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Diplomacy & Defense Think Tank News

Supporting peace after civil war: what kind of international engagement can make a difference?

peacekeeping can be an effective instrument in maintaining peace, but little systematic knowledge exists on the roles that other types of peace support can play. International peacebuilding encompasses a broad range of activities beyond peacekeeping. It includes non-military support to increase security through disarmament, demobilisation, the reintegration (DDR) of former combatants, as well as security sector reform (SSR) and demining; support for governance to strengthen political institutions and state capacity; support for socioeconomic development to create a peace dividend through reconstruction, basic services, jobs and macroeconomic stability; and support for societal conflict transformation, including reconciliation, dialogue and transitional justice programmes.
This briefing paper presents the results of a comprehensive analysis of disaggregated external support in post-conflict situations, undertaken recently within the DIE research project “Supporting Sustainable Peace”. Analysing combinations of peace support provided during the first five years of 36 post-civil war episodes since 1990, we find that international peacebuilding can clearly make a difference. More specifically, our findings show that
  • international peacekeeping is one, but not the only, means of support associated with sustained peace;
  • contrary to concerns regarding the destabilising effects of democratisation, the majority of successful cases are in fact characterised by substantial international support in the field of politics and governance in democratising contexts;
  • only combined international efforts across all types of support can help prevent renewed conflict in contexts of a high risk of recurrence; and
  • countries that did not receive any substantial peace support experienced conflict recurrence within five years.
In light of these findings, we recommend the following to the international community when faced with post-civil war situations:
  • Engage substantially in post-conflict countries. Our results show that international peacebuilding can be effective, even where there is a high structural risk of conflict recurrence. While success will never be guaranteed, countries that receive substantial international support often remain peaceful, whereas all countries that were neglected by the international community experienced conflict recurrence.
  • Pay particular attention, and provide substantial support, to the field of politics and governance in post-conflict countries that begin to democratise. While it is well known that democratisation processes are conflict prone, our analyses demonstrate that donor engagement geared towards supporting such processes can help mitigate conflict and contribute to peace. When a post-conflict country has decided to embark on political reforms donors should offer governance support to help overcome potential destabilising effects of democratisation processes.
  • Invest in an international approach that encompasses all areas of peacebuilding early on after the end of a civil war. Especially in contexts with a high structural risk of renewed violent conflict, the chances of sustained peace are increased by simultaneous support for security, institutions, livelihoods and societal conflict transformation.


100 Jahre Großrumänien: Die Karlsburger Beschlüsse und die Gründung des modernen Rumäniens

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 13/12/2018 - 13:49
Vor 100 Jahren wurde Großrumänien durch die Karlsburger Beschlüsse gegründet. Vertreter der Deutschen Rumäniens gelten als Mitbegründer und prägten die Vielfalt des Landes bis heute. Anlässlich des Jubiläums wurden Bedeutung und Entwicklung der deutschen Minderheit in Rumänien auf einer Konferenz der Hanns-Seidel-Stiftung in Bukarest beleuchtet.

EVP-Parteienbarometer November / Dezember 2018

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 13/12/2018 - 13:23
Stefan Stahlberg 2018-12-13T12:23:00Z

Attentat à Strasbourg : Cherif Chekatt, un suspect « au profil hybride souvent étudié au sein de la mouvance djihadiste »

IRIS - Thu, 13/12/2018 - 12:43

Le profil du suspect de Strasbourg correspond-il, selon vos travaux, à un profil « classique » ?

Oui. Si je me réfère au rapport que nous avons publié en septembre 2018 avec une équipe paneuropéenne de chercheurs, le profil de Cherif Chekatt correspond tout à fait à ceux que nous avons pu étudier au sein de la mouvance djihadiste. C’est un homme, jeune, âgé d’une trentaine d’années, né sur le sol français et déjà condamné. De nombreux individus impliqués dans des récentes affaires de terrorisme ont baigné, comme lui, dans la délinquance avant de passer à l’acte.

On a pu constater également que le processus de radicalisation était long. On pensait encore il y a quelques années qu’on pouvait basculer dans l’idéologie radicale très rapidement puis agir seul. C’est ce qu’on a appelé les « loups solitaires ». Mais cette théorie ne se vérifie plus du tout. C’est extrêmement rare. À partir de ce constat, il va falloir se pencher sur les personnes qui ont pu influencer petit à petit Cherif Chekatt dans son parcours. Quel lien existe-t-il également entre la perquisition prévue le matin même pour une autre affaire au domicile du suspect avec son passage à l’acte quelques heures plus tard ? L’enquête le déterminera.

Pourquoi parle-t-on d’un profil hybride ?

On parle de profil hybride lorsque l’individu baigne dans deux milieux : criminel et terroriste. Pour une grande partie des profils de djihadistes étudiés, il ne s’agit pas d’une grande criminalité mais plutôt de petite délinquance, des vols, des braquages sans envergure. Cela permet de rester sous les radars de certains services puis de mener plus tard une action violente.

Ce qu’on a constaté aussi, c’est que les individus qui baignaient dans la criminalité n’utilisaient pas forcément de moyens illégaux pour financer leur action violente. L’achat des armes par exemple peut se faire à l’aide de revenus légaux, de petits boulots, d’aides perçues etc. Le type de financement utilisé dans le cas de Strasbourg permettra d’évaluer le lien entre criminalité et terrorisme dans le parcours du suspect.

Cette hybridation est-elle récente ?

Avant la chute du Mur [de Berlin en 1989] et l’impact de la mondialisation, on distinguait deux milieux et deux cercles distincts. Mais depuis les années 1990 et surtout le début des années 2000, on constate une porosité entre ces deux milieux. Des individus qui ont baigné dans la délinquance et la criminalité ont été attirés par la doctrine de Daesh et ce pour différentes raisons : identitaires ou sociologiques. Et c’est cette frontière plus poreuse qui rend si difficile, pour les autorités, la définition et le suivi de profils spécifiques.

L’influence des cartels de la drogue au Mexique : le nouveau gouvernement face à son plus grand défi

IRIS - Thu, 13/12/2018 - 09:47

La prise de fonction du nouveau président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, le 1er décembre, marque, sans aucun doute, une rupture totale de la politique menée par les gouvernements successifs à l’encontre des cartels de la drogue, depuis Felipe Calderón en 2006. Jusqu’alors habitué aux méthodes violentes et répressives utilisées par ses dirigeants pour lutter contre le fléau de la drogue, le Mexique semble se diriger vers un basculement de sa doctrine, en délaissant l’affrontement armé pour privilégier des mesures sociales et plus conciliantes à l’égard des trafiquants.

Un pays rongé par l’influence des cartels de la drogue

Depuis les années 1980 et l’apparition au sein de la société mexicaine d’une contre-culture exclusivement destinée à promouvoir le mode de vie des cartels de la drogue, la « narcoculture », l’emprise des organisations criminelles sur l’ensemble du pays n’a cessé de croître, jusqu’à menacer directement la stabilité de l’État. L’influence des cartels sur la population est telle, à l’heure actuelle, qu’il semble difficile de l’imaginer un jour être remise en question.

La propagande mise en place par le crime organisé au Mexique couvre l’ensemble des aspects de la société, la rendant facilement accessible au plus grand nombre, et démultipliant son impact auprès des populations délaissées par le gouvernement central. La narcoculture est aisément identifiable dans le monde de la culture, par le biais notamment des narcocorridos, chansons à la gloire des trafiquants de drogue, mais également à la télévision dans les telenovelas mettant en scène la vie de célèbres barons de la drogue, et connaissant un très grand succès au Mexique et en dehors. Cependant, l’influence des narcos ne se limite pas à la sphère culturelle, mais touche également le style vestimentaire d’une frange de la population qui, sous le nom de narcomoda, reprend les codes et le style des barons de la drogue afin de leur ressembler. La sphère religieuse, très importante au Mexique, n’est pas épargnée non plus par la propagande des cartels, ces derniers se l’appropriant ouvertement en nommant de nouveaux saints, non reconnus par l’Église officielle, censés soutenir les narcotrafiquants et leurs activités, tels que Jesus Malverde et la Santa Muerte.

Depuis la fin des années 2000 et l’avènement des réseaux sociaux, les cartels de la drogue disposent d’un outil de communication sans précédent leur permettant de diffuser leur propagande, d’envoyer des messages, que ce soit à leurs membres, au gouvernement, aux groupes rivaux ou à l’ensemble de la population, et même de coordonner leurs actions et de planifier leurs opérations. Les réseaux sociaux ont considérablement modifié l’organisation interne des cartels, dans la mesure où ces plateformes leur permettent désormais d’effectuer, rapidement et très facilement, tout un ensemble de tâches qui nécessitaient auparavant plusieurs réseaux complexes et distincts (communication, planification, organisation, etc.). Le recrutement de nouveaux membres s’en trouve ainsi grandement facilité, grâce à l’accès direct à la population que garantissent les réseaux sociaux. Le nombre très important d’internautes au Mexique, notamment parmi les plus jeunes, fournit un vivier de potentielles recrues en pleine expansion aux cartels de la drogue, toujours en quête de main d’œuvre. Les réseaux sociaux ont, sans nul doute, contribué dans une grande mesure à l’établissement de liens toujours plus étroits entre les groupes du crime organisé et la population mexicaine.

Andrés Manuel López Obrador, le président qui veut réformer la lutte contre le narcotrafic

L’arrivée au pouvoir d’« AMLO », comme le surnomme la presse mexicaine, risque fort de bouleverser la politique intérieure du pays en matière de lutte contre le trafic de drogue. En effet, lors de sa campagne présidentielle, López Obrador a répété à de multiples reprises qu’une fois élu, son gouvernement s’attachera à modifier en profondeur la façon dont la problématique du narcotrafic était traitée jusqu’alors. Fervent opposant à la guerre civile, dont le nombre de morts est estimé entre 100.000 et plus de 200.000 selon les sources, depuis 2006, AMLO compte bien délaisser la logique d’affrontement armé prônée par ses prédécesseurs afin de mettre en place plusieurs mesures, davantage axées sur l’aspect social, pour sortir son pays de la spirale de violence qui le ronge.

Rôdé aux problèmes sécuritaires lors de ses cinq ans en tant que chef du gouvernement de la ville de Mexico (2000-2005), AMLO a dévoilé un programme de campagne présidentielle très progressiste, notamment concernant sa conception de la lutte contre les cartels de la drogue. Plusieurs propositions phares, qui ont presque immédiatement déclenché une polémique au Mexique, témoignent de la volonté du futur président de modifier en profondeur les rapports que l’État entretient avec les narcotrafiquants.

Alors qu’il s’est engagé à faire cesser les violences en trois ans, à partir de son intronisation le 1er décembre 2018, AMLO compte faire voter au Parlement une loi d’amnistie qui pardonnerait les trafiquants n’ayant pas commis de crime grave aux yeux de la loi. Destinée à ouvrir un dialogue apaisé entre les cartels et le gouvernement, cette loi vise avant tout les populations sensibles ayant intégré les organisations criminelles, notamment les femmes et les enfants. Malgré l’objectif affiché de pacifier un pays en « état de guerre », ce projet de loi rencontre de fervents opposants, peu disposés à pardonner les individus coupables, selon eux, d’avoir plongé le Mexique dans le chaos.

Dans le même temps, le nouveau président souhaite enclencher le processus de légalisation de la marijuana sur le territoire, afin de soustraire aux cartels cette activité lucrative et, ainsi, éloigner une frange de la population de l’influence des narcotrafiquants. Néanmoins, si cette initiative semble louable, elle arrive un peu tard étant donné que la plupart des organisations criminelles du pays tirent leurs bénéfices de drogues dures (notamment la cocaïne et l’héroïne), et non plus de la marijuana comme cela pouvait être le cas auparavant, d’autant que le Mexique n’est pas un gros consommateur de drogues douces.

Cependant, la principale mission d’AMLO reste de combattre efficacement la pauvreté, endémique dans certaines zones du Mexique, qui demeure aujourd’hui l’une des principales forces des cartels de la drogue. En élevant le niveau de vie de ses concitoyens, le président réduirait l’influence que pourrait exercer sur eux les trafiquants. De plus, afin que la population regagne confiance en son gouvernement et se détourne du narcotrafic, il sera impératif que l’État reconquière les régions délaissées aujourd’hui pour rebâtir l’unité du pays. Le plus important est de renouer le dialogue social entre le gouvernement et la population mexicaine, rompu depuis plusieurs années. Si le projet de Andrés Manuel López Obrador ne se fera pas en un jour, ni même en un mandat, le changement de paradigme et de politique envers le trafic de drogue ne peut être qu’un point de départ positif pour le Mexique après 12 ans de violences qui ont mené le territoire national au bord de l’implosion.

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Vincent Levesque est diplômé d’IRIS Sup’ en Défense, sécurité et gestion de crise. Cet article est basé sur son mémoire de fin d’études, dirigé par Guillermo Giarratana, chercheur associé à l’IRIS.

 

La fin de l'Etat-nation ? Partie 3, fiscalité des méta-plateformes et influence locale

Institut Montaigne - Thu, 13/12/2018 - 09:44

Dans un premier billet, nous avons traité de la manière avec laquelle la révolution numérique induit des glissements de souveraineté, créant de nouveaux centres de pouvoir aux côtés des Etats-nations. Dans…

Qatar et OPEP : raisons et enjeux d’un divorce

IRIS - Wed, 12/12/2018 - 16:12

Même si le Qatar ne pèse pas lourd au sein de l’OPEP, son départ – une première au Moyen-Orient – n’est pas à minimiser. D’autant qu’il est un signal envoyé à l’Arabie saoudite et une opportunité de se rapprocher de Washington.

Avant le Qatar, qui quittera l’OPEP en janvier 2019, trois pays avaient pris une décision similaire dans l’histoire de cette organisation qui a été créée en 1960 : l’Équateur, le Gabon et l’Indonésie. Les deux premiers pays ont plus tard rejoint l’OPEP et en sont toujours membres.

L’Indonésie a suspendu sa participation à l’OPEP en 2009, est revenue en 2016 et elle est repartie fin 2016, avec regret d’ailleurs (le cas de l’Indonésie est très particulier car ce pays est devenu un importateur net de pétrole alors que l’OPEP regroupe des exportateurs nets).

De plus, trois nouveaux pays, tous situés en Afrique – l’Angola, la Guinée équatoriale et la République du Congo (Congo Brazzaville) – ont adhéré à l’OPEP depuis 2007. L’organisation conserve donc une bonne attractivité.

Le chiffre actuel de quinze membres, y compris le Qatar, est le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de l’OPEP. Ces quinze pays sont en Afrique (sept), au Moyen-Orient (six) et en Amérique du Sud (deux).

Cela dit, le départ du Qatar n’est pas sans importance et, ce, pour trois raisons : son adhésion remonte à 1961, soit il y a 57 ans. Ce pays a été le premier à rejoindre l’OPEP après la fondation de celle-ci en septembre 1960 à Bagdad par cinq autres États – l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak, le Koweït et le Venezuela – et c’est la première fois qu’un pays du Moyen-Orient, qui est le cœur de l’organisation, quitte l’OPEP. Tout ceci ne peut et ne doit pas être pris à la légère.

Des raisons économiques et pas du tout politiques ?

Doha a souligné que sa décision de retrait ne devait pas être analysée sous un angle politique et que la raison essentielle était sa volonté de se concentrer sur le gaz naturel au sein de son portefeuille hydrocarbures.

Le Qatar contrôle en effet les troisièmes plus importantes réserves prouvées de gaz au monde après la Russie et l’Iran, dans cet ordre. Le pays est un gros producteur de gaz naturel, et il est surtout le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL).

Cet argument est essentiel car le Qatar estime que l’OPEP ne lui apporte pas une valeur ajoutée particulière, l’organisation ne s’occupant que du pétrole brut et non du gaz naturel ou des liquides de gaz naturel.

De plus, son faible poids au sein de l’OPEP est un facteur supplémentaire derrière son retrait. Pour les dirigeants qataris, qui raisonnent souvent comme des hommes d’affaires dans la gestion de l’émirat, l’heure est venue de se concentrer sur l’essentiel, le gaz naturel, et de se retirer d’autres activités ou entreprises.

Les déclarations officielles des responsables qataris selon lesquelles la politique n’a rien à voir avec le départ du pays de l’OPEP ne sont cependant pas complètement convaincantes. Aux raisons énergétiques et économiques évoquées ci-dessus, il faut ajouter trois autres éléments : les différends avec deux autres membres de l’OPEP et non les moindres, à savoir l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) ; l’hostilité du président Donald Trump envers l’OPEP ; et la transition énergétique pour lutter contre le changement climatique qui favorise le gaz naturel par rapport aux autres énergies fossiles, le pétrole et le charbon.

Du rififi au sein du Conseil de coopération du Golfe

Depuis juin 2017, le Qatar subit de sérieuses sanctions politiques et économiques de la part de quatre autres pays arabes : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte.

Dix-huit mois après, ces sanctions sont toujours en vigueur en dépit des efforts de médiation du Koweït et des appels répétés des États-Unis pour que ces cinq pays se mettent autour d’une table en vue de régler leurs différends par la négociation plutôt que de se diviser au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et d’affaiblir le CCG face à l’Iran.

Au sein de l’OPEP, chaque État a certes une voix mais l’Arabie saoudite est le leader de fait de cette organisation en raison de son poids considérable. La production saoudienne représente un tiers de la production de pétrole brut de l’organisation.

Le pays est aussi le premier exportateur de pétrole au monde, le troisième producteur derrière les États-Unis et la Russie et le second détenteur de réserves pétrolières prouvées après le Venezuela.

Pour le Qatar, son départ de l’OPEP est aussi un moyen d’envoyer un signal à l’Arabie saoudite même si les considérations énergétiques et économiques ont pesé lourdement dans cette décision. Mais, pour ne pas jeter plus d’huile sur le feu, ce signal politique restera implicite.

Trump contre l’OPEP

Pour le Qatar, comme pour les autres pays membres du CCG, la relation avec Washington est fondamentale puisque les États-Unis sont le grand protecteur des pays arabes du Golfe. L’OPEP a rarement été en odeur de sainteté à Washington mais la situation a empiré avec Donald Trump qui a dédié plusieurs de ses fameux tweets à l’organisation au cours des dernières semaines et des derniers mois.

À chaque fois que le président américain a parlé de l’OPEP en 2018, ce n’était pas pour lui faire des compliments. Dans le contexte des sanctions imposées par l’Arabie saoudite et ses alliés, ce peut être une opportunité pour le Qatar de se rapprocher encore plus de l’administration Trump, ce qui ne serait pas un atout négligeable dans le jeu de poker entre Doha et Riyad.

Certes, en termes purement quantitatifs, le départ du Qatar n’est pas un événement majeur pour l’organisation. La production de pétrole brut de ce pays est de 600 000 barils par jour environ sur un total OPEP de 33 millions de barils/jour actuellement, soit 1,8 %. Sur un marché pétrolier mondial, dont la taille est à présent de 100 millions de barils/jour, la part du Qatar ne dépasse pas 0,6 %. L’OPEP représente un tiers de ce marché et l’impact direct du départ de l’émirat est donc négligeable.

De plus, depuis la fin 2016, l’organisation coopère avec dix pays non-OPEP, dont la Russie, et le poids combiné de ces 25 pays est de 50 % de la production mondiale de brut.

L’OPEP peut bien sûr se passer du Qatar mais le Qatar peut aussi se passer de l’OPEP. Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’un enjeu essentiel. En même temps, ce départ n’est pas passé inaperçu et Doha a gagné la bataille de la communication ou, au moins, la première manche.

Cette décision ne devrait cependant pas faire école car le cas du Qatar est très spécifique pour les raisons indiquées ci-dessus. Il est très peu probable que d’autres pays membres se précipitent pour suivre cet « exemple ». Cela dit, il est important pour l’OPEP d’être attentive aux intérêts, besoins et contraintes des petits producteurs de pétrole en son sein si l’organisation veut à terme conserver la diversité qui a été et qui demeure la sienne aujourd’hui.

Le sport ne peut se passer de l’évaluation

IRIS - Wed, 12/12/2018 - 16:01

En France, l’évaluation a mauvaise presse. Souvent mal comprise, associée à une sanction politique, à une rigidité bureaucratique ou à une suite de chiffres abscons, elle est cependant indispensable pour que les décideurs publics et privés ajustent leurs investissements et leurs dépenses, et rendent des comptes aux citoyens.

Face aux défis que nous partageons avec nos voisins européens – creusement des inégalités, vieillissement de la population, transformation des modes de vie, éducation et formation tout au long de la vie, détérioration des écosystèmes, pour n’en citer que quelques-uns –, l’évaluation permet, parmi d’autres outils, de garantir un équilibre entre universalisme et ciblage en fonction des besoins des populations et des territoires.

Or, évaluer, ce n’est ni sonder l’air du temps, ni se contenter d’un sondage d’opinion à des fins de marketing. C’est, en s’appuyant sur une méthode scientifique rigoureuse et interdisciplinaire, fournir un état des lieux, une mesure d’impacts – quantitatifs et qualitatifs – qui tiennent compte des complexités sociales.

La science doit en effet être davantage utilisée comme un outil d’aide à la décision publique et privée afin, notamment, de passer des normes implicites aux normes explicites, et de garantir l’égalité réelle des droits et de l’accès aux ressources.

Alors que prospèrent les désordres de l’information, la société aspire à l’élévation du niveau des connaissances et la recherche, l’expertise, validées par les pairs, sont des atouts précieux mais insuffisamment exploités. Sans rien céder sur l’exigence intellectuelle, les résultats de la recherche doivent être valorisés, explicités, rendus accessibles au citoyen. C’est particulièrement vrai de l’évaluation des politiques publiques et des investissements privés.

Le sport, terrain privilégié de la rencontre entre science et politique

À l’instar d’autres champs comme la culture, le sport est un laboratoire de transformation du social qui est sous-utilisé. Les liens entre recherche et décision restant largement à construire, le sport – omniprésent dans la vie quotidienne, bénéficiant d’une immense couverture médiatique – a tous les atouts pour devenir un instrument d’innovation au service des acteurs politiques, associatifs et fédéraux, mais aussi pour appréhender d’autres items de l’agenda de manière nouvelle.

Les enseignements qu’il apporte peuvent en effet infuser dans le reste de la société car une innovation qui fonctionne, c’est une innovation dont l’impact dépasse sa seule sphère d’influence. Envisagé de manière transversale, le sport pourrait mieux nourrir des evidence-based policies et aider à élaborer des dispositifs plus efficaces et plus efficients en matière de santé, d’éducation et de formation, d’emploi, de lutte contre les discriminations, d’inclusion sociale, de protection de l’environnement, entre autres, tout ceci faisant du reste souvent système.

Sans évaluation, pas d’héritage tangible des GESI

L’organisation de grands événements sportifs internationaux (GESI) en France dans les prochains mois et les prochaines années – France 2019 (Coupe du monde féminine de football), France 2023 (Coupe du monde masculine de rugby) et Paris 2024 (Jeux olympiques et paralympiques), pour ne prendre que trois exemples – constitue une occasion unique pour mettre cette proposition en pratique.

Jusqu’ici, les grandes compétitions sportives internationales qui se sont tenues dans notre pays n’ont pas répondu aux engagements pris, ni sur le plan de l’héritage, ni sur celui de son évaluation sociétale – ce qui a accentué la défiance populaire et médiatique. Le cas de l’Euro 2016 est emblématique : les espoirs déçus de la Seine-Saint-Denis ont laissé des traces. Il est, en outre, regrettable que l’absence d’indicateurs et de véritable stratégie politique globale ne permette pas, pour l’heure, de capitaliser sur une victoire en Coupe du monde masculine de football pour construire un agenda émancipateur.

S’ils veulent laisser un legs durable et objectivable, les GESI ne pourront donc plus faire l’économie d’un travail d’évaluation des retombées de leur événement, en matière non seulement économique, mais aussi sociétale et ce, sans oublier que ces deux aspects sont indissociables.

Comment, par exemple, mesurer l’effet sur le chômage d’une politique sportive transversale sans s’atteler à la lutte contre les discriminations fondées sur le genre, l’origine, le territoire de vie, etc., et aux coûts humain et financier que ces discriminations occasionnent ? Ce travail ne peut être laissé aux seuls économistes. Sociologues, politistes, historiens, géographes ont un savoir-faire précieux dont les décideurs ne peuvent plus se passer. Le « mouvement » des gilets jaunes serait, aujourd’hui, incompréhensible par le pouvoir politique sans les travaux, passés et en cours, de la recherche interdisciplinaire. La même exigence doit être de mise dans le sport.

Le sport au service de tous et toutes

Par ailleurs, on ne trouvera pas de manière magique « trois millions de nouveaux pratiquants d’ici 2024 » : pour y parvenir, il faut partir des besoins des individus et des groupes et viser des objectifs de santé et de bien-être – avec des moyens et accompagnements adaptés à chacun.e –, de solidarité intergénérationnelle, d’accessibilité, de lutte contre l’isolement, etc.. Les villes-hôtes des GESI, témoins de la diversité du territoire, fournissent un formidable terrain d’étude et d’expérimentation qu’il s’agira de documenter scientifiquement.

Valoriser les résultats de la recherche dans l’espace public et médiatique de débats, expliquer et porter, auprès des décideurs, les enjeux démocratiques et citoyens du sport sont une tâche indispensable mais complexe parce que ces différents univers sont largement cloisonnés.

Réussir ce dialogue suppose de produire et de diffuser une expertise au service de l’intérêt général et non d’intérêts particuliers marchands ou non marchands, pour, enfin, agir. Produire des rapports ne suffit pas : le courage politique s’incarne dans la mise en place de dispositifs concrets dont les retombées doivent être évaluées scientifiquement, en amont et en aval, et de manière indépendante. Il s’agit, avant tout, de mettre le sport au service de la société, autrement dit de tous et de toutes.

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Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

« Nous entrons dans une routine terroriste »

IRIS - Wed, 12/12/2018 - 15:51

Que révèle l’attaque de Strasbourg sur l’état de la menace ?

Nous entrons dans un processus de routine terroriste : à intervalles réguliers, un assaillant prend la décision soudaine de frapper au hasard, par tous les moyens possibles, sans véritable préparation. Ce n’est pas une attaque «sophistiquée», il y a eu une grande part d’improvisation chez le tueur présumé.

Pourquoi attaquer le marché de Noël de Strasbourg ?

D’abord, pour la simple raison que c’est la ville où habitait l’assaillant : c’est presque du terrorisme «de voisinage». Mais aussi et surtout parce que frapper un événement réputé dans le monde entier, c’est l’assurance de faire de nombreuses victimes et d’avoir un écho médiatique important, notamment à l’étranger.

L’arsenal antiterroriste français serait-il insuffisant ?

Pas forcément. Tout dispositif préventif a des failles, et l’effectif humain n’est jamais parfait. D’autant que le terrorisme actuel est plus imprévisible qu’avant : un loup solitaire est capable de tuer avec un simple couteau, et choisir n’importe quelle cible, n’importe où, n’importe quand. C’est quasi insoluble. Une piste serait d’investir davantage dans le renseignement humain, et qualitatif plutôt que quantitatif.

Im Interview - Markus Ferber, MdEP: Europa vor den Wahlen

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 12/12/2018 - 14:56
Ein knappes halbes Jahr vor den Europawahlen steht die Union unter Druck von allen Seiten: Die nationalen Wirtschaften driften auseinander, Grundwerte werden in Frage gestellt, ein harter Brexit droht. Der alte Kontinent sucht nach Antworten und seinem Platz in einer in Unordnung geratenen Welt. Im HSS-Interview bezieht Markus Ferber, MdEP, Stellung.

Jahrestagung der ausländischen Stipendiat(inn)en: Die Europäische Union - ein halbes Jahr vor der Wahl

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 12/12/2018 - 13:38
Europa steht unter Druck. Wirtschaftliches Ungleichgewicht im gemeinsamen Euroraum, offene Herausforderung der liberalen Grundwerte durch einzelne Staaten, Populismus, der um sich greift und der Brexit, der in zwei Versionen vor der Tür steht: hart oder härter. Schwierige Voraussetzungen für die anstehenden Europawahlen im Mai. Im Kloster Banz haben HSS- Stipendiat(inn)en aus 58 Ländern die chaotische Gegenwart des alten Kontinents analysiert.

Inscription Journée d’études « Regards croisés sur l’augmentation des performances du soldat  » – 15 janvier 2019

Fondapol / Général - Wed, 12/12/2018 - 13:09

La Fondation pour l’innovation politique, en partenariat avec les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, son centre de recherche le CREC Saint-Cyr et la DGA, ont le plaisir de vous inviter à la journée d’études, le mardi 15 janvier 2018 après-midi (13h30-18h45) à l’école militaire de Paris, amphithéâtre des Vallières. Inscription gratuite mais obligatoire, avant le jeudi 10 janvier […]

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Verfassungsreform in Kuba

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 12/12/2018 - 12:01
Saskia Gamradt 2018-12-12T11:01:00Z

PLFSS 2019 : transformer et pérenniser le système de santé

Institut Montaigne - Wed, 12/12/2018 - 10:41

Les députés français ont voté définitivement le 3 décembre dernier le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2019. Article 51, Plan Ma Santé 2022, réduction du déficit : quels en sont les enjeux majeurs ? Claude Le Pen répond à nos trois questions pour y voir plus clair sur ce nouveau PLFSS

Le PLFSS 2019 vient d'être adopté et a vocation à mettre en pratique le plan Ma…

LA FRANCE ET LES CHRÉTIENS D’ORIENT, DERNIÈRE CHANCE

Fondapol / Général - Wed, 12/12/2018 - 10:22

Le christianisme va-t-il mourir sur les lieux qui l’ont vu naître ? Les chrétiens d’Orient sont-ils condamnés à disparaître ? Mais qui sont-ils vraiment ? Pourquoi leur situation immémoriale est-elle devenue subitement intenable ? Pourquoi leur cause n’est-elle pas particulariste mais universelle ? Pourquoi faut-il la préserver des pulsions émotionnelles et des récupérations identitaires ? […]

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Réformes des retraites : Jean Paul Delevoye sur BFMTV

Fondapol / Général - Wed, 12/12/2018 - 09:50

Jean Paul Delevoye, Haut-commissaire à la réforme des retraites, était invité ce mercredi 12 décembre afin de discuter du projet de loi pour la réforme des retraites. Il a partagé certains enseignements de l’enquête de la Fondation pour l’innovation politique, Les Français jugent leur système de retraite, dont les résultats sont disponibles ici.     […]

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Interview: Frauen in Indien - zwischen Emanzipation und Tradition

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 12/12/2018 - 09:30
Die Rolle der Frauen in Indien im 21. Jahrhundert ist noch immer von Kontroversen und Konflikten dominiert. Im wachsenden Diskurs zur Rolle der Frau sehen sich indische Frauen zwischen Stärkung und Tradition, Gleichberechtigung und Diskriminierung. Brutale Fälle von Vergewaltigungen bestimmen oft die Außenwirkung des Landes und führen zu hitzigen Debatten im Land. Wir haben mit Volker Plän, Auslandsmitarbeiter der Hanns-Seidel-Stiftung für Indien, über die Situation der indischen Frauen gesprochen.

Las amenazas de nueva generación para las empresas

Real Instituto Elcano - Wed, 12/12/2018 - 05:52
Félix Arteaga. Comentario Elcano 55/2018 - 13/12/2018

Las empresas e industrias se enfrentan a un mercado que se va llenando de nubarrones en forma de competencia geoeconómica, proliferación de ciberataques, falta de regulación, desinformación y disrupción tecnológica.

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