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Diplomacy & Crisis News

Perspectives

Le Monde Diplomatique - Tue, 31/01/2017 - 18:54

Un dossier spécial sur la situation en Turquie après la tentative de coup d'État contre M. Recep Tayyip Erdoğan en juillet 2016. Avec cette interrogation essentielle : comment sauver la démocratie turque ? (N° 15, automne-hiver, semestriel. — Fondation RFIEA, Paris.)

http://rfiea.fr/publications/perspe...

China Brief

Le Monde Diplomatique - Tue, 31/01/2017 - 18:41

Pour sortir des idées reçues sur les relations Inde-Chine sont ici analysées les nouvelles doctrines militaires de Pékin, les réponses chinoises « modérées » face à la modernisation de l'armée indienne, la compétition des deux pays sur mer… (Vol. 17, n° 1, 13 janvier, gratuit sur le site de la Jamestown Foundation. — Washington, États-Unis.)

https://jamestown.org/programs/cb/

Le président américain peut-il être l’ennemi ?



Article paru dans The Conversation FR


Il est encore trop tôt pour savoir ce que sera la politique étrangère de la prochaine administration Trump. Trop tôt, également, pour juger de sa capacité à réagir avec compétence à une crise internationale majeure. Il est, en revanche, possible d’estimer que les bases d’une tension durable avec nombre de partenaires sont d’ores et déjà jetées.
Plusieurs facteurs hypothèquent désormais les relations de plusieurs capitales avec Washington : les provocations de Donald Trump sur plusieurs dossiers avant même son entrée en fonction, son incapacité à contrôler et à professionnaliser sa communication, le climat d’instabilité qu’il semble prompt à encourager, là où les relations internationales ont besoin d’apaisement.
Au final, le nouveau président pourrait prolonger, en l’aggravant, la perte de confiance déjà amorcée sous Barack Obama (mais pour des raisons opposées, puisqu’il s’agissait des hésitations du président sortant) entre les États-Unis et plusieurs de leurs alliés majeurs, avec en supplément une forte impopularité personnelle. Il importera, dans cette période difficile, de maintenir un contact étroit avec l’autre Amérique, responsable et compétente.
Des provocations aux effets durablesLes propos sur la construction d’un mur à la frontière mexicaine, sur les « violeurs » mexicains ou sur l’interdiction d’entrée des musulmans aux États-Unis, les jugements à l’emporte-pièce sur ses homologues ou collègues internationaux ont aliéné pour longtemps les opinions publiques des pays ou régions concernés, quand bien même leurs gouvernements respectifs s’efforceraient de garder leur calme. Ainsi, récemment, sur l’« erreur grave » d’Angela Merkel, dans son entretien avec Michael Gove et Kai Diekmann, dans le Times et Bild.
On a parfois voulu croire à des dérapages calculés, susceptibles de provoquer un choc salutaire dans des dossiers bloqués : c’est sans doute d’une grande naïveté. La promesse du candidat Trump de déménager à Jérusalem l’ambassade américaine auprès de l’État hébreu, si elle était mise à exécution, provoquerait une déflagration importante, une perte de confiance profonde, et donc une déstabilisation internationale majeure. En aucun cas une nouvelle chance pour la paix.
La remise en cause maladroite de la politique d’une Chine unique, qui a déjà porté un coup inutile à la relation avec Pékin, et inquiété les autres pays asiatiques par les remous qu’elle pourrait générer, conduirait à une escalade dangereuse si elle était poursuivie. Autrement dit, avant même l’installation physique de Donald Trump à la Maison-Blanche, le mal est fait : des coups ont été portés à la sérénité de plusieurs relations bilatérales, qui seront longues à réparer.
Le risque de décrédibilisation
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La gauche à l'épreuve de la politique étrangère


 Sommet de Minsk (Bélarus) en février 2015. Kremlin:Wikimedia, CC BY

Article paru dans The Conversation FR
En ces heures préélectorales où devrait s’imposer un débat sur la politique étrangère de la France, quels sont les référentiels, les visions éventuelles des principales forces politiques en la matière ? Après avoir examiné récemment le cas de la droite républicaine, et au moment où se déroule la primaire de ce côté-ci de l’échiquier politique, voyons celui de la gauche de gouvernement.
La Ve République a connu deux présidents issus du Parti socialiste (PS) : François Mitterrand (1981-95), puis François Hollande (depuis 2012). Elle a connu deux autres périodes pendant lesquelles la gestion des Affaires étrangères est revenue à la gauche : la cohabitation de 1997-2002 avec Hubert Védrine comme ministre de Lionel Jospin sous la présidence de Jacques Chirac, et la présence de Bernard Kouchner au Quai d’Orsay de 2007 à 2010 (ainsi que de Jean-Pierre Jouyet au Secrétariat d’État aux Affaires européennes de mai 2007 à décembre 2008), dans le gouvernement de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Au-delà du consensus gaullo-mitterrandienQuelques remarques préalables s’imposent. Il est difficile, en France, d’étiqueter une politique étrangère comme étant de gauche ou de droite. Si la volonté – réelle ou affichée – de maintenir un consensus sur les politiques régaliennes est forte, de nombreux clivages sont transpartisans : sur la relation franco-américaine ou franco-russe, sur le conflit israélo-palestinien… Enfin, gauche comme droite ont eu recours à la mobilisation du référentiel gaulliste en matière d’action extérieure, au point que l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine (par ailleurs auteur du principal ouvrage bilan sur la politique étrangère de François Mitterrand) avait proposé le vocable d’approche « gaullo-mitterrandienne ».
La relation de la gauche de gouvernement à la politique étrangère, sous la Ve République, peut naturellement faire l’objet de nombreux clichés, qui aboutiront généralement à la conclusion qu’une fois aux affaires, la gauche a trahi ses promesses. Elle peut s’aborder plutôt à la lumière de bilans historiques concrets, pour tenter de déceler, à partir des pratiques et non des idéaux, quelques grandes caractéristiques de ce que fut la politique étrangère telle que mise en œuvre par la gauche.
Il est possible, enfin d’essayer, d’imaginer ce que pourrait être, à l’avenir, une politique étrangère française qui s’assumerait comme de gauche, à la fois réaliste et portant la marque d’ambitions spécifiques.
Les clichésOn pourrait dresser une longue liste d’impératifs dits de gauche en matière de politique étrangère. On imagine ainsi une diplomatie nécessairement universaliste, prônant une solidarité étroite avec les pays les plus pauvres, critique à l’égard des plus riches, à commencer par les États-Unis, sceptique à l’égard de l’OTAN comme des grandes instances économiques internationales (comme Jeremy Corbyn au Royaume-Uni). On l’imagine encore nouant des contacts plus étroits avec des pays dont l’histoire fut révolutionnaire ou anticoloniale, avec des régimes laïcs ou républicains plutôt que monarchiques. « La gauche c’est l’Algérie, la droite c’est le Maroc », entend-on souvent en France.
On la suppose encore, cette politique étrangère de gauche, anti-interventionniste sur le plan militaire, sinon antimilitariste, en tout cas plus pacifiste que la droite, au nom – entre autres – d’un Jaurès dont on oublie trop souvent les écrits sur « l’armée nouvelle ». Anticapitaliste forcément, peut-être (même si ce n’est pas l’apanage de la gauche) écologiste – comme Joschka Fischer en Allemagne – et/ou féministe – comme Margot Wallström en Suède –, augmentant l’aide au développement tout en en critiquant les mécanismes aliénateurs, éprise de sécurité humaine plutôt que nationale. Les attentes ne manquent pas.

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North Korea’s ICBM Threat and the Trump Administration

Foreign Policy Blogs - Tue, 31/01/2017 - 14:18

North Korea claims to be close to test an intercontinental ballistic missile (ICBM) as recently reported by the official KCNA news agency. During his annual New Year’s address Kim Jong-un expressed the country’s renewed ambition to foster its nuclear defense capabilities through the forthcoming acquisition of ICBM capabilities.

A North Korean ICBM would represent an additional fracture in the delicate regional security balance, not to mention a direct threat to the continental U.S.—potentially exposed to a direct nuclear strike.

Washington remains extremely vigilant about the threat represented by Pyongyang’s nuclear and ballistic defense program. As stressed by former Defense Secretary Ash Carter, the U.S. is ready to intercept and neutralize any missile “if it were coming towards our territory or the territory of our friends and allies.” South Korea and Japan have expressed their concern over their neighbor’s continuously provocative behavior, calling for stronger sanctions in response to a plausible ICBM test.

Pyongyang could decide to conduct a new ballistic test in the early weeks of the new administration to gauge President Trump’s response. According to U.S. intelligence, the intensification of the activities near North Korea’s Chamjin missile factory could be linked to an incoming ballistic test. Furthermore, Pyongyang has previously conducted ballistic tests during the early months of President Obama’s first and second terms.

While Pyongyang’s harsh confrontation with Washington and its allies has often been characterized by inflamed tones and warmongering propaganda, a successful ICBM test could have dramatic consequences, triggering a major crisis in the peninsula.

Although Trump has expressed his suspicions about Pyongyang’s real ability to reach such a relevant milestone, last year North Korea conducted 25 ballistic missile tests and five nuclear tests, threatening the peace of the region. North Korea’s ballistic arsenal is fully equipped with several Musudan (Hwasong-10) intermediate-range ballistic missiles, increasing its ability to strike Japan and the U.S. territory of Guam.

North Korea’s nuclear and military provocations have been condemned by the international community unanimously. Nevertheless, the imposition of new UN sanctions have not produced the expected result to bring back Pyongyang to the negotiating table.

Although the regime may be close to test a new ballistic test, the acquisition of a fully operative ICBM able to strike the continental U.S. would require several years to be completed. Many experts believe that North Korea will be able to produce an ICBM by 2020 and also has acquired enough plutonium to build ten warheads.

In recent years, North Korea’s leadership has resorted to the celebration of the country’s nuclear power status to prevent any shift in the Korean peninsula while maintaining the centrality of the divine right of the Kim family unchallenged. As it appeared evident during Obama administration, North Korea leadership has shown no intention of giving up its nuclear program—its best bargaining chip—in exchange for energy, food aid and other economic benefits.

Pyongyang has relied on the nuclear program to engage Washington and even explore the possibilities of a full normalization of relations as in the 1994 U.S.-North Korea Agreed Framework. The sudden rise of Kim Jong-un to the highest ranks of the KWP and as “Great Successor of the revolutionary cause of the Juche” and his later ascension to power marked a critical acceleration of nuclear and ballistic activities.

Since then, Pyongyang has maintained a strong priority on the acquisition of nuclear and missile capabilities, as a fundamental consecration of North Korea’s nuclear power status, already enshrined in its 2012-revised Constitution. Moreover, the North Korea elites strongly emphasize its manifest destiny as a nuclear power nation and consider the expansion of its nuclear capabilities the most efficient way to demand the universal recognition of its new status.

During his campaign, President Trump has several times questioned Washington’s security commitment overseas, stressing his willingness to withdraw American troops from South Korea while encouraging Japan to acquire nuclear weapons to enhance its deterrence. Trump’s election has indeed raised questions about the future of American pivot to Asia inaugurated by his eminent predecessor.

Nevertheless, the Trump administration will be extensively engaged to address North Korea’s nuclear assertiveness, reassuring critical allies such as Japan and South Korea about Washington’s commitment to upholding regional security and the denuclearization of the Korean peninsula.

Like the previous administration, Trump will be facing a difficult decision in defining the contours not only of the Korean Peninsula’s strategic balance, but also in renovating Washington’s commitment in the Asia-Pacific region, constantly exposed to fundamental changes in the security dynamics.

The Trump administration has already expressed its willingness to support critical strategic initiatives such as the THAAD while upholding the existing security alliance between Washington and Seoul, as stressed by US national security advisor Michael Flynn during a recent meeting with his South Korean counterpart Kim Kwang-jin.

This approach follows the footsteps of the Obama administration, whose “strategic patience” strategy has been strongly contested by Republicans who see it as the wrong approach to induce Pyongyang to abandon its dreadful intents as a precondition to return to the negotiating table.

Under the previous administration, Washington has maintained a solid commitment in opposing North Korea’s nuclear ambitions, calling for a wider support from the international community, and particularly from China as a critical player, in demanding Pyongyang to comply with UN security resolutions.

A nuclear-armed North Korea remains a direct threat to Beijing’s core strategic interest and Chinese elites have already experienced frustration given their inability to persuade the former ally to restrain its nuclear ambitions.

The Obama administration has sought a closer cooperation with Beijing in imposing additional costs on Pyongyang for its belligerent activities, encouraging China to play a more effective role in implementing UN Security Council decisions against the North Korea.

Contrastingly, the Trump administration has already caused created frictions with Beijing, questioning the longstanding “One China Policy”, while considering more confronting strategies to challenge China’s presence in the South China Sea as stressed by the incoming Secretary of State Rex Tillerson.

Mr.Trump’s harsh remarks over China’s economic policies have indeed raised questions about the future of Sino-U.S. relations and how this is going to affect the recalibration of Washington’s foreign policy in the Asia-Pacific region.

Despite the initial criticisms, China remains a critical partner in ensuring the fulfillment of the denuclearization of the Korean peninsula. Yet, Trump’s remarks over China and his threats to launch a trade war against Beijing could alienate Beijing’s desire to cooperate in dealing with the North Korea.

The Trump administration could have to confront as a serious crisis on the Korean Peninsula even before defying the new engagement strategy and the characteristic of its commitment in the region.

Strengthening the level of engagement with its close allies and defying a common and joint strategy to address the North Korean issue would be a valuable tool to mitigate the risk of a dangerous crisis in the Korean Peninsula.

Moreover, without a joint effort with Beijing in deterring Pyongyang through a marked increase of the economic and diplomatic pressure, little or virtually no results can be achieved on this issue.

The Trump administration might consider the implementation of partnerships and practices, inaugurated by the previous Administration rather than complying with his initial proclaims.

Despite the rising tensions, a renewed entente with Beijing is critical to deal with the North Korea’s nuclear program, whose spillover effects caused by Pyongyang’s nuclear and ballistic activities remains the most immediate threat to Washington’s security regional architecture and strategic interest.

Yet, it remains difficult to predict how the new administration will be able to define a new strategy without the contribution of Beijing in defusing such a dreadful scenario.

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Crépuscule de l'« extrême centre »

Le Monde Diplomatique - Tue, 31/01/2017 - 01:23

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a décidé le 23 octobre de laisser le conservateur Mariano Rajoy former un gouvernement. La décision met fin à dix mois de blocage institutionnel. Elle donne également corps à la « caste » que dénonce la formation Podemos : un camp politique soucieux de préserver le statu quo, alors que la critique du système s'intensifie dans la population.

Alberto Magnelli. — « Opposition n° 1 », 1945 © ADAGP, Paris, 2016 - Cliché : Banque d'images de l'ADAGP

La politique européenne traverse une période de polarisations. Ce processus n'est pas né par hasard. Il répond à la radicalisation du projet néolibéral après la crise financière de 2008 : augmentation brutale des inégalités, accélération de la destruction de l'État-providence, expulsion de millions de travailleurs de ce qui leur donnait jusqu'ici accès à la pleine citoyenneté — l'emploi... Une série de bouleversements économiques et sociaux ont bousculé les fidélités partisanes, renversé les consensus d'antan et conduit à des glissements tectoniques dont nul ne saurait prédire l'aboutissement.

Pourquoi parler de polarisations, au pluriel ? Parce que, même si elles résultent le plus souvent de phénomènes liés aux politiques européennes (l'austérité, le problème des réfugiés, etc.), celles-ci se traduisent par des affrontements structurés sur le plan national et varient d'un pays à l'autre.

Ces polarisations ne délimitent pas des champs aussi opposés que les bornes d'une pile électrique. Certains voisinages peuvent même surprendre, comme sur la question de la sortie de l'Union européenne. Ici, l'opposition « gauche-droite » nous éclaire moins qu'une autre, structurée autour de la question de la souveraineté nationale. Parmi les partisans de la sortie, on trouve une partie de l'extrême droite aux côtés de certains secteurs de la gauche radicale. Côté « européiste », la chancelière allemande Angela Merkel et l'un de ses principaux adversaires de l'année 2015, le premier ministre grec Alexis Tsipras. Tous deux s'entendent pour subordonner l'indépendance nationale à la consolidation de l'Union — même si l'effort coûte moins à la première, dont le pays joue le rôle de boussole pour Bruxelles. En dépit de leur proximité stratégique, ces étonnants compagnons de route ne partagent toutefois aucune ambition politique…

L'enchâssement de polarisations multiformes caractérise la période de recomposition des camps que nous connaissons. Les antagonismes se déplacent : ils s'expriment souvent par le biais de séismes électoraux qui effraient les élites — le vote en faveur du « Brexit », la victoire de Syriza en Grèce, les scores obtenus par Podemos en Espagne, etc. — mais qui affectent finalement très peu la vie quotidienne des peuples. Nous n'en sommes toutefois qu'aux prémices d'une reconfiguration politique, économique et culturelle à l'échelle du continent…

D'importantes mutations s'observent déjà. L'intellectuel Stuart Hall a défini la politique menée par la première ministre britannique Margaret Thatcher dans les années 1980 comme un « populisme autoritaire », conçu pour répondre à l'affaiblissement de la social-démocratie keynésienne d'après-guerre. Opérant la fusion de l'argent et du pouvoir, cette révolution conservatrice a connu sa principale victoire avec l'apparition de la « troisième voie » travailliste, incarnée par M. Anthony Blair (1). Interrogée sur sa plus grande réussite, la Dame de fer n'avait-elle pas répondu : « Tony Blair et le New Labour (2)  » ? Cette mutation de la social-démocratie en social-libéralisme a produit ce que l'intellectuel britannique Tariq Ali appelle l'« extrême centre », qui réunit la gauche proentrepreneuriale et la droite pro-patronale au service des « 1 % », l'élite oligarchique des plus riches. Ce camp connaît aujourd'hui une crise qui renforce des organisations jusque-là cantonnées aux marges. Dans la plupart des cas, le phénomène a conduit à un déplacement du champ politique vers la droite. Mais pas toujours.

En Grèce, par exemple, la crise de la social-démocratie s'est traduite par de longs mois de lutte contre des gouvernements d'« extrême centre » soumis à la « troïka » (Banque centrale, Commission européenne et Fonds monétaire international). Cette lutte s'est soldée par la victoire de Syriza aux élections législatives de janvier 2015 et par la marginalisation du parti socialiste grec, le Pasok. Mais, dans sa confrontation avec les institutions européennes, Syriza a refusé d'envisager la moindre perspective de rupture. L'échec de cette stratégie réformiste l'a conduit à se transformer en équivalent fonctionnel de son adversaire social-libéral d'hier... En Autriche, au contraire, le vote protestataire a profité à la formation d'extrême droite Freiheitliche Partei Österreichs (Parti de la liberté, FPÖ).

La crise des réfugiés structure un autre axe de polarisation. Pour l'heure, la réponse de la plupart des dirigeants européens a été la fermeture des frontières — une autre conséquence de l'austérité. Car, bien au-delà des coupes budgétaires et des privatisations, celle-ci impose ce que l'économiste Isidro López a qualifié d'« imaginaire de la pénurie », l'idée qu'« il n'y en aura pas pour tout le monde » et que, par conséquent, certains sont « en trop » (3). Organisant l'opposition entre identité nationale et citoyenneté, cet axe de polarisation profite aux classes dominantes, dont la responsabilité s'efface derrière la mise en accusation des plus fragiles : les migrants, les étrangers ou, tout simplement, les « autres ».

Elle aussi contradictoire, la campagne autour du « Brexit » a montré que le manque de solution politique crédible à l'échelle européenne laissait le champ libre à la peur, à la xénophobie, au repli identitaire, à l'égoïsme et à la recherche de boucs émissaires. La campagne s'est organisée autour de diverses préoccupations populaires, dont celle liée à la dégradation de la démocratie. Certaines formations, pas toujours de gauche, comme le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), se sont emparées de cette inquiétude, prenant dans leurs discours la défense du peuple contre les élites, de « ceux d'en bas » contre « ceux d'en haut ». Et elles ont convaincu. La nouvelle première ministre britannique Theresa May a fait de même récemment.

Le Mouvement 5 étoiles, en Italie, offre l'une des expressions les plus éclatantes de ce vote de protestation. La formation de M. Giuseppe (« Beppe ») Grillo résulte d'une double dénonciation : celle de la montée en puissance d'un populisme autoritaire incarné par le berlusconisme et celle d'une gauche en décomposition à la suite de son soutien au gouvernement de M. Romano Prodi. Mais dénoncer revient à se définir en négatif : reste la question de l'identification du projet que l'on souhaite porter.

Certes, le flou peut s'avérer fertile. Quel était, en Espagne, le 15 mai 2011 et les jours qui suivirent, le cri du mouvement d'occupation des places (le 15-M) ? « Ils ne nous représentent pas ! », une dénonciation du choc austéritaire imposé par le gouvernement et de la corruption de la classe politique. Ce cocktail explosif a brisé les consensus sociaux sur lesquels reposait la légitimité du régime né de la Constitution de 1978 (4). Pas de projet : un rejet.

Le cas espagnol éclaire fort bien le phénomène qui nous intéresse ici. Tout d'abord dans la mesure où le pays a servi de laboratoire à la mise en œuvre des mesures d'austérité exigées par l'Union européenne. En second lieu, parce que le pays avait connu l'émergence d'un imaginaire consacrant l'endettement comme mode de vie. L'éclatement de la bulle immobilière a révélé les illusions d'une telle vision et introduit une dissonance dans l'environnement culturel qui alimentait les rêves de prospérité des classes moyennes propriétaires. Conséquence ? Une désaffection à l'égard du monde politique semblable à celle qui s'exprime dans toute l'Europe et qui bascule de tel ou tel côté de l'échiquier en fonction de l'existence — ou non — de luttes sociales animées par des organisations populaires.

Dans un tel contexte, l'irruption de Podemos, en 2014, représente un pas de plus dans cette distanciation des populations vis-à-vis des élites. Elle s'inscrit dans la foulée du 15-M, des élans de solidarité avec la Plate-forme des victimes des hypothèques (PAH) ou des « marées », ces mouvements sociaux identifiés par la couleur vestimentaire adoptée lors des manifestations : blanc pour la santé, vert pour l'éducation, rouge pour la science, bleu pour la défense de l'eau, noir pour la défense des conditions de travail des fonctionnaires et contre les coupes budgétaires, violet pour les droits des femmes…

Il serait toutefois prématuré de proclamer le trépas des partis de l'« extrême centre », à tout le moins en Espagne. D'ailleurs, notre formation n'est pas parvenue (bien qu'il s'en soit fallu de peu) à dépasser le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) lors des dernières élections générales (5). Depuis décembre 2015, le pays n'a toujours pas réussi à se doter d'un gouvernement, et il a dû organiser de nouvelles élections en juin 2016 — une première dans son histoire récente. On ne saurait comprendre cette instabilité sans prendre en compte ce climat de polarisations, dans la rue comme au Parlement. La capacité des élites (et des appareils) à se réorganiser demeure colossale, tandis que les difficultés à constituer un bloc social affichant un projet de rupture demeurent. Reste que, peu à peu, de nouvelles façons de voir le monde et de nouvelles forces sociales se construisent.

Dans ce contexte de polarisations, la lutte pour la construction d'une majorité sociale ne se mène pas au centre de l'échiquier politique, mais sur ses côtés : là où s'organise la lutte entre peuple et élites comprise dans son sens le plus strict d'antagonisme de classe. Née pour freiner la saignée qui prive la population de droits conquis de haute lutte, cette confrontation offre une occasion stratégique : celle d'en conquérir de nouveaux et d'inventer des formes démocratiques inédites.

En deux ans, des milliers de personnes sont passées par les cercles de Podemos. Mais, si toutes ont voté pour ce parti lors des divers scrutins, la plupart n'ont pas participé de manière régulière à la vie de ses structures de base. Podemos a su donner corps à une politique « de l'exceptionnel », parvenant à mobiliser des millions de personnes lors d'événements ponctuels, mais s'est montré moins habile à proposer une politique « du quotidien », à créer une communauté, des solidarités, des réseaux de soutien mutuel susceptibles de renforcer la résistance et les luttes. Nul doute qu'il ne parviendra pas seul à « territorialiser la politique ». Il lui faudra travailler avec d'autres acteurs pour tisser des liens dans tous les espaces de la vie sociale et générer des institutions de classe autonomes, capables de résister aux assauts des néo-libéraux. Il s'agit là de l'un des principaux défis pour la prochaine période, si nous souhaitons éviter deux écueils : rester dans les mémoires comme un parti-éclair, mort aussi vite qu'il était né ; ou nous transformer en une formation de plus, à l'image des autres. Le mouvement du 15 M a ouvert le cycle politique qui a rendu possible l'émergence de Podemos, mais le passage à la nouvelle étape de la vie du parti requiert un retour de la mobilisation sociale et une intensification du phénomène de polarisations. Alors s'ouvrira la voie du changement, interdisant la restauration du régime actuel.

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres », écrivait l'intellectuel sarde Antonio Gramsci en une formule souvent citée en ce moment. Dans le camp antisystème, deux pôles se forment : l'un promeut la xénophobie, l'autre, la lutte des classes. Les monstres surgissent quand le champ de bataille politique se structure autour des questions d'identité ou d'appartenance nationale plutôt que de démocratie et de justice sociale.

(1) Lire Keith Dixon, « Dans les soutes du “blairisme” », Le Monde diplomatique, janvier 2000.

(2) Conor Burns, « Margaret Thatcher's greatest achievement : New Labour », CentreRight, 11 avril 2008.

(3) Isidro López, « Seis tesis sobre la Unión Europea », La Circular, 2 juin 2016.

(4) Lire Renaud Lambert, « Podemos, le parti qui bouscule l'Espagne », Le Monde diplomatique, janvier 2015.

(5) 20,68 % des voix pour Podemos contre 22 % pour le PSOE lors du scrutin du 20 décembre 2015 ; puis respectivement 21,10 % et 22,66 % lors du scrutin du 26 juin 2016.

Syrie. Anatomie d’une guerre civile

Politique étrangère (IFRI) - Mon, 30/01/2017 - 12:32

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Rémy Hémez, chercheur au Laboratoire de recherche sur la défense (LRD) à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage d’Adam Baczko, Gilles Dorronsoro et Arthur Quesnay, Syrie. Anatomie d’une guerre civile (CNRS Éditions, 2016, 416 pages).

Ce livre, co-écrit par Gilles Dorronsoro, professeur à l’université Paris 1, et deux doctorants, Arthur Quesnay et Adam Baczko, étudie en profondeur de la guerre civile syrienne. Les auteurs ont réalisé 250 entretiens, pour une bonne partie en Syrie, entre décembre 2012 et janvier 2013, et en août 2013, à une époque où il était encore possible d’accéder à la zone de guerre. Ils distinguent trois étapes dans la révolution syrienne.

La première, en 2011, est une phase de contestation politique essentiellement pacifique. Une telle contestation paraissait improbable pour la plupart des spécialistes, mais le fait même qu’elle ait existé permet de comprendre a posteriori les faiblesses du régime, à savoir son absence de base sociale et son manque de maîtrise des effets politiques du néolibéralisme. Les auteurs mettent également en avant l’influence des printemps arabes, mais aussi les « processus de délibération dans les sphères semi-privées » pour expliquer l’émergence des manifestations. Pour autant, le régime de Bachar Al-Assad ne tombe pas. Les protestataires n’ont pas bénéficié de relais institutionnels, et l’armée syrienne n’a pas joué le rôle de ses homologues tunisienne ou égyptienne. La violence croissante de la répression a, par contre, poussé à la militarisation de la lutte.

Débute alors une phase « d’insurrection unanimiste » (2012-2013), avec un phénomène remarquable par rapport à d’autres guerres civiles : l’absence de territorialisation des groupes armés. L’extension rapide des zones contrôlées par l’insurrection se clôt à l’été 2012, au moment où, pourtant, la guerre semblait perdue pour le régime. Ce dernier a pourtant pu regrouper assez ses forces pour résister et empêcher l’insurrection de prendre les bastions de l’armée.

La prolongation des combats produit notamment l’éclatement et la radicalisation de l’insurrection après 2013. Les auteurs soulignent bien que cette phase est d’abord le reflet de « logiques exogènes », incarnées à la fois par l’intervention de puissances étrangères et par l’implication de deux mouvements transnationaux : Daech et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces groupes – qui font l’objet de deux chapitres passionnants – combattent pour la conquête de territoires et l’imposition de modèles politiques radicalement différents.

Les auteurs ne bornent pas leur étude aux combats, à la lutte contre le terrorisme ou aux problématiques humanitaires qui mobilisent la plupart des analystes. Ils s’intéressent à des questions aussi variées que l’administration de la révolution, la mobilisation hors de Syrie, les différents usages de l’islam ou les problématiques économiques.

Clair et bien écrit, cet ouvrage est une référence essentielle pour tous ceux qui s’intéressent au conflit syrien. On regrettera seulement que les informations sur la période post-2013 soient plus parcellaires que celles qui concernent la période 2011-2013. On attend avec impatience les autres travaux de cette équipe, puisque ce livre constitue la première pierre d’un projet d’étude plus large sur les guerres civiles contemporaines.

Rémy Hémez

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In the Name of Europe

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Mon, 30/01/2017 - 00:00
(Own report) - The first telephone call between the German chancellor and the US president was flanked by appeals for the EU to close ranks. Following Saturday's call, both parties declared that they would "deepen" their bilateral relations. However, Berlin is preparing to assert its own interests offensively vis-à-vis Russia - also with the EU's help. This is why the EU must finally "close ranks," as German politicians are demanding. On Saturday, on his first foreign visit as German Foreign Minister, Sigmar Gabriel met his Parisian counterpart Jean-Marc Ayrault. His vigorous insistence "that Germany and France demonstrate they have common positions on nearly all issues" was also aimed at closing the EU's ranks. While Gabriel was visiting France, the seven southern European countries' heads of states and governments - including the French president - were meeting in Lisbon to determine their own positions, also regarding their economic policy. In view of British Prime Minster Theresa May's recent visit to the USA, observers note that the Brexit is creating "a second geopolitical pole in Europe," and "for Germany, which has become accustomed to speak in the name of Europe, [...] this is not a favorable development."

Beijing’s Development Bank Gains Momentum

Foreign Policy Blogs - Sun, 29/01/2017 - 19:22

Founding members of the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB). (China.org.cn)

The previous Obama Administration has long been opposed to joining the Beijing-led development bank initiative called the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB). U.S. concerns over the bank include transparent procurement, environmental and social safeguards, good governance, and additionality—given the existing and wide-ranging operations of the World Bank, International Finance Corporation (IFC), Asian Development Bank (ADB) and the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD).

Despite U.S. objections and concerns, China’s $100 billion initiative seems determined in its quest for respectability and prominence. Now it appears that the U.S. will be one of the few major countries (along with Japan) not to back Beijing’s initiative. The Financial Times recently reported around 25 African, European and South American countries are due to join the bank this year, which was founded in January 2016 by 57 shareholder countries. Among the founding members are Singapore, Britain, Australia, France, Germany and Spain.

Following Chinese President Xi Jinping’s comments at the World Economic Forum in Davos, it would seem to some that Beijing has superseded Washington in pushing forward a liberal, globalized order. Beijing is also using the AIIB to further its efforts at soft power. Jin Liqun, the Chinese president of the AIIB recently argued, “China needs to do something that can help it be recognized as a responsible leader.”

In light of the “America First” inauguration speech by U.S. President Donald Trump, and inflammatory rhetoric from his cabinet nominees toward China, it is highly unlikely the new Trump Administration will join any Beijing-led initiative.

Critics say in refusing to join, the U.S. will forfeit any say in how the AIIB is run, including any input on environmental safeguards, transparency on potential corruption. Hopefully, other responsible founding shareholder countries should be able to impose, monitor and enforce protective measures. In addition, some of the AIIB’s nine current projects involve co-financing arrangements with other multilateral banks such as the World Bank, which has its own set of rules to deter unfair play and abuses.

Yet other multilateral banks, such as the World Bank, have been faulted in the past for their association with environmentally questionable and potentially corrupt projects. Despite this potential, and with or without U.S. membership, the AIIB still deserves a chance to offer a new alternative and prove itself to be a viable development finance institution.

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5 Territorial Disputes to Watch Out for in 2017

Foreign Policy Blogs - Sun, 29/01/2017 - 17:48

For several places around the world, 2017 could be a watershed year, as various territorial disputes threaten to boil over amidst a climate of global uncertainty.

Much like fights over territory itself, the concept of territory has disputed roots. It is not uncommon to associate ‘territory’ with ‘terra’ as in terra firma (or terroir to wine connoisseurs). However, some scholars suggests an alternative root—‘terror’. Here, territory belongs to those who are able to instill fear such that those living within its boundaries are obliged to respect the laws and norms of their respective rulers. This is the very core of the Hobbesian concept of sovereignty and gets to the heart of territorial disputes. At the moment, fear may be the more useful concept when evaluating contested territories—fear present in governments, policy makers, and businesses.

More acutely, potentially significant shifts in policy from the incoming Trump administration have created significant ambiguity in the role the United States may play in these disputes. Other challenges have also served to fan the flames in several specific hot spots. Any such shift, from recent elections or other sources, will likely have follow-on effects as states, NGOs, and other actors alter their own positions in response. Below are five territorial disputes that may be exacerbated over the next year.

South China Sea

China claims large portions of the South China Sea. To bolster its position, the Chinese government has built artificial islands to turn a dispute about the ocean into one about land. This was investigated by an international tribunal in the Hague during the summer of 2016. Since then, Washington has taken a relatively cautious approach. However, during a Senate hearing on January 12th, U.S. Secretary of State nominee Rex Tillerson, made it clear that he believes the Chinese stance to be unacceptable. “You’re going to have to send China a clear signal that, first, the island-building stops, and second, your access to those islands is also not going to be allowed,” he told senators.

Although the official Chinese response was to downplay the significance of this statement, its state run media interpreted Tillerson’s comments more aggressively. An estimated $5 trillion in trade travels through the South China Sea, meaning even a slight disruption can have profound effects on economies and investors across the globe.

Israel and Palestine

The United States has long maintained that it acts as an honest broker in the Israeli-Palestinian conflict. While this was view has not always been shared by all parties, U.S. policy has remained predictable and stable for nearly 30 years. The incoming Trump administration appears to be signaling a clear and vocal shift.

Since the early 1990’s, the U.S. has generally viewed Israeli settlements as a barrier to furthering the peace process. Furthermore, U.S. policy on retaining its embassy in Tel Aviv, rather than Jerusalem is nearly as old as Israel itself. This may change abruptly with the appointment of David Friedman as U.S. ambassador to Israel. In the past he appears to have diverged from U.S. policy on both issues. It is unclear if this signals a shift in actual policy or if there is simply a stronger voice in the incoming administration to do so. Either way, it is likely to increase uncertainty for Israeli and Palestinian governments, NGOs, and investors approaching key questions in their respective portfolios.

Crimea

Since Russia’s 2014 intervention in Ukraine, global reaction has been near universal condemnation: the EU, US, and others began sanctions soon thereafter. These may have contributed to both the decline in the value of the ruble and Russia’s poor financial performance over the last two years.

On January 15th, 2017 Donald Trump signaled a willingness to lift sanctions in exchange for a nuclear arms deal between the U.S. and Russia. In recent years Russia has been among the three largest oil producing nations. However, sanctions have made it difficult for Moscow to benefit from oil exports; lifting sanctions would likely reverse this. Perhaps more importantly is the exchange of sanctions for a nuclear arms deal, which would further entrench Russia’s territorial claims in Crimea.

The Arctic seafloor

In August 2007, a Russian submarine descended nearly four kilometers (2.5 miles) under the Arctic to plant a flag on the seafloor. As many investors are no doubt aware, the claim is not only a way to gain access to the potentially vast natural resources under the ocean; rather it also has the potential to determine control of shipping lanes as Arctic ice melts.

Since 2015 Russia has attempted to legitimize this claim through UN recognition. However, it was not until August of 2016 that the UN Commission on the Limits of the Continental Shelf began its evaluation. It is important to note that U.S., Canada, Norway, and Denmark have also made claims in the region.

Russian claims, however, are larger and are more developed than those of other nations. While the UN Law of the Sea governs many of these disputes, the U.S. is the only claimant that is not party to the treaty. Interestingly, the U.S. Department of Defense has urged the Senate to adopt the treaty, so that the U.S. can gain at seat at the table on Arctic (and other) deliberations. With a nearly unprecedented number of former generals set to play civilian roles in the Trump administration, such a shift is perhaps more likely than in years past.

Kashmir

Contested since the inception of India and Pakistan, Kashmir has long been a disputed territory. This turbulent history saw the addition of another sorry chapter in 2016, as unrest increased during the past year. One reason was the death of Burhan Muzaffar Wani—the leader of the Hizbul Mujahideen militant group—during an encounter with Indian military forces: protests erupted in the aftermath of the incident in July. Successive skirmishes have since led to a cycle of protest and violence leaving the territory in an especially volatile position as 2017 begins.

This article was originally published by Global Risk Insights and written by Barton Edgerton.

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As new drought hits Ethiopia, UN urges support for Government's 'remarkable' efforts

UN News Centre - Sun, 29/01/2017 - 06:00
Commending the Ethiopian Government and humanitarian partners on the response to last year&#39s El Niño drought that left 10.2 million people needing food assistance, United Nations Secretary General António Guterres and UN aid chief Stephen O&#39Brien today said the international community must show &#8220total solidarity&#8221 with country as it faces a new drought.

South Sudan: UN and regional partners call for immediate cessation of hostilities

UN News Centre - Sun, 29/01/2017 - 06:00
The United Nations, the African Union (AU) and regional partners today reiterated their call for an immediate cessation of hostilities in South Sudan and urged the parties to ensure an inclusive political process, both in the proposed National Dialogue and in the implementation of the 2015 peace agreement.

UN agencies express hope US will continue long tradition of protecting those fleeing conflict, persecution

UN News Centre - Sat, 28/01/2017 - 06:00
The United Nations agencies dealing with global refugee and migration issues today expressed the hope that the United States will continue its strong leadership role and long tradition of protecting those who are fleeing conflict and persecution.

The Art of the Deal — With Putin

Foreign Policy - Fri, 27/01/2017 - 23:47
If there is anything we know for sure about Trump, it is that he likes making deals. But is he capable of cutting a good deal with Russia?

Draft Trump Order ‘Kicks the Can Down the Road’ on Cybersecurity

Foreign Policy - Fri, 27/01/2017 - 22:51
A leaked executive order sets up a series of reviews to examine computer security.

Stage ‘gradually being set’ for Somalia to move to a new phase in sustaining peace – UN envoy

UN News Centre - Fri, 27/01/2017 - 22:29
Briefing the Security Council on the situation in Somalia, the United Nations envoy for the country noted today that the recently concluded election was a “mirror” to Somalis, showing them the good and the bad regarding how power is exercised, relations between elders, clan power brokers, politicians, business, ordinary citizens, women and men.

Trump’s Refugee Ban Has Ripple Effects Even Before It’s Issued

Foreign Policy - Fri, 27/01/2017 - 21:58
DHS has halted refugee interviews, Arab students complain of being barred from re-entry, and lawyers warn visa holders not to leave the country.

Mongolia: Lethal livestock plague now hitting endangered antelope, warns UN agency

UN News Centre - Fri, 27/01/2017 - 21:28
The international pledge to eradicate a devastating livestock disease affecting mostly sheep and goats has taken on new urgency in the wake of a mass die-off of a rare Mongolian antelope, according to the United Nations Food and Agriculture Organization (FAO).

Trump Sours Relations With Mexico After Tariff Talk

Foreign Policy - Fri, 27/01/2017 - 20:40
Vague plans for an import tax would shift the cost of the wall to U.S. consumers and hurt key parts of the U.S. economy.

Denmark Creates the World’s First Ever Digital Ambassador

Foreign Policy - Fri, 27/01/2017 - 20:37
Diplomacy goes digital.

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