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Diplomacy & Defense Think Tank News

Rompre le globish sécuritaire, Noirs de France et du Brésil

IRIS - Tue, 14/03/2017 - 18:47

Des jeunes noirs manifestent depuis plusieurs années au Brésil pour dénoncer ce qui pour eux est un « génocide ». Le mot est fort, excessif et inadéquat. Le surcroit de décès de jeunes noirs victimes de méthodes policières brutales est cela dit bien réel. En France, plusieurs jeunes banlieusards noirs sont décédés à l’occasion d’interpellations policières. Le périmètre des bavures au Brésil et en France est différent. Mais les excès n’ont-ils pas un sens parallèle ? Comment le savoir, quand le Brésil dans les médias français est réduit au football et au carnaval ?

Les médias, et plus particulièrement ceux qui informent en continu, ignorent la situation brésilienne. Le rapprochement qui est fait l’est toujours avec les décès d’adolescents noirs aux Etats-Unis. La référence systématique et unique, quelle que soit la situation, à une réalité étalon puisée dans le puissant vivier des médias, des canaux d’influence et du cinéma rayonnant à partir des Etats-Unis est réductrice. D’autant plus que le vocabulaire, américanisé, canalise l’analyse vers le seul référent nord-américain. Un Noir n’est-il pas désormais en France un « Black » ? Un quartier en difficulté, le « Bronx » ? La contestation de l’ordre paradoxalement ne passe-t-elle pas aussi par la copie de modèles musicaux (le rap) qui ont la même origine ?

Comportement de la police, racisme et législation sur le port d’armes sont différents en France et aux Etats-Unis. Comme ils le sont entre Brésil et France. Il y a autant de situations que de pays. Avant de se risquer à chercher un mètre applicable à toutes les réalités discriminatoires, il conviendrait de prendre conscience de leur diversité. Il y a des Noirs mêlés à des réalités sociétales et policières conflictuelles en Afrique, au Brésil, aux Etats-Unis, en France, voire en Belgique, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Les Noirs d’Afrique sont-ils victimes de traitements policiers discriminatoires ? La question est aujourd’hui sans objet avec la disparition de la discrimination raciale en Afrique du Sud. Les problèmes posés par le maintien de l’ordre et ses bavures, il y en a, du Burundi à la Somalie, en passant par le Mali, relèvent d’autres dynamiques.

La discrimination concerne des pays à population mêlée. La France et l’Europe sont effectivement de plus en plus concernées. L’héritage colonial et l’appel d’air des Trente Glorieuses ont déplacé des centaines de milliers de Noirs vers la Belgique, la France et le Royaume-Uni pour l’essentiel. La coloration de la population peut donc, d’un point de vue qualitatif, voire de plus en plus quantitatif, justifier un comparatif avec les Etats-Unis. D’autant plus que les niveaux de développement et de vie sont assez voisins. Mais la comparaison, si comparaison il y a, ne peut pas se limiter aux seuls Etats-Unis.

Plus de 11 millions d’Africains ont été déportés sur le continent américain. Seule une minorité a été débarquée en Nouvelle-Angleterre et aux Etats-Unis. Les estimations faites par les historiens la chiffrent à 400 000 personnes. Où sont donc allés, contraints et forcés, les autres ? A plus de 4 millions au Brésil, colonial et indépendant. Et le gros du reliquat dans les différentes îles de l’arc antillais, dans la colonie française de Saint-Domingue en particulier.

Le regard porté par les sociétés démocratiques d’aujourd’hui en Amérique et en Europe sur les personnes originaires d’Afrique n’est pourtant pas le même. Les uns ont souffert la colonisation. Les autres ont été réduits en esclavage. Les hiérarchies sociales, non dites, reflètent ces réalités différentes. Le passé colonial a fabriqué un racisme paternaliste, le Noir Banania. Le passé esclavagiste a créé des barrières et des préjugés bien plus insurmontables. La comparaison la plus pertinente ici serait celle qui rapproche les situations du Brésil et des Etats-Unis. A condition malgré tout de prendre en compte la législation sur le port d’armes, autorisé aux Etats-Unis mais interdit au Brésil. Ainsi que les niveaux de développement encore très éloignés.

Le regard porté par la société et donc par ses institutions, dont la police, est cela dit hiérarchisé ici en France et là, au Brésil et aux Etats-Unis. La cohabitation citoyenne peine à accepter pleinement l’égalité. Elle est difficile pour les anciennes puissances coloniales. Elle l’est bien davantage dans les pays qui ont été esclavagistes jusqu’en 1865 aux Etats-Unis et 1888 au Brésil. La cohabitation est rendue d’autant plus conflictuelle que pour beaucoup d’évangélistes, actifs et organisés au Brésil, les religions afro-brésiliennes (candomble, macumba), sont considérées démoniaques. La statistique globale surprend, d’autant plus qu’elle est tue par les grands médias internationaux. Mais elle est cohérente avec cet environnement culturel et historique. Bon an mal an, 50 000 personnes meurent de façon violente au Brésil : 58 400 en 2015, soit un taux de 28,6 pour cent mille habitants, trois fois plus qu’aux Etats-Unis. Bien sûr, beaucoup meurent du fait d’actes délinquants ou de violences familiales. Mais plusieurs milliers sont victimes de la police : 3 345 en 2015. Chaque jour, selon le quotidien Folha de São Paulo, 9 personnes tombent sous les balles de la police brésilienne[1]. De façon générale selon un sondage réalisé par l’association « Fôrum Brasileiro de Segurança Publica » (Forum brésilien de sécurité publique), 53% des Brésiliens ont peur de la police, chiffre s’élevant à 59% quand il s’agit de la police militaire. Ce chiffre fait un bond de 60% et 67% chez les 16-24 ans[2]. Les jeunes noirs sont statiquement les premiers visés.

L’écart entre décès par homicide des Blancs et des Noirs représente du simple à plus du double : 10,7 pour 100 000 habitants pour les Blancs et 27,4 pour les Noirs en 2016, selon une étude que vient de publier la Flacso (faculté latino-américaine de sciences sociales). Cet écart moyen peut être beaucoup plus élevé dans certains Etat comme l’Alagoas dans le Nord-Est du pays. 70% des personnes décédées par homicide sont noires et jeunes. Le cinéma brésilien, depuis Pixote, et c’est à son honneur, a rapporté le sort détestable réservé aux jeunes envoyés en centres de rééducation. Le film a été réalisé en 1981. Il y a quelques mois, un fonctionnaire de justice de l’Etat de Pernambouc dénonçait les tortures et morts violentes d’enfants en « rééducation » dans les établissements de cette partie du Brésil[3]. La conclusion tirée de ces statistiques et de ces comportements par la journaliste Maria Carolina Trevisan est rude : « les premiers à mourir sont jeunes et noirs (..) ce n’est pas pour rien que le Brésil a été le premier pays importateur d’esclaves africains et celui où l’esclavage a été maintenu le plus tardivement ».

[1] Folha de São Paulo, 28 octobre 2016

[2] In O Clobo, 2 novembre 2016

[3] In Brasileiros, 25 novembre 2016

Turquie : comment l’Europe doit-elle réagir aux provocations de Erdogan ?

IRIS - Tue, 14/03/2017 - 18:43

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.

Protest als Trend?: Und nun die Niederlande

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 14/03/2017 - 16:36
Politiker, die sich als die „einzigen und wahren Vertreter des Volkes“ bezeichnen, haben jüngst bemerkenswerte Ergebnisse erzielt. Die Stimmung richtet sich gegen die etablierten Parteien. Nun stehen die Wahlen in den Niederlanden an. Wie ist dort die Lage? Wie wird der Wahlkampf geführt? Hat sich ein allgemeiner Trend zum Populismus herausgebildet? Warum werden Populisten gewählt und wie kann man ihnen Einhalt gebieten? Eine Expertenrunde befasste sich im Rahmen einer Diskussionsveranstaltung der Verbindungsstelle Brüssel am 6. März 2017 in der Vertretung des Landes Baden-Württemberg mit diesen Fragen.

Jeux olympiques 2024 : Paris en ballotage favorable

IRIS - Tue, 14/03/2017 - 16:03

Depuis le retrait de Budapest, il ne reste plus que deux villes candidates, Los Angeles et Paris, pour recevoir les Jeux olympiques (JO) en 2024. La décision sera prise par le Comité international olympique (CIO) le 13 septembre 2017, lors de sa prochaine réunion à Lima.

Quels critères orienteront plus particulièrement le choix du CIO ? Ses membres ont des motivations différentes : un président de fédération est soucieux de développer son sport quand un président de comité national observe les retombées pour son pays. Une personnalité, quant à elle, aura ses motivations propres. La décision ne sera donc pas prise en fonction des intérêts de Paris et de Los Angeles mais bel et bien en fonction de ceux du CIO et de ses membres. Alors que le CIO, très attaché à son image, a été attaqué récemment sur ses valeurs, Paris présente des avantages sur ce terrain.

Le dossier technique est excellent. Tous les grands monuments de Paris, y compris le château de Versailles, seront utilisés pour en faire le théâtre de Jeux qui s’annoncent spectaculaires. À Rio, l’un des problèmes majeurs était lié à l’extrême lenteur des transports. Ces derniers étaient parfois responsables de tribunes vides, faute de spectateurs – voire même de membres du CIO – ayant pu arriver à temps à la compétition. À Paris, le fait que toutes les infrastructures soient accessibles rapidement par les transports en commun entre le village olympique et le centre-ville représente un argument essentiel, contrairement à Los Angeles. Avec l’agenda 2020, afficher des Jeux respectueux de l’environnement est effectivement important pour le CIO. Mais le dossier technique ne fait pas tout.

A Paris, les coûts seront également maîtrisés, dans la mesure où la plupart des grands équipements existent déjà, hormis la piscine olympique et le village. Mais ce dernier resservira ensuite aux logements dont le département 93 a énormément besoin. Ainsi, alors que le CIO se plaint des dépassements de devis observés à Londres, à Rio et actuellement à Tokyo, un budget de 6 milliards d’euros dans une enveloppe contenue est un argument de poids pour la capitale française.

Paris peut également compter sur le monde économique qui s’affiche uni pour soutenir sa candidature, de même que le monde politique, ce qui est plutôt rare à l’approche des élections présidentielles. Tous les principaux candidats ont en effet exprimé leur soutien aux JO. Ainsi, malgré leur différence de couleur politique, la maire de Paris, Mme Hidalgo, et la présidente de Paris, Mme Pécresse, travaillent main dans la main pour le succès de cette candidature. Le tandem Lapasset/Estanguet est également très efficace et reconnu par le monde olympique. De manière générale, la totalité du monde sportif français s’est mobilisé pour Paris 2024. Il est effectivement nécessaire d’afficher les sportifs au premier rang et d’avoir les acteurs politiques en soutien.

De plus, en raison des défections nombreuses (Rome, Budapest, Boston, Hambourg…), le CIO tient à avoir des candidats fiables. Or, Paris est candidate pour 2024 mais pas pour 2028, tout simplement parce que les espaces actuellement libres pour construire la piscine et le village olympique ne le seront plus en 2028. On ne peut donc pas répartir les Jeux 2024 à Los Angeles et ceux de 2028 à Paris. Écarter Paris une nouvelle fois risquerait en réalité de dissuader des futurs candidats.

Enfin, au vu de la crise des vocations pour organiser cet évènement sportif en Europe, il est temps que les Jeux reviennent sur le continent. La candidature de Paris n’est plus seulement une candidature française mais bien une candidature européenne. Or, si la capitale française était de nouveau éliminée, on pourrait craindre que d’autres villes européennes ne se portent plus candidates avant longtemps. Le CIO est conscient que l’enjeu est bel et bien européen.

Il faudra donc attendre jusqu’au 13 septembre pour connaître le choix du CIO mais Paris a des chances respectables d’être optimiste. Recevoir les Jeux ferait beaucoup de bien à une France actuellement pessimiste et en manque de confiance.

Pascal Boniface vient de publier « Je t’aimais bien tu sais : le monde et la France, le désamour ? », aux éditions Max Milo, « La géopolitique » aux éditions Eyrolles et « 50 idées reçues sur l’état du monde »‘, aux éditions Armand Colin. 

Dominique Reynié: «Les Européens craignent d’être dépossédés»

Fondapol / Général - Tue, 14/03/2017 - 12:38

«L’ampleur de la protestation antieuropéenne peut être surestimée en raison du style populiste, bruyant et spectaculaire », analyse Dominique Reynié. INTERVIEW – « Il est naïf d’imaginer que le sort du vote populiste est indexé sur le niveau du chômage», analyse Dominique Reynié, professeur des Universités à Sciences Po, directeur général de la Fondation pour […]

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ELIAMEP Asian Studies Programme

ELIAMEP - Tue, 14/03/2017 - 11:09

The principal objective of ELIAMEP Asian Studies Programme is to closely monitor developments in Asia. Taking into account the shift of the US interest from the Middle East to the Asian Continent and the economic and political rise of China, such as research program can contribute to a better understanding of politics and international relations in Asia as well as to an assessement of the strategy of the important players. The main activities of ELIAMEP Asian Studies Programme will be the publication of relevant papers and the organisation of debates to facilitate public dialogue.

Although this field has not been particularly developed in Greece, ELIAMEP establishes its Asian Studies Programme having already taken some steps towards this direction. These include the following events:

Also ELIAMEP paticipated in the first ‘EU-China Think Thank Dialogue’, which took place in Beijing on 6 and 7 April 2016. It has also participated in ‘New Med’ research network launched by Ιstituto Affari Internazionali. In collaboration with Torino World Affairs Institute they co-organised the conference: ‘China in the Mediterranean’ in Torino in 17 and 18 February 2016.

Relevant Publications

Programme Coordinators: Dr Thanos Dokos (ELIAMEP Director General) and Dr George Tzogopoulos

 

« Les juifs, les musulmans et la République » – 4 questions à Michel Wieviorka et Farhad Khosrokhavar

IRIS - Tue, 14/03/2017 - 10:18

Farhad Khosrokhavar est spécialiste de la question de l’islam et de la radicalisation, Michel Wieviorka de la violence et de l’antisémitisme. Ils répondent à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage : « Les juifs, les musulmans et la République », aux éditions Robert Laffont.

Parmi les Juifs de France, vous distinguez d’un côté un monde communautaire aligné au gouvernement israélien qui peut donner de la voix et, de l’autre, ceux qui pensent autrement mais manquent d’espace pour s’exprimer. Pouvez-vous développer ?

Il existe une grande diversité parmi les Juifs de France, et il est vrai qu’en première approximation, on peut distinguer ceux qui relèvent d’un fonctionnement communautaire et ceux qui n’en relèvent pas. Le positionnement par rapport à Israël est lui aussi diversifié. Communautaires ou non, une grande majorité de Juifs est attachée à cet État. Enfin, les voix juives qui lui sont critiques ne sont pas si nombreuses et/ou audibles et vite soupçonnées d’antisionisme. Il est même arrivé, le grand penseur Edgar Morin en a fait la triste et injuste expérience, que certains y décèlent un antisémitisme étonnant, une sorte de haine de soi.

Les Juifs qui s’affirment visiblement dans l’espace public, sur un mode communautaire ou à titre institutionnel, s’expriment sans difficulté particulière, qu’il s’agisse d’afficher leur soutien à Israël ou de tout autre problème les concernant directement, à commencer par l’antisémitisme.

Les autres se répartissent en deux sous-groupes principaux. Le premier est strictement conforme au modèle républicain classique, celui qu’une formule célèbre du comte de Clermont-Tonnerre pendant la Révolution a ébauché quand il a énoncé qu’il fallait tout donner aux Juifs comme citoyens, et rien comme nation (entendre : comme communauté). Cette conformité pourrait être quelque peu paralysante, puisqu’elle attend des mêmes Juifs qu’ils ne s’expriment pas en tant que tels dans l’espace public mais en citoyens. En fait, elle ne réduit pas pour autant au silence cette partie des Juifs de France. Un deuxième sous-groupe est constitué de Juifs qui entendent s’exprimer comme tels, sans pour autant se réclamer d’une « communauté ». Ceux-là sont souvent critiques vis-à-vis des institutions juives, à commencer par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), à qui ils reprochent souvent de coller inconditionnellement à la politique du gouvernement israélien.

Ainsi, dans l‘ensemble, le monde juif de France s’exprime de façon très paradoxale. Tous ou presque se réclament de la République et certains affichent un particularisme qui peut parfois être communautaire.

Vous estimez (p.94) que l’État met les musulmans et les juifs en situation d’injonction paradoxale. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a de la part de l’État, mais aussi de bien des acteurs politiques et d’intellectuels, une injonction paradoxale vis-à-vis des musulmans fonctionnant par excès, et à l’inverse une absence de tout recul, du défaut s’il s’agit des Juifs.

Il y a excès quand il est demandé aux musulmans une chose et son contraire : « dans l’espace public, vous devez être des citoyens comme les autres, des individus, et ne pas apparaître comme musulmans, d’une part, et d’autre part : dites bien publiquement qu’en tant que musulmans, vous dénoncez l’islamisme radical et le terrorisme ! ». Ce qui est contradictoire et insupportable, en tous cas très désagréable, et lourd d’une certaine disqualification, d’un soupçon.

Pour les Juifs, c’est plutôt l’inverse : la mémoire de la Shoah rend difficile toute critique, et il leur est possible aussi bien d’être très visibles dans l’espace public, que de se réclamer avec force de la République la plus classique. D’où le sentiment, que nous rencontrons fréquemment chez des musulmans, d’avoir affaire par rapport aux Juifs à « deux poids deux mesures ».

En quoi le débat organisé après les tueries de Charlie hebdo et de l’Hypercacher n’a-t-il pas été correctement mis en place au sein des établissements scolaires ?

Après ces deux attentats, le gouvernement a demandé une minute de silence au sein des établissements scolaires, ce que certains élèves ont refusé. Nous savons quelles étaient leurs pensées : ils ne voulaient pas dire « je suis Charlie », car ils détestaient ce journal satirique qui avait publié des caricatures du prophète et donc, pour eux, blasphémé. Et ils étaient suffisamment jaloux ou haineux des Juifs pour refuser de s’associer à la minute de silence. Parmi eux, tous n’étaient pas d’accords avec les tueries, mais certains pouvaient l’être.

Dans cette situation, le débat a rarement été ouvert par les équipes enseignantes. On est passé à autre chose le plus vite possible. Nous pensons qu’il aurait fallu au contraire organiser un échange de vues, écouter les élèves récalcitrants, leur montrer, à eux et aux autres, la faiblesse et le danger de leur position, dénoncer l’idée du « deux poids deux mesures » que souvent ils mettaient en avant : on a le droit, pensaient-ils, de blasphémer s’il s’agit du prophète, mais dès que Dieudonné s’amuse des Juifs, il est durement sanctionné ! Il aurait fallu discuter et promouvoir les valeurs du droit, de la raison et de l’humanisme, ce qui ne fut guère fait.

Êtes-vous confiant ou inquiet pour le vouloir-vivre ensemble en France ?

Tout notre livre est bâti sur une idée force : la République est en crise, il faut la ré-enchanter, et les deux minorités, juive et musulmane, parce qu’elles entretiennent une relation complexe avec elle, pourraient y contribuer en discutant ensemble, sans avoir peur de mettre sur la table leurs oppositions.

Notre pays connait une profonde crise politique et institutionnelle si bien qu’il est difficile d’être optimiste à court terme, mais à moyen ou plus long terme, on peut espérer que les voix qui prônent le dialogue, même sous tension, le débat, l’échange, même conflictuel, pourront contribuer à redonner sens au projet de vivre ensemble. Etre optimiste, ce n’est pas seulement en appeler à la « belle âme », aux bons sentiments, à l’œcuménisme. C’est mettre en place des débats et des conflits non violents qui nous sortent de la haine, des logiques de rupture et de la crise politique et institutionnelle. C’est en ce sens que nous demeurons confiants malgré tout !

Tirs balistiques en Iran : montée des tensions avec les Etats-Unis ?

IRIS - Mon, 13/03/2017 - 15:49

L’Iran vient de procéder à un essai de tir balistique en mer d’Oman, dans un contexte de tension croissante avec les Etats-Unis depuis l’élection de Donald Trump.

Au vu de ces tirs, comment interprétez-vous les intentions du régime iranien ? Doit-on les considérer comme un acte de défiance vis-à-vis de la communauté internationale ?

Il ne faut pas sur-interpréter ces essais de missiles iraniens comme étant toujours des marques de provocation envers la communauté internationale. Non pas que la provocation n’existe pas en certaines périodes mais, dans ce cas précis, il s’agit plutôt de regarder le budget militaire iranien rapporté au PIB du pays : l’Iran, un pays grand comme trois fois la France, ne fait absolument pas partie des Etats qui dépensent le plus dans leur armée. Des pays comme Israël ou l’Arabie saoudite affichent des dépenses militaires beaucoup plus importantes. En revanche, Téhéran a axé sa politique de défense sur une stratégie de dissuasion depuis le milieu des années 1980. Elle est ainsi basée sur des essais réguliers de missiles et il est compréhensible que, dans une région pour le moins instable, l’Iran entretienne sa politique de défense. Alors que les récentes déclarations du gouvernement américain annoncent une augmentation de budget militaire, il est difficile de critiquer l’Iran d’effectuer des essais de missiles pour maintenir sa politique de dissuasion à visée défensive, sans forcément de volonté de provoquer les Etats-Unis.
En revanche, ces essais mettent-ils l’Iran en situation d’illégalité par rapport au droit international ? L’accord sur le nucléaire de 2015 impliquait que l’Iran ne teste pas de missiles qui puissent porter des charges nucléaires. Or, Téhéran affirme que les missiles testés ne sont pas destinés à porter des charges nucléaires. De ce point de vue-là, on ne peut donc pas affirmer, comme le fait le gouvernement américain, que l’Iran ne respecte pas l’accord de juillet 2015.

Depuis l’élection de Donald Trump, comment ont évolué les relations entre Téhéran et Washington ?

Dès sa campagne électorale, la tonalité de la rhétorique de Donald Trump était très agressive contre l’Iran. Depuis qu’il est au pouvoir, il a prononcé plusieurs déclarations qui dépeignent Téhéran comme l’un des ennemis des Etats-Unis. L’interdiction de visas concerne notamment les Iraniens, qui sont décrits comme des terroristes potentiels. La tonalité prise par Trump est donc violemment anti-iranienne et illustre un réel changement par rapport à la politique de Barack Obama. Alors que l’accord sur le nucléaire avait résulté de longues négociations entre ces deux pays, les déclarations de Trump introduisent une rupture dans cette « normalisation » de la relation irano-américaine.
La position du gouvernement Trump vis-à-vis de l’Iran semble liée à un populisme qui présente l’Islam comme un « danger ». République islamique, l’Iran est donc en prise aux amalgames, consistant à présenter les membres du gouvernement iranien comme des représentants de l’islam radical et à les mettre quasiment au même niveau que Daech. Cela étant, des conseillers au sein même du gouvernement américain essaient de modérer la position étatsunienne, tâchant d’expliquer que l’Iran n’est pas forcément le danger suprême dans la région pour les Etats-Unis et reconnaissant le pays comme un acteur central avec qui il est nécessaire de s’entendre : en Syrie, Téhéran soutient les forces de Bachar al-Assad ; en Irak, l’Iran se bat contre Daech.
Côté iranien, les radicaux, dont le guide Ali Khamenei, sont assez « contents » de l’arrivée de Trump car il représente tout ce qu’ils critiquent chez les Etats-Unis, à savoir un pays anti-iranien et corrompu. Les radicaux sont donc assez satisfaits d’une telle posture car ils peuvent ainsi reprocher à Hassan Rohani d’avoir été trop modéré vis-à-vis de Washington, et ainsi l’affaiblir. Rohani se retrouve donc en difficulté car d’un côté, il doit défendre des acquis dont il a besoin et qui sont importants pour l’Iran comme l’accord sur le nucléaire, afin d’éviter que ces tensions n’accroissent l’instabilité dans la région. De l’autre côté, compte-tenu des attaques de Trump et des accusations des radicaux, Rohani est aussi obligé de répondre en adoptant un discours plus dur envers les Etats-Unis.

Dans trois mois, en mai 2017, auront lieu les élections présidentielles iraniennes. Avec le bilan de Hassan Rohani, qui des radicaux ou des modérés semblent favoris ? Quelles pourraient être les répercussions internationales de ce scrutin ?

Il est toujours compliqué de faire des prévisions d’élections présidentielles mais Rohani est toujours considéré comme favori, malgré un mécontentement du pays par rapport à la situation économique qui ne s’est pas améliorée aussi rapidement que prévu. La force de Rohani réside en fait dans l’absence d’alternative à sa candidature. Si les adversaires radicaux sont opposés à l’accord sur le nucléaire, les Iraniens n’ont pour autant pas oublié la situation économique catastrophique dans laquelle se trouvait le pays avant l’accord lorsqu’il subissait de plein fouet les sanctions. Ainsi, même si Rohani est critiqué pour la situation économique ou aussi parce qu’il n’est pas allé assez loin concernant la question des droits de l’Homme, provoquant le mécontentement des jeunes en particulier, les gens ont conscience qu’il n’existe pas d’autre voie ni d’autre politique possible.
De plus, les radicaux n’arrivent pas à trouver un candidat qui soit suffisamment populaire et qui puisse menacer Rohani. Le seul candidat qui avait une certaine base populaire était Mahmoud Ahmadinejad qui, s’il s’était représenté, aurait pu être une certaine menace pour Rohani. Seulement, le guide lui a déconseillé de le faire.

Même si le président iranien n’a pas tous les pouvoirs, puisqu’il les partage avec le guide, cette élection est importante sur le plan international et sur le plan économique. Beaucoup d’entreprises, notamment européennes et françaises, veulent travailler avec l’Iran. La réélection de Rohani les conforterait dans la vision d’un Iran stable politiquement. Malgré les tensions avec les Etats-Unis, Rohani représente un gouvernement qui croit en la diplomatie, notamment par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Si Rohani était réélu, le gouvernement iranien serait capable de passer des accords avec les pays occidentaux, comme celui sur le nucléaire. Cela représenterait donc une bonne nouvelle pour les pays souhaitant parvenir à des résultats qui puissent permettre la stabilité dans la région, notamment en Syrie, en Irak, voire en Afghanistan.

Nach den Wahlen: Machtwechsel in Ghana

Hanns-Seidel-Stiftung - Mon, 13/03/2017 - 15:33
Ghanas neuer Präsident Akufo-Addo hat vor kurzem in einer Rede zur Nation bekräftigt, wirtschaftliche Reformen durchzuführen und seine Wahlversprechen umzusetzen. Dazu gehören eine effizientere Landwirtschaft, Schuldenabbau oder kostenlose Schulbildung. Akufo-Addo steht vor gro0en Herausforderungen, denn Ghana befindet sich seit einigen Jahren in einem wirtschaftlichen Abwärtstrend.

España, EEUU y la defensa: ¿de base operacional a socio estratégico?

Real Instituto Elcano - Mon, 13/03/2017 - 13:42
ARI 19/2017 - 13/3/2017
Luis Simón

España debería dejar de ser “base operacional” y avanzar hacia un nuevo paradigma, el de “actor estratégico y socio privilegiado” de EEUU.

Le cercle vicieux de la course aux armements

IRIS - Mon, 13/03/2017 - 12:43

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS

Associate Professor Dim. A. Sotiropoulos writes about poverty and inequality in Greece in To Vima on Sunday, 12/03/2017

ELIAMEP - Mon, 13/03/2017 - 09:23

Associate Professor  at the University of Athens and  Senior Research Fellow at ELIAMEP Dimitri A. Sotiropoulos wrote an article about poverty and inequality in the Sunday edition of To Vima newspaper. The article was published on 12 March 2017 and is available here (in Greek).

Professor Loukas Tsoukalis talks about the future of Europe on Athina 9.84 FM, 12/03/2017

ELIAMEP - Mon, 13/03/2017 - 08:58

President of ELIAMEP, Professor Loukas Tsoukalis spoke on the future of Europe in a interview with Athina 9.84 and journalis Ioannis Papageorgiou. You can accesse the podcast here.

Can a multi-speed Europe provide an answer to EU’s problems?

ELIAMEP - Mon, 13/03/2017 - 08:44

It appears that the EU’s solution to its current directionless and delegitimised state is a multi-speed Europe. It is ironic that the 27-nation bloc prepares to mark 60 years since its founding treaty by accepting that an ‘ever closer union’ is officially no longer on the table. Some will argue that the big four which have been backing this idea, France, Germany, Italy and Spain, are trying to cut their losses short rather than admit failure, which makes embracing divergence, whitewashing growing inequalities within and between states and appeasing populists the optimal strategy. A multi-speed Europe is, in any case, already a reality on the ground, as both the Schengen border-free zone and the eurozone attest. The next logical step for the capable and the willing is to pool resources, generate economies of scale and create structures for a new round of common projects.

Yet, there are a number of problems with regard to this proposition. First, the kind of flexibility implied in multiple speeds, has been in short supply throughout the existence of the European project. Creating pockets of deeper cooperation and enabling a well-regulated flow of ‘ins’ and ‘outs’, on the basis of clusters of interests, simply surpasses the EU’s current technical and institutional capacity. Building it up will take time – time, however, is in equally short supply, considering the pervasive sense of insecurity that Europeans feel and how this is affecting their voting patterns. There is also the issue of preserving the national interest, anchored in a European method of consensus building. In spite of its well-known asymmetries, the EU project allowed for coalitions to be built, for issue linkages to grow and for win-win outcomes to emerge. By its nature, a tiered EU will render such complex interactions difficult, stoking the weaker members’ fear that they will be left behind or isolated. Finally, different speeds may ultimately translate into different classes of membership, contradicting the founding ideals of the Union. It remains a moot point whether the big four can guarantee that the criteria for entering or leaving tiers will be transparent or applied in an equitable manner.

At the same time, the current impasse serves no one, except for the anti-EU, anti-immigration forces. Those who want to integrate faster should have this opportunity. The real question is what kind of political and economic integration would serve the EU project better? The eurozone architecture may act as a stark reminder that economies operating on multiple models cannot co-habit in a monetary union without a fiscal union. A small, exclusive club could have both, dispensing with the laggards locked in a straitjacket of euro rules and austerity. If this thinking is followed through, the real danger then is that a multi-speed Europe will promote uniformity at the expense of unity. Populists would have a field day, as they would seek to project the idea of ‘uniformity’ well beyond immigration policies. Politics could turn poisonous, as European citizens might want to have concrete answers to how the political will to promote mini unions suddenly emerged, when initiatives like the Five Presidents’ Report had been received coldly in the Council, if not with indifference. If the answer is ‘Brexit and Trump happened’, European leaders would have to be aware that  planning a shift of this order comes with tremendous responsibility and would require a strategic commitment to unity.

The EU has been good but not excellent at managing diversity. It has created tools, yet left countries struggling with asymmetric burden sharing, as evidenced in the eurozone crisis and the migration crisis. Allowing for significant financial assistance, solidarity has been absent as an organising principle in a Union that bore the promise of shared prosperity and deepening of democracy. Before the capable and the willing proceed, they should take stock of the pervasive sense of insecurity that has enveloped achievers and under-achievers, first-tier, second-tier and third- or fourth- tier European citizens, and fine-tune their preferences in a way that reduces EU-wide feelings of marginalisation and mistrust.’

By Dr Eleni Panagiotarea

Source: Reconnecting Europe blog

You can download the article in PDF here.

Organiser le Brexit

Fondation Robert Schuman / Publication - Mon, 13/03/2017 - 01:00
Dès la volonté britannique exprimée, conformément à l'article 50 du Traité sur l'Union européenne, de longues discussions vont s'engager entre les deux partenaires. Complexes et techniques, importantes voire essentielles pour de nombreux secteurs économiques, sous le regard des opinions...

Fondation, Rapport Schuman sur l'Europe

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 13/03/2017 - 01:00
Le "Rapport Schuman sur l'Europe, l'état de l'Union 2017", 11ème édition, vient de paraître et est disponible dès à présent en librairie et sur le site de la Fondation. Commandez-le pour tout comprendre des enjeux européens présents et futurs.

Fondation, Etats généraux de l'Europe à Lille

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 13/03/2017 - 01:00
Le 18 mars a lieu la 6e édition des Etats généraux de l'Europe à Lille. Le Directeur des études de la Fondation Robert Schuman, Thierry Chopin, intervient sur les questions liées à la souveraineté.

Conseil européen, Conclusions du président du Conseil européen

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 13/03/2017 - 01:00
Le 9 mars, le Conseil européen a publié ses conclusions (emploi, croissance, sécurité, défense, migrations) qui sont celles du président et non du Conseil car elles n'ont pas été acceptées par la Pologne, qui souhaitait ainsi exprimer son mécontentement à l'égard de la réélection de Donald Tusk.

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