Les temps ne sont pas durs pour tout le monde. Si le groupe anglais de bricolage Kingfisher, propriétaire des marques Castorama et Brico Dépôt, a atteint un bénéfice net astronomique de 592 millions de livres sterling, soit environ 682 millions d’euros, en 2020 (contre 8 millions de livres en 2019, selon Capital), les salariés français, eux, n’en voient pas la couleur.
Pauline Clément et Benjamin Lavernhe, sociétaires de la Comédie-Française, s’amusent à brouiller les frontières, navigant entre théâtre classique, cinéma et formats courts. Ou quand le jeu importe plus que le terrain. Rencontre.
À la liste interminable des créations scéniques empêchées, décrétées « non essentielles » sous prétexte prophylactique, il convient d’ajouter cette pièce de l’acteur et metteur en scène Igor Mendjisky, les Couleurs de l’air, dont le texte est publié par Actes Sud-Papiers (1). La première devait avoir lieu le 4 novembre 2020, au Théâtre Firmin-Gémier – La Piscine, de Châtenay-Malabry, puis, de là, entre autres lieux d’accueil, étaient prévus les Bouffes du Nord, les Célestins à Lyon, etc. On table sur novembre prochain pour rattraper le coup.
Quand Biden défend une taxation minimale sur les multinationales, que le Royaume-Uni rehausse son impôt sur les sociétés, le gouvernement français, lui, poursuit la baisse de la fiscalité sur les entreprises.
Un non-salarié, titulaire d’un Master 2 en management et commerce international, mais au nom à consonance maghrébine, candidate à un poste chez Uniqlo, sous son identité. Onze jours plus tard, il reçoit une réponse négative. Il se fait alors son propre testing et candidate à nouveau, dès le lendemain, avec un CV identique mais sous l’identité de Julien Molinier. La boîte mail créée sous ce nom plus européanisé reçoit, trois jours plus tard, un courriel de validation de sa candidature lui permettant de participer à la seconde étape du processus de recrutement.
So british, indeed, si britannique avec son humour à froid qui ne s’embarrassait pas des convenances et faisait fi du politiquement correct. « Il a sans doute été installé par un Indien. » C’était à propos d’un compteur électrique défectueux, dans une usine en Écosse. « On dirait que vous êtes prêt à aller au lit », ça s’adressait au président du Niger, à propos de sa tenue traditionnelle. Des écarts, dit-on, des dérapages ou des gaffes aussi.
Je suis un fils d’usines. Et comme un enfant d’usine, j’ai vécu l’annonce de la mort (l’assassinat) de l’usine Ferropem de Petit-Cœur, en Savoie, comme un arrachement. Une extraction de mes racines. Une mutilation, une annulation. Je dois tout à cette usine. Et par usine j’entends la chair et l’intelligence des hommes et des femmes qui l’ont bâtie dans l’espoir, la peine, l’accident, la mort parfois. Je la vis comme un éboulement de ma mémoire.
Olivier Lopez met en scène, au Volcan, une fable contemporaine qui interroge ce que le mirage de la croissance et du profit fait à l’intime comme au collectif.
Avec des comédiens parfaits, Guy-Pierre Couleau a mis en scène la Tragédie d’Hamlet, délicieusement fidèle à l’adaptation épurée de Peter Brook.