Suite aux résultats du référendum britannique, nous vous proposons de relire l’article de Vivien Pertusot, « Brexit : les risques du référendum » publié dans Politique étrangère (n°1/2016), ainsi que le dossier « Le Royaume-Uni et l’Europe : in or out ? » publié dans Politique étrangère (n°1/2015).
« À l’évocation de la relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, le titre de l’ouvrage de Stephen George Awkward partner (« partenaire embarrassant ») vient à l’esprit. Cette relation est le fruit d’une incompréhension entretenue, désormais bien ancrée et jamais réellement combattue au Royaume-Uni. Pourtant, elle recouvre une complexité que l’on ne peut occulter. Les Britanniques restent moteurs sur certains dossiers européens, dont le marché intérieur et le développement. Ils sont un utile mouton noir derrière lequel se cacher. Par ailleurs, la marginalisation croissante du pays n’est pas imputable à Londres seul. Ses partenaires européens se sont progressivement désintéressés du Royaume-Uni et se sont accordés sur une série de mécanismes intégrationnistes dont il ne fait pas partie.
C’est dans ce contexte peu lisible de l’étranger que va se tenir le référendum. Le Premier ministre britannique David Cameron a promis de le tenir avant la fin de l’année 2017. À l’heure où ces lignes sont écrites, les contours d’un accord se dessinent dans les négociations menées entre les 27 états membres et Londres ainsi donc que la tenue prochaine du vote.
Le débat britannique sur le Brexit et le référendum à venir incitent à s’interroger sur quatre risques. Le premier est la possibilité bien réelle d’une une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le deuxième est lié au fait que le résultat du référendum ne marquera pas la fin du débat outre-Manche sur l’UE, et pourrait même engendrer un climat politique chaotique. Le troisième renvoie à la cohésion de plus en plus fragile du Royaume-Uni. Enfin, le quatrième risque touche à l’attitude du reste de l’Union qui, trop pressée d’en finir avec cet épisode, pourrait ne pas justement mesurer les conséquences du maintien, ou la sortie, du Royaume-Uni.
Le Brexit est possible
La réélection de David Cameron, et surtout la majorité absolue obtenue par le parti conservateur aux Communes, ont rendu inévitable la tenue d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. La question posée est désormais connue : Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? »
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Lire également les articles du dossier « Le Royaume-Uni et l’Europe : in or out ? » :
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Dans son édition du 20 juin 2016, La Fabrique de l’Opinion analyse les bouleversements politiques et les revendications nationalistes et extrémistes auxquels est confrontée l’Union européenne. Il s’appuie pour cela sur l’article du président de la Fondation Robert Schuman Jean-Dominique Giuliani, « Extrémismes, populismes et nationalismes à l’assaut de l’Europe » publié dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2016).
Le référendum sur le Brexit le montre une nouvelle fois : le « bouc émissaire européen » fonctionne à plein. Pourtant les fondations de l’Union européenne sont plus solides qu’il n’y paraît, notamment parce que les opinions publiques ont peur du saut dans l’inconnu.
Ce bouc émissaire est utilisé à peu près partout en Europe. L’arme préférée des extrémistes, dont le caractère populiste est ainsi confirmé, est le référendum. Depuis les débuts de la Communauté européenne, 56 référendums ont été organisés au sein de l’Union. Bien que seuls 16 d’entre eux ont été négatifs, les partis populistes continuent à les réclamer, en faisant ainsi l’arme suprême contre l’intégration européenne démontrant les réticences des peuples.
[…]
L’interpellation populiste n’est pas une spécificité européenne. Elle est bien commune à tous les ensembles démocratiques et constitue pour eux un défi bien réel. Les mutations technologiques, économiques, culturelles et sociales, qui transforment sous nos yeux l’ordre mondial, imposent à l’évidence des changements majeurs dans l’exercice de la Démocratie représentative. Dans ce maelstrôm, la construction européenne est particulièrement interpellée du fait de son caractère original, inédit et inachevé. Son passé l’expose par ailleurs tout particulièrement au retour d’un nationalisme frileux complètement dépassé par les réalités du monde. Les ressentiments ethniques, les frustrations historiques, les peurs ancestrales et les réflexes conditionnés des Européens, sédiments
de l’histoire sur lesquels l’Union européenne s’est bâtie, constituent autant de risques
susceptibles de peser sur révolution politique de l’Europe.
Les crises récentes nous montrent que les fondations en sont pourtant plus solides qu’il n’y paraît. Elles sont faites d’intérêts souvent partagés, à défaut d’être acceptés comme communs, mais aussi d’engagements légitimes, de traités signés et appliques, d’un droit très avancé, vraisemblablement suffisamment souple pour supporter de vraies attaques et suffisamment solide pour les contenir. Les mois et les années qui viennent vont les mettre à l’épreuve et apporter une confirmation ou un démenti à cette affirmation – il est vrai – optimiste.
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