVID-19 » ici.

Retrouvez le sommaire complet du numéro 3/2020 de Politique étrangère ici.

Rendez-vous manqué de la gauche et de la politique locale

Le Monde Diplomatique - mer, 14/10/2020 - 18:12
Votée en décembre à l'Assemblée nationale, la loi sur les métropoles constitue le dernier avatar des institutions intercommunales apparues dans le sillage des réformes de décentralisation. Censées rapprocher les élus des citoyens, ces structures fonctionnent en fait dans une grande opacité. / France, (...) / , , , , , , , , , - 2014/01

Le monde selon Téhéran

Le Monde Diplomatique - mer, 14/10/2020 - 15:28
Signé en novembre dernier à Genève, l'accord sur le nucléaire iranien marque une étape majeure dans le rapprochement entre Washington et Téhéran. / États-Unis, États-Unis (affaires extérieures), Golfe, Iran, Proche-Orient, Économie, Relations internationales, Stratégie, Diplomatie - (...) / , , , , , , , , - 2014/01

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