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Défense

[Analyse] Le petit mensonge de l’Alliance sur l’aide humanitaire à la Turquie après le séisme

Bruxelles2 - dim, 12/02/2023 - 13:51

(B2) Le séisme en Turquie a pris à revers l’Alliance atlantique. L’organisation qui déroule habituellement son action, de façon linéaire, planifiée, s’est trouvée en fait bien dépourvue face à ce tremblement de terre qui nécessite d’envoyer rapidement hommes et matériels. Elle a bien essayé de prouver l’efficacité de son dispositif de réaction rapide (EADRCC). Au prix d’un artifice frôlant le mensonge.

Equipe de sauvetage bulgare à l’œuvre autour d’un bâtiment détruit par le séisme en Turquie (photo : ECHO – Protection civile bulgare)

Que dit l’Alliance ?

« Plus de 1400 membres du personnel d’intervention d’urgence de plus de vingt pays alliés et partenaires de l’OTAN — dont la Finlande et la Suède — sont déployés en Turquie pour aider à répondre aux tremblements de terre du 6 février » indique l’Alliance dans un communiqué publié mardi. C’est vrai en effet. Il y a « plus de 1400 sauveteurs et 100 chiens de recherche » envoyés sur place dès le début.

Ce qu’omet de dire l’Alliance, c’est que cette aide a été principalement fournie dans le cadre du mécanisme européen de protection civile (UPCM) de la Commission européenne (1). En fait, selon nos informations, seuls deux pays (Islande et Azerbaidjan) ont répondu par l’intermédiaire du centre de l’OTAN. Tous les autres pays européens qui ont envoyé des secours (26 pays de l’UE, ainsi que trois pays tiers (Albanie, Monténégro et Serbie)) — ont préféré passer par le mécanisme européen de protection civile.

Une réalité d’autant plus difficile à admettre du côté de l’Alliance, que la Turquie — pourtant non membre de l’UE, mais participante au mécanisme européen de protection civile — a déclenché le mécanisme européen en premier. Car elle en connait son efficacité pour l’avoir testée à plusieurs reprises. Ce n’est que six heures plus tard qu’elle a déclenché le mécanisme de l’OTAN.

Le pieux mensonge de l’OTAN

Quand l’OTAN affirme ainsi que le « soutien est fourni par l’intermédiaire du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) de l’OTAN, le principal mécanisme civil d’intervention d’urgence de l’Alliance dans la zone euro-atlantique », on passe ainsi du pieux mensonge par omission, à l’affirmation mensongère. Surtout quand l’Alliance omet de dire un seul mot sur l’action de la Commission européenne (2). Un oubli d’autant plus étrange que les deux organisations se sont jurées, à travers les déclarations successives UE-OTAN, de coopérer, notamment dans des domaines civils.

La carte des interventions des équipes de sauvetage européenes source ECHO / B2

Pourquoi l’UE et pas l’OTAN ?

C’est simple, le mécanisme de protection civile de l’UE a plusieurs atouts. A commencer par son expérience, son étendue d’action… et son budget !

30 ans d’expérience

Accolé à l’office européen d’aide humanitaire, créé il y a trente ans, en pleine guerre de Yougoslavie en 1992, ce mécanisme créé en 2001, est aujourd’hui particulièrement rôdé. Il regroupe au-delà des seuls membres de l’Union européenne, huit pays du voisinage européen, dont la Turquie. Selon un principe assez simple : « Tu m’aides un jour, je t’aide le lendemain ».

Un fonctionnement très civil

Il fonctionne comme une bourse d’échange entre le pays demandeur et les pays qui envoient hommes et matériels. Et selon un principe : la « neutralité » d’action. Son intervention se veut « apolitique », « civile » et est surtout « inodore ». Chaque pays peut ainsi revendiquer l’aide envoyée comme nationale et purement civile (même si elle est souvent assurée par des militaires). À travers l’OTAN, l’aide apparait immédiatement comme très politique et très militaire. Logique le rôle de l’OTAN reste une organisation politico-militaire, à la différence de l’Union européenne, organisation politico-civile.

Une salle de crise rôdée aux catastrophes de tous genres

Sa salle de commandement 24 h / 24 (alias ERCC) gère régulièrement toute une série d’urgences : des feux de forêt l’été aux séismes ou catastrophes technologiques, telles l’explosion du port de Beyrouth (lire dossier N°86. L’Europe face à la crise du Liban après l’explosion du 4 août 2020), en passant par la crise du Covid-19 ou les guerres (lire : Aide humanitaire, protection civile et Medevac. Le plan de l’aide européenne pour l’Ukraine).

Un puissant atout financier

Le mécanisme de l’UE a surtout un argument sacrément efficace : argent et organisation. Doté d’un budget conséquent (3), il permet de financer une bonne partie des coûts : 75% des coûts de déploiement opérationnel (notamment transport des matériels et des équipes) sont pris en charge dans le cas de la Turquie, a confirmé à B2 un responsable du sauvetage. Autant dire une sacrée incitation. Car le reste des coûts (salaires des personnels, etc.) est de toute façon à charge des États.

Une administration dédiée à la réponse de crises

Le dispositif est aussi très rôdé. En 2021, il a ainsi été déclenché à 114 reprises. Autrement dit, une fois tous les trois jours. Géré par une direction générale de la Commission, celle en charge de l’Aide humanitaire (la DG ECHO), il anticipe les crises, en passant des contrats cadres soit avec des ONG (pour l’aide humanitaire), soit avec des fournisseurs. Il faut ajouter à cela, la réserve d’urgence de la Commission européenne (RescUE) mise en place depuis 2019 et renforcée après la crise du Covid-19, permettant de disposer de plusieurs stocks ou services spécialisés pour répondre à certaines urgences (feux de forêts, médical, NRBC).

Commentaire : un jeu bien puéril

On peut comprendre pourquoi un État, même membre de l’Alliance, préfère passer par le dispositif de l’UE que de l’OTAN. Celui-ci ne disposant ni de cette organisation ni de ce budget. Entre les deux, c’est un peu la comparaison entre un club de football professionnel et un club amateur des copains du dimanche. Il n’y a pas photo. Plutôt que de faire abstraction de l’Union européenne, de manière assez puérile, l’OTAN aurait tout intérêt à la mettre en avant pour vanter la bonne coopération qui règne (même si elle existe peu en l’espèce) entre les deux organisations. Au lieu de cela, on est dans une espèce de « marquage à la culotte », particulièrement pitoyable, d’autant plus grave en pleine période de tension Russie-Occident, où la désinformation fait rage. L’Alliance ne voudrait pas donner pièce à la Russie qui accuse régulièrement l’OTAN de mentir sur la guerre en Ukraine, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Plus de 1400 sauveteurs et 100 chiens de recherche, 29 équipes de recherche et de sauvetage, 6 équipes médicales selon le communiqué de l’UE.
  2. Interrogé par nos soins l’OTAN s’est révélé incapable de détailler pays par pays, le nombre sauveteurs envoyés. Avouant que ce nombre a été « compilé sur la base des annonces officielles turques et alliées ».
  3. La protection civile dispose de 3,3 milliards € sur la période budgétaire de sept ans, soit près d’un demi-milliard € par an en moyenne, dont 170 millions d’euros pour le seul dispositif feux de forêts de RescUE en 2023. Quant au budget à l’aide humanitaire, il se monte à 1,7 milliard en 2023.

Lire nos fiches (réservées aux adhérents) :

Dans la salle de crise de la Commission européenne, à l’heure du Coronavirus

Mis à jour 12.2 23h50 – nombre de pays européens intervenants + la carte d’intervention

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Le sang des cerises (Bourgeon)

EGEABLOG - ven, 10/02/2023 - 12:22

Le deuxième tome du Sang des cerises est paru en novembre 2022, clotûrant le dernier épisode de la saga des Passagers du vents. J'en ressors avec un sentiment mitigé.

Nous parlons quand même de François Bourgeon, l'auteur des Passagers du vent. Pour les jeunes lecteurs, l'irruption de cette série dans les années 1980 (aux éditions Glénat, nouvel acteur de l'édition de BD à l'époque) avait donné sinon un coup de fouet, du moins un coup d'accélérateur à la BD de qualité, la sortant défintivement des rayons enfantins. Dargaud avait suivi en lançant la série XIII... Je collectionne des BD sérieusment depuis cette époque...

Revenons à Bourgeon : les Passagers du vent mêlaient un beau dessin, minutieux dans les détails, réaliste dans les attitudes, empreint de poésie grâce aux vieux gréments et à la mer, un scénario original, des personnages attachants et finalement à la mentalité très contemporaine. Autrement dit, une réinvention de la BD historique qui fit florès. Bourgeon poursuivit avec deux autres séries : Les compagnons du crépuscule, sensationnelle plongée dans le Moyen-âge, et le cycle de Cyann, à dominante de science-fiction fantasy (à laquelle j'ai moins accroché). Il reprit ensuite la série des passagers du vent avec "La petite fille bois Caïman" puis avec cette troisième et dernière saison, "Le sang des cerises", dont le tome 1 est paru en 2018 et dont voici le tome 2.

L'action se passe au temps de la Commune. On suit les lentes prérégrinations de Zabo la communarde qui raconte (à la fin des années 1880) à un jeune bretonne un peu perdue, Klervi, son expérience de la Commune, de la défaite, de l'emprisonnement à Versailes jusqu'au transfert à Rochefort, puis le voyage de déportation vers la Nouvelle Calédonie, le temps passé là-bas, le retour et l'ultime voyage en Bretagne.

Disons les choses simplement : malgré les artifices du scénario pour relancer la "conversation", le gigantesque flash-back de Zabo paraît artificiel, verbeux et pour tout dire, ennuyeux. Ce qui était léger dans les volumes précédents est ici lourd, discursif, pesant. Et du coup, on se perd. J'ai mis du temps à m'attacher aux personnages... quant à la chute, elle peine à convaincre...

Le trait reste toujours de très bonne qualité mais là encore, avec quelques pesanteurs disgracieuses, sans les illuminations ni les chocs visuels qu'on avait eus lors des premiers opus.

Bref, un album que l'on conserve par amitié mais sans être réellement convaincu.

O. Kempf

 

 

 

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[Réflexion] Ukraine. Les Européens sont-ils en guerre contre la Russie ?

Bruxelles2 - jeu, 09/02/2023 - 10:05

(B2) Un an après le début de l’intervention militaire massive de la Russie en Ukraine (le 24 février 2022) et du soutien tout aussi massif des Européens à l’Ukraine, on peut légitimement se poser la question aujourd’hui. Éléments de réflexion.

Arrivée de véhicules donnés par les Européens en Ukraine (Photo : SEAE – Josep Borrell)

Pour y voir clair… reprenons la définition de Clausewitz, le théoricien de la guerre moderne : « la guerre est 1. un acte de violence dont 2. l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté (…) Pour atteindre cette fin avec certitude 3. nous devons désarmer l’ennemi ». La guerre conduit à monter « aux extrêmes », il s’agit d’avoir un emploi « illimité de la force », mais aussi d’avoir un « calcul des efforts » nécessaires et une « escalade mesurée ».

Ces éléments (objectif, moyens, tempo), sont-ils remplis ? Pour en avoir le cœur net, examinons les moyens mis en œuvre par les Européens (et plus généralement par les Alliés).

1. La volonté politique. La désignation de l’adversaire est très claire. La Russie, son gouvernement, sont désignés explicitement comme l’initiateur du conflit : « une guerre d’agression non provoquée et injustifiée menée par la Russie contre l’Ukraine », une « invasion » selon la terminologie consacrée. Elle est considérée comme responsable de la plupart des crimes de guerre, sur ordre, voire même d’un génocide. Et ses dirigeants doivent être jugés pour ses faits. D’où l’idée d’un tribunal international ou d’un tribunal spécial pour juger ses dirigeants.

L’objectif de contraindre l’adversaire à exécuter la volonté est aussi clair. Les Européens affirment régulièrement leur volonté d’ « augmenter la pression collective sur la Russie pour qu’elle mette fin à sa guerre et retire ses troupes ». Ils se disent tout aussi régulièrement aux côtés de l’Ukraine : « l’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre [cette] guerre […]  aussi longtemps qu’il le faudra ».

Et le but de cette pression est aussi clair : la libération de tout le territoire dans « ses frontières internationalement reconnues ». Autrement dit : tout le Donbass, voire la Crimée. Les Européens rappelant leur « attachement indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de [ces] frontières ». NB : les citations, tirées de la déclaration commune lors du sommet UE-Ukraine du 3 février seront reprises ce jeudi (9 février) lors du sommet européen à Bruxelles en présence du président ukrainien V. Zelensky.

  • Une position de l’Alliance atlantique. Si les Alliés (Européens et Américains) ont désigné la Russie comme un adversaire, ils ont évité de le faire de façon trop voyante. Mais ceci est un artifice politique. C’est bien l’Alliance atlantique en tant qu’être politique, reliant les différents pays européens membres de l’OTAN, et apparentés (Finlande, Suède, etc.) qui est engagée aujourd’hui aux côtés des Ukrainiens tout autant que l’Union européenne et ses États membres. Avec une exception singulière : la Turquie.

2. La pression économique. Elle est très claire, forte et assumée. Avec près de dix paquets de sanctions (dont le dernier devrait être présenté si non approuvé d’ici le 24 février), l’objectif n’est pas juste d’adresser un signal politique. Il s’agit de mettre à bas une partie des ressources économiques et technologiques russes. Il s’agit de miner la capacité militaire de la Russie d’agir en Ukraine, ou au moins de ralentir ses efforts, en coupant tous les flux financiers et économiques européens. Bref de la « désarmer » au sens classique du terme, mais par des moyens « pacifiques », du soft power : l’économie, en lui coupant les vivres.

3. Le soutien militaire massif assumé. Ce soutien passe par une panoplie vaste d’équipements : des munitions aux pièces d’avions de chasse, en passant par les missiles portatifs, les chars, les soutiens d’artillerie, la défense aérienne, ou l’essence, … les Alliés ont de façon graduelle augmenté, et surtout assumé, cette assistance militaire.

Le montant aujourd’hui n’est négligeable. On atteint près de 12 milliards € du seul côté européen. Soit un milliard € par mois en moyenne. C’est grosso modo la moitié du budget d’équipement de l’armée française. Dont 3,6 milliards € sont financés en commun via la facilité européenne pour la paix (FEP).

La décision récente de Berlin et Washington de livrer des chars Leopard et Abrams (lire : Les Alliés vont équiper une brigade blindée ukrainienne. Le club des chars Leopard se met en route), et Londres les Challenger n’est pas en soi révolutionnaire. Elle s’inscrit dans un continuum qui a commencé dès le début par la livraison de chars lourds de fabrication soviétique (type T-72, plus de 400 livrés).

La nouveauté est ailleurs : elle se trouve plutôt dans la médiatisation et dans la volonté affirmée d’agir en coalition. Là où auparavant, chaque pays avait une politique variable de médiatisation — de la discrétion latine à l’outrance polono-britannique. Et où chacun prenait bien soin de préciser que c’étaient des décisions nationales.

4. Un soutien affirmé dans la formation de l’armée ukrainienne. Ce soutien n’est pas anecdotique. Européens et autres alliés (Royaume-Uni et USA) veulent former plusieurs brigades ukrainiennes pour les préparer dans un temps express (deux mois maximum par rotation) au combat.

Un effort massif inégalé dans l’époque moderne ! Côté européen, l’objectif de 15.000 (d’ici mai) au départ a été relevé à 30.000 hommes formés d’ici l’automne 2023. Idem côté britannique et côté américain. L’objectif est bien de doter les forces ukrainiennes des effectifs nécessaires pour faire face à une offensive russe comme de recompléter ses effectifs perdus au combat (environ 100.000 hommes décédés ou blessés hors de combat).

5. Un soutien en renseignement. La discrétion est de mise dans ce domaine. Mais elle est avérée. Les moyens satellitaires européens (français, allemand, britanniques) et américains sont utilisés pour fournir des renseignements précieux aux forces ukrainiennes.

C’est une partie de la puissance de renseignement alliée mise au service des Ukrainiens qui leur permet d’avoir une perception de la zone de combat complète, avec ses propres “capteurs” de terrain (renseignement humain notamment), assez efficaces (de la baba ukrainienne avec son téléphone portable qui renseigne les sources locales aux analystes). Le renseignement ukrainien bénéficie sur place d’analystes européens.

  • Officiellement, il n’y a pas d’engagement de troupes au sol. Et les Européens veillent bien à ne pas donner le change sur ce point. S’il y a des Européens engagés aux côtés des Ukrainiens dans les troupes, ce sont des actes individuels. Et la présence de forces spéciales, dans le cadre notamment de soutien en renseignement ou en “formation”, reste souterrain (c’est le principe même de ces forces : ni vu, ni connu). Mais il y a bien des “officiers de liaison” auprès des forces ukrainiennes, afin de faciliter non seulement la livraison de matériels et d’équipements, mais aussi d’essayer de coordonner la stratégie.

6. Placer l’Ukraine hors de portée de l’influence russe. Cette pression politique, militaire et économique sur la Russie se double d’une volonté politique et économique « d’arracher » l’Ukraine à la domination et l’influence russes. Une volonté commencée en douceur en 2014 avec la signature d’un accord d’association qui se double aujourd’hui d’une promesse d’adhésion à l’Union européenne. Un processus accéléré ! Avec la déclaration de la reconnaissance de pays candidat en quelques mois. Le tout accompagné d’un soutien financier net (environ 1,5 milliard € par mois en soutien budgétaire, 18 milliards pour 2023), en passant par l’association de l’Ukraine à vitesse accélérée aux instruments européens. On assiste ainsi à une réorientation en urgence des réseaux ukrainiens (train, électricité, route, etc.) aux réseaux européens, jusqu’à l’insertion de l’Ukraine dans l’espace de roaming téléphonique européen.

La guerre... ou la paix

Si on revient à la définition classique de la guerre donnée par Clausewitz, on voit que certains éléments sont bien là : le but de « contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », la « recherche du renversement de l’adversaire », de le « désarmer », le « calcul des efforts nécessaires », etc. Mais il reste tout de même une absence notable : on ne peut pas dire qu’il y ait un acte de « violence » de la part des Européens envers la Russie ni de volonté « d’usage illimité de la force ».

Sans être belligérant — la notion de cobelligérant est très floue : on est belligérant ou pas —, les Européens sont donc bien à mi-chemin de la belligérance, aux cotés clairement d’une partie en guerre (Ukraine), en utilisant tous les instruments à leur disposition (sauf la force militaire) contre l’adversaire de celle-ci (Russie). Sans aucune ambiguïté. Mais ils restent prudemment sous la limite de la guerre, se cantonnant à la légitime défense.

L’objectif final recherché des Européens n’est pas le renversement du régime en Russie (cf. encadré), mais bien son retrait d’Ukraine. C’est donc une singulière différence par rapport à la définition de la guerre classique. Il s’agirait plutôt d’une guerre hybride : utiliser tous les moyens, en restant au-dessous de la limite de la guerre ouverte. De fait à la guerre ouverte déclenchée par les Russes, les Européens et Alliés réagissent par des moyens hybrides.

On remarquera cependant que dans l’histoire de l’Europe moderne, à ma connaissance, jamais les Européens ne se sont engagés aussi clairement et aussi massivement en faveur d’un pays contre un autre. Même du temps des guerres yougoslaves, même s’il y avait un soutien, il restait plus ou moins discret (notamment pour le soutien militaire). L’intervention militaire au Kosovo sous couvert de l’OTAN est une exception. Mais elle a été courte et limitée dans l’espace, et n’était pas empreinte de la confrontation avec un membre du Conseil de sécurité de l’ONU doté de la puissance nucléaire.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Des nuances sur l’objectif final recherché

Entre la réduction du pouvoir russe et un retour à une normalité des relations

Pour certains pays — les balto-polonais —, il faut en terminer avec une Russie agressive, qui n’en finit pas d’intervenir dans son voisinage, et lui couper, définitivement, les ailes. D’où leur dureté dans tous les aspects de la pression contre la Russie et dans le soutien à l’Ukraine (sanctions économiques maximales, soutien militaire maximal, adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE comme à l’OTAN). Une position justifiable (cf. ci-dessous). Pour d’autres (France, Allemagne, Italie), il faut limiter les ambitions de la Russie, mais trouver un nouveau mode d’équilibre avec ce qui reste néanmoins un voisin. Un point de vue rejoint, peu ou prou par les USA, qui ont un autre impératif stratégique : éviter la constitution d’un bloc sino-russe et contrer la montée douce de l’impérialisme chinois.

La Russie intervient dans son voisinage

Quand on jette un regard en arrière sur la liste des interventions russes (et URSS), elle est frappante. Les troupes russes interviennent régulièrement dans leur voisinage. Deux interventions majeures durant la guerre froide : 1956 Hongrie, 1968 Tchécoslovaquie. Et cinq interventions depuis la chute du mur de Berlin : 1992 Moldavie (guerre de Transnistrie), 1992-1993 Géorgie pour l’Abkhazie (avec plus de 20.000 morts civils et militaires) et l’Ossétie du Sud, 2008 Géorgie de nouveau pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, 2014 Ukraine (Crimée et Donbass), 2022 Ukraine (toutes zones). Soit une intervention tous les dix ans en moyenne. Et une accélération nette depuis 2007 (tous les six-huit ans). D’où l’inquiétude des pays d’Europe de l’Est (Pologne, Baltes et Roumanie particulièrement), plutôt compréhensible.

Si on contrebalance cela par les interventions de l’OTAN dans le « voisinage » russe (ou ce qu’elle considère comme son voisinage), on peut comptabiliser trois interventions majeures visant à un changement de régime (regime change) : le Kosovo 1999, l’Afghanistan 2001, la Libye 2011. Ces deux dernières n’étant pas vraiment couronnées de succès. NB : l’intervention en Iraq 2003 comme en Syrie 2012 ne peuvent être considérées comme du voisinage, mais sont plutôt des zones d’adversité confrontationnelles.

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L’Inde franchit un nouvelle étape avec le premier appontage d’un chasseur Tejas sur le porte-avions INS Vikrant

Zone militaire - lun, 06/02/2023 - 15:53

Cette journée sera à marquer d’une pierre blanche pour l’Indian Navy… Affichant un déplacement d’environ 40’000 tonnes pour une longueur de 262 mètres et une largeur de 60 mètres, le premier porte-avions de conception indienne, l’INS Vikrant [encore appelé IAC pour Indigenous Aircraft Carrier, ndlr] n’avait encore jamais accueilli d’aéronef à voilure fixe à son...

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L’Agence européenne de Défense s’implique dans le développement de robots terrestres de combat

Zone militaire - lun, 06/02/2023 - 12:24

Lancé en juin 2020 dans le cadre de la Coopération structuré permanente [CSP ou PESCO] avec une enveloppe de 32,6 millions d’euros financée par le Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], le projet iMUGS [Integrated Modular Unmanned Ground System] vise à développer un système de véhicules terrestres et aériens...

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Le ministère des Armées a publié un avis de marché pour 800 camions citernes de nouvelle génération

Zone militaire - dim, 05/02/2023 - 12:29

Dans son dernier rapport annuel, le Service de l’énergie opérationnel [SEO, ex-Service des essences des Armées] avait évoqué une « feuille de route » ambitieuse pour moderniser et renouveler ses équipements, à commencer par ses camions citernes. Et cela afin de « répondre au contrat opérationnel, de se préparer à la haute intensité et de planifier ses besoins...

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Son ballon abattu par un F-22A au-dessus des États-Unis, la Chine se réserve le droit de « répliquer »

Zone militaire - dim, 05/02/2023 - 11:00

Simple ballon météorologique qui lui aurait échappé, comme l’a prétendu Pékin? Ou aérostat en mission d’espionnage au-dessus des États-Unis, comme l’a assuré Washington? Toujours est-il que, après avoir survolé l’Alaska et le Canada, cet aéronef a suivi une trajectoire qui l’a mené à passer au-dessus de plusieurs sites stratégiques américains, notamment les bases abritant des...

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Dassault Aviation coordonne un projet visant à renforcer l’interopérabilité des forces aériennes européennes

Zone militaire - sam, 04/02/2023 - 14:32

Comme l’a souligné un ingénieur principal de l’armement dans « Esprit Défense« , le magazine du ministère des Armées, le « combat collaboratif a toujours existé […] d’une manière ou d’une autre ». Mais les évolutions technologiques ouvrent de nouvelles perspectives. « Nous devons franchir des paliers ambitieux pour mieux connecter l’ensemble des acteurs du champ de bataille. Ceux-ci pourront...

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Guerre électronique : L’Italie pourrait commander de nouveaux Eurofighter pour remplacer ses Tornado ECR

Zone militaire - sam, 04/02/2023 - 12:21

Selon la dernière revue de défense et de sécurité britannique, publiée en 2021, la Royal Air Force [RAF] devrait se séparer de 30 avions de combat Eurofighter Typhoon parmi les plus anciens dont elle dispose [c’est à dire ceux appartenant à la tranche 1] d’ici 2025. Du moins, c’est qui était prévu jusqu’alors… Car l’évolution...

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L’édition 2023 de la Mission Jeanne d’Arc se concentrera sur « l’archipel de France »

Zone militaire - sam, 04/02/2023 - 10:42

Dans un rapport publié la semaine passée, les sénateurs Cédric Perrin et Rachid Temal ont critiqué la stratégie pour la région Indo-Pacifique mise en oeuvre par la France, en soulignant son « manque de lisibilité » et une « réelle inadéquation des moyens aux ambitions », en particulier en matière de capacités militaires, alors que certaines possessions françaises dans...

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Berlin autorise les industriels allemands à livrer leurs vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine

Zone militaire - ven, 03/02/2023 - 18:15

La semaine passée, et après des semaines de tergiversations, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a finalement décidé de livrer 14 chars Leopard 2A6 à l’Ukraine. Et de préciser que l’objectif serait ensuite de permettre à l’armée ukrainienne de former un bataillon [quatre escadrons] en lui fournissant 56 exemplaires au total. Dans le même temps, Berlin...

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Contre l’avis de son chef d’état-major, la Norvège va acquérir 54 chars Leopard 2A7+

Zone militaire - ven, 03/02/2023 - 15:59

Alors que l’Allemagne a fini par donner son accord, conformément aux régles qui régissent les exportations d’armement, la Norvège a confirmé qu’elle donnerait des chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne. Combien? Pour le moment le ministre norvégien de la Défense, Bjørn Arild Gram, ne l’a pas encore précisé, cette question n’ayant pas encore été tranchée....

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La marine brésilienne va saborder l’ex-porte-avions « Foch »

Zone militaire - ven, 03/02/2023 - 14:24

Le démantèlement du porte-avions Clemenceau, alors désigné « Q-790 » après avoir été désarmé en 1997, avait donné lieu à maints rebondissements, notamment en raison d’organisations écologistes curieusement peu regardantes pour d’autres navires présentant des caractéristiques identiques, à savoir la présence d’une quantité importante d’amiante à bord. Devant être initialement « déconstruite » par un chantier naval espagnol, qui...

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Char de bataille ou véhicule blindé de combat? Les réponses du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe

Lignes de défense - lun, 16/01/2023 - 11:41

Tanks, chars, blindés lourds ou légers, VTT, VBCI… On s’y perd un peu (et on perd un peu nos lecteurs) dans les appellations attribuées aux différents types de matériels terrestres de combat, en particulier ceux rencontrés sur les champs de bataille d'Ukraine. Tout n'est pas un tank:

La décision française de céder des AMX-10 RC à l’Ukraine illustre parfaitement ce flottement : tantôt l’AMX-10 RC est qualifié de "tank", tantôt de "chars de bataille" ou de "blindé lourd". Comment appeler ce blindé d'une masse de 15 t à vide (18 t dans sa version modernisée et baptisée AMX-10 RCR), armé d’un canon de 105 mm et servi par un équipage de 4 hommes ? Et comment, plus largement, nommer correctement les véhicules de combat alignés par les forces armées contemporaines ? Entre les fiches techniques et les affirmations des spécialistes (on lira par exemple le "blog complètement blindé", Blablachars) et des fanas, le choix d’une appellation dans la nomenclature militaire suscite bien des échanges, parfois virulents,

A défaut de croiser des opinions, même le plus souvent de bonne foi, j'ai préféré recherché une base formelle. J'ai choisi le Traité de novembre 1990 sur les forces armées conventionnelles en Europe et ses huit protocoles. Ce Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) a été signé par vingt-deux États membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Organisation du traité de Varsovie.

Dans son article 2, il définit et décrit les matériels concernés par l'effort post-Guerre froide de réduction des arsenaux conventionnels. Certes, il décrit des équipements en service en 1990 mais il fournit un cadre.

Le "char de bataille" (le Main Battle Tank, MBT en anglais) est un véhicule blindé de combat à chenilles qui a un poids à vide d’au moins 16,5 tonnes et qui est armé d’un canon d’un calibre d’au moins 75 millimètres pouvant tourner sur 360 degrés. De tels véhicules blindés sont utilisés comme système d’arme principal des formations de chars et des autres formations blindées des forces terrestres. Ils ne sont ni conçus ni équipés au premier chef pour transporter des troupes de combat.
Mais, selon le Traité, tout véhicule blindé de combat à roues répondant à tous les critères susmentionnés est également considéré comme un char de bataille. Ce qui pose la question de l’AMX-10 RC.  Mais cet équipement n'est pas cité dans la liste de 1990 des types existants de chars de bataille où l'on trouve le M-1 et le M-60 américains, les T-34, T-54, T-55, T-62... soviétiques, le Leopard allemand, l'AMX-30 français, les Challenger et Chieftain britanniques etc. Le motif? Sa masse alors inférieure à 16,5 t.

Aux côtés du char de bataille évoluent d'autres blindés aux missions et aux caractéristiques spécifiques. Globalement, le Traité parle de "véhicule blindé de combat" pour décrire "un véhicule automoteur doté d’une protection blindée et d’une capacité tout terrain".
Cette catégorie inclut les véhicules blindés de transport de troupe, les véhicules blindés de combat d’infanterie et les véhicules de combat à armement lourd.

Ainsi, le terme "véhicule de combat à armement lourd" décrit un véhicule blindé de combat doté d’un canon intégré ou organique à tir direct d’un calibre d’au moins 75 millimètres ayant un poids à vide d’au moins 6 tonnes et ne répondant pas aux définitions d’un char de bataille (voir ci-dessus) ou à celles d’un véhicule blindé de transport de troupe ou d’un véhicule blindé de combat d’infanterie (voir ci-dessous). 
Dans le Traité de 1990 l'AMX 10 RC est bien mentionné dans la liste des véhicules de combat à armement lourd. L'AMX-10 RC côtoie l'ERC 90 Sagaie français, le PT-76 russe, le Saladin britannique etc.
Parmi les blindés plus récents de cette catégorie, on peut citer les M1128 Stryker américains, les Ratel-90 sud-africains, les Centauro italiens, le ZTL-09 chinois, le MCV Type 16 japonais, des blindés qui peuvent accueillir plusieurs types de tourelles et d'armes et qui peuvent servir pour l’appui-feu.

Le "véhicule blindé de transport de troupe" (armored personnel carrier, APC en anglais) est un véhicule blindé de combat qui, conçu et équipé pour transporter un groupe de combat d’infanterie, possède en règle générale un armement intégré ou organique d’un calibre inférieur à 20 millimètres. Le VAB français (photo ci-dessous prise en Ukraine) qui équipe certaines unités ukrainiennes tombe sous cette catégorie. 

Le "véhicule blindé de combat d’infanterie" (infantry fighting vehicle, IFV en anglais) est un véhicule blindé de combat conçu et équipé essentiellement pour transporter un groupe de combat d’infanterie, qui permet normalement aux combattants de tirer de l’intérieur du véhicule sous protection blindée, et qui est armé d’un canon intégré ou organique d’un calibre d’au moins 20 millimètres et quelquefois d’un lance-missiles antichar. Les véhicules blindés de combat d’infanterie sont utilisés comme système d’arme principal des formations et unités d’infanterie blindée ou d’infanterie mécanisée ou d’infanterie motorisée des forces terrestres. Bradley aux USA, Marder en Allemagne, VBCI (qui a remplacé l'AMX-10P) en France et Warrior en GB sont des IFV.

Les évolutions des équipements (modernisation, adaptation) et l'arrivée en parc de nouveaux équipements chamboulent un peu la nomenclature établie par le Traité. Ainsi, le Jaguar français, l'engin blindé de reconnaissance et de combat appelé à remplacer l'AMX-10 RCR français, est armé d'un canon de 40mm; sa masse à vide est de 20 tonnes. Ce n'est pas un char; est-ce un véhicule de combat à armement lourd? Non, puisque son canon est de 40 mm. C'est un EBRC, dénomination bien française pour un engin qui ne trouve pas sa place dans la nomenclature du Traité de 1990.

 

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Crisotech animera la GREY CELL de l'exercice Orion

Lignes de défense - lun, 16/01/2023 - 10:35

Lors de l'exercice HEMEX Orion 2023, une GREY CELL sera chargée de "simuler les organisations gouvernementales d'Arnland", le pays qui va être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre. 

Cette externalisation de l'animation de l'environnement opérationnel a été confiée à la société Crisotech dans le cadre d'un marché de 235 000 euros. Crisotech (groupe Deveryware) est spécialisé dans le conseil, la communication et la formation en gestion de crise. 

Voir mon post du 25 juillet sur l'AO concernant cette externalisation.

Le scénario de l'exercice a aussi bénéficié d'un apport d'une société canadienne, le groupe Calian. Voir mon post ici.

Petit rappel: selon le scénario  retenu, l'Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l'Etat Mercure. Une résolution de l'Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D'où l'intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d'Arnaland. Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l'Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d'Arnland, forçant à une action d'arrêt majeure.

ORION commencera avec une phase d'entrée en premier, fin février - début mars. 7 000 militaires seront alors engagés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée, avec des opérations amphibie pour l'une (port de Sète) et aéroportée pour l'autre (aéroport de Castres), accompagnées d'opérations aériennes et aéronavales.

Une phase civilo-militaire aura lieu de la mi-mars à la fin mars, autour de 5 thèmes:
1) soutien civil à l'engagement des armées via des acteurs publics et privés (ce thème 1 est indiscutablement lié au concept d'externalisation. Il reconnaît la nécessité d'un soutien civil aux armées engagées dans l'exercice mais aussi, dans une perspective plus large, dans toute opération qu'elle soit de haute intensité ou pas. Ce soutien concerne l'apport des acteurs publics et privés. Ces derniers disposent d'équipements et offrent des prestations que ce soit dans le transport, le stockage, l'énergie, la restauration, le logement, le génie civil et même l'assistance médicale. Et, comme en témoignent de nombreux posts sur ce blog, de nombreuses armées ne rechignent pas à utiliser ces capacités...),
2) droit et normes: les contraintes,
3) RH et réserves,
4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national,
5) communication et lutte informationnelle.

Enfin, un engagement majeur aura lieu d'avril à mai (10 000 à 12 000 militaires seront déployés) dans l'est de la France.

 

 

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Au sommaire du numéro de février de Marines & Forces navales.

Lignes de défense - lun, 16/01/2023 - 08:55

Marines & Forces navales de février sera en kiosques le 27 janvier.

À la une de ce n°203 : les porte-avions chinois, bientôt une troisième unité dotée de catapultes.

Également au sommaire :
- A l’école et sur le terrain avec les fusiliers marins ;
- les moyens amphibies russes, pas vraiment modernes ;
- adieu à l’Alouette III après 60 ans de service dans l’aéronavale ;
- les remorqueurs de sauvetage Abeille Méditerranée et Normandie ;
- reportage à bord du voilier école italien Amerigo Vespucci.

 

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Des chars Challenger, des canons AS90 mais pas d'hélicoptères Apache

Lignes de défense - dim, 15/01/2023 - 14:56

 

Dans un communiqué du 14 janvier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a confirmé une nouvel envoi de matériel militaire à l'Ukraine. Ce nouveau "package" comprend:
- 14 chars de bataille Challenger 2 qui seront acheminés "dans les prochaines semaines";
- une trentaine de canons automoteurs AS 90 suivront.

Le 10 Downing Street a ajouté que des précisions seront données lundi lors de la session de la House of Commons.

Le communiqué ne fait pas (pas encore?) mention d'hélicoptères Apache; le Mirror a pourtant affirmé l'envoi de 4 hélicoptères d'attaque (avant de retirer son sujet suite à une mise au point officielle): 

Puisque l'on parle de chars... 
Le fabricant d'armes allemand Rheinmetall ne pourra pas fournir de chars de bataille (MBT) Leopard 2 à l'Ukraine avant 2024 au plus tôt, le temps de procéder à leur réparation, si le gouvernement de Berlin décidait d'en livrer à Kyiv, prévient le patron du groupe dans les colonnes du Bild de ce dimanche.

La réparation des chars Leopard que Rheinmetall a en stock coûterait plusieurs centaines de millions d'euros et le groupe ne pourra pas entamer ces travaux avant que la commande soit confirmée, a déclaré Armin Papperger, président du directoire de la société, au journal allemand. "Les véhicules doivent être complètement démontés et reconstruits", a-t-il expliqué.

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55 canons CAESAR toutes versions confondues commandés en 2022

Lignes de défense - dim, 15/01/2023 - 09:48

Comme l'écrit Nexter, "le CAESAR auréolé de succès commerciaux en 2022"! 

Effectivement l'an passé, le système d’artillerie conçu et fabriqué par Nexter a connu de multiples succès.

La DGA a commandé 18 CAESAR 6X6 MkI, ces derniers devant recompléter à l’identique le parc de l’armée de Terre française suite à la cession effectuée au profit de l’armée ukrainienne.

La République tchèque a acquis 10 CAESAR 8x8 en complément de sa commande de 52 systèmes de 2021.

En 2022 Nexter a contractualisé avec deux nouveaux pays utilisateurs : la Belgique et la Lituanie ont commandé respectivement 9 et 18 CAESAR 6X6 MkII.

Par ailleurs, le développement de la nouvelle version a été lancé en décembre 2021 par la France, avec une entrée en service prévue dès 2026. Pour sa configuration nationale, la Lituanie participera activement à la phase de développement de ses 18 systèmes.

Depuis 2004, plus de 450 canons CAESAR ont été livrés.

 

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Covid: le Pentagone annule l'obligation vaccinale pour tous les militaires

Lignes de défense - sam, 14/01/2023 - 11:34

Le 10 janvier, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a fait diffuser un memo annulant les memos de 2021 obligeant les militaires d'active et de réserve à se faire vacciner contre le Covid-19. Toutefois, "le ministère de la Défense continuera d'encourager les militaires à se faire vacciner" (photo Airman 1st Class Alexander Merchak, USAF).

Le DoD se plie en fait à la décision du Congrès qui a adopté un texte revenant sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19 des militaires. Cette restriction sanitaire, l'une des dernières qui étaient encore en place aux Etats-Unis, avait pour but de protéger la santé et le niveau de préparation des soldats américains.

L'obligation vaccinale pour les militaires a conduit à écarter plus de 8 400 d'entre eux, selon le Pentagone qui précise qu'au 20 décembre, deux millions de militaires avaient été vaccinés (voir ci-dessous). Le texte voté laisse au Pentagone le choix de réintégrer, ou non, les militaires écartés. Des républicains voulaient rendre leur retour automatique, mais cette disposition n'a pas été adoptée.

Quel effet sur le recrutement ?
La vaccination obligatoire et la polémique qui a suivi sont intervenues à un moment où le recrutement (de l'US Army en particulier) connaisssaît des difficultés. Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre, avait assuré que l'obligation avait mis à mal le recrutement de l'armée, le Pentagone répondant qu'il ne disposait pas de données permettant de l'affirmer. L'obligation vaccinale "semble n'avoir eu qu'un impact très faible sur le recrutement", avait affirmé l'une de ses porte-parole Sabrina Singh.

Pour sa part, le patron du corps des Marines, le général David Berger, avait cependant dit que le recrutement avait pu être touché dans certaines parties du pays en raison de "mythes et de fausses croyances", tout en soutenant une mesure "essentielle pour s'assurer que nous puissions faire notre travail".

 

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Quel avenir pour le MCO des matériels d’environnement aéronautique?

Lignes de défense - sam, 14/01/2023 - 09:41

Suite de mon post sur un marché attribué à Babcock pour le "soutien global des matériels de transit aérien et de mise en oeuvre des aéronefs". 

J'ai sollicité l'armée de l'Air et de l'Espace pour quelques précisions sur ce marché. Les voici:

Le MCO des matériels d’environnement aéronautique est en cours de « verticalisation » (c'est la démarche qui a été mise en œuvre sur les marchés de MCO pour n’avoir plus qu’un industriel référent). L'enjeu est le soutien des matériels indispensables pour que l’AAE accomplisse ses missions.

Ces matériels sont particulièrement diversifiés et très souvent de générations différentes.

Trois familles de matériels sont concernées:
- Les matériels de transit et de mise en œuvre (plates-formes élévatrices, escaliers passagers, tapis à bagages, groupes de parc, tracteurs d’aéronefs, groupes de démarrage à air, chariots porte-bombes…),
- Les matériels plate-forme (véhicules incendie, balayeuses, déneigeuses et kits de déneigement, etc.),
- Les matériels de maintenance aéronefs (si déjà pas pris en compte au titre d’un contrat verticalisé).

Pour l’instant, seul le 1er contrat a été notifié, auprès de Babcock France. Les deux autres doivent suivre.

Le contrat consiste principalement en une prestation logistique renforcée, l’AAE ayant choisi de conserver un niveau de soutien opérationnel (armé par ses mécaniciens environnement) cohérent des exigences opérationnelles (autonomie, permanence et réactivité).

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